1Siân Reynolds
2Comment se fait-il qu’en Écosse, contrairement aux coutumes de l’Angleterre, une femme mariée ait pu garder son nom de naissance/de jeune fille (maiden name ou birth name) après le mariage ?
- 1 Le cimetière en question date de 1846. Cimetière-jardin et entreprise privée jusqu’en 1994, il a (...)
3C’est au moment où je co-dirigeais le Dictionnaire biographique des femmes écossaises (première édition 2005) que j’ai constaté qu’en Écosse, par le passé, et jusqu’à une époque relativement récente, les femmes étaient souvent connues par leur propre nom de famille, et pas par celui de leur mari. Et en fréquentant les cimetières pour trouver des données familiales, j’ai pu vérifier que cette pratique se reflétait – et se reflète encore aujourd’hui – sur les sépultures. C’était le cas au xviiie siècle – voir la figure 1, qui représente la pierre tombale des parents du poète Robert Burns (1759-1796), à Alloway dans l’ouest de l’Écosse. Son père, William Burns, pilier de la communauté locale, est enseveli dans le cimetière attaché à la vieille église d’Alloway (célébrée dans le poème Tam O’Shanter). Le nom de la mère du poète, Agnes Brown, morte environ quarante ans après son époux, dans l’est de l’Écosse, est néanmoins inscrit sur la pierre tombale. Et c’est encore le cas : voir les photos prises dans un cimetière près de chez moi, à Édimbourg, des pierres tombales datant d’entre les années 1920 et 1996.1
Fig. 1. Pierre tombale des parents du poète Robert Burns (1759-1796), église d’Alloway, Écosse.
Son père, William Burns, est mort dans la paroisse de naissance de son fils célèbre. Sa mère, Agnes Brown, est morte 36 ans après son mari, et a été enterrée dans une paroisse d’East Lothian, loin d’Alloway, mais son nom est gravé sur cette pierre (photo de l’auteure).
4Pour l’expliquer, un peu d’histoire : les quatre nations du Royaume-Uni ont toutes leurs particularités, résultats d’une histoire passablement mouvementée. Jusqu’en 1707, l’Écosse était un royaume indépendant. L’Union dite des Couronnes en 1603, lorsque James VI d’Écosse a succédé à Elizabeth I d’Angleterre, n’avait rien changé à ce statut. Par contre, les Actes d’Union de 1707, selon lesquels le parlement écossais était absorbé dans le parlement de Westminster à Londres, ont créé un État unifié avec l’Angleterre, et le Pays de Galles, couramment appelé la Grande-Bretagne. À plusieurs égards, pourtant, l’Écosse avait gardé
– et garde toujours – non seulement ses us et coutumes, mais aussi ses singularités en ce qui concernait le droit (romain), l’Église (Church of Scotland), le système éducatif (très avancé au xviiie siècle, du moins en ce qui concernait les garçons), etc. Depuis le Moyen Âge, l’Écosse connaissait elle-même une division intérieure, entre les Hautes Terres, les Highlands, pays des clans, et les Basses Terres, les Lowlands, plus développées économiquement, plus urbanisées. Mais dans les deux régions, les pratiques de nomination différaient de celles des Anglais.
- 2 Barclay 2002 ; voir aussi Gerhard 2016.
- 3 Coulombeau 2014.
5En Angleterre, le statut de la femme mariée dépendait de la Common Law. À partir de la conquête normande (1066), plus généralement depuis le xive siècle, elle tombait sous la doctrine importée de la “coverture”. Selon ce système, une femme mariée perdait son identité légale, car elle était placée sous celle de son mari, en tant que “feme coverte”2. Elle n’avait pas le droit d’ester en justice, d’exercer une activité économique indépendante, etc. Entre autres choses, elle n’avait pas de nom – les noms de famille (surnames) ayant également suivi l’introduction de la Common Law : « Quand une femme prend mari elle a perdu tout nom sauf “femme de…” »3.
- 4 1605, cité par Coulombeau 2014.
- 5 Cité par Gerhard 2016 : 263.
6À travers les siècles, le droit a changé en Angleterre, mais la pratique de porter le nom du mari persista : “Mistress Untel” au temps de Shakespeare, “Mrs Untel” depuis environ le xviiie siècle, et encore aujourd’hui, équivalent de Madame. Au début du xviie siècle (1605), l’antiquaire William Camden écrivait « Women with us, at their marriage, do change their surnames, and pass into their husbands names, and justly. For they are no more twain, but one flesh » [Les femmes chez nous, au moment de leur mariage, changent leur nom de famille, et passent sous le nom de leur mari, et cela est juste. Car ils ne sont plus deux [personnes] mais une seule et même chair]4. Encore en 1769, William Blackstone dans ses Commentaries on the Laws of England écrit : « By marriage, the husband and wife are one person and the husband is that person » [Par le mariage, mari et femme ne sont plus qu’une seule et même personne, et cette personne est le mari]5.
- 6 Par exemple, “mac” = fils de, “nieghean”, ou “nic” = fille de Craig MacDonald = Craig fils de Don (...)
7Dans les pays de langue et culture celtiques (Irlande, Hautes Terres et îles de l’Écosse, Pays de Galles) la pratique de nomination était patronymique pour les deux sexes : on était fils ou fille de son père6. Le système des clans régnait dans les Highlands jusqu’au milieu du xviiie siècle. En règle générale, si une femme appartenant à un clan épousait un homme d’un autre clan, elle adoptait celui de son mari, mais sans nécessairement changer le nom (patronymique) sous lequel elle était née. Mais l’inverse pouvait se faire si, par exemple, le clan de la femme était le plus “haut placé”. Il semble que le choix ait été relativement libre. Même chose au Pays de Galles, avant son incorporation à la Common Law anglaise pendant la Réforme, qui a imposé les noms de famille fixes :
Au xvie siècle, paraît-il, une femme mariée galloise avait le choix entre garder le nom héréditaire de son père, employer un patronyme incorporant le prénom de son père, adopter le nom de famille de son mari, adopter le prénom de son mari comme nom, et bien d’autres possibilités (un surnom par exemple)7.
- 8 Voir, par exemple Sharon L. Krossa, “Early 16th Century Scottish Lowland Names” Medievalscotland. (...)
8Mais sans nous perdre dans les brumes assez compliquées des patronymes (le système des clans en Écosse ayant chaviré d’ailleurs avec la défaite du jacobinisme en 1746), revenons aux femmes mariées dans les villes et dans les Basses Terres, c’est-à-dire là où habitait le gros de la population. Jusqu’au xviiie siècle au moins, la coutume était de garder son nom de famille, en ajoutant “femme d’Untel” le cas échéant8. Une femme pouvait ou non vivre sa vie durant sous son nom propre ou sous celui de son mari, ou bien sous les deux. La pratique de prendre le nom de son mari dans la vie courante a commencé à s’y répandre vers la fin du xviiie siècle, surtout dans les grandes villes écossaises, mais ce n’est que vers le milieu du xixe siècle que cette habitude devient vraiment quasi-universelle – fait que nous avons constaté en préparant notre Dictionnaire. Les sources insistent sur le fait que cette coutume a été adoptée sous l’influence de l’Angleterre, surtout à l’époque victorienne.
- 9 Krossa, site web Medievalscotland.org, “Scottish names”.
9Autour de 1900, la très grande majorité des femmes, et ce dans tout le Royaume-Uni, prenait donc normalement le nom du mari le jour du mariage. Au premier xxe siècle, les couples mariés avaient d’ailleurs un seul passeport – au nom du mari. Mais sous le système légal écossais, aujourd’hui encore, une femme mariée est connue en droit par son nom d’origine, le nom de l’époux étant un alias. « Si Elspeth Buchan épouse Alexander Elphinstone, et adopte son nom de famille, elle reste, aux yeux des tribunaux en Écosse, “Elspeth Buchan or Elphinstone” »9 (un peu comme en France, l’appellation “Marie Dupont, épouse Martin”.)
10Mais alors que dans la vie quotidienne, les femmes britanniques
– sauf exception – utilisaient le nom de famille de leur mari jusqu’à l’époque contemporaine, les pierres tombales écossaises ont continué la vieille tradition. Les deux noms des époux sont donc régulièrement gravés sur marbre (sans par exemple employer la formule “née UneTelle”, qui reste assez courante dans les notices nécrologiques des femmes mariées). Comme Michelle Zancarini-Fournel, j’ai été amenée à aller vérifier sur place ce fait dans les cimetières, en photographiant les pierres tombales des couples, dont voici quelques exemples datant du xxe siècle (figures 3, 4 et 5)
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11Ainsi, les traditions anciennes rejoignent aujourd’hui les pratiques des femmes, de plus en plus nombreuses depuis les années 1970 qui, même en se mariant, gardent leur nom dit de jeune fille. D’ailleurs, les taux de mariage ayant baissé, chez les couples non mariés qui co-habitent, il n’est pas question pour les femmes de changer leur nom.
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Fig. 2. Pierre tombale de James Robert Fuller, de sa femme Agnes Logan, et d’une autre membre de la famille, Catherine Gilbertson, épouse de John Andrew Fuller. Newington Cemetery, Édimbourg, Écosse (photo de l’auteure).
Fig. 3. Pierre tombale de Robert Laird, de sa femme Jessie McDonald, de leur fils Robert Laird jeune, et de la femme de celui-ci, Leila White. Newington Cemetery, Édimbourg, Écosse (photo de l’auteure).
Fig. 4. Pierre tombale de Jean Thomson, veuve de Paul P. Harris, et du frère de Jean, James Hay Thomson. Newington Cemetery, Édimbourg, Écosse (photo de l’auteure).
13Michelle Zancarini-Fournel
- 10 Mathilde Dubesset & Michelle Zancarini-Fournel, Parcours de femmes. Réalités et représentations, (...)
14Dans le cadre de reconstitutions de généalogies passementières (tisseurs de rubans de soie), j’ai arpenté il y a un quart de siècle les allées d’un cimetière stéphanois dans un quartier de mineurs et de passementiers10 ; j’avais été intriguée par la variété de présentation du nom des femmes : prénom et nom patronymique (première moitié du xixe siècle), prénom et nom d’épouse suivi du nom dit « de jeune fille » avec l’expression « née » (second xixe siècle), puis sous le nom et prénom de leur époux, précédé de « Madame », avec ou sans la référence au nom patronymique (xxe siècle). Je l’avais analysée à l’époque comme l’effet de l’intégration progressive des prescriptions du Code civil de 1804 qui soumettait les femmes mariées à la puissance maritale et les plaçait sous l’autorité et la domination du chef de famille.
- 11 Site officiel de la ville de Saint-Étienne, sépultures expirant dans l’année.
15J’ai repris ce chantier pour ce numéro de Clio. Femmes, Genre, Histoire en complexifiant quelque peu l’approche. Étant revenue dans le cimetière où j’avais fait mes premières observations, je n’ai pas retrouvé les sépultures les plus anciennes qui avaient disparu à la suite d’une rationalisation de leur suivi afin de libérer des espaces disponibles pour de futurs enterrements. Celles qui paraissaient abandonnées, non entretenues, avaient été supprimées, la durée des concessions étant dorénavant contrôlée informatiquement11. Il s’agissait le plus souvent des tombes qui ne comportaient pas de caveau ou de pierre tombale, mais une simple plaque émaillée avec les noms, prénoms et dates de vie et de mort des défunt.e.s. Ce sont donc, de ce fait, les plus pauvres qui avaient disparu et dont on n’avait plus de trace. J’ai alors décidé de comparer avec les inscriptions présentes dans des cimetières d’une ville proche, Lyon, en en choisissant deux très différents : le plus ancien, le cimetière de Loyasse, dont les premières concessions ont été accordées à partir de 1813. Riche en matière de patrimoine funéraire, il présente une grande variété de chapelles et monuments dédiés aux membres de la bourgeoisie lyonnaise. Créé en 1823 dans un quartier populaire de canuts, le vieux cimetière de la Croix-Rousse présente lui des tombes plus modestes (même si ce sont celles en pierre qui ont survécu). La comparaison entre les sépultures de ces différents cimetières a permis de différencier socialement l’usage du nom des femmes au cours des xixe et xxe siècles.
Au cimetière de Loyasse (Lyon), il reste une tombe emblématique de la situation du premier xixe siècle décrite ci-dessus, celle de la famille Vignat-Passot qui conserve le nom patronymique de Françoise Linardon (1784-1862), même s’il est accolé à celui de son mari : « épouse de Jacques Vignat (1775-1852) »
16En revanche, dans la famille Pallu-Cuminal, Pauline (1836-1907), veuve d’un architecte (1813-1888) célèbre à l’époque, est présentée au début du xxe siècle comme « Veuve Henri-Narcisse Pallu née Pauline Cuminal (1836-1907) ». La dépersonnalisation des femmes est en marche : elle est suivie dans cette famille, puisque quelques décennies plus tard c’est au tour de Maria, veuve de Charles Pallu mort en 1936 de trouver indiqué sur sa pierre tombale : « Veuve Charles Pallu née Maria Buisson (1861-1943) ». C’est sans doute la condition de veuve qui explique la substitution de son identité au profit de celle du mari décédé. Dans la famille Mailland, le procédé est plus concis sans l’utilisation du prénom du mari,
Jean-Marie Mailland décédé en 1891 : l’inscription porte « Veuve Mailland née Agathe Theyras (1817-1899) ».
17Le veuvage libérant de la dépendance au mari établie par le Code civil, on peut faire l’hypothèse qu’il s’agit là d’une norme sociale figeant la défunte dans son statut de veuve. Cette hypothèse est d’autant plus plausible dans le cas de cette veuve de la guerre de 1914, qui, décédée 70 ans après son époux « mort pour la France à 33 ans le 5 mai 1915 » porte son prénom et son nom : « Madame Henri Baudet née Antoinette Magnillat (1887-1986) ».
Dans la famille Vignon-Meyrueis, le changement entre générations de femmes permet de percevoir l’évolution des mentalités à l’égard de la dépendance féminine. Les deux premières générations gardent encore leur identité, soit leur prénom accompagné du nom de leur mari avec l’appellation « née » suivie de leur nom patronymique : Jules Vignon (1802-1848) épouse « Marie-Henriette Vignon née Meyrueis (1814-1870) » et Jean Meyrueis (1776-1840) a épousé « Joséphine Meyrueis née Caillie (1790-1870 »).
18Même si les deux femmes meurent longtemps après leur époux, contrairement aux cas précédemment évoqués, elles ne figurent pas ici comme veuves. Aux générations suivantes, la situation change avec l’alliance de gradés de l’armée et de jeunes femmes à particule : c’est le prénom du mari qui est indiqué après la dénomination « Madame ». « Madame Georges Vignon née Mathilde de Fraguier (17 avril 1879-5 octobre 1966) » a épousé un général, qui meurt bien avant elle. Il en est de même de sa belle-fille, mariée avec le colonel Vignon (1906-1986) : « Madame Jean Vignon née Alix de Vanssay (7 mars 1915-9 mars 1999) ». Le commandant Sixte Vignon est mort pour la France le 7 juin 1944, sans doute dans le débarquement, et a été fait chevalier de la Légion d’honneur ; sa veuve, trente ans plus tard, a gardé son identité : « Madame Sixte Vignon née Geneviève D’Estriche de Barace (1918-1975) ».
19L’effacement des identités féminines au xxe siècle est caractéristique de ce cimetière de Loyasse où sont enterrées les élites sociales et politiques. C’est beaucoup moins fréquent dans les cimetières stéphanois ou lyonnais plus populaires. Dans le vieux cimetière de la Croix-Rousse, on remarque même quelques cas d’épouses présentées uniquement par leur prénom et nom patronymique.
Au cimetière de Valbenoîte à Saint-Étienne, il faut mettre à part le tombeau de marbre noir tourné en direction de son entreprise comme s’il la surveillait encore, d’Étienne Mimard, « Commandeur de la Légion d’honneur, Directeur général de la Manufacture d’armes et de cycles de 1885 à 1944 ». Son épouse – toujours présentée dans les textes écrits comme Madame Mimard – est indiquée ici, sans doute à sa demande explicite, sous l’identité « d’Ernestine Baillat (1868-1948) » et suit ainsi la coutume de l’usage du nom patronymique dans le premier xixe siècle. La mention de leur fils unique décédé à un mois signale une douleur personnelle non assouvie.
20Une particularité que l’on trouve sur plusieurs tombes uniquement dans ce cimetière est peut-être due, on peut en faire l’hypothèse, à l’initiative d’un marbrier-graveur qui place époux et épouse sur un plan de stricte égalité nominative avec une remarquable continuité générationnelle. C’est le cas de la famille Chaize-Déléage ou encore de la famille Bony que l’on peut prendre comme exemple, vu la continuité sur plus d’un siècle : Pierre Bony époux de Bénédicte Chapoton (1869-1900) et Bénédicte Chapoton épouse de Pierre Bony, (1861-1904) ; Claudine Voron épouse de Jean Bony (1837-1904) et Jean Bony époux de Claudine Voron (1827-1918) ; François Bony époux de Gladie Granier (1862-1927) et Gladie Granier épouse de François Bony (1865-1936) ; Rose Collard veuve de Jean Bony (1898-1960) et Jean Bony époux de Rose Collard (1903-1958) ; Floriane Limousin épouse de André Bony (1928-1992) et André Bony époux de Floriane Limousin (1935-2009).
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Ensuite le modèle est imité comme dans le cas de la famille Curbières-Durand : Maria Guillermin Veuve de Claude Curbière (1858-1928) ; Claudia Durand (1886-1963) épouse de Jean Curbière (1886-1967) ; Antoine Goutte (1909-1978) époux de Marie-Louise Curbière (1910-2009).
- 12 Site officiel de la ville de Saint-Étienne, sépultures expirant dans l’année 2015-2016.
22L’intervention (intempestive, mais exceptionnelle) d’un marbrier-graveur est lisible aussi dans l’inscription sur une tombe du cimetière stéphanois de Côte-Chaude de « Lewandwski née Anzaldi Joseph » qui est en réalité la sépulture de Giuseppina Lewandwski morte en 1985 : le graveur n’ayant sans doute pas su comment transcrire le prénom italien de cette femme (par ailleurs mariée à un Polonais) a, outre le nom de son époux, affublé son nom patronymique Anzaldi d’un prénom masculin12.
23Il serait sans doute utile d’entreprendre une étude sérielle exhaustive des tombes de ces différents cimetières pour dégager des conclusions définitives. Le Code civil a sans nul doute contribué à modifier la présentation des femmes défuntes au cours des xixe et xxe siècles. Mais l’origine sociale a également joué avec un conformisme supérieur dans les classes aisées. Outre le droit, il ne faut pas négliger les pratiques des spécialistes, les marbriers-graveurs, ainsi qu’un double phénomène d’imitation : celle dans les familles des générations précédentes et celle dans la topographie, des tombes des voisins. Il reste que dans les deux derniers siècles, des femmes ont subi un processus d’effacement de leur identité inscrit dans le marbre.