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Des militantes à Pompéi

Woman and electoral politics at Pompeii
Philippe Akar
p. 165-173

Résumés

Les fouilles de Pompéi ont permis la découverte d’un vaste ensemble d’inscriptions électorales, les programmata, peintes sur les murs extérieurs des maisons, et par lesquelles un individu, le rogator (ou plusieurs), appelle à voter pour un ou des candidats aux élections locales. Une soixantaine de ces inscriptions comprend le nom d’une femme comme rogator. Qui furent ces femmes ? Leur engagement obéissait-il à des modalités particulières ? Peut-on déterminer quelles furent leurs raisons pour soutenir ces candidats ? Comment expliquer, alors qu’elles n’avaient officiellement aucun rôle politique, qu’elles prirent la parole publiquement pour s’adresser aux électeurs ? Enfin, que nous disent en creux ces inscriptions sur les nécessités morales et narratives auxquelles se pliaient les sources littéraires et normatives du début de l’Empire ?

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Texte intégral

 

1 CIL, IV, 3683

HERENNIVM ET SVETTIVM
AED (iles) STATIA ROG (at)

Que Herennius et Suettius deviennent édiles !

Statia le demande

2. CIL, IV, 9885

HELVIVM SABINVM AED (ilem)
BIRI CVM BIRIA ROG (at)
D(ignum) R(ei) P(ublicae) V(irum) B(onum)
O(ro) V(os) F(aciatis) ONOMASTE
CUPIDE FAC

Que Helvius Sabinus
devienne édile ! Birius, avec Biria, le demande
Elisez cet homme honnête, digne de la
 république.
Onomastus, soutiens le fermement !

3. CIL, IV, 171

A VETTIUM FIRMVM
AED (
ilem) O(ro) V(os) F(aciatis) DIGN(um)
 EST
CAPRASIA CVM NYMPHIO ROG (
at)
UNA ET VICINI O(
ro) V(os) F(aciatis)

Que A. Vettius Firmus devienne édile !
Il en est digne.
Caprasia, avec Nymphius, le demande.
Ensemble, avec les voisins, ils vous prient de
 voter pour lui !

4. CIL, IV, 3678

M. CASELLIVM ET L. ALBVCIVM
AED (iles) O(ro) V(os) F(aciatis)
STATIA ET PETRONIA ROG(ant)
TALES CIVES IN COLONIA IN
 PERPETVO

Que M. Casellius et L. Albucius
deviennent édiles !

Statia et Petronia vous le demandent.Qu’il y ait 
toujours de tels citoyens dans la colonie !

5. CIL, IV, 7863

CLOLLIVM 
FVSCVM IIVIR(um) V(iis) A(edibus)
S(acris) P(ublicis) P(rocurandis)
ASELLINAS(sic) ROGANT
NEC SINE ZMYRINA

Que C. Lollius Fuscus devienne duumvir chargé de 
la voirie et de l’entretien des bâtiments civils 
et religieux !

Les filles d’Asellina, et même Zmyrina, le
 demandent

  • 1 Franklin 1980 : 33-68 ; Mouritsen 1988 : 31-37 ; Chiavia 2002 : 26-35.

1Le 23 mars 1748 débutèrent officiellement les fouilles de Pompéi, dix-sept siècles environ après qu’elle eut été ensevelie. Cité ordinaire de l’Empire romain en 79 de notre ère, détruite par l’éruption du Vésuve en quelques heures, Pompéi traversa l’histoire par un long tunnel au bout duquel l’attendait une gloire planétaire : les archéologues semblèrent retrouver sous leurs outils la cité figée dans sa vie quotidienne, donnant l’illusion d’une connaissance immédiate de réalités que les sources littéraires paraissaient incapables de restituer. Parmi ces réalités autrement inconnues, apparut sur les murs extérieurs des maisons un vaste ensemble d’inscriptions peintes à l’occasion des élections locales. Par nature éphémères, ces programmata, par lesquels des rogatores connus ou anonymes appelaient à voter pour tel ou tel candidat, datent dans leur grande majorité des dernières années de la cité1.

  • 2 Mouritsen 1988 : 31-68 et 1999 ; Chiavia 2002 : 47-94 ; Biundio 2003.
  • 3 Les tentatives de plusieurs chercheurs pour déterminer les raisons de l’utilisation de tel ou tel (...)
  • 4 CIL, IV : 923, voir note 26.
  • 5 Le déchiffrement et l’interprétation de certaines inscriptions étant difficiles, leur décompte es (...)

2Plus de 2 500 programmata, généralement très courts, ont été retrouvés à Pompéi2. Ils comprennent le nom du candidat et la fonction qu’il brigue, c’est-à-dire l’édilité ou le duumvirat, qui étaient des magistratures annuelles, ou plus rarement le duumvirat quinquennal, chargé d’effectuer le recensement tous les cinq ans. Ils comportent ensuite souvent une formule du type oro uos faciatis (« je vous prie de faire » un tel édile ou duumvir), rogat (on « demande » ou on « invite » à élire untel) ou facit (untel « soutient »)3. Sur certaines affiches, a été ajouté un commentaire sur le candidat, voire une ébauche de programme électoral. Enfin, quelques inscriptions comprennent un appel à une personne pour qu’elle soutienne un candidat4. La majorité des inscriptions est anonyme, c’est-à-dire qu’on ne connaît pas le nom du rogator qui appelle à élire ce candidat. Sur les 400 inscriptions « signées », une soixantaine comprend une ou plusieurs femmes rogatores5.

Façade de la « taverne d’Asellina », Pompéi, insula IX, 11, 2 ; inscription CIL IV, 7863 (n° 5). Archives de la Soprintendenza Speciale per Pompei, Ercolano e Stabia

Façade de la « taverne d’Asellina », Pompéi, insula IX, 11, 2 ; inscription CIL IV, 7863 (n° 5). Archives de la Soprintendenza Speciale per Pompei, Ercolano e Stabia

Image EAGLE n° EDR072535 (avec l’aimable autorisation de M. le Professeur G. Camodeca).

  • 6 Bernstein 1988 ; Chiavia 2002 : 201-202.
  • 7 CIL, IV : 3674.
  • 8 CIL, IV : 1053, 7464.
  • 9 Dans l’inscription 7863 (n° 5), la traduction de Asellinas par « filles d’Asellina » est fondée s (...)

3Dans la plupart de ces inscriptions, une seule femme est mentionnée comme rogator (n° 1). Dans quelques inscriptions, deux rogatores, un homme et une femme, soutenaient un candidat. Soit l’homme est cité en premier et la femme en second (n° 2), soit l’inverse (n° 3). Dans ce dernier cas, on peut estimer que l’inscription insistait particulièrement sur son influence à elle6. Une seule inscription comprend deux femmes rogatores (n° 4). Par ailleurs, des femmes formèrent ou participèrent à des groupes de rogatores. Ainsi, une certaine Olympionica qui soutint deux candidats à l’édilité, est citée entre deux rogatores hommes7. Dans d’autres inscriptions, un candidat est soutenu par une femme cum suis8, ces « siens » désignant sans doute des parents proches et éventuellement des dépendants. Enfin, une autre inscription (n° 5) exprime le soutien d’un groupe de femmes, les Asellinas, c’est-à-dire probablement des femmes liées à Asellina, ainsi que celui d’une certaine Zmyrina, connues toutes les deux par d’autres inscriptions9.

4Du point de vue de l’expression, ces programmata dont les rogatores sont des femmes reprennent globalement les formules conventionnelles, ce qui signifie qu’ils ne nous disent rien des éventuelles motivations particulières de ces femmes. Leur distribution n’a rien de particulier par rapport à celle de l’ensemble des programmata : ils se trouvent dans les rues les plus commerçantes, où la foule des électeurs avait le plus de chance de pouvoir les lire. Il n’y a donc pas de différences notables entre les programmata selon que les rogatores sont des hommes ou des femmes.

Qui étaient les femmes rogatores des programmata de Pompéi ?

  • 10 Savunen 1995 et 1997 : 34-35, 43 ; Chiavia 2002 : 199-200, 306-307 ; Biundio 2003.
  • 11 Certaines de ces femmes portent des noms de familles actives politiquement (Savunen 1995 et 1997  (...)
  • 12 Bernstein 1988 ; Savunen 1995 et 1997 : 35-39 ; Mouritsen 1988 : 58-59 et 1999 ; Chiavia 2002 : 2 (...)
  • 13 Savunen 1997 : 35-39 ; Chiavia 2002 : 190-204.

5Nous avons très peu d’informations sur ces femmes rogatores, en dehors du cas particulier de Taedia Secunda, qui soutint son petit-fils, candidat à l’édilité et membre de la famille des Popidii, une des plus importantes des dernières années de Pompéi10. Certaines femmes rogatores appartenaient à des familles d’affranchis, qui bénéficièrent sans doute d’une certaine ascension sociale11. L’utilisation des murs extérieurs des maisons étant permise à tous, il est impossible d’établir de manière systématique un lien entre les rogatores et les propriétaires ou les activités des maisons sur les murs desquelles furent peints les programmata12. Pourtant, les liens qui apparaissent ponctuellement entre ces femmes et certaines activités tendent à montrer que la plupart d’entre elles appartenaient à une classe moyenne, composée d’ingénus et d’affranchis, qui avaient parfois une certaine fortune, ou travaillaient dans l’artisanat et le commerce13.

  • 14 N° 3, Franklin 1980 : 92-94, 103-113 ; Bernstein 1988 ; Savunen 1995 et 1997 : 39-45 ; Chiavia 20 (...)

6Les femmes rogatores ont globalement soutenu les mêmes candidats que les hommes. Elles entretenaient probablement avec les candidats les mêmes types de relations que celles qui existaient entre ces derniers et les rogatores hommes, c’est-à-dire des relations d’amicitia ou de clientèle, structurées parfois dans le cadre des relations de voisinage14. Le soutien électoral de ces femmes relevait des obligations mutuelles qu’impliquait ce type de relations.

  • 15 Bernstein 1988 ; Savunen 1995 et 1997 : 18-20 ; Chiavia 2002 : 197-198 ; Laurence 2007.

7Les inscriptions ne nous permettent donc pas de connaître précisément ces femmes rogatores, et ne mettent en évidence, par rapport aux hommes, aucune spécificité dans leur engagement dans les campagnes électorales. Ce qui est certain en revanche, c’est qu’à Pompéi, au ier siècle de notre ère, des femmes demandèrent aux électeurs, par voix d’affichage, de voter pour des candidats aux élections locales, alors que la tradition insistait sur leur exclusion de la sphère publique et qu’elles n’étaient elle-même ni électrices ni éligibles15. C’est sur cette prise de parole publique qu’il faut en définitive s’interroger.

Des femmes d’influence ?

  • 16 Franklin 1980 : 21-24 ; Bernstein 1988 ; Savunen 1995 ; Mouritsen 1988 : 43-68 et 1999.
  • 17 Mouritsen 1999.

8Alors que les historiens, en général, ne doutaient pas que les rogatores aient été à l’origine des programmata dans lesquels leur nom apparaissait, H. Mouritsen a tenté de montrer que tous les programmata étaient commandités par le candidat, après avoir sollicité et obtenu le soutien de ceux qui devenaient alors ses rogatores16. D’après Mouritsen, quelques grandes familles, qui fournissaient les candidats aux élections, tenaient un rôle prépondérant dans la vie politique de Pompéi, alors que celui du peuple était marginal. De plus, la distribution régulière dans l’espace civique des programmata en faveur d’un candidat indique qu’elle relevait d’un plan préétabli par ce dernier, et non de l’initiative des rogatores. Dans ce cadre, la participation des femmes rogatores constituait, d’après Mouritsen, un phénomène marginal, et il en tirait même la conclusion que ces programmata n’avaient aucune dimension politique17.

  • 18 Biundio 2003 ; Chiavia 2002 : 238-245, 231-252.
  • 19 N° 2: onomaste cupide fac(iatis), n° 4: tales ciues in colonia in perpetuo.
  • 20 Bernstein 1988 ; Savunen 1997 : 39.

9R. Biundio a vivement combattu ce point de vue18. Elle a d’abord montré que la compétition électorale était vive à Pompéi, notamment pour l’édilité, et que les programmata constituaient l’un des outils de cette compétition. De plus, R. Biundio a fait observer que, pour un même candidat, les distributions spatiales des programmata sans et avec rogator n’étaient pas identiques. Elle en a déduit que les premiers étaient commandés par le candidat, alors que les seconds l’étaient par les rogatores, qui avaient tendance à les faire peindre autour de leur domicile. De plus, les mentions particulières sur certaines affiches19 s’expliqueraient par l’intervention directe des rogatores dans leur rédaction20. Enfin, si les campagnes électorales ne relevaient que de la responsabilité des hommes des principales familles de la cité, il serait incompréhensible qu’ils aient recherché le soutien de certaines femmes. Pour Biundio, la participation des femmes était un des signes montrant que le modèle d’une centralisation de la campagne électorale privilégié par Mouritsen ne pouvait être retenu.

  • 21 Vanderbroeck 1987 : 83-85.
  • 22 N° 5, Franklin 1980 : 22 ; Biundio 2003 ; CIL, IV, 4, 11, 2011 : 1431-1432, 1511, 1515.

10Mais peut-être faut-il éviter d’opposer l’initiative des candidats et celle des rogatores. En effet, nous avons vu que le rogator était très probablement le client ou l’ami du candidat. Dans le cadre de ces relations, se nouaient entre eux des échanges sur la campagne électorale, sur le soutien que désirait recevoir le candidat et que désiraient donner et afficher ses amis et ses clients21. Les programmata peuvent très bien avoir été le résultat, non de la volonté du candidat ou du rogator, mais d’une élaboration conjointe, dans le cadre d’un réseau d’échanges qui structurait les relations entre le candidat, ses clients et ses amis. Des incompréhensions entre patron et client, des conflits de clientèles, un client n’ayant pas forcément des obligations vis-à-vis d’un seul patron, peuvent ainsi expliquer que des noms de deux femmes rogatores, Cuculla et Zmyrina, ont été blanchis. Le cas de Zmyrina est d’autant plus intéressant qu’elle est rogator sur deux autres affiches, dont l’une tend à montrer que son soutien était recherché. Rien ne permet de dire, comme le font quasiment tous les commentateurs, que ce blanchiment fut décidé par le candidat, qui aurait voulu refuser le soutien de Zmyrina22. Cette dernière a très bien pu vouloir refuser son soutien à ce candidat qui s’en était imprudemment réclamé.

*

  • 23 Savunen 1995 ; Laurence 2007.
  • 24 N° 3, Savunen 1997 : 29 ; Chiavia 2002 : 201-202.
  • 25 CIL, IV, 923, Caprasia soutint deux autres candidats à l’édilité dans les années 70 : CIL, IV, 17 (...)
  • 26 Vanderbroeck 1987 : 52-55, 126-127.
  • 27 À titre d’exemple, Cn. Helvius Sabinus bénéficie de 140 programmata, dans lesquels apparaissent 9 (...)

11En définitive, quelle que soit la solution retenue, et même si nous ne savons pas qui elles étaient précisément ni les causes exactes de leur soutien, nous pouvons dire que ces femmes, et les candidats qui les sollicitaient, estimaient que leur avis pouvait influencer les électeurs, sans doute parce qu’elles étaient insérées dans la vie collective locale23. C’est particulièrement le cas lorsque deux rogatores soutiennent un candidat et que c’est la femme qui est placée en premier24. C’est également ce que montre l’apostrophe d’un rogator, dont le nom a été perdu, à Caprasia, afin qu’elle soutienne un candidat. Caprasia, qui faisait partie du petit groupe de femmes qui furent rogatores sur plusieurs affiches, en faveur de plusieurs candidats, était donc une de ces femmes d’influence dont le soutien était recherché25. On peut supposer que ces femmes appartenaient, par leurs relations familiales, leur fortune, leurs relations de clientèles, leurs activités, à ce groupe des leaders intermédiaires dont le soutien concourrait à la réputation du candidat26. En appelant à voter en faveur de candidats qui reçurent de nombreux soutiens, ces femmes, par ces programmata, participaient à l’expression d’une forme de consensus de toute la cité autour d’un candidat, ce qui renforçait son prestige27.

12Ces programmata constituaient des prises de parole publiques par des femmes dans le domaine politique. Ils doivent donc nous amener à nous interroger sur les discours, transmis par les sources littéraires et normatives, sur l’exclusion des femmes de ce domaine. Aucune de ces sources ne nous signale l’existence de femmes rogatores. Les programmata nous permettent donc d’observer d’autres normes à l’œuvre, non plus celles, idéales, d’une cité « de papier », mais celles d’une cité réelle, dans laquelle il était parfaitement admis que certaines femmes puissent prendre la parole, s’adresser aux électeurs, et manifester publiquement une opinion sur les candidats aux magistratures de la cité.

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Bibliographie

Bernstein Frances, 1988, « Pompeian women and the programmata », in Robert I. Curtis (ed.), Studia Pompeiana et Classica in Honor of W.F. Jashemski, I, New York Caratzas Publisher, p. 1-18.

Biundo Raffaella, 2003, « La propaganda elettorale a Pompei : la funzione e il valore dei programmata nell’organizzazione della campagna », Athenaeum, 91, p. 53-116.

Chiavia Catherine, 2002, Programmata. Manifesti elettorali nella colonia romana di Pompei, Torino, S. Zamorani.

CIL (Corpus Inscriptionum Latinarum) IV, 1-4, 1871-2011, ed. Karl Zangemeister, Matteo Della Corte, Volker Weber, Antonio Varone, Roberta Marchionni & Jana Kepartova (hrsg.), Berlin, De Gruyter.

Franklin James L., 1980, Pompeii: the Electoral Programmata, Campaigns and Politics, A.D. 71-79, Rome, Papers and Monographs of the American Academy in Rome.

Giordano Carlo & Angelandrea Casale, 1991, Iscrizioni pompeiane inedite scoperte tra gli anni 1954-1978, Napoli, Giannini.

Laurence Ray, 2007, « Gender, age, and identity : the female life course at Pompeii », in Mary Harlow & Ray Laurence (eds), Age and Ageing in the Roman Empire, Porthmouth RI, Journal of Roman Archaeology, p. 95-110.

Mouritsen Henrik, 1988, Elections, Magistrates and Municipal Elite, Rome, L’Erma di Bretschneider.

—, 1999, « Electoral campaigning in Pompeii : a reconsideration », Athenaeum, 87, p. 515-523.

Savunen Liisa, 1995, « Women and elections in Pompeii », in Richard Hawley & Barbara Levick (eds), Women in Antiquity : new assessments, London, Routledge, p. 194-206.

—, 1997, Women in the Urban Texture of Pompeii, Pukkila, Sumiloffset.

Vanderbroeck Paul J.J., 1987, Popular Leadership and Collective Behavior in the Late Roman Republic, Amsterdam, J.C. Gieben.

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Notes

1 Franklin 1980 : 33-68 ; Mouritsen 1988 : 31-37 ; Chiavia 2002 : 26-35.

2 Mouritsen 1988 : 31-68 et 1999 ; Chiavia 2002 : 47-94 ; Biundio 2003.

3 Les tentatives de plusieurs chercheurs pour déterminer les raisons de l’utilisation de tel ou tel verbe de recommandation n’ont mené à aucune conclusion claire : Chiavia 2002 : 65-73.

4 CIL, IV : 923, voir note 26.

5 Le déchiffrement et l’interprétation de certaines inscriptions étant difficiles, leur décompte est sujet à des variations d’un auteur à un autre (Chiavia 2002 : 48). Les inscriptions pompéiennes “signées” par des femmes : CIL IV : 111, 159, 171, 207, 239, 368, 425, 457, 546, 726, 740, 913, 923, 1053, 1062, 1083, 1168, 2993zg, 3403, 3410, 3479, 3527, 3528, 3595, 3678, 3683, 3746, 3773, 6610, 7167, 7189, 7213, 7221, 7230, 7347, 7357, 7464, 7469, 7639, 7669, 7749, 7862, 7863, 7864, 7866, 7873, 9860, 9885, 10051, Giordano & Casale 1991 : 14, 27. Il y a un doute à propos des inscriptions 99, 756, 3674, 7288, 7291, 7295, 7658, 7841, 9865 et Giordano & Casale 1991 : 6. Spécifiquement sur ces programmata et sur les femmes à Pompéi, on consultera : Bernstein 1988 ; Savunen 1995 et 1997 : 8-45 ; Chiavia 2002 : 197-204 ; Laurence 2007.

6 Bernstein 1988 ; Chiavia 2002 : 201-202.

7 CIL, IV : 3674.

8 CIL, IV : 1053, 7464.

9 Dans l’inscription 7863 (n° 5), la traduction de Asellinas par « filles d’Asellina » est fondée sur la présence sur le même mur de plusieurs programmata « signés » par des femmes. Il s’agit de l’hypothèse la plus probable pour rendre compte de ce pluriel. Voir note 12.

10 Savunen 1995 et 1997 : 34-35, 43 ; Chiavia 2002 : 199-200, 306-307 ; Biundio 2003.

11 Certaines de ces femmes portent des noms de familles actives politiquement (Savunen 1995 et 1997 : 34-35 ; Mouritsen 1988 : 61-64 ; Chiavia 2002 : 204-207 ; Biundio 2003).

12 Bernstein 1988 ; Savunen 1995 et 1997 : 35-39 ; Mouritsen 1988 : 58-59 et 1999 ; Chiavia 2002 : 28-33, 199-203. À titre d’exemple, à partir de l’inscription CIL, IV : 7863 (n° 5) et d’autres programmata peints sur le même mur et « signés » par des femmes, notamment Asellina seule, certains historiens ont vite conclu que celle-ci en était la propriétaire, et que ces « Asellinas » étaient ses employées de condition servile et prostituées, puisqu’elles portaient des noms grecs ou orientaux, et qu’elles travaillaient dans une taverne (Bernstein 1988 ; Savunen 1995 et 1997 : 36 ; Chiavia 2002 : 200-201).

13 Savunen 1997 : 35-39 ; Chiavia 2002 : 190-204.

14 N° 3, Franklin 1980 : 92-94, 103-113 ; Bernstein 1988 ; Savunen 1995 et 1997 : 39-45 ; Chiavia 2002 : 190-204, 213-221 ; Biundio 2003.

15 Bernstein 1988 ; Savunen 1995 et 1997 : 18-20 ; Chiavia 2002 : 197-198 ; Laurence 2007.

16 Franklin 1980 : 21-24 ; Bernstein 1988 ; Savunen 1995 ; Mouritsen 1988 : 43-68 et 1999.

17 Mouritsen 1999.

18 Biundio 2003 ; Chiavia 2002 : 238-245, 231-252.

19 N° 2: onomaste cupide fac(iatis), n° 4: tales ciues in colonia in perpetuo.

20 Bernstein 1988 ; Savunen 1997 : 39.

21 Vanderbroeck 1987 : 83-85.

22 N° 5, Franklin 1980 : 22 ; Biundio 2003 ; CIL, IV, 4, 11, 2011 : 1431-1432, 1511, 1515.

23 Savunen 1995 ; Laurence 2007.

24 N° 3, Savunen 1997 : 29 ; Chiavia 2002 : 201-202.

25 CIL, IV, 923, Caprasia soutint deux autres candidats à l’édilité dans les années 70 : CIL, IV, 171 (n° 3) et 207 ; CIL, IV, 4, 1, 2011 : 1182, 1187. Également Petronia (CIL, IV, 3678 (n° 4) ; Giordano & Casale 1991 : 14), Zmyrina (CIL, IV, 7221, 7863 (n° 5), 7864), Asellina (CIL, IV, 7863 (n° 5), 7873).

26 Vanderbroeck 1987 : 52-55, 126-127.

27 À titre d’exemple, Cn. Helvius Sabinus bénéficie de 140 programmata, dans lesquels apparaissent 9 rogatores femmes, 30 hommes, 14 groupes professionnels (Savunen 1997 : 23).

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Table des illustrations

Titre Façade de la « taverne d’Asellina », Pompéi, insula IX, 11, 2 ; inscription CIL IV, 7863 (n° 5). Archives de la Soprintendenza Speciale per Pompei, Ercolano e Stabia
Crédits Image EAGLE n° EDR072535 (avec l’aimable autorisation de M. le Professeur G. Camodeca).
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Pour citer cet article

Référence papier

Philippe Akar, « Des militantes à Pompéi »Clio, 43 | 2016, 165-173.

Référence électronique

Philippe Akar, « Des militantes à Pompéi »Clio [En ligne], 43 | 2016, mis en ligne le 01 juin 2019, consulté le 08 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/clio/12974 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/clio.12974

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Auteur

Philippe Akar

Membre de l’UMR 8210-Anhima. Après une thèse en histoire romaine sur la notion de concordia, ses recherches actuelles portent sur les représentations à la fin de la République romaine, notamment la construction de l’autorité à travers les discours conçus comme des performances. Il est l’auteur de : Concordia, un idéal de la classe dirigeante romaine à la fin de la République, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013.
p.akar@free.fr

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