Annexe
Sources
AE = Année épigraphique
AE 1903, 377 (Aquilée)
AE 1905, 103 (Rome)
AE 1972, 41 (Rome)
AE 1995, 393 (Iuuanum)
AE 1999, 732 (Brescia)
Ambroise, Les Devoirs, Paris, Les Belles Lettres, 1984-1992, trad. M. Testard.
Appien, Histoire romaine. Le livre africain (Punica), Paris, Les Belles Lettres, 2001, trad. P. Goukowsky.
Apulée, Métamorphoses, Paris, Les Belles Lettres, I-III, 1940, trad. P. Vallette.
Augustin, Confessions, Paris, Les Belles Lettres, I-VIII, 1960, trad. P. de Labriolle.
La Bible. Traduction œcuménique, Paris, Cerf, 2010.
Cicéron, Tusculanes, Paris, Les Belles Lettres, I-II, 1931, trad. J. Humbert.
CIL = Corpus Inscriptionum Latinarum
CIL VI, 12652 (Rome)
CIL VI, 37965 (Rome)
CIL X, 4022 (Capoue)
Cyprien, Sur la mort, Paris, Desclée de Brouwer, 1980, trad. M.-H. Stébé.
Denys d’Halicarnasse, Antiquités romaines = Dionysius of Halicarnassus, Roman antiquities. VIII-IX, London-Cambridge-Harvard, The Loeb classical library, trad. E. Cary et E. Spelman, 1945
Dion Cassius, Histoire romaine, L-LI, Paris, Les Belles Lettres, 1991, trad.
M.-L. Freybruger et J.-M. Roddaz.
Granius Licinianus, Reliquiae, Leipzig, Teubner, 1981, éd. N. Criniti.
Grégoire de Nysse, Vie de sainte Macrine, Paris, Cerf, 1971, trad. P. Maraval.
Hérodote, Histoires, VII, Paris, Les Belles Lettres, 1951, trad. P.-H. Legrand.
Jean Chrysostome, Homélies sur Matthieu, Namur, Soleil Levant, 1961, trad. B.H. Vandenberghe.
Jérôme, Lettres, Paris, Les Belles Lettres, 1949, trad. J. Labourt.
Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, Paris, Les Belles Lettres, 1962, trad. R. Bloch.
—, Histoire romaine, Livre III, Paris, Les Belles Lettres, 1942, trad. J. Bayet.
—, Histoire romaine, Livre VIII, Paris, Les Belles Lettres, 1987, trad. C. Guittard.
—, Histoire romaine, Livre XXV, Paris, Les Belles Lettres, 1992, trad. F. Nicolet-Croizat.
—, Histoire romaine, Livre XLI-XLII, Paris, Les Belles Lettres, 1971, trad. P. Jal.
—, Histoire romaine, Livre XLV-fragments, Paris, Les Belles Lettres, 1979, trad. P. Jal.
—, Periochae ( =Abrégés), Paris, Les Belles Lettres, 1984, trad. P. Jal.
Lucrèce, De la nature, Paris, Les Belles Lettres, 2012, trad. A. Ernout.
Minucius Felix, Octavius, Paris, Les Belles Lettres, 1985, trad. J. Beaujeu.
Plutarque, Vies parallèles, Paris, Gallimard, 2001, trad. A.-M. Ozanam.
—, Consolation à Apollonios, Paris, Les Belles Lettres, 1985, trad. J. Defradas, J. Hani, R. Klaerr.
Sénèque, Consolations, Paris, Les Belles Lettres, 1975, trad. R. Waltz.
—, Dialogues. De la providence. De la constance du sage. De la tranquillité de l’âme. De l’oisiveté, IV, Paris, Les Belles Lettres, 1970, trad. R. Waltz.
—, Lettres à Lucilius, Paris, Les Belles Lettres, 1969-1971, trad. H. Noblot.
Suétone, Vie des douze Césars, Paris, Les Belles Lettres, 1961-1967, trad. H. Ailloud.
Tacite, Annales, IV-VI, Paris, Les Belles Lettres, 1975, trad. P. Wuilleumier.
—, Germanie, Paris, Les Belles Lettres, 1962, trad. J. Perret.
—, Histoires, tome I, Paris, Les Belles Lettres, 1959, trad. P. Wuilleumier.
—, Histoires, tomes II-III, Paris, Les Belles Lettres, 1989-1992, trad. H. Le Bonniec.
Tertullien, La Pudicité, tomes I-II, Paris, Cerf, 1993, trad. C. Munier.
—, La Toilette des femmes, Paris, Cerf, 1971, trad. M. Turcan.
—, Traité de la prescription contre les hérétiques, Paris, Cerf, 1957, trad. P. de Labriolle
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Notes
Lateiner 2009 : 128 : « In the Lives δακρυ-terms appear 134 times, 79 for Romans and 55 for Greeks ». Chez Plutarque justement, les larmes romaines sont parfois inspirées par les larmes grecques. Cf. Plut., Brut., 23, 4 : Porcia doit abandonner Brutus à Élée, elle pleure devant un tableau représentant les adieux d’Hector et d’Andromaque. Voir aussi le passage d’Appien (Pun., 132) montrant Scipion Émilien qui pleure sur Carthage détruite et se remémore le vers d’adieu d’Hector. Cf. Guelfucci 2005.
En vérité, les hommes ne se sont pas retenus de pleurer jusqu’au xixe siècle, malgré le contrôle de soi promu par le protestantisme, ce qui a déjà inspiré une remarque de Norbert Elias : « Au xviie siècle, les hommes pouvaient pleurer en public, aujourd’hui la chose est devenue plus difficile et plus rare. Les femmes conservent seules ce droit. Pour combien de temps encore ? » in Elias 1981 : 41.
Sur cette question des larmes et de leur « sexe », même constat chez Suter 2009 : 59. Dans la tragédie, les hommes – Thésée, Philoctète, Créon, Agamemnon, et même Héraklès – pleurent abondamment. Du côté grec, voir aussi : Monsacré 1984. À compléter par Arnould 1990. L’ouvrage, dirigé par T. Fögen et auquel a contribué Lateiner, étudie tour à tour, selon une approche très littéraire, les pleurs dans la tragédie, puis chez Platon et Aristote, puis dans l’historiographie grecque, etc. Aucune conclusion ne fournit la synthèse de ces différentes analyses… L’histoire du deuil a, elle aussi, conduit naturellement aux larmes : Šterbenc Erker 2004 et Hollenburger-Rusch 2001. Sur les lamentations, voir par exemple Corbeill 2004 (surtout le chap. 3 : « Blood, milk and tears. The gesture of mourning women »).
C’était déjà la remarque de R. Barthes : « Depuis quand les hommes (et non les femmes) ne pleurent-ils plus ? », dans Barthes 1977 : 214.
Cf. infra.
Liv., 3, 48, 8.
Marcellus entre autres : cf. Liv., 25, 24, 11.
Dans la veine de l’étude ancienne de Mauss 1921 qui se fondait sur une matière ethnographique océanienne.
D. Ambaglio a trouvé chez Hérodote (VII, 45-46) l’archétype de ces portraits de grands hommes en pleurs. Cf. Ambaglio 1985.
L’étude des scènes figurées de lamentation et des épitaphes ne semble pas permettre ici d’analyse fine. Certes la rhétorique des larmes s’invite à l’occasion dans certaines épitaphes ; lugere, flere, lacrimae figurent dans les inscriptions funéraires les plus « littéraires », celles qui appartiennent au type du carmen. Mais de prime abord, la lecture de ces inscriptions ne nous paraît pas apporter de vraies conclusions sur le « genre » des déplorations funèbres. Il faudrait néanmoins mener l’enquête de manière exhaustive et approfondie. Quelques exemples où hommes et femmes pleurent séparément, ou côte à côte : CIL X, 4022 (Capoue) ; AE 1903, 377 (Aquilée) ; AE 1905, 103 (Rome) ; CIL VI, 37965 (Rome) ; AE 1972, 41 (Rome) ; AE 1995, 393 (Iuuanum) ; AE 1999, 732 (Brescia) ; CIL VI, 12652 (Rome).
Cf. supra n. 1. Voir aussi Scheid 1984. Sur les survivances des pratiques anciennes du deuil dans l’Italie méridionale du xxe siècle : De Martino 2000 [1975].
Par exemple Liv. 8, 10, 1 ; 10, 29, 19 ; 25, 26, 10. Cf. Šterbenc Erker 2011. Voir aussi Freyburger 1988.
C’est-à-dire dans un contexte malheureux. La dernière supplicatio de ce genre est attestée en 64 ap. J.-C., après l’incendie de Rome (Tac., Ann., 15, 44).
Sur l’auctor en rhétorique et la place de la miseratio dans certains procès tardo-républicains, voir David 1992 : 72-74, 426-427 et 620.
Plut., Tib. Gracc., 16.
Plut., C. Gracc., 16.
Plut., Sert., 20.
Plut., Cam., 46. Le grand écart chronologique qui sépare les événements du contexte d’écriture conduit à s’interroger sur la véracité de cette note de Plutarque, comme sur toutes les précisions lacrymales concernant des personnages des premiers siècles de Rome. En l’absence d’informations « émotives » (les annalistes républicains, que l’auteur n’ignore pas, devaient en être avares), le souci d’orner le récit n’a-t-il pas primé ? La remarque vaut aussi pour Tite-Live.
Liv., 32, 37, 2-3.
Plut., Syll., 23.
Liv., 42, 23, 8.
Liv., 39, 44, 5.
Apul., Met., 3, 8 : une parodie de supplicatio : « Une femme éplorée (lacrimosa) traversa le théâtre en courant. Tout en larmes et vêtue de noir, elle portait un petit enfant en son sein. Une autre la suivait, une vieille, couverte d’affreux haillons, pareillement navrée et comme elle pleurant. L’une et l’autre agitaient des rameaux d’olivier. Se plaçant aux côtés du lit où gisaient sous des voiles les cadavres des victimes, elles se mirent à pousser des lamentations et des hurlements lugubres : ‘Par la pitié publique’, disaient-elles, ‘et le droit commun de l’humanité, ayez compassion de ces jeunes hommes indignement massacrés, et consolez en les vengeant notre abandon et notre solitude. Secourez au moins l’infortune de ce petit être laissé sans protection dès ses premiers ans ; offrez le sang de ce brigand en expiation à vos lois et à l’ordre public’ » (trad. P. Vallette).
Tac., Ann., 6, 49, 1-2 : « Sex. Papinius, d’une famille consulaire, choisit un trépas soudain et affreux : il se précipita dans le vide. La cause en était imputée à sa mère, qui, depuis longtemps répudiée, avait, en flattant son goût du luxe, poussé le jeune homme à des actes auxquels il ne pouvait échapper que par la mort. Aussi, accusée devant le sénat, eut-elle beau se rouler aux pieds des sénateurs, invoquer le chagrin commun à tous et la faiblesse propre des femmes dans une telle épreuve, épuiser, pour faire croire à sa douleur, tous les procédés de tristesse et de compassion, elle n’en fut pas moins bannie de la Ville pour dix ans, en attendant que son fils cadet eût dépassé les écueils de la jeunesse » (trad. P. Wuilleumier).
Ibid.
Tac., Ann., 1, 23, 1 : Incendebat haec fletu et pectus atque os manibus uerberans. Mox, disiectis quorum per umeros sustinebatur, praeceps et singulorum pedibus aduolutu.
Tac., Hist., 3, 10, 4 : « La colère des soldats tomba sur Tampius Flavianus, sans qu’on eût aucune preuve de sa culpabilité ; mais comme il était haï depuis longtemps, une sorte d’ouragan populaire exigeait sa mort : mille cris se faisaient entendre : ‘C’est un parent de Vitellius, il a trahi Othon, volé l’argent du donativum’. Nul moyen pour lui de se défendre, bien qu’il tendît des mains suppliantes, qu’il se jetât par terre à plusieurs reprises, les vêtements déchirés, la poitrine et le visage secoués de sanglots (pectus atque ora singultu quatiens). C’est cela justement qui excitait les agresseurs, parce qu’ils prenaient cet excès de frayeur pour l’aveu de sa faute » (trad. H. Le Bonniec).
Dio., 51, 12, 1-3 : « Elle avait donc préparé un appartement splendide et une couche somptueuse ; elle s’était en outre parée avec une certaine négligence – ses vêtements de deuil rehaussaient son éclat –, était assise sur le lit, avait placé devant elle de nombreux portraits du père d’Octavien et pris sur son sein toutes les lettres qu’il lui avait envoyées. Ensuite, lorsqu’Octave entra, elle s’avança dans un élan gracieux et lui dit : ‘Je te salue, maître ! Un dieu t’a donné ce titre et me l’a ôté. Tu vois toi-même ton père tel qu’il est venu souvent auprès de moi, tu sais comment il m’a honorée, notamment en me faisant reine d’Égypte. Pour que tu sois renseigné par lui-même sur moi, prends et lis les lettres qu’il m’a envoyées, écrites de sa propre main’. Tout en disant cela, elle lisait beaucoup de mots d’amour de César. Tantôt elle pleurait et baisait tendrement les lettres, tantôt elle tombait et se prosternait devant les portraits (Καὶ τοτὲ μὲν ἔκλαε καὶ τὰς ἐπιστολὰς κατεφίλει, τοτὲ δὲ πρὸς τὰς εἰκόνας αὐτοῦ προσέπιπτε καὶ ἐκείνας προσεκύνει) » (trad. M.-L. Freyburger et J.-M. Roddaz).
Liv., 45, 4, 2-3.
Liv., Per. 112.
Plut., Marcel., 2.
Plut., Flam., 22.
Plut., Luc., 19.
Plut., Brut., 35.
Liv., 30, 20, 1.
Plut., Luc., 43.
Liv., 38, 14, 14.
Les pleurs couronnent des moments de consensus politique. Dans les siècles lointains de l’histoire romaine, c’est déjà ce que résume l’épisode de Coriolan : les larmes finales marquent le retour du héros sur le droit chemin, c’est-à-dire sa réintégration dans le giron romain. Cf. Liv., 2, 40 et Denys d’H., Ant. Rom., 8, 53. Voir en outre Loraux 1990 : 50. Sur le motif de l’empereur (en l’occurrence Constantin) pleurant et sachant ainsi se rendre accessible : Hostein 2006.
Suet., Aug., 58, 1 : « Le surnom de ‘Père de la Patrie’ lui fut décerné par tous, d’un soudain et parfait accord : ce fut d’abord la plèbe qui le lui offrit, en lui envoyant une délégation à Antium ; puis, comme il refusait, une foule considérable et couronnée de laurier, quand il entra au spectacle à Rome ; enfin, le sénat, dans la curie, non point sous forme de décret, ni par acclamation, mais par la bouche de Valerius Messala, qui lui dit, au nom de tous : ‘Que mes paroles soient un présage de bonheur pour vous et pour votre famille, César Auguste ! Nous croyons, en effet, qu’elles assureront à l’État une éternelle prospérité tout en faisant sa joie : le sénat, d’accord avec le peuple romain, vous salue Père de la Patrie’. Alors Auguste, versant des larmes, lui répondit en ces termes – je les cite textuellement comme ceux de Messala – : ‘Ayant obtenu la réalisation de mes vœux, sénateurs, que puis-je désormais demander aux dieux immortels, sinon de voir cet accord se maintenir entre vous jusqu’au dernier jour de ma vie ?’ » (trad. H. Ailloud).
Suet., Calig., 15 : « [Caligula] enflammait aussi les cœurs par toutes sortes de gestes agréables au peuple. Aussitôt qu’il eut prononcé devant l’assemblée, en versant des larmes abondantes, l’éloge de Tibère, auquel il fit des obsèques magnifiques, il s’empressa d’aller à Pandataria et à Ponties chercher les cendres de sa mère et de son frère, cela par un temps affreux, pour mieux faire ressortir sa piété filiale, puis, s’en étant approché avec respect, il les enferma lui-même dans des urnes » (trad. H. Ailloud).
Suet., Claude, 36 : « Certains complots lui ayant été dénoncés à la légère, il fut tellement effrayé qu’il voulut abdiquer l’empire. Lorsqu’on eut arrêté, comme je l’ai signalé plus haut, un individu qui rôdait autour de lui avec un poignard pendant qu’il sacrifiait, il s’empressa de convoquer le sénat par la voix des crieurs, puis, en pleurant et en poussant des cris, il se lamenta sur son malheureux sort, qui ne lui laissait de sécurité nulle part, et pendant longtemps il s’abstint de paraître en public » (trad. H. Ailloud).
Suet., Néron, 43, 2.
Ibid., 49, 1.
Ibid., 49, 2-3.
Vöhler & Seidensticker 2007.
Cic., Tusc., 2, 55 : « Mais c’est tout particulièrement dans la souffrance qu’il faut veiller à ne rien faire de bas, de craintif, de lâche, rien qui soit d’un esclave ou d’une femme, et avant tout il faut condamner et proscrire les cris d’un Philoctète. Un soupir isolé peut échapper à un homme, mais les lamentations sont refusées même aux femmes, et c’est sans doute ce qu’on entendait par le lessus dont les Douze Tables ont interdit l’usage dans les funérailles » (trad. J. Humbert).
Plut., Cat., 54.
Sen., Consolation à Marcia, 7, 3 : nec ulli animali longum fetus sui desiderium est nisi homini, qui adest dolori suo nec tantum, quantum sentit, sed quantum constituit, adficitur. Ut scias autem non esse hoc naturale, luctibus frangi, primum magis feminas quam viros, magis barbaros quam placidae eruditaeque gentis homines, magis indoctos quam doctos eadem orbitas vulnerat (trad. R. Waltz et P. Veyne).
Plut., Consolation à Apollonios, 22 : « Le législateur des Lyciens, à ce qu’on raconte, avait prescrit à ces concitoyens, lorsqu’ils mèneraient le deuil, de s’envelopper dans des vêtements de femme pour le faire : il voulait montrer par-là que les marques de tristesse sont l’affaire des femmes et ne conviennent point à des êtres virils dont la vie est bien réglée et qui prétendent avoir reçu une éducation d’homme libre. C’est vraiment le signe d’un caractère efféminé, faible et sans noblesse, que de s’abandonner au deuil ; les femmes y sont plus portées que les hommes, les Barbares plus que les Grecs, les hommes vulgaires plus que les hommes supérieurs ; et, parmi les Barbares, ce ne sont pas les plus nobles, Celtes et Galates, et tous que la nature a dotés d’un caractère plus viril, mais plutôt, si ce qu’on dit est bien vrai, les Égyptiens, les Syriens, les Lydiens et tous ceux qui leur ressemblent » (trad. J. Defradas, J. Hani, R. Klaerr).
Sen., Consolation à Marcia, 10.
Sen., Lettres à Lucilius, 99, 18 : « [Le public] voit-il celui-ci porter bravement son deuil ? Il l’appelle cœur sec et dénaturé. Voit-il tel autre affaissé, prostré près d’un cadavre ? Femmelette (effeminatum), déclare-t-il, âme sans ressort […] Selon moi, il est des larmes que le sage répand de son propre aveu ; d’autres se déversent mécaniquement » (trad. H. Noblot).
Ibid., 22 : « d’inutiles pleurs tombent de nos yeux ».
Id., Consolation à Helvia, 16, 1 : « Ne cherche pas à t’excuser sur la faiblesse de ton sexe. C’est presque un droit qu’on lui accorde de pleurer avec excès ; ce droit a pourtant des limites, et, si nos pères ont donné neuf mois aux veuves pour porter le deuil de leurs époux, c’est afin de composer, par une règle officielle, avec l’obstination de la douleur des femmes : ils n’ont pas interdit le chagrin, mais ils l’ont borné » (trad. R. Waltz).
Id., La Tranquillité de l’âme, 15, 2 : il faut « nous appliquer à ne pas trouver haïssables, mais risibles, les vices des humains, et à imiter Démocrite plutôt qu’Héraclite : celui-ci ne pouvait paraître en public sans pleurer, l’autre sans rire » (trad. R. Waltz).
Lucrèce, De la nature, 3, v. 955 [954] (à un vieillard qui pleure devant sa mort prochaine) : « Essuie ces larmes […] et fais taire ces plaintes » (trad. A. Ernout).
Tac., Germ., 27 (trad. J. Perret).
Sen., La Tranquillité de l’âme, 15 : Plerique enim lacrimas fundunt ut ostendant, et totiens siccos oculos habent quotiens spectator defuit (trad. R. Waltz).
Si la loi des XII Tables cherchait à réglementer, dans les cortèges funèbres, les larmes et autres cris de désespoir, c’était déjà pour un motif d’ordre public : il fallait restreindre les rivalités entre les grandes gentes, éviter tout excès en matière de démonstration de deuil.
Granius Licinianus, 36, 27 : matronaeque eum toto anno luxerunt (éd. Teubner, 1981) : « et les matrones le pleurèrent toute une année ».
Dio., 56, 43, 1.
Dans et hors de Rome : Tac., Ann., 2, 72, 2.
Tac., Ann., 3, 3, 1.
Tac., Ann., 3, 2, 3.
Tac., Ann., 3, 3, 1 : « Tibère et Augusta s’abstinrent de paraître en public, soit qu’ils crussent au-dessous de la majesté de gémir devant tout le monde, soit peut-être pour éviter que tant de regards scrutant leur visage n’y lussent l’hypocrisie » (trad. P. Wuilleumier).
Tac., Ann., 6, 1 : « il fallait maintenant ramener les cœurs à la fermeté, comme jadis le divin Jules, après la perte de sa fille unique, et le divin Auguste, après la mort de ses petits-fils, avaient chassé la tristesse » (trad. P. Wuilleumier).
Tacite est le maître des mises en scène sonores : par exemple dans Ann., 11, 35, 1.
Tac., Ann., 1, 24, 3 : « À l’approche de Drusus, les légions, comme pour lui rendre hommage, se portèrent à sa rencontre, mais sans l’allégresse habituelle, sans l’éclat des ornements, dans une tenue négligée et avec des visages qui, en affectant la tristesse, reflétaient plutôt la révolte » (trad. P. Wuilleumier).
Liv., 25, 8.
Tac., Hist., 2, 29, 1.
Tac., Hist., 4, 46, 5.
Plut., Othon, 14.
Quelques exemples parmi de nombreux autres : Gn 27, 38 ; Jg 21, 2 ; Rt 1, 9 et 1, 14 ; Sm 24, 17.
Jn, 11, 35.
Lc, 8, 52.
Mt, 26, 38-39. Origène, PG 12, 1741-1742.
Hors la prédication, bien entendu.
Ambr., Les Devoirs, 18, 68 et 41, 202.
Tertul., Traité de la prescription contre les hérétiques, 41, 5 : « Chez les femmes hérétiques, quelle impudence ! N’osent-elles pas enseigner, disputer » (trad. P. de Labriolle).
Ambr., Les Devoirs, 18, 75 : « Il existe aussi une démarche louable où résident un air d’autorité, l’assurance de la gravité, l’empreinte de la tranquillité, à condition toutefois que soient absentes l’application et la recherche, mais que le mouvement soit net et simple ; en effet, rien d’affecté ne plaît. Que la nature commande le mouvement » (trad. M. Testard).
Min. Felix, Octavius, 21 et 36.
Tertul., La Pudicité, X, 2 (trad. C. Munier).
Tertul., La Toilette des femmes, 1, 1.
Ramelli 2009 : 393.
Aug., Conf., IV, V, 10. Il veut aussi « pleurer avec ceux qui pleurent » (Ep. 99, 1).
Jér., Ep., 39, 2.
Un exemple : Jérôme, obsédé par les atours féminins et leur effet pernicieux, considère les larmes comme le meilleur des démaquillants. Cf. par exemple la lettre 54, 7 (à Furia).
Jér., À Eustochium, 22, 7 : « Privé de toute aide, je gisais donc aux pieds de Jésus, je les arrosais de mes larmes (rigabam lacrimis), je les essuyais de mes cheveux » (trad. J. Labourt).
Cypr., Sur la mort, 20.
Jean Chrys., Homélies sur Matthieu, PG, 57, 374.
Grég. de Nysse, Vie de sainte Macrine, 17, 17-22 : « dans la suite de notre entretien fut évoqué le souvenir du grand Basile ; mon âme alors perdit courage et, dans ma tristesse, j’inclinai à terre mon visage, cependant que les larmes jaillissaient de mes yeux. Mais elle, loin de se laisser aller à partager notre douleur, fit de cette mention du saint le point de départ d’une plus haute philosophie » (trad. P. Maraval).
Tac., Hist., 4, 81, 1.
Tac., Ann., 1, 4, 6.
Ibid., 1, 34, 1.
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