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Manola Ida Venzo (ed.), L’ultima estate di Contessa Lara. Lettere dalla Riviera (1896)

Rome, Viella, coll. « La memoria restituita. Fonti per la storia delle donne », 2011, 179 pages
Sylvie Mouysset
p. 277-278
Référence(s) :

Manola Ida Venzo (ed.), L’ultima estate di Contessa Lara. Lettere dalla Riviera (1896), Rome, Viella, coll. « La memoria restituita. Fonti per la storia delle donne », 2011, 179 pages

Texte intégral

1Depuis 2007, Marina Caffiero et Manola Ida Venzo réjouissent lectrices et lecteurs passionnés d’écrits féminins avec la collection qu’elles dirigent chez l’éditeur romain Viella, intitulée « La memoria restituita. Fonti per la storia delle donne » (La mémoire restituée, sources pour l’histoire des femmes). Pour la première fois en Italie, cette collection déjà forte de six volumes présente des écrits féminins rédigés de la fin du Moyen Âge à l’époque contemporaine. Les chercheur-e-s ont donc ici matière à réflexion sur l’accès des femmes à la culture et les modes d’appropriation, d’invention et de personnalisation de leurs pratiques d’écriture. Afin de se faire une idée plus précise de la richesse des cinq premiers volumes – d’Anna de Cadihac à Violante Camporese Giustiniani ou Anna del Monte, sans oublier les chroniques du monastère romain de Santa Cecilia – on peut jeter un coup d’œil sur le site www.viella.it afin d’y trouver la liste des publications disponibles.

2La dernière livraison, dirigée par Manola Ida Venzo, offre un recueil de lettres d’Evelina Cattermole, écrivaine mieux connue au xixe siècle sous le pseudonyme de Comtesse Lara. Célèbre en son temps pour sa poésie, ses nouvelles et ses romans, elle le fut aussi comme collaboratrice régulière de nombreux journaux, tel le célèbre Corriere della sera. Non seulement ses vers, mais la vie tout entière de la belle comtesse fut dédiée au romantisme de son temps : elle a, en effet, au cours d’une existence tumultueuse et passionnée, perdu son amant tué en duel par son époux, et connu, elle aussi, une fin tragique, assassinée d’un coup de pistolet par son dernier compagnon, le jeune Giuseppe Pierantoni.

3Les lettres publiées ici ont été rédigées sur la côte ligure durant l’été 1896, peu de temps avant sa mort. Cette correspondance inédite, après bien des tribulations liées au décès d’Evelina, est aujourd’hui conservée dans le fonds Corte d’Assise de l’Archivio di Stato à Rome. Trente-deux lettres ont été rédigées entre août et octobre 1896 et adressées à Pierantoni. Trois missives ont été adressées à celui-ci ou à sa sœur Eugenia en 1895 et complètent l’ensemble. Enfin, quelques lettres à des membres de la famille Bottigni à l’automne 1896 étoffent cet intéressant corpus. Presque toutes ces prises d’écriture sont curieusement agencées en « righe incrociate » : la comtesse écrit tout à fait naturellement, en lignes horizontales, puis croise celles-ci perpendiculairement de lignes verticales, l’agencement géométrique ainsi obtenu augmentant considérablement la difficulté de lecture. Ces écritures croisées sont assez communes sous des plumes féminines maniérées au xixe siècle et n’ont que peu à voir, semble-t-il, avec la confidentialité des propos rapportés ; selon l’analyse érudite de Manola Ida Venzo, en effet, elles sont plutôt à considérer comme une sorte de jeu de société pratiqué entre soi, et plus spécifiquement entre membres de la bonne société.

4Véritable « egodocument », le recueil épistolaire ainsi présenté nous permet de pénétrer dans l’intimité des derniers mois de l’existence de la comtesse. Tout à la fois journal de voyage, correspondance amoureuse, journal intime et testament spirituel, cette écriture narcissique oscille ainsi entre divers modes d’écriture autobiographique afin de satisfaire l’insatiable besoin d’épanchement de son auteure. Au-delà de l’intime, la comtesse Lara, intellectuelle engagée, livre aussi à son lecteur un passionnant tableau de l’Italie « fin de siècle ». Femme cultivée, féministe, sensible aux questions sociales, son témoignage personnel est donc d’une grande richesse et sa portée historique et littéraire dépasse largement le simple intérêt que nous pourrions avoir pour ce bel exemple d’écriture épistolaire féminine.

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Pour citer cet article

Référence papier

Sylvie Mouysset, « Manola Ida Venzo (ed.), L’ultima estate di Contessa Lara. Lettere dalla Riviera (1896) »Clio, 35 | 2012, 277-278.

Référence électronique

Sylvie Mouysset, « Manola Ida Venzo (ed.), L’ultima estate di Contessa Lara. Lettere dalla Riviera (1896) »Clio [En ligne], 35 | 2012, mis en ligne le 06 juin 2012, consulté le 11 octobre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/clio/10634 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/clio.10634

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Auteur

Sylvie Mouysset

Université de Toulouse – Framespa

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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