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Notes
Lombroso 1991 [1895] : 1-5.
Sur une revue critique de la littérature à ce propos, voir Dubois 2005-2006 : 5-8.
Le bailliage de Nivelles et du Roman Païs de Brabant est une circonscription judiciaire du Brabant : les comptes sont conservés aux Archives générales du royaume (AGR). Pour le Hainaut, les sources sont les comptes de la prévôté et de la massarderie. La masse est la caisse communale dont la gestion est confiée par les échevins au massard, ses archives sont conservées aux Archives de la ville de Mons (AVM). La prévôté est une circonscription territoriale dirigée par un officier nommé par le comte ; ses comptes sont conservés aux AGR.
Sur la critique des comptes, voir Rousseaux 2005 : 297-322.
Cannon 1999 : 161-162.
Hanawalt 1975 : 254.
Charageat 2010 : 244-250.
Ibid. ; Dubois 2005-2006 : 3-8.
Certaines affaires sont inscrites simultanément dans les comptes de la ville et de la prévôté. Pour notre analyse, celles-ci s’élèvent à 133 dont 25 concernent des femmes (soit 18 %).
Castan 2002 : 539-540.
Gauvard 1991 : 300-303.
Cannon 1999 : 156-157.
Musin 2008 : 333.
Gauvard 1991 : 299-346.
Aux xve et xvie siècles la victime se fait de plus en plus discrète, ce qui traduit sa mise à l’écart de la justice criminelle qui laisse le coupable face aux seules autorités.
Contrairement à ce que remarquent Hanawalt 1975 : 259 et Porteau-Bitker 1980 : 31.
AGR, CC 12810, 1550, f° 6. Les personnes sanctionnées en tant que complices sont aussi bien des hommes – « De Jossia de Bransa Daix ace fait partant quil avoit esteit complices et aydans de Colar bastar de Nivelle a violenter une femme », AGR, CC 12806, 1422, f° 273 –, que des femmes : l’épouse et la belle-mère de Jehan des Tranlz exécuté pour vols, passèrent 36 jours dans la prison de la ville en raison d’une complicité non prouvée avec ce dernier, AVM, massarderie, C 1546, 1458-1459, f° 33.
Gauvard 1991 : 319.
Porteau-Bitker 1980 : 43-44 et Castan 2002 : 548 ; contrairement à ce que note Vanhemelryck 1981 : 311 pour Bruxelles.
Hanawalt 1975 : 258.
« De Ysabiaul Maroye la quelle fu prise pour ce que fame couroit quelle deroboit son maistre des frommages dou pain et des oelx », AGR, CC 12810, 1449, f°°30.
« De Marguitoule le Rouckette pour ce que fame couroit quelle devoyt avoir depostueit des biens de se suers quy estoyt morte », ibid., 1454, f° 201.
« De une femme appellee Maroie Lerbroet vesve de Jehan Lerbroet pour tant que fame couroit que elle devoit avoir pris une petite pieche de lart », ibid., 1459, f° 434.
À l’inverse de ce que note Gonthier 1984 : 30.
À l’inverse de ce que notent Porteau-Bitker 1980 : 44 et Vanhemelryck 1981 : 309.
La situation est différente en Angleterre ; Hanawalt 1975 : 253-268.
Vanhemelryck 1981 : 308.
ARG, CC 12810, 1457, f° 351. Les cas de violences commises sur des femmes sont construits sur un système idéologique dont ils renforcent l’assise, cf. Prevenier 1999 : 186 ; le fait que dans l’exemple cité la femme ne soit pas l’actrice principale du meurtre montrerait-il davantage la chimère du juge selon laquelle une femme, de sa seule initiative, ne peut être à l’origine et à la conclusion d’un meurtre ?
Dauphin & Farge 1997 : 11-15. On observe la figure inverse dans les lettres de rémission : les victimes de femmes qui demandent la grâce sont des hommes.
Jehanne Damadde est condamnée à un pèlerinage judiciaire pour des paroles injurieuses prononcées à l’encontre de Jehanne Douquesne, AVM, massarderie, C 1538, 1449-1450, f° 12.
« Dou bergiers le Bonnier del abbie de Saintion qui avoit fierut de son sollet le bergier Fedry de Rehain », AGR, CC 12810, 1550, f° 34.
Dubois 2005-2006 : 7, 325.
Dans les comptes de la massarderie, les affaires de « mauvais hostaige » s’élèvent à dix cas, les condamnations pour hébergement illicite de couples à cinq cas, les adultères féminins à deux cas, le défaut de port du jaune tassiau à trois cas et enfin le proxénétisme à un cas (l’ensemble des cas est détaillé dans la suite de l’article). Vanhemelryck 1981 : 307 souligne l’importance de la criminalité liée à la sexualité chez les femmes de Bruxelles.
On retrouve les deux délits principaux pour lesquels les femmes sont condamnées à la fin du Moyen Âge dans l’ensemble de l’Europe occidentale.
« Pour chou en ceste ville de Mons ont estet de piéchà et sont encore chacun jour faites et souffertes moult de desconvignables et desrieulées coses en le scandele et opprobre de toutte le ville, dou bien commun en particulier, et par aventures à le grant kierke des consciences de pluiseurs hommes et femmes, et il nécessite de faire pluiseurs ordonnanches et ad celi cause, nous, pour le bien de justiche et augmentation de le pollitie de le ville et cescun exempler au bien et eslire voie salutaire, faisons ban … » [parce que de nombreux scandales sont advenus dans la ville de Mons, les autorités municipales décident de légiférer comme suit…] ; Devillers 1897 : 192.
Marque d’infamie qui stigmatise mais aussi sauvegarde les prostituées ; Rossiaud 1988 : 48.
Devillers 1897 : I-II.
Ibid. : 190-191. « Asquelles fillettes encontrer par les rues pluiseurs gentilz hommes et autres bonnes gens se sont abuset en les salluant et faisant révérenche comme a preude femme avoecq ce que pluiseurs jouènes gens à ceste cause se y sont arestez au grant ameurissement de leur honneur, pour ad ce pourveir à la conservation du bien commun et del honneur de touttes preutefemmes, faisons ban, commandement et deffence que touttes fillettes d’estat, qui de leur corps font ou ferront abandon pour deniers, ayent sour leur deseurain habit et à leur diestre espalle en bande de traviers et à veuwe, sans couverture quelconques une piece de ghaune drap adfin de le pouvoir congnoistre » [parce que les prostituées ne sont pas reconnaissables et que certains hommes de bonne réputation ont pu les prendre pour des femmes honorables, nous imposons le port d’un signe distinctif – une bande jaune mise de travers – aux prostituées].
Karras 1989 : 421.
Muchembled 1989 : 155.
Rossiaud 1988 : 234.
Rousseaux 2006 : 70-75.
Rossiaud 1988 : passim.
Même constat dans la péninsule ibérique, Bazán Díaz, Vázquez García & Moreno Mengibar 2000 : 1283-1285.
AVM, massarderie, C 1539, 1450-1451, f° 11.
Ibid., C 1546, 1458-1459, f°11.
Poumarède 2002 : 11. A contrario de ce schéma classique, en Flandre, l’adultère masculin est davantage puni que l’adultère féminin sans doute pour des raisons fiscales ; Prevenier 1999 : 187.
Devillers 1897 : 194 « Que nulz homme mariet ne puist tenir en se maison ne ailleurs femmes concubines, sour yestre encoru l’ome en VI livres blans d’amende et le femme en LX sols blans ».
Prevenier 1999 : 187.
AVM, massarderie, C 1541, 1452-1453, f° 16.
Par exemple, Pierart Bonnier roue de coups et injurie Jaquemart le Borgne qui « l’avoit acuset ale court de Cambray pour tenir aultre femme que le sienne », AGR, CC 15147, 1455-1456, f° 35. La fama est construite entre autres à partir de la sexualité ; Gauvard 1991 : 325-330.
AVM, massarderie, C 1540, 1451-1452, f° 35.
Bazán Díaz, Vázquez García & Moreno Mengibar 2000 : 1292.
AVM, massarderie, C 1543 (1455-1456), f° 31.
Ibid., C 1541, 1452-1453, f° 33.
Ibid.
Ibid.
Hanawalt 1975 : 259.
AVM, massarderie, C 1536, 1447-1448, f° 29.
Power 1979 : 13 ; Dubois 2005-2006 : 323.
Bazán Díaz, Vázquez García & Moreno Mengibar 2000 : 1283-1302.
Le viol est également le crime dont les femmes sont le plus souvent victimes dans les rémissions françaises du xive siècle, Gauvard 1991 : 330.
Par exemple, « De ung nommet Fastra Machon pour ce que fame couroit devoit avoir trouvé le femme Jehan de Raconut et le devoit avoir volut viollers et fait crier » ; AGR, CC 12810, 1450, f° 69.
Prevenier 1999 : 186.
Dauphin & Farge 1997 : 85.
Par exemple, « De Jakenin de le Porte pour avoir batue dun baston le femme Goffinet Mordans », AGR, CC 12810, 1451, fol. 97.
Hanawalt 1975 : 265 ; Porteau-Bitker 1980 : 50.
AGR, CC 12807, 1429, f° 72.
Prevenier 1999 : 186.
AVM, massarderie, C.1543, 1455-1456, f° 32.
Ces différences de peines capitales renvoient aux fonctions des modes de mises à mort qui dépassent le cadre de cette recherche.
AGR, CC 15148, 1454-1455, f° 7.
AVM, C 1541, 1452-1453, f° 12.
Claude Gauvard (1991 : 320-330) note la même chose dans les rémissions françaises du xive siècle.
Même constat en Angleterre, Hanawalt 1975 : 254.
AGR, CC 12810, 1456, f° 273.
Ibid., 1458, f° 382.
Ibid., 1450, f° 57.
Certains cas exceptionnels montrent des hommes identifiés par rapport à des femmes, c’est alors la différence de statuts qui explique cette identification inversée, « Remechon varlet a une demoyselle de Jodoigne », AGR, CC 12806, 1421, f° 234.
Gonthier 1984 : 36.
AVM, C 1579, 1492-1493, compte du sergent : Jehan Pieron doit payer l’amende de sa femme en raison d’un achat de beurre avant l’heure autorisée.
Ainsi « De Wera de Pitraing pour sa femme qui avoit boutte une clef en leferre dune huisserie dun de ses voisins pour le quelle cose il soy composet pour et au nom de sadicte femme a la somme de iiii couronnez » ; AGR, CC 12807, 1429-1431, f° 142.
À l’instar de celle des hommes.
Ainsi « De Gilechon le borgne ly quelx sest a vanchit davoir batut Kathelinette fille Henra Madet » ; AGR, CC 12810, 1458, f° 396.
Pour les rares victimes féminines que l’on rencontre dans les comptes hennuyers, le rattachement systématique des victimes à un homme ne s’observe pas.
De façon analogue à la manière dont le viol est analysé par Porteau-Bitker 1980 : 51-54.
Castan 2002 : 546.
Pour Mons, quatorze femmes sont identifiées de telle façon dans les comptes de la massarderie et deux dans ceux du prévôt.
Jehan le Carlier doit verser une amende pour avoir été « trouvet de nuit as estuves avoecq Marghot se meskine » ; AVM, massarderie, C 1540, 1451-1452, f° 11.
« De ung nommé Hanot fil Jehan Ardenoys […] cestoyt ung poure valeton » ; AGR, CC 12810, 1454, f° 186.
AVM, massarderie, C 1539, 1450-1451, f° 10. Dans ce cas-ci, notons la similitude entre le nom de la prostituée et les étuves Dele Couronne à Mons. Faut-il en conclure que le nom de famille de la coupable renvoie à son lieu de travail ?
Masette, « hostesse des estuves dudit chierf vollant qui pour avoir tenu hostaige fu jugie seloncq ledit ban a VI blans damende » ; ibid., C 1542, 1453-1454, f° 14.
Ibid., C 1540, 1451-1452, f° 11. Le terme est difficile à analyser : il renvoie autant à un statut social qu’à une profession.
Ibid., C 1539, 1450-1451, f° 10.
Heupgen 1925-1927 : 206-207.
AGR, CC 15146, 1454-1455, f° 1.
Bazán Díaz, Vázquez García & Moreno Mengibar 2000 : 1291-1292 notent l’attention particulière portée par les autorités sur les femmes seules.
Rossiaud 1988 : 57-63.
Prevenier 1999 : 187. Les prostituées ne sont inquiétées à Bruges que si elles transgressent les ordonnances. L’auteur en déduit une absence de répression sévère à leur égard.
Dubois 2005-2006 : 323.
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