Un arrière-plan essentiel, la question de la sécurité dans la série Maria Vandamme
Résumés
La série Maria Vandamme, diffusée en 1989 avec un succès d’audience exceptionnel et récompensée à plusieurs reprises, est une adaptation en quatre volets d’un livre de Jacques Duquesne, dont l’action se déroule sous le Second Empire et se termine en même temps que la Commune de Paris. Maria, personnage central, mue par une volonté d’indépendance et un refus de sa condition sociale extraordinaires, n’a de cesse d’échapper à la violence des hommes et des représentants de l’État. Elle trouve avec l’amour et quelques soutiens un moyen de fuir le malheur, faisant face à des forces de l’ordre qui non seulement ne font rien pour la protéger, mais la pourchassent, elle et ses proches, la menacent et la violentent. Ces représentants de l’ordre – même injuste – font systématiquement avancer le récit, mais ne le font jamais basculer. Le destin des uns et des autres s’accomplit, malgré la répression et malgré l’histoire en marche.
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- 1 Diffusée à partir de janvier 1989 en prime time, cette minisérie de quatre fois 80 minutes est le p (...)
- 2 Jacques Mousseau, « La télévision et son public », dans Communication et langages, n° 87, 1er tri (...)
- 3 Ibid., « le plus fameux échec porte sur les trois épisodes de Maria Vandamme, en 1989 ».
1La série télévisée Maria Vandamme a constitué en 19891 un événement dans l’histoire des programmes de télévision. En rassemblant 40 % de parts de marché, ce qui était totalement inédit pour une série historique2, et en remportant trois Sept d’or et le grand prix du festival de Monte-Carlo, cette série devient une performance. Et une surprise, car, comme l’expliquait alors Jacques Mousseau, « la fiction en costumes était un genre réputé peu prisé par le téléspectateur. (…) Estimat avait d’ailleurs prédit une audience de 14,4 % à 20 h 30 alors qu’elle atteignit 25,4 %. »3
2Le spectaculaire succès – à la fois critique et public – de Maria Vandamme, mini-série en quatre épisodes de 80 minutes réalisée par Jacques Ertaud et diffusée sur TF1 en prime time à partir de janvier 1989, mériterait en soi qu’on s’interroge sur ses causes. Cette adaptation (très fidèle) est, certes, tirée d’un roman à succès, prix Interallié 1983, écrit par un grand journaliste, Jacques Duquesne, mais elle n’est portée dans la fiction télévisuelle ni par un casting populaire ou prestigieux, ni par une communication tapageuse, ni par un événement particulier. La série ne contient pas non plus de « ficelles du succès ». Série à caractère historique, située à la fin du Second Empire et dans une région ingrate, le Nord à proximité de la Flandre, cette série ne traite pas de personnages historiques ayant existé, même si les références à la vie politique ponctuent les aventures de nos héros de fiction. La série, comme le livre qui l’inspire, est constamment soucieuse de restituer avec nombre de détails le contexte sociohistorique dans lequel évolue l’héroïne Maria, femme du peuple, orpheline, dont la beauté fait d’elle une proie d’autant plus facile qu’elle est seule face aux désirs des hommes. Blaise Riboullet, agitateur socialiste dont le dévouement à la Cause constitue un obstacle à son amour – partagé – pour Maria, Aloïs, le cocher belge arrêté pour contrebande de tabac et le Dr Dehaynin, bourgeois catholique qui mise plus sur l’homme que sur la révolution – sans foi – pour améliorer la condition humaine, sont tous les trois très épris de Maria. Pourtant, leur destin sentimental est constamment contrarié par de nombreuses péripéties portées, déterminées, marquées par le contexte historique, les événements politiques et économiques, leurs aspirations, les rêves et les combats de leur époque et de leur région.
Maria Vandamme, une série féministe ?
3Maria, au centre de la fiction, enfant trouvée, placée dans une ferme où elle travaille durement et sans trêve, porte sa beauté comme un mauvais sort. Belle et rebelle, dès le premier épisode et les premières images elle refuse sa condition de femme-victime des hommes d’une part, et de misérable, dormant dans la paille comme un animal, exploitée, épuisée, chassée, enfermée, battue, vendue. Elle ne cessera de se battre pour sa dignité et de fuir : après la ferme, un lieu de prostitution, puis l’usine où elle a trouvé du travail. Pendant les quatre premiers épisodes, on voit ainsi Maria se débattre seule contre tous, contre la violence des hommes et du système social. Dans les deux derniers épisodes, il semble qu’elle se soit réconciliée avec son sort. Cette sortie de sa condition de bête de somme, montrée dans quatre épisodes sur six, elle la doit à son fort caractère, bien sûr, mais aussi à son refus de l’illettrisme, à l’amour de ses trois amoureux et, parfois, rarement, au soutien de quelques femmes. Mais jamais le système politique et social dans lequel se déroule sa trajectoire personnelle ne l’aide dans cette émancipation. Au contraire, on le verra.
4Son destin, douloureux, dramatique – on parle parfois pour cette série de « mélodrame » – ne s’inscrit pourtant pas, malgré le pitch de la série, à l’intérieur d’un combat relevant du féminisme ou de l’émancipation des femmes. Certes, ses combats personnels sont ceux des femmes, mais à aucun moment Maria ne paraît en être consciente ni ne le formule. Ni elle, ni les autres femmes qu’elle rencontre – femmes du peuple ou bourgeoises – n’expriment une claire exigence de justice et de changement. Ses combats appartiennent, au-delà d’elle et de sa condition de femme, d’abord et avant tout, à ceux du peuple. Et, comme le résume la fin de la série qui s’achève sur le feu d’artifice social de la Commune de Paris, l’émancipation de Maria s’inscrit dans la lutte plus large que mène la classe ouvrière pour l’amélioration de son sort et de ses conditions de vie.
5Au début de la série, Maria Vandamme, orpheline, travaille dans une ferme du nord de la France en plein Second Empire. Dans le dernier épisode, elle est à Paris, parmi les Fédérés de la Commune de Paris en 1871. Entre temps, elle a fui la ferme, elle a été enfermée dans un bordel auquel elle a mis le feu, préférant la mort à la prostitution, et travaillé dans une usine. C’est dans un travail de domestique qu’elle trouve à la fois un moyen de s’instruire et un peu de paix… Son émancipation et sa réconciliation avec la société ne passeront pas par une histoire d’amour. Maria la rebelle a vite compris et accepté que l’homme qu’elle aimait, Blaise, n’abandonnerait pas son engagement dans le mouvement ouvrier naissant pour l’amour qu’il lui porte. L’originalité de la série semble se trouver dans cette acceptation. En cela, Maria est une femme émancipée. Elle ne tient pas de discours féministe, mais sa vie ne dépendra pas de celle d’un homme ; la décision d’épouser Aloïs, le doux cocher qu’elle n’aime pas, fait d’elle un personnage à la Simone de Beauvoir : l’amour, le vrai, condamne pour elle trop souvent les femmes à une dépendance dont elle repousse le principe. Il l’emportera pourtant à la fin de la série : la Commune de Paris éclate et réunit enfin Maria à son amant, Blaise, devenu un des chefs fédérés. C’est à égalité, dans un choix commun qu’ils sont réunis, vibrant dans le même amour et dans le même enthousiasme pour l’insurrection populaire.
De quel type d’histoire relève Maria Vandamme ?
- 4 Colette Boillon, « Disparition. Télévision. La mort de Jacques Ertaud », La Croix, 21 novembre 1995
6La série Maria Vandamme inscrit les itinéraires de ses personnages dans un passé que les auteurs du livre et de la fiction télévisée décrivent avec précision. Jacques Ertaud, le réalisateur, ne voyait-il pas la fiction comme « une forme plus achevée du reportage4 » ? En cela, nous explique Le Monde, il respecte la volonté de l’auteur du livre :
- 5 Jean-Louis de Rambures, « Interallié : Jacques Duquesne (Maria Vandamme), Le Monde, 7 décembre 1983
7« qui ne nous fait grâce d’aucun détail historique, de la répercussion de la guerre de Sécession sur l’industrie textile du Nord aux statistiques des décès d’enfants à Lens, sans oublier les recettes gastronomiques à la mode. Ce souci de précision documentaire fait penser beaucoup moins à Zola qu’aux tableaux, si séduisants, de ces petits maîtres flamands où il ne manque pas une fourmi sur un brin d'herbe, pas une goutte de rosée sur un pétale de tulipe. »5
8Ces précisions historiques donnent ainsi un cadre très précis aux aventures de nos personnages, rappelant à quel point le 19e siècle a pu être cruel pour les humbles, les « misérables » – les images reconstituées, de fiction, rendant encore plus évidente l’injustice de cette société de classes. Pourtant, les personnages sont portés par l’incroyable optimisme de cette période quant aux progrès techniques et scientifiques, et également par l’espérance qu’une société plus humaine, plus libre, est possible.
9Qu’en est-il dès lors de la question que traite ce numéro de revue ? Si celles qui touchent à la sécurité ne sont clairement pas à l’origine de la série, on constate, en focalisant notre attention sur ce sujet, qu’elles enserrent – en réalité et d’assez près – les aventures des personnages de la fiction. La sécurité ici traitée concerne à la fois les individus et les groupes.
La sécurité6, menaçante et transcendante7
- 6 En ligne : <https://www.le-dictionnaire.com/definition/sécurité, « La sécurité peut être définie co (...)
- 7 « Qui suppose un ordre de réalités supérieur, un principe extérieur et supérieur (opposé à immanent(...)
10Cette question – on l’a dit – n’est pas traitée en soi dans la série Maria Vandamme. L’objet du livre comme de la série consiste à présenter des destins individuels qui, face à des facteurs sociaux spécifiques (condition ouvrière et patriarcat), dans une époque bien identifiée et une région aux problèmes particuliers, sont confrontés à des obstacles qu’il s’agit pour eux de surmonter grâce à leurs qualités personnelles. Si la sécurité n’est pas au centre de la série de 1989, elle n’en constitue pas moins un facteur essentiel de l’avancée du récit.
Il est possible d’en tracer le rôle à travers trois domaines spécifiques :
- la sécurité des personnes et leur intégrité physique ;
- la sécurité intérieure lorsqu’il s’agit, comme le définit le dictionnaire, de « prévenir les accidents, les incidents, les actes malveillants ou les erreurs humaines, et de garantir la sûreté des personnes et des biens » dans une collectivité humaine (régionale, nationale…) ;
- la sécurité internationale, c’est-à-dire la sûreté et l’indépendance d’un pays.
- 8 « J’ai toujours su que j’allais écrire ce livre un jour. Maria Vandamme, c’est quelqu'un que j'ai p (...)
- 9 Ibid., p. 34.
11La biographie de Jacques Duquesne constitue, comme il l’a reconnu, une clef pour comprendre le roman et la série : le choix de la région et le soin documenté porté aux humbles font ainsi clairement référence à ses origines. En outre, Jacques Duquesne justifie ses choix : « ce que ces humbles ont vécu doit laisser une trace8 », explique-t-il. Comment, dans ces conditions, ne pas être interpellé par le métier du père de l’auteur de Maria Vandamme ? Celui-ci était en effet « agent de police ». Malgré l’intention de Jacques Duquesne d’utiliser son œuvre pour constituer des traces de cette famille qu’il décrit avec tendresse, il n’évoque jamais, ni dans ses entretiens ni dans la présentation de son livre et de la série, l’« état » de son père, que celui-ci n’avait pas choisi, mais qu’il admettait apprécier9.
- 10 Idem.
12Malgré son désir de participer à la construction de la mémoire de ceux qu’il a aimés, ce « fils de flic10 » n’a pas écrit un rôle de premier plan pour un personnage de policier. En revanche, la présence des questions qui touchent à la sécurité des biens et des personnes est constante. Tout au long de la série, les forces de l’ordre, sous des vocables différents, avec des tenues appropriées, sont à la fois omniprésentes comme références abstraites, menaces virtuelles, protections possibles et, à quelques moments-clés de la série, elles peuvent également être incarnées, soit par de simples gendarmes, soit par des hommes en costume sombre. Mais les forces de l’ordre, même en arrière-plan, ne sont jamais stéréotypées. En effet, les gardiens de la loi peuvent être naïfs ou débonnaires, sérieux et objectifs, généreux plus rarement, odieux et brutaux. Certes, le récit n’avance pas en fonction des faits et gestes de la police, mais son absence – ou au contraire son intervention – joue un rôle indéniable.
13D’autres professionnels de la sécurité apparaissent à des moments cruciaux, les soldats qui interviennent dans le dernier épisode, lorsqu’éclate la guerre de 1870 contre les Prussiens, puis pendant la guerre civile, pendant la Commune de Paris. Ces soldats ne forment en aucune manière un groupe homogène tendu vers des objectifs clairs, comme la défense de la nation par exemple. Au contraire, l’armée française est particulièrement hétéroclite. Contre les Prussiens, les soldats français sont incarnés par deux engagés volontaires, deux amoureux de Maria. Aloïs, l’ancien cocher qu’elle a épousé, n’est même pas français, et c’est par reconnaissance à un pays qui l’a accueilli qu’il s’est engagé. L’autre est le Dr Dehaynin, qui s’est mis au service des victimes d’un conflit dont personne ne discute ni la nature ni l’objet. Aloïs sera tué par une balle perdue et le docteur fera face, en médecin, aux horreurs du conflit. Pendant la Commune, les soldats réapparaissent divisés, entre ceux qui ont été envoyés par Thiers pour massacrer d’autres Français et les Fédérés sous uniforme. Les soldats versaillais multiplient les exécutions sommaires dans la folie de la guerre, mais un officier, apparu soudainement sur un cheval blanc, les arrête, sauvant ainsi Blaise… Les retrouvailles entre Maria et Blaise, devenu prisonnier des Versaillais, ne sont rendues possibles que grâce à la négligence des soldats chargés de ramener les prisonniers communards dans les geôles versaillaises. Inattention ou instant d’humanité ? Duquesne et Ertaud, encore une fois, refusent de caricaturer l’humanité qu’ils mettent en scène.
14C’est d’ailleurs parce que, comme dans les meilleures séries de la Quality television, les héros de Maria Vandamme n’appartiennent pas de manière définitive au camp du bien ou du mal, et que dans cette société où les camps sont dressés les uns contre les autres – les ouvriers contre les bourgeois, l’ordre social contre la république socialisante, les femmes contre les hommes – de nombreux et constructifs passages entre ces univers conflictuels se développent, qu’il est plus intéressant d’étudier le rôle de la sécurité dans la série en fonction de chaque cas.
15Puisqu’il s’agit de destins individuels, nous allons montrer la ou plutôt les manières dont les personnages principaux de la série sont confrontés, tout au long de leurs parcours, aux questions et aux personnes qui concernent leur sécurité individuelle ou collective.
Maria, Blaise, Aloïs, Jérôme et les autres… Leurs défis à la sécurité
Maria
16Il existe une différence essentielle entre Maria, l’héroïne de la série, et les autres personnages. Si tous ont affaire à un moment ou à un autre aux forces de l’ordre ou à des soldats, si tous ont été menacés à un moment donné de leur vie, aucun des personnages de la série n’est soumis à l’incroyable insécurité physique que subit Maria.
- 11 Jacques Duquesne, Maria Vandamme, Éditions Grasset et Fasquelle, éd. « Club France Loisirs, » Franc (...)
17Maria n’est rien, n’a rien. Elle n’a qu’un vêtement pour protéger son corps, vêtement qu’on cherche à lui arracher, elle n’a ni murs ni protection humaine d’aucune sorte pour se mettre en sécurité. Au tout début de la série, une seule personne la protège de la convoitise sexuelle des hommes, ceux avec qui elle travaille. Il s’agit du fermier, son patron, qui intervient à un moment crucial pour lui éviter un viol peut-être collectif. Mais on découvre très vite qu’il la convoite également, avec la même violence que les autres paysans. Elle est donc seule et aucune institution ne viendra à son secours. Dans le livre, elle fait appel pourtant à ceux qui sont – en théorie – chargés de préserver son intégrité physique menacée : « elle hurlait qu’on allait la tuer, la violer, qu’il fallait prévenir les gendarmes, les sergents de ville, le curé et tous les autres11… ». Mais elle préfère s’enfuir, parce qu’elle sait que ces secours qu’elle appelle en vain ne viendront pas pour elle qui n’est qu’une femme, sans famille et fille de ferme… Ces secours éventuels se transforment d’ailleurs en menace, puisque les gendarmes arrivent très vite, appelés par le fermier repoussé, pour l’arrêter, parce qu’elle a pris quelques pièces avant de s’enfuir. Encore une fois traquée, mais libre, elle est sauvée par une femme, une inconnue qui vit seule et qui, comprenant la situation de Maria, la rassure : « il y a belle lurette qu’ils t’ont oubliée, les gendarmes… ». Elle a raison et Maria peut changer de destin. Elle quitte la campagne pour découvrir la ville et ses violences. Piégée par un tenancier de maison close, qui la bat au sang pour qu’elle accepte de se prostituer, elle préfère mettre le feu à sa « prison ». Là encore, face à la violence des hommes et au danger des flammes, aucune autorité, aucune protection, rien. Elle ne peut compter que sur sa détermination… et sur un courageux inconnu (qui s’avère être Blaise) qui la sauve de l’incendie. Pas de pompiers ni de policiers, elle est seule et doit encore s’enfuir.
18La police existe pourtant, celle qui traque les « anarchistes » au nom de l’Empereur. Celle qui l’arrête, chez elle, après l’échec de la tentative d’arrestation de Blaise, militant ouvrier, membre de l’Internationale socialiste. Là encore, les forces de sécurité portent atteinte à l’intégrité physique de Maria. Là encore, au cours d’un interrogatoire, Maria est frappée violemment par un policier en civil. Elle tombe à terre. Enceinte de Blaise, elle fait une terrible fausse-couche. Encore une fois, elle est sans défense face à ses prédateurs. Son corps est martyrisé, même si son âme ne faiblit pas. Elle en appelle à « l’impératrice qui, elle, est une femme »… Mais, malgré les ruses et les mensonges de la police, elle ne trahit pas son amant. Elle se relève et entreprend de l’aider à échapper à la traque policière. Cet événement n’est pas seulement très violent, il joue un rôle très important dans le destin du couple Maria-Blaise.
19Blaise, dès lors, ne sera pas le père de l’enfant de Maria. Il pourra consacrer sa vie à la cause qui anime sa vie.
20Mais auparavant, Maria va intervenir dans un ultime face-à-face avec la police pour permettre à Blaise de s’enfuir. Dans cette séquence, elle change complètement de positionnement. Dans le troisième épisode de la série, notre héroïne n’est plus une proie ou une victime ; son corps, trop léger, trop fragile, trop souvent martyrisé, disparaît derrière la force de sa volonté ; elle est prête à l’affrontement avec les forces de l’ordre. C’est elle qui trouve le moyen de permettre à son amant de s’enfuir au nez et à la barbe de la police qui encercle la maison où Blaise se cache. Dans ce passage assez long, la police est dans un premier temps assez sympathique, elle plaisante avec Baleine, l’ami de Maria qui va les aider à s’enfuir. Bernée, elle aide même celui-ci à porter le coffre où se cache Blaise. Mais l’un des policiers (en costume) devient insistant et Blaise risque de se faire prendre. Maria passe alors à l’offensive, elle agresse verbalement et physiquement l’officier de police, qu’elle reconnaît comme son tortionnaire. Le petit peuple qui l’entoure prend son parti, insultant les policiers : « Pourriture d’argousins ! ». Baleine pourra emporter loin du danger (et de Maria) le militant ouvrier. On le retrouvera plus tard, à Paris, au milieu des dirigeants de la Commune.
21Dans ce passage, dans ce face-à-face victorieux entre Maria et la police, la détermination de la jeune femme et la mobilisation spontanée de la rue viennent à bout, comme naturellement, de la puissance aveugle et répressive. Maria se débarrasse ainsi, aux trois quarts de la série, de son corps supplicié, pour le transmuer en celui d’une femme puissante. On pense évidemment à la Marseillaise de Rude, montrant son chemin au peuple.
Le temps de la guerre, le temps de la soldatesque
22Les questions touchant à la sécurité nationale et internationale sont à l’origine de l’autre bouleversement dans la vie de Maria, puisque la guerre contre les Prussiens, décidée en 1870 par des forces lointaines aux motifs obscurs, provoque un tournant décisif dans la vie des personnages de la série. Aloïs, son mari, y est tué par les soldats prussiens. Maria, veuve, devient libre de rejoindre Blaise, engagé dans la Commune. Elle n’est plus une femme seule, elle n’est plus ce corps menacé par les prédateurs. Dorénavant, Maria fait partie intégrante de cet autre corps, plus grand que le sien, celui du peuple soulevé, mobilisé à Paris contre les soldats prussiens et français qui l’assaillent, en rejoignant – pour retrouver son amant – la capitale insurgée. Les hommes ne sont plus des prédateurs potentiels, des menaces, ils sont à la fois des alliés, des camarades. Mais ils sont encore et toujours des hommes en uniforme menaçants qui tuent et enchaînent… au nom de la sécurité de l’État. Ce ne sont pas les mêmes uniformes, mais il s’agit de les combattre et aussi « de s’en sortir » individuellement. Le bonheur personnel, celui que l’on trouve dans l’amour partagé, est à ce prix.
La sécurité, une affaire d’hommes ? Blaise et Aloïs
23La question de l’intégrité physique et de la sécurité des personnes et des corps se pose de manière très différente dans cette série selon que l’on est un homme ou une femme. Le corps des hommes, en particulier celui de Blaise, le maçon creusois et socialiste, et celui d’Aloïs, paysan belge devenu cocher chez des bourgeois français, n’est jamais au centre de l’intrigue, il n’est ni beau, ni laid, ni faible, ni fort, ni attirant, ni repoussant. Il constitue plutôt une ressource, apportant aux hommes de la force pour travailler et pour se défendre.
24En revanche, si ce n’est pas leur corps qui est en jeu, la vie même de ces deux hommes est, à plusieurs reprises, menacée. Pour des raisons tout à fait différentes, les interventions des forces de sécurité les mettent en péril.
- 12 Ibid., p. 82.
25Ainsi Aloïs, garçon simple et sans histoires, se lance dans la contrebande afin d’améliorer son quotidien et aussi de plaire à Maria. La description du petit monde dans lequel il entre alors, où se côtoient et se lient parfois d’amitié ouvriers, petits malfrats malins et policiers aiguisés, est probablement inspirée par les expériences professionnelles du père de l’auteur de Maria Vandamme. Est significative à cet égard la scène où un policier vient avertir Barnabé le contrebandier qui utilise son chien pour son petit trafic en lui disant : « Tu devrais faire attention à ton chien… si tu vois ce que je veux dire… ». Aloïs est repéré, il s’échappe après une course-poursuite. Dans le livre, Jacques Duquesne nous donne un élément de contexte important : « les douaniers répugnaient d’ordinaire à faire usage de leurs mousquetons contre de simples contrebandiers12 » ; pourtant ils tirent contre le cocher qui leur échappe. Le lendemain, un homme en costume vient l’arrêter devant son patron, qui le défend mollement. On ne distingue aucune révolte chez Aloïs, qui se laisse emmener en prison. Il avait pourtant expliqué à Maria que « la fraude c’est pas du vol » ; Maria, elle, est un peu dépassée : « les douaniers peuvent se tromper, les gendarmes aussi », espère-t-elle. Aloïs représente un homme du peuple résigné, il accepte sa condition, la sévérité de la répression et les exigences de la patrie, puisqu’il va s’engager et mourir – sans même combattre. « Sans combattre » pourrait être le résumé de sa vie. Il a subi plus ou moins passivement les directions que la police, les inspecteurs, les politiques et les soldats ont fixées, dessinant de l’extérieur une trajectoire à sa vie.
26C’est au contraire sous le signe du combat que se joue le sort de Blaise. On le découvre dès le début de la série, au moment où il sauve Maria de l’incendie. Il est déjà dans l’action. Le refus du destin marque ainsi le personnage dès le départ. On le retrouve à plusieurs reprises, toujours en lutte. La première, celle qui donne du sens à sa vie, la lutte des classes, son combat pour l’amélioration de la condition ouvrière, est pourtant la moins représentée dans la série. Pas de scènes à la Germinal, où Blaise entraînerait derrière lui des ouvriers, des mineurs ou des maçons. En réalité, il est montré la plupart du temps dans sa longue cavale pour échapper à la traque des policiers. Ce que lui reprochent les « argousins » ? Un commis de police venu prévenir le Dr Denayhin que Blaise se cachait chez lui répond à la question : « Pire que voleur, il fait de la politique ! ». On l’a vu, grâce à Maria une première fois, il est parvenu à échapper à la police, à leur nez et à leur barbe… Mais il est surpris quelque temps après, alors qu’il colle des affiches politiques, et cette fois-ci il est grièvement blessé par une balle. Une police violente, très déterminée, qui n’a pas les mêmes scrupules que celle des douanes. S’il échappe à la mort grâce à ses camarades, il est contraint à l’inaction.
27C’est plus tard que l’on retrouve Blaise, au summum de son combat révolutionnaire. Il est alors à Paris depuis mars 1871, proche de la direction collégiale de la Commune qui vient de se déclarer. Pourtant, il refuse de rejoindre la direction du mouvement et fustige le jeu politique. La diégèse de la série s’inscrit alors dans l’« Histoire » avec un grand H. La date du 3 avril 1871, les références aux grands hommes de la Commune, à Varlin « qui le presse d’entrer dans des Comités » (p. 336), à Blanqui, deux fois élu alors qu’il est en prison à Cahors, à Flourens avec qui il part se battre, replacent avec précision les actions de Blaise dans cet événement qui va bouleverser la France et inspirer les révolutionnaires du monde entier. On évoque dans cet épisode le Congrès de Bâle, le conflit Marx-Bakounine, mais Blaise Riboullet, lui, comme si cette histoire n’était pas son récit, est las des discours. Il choisit de rejoindre la Garde nationale, et – en armes – de marcher contre Versailles. D’une certaine manière, il rejoint les forces de sécurité nationale en endossant l’uniforme des Fédérés. La police a disparu, il n’est plus traqué, il est maintenant du côté de ceux qui doivent assurer la sécurité nationale. Il n’en a pas fini pour autant avec la lutte. Contre les soldats de Thiers, plus nombreux et mieux organisés, il doit se rendre. On le retrouve à l’intérieur de la colonne de prisonniers qui marchent, tête baissée, vers leurs destins de vaincus. Maria, qui a profité du désordre parisien pour rejoindre Versailles où elle sait qu’il est parti, le repère aussi et le reconnaît au milieu des bannis.
28La dernière scène est, pour nous, une sorte de condensé parfait de la question au départ un peu artificielle consistant à analyser la série Maria Vandamme sous l’angle du rôle de la sécurité dans ce mélodrame historique. Cette série ne porte pas sur la sécurité, il ne s’agit ni d’une série policière ou d’espionnage, ni même d’un drame reposant sur une intrigue mettant en scène des forces de l’ordre, et pourtant il est vite apparu que les questions de sécurité, loin d’être secondaires, étaient à la fois constamment présentes et constituaient un moteur à l’action.
29À travers le défilé ininterrompu de prisonniers, têtes basses et vêtements déchirés, la défaite de la Commune devient tangible. Le lieu où se situe cette humiliation collective signifie le triomphe du gouvernement Thiers, la détresse et le désenchantement de ces hommes et femmes qui ont cru pendant quelques semaines qu’ils pourraient changer le monde ; c’est à Versailles où s’est réfugié le gouvernement Thiers que se termine la série. Cette conclusion appelle l’attention à la fois sur le rôle de la grande histoire dans la petite et, en même temps, la capacité qu’ont les hommes et les femmes de construire leur destin personnel. Ainsi les deux héros doivent leur vie et leur bonheur au choix rapide, humain, de l’un des gardes de les laisser partir. Profitant de la confusion de la débâcle, les deux amants s’échappent alors. Leurs camarades seront – on le sait – fusillés parfois, emprisonnés, déportés souvent et, malgré le désastre, leur bonheur personnel leur appartient – en dehors de leur monde effondré.
- 13 Comme le décrit Wiktionnaire.
- 14 25 mai 1864 : le droit de coalition est reconnu par la loi Ollivier. En 1864, les coalitions d’ouvr (...)
30On est évidemment dans un mélodrame et certaines composantes de ce genre populaire s’y appliquent, mais pas totalement. Ainsi, les traits d’invraisemblance, qui sont l’une des caractéristiques du genre, ne sont pas frappants dans la série. Au contraire, s’il s’est bien agi dans celle-ci « d’accumuler les situations violentes et les péripéties imprévues13 » comme dans les meilleurs mélodrames, il a été important pour les auteurs de dessiner avec précision le substrat historique et social dans lequel évoluaient les personnages. Les références répétées, que ce soit par l’image ou par les dialogues, confèrent une certaine valeur documentaire à l’ensemble. La période historique, la fin du Second Empire, dans laquelle se situe l’action – un personnage (le Dr Dehaynin) rappelant que l’Empereur vient d’accorder aux travailleurs le droit de se regrouper en coalition puis en chambres syndicales14 – constitue un premier cadre, fixant les conditions objectives dans lesquelles agissent les protagonistes de la série. L’événement, l’insurrection parisienne de 1871 (la Commune), révèle un deuxième cadre, plus resserré, plus précis, sorte de zoom dramatique destiné à révéler la nature des hommes. Ce que nous montre Maria Vandamme, c’est que les hommes sont inscrits dans leur temps, qu’ils doivent faire avec et même contre le contexte historico-social qui les entoure, ce qui ne les empêche pas d’avoir à jouer une carte personnelle, intime. Que représentent dès lors ces différentes expressions de l’ordre et de la sécurité, les policiers, gendarmes, argousiers, maréchaussée, douaniers, soldats qui peuplent l’environnement des personnages de la série et agissent souvent comme des ombres menaçantes et rarement protectrices ? Si Maria y fait référence parfois comme à des soutiens potentiels, elle ne fait jamais appel à eux dans sa vie personnelle. Mais on ne trouve chez elle aucune parole de révolte ou de colère contre leur impuissance à la protéger. Et si elle prend à partie violemment un policier au moment où il s’apprête à découvrir Blaise dans sa cachette, il s’agit davantage d’une ruse pour le détourner de son dessein que de l’expression d’une colère qu’elle n’avait pas su ou pu exprimer au moment où elle recevait les coups qui ont provoqué son interruption de grossesse. Maria, peut-être parce qu’elle est femme, mais plus sûrement parce qu’elle est orpheline, sans soutien familial, est à plusieurs reprises la victime des forces de l’ordre, victime directe lorsqu’ils l’interrogent sur Blaise et la frappent, et victime indirecte lorsque les douaniers arrêtent son fiancé Aloïs. Blaise, lui, à rebours, leur fait face ; il n’est jamais passif ; la chasse à l’homme qui s’organise pour l’arrêter a été provoquée par son refus d’obtempérer, par sa rébellion ontologique. On ne saura d’ailleurs jamais précisément les raisons qui en sont à l’origine. On parle de « politique », de « république » et de « socialisme » comme des concepts menaçants, mais cela n’est jamais plus précis. La série ne montre pas le militant ouvrier ayant recours à la violence contre la police ou les patrons, elle privilégie surtout les ruses et les subterfuges, et surtout la fuite et la clandestinité. À Paris, pendant la Commune, s’il part à l’attaque et prend les armes, c’est à l’intérieur d’un collectif, un bataillon de gardes nationaux qui partent affronter des soldats de métier. Le jeu paraît vite inégal.
31Face à Blaise, Jean Valjean du monde ouvrier, les auteurs ont choisi de ne pas figurer un personnage de policier individualisé, une sorte de Javert sombre et obstiné. Le héros pourchassé doit faire face à des uniformes anonymes, à des fonctionnaires sérieux et appliqués dont il n’est pas très difficile de se débarrasser… Ces hommes représentent l’État, un État absent lorsqu’il s’agit de défendre les pauvres, mais résolu et déterminé contre ceux qui le contestent.
32Cet État est ainsi maintenu en place – par la force – malgré la misère, les mauvais traitements, les criantes inégalités de revenu et de considération, toutes ces injustices que subissent les simples gens, souvent résignés. Les interventions de l’État qui parsèment la série ne sont pas anecdotiques ; au contraire, elles fonctionnent comme des cliffhangers, suspendant le cours du récit et modifiant le destin des protagonistes. En aucun cas, Maria Vandamme n’est une série policière ni même une fiction politique, elle propose une tranche de vie (ou de vies) en priorité sous un angle sentimental, et ce point de vue est nourri, éclairé par des questions sociales.
33Les intrusions de questions qui touchent à la sécurité, à l’ordre et à la politique et qui jouent un rôle considérable dans la série, ne fixent cependant pas durablement le destin des personnages. Aucun n’est déterminé par sa condition sociale ou par sa confrontation avec les forces de l’ordre. Détourné parfois, contrarié, affaibli souvent, chacun se relève, rebondit, porté par des éléments plus forts que tous ces obstacles : l’idiosyncrasie des hommes et des femmes, leurs caractères, leurs choix et surtout leurs sentiments, leur permettent de l’emporter sur les éléments centripètes. L’amour, charnel et désirant, celui de Maria et de Blaise, l’amour désintéressé et fatal, celui d’Aloïs pour Maria, et également l’amour des hommes pour leurs frères et sœurs en humanité, est au cœur des destins humains, quels que soient leurs origines sociales et leurs projets de vie. Pour Jacques Duquesne, que suit fidèlement Jacques Ertaud, pour ce fils de policier et ce grand catholique, l’amour est seul garant de la sécurité des uns et des autres. Maria Vandamme – livre et adaptation – romanesque, sociale, féministe, est d’abord une œuvre chrétienne.
Notes
1 Diffusée à partir de janvier 1989 en prime time, cette minisérie de quatre fois 80 minutes est le premier volet d’une trilogie réalisée par Jacques Ertaud pour TF1 en coproduction avec Technisonor et la région Nord-Pas-de-Calais. Son coût total serait de 30 millions de francs.
2 Jacques Mousseau, « La télévision et son public », dans Communication et langages, n° 87, 1er trimestre 1991, p. 40-69, DOI : <http://www.persee.fr/doc/colan_0336-1500_1991_num_87_1_2280>.
3 Ibid., « le plus fameux échec porte sur les trois épisodes de Maria Vandamme, en 1989 ».
4 Colette Boillon, « Disparition. Télévision. La mort de Jacques Ertaud », La Croix, 21 novembre 1995.
5 Jean-Louis de Rambures, « Interallié : Jacques Duquesne (Maria Vandamme), Le Monde, 7 décembre 1983.
6 En ligne : <https://www.le-dictionnaire.com/definition/sécurité>, « La sécurité peut être définie comme l’ensemble des mesures, des moyens et des stratégies visant à protéger des personnes, des biens ou des informations contre des dangers, des menaces ou des risques. La sécurité peut être appliquée à différents domaines tels que la sécurité physique, la sécurité informatique, la sécurité alimentaire, la sécurité au travail, la sécurité routière, la sécurité sanitaire, etc. L’objectif de la sécurité est de prévenir les accidents, les incidents, les actes malveillants ou les erreurs humaines et de garantir la sûreté des personnes et des biens. »
7 « Qui suppose un ordre de réalités supérieur, un principe extérieur et supérieur (opposé à immanent) ».
8 « J’ai toujours su que j’allais écrire ce livre un jour. Maria Vandamme, c’est quelqu'un que j'ai porté en moi très longtemps », « Une histoire à la Zola », Le Monde, 4 octobre 1987. « La vie d’une famille du peuple dans le Nord industriel, la vie d’une rue, d’un quartier, d’un monde disparu, (…) les miens ont mérité que l’on parle d’eux aussi. Ce que ces humbles ont vécu doit laisser une trace », Jacques Duquesne, Et pourtant nous étions heureux, Albin Michel, 2003, p. 13.
9 Ibid., p. 34.
10 Idem.
11 Jacques Duquesne, Maria Vandamme, Éditions Grasset et Fasquelle, éd. « Club France Loisirs, » France, 1983, p. 35.
12 Ibid., p. 82.
13 Comme le décrit Wiktionnaire.
14 25 mai 1864 : le droit de coalition est reconnu par la loi Ollivier. En 1864, les coalitions d’ouvriers et de patrons sont à nouveau autorisées par le législateur. Par ce texte savamment conçu sous l’égide du député libéral Émile Ollivier, s’affirme que la liberté d’industrie et de commerce relève aussi d’une négociation entre acteurs du monde du travail ; en ligne : <https://institutions-professionnelles.fr/reperes/documents/122-1864-le-droit-de-coalition-est-reconnu-par-la-loi-ollivier>. En 1868, les premières chambres syndicales apparaissent, regroupant des adhérents appartenant à un même corps de métier.
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Pour citer cet article
Référence papier
Isabelle Veyrat-Masson, « Un arrière-plan essentiel, la question de la sécurité dans la série Maria Vandamme », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 161 | 2024, 21-34.
Référence électronique
Isabelle Veyrat-Masson, « Un arrière-plan essentiel, la question de la sécurité dans la série Maria Vandamme », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [En ligne], 161 | 2024, mis en ligne le 01 janvier 2025, consulté le 16 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/chrhc/24537 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/1322e
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