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AccueilNuméros25Dossier bibliographiqueRésumés et notices brèves

Nadine Béligand, Entre lagunas y volcanes

Nadine Béligand, Entre lagunas y volcanes. Una historia del Valle de Toluca (finales del siglo xv-siglo xviii), vol. 1 : 2017, 386 p., vol. 2 : 2018, 327 p., Mexico, Centro de Estudios Mexicanos y Centroamericanos

Ce livre aborde l’histoire de la Vallée de Toluca (Mexique central) entre la fin du xve siècle et le début du xviiie siècle, dans ses dimensions spatiales, territoriales, démographiques et socioculturelles. L’auteure s’appuie sur des sources historiques espagnoles et nahuatl, en grande partie inédites, notamment les archives des pueblos. En premier lieu, l’accent est mis sur la conformation politique des pueblos depuis la fin du xve siècle, quand les altepeme (seigneuries) sont parvenus à maintenir une relative autonomie politique dans le cadre de leur sujétion à la confédération aztèque. Dans les années 1550, à l’issue de modifications graduelles, la seigneurie est substituée par la république indienne, unité politique et religieuse dont le territoire est désormais délimité. Suite à l’acquisition de terres par les Espagnols et les créoles, deux ensembles se développent, de manière parallèle et asymétrique. Le long xvie siècle, qui se prolonge jusque dans les années 1650, est une période d’ajustements entre pueblos de indios et propriétés rurales hispano-créoles, dont certains grands domaines issus du régime de l’encomienda et du marquisat de la Vallée de Oaxaca. On y recense de nombreux preneurs de cens qui investissent dans les haciendas et ranchos avec plus ou moins de succès. La proximité entre pueblos, ranchos et haciendas, tend à modifier les rapports sociaux au sein des républiques indiennes et favorise le renouvellement des autorités municipales. Dans le dernier tiers du xviie siècle, sous l’effet de la nouvelle législation royale, la plupart des pueblos se séparent de leurs chefs-lieux et se dotent d’un gouvernement propre. Ce vaste mouvement de négociation a pour corollaire la production de titres fonciers destinés à ancrer les pueblos dans leur nouveau territoire et à le préserver pour les générations à venir.

Jean-Pierre Chantin et Philippe Martin (dir.), Religions

Jean-Pierre Chantin et Philippe Martin (dir.), Religions - Les clés pour comprendre, les clés pour enseigner, Paris, CNRS Éditions, 2018, 336 p.

Sujet brûlant entre tous, l’enseignement des religions à l’école suscite d’intenses polémiques qui, trop souvent, viennent semer la confusion jusque dans les rangs du personnel éducatif. Aussi est-ce d’abord aux enseignants que l’équipe réunie par Jean-Pierre Chantin et Philippe Martin entend proposer des clés pour comprendre et faire comprendre le fait religieux. À cette fin, les auteurs ont pris pour point de départ la vingtaine de sujets qui, dans les programmes scolaires de la 6e à la Terminale, abordent directement cette question. Historiens, théologiens, anthropologues et politistes offrent ainsi un panorama complet qui correspond aux grandes interrogations de nos sociétés. Définition de la religion, naissance et diffusion des trois grands monothéismes, origines des textes sacrés, temps des croisades, Réforme protestante, laïcité à la française… Autant de mises en contexte qui éclairent utilement notre connaissance du fait religieux sur le temps long. Dans un souci constant de pédagogie, cette étude peut aussi se lire comme un plaidoyer pour une société plus apaisée.

Olivier Chatelan, Denis Pelletier et Jean-Philippe Warren (dir), Sociologies catholiques...

Olivier Chatelan, Denis Pelletier et Jean-Philippe Warren (dir), Sociologies catholiques, Archives de sciences sociales des religions n°179, Éditions de l’EHESS, 2017.

Bien que généralement absente de l’histoire officielle ou universitaire des sciences sociales, la sociologie d’inspiration catholique méritait, par ses œuvres et ses figures diverses, qu’on s’intéresse à son histoire. C’est cette lacune que tente de combler le premier dossier de cette livraison issu d’un colloque international tenu à Lyon en 2015, interrogeant notamment les liens, à la fois de combat, de compromis et de transfert, que cette sociologie engagée et pastorale entretient avec le monde académique.

La « sociologie catholique » existe-t-elle ? Le titre même du dossier peut légitimement interroger. Sans faire d’anachronisme, tant la dimension critique de dévoilement est présente dès la fin du xixe siècle chez ceux qui inventent alors la discipline sociologique, n’y a-t-il pas contradiction dans les termes : peut-il exister une sociologie catholique si la tâche que se donne le sociologue dans la tradition de Comte à Durkheim est de déconstruire les principes même de la morale chrétienne et de participer par son travail à un désenchantement des réalités sociales ?

Les contributions témoignent de la complexité de l’objet, qui ne saurait se réduire seulement à un type de recherche intellectuelle ayant invariablement traversé l’espace et le temps. La perspective nationale retenue permet de comprendre comment s’articulent d’un pays à l’autre, France, Belgique, Canada et Italie, les relations variables entre sphères politique, scientifique et religieuse. Les disciplines du droit, de la théologie et de l’histoire ne sont pas étrangères à ces dynamiques et conflits du savoir au cours du siècle dernier.

Étienne Couriol et Teresa Hiergeist (dir.), Monstres et christianisme...

Étienne Couriol et Teresa Hiergeist (dir.), Monstres et christianisme - monstres du christianisme xviexviiie siècles, Berne, Peter Lang, 2018, 254 p.

Les monstres sont au centre des attentions depuis l’Antiquité où ils apparaissent souvent aux bords du monde connu et constituent des êtres marginaux et périphériques bizarres et menaçants. Aussi au Moyen Âge, on les rencontre fréquemment dans des traités médicaux et religieux, où leurs genèse et significations sont discutées, dans des tableaux, dans des imprimés ou des livres, où ils choquent ou fascinent leurs spectateurs et lecteurs, ou dans l’architecture ecclésiastique romane, où ils ont vocation à faire peur et à constituer un avertissement pour les fidèles.

Au début de l’ère moderne, les monstres représentent pour l’Église un grand défi. Leur origine est discutée : sont-ils voulus par Dieu ou s’agit-il d’un accident ? Leur possible signification soulève des questions : leur apparition est-elle annonciatrice d’une famine ou d’une épidémie ou signe de la colère de Dieu ? Ils font douter du comportement à adopter : quels sacrements leur accorder ? Pour ces raisons, les monstres sont très présents dans les écrits religieux, philosophiques et « scientifiques », comme dans les textes littéraires de l’époque. Dans les traités, les écrits du for privé et les relations de voyage, mais aussi dans les livres de merveilles et les cabinets de curiosités, s’accumulent les témoignages de leur existence – soit sous la forme réelle d’enfants ou d’animaux mal formés, soit comme inventions de l’imagination ou reprises de récits traditionnels. Cette meilleure visibilité est d’abord due à l’intérêt croissant de la médecine, de l’histoire naturelle, de la théologie et de l’alchimie depuis la Renaissance pour les déchiffrer et comprendre ; ensuite à l’amélioration des techniques de transmission d’informations avec l’invention de l’imprimerie, qui les rend accessibles à un plus large public.

En convoquant différentes disciplines, comme l’histoire, l’histoire de l’art, l’anthropologie et les lettres, les contributions analysent les discours religieux sur les monstres et la fonctionnalisation de ceux-ci pour des buts instructifs, didactiques et critiques, sans oublier l’affirmation et le questionnement des structures de pouvoir existantes.

Bernard Delpal et Philippe Hanus (dir.), Résistances juives...

Bernard Delpal et Philippe Hanus (dir.), Résistances juives. Solidarités. Réseaux, Lyon, Parcours Libel, 2018, 280 p.

Une jeune fille de 18 ans (son âge quand est prise la photo d’identité de la couverture) peut-elle devenir une icône de la résistance ? La question s’est posée lors de la rencontre de Moissac, en mai 2016, dont la présente publication est le prolongement. Les participants ont réfléchi ensemble aux formes de résistance qui, en des lieux emblématiques de la métropole française, ont réussi à soustraire des adultes et enfants juifs à l’anéantissement entre 1940 et 1944. Avec l’aide des témoins-acteurs, il a été beaucoup question des différentes formes d’action, du rôle des réseaux, des solidarités qui se sont affirmées, des parcours et des engagements individuels. Comment expliquer, soixante-quinze ans après ces événements, que les politiques et dispositifs antisémites, d’origine allemande ou française, aient été ici terriblement efficaces et, ailleurs, mis en échec ? Dans les trois lieux d’étude retenus (Le Chambon-sur-Lignon, Dieulefit et Moissac), peut-on avancer l’idée que la résistance armée joue un rôle dans le sauvetage et que, réciproquement, en retour, l’échec de la persécution raciale encourage de nouvelles dissidences ? À partir de situations concrètes et de témoignages précis, comment évaluer la place, l’efficacité des personnalités et organisations juives dans le sauvetage des juifs ? En s’appuyant sur les travaux de référence qui ont successivement traité des Justes, puis du sauvetage des juifs en France, le livre propose une approche qui privilégie les résistances juives (sociale, culturelle, religieuse, armée) et leurs liens avec les résistances non juives, à partir de lieux-témoins, de personnalités et organisations remarquables.

Cet ouvrage, porteur de questionnements nouveaux et de témoignages inédits, est le fruit d’un partenariat entre l’association Moissac, ville de Justes oubliée et Réseau Mémorha. Les auteurs ont délibérément placé en couverture le portrait de Marianne Cohn dont le destin, à la fois lumineux et tragique, a paru symbolique de la volonté de faire face au génocide.

Jean-Pierre Gutton, La Société et les pauvres...

Jean-Pierre Gutton, La Société et les pauvres. L’exemple de la généralité de Lyon, 1534-1789, seconde édition, revue et corrigée, Paris, Honoré Champion, 2018, Bibliothèque d’histoire moderne et contemporaine, n° 57, 612 p.

Ce livre est la seconde édition, revue et corrigée, d’un grand classique, issu d’une thèse de doctorat ès lettres (1970). La première édition, parue en 1971 aux Belles Lettres, a été honorée du Prix Broquette-Gonin de l’Académie française. L’ouvrage s’ordonne autour de deux pôles de recherche et de réflexion. Le premier met en valeur la diversité des pauvres, « pauvres honteux », mendiants, errants et vagabonds, contrebandiers, brigands… Le second analyse les attitudes de la société face aux pauvres et à leur pauvreté. Il montre comment, au xviie siècle, le pauvre est séparé de la société et enfermé dans des hôpitaux généraux. Toutefois, les formes traditionnelles de l’assistance résistent souvent bien, en dépit de l’enfermement.

Yves Krumenacker (dir.), Sciences humaines, foi et religion

Yves Krumenacker (dir.), Sciences humaines, foi et religion, Paris, Classiques Garnier, Constitution de la modernité, n° 13, 2018, 240 p.

Ce livre, issu d’un colloque tenu à Lyon en octobre 2016, interroge les pratiques des chercheurs en sciences religieuses relevant de diverses disciplines des sciences humaines et sociales : philosophie, histoire, sociologie, science politique, anthropologie, sciences des religions et théologie. Des chercheurs, croyants et non-croyants, travaillant sur le christianisme, l’islam et le judaïsme, réfléchissent à la manière dont leur foi ou leur absence de foi peut être un atout ou un obstacle pour comprendre le religieux, et quels sont les présupposés méthodologiques à mettre en œuvre pour une approche du religieux indépendante de leurs convictions, permettant de passer d’une approche confessionnelle à une approche laïque du religieux. Ils se demandent comment, en dépit de cette subjectivité qui fait qu’on s’intéresse à tel sujet plutôt qu’à tel autre, qu’on l’envisage d’une manière plutôt que d’une autre, qu’on l’étudie en fonction d’une vision du monde propre à chacun, on peut travailler de la manière la plus honnête et la plus compréhensive possible, afin que les résultats obtenus puissent être acceptables, et discutés, par d’autres dont la subjectivité diffère de celle du chercheur.

La seconde partie du livre est consacrée à l’évolution des rapports des scientifiques avec la foi dans différentes sciences humaines et sociales : une évolution qui va dans le sens d’une déconfessionnalisation, d’une mise à l’écart la plus grande possible de l’engagement confessionnel, mais non sans ambiguïté quelquefois, et pas toujours de manière très linéaire.

Yves Krumenacker et Jean-François Cullafroz (dir.), CFDT 1968-2018…

Yves Krumenacker et Jean-François Cullafroz (dir.), CFDT 1968-2018. Transformer le travail, transformer la Société ? Des luttes autogestionnaires au réformisme, Lyon, Chronique Sociale, 2018, 360 p.

Les événements de Mai 1968 ont révélé aux yeux de beaucoup l’importance de la jeune CFDT. Moins nombreuse que la CGT, c’est pourtant beaucoup de la CFDT dont on a parlé. Issue de la déconfessionnalisation de la CFTC quatre ans auparavant, la centrale cédétiste a poursuivi dans le mouvement social une alliance avec les étudiants de l’UNEF et les adhérents du PSU entamée durant la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et la fin de la guerre du Vietnam. Par la diversité de leurs actions, par la détermination de leur engagement, les militants CFDT ont pu révéler l’émergence d’une nouvelle force, d’une nouvelle gauche, assez différente des partis et syndicats traditionnels. Leur référence à l’autogestion, la priorité accordée aux droits syndicaux, leur souhait de rompre avec les rapports hiérarchiques, leurs racines chrétiennes qui n’empêchent pas des courants anarcho-syndicalistes de faire route commune, leur volonté de considérer les travailleurs comme des personnes et, par conséquent, de s’intéresser à tous les aspects de la société, étonnent et paraissent en rupture avec les pratiques d’alors, patronales comme syndicales.

Aujourd’hui, la CFDT est devenue la première force syndicale en France dans le secteur privé et la première, privé et public confondus, par le nombre d’adhérents revendiqués. Mais est-ce bien la même CFDT ? Avec le « recentrage » et le réformisme assumé, la CFDT n’a-t-elle pas tourné le dos à ses idéaux ? Ou, au contraire, poursuit-elle, dans un contexte différent, les mêmes objectifs ?

Pour tenter de répondre à ces questions, un colloque universitaire s’est déroulé à Lyon les 21-22 mars 2018. Le rôle de la CFDT en 1968 a été largement évoqué, mais l’évolution ultérieure a été également longuement interrogée, par des historiens, sociologues, politistes, et de nombreux militants ont pu livrer leur témoignage. Ce livre, qui en est issu, donne un aperçu très éclairant de cette période 1968-2018, à travers le prisme de la CFDT, en examinant non seulement les transformations dans le travail, mais aussi dans les questions sociales et sociétales (logement, droits des femmes, des immigrés et des minorités, nucléaire et environnement, solidarités internationales, etc.)

Caroline Muller et Nicolas Guyard (dir.), Les sources du sacré...

Caroline Muller et Nicolas Guyard (dir.), Les sources du sacré. Nouvelles approches du fait religieux, Lyon, LARHRA, Coll. Chrétiens et Sociétés. Documents et Mémoires, n°35, 2018, 207 p.

Cet ouvrage rassemble les réflexions menées lors d’un colloque qui s’est tenu à Lyon en janvier 2016. Les différents articles examinent les « nouvelles approches du fait religieux », c’est-à-dire la manière dont de jeunes chercheurs et chercheuses en sciences humaines et sociales renouvellent leur façon de comprendre et analyser le fait religieux.

Les différentes contributions témoignent tout d’abord d’un souci de poser de nouvelles questions à des documents déjà bien balisés. Des thématiques anciennes font l’objet de relectures, à l’exemple de l’anticléricalisme. D’autres travaux ressaisissent des concepts et des méthodes qui aident à porter un regard neuf sur des sources connues. Ces différentes démarches attestent de la vitalité du dialogue transdisciplinaire entre histoire et anthropologie, sociologie ou encore sémiologie dans l’analyse du fait religieux.

De nouveaux sujets, jusqu’alors délaissés ou ignorés par la recherche, sont explorés. Dans ces contributions, le fait religieux est appréhendé comme un objet historique total, présent dans des domaines qui n’ont a priori que peu de liens avec l’histoire institutionnelle du christianisme : l’histoire des sciences, les commémorations religieuses et l’histoire des universités allemandes.

Bernard Patary, L’institution missionnaire en Asie (xixe-xxe siècles

Bernard Patary, L’institution missionnaire en Asie (xixe-xxe siècles). Le collège général de Pénang : un creuset catholique à l’époque coloniale, Paris, Karthala, 2016, 415 p.

La formation des missionnaires fait l’objet de la thèse de Bernard Patary consacrée au « collège général » de Penang en Malaisie dépendant de la Société des missions étrangères de Paris. L’auteur se place résolument dans la longue durée, de 1808 à 1968, pour étudier un établissement chargé, à partir de la fin du xixe siècle surtout, de former une élite cléricale indigène venue de l’Asie orientale. Il s’attache dans une première partie à reconstituer l’histoire du lieu au cœur de l’histoire du continent qui vient le bousculer dans sa quiétude bien réglée. Puis il décrit minutieusement, dans la seconde partie, les élèves, les enseignants, la vie quotidienne, la piété, la gestion matérielle. Enfin, la troisième partie est dédiée à une analyse du modèle sacerdotal que développe la Société des missions étrangères de Paris dans ce cadre. Celle-ci tente d’unir le profil du prêtre de paroisse et celui du missionnaire en optant pour un horizon de romanisation garant de sa catholicité. Et la remise en cause de ce modèle à partir la Seconde Guerre mondiale ne provient pas des élèves touchés par les mouvements du siècle, mais des cadres français tournés vers un nouvel horizon réformateur et modernisateur. 1968 marque le terme d’une expérience séculaire fragilisée désormais par la crise de l’idée missionnaire et la cohabitation difficile des nationalités à l’heure des nationalismes. Et la date, par son symbole même, invite l’historien à réfléchir en termes d’histoire globale. Par-delà l’étude de cas, le livre de Bernard Patary constitue une contribution importante à l’histoire de la mission et des modèles d’édification des chrétientés lointaines par les acteurs occidentaux, soucieux de les constituer en bastions sous la direction d’une élite cléricale romanisée.

Oissila Saaïdia, L’Algérie catholique xixe-xxie siècles,

Oissila Saaïdia, L’Algérie catholique xixe-xxie siècles, Paris, CNRS Éditions, 2018, 314 p.

Pendant près de 130 ans, l’Église catholique en Algérie participe au système colonial au point d’en devenir l’un des piliers. Les Français importent une religion qui marque le territoire avec ses églises, le son des cloches, les processions… Un nouvel environnement sonore et visuel s’impose aux colonisés. Parallèlement, les Algériens font l’expérience de la ségrégation légale, sociale et culturelle. Que reste-t-il de cette Église qui s’est posée en héritière de la prestigieuse Église d’Afrique, celle des Augustin, Cyprien ou encore Tertullien ?

À partir d’archives privées et publiques, mais aussi de la presse et d’une riche bibliographie, Oissila Saaïdia retrace l’histoire du catholicisme en Algérie de 1830 à nos jours. Au fil du temps, l’infrastructure paroissiale se met en place, les écoles se construisent, les pèlerinages voient le jour alors que le faste des célébrations liturgiques entend rappeler la supériorité de la Croix sur le Croissant. Puis, 1962 : comment se situer dans l’Algérie algérienne et musulmane ? De l’euphorie de l’indépendance aux lendemains de la décennie noire, des espoirs des années 1960 aux inquiétudes devant un avenir incertain, un nouveau chapitre de l’histoire de l’Église en Algérie continue de s’écrire.

Près de vingt-cinq ans après ses premiers travaux sur le catholicisme en Algérie, Oissila Saaïdia livre la première synthèse sur cette histoire partagée, sans en occulter les ambiguïtés et les contradictions.

Christian Sorrel (dir.), Renouveau conciliaire et crise doctrinale…

Christian Sorrel (dir.), Renouveau conciliaire et crise doctrinale. Rome et les Églises nationales (1966-1968), Lyon, LARHRA, Coll. Chrétiens et Sociétés. Documents et Mémoires, n°32, 2017, 207 p.

Martin Luther (1483-1546) fait partie des personnages historiques les plus connus, un de ceux dont l’influence sur le cours de la civilisation européenne, voire mondiale, a été considérable. Il a fait l’objet de très nombreux travaux. Mais les historiens ne sont sans doute pas ceux qui se sont le plus intéressés à lui. Luther, en provoquant la Réformation, a en effet inauguré le protestantisme, un courant encore très vivant aujourd’hui. C’est pourquoi les lectures historiques peuvent difficilement se démêler des lectures religieuses de Luther. Ayant provoqué un bouleversement majeur dans la foi des chrétiens d’Occident, il a suscité aussi bien l’admiration que le rejet. Premier Allemand à avoir eu un tel rôle dans l’histoire, il a été récupéré par tous les courants, du xvie siècle à nos jours. Faire une biographie historique de Luther, c’est donc à la fois tenter de retrouver le Luther du xvie siècle aussi bien que tous ceux qui ont été imaginés, reconstitués, brandis ou rejetés, jusqu’à notre époque, en recourant aux textes, aux images et même au cinéma.

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