Des protestants divisés
Résumés
Les protestants forment une petite minorité à Lyon, mais ils sont nombreux dans les élites bourgeoises, sur lesquelles le journal tenu par Raoul de Cazenove donne de nombreux renseignements. L’église réformée, qui se réunit au temple du Change, est desservie par plusieurs pasteurs. Elle doit faire face à la concurrence de l’Église évangélique, très active dans l’évangélisation populaire mais qui est très divisée. Il y a également des luthériens, Allemands ou Suisses, assez nombreux, et des anglicans.
Texte intégral
1Le Second Empire voit les protestants français profondément divisés. Outre la présence en France de communautés luthériennes et anglicanes, le protestantisme réformé, majoritaire sauf en Alsace, est marqué par la séparation entre les libéraux et les revivalistes qui veulent faire vivre au protestantisme un « Réveil », un retour à la Bible et à la théologie du xvie siècle ; ils insistent aussi beaucoup sur la nature pécheresse de l’homme. La rupture entre les deux courants a lieu notamment à Lyon, à la suite des prêches revivalistes du pasteur Adolphe Monod. Celui-ci, révoqué par le consistoire, fonde en 1832 l’Église évangélique de Lyon. Désormais, deux Églises protestantes concurrentes coexistent à Lyon.
- 1 André Encrevé, Protestants français au milieu du xixe siècle : les Réformés de 1848 à 1870, Genève, (...)
2Sur le plan politique, la Révolution de 1848 a suscité une grande sympathie chez les protestants. Dans l’ensemble, en revanche, ils sont plutôt hostiles au bonapartisme, à quelques exceptions près. La loi du 26 mars 1852 reconnaît les Églises locales et leurs conseils presbytéraux et permet l’élection de leurs membres laïcs au suffrage universel masculin (et non plus censitaire). Mais cela ne suffit pas. La bourgeoisie reste majoritairement libérale et ne goûte guère un régime trop autoritaire et qui semble favoriser le catholicisme1. La situation lyonnaise semble cependant un peu plus complexe.
L’évolution de la population protestante
- 2 Thibaud Debray, Les Églises protestantes de Lyon 1830-1870, mémoire de maîtrise de l’Université Lyo (...)
3Au début du xixe siècle, les protestants lyonnais étaient peut-être 6 à 7 000. Le chiffre, plausible, est cependant suspect, car il faut 6 000 fidèles pour que le gouvernement reconnaisse une « consistoriale », regroupant plusieurs Églises locales. En 1839 cependant, un recensement révèle une communauté de 10 000 réformés à Lyon et quelques centaines d’autres dans l’agglomération ; un autre recensement, en 1850, donne 7 000 protestants à Lyon même, plus 2 350 à la Guillotière, la Croix-Rousse et Vaise, et au total 10 000 dans le Rhône. Pour obtenir l’ensemble des protestants lyonnais, il faut ajouter environ 750 évangéliques et 1 200 luthériens (1 500 en 1859). Les effectifs de l’Église réformée augmentent sous le Second Empire : le nombre de baptêmes passe de 1257 pour les années 1850-1859 à 1441 pour 1860-1869, mais c’est davantage dû à la poussée démographique de la ville qu’à une politique d’évangélisation. Dans le même temps, les luthériens voient leurs effectifs tripler2.
- 3 André Bruston, Les protestants lyonnais sous la Restauration, mémoire de maîtrise, Université de Ly (...)
- 4 Thibaud Debray, op. cit., p. 47-48.
- 5 Ibid., p. 50-51.
4Bien entendu, ce sont les familles les plus importantes, de la grande bourgeoisie lyonnaise, qui sont les mieux connues. L’Église réformée est contrôlée par quelques grandes familles, présentes au consistoire, qui réussissent à contrôler les pasteurs, qui la font vivre en assurant une bonne partie du budget3. Plus généralement, la bourgeoisie représente 26 à 27% des membres de l’Église réformée, les ouvriers et les artisans en faisant 45%. L’Église luthérienne est à peine plus populaire : 18% de bourgeois, 56% d’ouvriers et artisans, des pourcentages qui se retrouvent sans doute chez les évangéliques4. La liste des membres laïcs du consistoire de l’Église réformée, en 1853, est symptomatique : Daniel Audra, banquier ; Émilien Teissier, directeur de la Banque de France ; Jean Bontoux, rentier ; Frédéric Ferrand, syndic des agents de change ; Thierry Brölemann, négociant ; Théodore Brouzet, négociant ; Jacques Bernard, rentier ; Frédéric Brölemann, rentier ; Olympe Belz, rentier ; Elie Brugière, négociant ; Adrien Morin, banquier ; Rodolphe Dobler, négociant ; Georges-Pierre Schrimpf, brasseur ; Daniel Beau, négociant ; on trouve également des banquiers et des négociants à la tête de l’Église luthérienne et de l’Église évangélique5.
- 6 Publié dans Les Cahiers de généalogie protestante, n° 39, 3e trim. 1992.
- 7 Célia Brunner, Les Protestants de Lyon : de la tolérance des années 1780 à la reconnaissance des an (...)
- 8 Yves Krumenacker, Des Protestants au siècle des Lumières. Le modèle lyonnais, Paris, H. Champion, 2 (...)
- 9 Alain Briand-Barralon, La Communauté luthérienne de Lyon (1685-2007). D’une église étrangère à une (...)
- 10 Catherine Pellissier, « Les notables lyonnais au xixe siècle », Bulletin de la Société de l’Histoir (...)
- 11 Catherine Pellissier, « Les notables lyonnais… », art. cit., p. 386.
5Raoul de Cazenove (1833-1910), grand bourgeois protestant, issu d’une vieille famille languedocienne installée à Lyon depuis la fin du xviiie siècle, membre de nombreuses sociétés savantes, auteur historique fécond, rédige en 1858 pour sa future femme Lucie de Marveille, native de Montpellier, des « notes sur la société lyonnaise »6, plutôt acerbes, afin qu’elle puisse s’intégrer facilement à son nouveau milieu. Le suivre permet d’entrer dans cette société, ou plutôt de faire connaissance avec les notables protestants lyonnais sous le Second Empire. Cazenove commence par rappeler l’origine étrangère de la plupart des réformés de Lyon, les familles les plus anciennes ne s’y étant installées qu’au début du xviiie siècle. Il s’agit de huguenots du Sud de la France qui s’étaient réfugiés en Suisse, de bourgeois suisses ou allemands. Beaucoup ne sont arrivés que récemment à Lyon : seuls 13% des patronymes figurant dans les registres des baptêmes des années 1804-1821 étaient déjà lyonnais avant la Révolution7. Le même renouvellement existe chez les luthériens. Pour les évangéliques, comme nous le verrons plus loin, la situation est assez différente, avec beaucoup d’anciens catholiques. D’abord confinés dans le nouveau quartier Saint-Clair, affirme l’auteur, beaucoup de réformés se sont à présent établis aux Brotteaux ; en réalité, certains habitaient aussi, dans la deuxième moitié du xviiie, dans le Nord de la presqu’île (rues du Puits-Gaillot, de l’Arbre-Sec, du Bât-d’Argent, quai de Retz), ainsi qu’à Perrache, quai d’Artois (mais il s’agit là surtout d’ouvriers)8 ; la Grande Rue de la Guillotière voit aussi s’installer un certain nombre de luthériens allemands9 ; sous le Second Empire, il est vrai que Saint-Clair et Brotteaux sont les quartiers privilégiés, mais on trouve aussi des protestants dans les quartiers traditionnels de la bourgeoisie lyonnaise, y compris à Ainay10. Ces familles se reçoivent entre elles : moins qu’auparavant, déplore Cazenove, mais suffisamment pour qu’on puisse sortir tous les soirs en hiver. Un des salons les plus courus est celui de Madame Morin-Pons, salon magnifiquement décoré, où se rendent tous les notables protestants, les Cambefort, les Galline, Arlès-Dufour ou Cazenove, mais aussi de nombreux bourgeois catholiques, ainsi que des artistes11. Cazenove apprécie aussi beaucoup le salon des Galline, rue de l’Arsenal, où se tiennent de grands bals qu’il considère comme « les plus élégants et les plus agréables de la ville ». Les protestants se rendent aussi dans des salons catholiques, comme celui de Madame Yemeniz. Mais les cercles protestants, au dire de l’auteur, sont toujours bienveillants aux nouveaux venus, contrairement aux salons catholiques, où règnent la politesse et l’élégance traditionnelles, mais avec une certaine morgue et un manque d’ouverture aux autres.
- 12 Sur cette famille, voir Henry-Auguste Brölemann, Souvenirs et portraits, Lyon, Imprimerie Alf.-Loui (...)
6Cazenove passe ensuite en revue les principales familles lyonnaises qui lui sont apparentées. Il commence par les Brölemann12. Cette famille joue un rôle important, pendant tout le xixe siècle, aussi bien dans le commerce de la soie que dans la vie politique. Auguste (1775-1854) avait été conseiller municipal sous la Restauration. Son fils Thierry (1800-1869) reprend l’affaire familiale ; il est ancien de l’Église réformée. Très riche, doué de beaucoup d’esprit, d’une excellente moralité, il est, selon Cazenove, d’esprit mélancolique et triste, et sa femme, « aussi laide que spirituelle », finit par faire de même : « Leur ménage a l’air dévasté par le malheur et des torts réciproques ; gémissants, ils accusent le sort qui se moque d’eux leur envoyant toutes sortes de prospérités dont ils ne savent pas jouir. » Ils ont trois enfants : Arthur, qui a fait un mariage de convenance avec sa cousine Anna Sévène, au point de former un couple malheureux, qui sauve les apparences ; c’est lui qui reprendra le négoce en soieries, il est juge au Tribunal de Commerce à partir de 1866 et présidera cette institution de 1872 à 1881 ; Albertine, qui épouse un agent de change d’origine dauphinoise, Adolphe Bontoux, et qui a deux enfants, Maurice et Blanche ; Alice, qui tombe amoureuse d’un auditeur au Conseil d’État, Henry Faré, et qui l’épouse en 1858, bien qu’il soit catholique et bien moins riche qu’elle.
- 13 Bernadette Angleraud, Catherine Pellissier, Les Dynasties lyonnaises. Des Morin-Pons aux Mérieux du (...)
7Cazenove mentionne ensuite les Fitler, une famille d’origine suisse établie à Lyon en 1685, dit-il (il y a en fait déjà des Fitler à Lyon plus tôt au xviie siècle), des négociants dont il ne pense pas grand bien : des hommes plutôt bourrus, des femmes timorées, sans grande intelligence. Seul trouve grâce à ses yeux Albert Fitler, économe du diaconat des pauvres. Il apprécie beaucoup plus les Brouzet, une famille originaire de Turin, dont un membre, Paul, est son « ami de cœur et d’enfance ». Un cousin, Jules Cambefort, est un esprit pratique, posé, qui fait une belle carrière de pasteur, puis de banquier et d’administrateur du P.L.M. Il épouse Augusta Morin, nièce d’Anne-Antoinette Morin-Pons. Avec son cousin Gabriel Saint-Olive, il fondera en 1887 la Banque Cambefort et Saint-Olive, un des fleurons de la banque protestante à la fin du siècle. Un autre cousin, Oscar Galline, a épousé par amour une femme qui avait dix-sept ans de plus que lui, Anne « Ninette » Brouzet ; c’est un homme considérable à Lyon, dirigeant les Messageries du Midi, siégeant au conseil d’administration de la Compagnie Lyon-Marseille puis du P.L.M. La Banque Galline, devenue une des premières à Lyon, s’installe rue Impériale dès que celle-ci est tracée13.
- 14 Ibid., p. 92-93.
8On retrouve les Morin-Pons avec la famille Debar, très appréciée de Raoul de Cazenove. Samuel Debar (1780-1867), négociant venu de Suisse, et Victoire Veyrin (1790-1875) se distinguent, affirme-t-il, par « l’amour du bien, la charité chrétienne sous toutes ses formes, l’exercice public et privé des vertus chrétiennes ». Leur fille Élisabeth a épousé en 1829 Adrien Morin, dont elle a eu Augusta, l’épouse de Jules Cambefort. Avec sa belle-sœur Antoinette Pons, veuve d’Auguste Morin, il prend la tête, de 1844 à 1874, de la banque Veuve Morin-Pons et Morin. À l’origine de cette société, on trouve Louis Pons, Genevois issu d’une famille languedocienne, qui s’était installé à Lyon, avait ouvert une maison de commerce et de banque et obtenu la nationalité française en 1826. Il s’était retiré des affaires en 1841, après quoi avait eu lieu une transition un peu difficile. Il s’agit d’une banque qui s’intéresse notamment au chemin de fer et participe également au lancement du Crédit Lyonnais14. Adrien Morin passe pour être âpre au gain et pour dire plus qu’il ne tient. Les sœurs d’Elisabeth Debar, Mathilde et Louise, mariées à un ingénieur des Ponts et Chaussées, Jean-Jacques Meynard, et à un négociant allemand, Jacques Forrer, sortent peu et ne fréquentent guère la société protestante.
9Auguste Morin et Antoinette Pons ont eu trois fils, élevés de manière « peu sérieuse », leur mère ayant eu comme principe qu’il faut que la jeunesse puisse jouir de la vie. L’aîné, Louis, mène une vie de dandy, faisant du sport, ayant un certain succès comme poète, auteur des Heures de paresse (1855) et des Heures de souffrance (1879, posthumes). Henri est beaucoup plus sérieux, membre du consistoire de l’Église réformée, associé à la banque Veuve Morin-Pons et Morin (qu’il reprendra en 1874 et marquera fortement), administrateur de la Banque de France ; très cultivé, c’est un numismate et un bibliophile averti. Il a épousé une Strasbourgeoise, Marie Klose, dont il est très amoureux ; le couple a trois enfants.
10Une autre famille apparentée aux Cazenove est la famille Belz, originaire du Palatinat, présente à Lyon depuis le début du xviiie siècle. L’une des filles, Coralie, a épousé René Hyacinthe Gautier, baron d’Holstein, adepte des « folies Saint-Simoniennes ». Les autres membres de la famille ne présentent pas d’intérêt particulier aux yeux de Cazenove. Il cite également les Teissier, famille de banquiers très liée à Marseille, les frères Platzmann, Saxons qui se sont installés à Lyon et dont la fille de Gustave, Clarisse Platzmann, a été une des grandes amies d’enfance de Raoul de Cazenove ; mariée, habitant Lausanne, elle passe son temps à faire sa toilette, à aller au bal, à voyager : une conduite bien opposée à l’image qu’on se fait de la morale protestante ! Les Arlès-Dufour sont cousins des Platzmann.
- 15 Bernadette Angleraud, Catherine Pellissier, op. cit., p. 33-37 ; Jacques Canton-Debat, Un homme d’a (...)
11Le plus connu est François-Barthélemy Arlès, né en 1797 à Sète, fils d’un sous-officier. Autodidacte, il devient commis-voyageur et épouse en 1811 la fille de son patron, de la vieille maison protestante Dufour. Il prend alors le nom d’Arlès-Dufour et il est mis à la tête de la succursale de Lyon. La maison Dufour ayant été dissoute en 1837 à la suite d’une crise aux États-Unis, François fonde la maison Arlès-Dufour, maison de commerce en soieries. Les affaires marchent bien et François peut se lancer dans d’autres activités : en 1863, il participe à la création du Crédit Lyonnais. En 1857, il est l’un des fondateurs de l’École centrale lyonnaise pour l’industrie et le commerce et, en 1864, de la Société d’Encouragement professionnel du Rhône. Il s’intéresse aussi au chemin de fer Lyon-Paris. Il s’était retiré de la maison de soierie en 1859, créant une société en commandite, la Société Arlès-Dufour et Cie, entre ses fils Gustave et Alphonse et son gendre Maurice Chabrières. La compagnie croît, ouvre des comptoirs dans toute l’Europe. Ce n’est que dans les années 1880 qu’elle connaîtra des difficultés et finira par s’effondrer, en 1885. Catholique ayant épousé une protestante et ayant élevé ses enfants dans le protestantisme, il est surtout militant pacifiste et défenseur du Saint-Simonisme, ami du baron d’Holstein ; c’est pourquoi il crée, avec Émile Girardin et Frédéric Passy, la Ligue internationale et permanente de la paix. Il s’implique aussi dans la vie politique locale : il est conseiller municipal de Lyon en 1855 et conseiller général du Rhône. Familier de Napoléon III, il est secrétaire général de l’Exposition Universelle de 1855, c’est l’un des inspirateurs du traité de commerce franco-britannique de 1860 et il obtient de l’impératrice Eugénie que la légion d’honneur soit donnée à Rosa Bonheur, peintre renommée, en 186515. Cazenove apprécie le couple Arlès-Dufour, malgré des divergences politiques. Leur fille Adélaïde est une de ses meilleures amies ; elle a épousé Maurice Chabrières, d’une famille de négociants en soie, qui avait fréquenté la pension Hoffet avec lui.
12Cours Morand vivent des amis de Cazenove, les familles Gros et Bernard. Jacques Bernard, membre du consistoire, fabricant de soieries, a été maire de la Guillotière de 1840 à 1848. Retiré ensuite de la vie politique, il s’est lancé dans la peinture et a rassemblé une très importante collection de tableaux, dont beaucoup seront donnés à partir de 1872 au Musée de Lyon. Dans la famille Gros, un fils, Albert, s’est converti au catholicisme, « au grand chagrin de ses parents, qui ont lutté autant qu’ils l’ont pu contre une conviction d’entêté ». Avec sa femme, ils pratiquent néanmoins les bonnes œuvres, avoue Cazenove, qui semble les apprécier malgré tout.
- 16 Bernadette Angleraud, Catherine Pellissier, op. cit., p. 37-38.
13Cette présentation de Raoul de Cazenove à sa fiancée des familles bourgeoises protestantes de Lyon s’achève par les Rolland, des teneurs de livres nîmois, d’une position modeste donc, mais bien reçus dans la société huguenote. En revanche, il ne dit mot d’autres personnages importants, Charles et Émile Schulz, descendants de huguenots partis en Allemagne, qui s’installent à Lyon au début du xixe siècle et fondent la Maison de soierie Schulz, spécialisée dans l’uni. Ils sont naturalisés français en 1854. Sous le Second Empire, leur société travaille pour la famille impériale, mais aussi pour la cour d’Autriche. Elle a l’honneur de participer à la corbeille offerte à l’impératrice par la ville de Lyon. C’est Napoléon III lui-même qui remet la Légion d’honneur à Charles Schulz, en 1855. La société passe alors pour être la principale maison de soieries à Lyon, avec un catalogue varié et complet ; c’est d’elle que viennent la plupart des nouveautés16.
- 17 Catherine Pellissier, « Les notables lyonnais… », art. cit., p. 380.
- 18 Bernadette Angleraud, Catherine Pellissier, op. cit., p. 461.
- 19 Catherine Pellissier, « Les notables lyonnais… », art. cit., p. 399-402.
14Ces protestants, on vient de le voir par quelques exemples, ne vivent pas en vase clos. Beaucoup de ces enfants de négociants ont fait leurs études au lycée, où ils ont côtoyé des catholiques ; mais certains, comme Raoul de Cazenove, ont aussi fréquenté l’institution protestante dirigée par le pasteur Hoffet, aux Brotteaux17. Devenus négociants ou banquiers, ils s’associent en affaires avec des catholiques. Enfin, ces élites côtoient les élites catholiques pour leurs loisirs. Ainsi, le bureau de la Société des Courses de Lyon est-il composé en 1867 de deux catholiques et de deux protestants18. Il en est de même dans les sociétés savantes. Jacques Hénon, Pierre et Louis Lortet, Raoul de Cazenove, Henry Morins-Pons sont membres de l’Académie ; ces deux derniers la président même un moment. Les protestants sont nombreux à la Société linéenne de Lyon, fondée en 1822 par Clémence Lortet, à la Société Protectrice des Animaux, fondée en 1854 et dont Pierre Lortet est le premier président, à la Société d’Économie politique, fondée en 1866, dont le premier bureau compte deux protestants sur sept membres. Ils sont aussi très présents à la Société de Lecture, qui date de 1862. Passionnés par l’éducation, ils participent à la Société d’Instruction primaire du Rhône19.
- 20 Henry Morin-Pons, op. cit.
- 21 Catherine Pellissier, « Les notables lyonnais… », art. cit., p. 395-396.
15Sur le plan politique existe une grande diversité, contrairement au cliché qui voudrait que les protestants rejettent le Second Empire. Arlès-Dufour a été adjoint au maire et Louis Pons conseiller municipal sous la Monarchie de Juillet, ce qui n’empêche pas un certain nombre de notables de soutenir le régime. C’est le cas de Thierry Brölemann qui, après avoir été administrateur des hospices civils, préside le conseil municipal à partir de 1863 et c’est à ce titre qu’il accueille à Lyon le vice-roi d’Égypte en 1867. Mais son fils Arthur est monarchiste et sera l’agent du Comte de Paris à Lyon20. Oscar Galline reçoit chez lui le maréchal de Castellane, sénateur et commandant de la division militaire de Lyon ; il se ralliera ensuite à la IIIe République. Son salon, ainsi que celui des Morin-Pons, est d’ailleurs bien fréquenté par les dignitaires du régime. Arlès-Dufour, on l’a vu, est un familier de l’empereur et un des inspirateurs de sa politique économique. Mais d’autres notables ont des opinions différentes : le docteur Jacques Hénon est élu républicain en 1852, et réélu en 1857 et 1863, et Raoul de Cazenove reste légitimiste21. Les réformés ne sont donc pas des opposants systématiques, ils sont très divers, ce qui leur permet de garder de bonnes relations avec le pouvoir et d’obtenir, par exemple, deux postes supplémentaires de pasteur, en 1856 et en 1867.
La vie religieuse
16Plusieurs pasteurs ont desservi l’Église réformée. Eugène Buisson est nommé en 1829, après des études au collège de Nîmes puis à la faculté de théologie de Genève, et un premier poste à Valleraugue. à Lyon, comme au niveau national (il préside l’Assemblée des Pasteurs de l’Église réformée de France en 1848), il apparaît comme le représentant des notables (il s’est opposé au suffrage universel masculin dans l’Église) et du courant libéral du protestantisme. Président du consistoire depuis 1837, premier pasteur de Lyon, il joue un rôle très important dans la vie religieuse locale, son talent et son éloquence sont reconnus. Il s’intègre dans la société lyonnaise en faisant un très beau mariage avec Valérie Morin. Il apparaît comme modéré, soucieux de ménager tout le monde, respectueux de l’ordre établi. Il démissionne de ses fonctions en 1878 et meurt trois ans plus tard.
17Un autre pasteur important est Jules Aeschimann, qui exerce son ministère à Lyon de 1833 à 1892. Il reste cependant dans l’ombre de Buisson, tout en marquant ses paroissiens par son activité pastorale et liturgique (il refond le recueil des psaumes et cantiques de Lyon), ainsi que par ses prédications claires et fermes. Dans ses sermons, il encourage à participer aux œuvres caritatives, à travailler à rapprocher les classes de la société et à réconcilier les partis religieux, politiques et sociaux. Lui-même collabore avec les catholiques libéraux, comme l’abbé Rambaud, dans le domaine charitable. Il se constitue, ainsi, un petit groupe de fidèles. Il cherchera aussi, après 1870, à se rapprocher des évangéliques.
- 22 Thibaud Debray, op. cit., p. 55-64. Pour Buisson et Aeschimann, voir aussi leurs notices dans André (...)
18Marcellin Illaire est arrivé à Lyon en 1837 et y reste jusqu’en 1879 ; mais il semble très effacé : il n’a rien publié, n’intervient pas au consistoire, ses prédications sont ternes. Il s’investit surtout dans les questions pratiques et le diaconat. Alexandre Puyroche, nommé en 1855, et Hippolyte Mouchon, nommé en 1867, ne jouent un rôle important dans l’Église qu’après 1870, même si la prédication de Puyroche est immédiatement appréciée22.
- 23 Brochure « Le Temple du Change Lyon », Église réformée Lyon-Ouest Change, s.d.
19Avec l’augmentation de la population réformée, le temple du Change se révèle trop petit. D’importants travaux sont réalisés en 1856. La salle est prolongée jusqu’à la façade, les passages entre celle-ci et le péristyle sont agrandis, et cinq colonnes ferment le péristyle. Cela permet de construire une vaste tribune, à laquelle on accède par deux escaliers tournants. Au total, on gagne ainsi 440 places. On supprime également l’école qui se trouvait au premier étage, ce qui permet d’avoir une très grande pièce dont les portes donnent sur la tribune. Quand on les ouvre, on porte la capacité du temple à 1 200 personnes. Mais très vite, le consistoire se rend compte que cela ne suffit pas. Dès 1860, est projetée la construction d’un second temple. Ce ne sera réalisé, avec le Grand Temple, qu’en 188423.
- 24 Thibaud Debray, op. cit., p. 70-74.
20Une activité importante de l’Église est le diaconat, qui distribue des secours aux familles qui sont temporairement en difficulté. Les diacres sont toujours des notables. Des secours réguliers sont donnés par des dames du bureau de bienfaisance (toujours des femmes de notables). Les pasteurs peuvent aussi occasionnellement aider des familles. Au total, dans les années 1860, il y a en moyenne environ 1 500 personnes assistées chaque année, avec une tendance à la baisse24.
- 25 Ibid., p. 78-83.
21De multiples autres œuvres ont été créées par l’Église réformée : la Société des Orphelines, fondée dès 1817, la Société protestante de Prévoyance et de Secours mutuels (1825), l’œuvre du vestiaire (1830), la Recouvrance de Champagne-les-Lyon, pour offrir aux jeunes filles pauvres un séjour à la campagne (1846), la Société de patronage des jeunes gens (1847), l’œuvre des layettes (1859), l’Asile Dethel, pour les femmes âgées et les convalescentes (1860), l’œuvre de l’Ouvroir, distribuant des travaux de couture à des femmes pauvres (vers 1860), l’œuvre des mariages, pour permettre aux ouvriers pauvres de se marier au lieu de vivre dans le concubinage (1861). Il s’agit toujours d’initiatives de la grande bourgeoisie ; ainsi l’Ouvroir est fondé par Henri Morin-Pons, Raoul de Cazenove, Charles Steiner-Pons, Maurice Chabrières et Arlès-Dufour25. Il s’agit de secourir la population pauvre tout en la contrôlant, en la moralisant et en l’évangélisant. Mais l’Église ne s’adresse qu’aux populations déjà protestantes. Il n’y a pas d’effort d’évangélisation ; un seul culte nouveau apparaît dans le département sous l’Empire, à Pierre-Bénite, en 1861. Ce manque de prosélytisme et le fait que la communauté réformée reste à l’écart des controverses expliquent que les relations avec les catholiques sont relativement bonnes. Les notables se fréquentent, ils sont du même monde. Même les processions, qui marquent la ville d’une empreinte catholique, ne sont plus sources de confrontation. La situation est très différente dans l’Église évangélique.
- 26 Sur Monod, voir la récente monographie d’Étienne Tissot, Adolphe Monod. Un artisan paradoxal du Rév (...)
- 27 Thibaud Debray, op. cit., p. 65-66.
22Après sa rupture en 1832 avec l’Église réformée, le pasteur Adolphe Monod avait fondé l’Église évangélique de Lyon, installée passage Thiaffait, au bas des pentes de la Croix-Rousse26. Il quitte Lyon en 1836 pour la Faculté de théologie protestante de Montauban. L’Église engage alors le pasteur Cordès, puis Pierre Laugt et Victor Cuénod. Au début du Second Empire, c’est Georges Fisch qui exerce le ministère, de 1842 à 1855 ; il développe l’action missionnaire envers les pauvres. Lui succède Samuel Descombaz (1846-1869), puis Léopold Monod (1869-1910), neveu d’Adolphe, qui marquera profondément son Église et s’engagera en faveur de Dreyfus. Ont également exercé leur ministère à Lyon sous l’Empire les pasteurs Bertholet (1851-1856), Clément de Faye (1855-1863), Philippe Cazalet (vers 1850-1860), Napoléon Roussel (1863-1866) et Adolphe Duchemin (fin des années 1860) ; il faut y ajouter Cordès, déjà cité, qui avait desservi l’Église évangélique de 1836 à 1844, et qui revient de 1854 à 1871 ; il se préoccupe particulièrement de la population ouvrière27.
- 28 Ibid., p. 107-111.
23Cette Église se voit comme une œuvre missionnaire. Elle touche surtout les populations venues travailler à Lyon dans la Fabrique et qui, revenues dans leur village d’origine, peuvent propager le message évangélique. La prédication, les écoles, la bibliothèque, la distribution de Bibles sont au service de ce travail d’évangélisation. Mais la multiplication des communautés suscite la méfiance des autorités, on soupçonne les évangéliques d’être des étrangers, des socialistes, des révolutionnaires, des fanatiques28, malgré la présence d’un nombre non négligeable de notables parmi eux, qui se plaignent d’ailleurs de cette image. Il est cependant incontestable que les réformés ont beaucoup mieux traversé le Second Empire que les évangéliques.
- 29 Historique de la paroisse réformée des Terreaux, s.l., 1992.
- 30 Du nom du pasteur suisse dissident Lardon († 1834).
- 31 Du nom du pasteur anglican Darby (1800-1882), fondateur des Assemblées des Frères.
- 32 Thibaud Debray, op. cit., p. 97-99.
- 33 Ibid., p. 125.
- 34 Emmanuel Jaussoin, L’Infirmerie protestante de Lyon, entre tradition et modernité (1935-1970), mémo (...)
24L’Église évangélique dispose en 1841 d’une chapelle rue de l’Arbre sec, avec une salle d’asile et une école. Cette chapelle est détruite par le percement de la rue Impériale. Les assemblées se tiennent quelque temps quai Saint-Antoine, puis un temple est construit en 1857 rue Lanterne29. Il y a également des chapelles à Villeurbanne et à la Croix-Rousse, ouvertes en 1847, aux Brotteaux (1849), à la Guillotière (1850). Mais l’Église évangélique a subi de nombreuses divisions dans les années 1840 ; en effet, les ouvriers, particulièrement actifs dans la communauté, ont voulu jouer un rôle égal à celui des notables. L’attitude conservatrice de la majorité de l’Église a alors provoqué le départ de dizaines de personnes au commencement des années 1850 vers des formes de protestantisme plus radical (lardonisme30, baptisme, darbysme31). Des conflits doctrinaux internes divisent également les évangéliques32. L’Église est alors en déclin, et n’aurait plus que 607 membres en 1866, avec un assez grand nombre d’ouvriers et d’employés de la soie, dont des protestants venus d’Ardèche, de Drôme, de Haute-Loire, mais surtout beaucoup de catholiques (de 1844 à 1865, 688 catholiques rejoignent la communauté, contre seulement 183 protestants)33. Elle compte beaucoup d’assistés. Elle fonde en 1844 l’Infirmerie protestante, située rue des Fantasques (jusqu’en 1884)34. Socialement, et par l’origine de ses membres, cette Église est donc assez différente de l’Église réformée, un peu moins bourgeoise, même si nous avons vu qu’il faut relativiser les différences.
- 35 Jean-François Cattet, Georges Fisch, L’Autorité en matière de foi, question débattue devant le trib (...)
25Son prosélytisme fait que les relations sont mauvaises avec les catholiques. Un bon révélateur en est les vives polémiques qui opposent le pasteur Fisch avec les frères Cattet, dont l’un est chanoine, au milieu des années 1840 puis en 1854, avec la parution de plusieurs brochures. Ils sont confondus avec les anglicans, les méthodistes, les « momiers », comme on appelle dans la région les revivalistes radicaux35.
- 36 Alain Briand-Barralon, op. cit. Voir aussi la Notice sur l’église luthérienne de Lyon de 1828 à 190 (...)
- 37 Thibaud Debray, op. cit., p. 41-43, 67-69.
26Cette Église accueille également les luthériens et les anglicans de Lyon, jusqu’à ce qu’ils achètent et aménagent en commun un temple, rue de Pavie, en 1854. Les anglicans ont des chapelains de passage, avant l’installation en 1853 du révérend Ward. Pour les luthériens, le pasteur Hoffet, quoique réformé, prêche en allemand au temple du Change, pendant que des laïcs et des évangélistes venus surtout de Genève animent des réunions rue de l’Arbre Sec. Le premier pasteur luthérien est Georges Mayer, un Wurtembergeois qui passe six mois à Lyon en 1850, puis revient comme pasteur dans l’Église évangélique en mai 1851. Il prêche les dimanches à la Guillotière puis dans le centre-ville, avant d’organiser les cultes rue de Pavie. Soucieux de se rendre indépendant de l’Église évangélique, il parvient à faire rattacher sa communauté en 1858 à l’Administration du Directoire de la Confession d’Augsbourg, à Strasbourg. Il sera en poste jusqu’en 1879. Sous son influence, la communauté s’accroît considérablement, surtout dans les années 1860 : le nombre des baptêmes triple ; les luthériens sont peut-être 3 500 en 1870. Mais ce sont en grande partie des Allemands (à 65% en 1851) ou des Suisses (17% en 1851)36 ; Mayer lui-même a été précepteur du roi du Wurtemberg, il est docteur en théologie honoris causa d’une université allemande. Il comprend cependant qu’il faut un culte en langue française ; il travaille ainsi à l’intégration de cette Église à Lyon, ce qui explique qu’elle ne s’est pas effondrée avec la guerre de 1870-187137.
- 38 Arthur Kleinclausz (dir.), Histoire de Lyon de 1814 à 1914, Lyon, P. Masson, 1952, p. 318.
27Petite minorité à l’échelle d’une très grande ville qui compte plus de 320 000 habitants à la fin de l’Empire, le protestantisme, malgré ses profondes divisions, apparaît vivant. Comme le note l’historien de Lyon Kleinclausz, « dans les milieux d’affaires, des personnalités de premier plan donnèrent au groupe protestant une autorité et une influence sur la vie lyonnaise supérieures à son importance numérique. »38 Oscar Galline, Henry Morin-Pons, Jules Cambefort font partie des Lyonnais les plus célèbres du temps. Mais, à vrai dire, depuis l’échec de la mainmise des réformés sur la ville, dans les années 1560, les protestants lyonnais ont toujours été une petite minorité recrutant surtout dans les élites et d’origine étrangère plus ou moins lointaine. Le xixe siècle, grâce aux articles organiques, lui a permis d’être plus visible et de participer pleinement à la vie économique, sociale et politique. Les protestants ont alors su s’adapter, profitant du dynamisme économique de Lyon et y contribuant largement. Leurs idées plutôt libérales ne les ont pas empêchés de participer aux différents régimes qui se sont succédé dans le siècle. De ce point de vue, le Second Empire ne se singularise pas particulièrement dans l’histoire des protestants de Lyon.
Notes
1 André Encrevé, Protestants français au milieu du xixe siècle : les Réformés de 1848 à 1870, Genève, Labor et Fides, 1986.
2 Thibaud Debray, Les Églises protestantes de Lyon 1830-1870, mémoire de maîtrise de l’Université Lyon 2 (dir. Xavier de Montclos), 1991, p. 35-43.
3 André Bruston, Les protestants lyonnais sous la Restauration, mémoire de maîtrise, Université de Lyon (dir. André Latreille), 1967.
4 Thibaud Debray, op. cit., p. 47-48.
5 Ibid., p. 50-51.
6 Publié dans Les Cahiers de généalogie protestante, n° 39, 3e trim. 1992.
7 Célia Brunner, Les Protestants de Lyon : de la tolérance des années 1780 à la reconnaissance des années 1830, mémoire de maîtrise de l’Université Lyon 3 (dir. Yves Krumenacker), 2003, p. 156.
8 Yves Krumenacker, Des Protestants au siècle des Lumières. Le modèle lyonnais, Paris, H. Champion, 2002, p. 203-204.
9 Alain Briand-Barralon, La Communauté luthérienne de Lyon (1685-2007). D’une église étrangère à une église lyonnaise ouverte aux étrangers, thèse sous la direction d’Yves Krumenacker, Université Lyon 3, 2014.
10 Catherine Pellissier, « Les notables lyonnais au xixe siècle », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français, 1994, p. 379-407.
11 Catherine Pellissier, « Les notables lyonnais… », art. cit., p. 386.
12 Sur cette famille, voir Henry-Auguste Brölemann, Souvenirs et portraits, Lyon, Imprimerie Alf.-Louis Perrin, 1882, et Henry Morin-Pons, Arthur Brölemann, 1826-1904. Esquisse biographique, Lyon, Société des Bibliophiles Lyonnais, 1904.
13 Bernadette Angleraud, Catherine Pellissier, Les Dynasties lyonnaises. Des Morin-Pons aux Mérieux du xixe siècle à nos jours, Paris, Perrin, 2003, p. 93-94.
14 Ibid., p. 92-93.
15 Bernadette Angleraud, Catherine Pellissier, op. cit., p. 33-37 ; Jacques Canton-Debat, Un homme d’affaires lyonnais : Arlès-Dufour (1797-1872), thèse sous la direction d’Yves Lequin, Université Lyon 2, 2000 ; Lucien Jeanmichel, Arlès-Dufour, un Saint-Simonien à Lyon, Lyon, Éditions lyonnaises d’art et d’histoire, 1993.
16 Bernadette Angleraud, Catherine Pellissier, op. cit., p. 37-38.
17 Catherine Pellissier, « Les notables lyonnais… », art. cit., p. 380.
18 Bernadette Angleraud, Catherine Pellissier, op. cit., p. 461.
19 Catherine Pellissier, « Les notables lyonnais… », art. cit., p. 399-402.
20 Henry Morin-Pons, op. cit.
21 Catherine Pellissier, « Les notables lyonnais… », art. cit., p. 395-396.
22 Thibaud Debray, op. cit., p. 55-64. Pour Buisson et Aeschimann, voir aussi leurs notices dans André Encrevé (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Les Protestants, Paris, 1993. Voir aussi les jugements de Cazenove sur les pasteurs dans ses « notes sur la société lyonnaise ».
23 Brochure « Le Temple du Change Lyon », Église réformée Lyon-Ouest Change, s.d.
24 Thibaud Debray, op. cit., p. 70-74.
25 Ibid., p. 78-83.
26 Sur Monod, voir la récente monographie d’Étienne Tissot, Adolphe Monod. Un artisan paradoxal du Réveil protestant français, Lyon, Olivétan, 2018.
27 Thibaud Debray, op. cit., p. 65-66.
28 Ibid., p. 107-111.
29 Historique de la paroisse réformée des Terreaux, s.l., 1992.
30 Du nom du pasteur suisse dissident Lardon († 1834).
31 Du nom du pasteur anglican Darby (1800-1882), fondateur des Assemblées des Frères.
32 Thibaud Debray, op. cit., p. 97-99.
33 Ibid., p. 125.
34 Emmanuel Jaussoin, L’Infirmerie protestante de Lyon, entre tradition et modernité (1935-1970), mémoire de Master 1 d’histoire, Université Lyon 3 (dir. Olivier Faure), 2007 ; Id., « Des réformés au chevet de leurs coreligionnaires : l’Infirmerie protestante de Lyon (1844-1970) », Chrétiens et sociétés [En ligne], 19 | 2012, mis en ligne le 10 juin 2013, consulté le 10 septembre 2018. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/chretienssocietes/3297.
35 Jean-François Cattet, Georges Fisch, L’Autorité en matière de foi, question débattue devant le tribunal du public, Lyon, Denis, 1846 ; [Jean-François Cattet], Les Momiers anglais à Lyon, ou les pièges de la nouvelle hérésie démasqués par une Société d’ouvriers, Lyon, Girard, 1848 ; Jean-François Cattet, La fausseté du protestantisme, Lyon, Perisse, 1854 ; Jean-François Cattet, Le méthodisme à Lyon d’après le Rapport du Pasteur Fisch, Lyon, Girard et Josserand, 1854.
36 Alain Briand-Barralon, op. cit. Voir aussi la Notice sur l’église luthérienne de Lyon de 1828 à 1909, par le pasteur Amsler, à la Société d’Histoire du Protestantisme Français, ms 730.
37 Thibaud Debray, op. cit., p. 41-43, 67-69.
38 Arthur Kleinclausz (dir.), Histoire de Lyon de 1814 à 1914, Lyon, P. Masson, 1952, p. 318.
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Référence électronique
Yves Krumenacker, « Des protestants divisés », Chrétiens et sociétés [En ligne], 25 | 2018, mis en ligne le 09 juin 2022, consulté le 01 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/chretienssocietes/4405 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/chretienssocietes.4405
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