Introduction
Résumés
L’introduction du dossier part d’une réflexion sur l’écart paradoxal entre un objet d’étude, le catholicisme, transnational par définition et une historiographie déployée dans un cadre national. Puis elle parcourt les champs de recherche actuels et propose de nouvelles pistes en privilégiant dans un premier temps les espaces francophones.
Texte intégral
- 1 Jean-Dominique Durand (dir.), Le monde de l’histoire religieuse. Essai d’historiographie, Lyon, Chr (...)
1Chercher à écrire une « histoire transnationale du catholicisme contemporain » peut apparaître au premier abord comme une évidence dans la mesure où l’objet d’étude lui-même présente un caractère « universel » au regard de son étymologie et des fondements de sa croyance. Or, cette évidence n’en est plus une si l’on considère l’historiographie contemporaine du second xxe siècle, du moins celle de l’école historique française qui ne se distingue guère des approches italiennes et allemandes, belges ou helvétiques, à la différence des recherches anglo-saxonnes et nord-américaines, plus ouvertes dans la manière d’envisager un catholicisme détaché des cadres nationaux1.
- 2 Gérard Cholvy et Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire religieuse de la France contemporaine, 3 volum (...)
- 3 Jean-Marie Mayeur et al. (dir.), Histoire du christianisme, tomes 10-14, Paris, Desclée, 1990-2001.
- 4 Étienne Fouilloux, Les catholiques et l’unité chrétienne du xixe au xxe siècle. Itinéraires europée (...)
- 5 Michel Lagrée (dir.), Chocs et ruptures en histoire religieuse. Fin xviiie-xixe siècles, Rennes, PU (...)
- 6 Jean-Dominique Durand, L’Europe de la démocratie chrétienne, Bruxelles, Complexe, 1995.
2En observant le cas français, un premier constat est aujourd’hui presque unanime : c’est l’essoufflement de ce champ de la discipline historique qui avait pourtant connu ses « Trente Glorieuses » entre les années 60 et les années 90 du xxe siècle. Ce temps « béni » a permis une autonomisation de l’histoire religieuse au sein du champ universitaire des sciences historiques et un détachement de l’histoire ecclésiastique ou de l’histoire de l’Église à visée apologétique et annexée à l’enseignement de la théologie. De grandes synthèses en ont résulté : l’Histoire religieuse de la France contemporaine de Gérard Cholvy et Yves-Marie Hilaire, l’Histoire de la France religieuse de Jacques Le Goff et René Rémond2. Quant à l’Histoire du christianisme de Jean-Marie Mayeur et Marc Venard, le projet se voulait d’une autre ampleur, plus ouverte à l’ensemble du monde chrétien par delà les continents3. Il reprenait ici la vitalité d’une histoire œcuménique et missionnaire, chère à Étienne Fouilloux et Claude Prudhomme, dont les recherches rayonnaient déjà à une échelle transnationale4. Depuis la Bretagne, Michel Lagrée et Yvon Tranvouez ont eux aussi cherché à jeter des ponts par de là l’Atlantique5. Quant à la dimension européenne du catholicisme, Jean-Dominique Durand a cherché à la promouvoir à partir de ses études sur la démocratie chrétienne6.
3Hormis ces lieux de traverse, cette historiographie française est en grande partie le fruit d’une génération d’historiens aujourd’hui partis à la retraite et pour certains décédés récemment (Jacques Gadille et Jean-Marie Mayeur en 2013 ; Yves-Marie Hilaire et Marc Venard en 2014 ; Gérard Cholvy en 2017). Aussi brillante soit-elle, elle s’est déployée pour l’essentiel à partir d’un cadre uniquement national. Elle a alors subi de plein fouet la concurrence d’autres champs, largement renouvelés par des approches d’histoire européenne, transnationale, voire globale. Cette mutation majeure qui a traversé l’enseignement supérieur et la recherche depuis les années 2000 n’a guère été suivie dans le champ de l’histoire religieuse, perdant ainsi de nombreux postes dans l’université au profit d’autres secteurs, davantage soucieux de dépasser les cadres nationaux d’analyse. Cela s’est traduit par une baisse du nombre de chercheurs engagés en histoire religieuse contemporaine et un reflux de la production historiographique comme le soulignent les derniers volumes de la décennie 2000 de la Bibliographie annuelle de l’histoire de France.
- 7 Bruno Dumons et Christian Sorrel (dir.), Le catholicisme en chantiers. France (xixe-xxe siècles), R (...)
4Un second constat découle du premier. Il y a nécessité de recourir à une entreprise de rénovation historiographique. Tout d’abord par l’objet lui-même. En effet, les historiens peuvent aujourd’hui considérer le catholicisme comme un objet d’étude à part entière, comme le font les sociologues et les politistes. Il peut donc être étudié pour ce qu’il est, sans forcément être associé à d’autres confessions chrétiennes pour des analyses comparées qui manquent parfois de valeur heuristique et de pertinence. Malgré son centre romain, le catholicisme est une religion dite « universelle » (du moins dans son étymologie grecque) dont l’approche est susceptible d’être décloisonnée des frontières nationales et décentrée de la vieille catholicité européenne. Certes, il est toujours possible d’envisager un renouvellement en recherchant de nouveaux chantiers dans le cadre des sphères nationales7, sans renier et discréditer ce qui fut un apport essentiel au champ de l’histoire religieuse contemporaine.
Nouvelles recherches
- 8 Akira Iriye, « Réflexions sur l’histoire globale et transnationale », Cahiers d’histoire. Revue d’h (...)
- 9 « Religion », in Akrira Iriye and Pierre-Yves Saunier (ed.), The Palgrave Dictionary of Transnation (...)
- 10 « Christianity », ibid, p. 137-139.
- 11 Luc Courtois, Jean-Pierre Delville, Eddy Louchez (éd.), Écrire l’histoire du catholicisme des xixe (...)
- 12 Revue suisse d’histoire religieuse et culturelle, 2011 (« Mission : perspectives transnationales ») (...)
- 13 Denis Pelletier (dir.), « Religions d’Europe », Vingtième Siècle, n° 66, avril-juin 2000.
- 14 Gerd-Rainer Horn et Yvon Tranvouez (dir.), « L’esprit de Vatican II : catholiques de gauche en Euro (...)
5Néanmoins, une approche historiographique réellement différente doit privilégier les circulations et les connexions transnationales. C’est précisément ce qui caractérise l’apport du transnational turn opéré depuis les années 20008. Force est de constater que l’historiographie du catholicisme contemporain ne l’avait guère utilisé au regard des autres religions9. Toutefois, les travaux portant sur les missions et le catholicisme social avaient déjà emprunté cette voie et souligné l’importance des circulations des idées et des personnes à travers les continents pour la diffusion du christianisme10. En Belgique, les centres de Louvain et Louvain-la-Neuve ont été pionniers en la matière, adossés à la vieille Revue d’histoire ecclésiastique qui s’était déjà ouverte depuis longtemps à la dimension internationale de la recherche en histoire religieuse. Les travaux menés autour de Jan De Maeyer, Patrick Pasture et des disciples du chanoine Aubert privilégient désormais des approches plus transnationales du fait catholique11. En Suisse, le centre fribourgeois se distingue par le renouvellement de la Revue suisse d’histoire religieuse et culturelle qui publie depuis plusieurs années des travaux à visée transnationale dont deux numéros spéciaux témoignent12. En France, quelques rares dossiers ont suggéré un décloisonnement de la recherche en histoire religieuse13. Mais le regard change peu à peu. Des catégories d’analyse comme, par exemple, celle des « catholiques de gauche » font désormais l’objet d’une approche transnationale14.
- 15 Archives des sciences sociales des religions, n° 165, janvier-mars 2014 ; Olivier Chatelan (dir.), (...)
- 16 Jean-Philippe Warren (dir.), Les soldats du pape, Québec, Presses de l’Université Laval, 2014 ; Jea (...)
- 17 Robert Frank « Catholicisme et diplomatie pontificale », in Robert Frank (dir.), Pour l’histoire de (...)
- 18 Magali Della Sudda, « L’internationale blanche. La Fédération internationale des ligues féminines c (...)
- 19 Florian Michel, « L’affirmation transnationale de la culture catholique française (années 1920-anné (...)
- 20 Corinne Bonafoux et Matthieu Brejon de Lavergnée (dir.), Autour du fait religieux. Nouvelles recher (...)
- 21 Matthieu Brejon de Lavergnée et Magali Della Sudda (dir.), Genre et christianisme. Plaidoyers pour (...)
- 22 Yvonne Maria Werner (ed.), Christian Masculinity. Men and Religion in Northern Europe in the 19th a (...)
- 23 David Paternotte, Sophie Van der Dussen, Valérie Piette (dir.), Habemus gender ! Déconstruction d’u (...)
- 24 Juliette Masquelier, « “Pour un genre catholique !” Trajectoire de l’association Femmes et Hommes d (...)
6Plus largement, en monde francophone, une réflexion croisée avec l’histoire urbaine aborde « les capitales catholiques » et le monde de « l’expertise »15. Sur cet espace linguistique, l’expérience combattante des zouaves pontificaux et la mémoire qu’elle a engendrée ont permis d’entreprendre, à l’échelle européenne et transatlantique, une histoire commune de cette page d’histoire du catholicisme romain16. L’histoire diplomatique et des relations internationales commence à intégrer la problématique des religions, et notamment celle du catholicisme et du Saint-Siège, dans des réflexions aux enjeux transnationaux17. D’autre part, une nouvelle génération de jeunes chercheurs s’efforce de placer délibérément ses travaux sur le catholicisme contemporain dans un cadre transnational. Certains s’emploient à élargir leur terrain d’enquête à partir des structures catholiques et des organisations internationales, croisant une histoire transnationale du politique mais également de la charité et de la philanthropie18. D’autres privilégient les échanges transatlantiques de la pensée et du savoir, ainsi que les aires culturelles méconnues comme l’Extrême-Orient19. Quant à l’Association française d’histoire religieuse contemporaine (AFHRC), qui vient de fêter ses quarante d’existence, elle cherche aussi délibérément les nouveaux chantiers qui permettraient d’envisager une entreprise de rénovation historiographique. L’une de ses dernières livraisons considère d’ailleurs l’approche transnationale comme une piste prometteuse20. Sur l’usage de la catégorie du « genre », elle a consacré deux de ses journées annuelles (2011 et 201221), mais l’ouverture transnationale demeure davantage le fait de chercheurs belges22. La polémique autour de « l’idéologie du genre » permet alors de susciter une réflexion moins ancrée dans un cadre national23. Des recherches neuves sur ce terrain dépassent désormais les frontières24.
Relectures
- 25 Fernand Boulard et Jean Rémy, Pratique religieuse urbaine et régions culturelles, Paris, Éditions o (...)
- 26 Guillaume Cuchet, « La “crise religieuse des années 1960”. À propos d’un débat dans l’historiograph (...)
- 27 Olivier Chatelan, « Michel Quoist, François Houtard. Deux itinéraires entre sociologie religieuse e (...)
- 28 Guido Alfani, Philippe Castagnetti, Vincent Gourdon (dir.), Baptiser. Pratique sacramentelle, prati (...)
- 29 Fabrice Boudjaaba, Michael Gasperoni, Vincent Gourdon (dir.), Le mariage dans l’Europe méditerranée (...)
- 30 Guillaume Cuchet, « La crise du sacrement de pénitence dans le catholicisme français des années 196 (...)
- 31 Guillaume Cuchet (dir.), Le Purgatoire. Fortune historique et historiographique d’un dogme, Paris, (...)
- 32 Jean-Dominique Durand et Claude Prudhomme, « Introduction », in Le monde du catholicisme, Paris, Ro (...)
7Relire des dossiers plus classiques comme celui de la « pratique religieuse » sous l’angle transnational permettrait également de mieux prendre la mesure d’une histoire quantitative du fait religieux en Europe. Si la carte établie par le chanoine Boulard sur la pratique religieuse de la France rurale en 1947 est devenue l’une des plus célèbres, qu’en est-il d’une carte semblable à l’échelle européenne ? Or, celle-ci existe depuis 1954, largement ignorée, soulignant l’importance de l’assistance à la messe dans l’Europe du nord et l’Espagne septentrionale face au détachement du pourtour méditerranéen25. Comment a-t-elle été fabriquée ? avec quels relais ? quelles équipes ? que mesure-t-on exactement ? Cette approche transnationale de la pratique religieuse, qui semble davantage susciter l’intérêt à partir de la problématique de crise26, croise ici l’histoire de la construction d’un savoir scientifique et pastoral, la sociologie catholique27, mais également l’histoire sociale et culturelle de la pratique des sacrements. Celle du baptême a changé de sens en devenant une fête familiale28. Celle de la confirmation est presque inconnue. Celle du mariage s’est transformée en un sacrement de l’amour au détriment d’une institution de procréation29. Celles de la confession et des rituels funéraires sont également en plein renouvellement autour des recherches de Guillaume Cuchet30. Qu’en est-il de ces mutations dans la pratique de ces sacrements en Europe et sur les autres continents ? Ont-elles suivi une même évolution, une même chronologie ? Par quels circuits et quels canaux se sont-elles diffusées ? Quant aux croyances et aux représentations dogmatiques, une histoire transnationale serait également des plus utiles pour en percevoir les processus d’émergence, d’effacement, voire de disparition, mais aussi de recharge et de réactivation comme avec les notions de paradis, de purgatoire et d’enfer31. L’ensemble de ces relectures possibles décloisonne l’historiographie du catholicisme contemporain de ses frontières nationales. Telle est en particulier l’ambition du dictionnaire historique, coordonné par Jean-Dominique Durand et Claude Prudhomme, dont le titre est déjà évocateur : Le monde du catholicisme. Ici, l’ensemble de la catholicité est pris en compte et la méthode transnationale plus aisée à entreprendre en raison de l’étendue des espaces concernés32. Certaines notices ouvrent d’ailleurs explicitement sur l’usage transnational comme « missionnaire », « organisations internationales », « Saint-Siège » ou « romanité ».
- 33 Pour la traduction française : Hans Urs von Balthasar, Le complexe anti-romain. Essai sur les struc (...)
- 34 Yves Congar, « Romanité et catholicité. Histoire de la conjonction changeante de deux dimensions de (...)
8Cette dernière fait référence à un concept qui renvoie au principe d’unité et de centralité autour de Rome. Davantage usités par les historiens modernistes, notamment autour des travaux de Bruno Neveu et Sylvio De Franceschi, la « romanité » et ses corollaires antiromains ont donné lieu à des débats polémiques sur les relations d’une nation, d’une Église locale ou d’un cercle théologique avec le pouvoir pontifical ou plus particulièrement la Curie. Le théologien suisse Hans Urs von Balthasar évoque un « complexe antiromain » dans le champ ecclésial des années 197033. Il parle ainsi de l’opposition et des résistances à un processus de romanisation de l’Église, fruit d’une politique pontificale globale, à l’échelle de la « catholicité », autre concept à usage problématique privilégiant le principe d’universalité34. La romanité passe par la fabrication d’un clergé dévoué à la cause du pape et les lieux de formation installés dans la Ville éternelle, accueillant des séminaristes du monde entier, en sont la principale armature. La romanité semble avoir remplacé, du moins dans le vocabulaire, l’ultramontanisme du xixe siècle, lui aussi polémique, mais elle recouvre de semblables processus visant à la connexion avec le centre romain par les voies de la théologie, voire de la philosophie, mais aussi de la liturgie, des pèlerinages et même des objets de dévotion.
Un réseau francophone
- 35 Ce réseau fut pensé à Lyon en 2014 autour de Bruno Dumons, Franziska Metzger, Christian Sorrel, Céc (...)
9Dans cette perspective visant à développer des travaux à visée transnationale, s’est constitué un réseau francophone de recherche en histoire transnationale du catholicisme contemporain Transcath, fédéré par des chercheurs de divers pays francophones (Belgique, France, Québec et Suisse35). Celui-ci a été inauguré en mai 2015 à Bruxelles par une rencontre soucieuse de réfléchir à partir de concepts (la romanité, la culture), d’outils d’analyse (le genre, la mémoire), de bilans historiographiques ou de nouveaux chantiers. Quelques-unes des communications présentées (Cécile Vanderpelen-Diagre et Matteo Sanfilippo) sont reprises dans cette livraison de Chrétiens et Sociétés, au sein de laquelle s’ajoutent deux textes sur les circulations entre les Églises européennes et celles d’Amérique latine au xxe siècle (Olivier Chatelan) et la fabrication d’un savoir religieux comme les sciences pastorales à l’échelle transatlantique (Agnès Desmazières). Transcath s’est proposé alors de coordonner plusieurs autres rencontres, en privilégiant à chaque fois une thématique différente, susceptible de mettre l’accent sur les circulations et les connexions transnationales dans l’espace catholique. Rien n’est alors plus transnational que les missions ou les congrès internationaux, abordées successivement à Montréal en 2016 et à Fribourg en 2017.
- 36 Catherine Foisy (dir.), La mission dans tous ses états. Circulations et échanges transnationaux au (...)
- 37 Les contributions de la journée seront publiées dans la Revue suisse d’histoire religieuse et cultu (...)
10En effet, la thématique missionnaire a servi d’entrée à la première rencontre organisée par Catherine Foisy à Montréal. Il s’agissait d’interroger à nouveaux frais ce processus d’inculturation inscrit au cœur même de la foi chrétienne. La mission se prête donc aisément à une analyse transnationale des dynamiques contemporaines du catholicisme romain. À travers différents jeux d’échelle, les problématiques de la coopération interdiocésaine et des enjeux de la globalisation ont été abordées, ainsi que la circulation des idées et des acteurs missionnaires36. Si les continents africains et asiatiques ont été des terrains d’investigation, celui de l’Amérique latine a retenu particulièrement l’attention. La tenue de congrès catholiques internationaux participe également à la constitution d’événements propices à une analyse de type transnational. Ceux-ci favorisent les échanges et les circulations au sein de la catholicité et d’ailleurs. La place de Fribourg en Suisse était ici tout indiquée pour réunir une journée d’études sur cette thématique37.
11Transcath n’est qu’une première étape avant d’envisager un cycle davantage tourné vers les mondes extra-européens, notamment américains (nord et sud), africains et asiatiques. Cette rénovation historiographique d’envergure n’est possible qu’en unissant des forces, qu’elles soient intellectuelles et logistiques, prenant appui sur des structures universitaires respectives. Elle doit aussi respecter un équilibre chronologique entre un xxe siècle favorisant davantage les mobilités et un xixe siècle moins fréquenté, en raison peut-être d’archives moins propices à révéler des processus circulatoires et des réseaux de connexion par-delà les frontières nationales. Le défi est donc ambitieux mais nécessaire pour renouveler nos connaissances sur le catholicisme contemporain et permettre à l’histoire du fait religieux de trouver un nouvel élan de légitimité au sein de la discipline historique.
Notes
1 Jean-Dominique Durand (dir.), Le monde de l’histoire religieuse. Essai d’historiographie, Lyon, Chrétiens et Sociétés, Documents et Mémoires, n° 16, 2012.
2 Gérard Cholvy et Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire religieuse de la France contemporaine, 3 volumes, Toulouse, Privat, 1985-1988 ; Jacques Le Goff et René Rémond (dir.), Histoire de la France religieuse, tomes 2-4, Paris, Seuil, 1988-1992.
3 Jean-Marie Mayeur et al. (dir.), Histoire du christianisme, tomes 10-14, Paris, Desclée, 1990-2001.
4 Étienne Fouilloux, Les catholiques et l’unité chrétienne du xixe au xxe siècle. Itinéraires européens d’expression française, Paris, Le Centurion, 1982 ; Claude Prudhomme, Stratégie missionnaire du Saint-Siège sous Léon XIII (1878-1903). Centralisation romaine et défis culturels, Rome, EFR, 1994.
5 Michel Lagrée (dir.), Chocs et ruptures en histoire religieuse. Fin xviiie-xixe siècles, Rennes, PUR, 1998 ; Yvon Tranvouez (dir.), La décomposition des chrétientés occidentales (1950-2010), Brest, CRBC, 2013.
6 Jean-Dominique Durand, L’Europe de la démocratie chrétienne, Bruxelles, Complexe, 1995.
7 Bruno Dumons et Christian Sorrel (dir.), Le catholicisme en chantiers. France (xixe-xxe siècles), Rennes, PUR, 2013.
8 Akira Iriye, « Réflexions sur l’histoire globale et transnationale », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, n° 121, 2013, p. 89-106 ; Pierre-Yves Saunier, Transnational History, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2013 ; Marie Scot, « Transnational », in Claude Gauvard et Jean-François Sirinelli (dir.), Dictionnaire de l’historien, Paris, PUF, 2015, p. 710-713.
9 « Religion », in Akrira Iriye and Pierre-Yves Saunier (ed.), The Palgrave Dictionary of Transnational History, Basingstoke, Palgrave MacMillan, 2009, p. 893-898.
10 « Christianity », ibid, p. 137-139.
11 Luc Courtois, Jean-Pierre Delville, Eddy Louchez (éd.), Écrire l’histoire du catholicisme des xixe et xxe siècles. Bilan, tendances récentes et perspectives (1975-2005). Hommage au professeur Roger Aubert à l’occasion de ses 90 ans, Louvain-la-Neuve, Arca, 2005 ; Leo Kenis, Jaak Billiet, Patrick Pasture (ed.), The Transformation of the Christian Churches in Western Europe (1945-2000) – La transformation des Églises chrétiennes en Europe occidentale, Leuven, Leuven University Press, 2010 ; Jan de Maeyer, Urs Altermatt, Franziska Metzger (ed.), Religious Institutes and Catholic Culture in 19th and 20th Century Europe, Leuven, Leuven University Press, 2014.
12 Revue suisse d’histoire religieuse et culturelle, 2011 (« Mission : perspectives transnationales ») et 2013 (« Histoire religieuse transnationale »).
13 Denis Pelletier (dir.), « Religions d’Europe », Vingtième Siècle, n° 66, avril-juin 2000.
14 Gerd-Rainer Horn et Yvon Tranvouez (dir.), « L’esprit de Vatican II : catholiques de gauche en Europe occidentale dans les années 68 », Histoire@Politique, n° 30, 2016/3.
15 Archives des sciences sociales des religions, n° 165, janvier-mars 2014 ; Olivier Chatelan (dir.), « L’expertise urbaine dans le monde catholique francophone au xxe siècle », Chrétiens et Sociétés, n° 21, 2014.
16 Jean-Philippe Warren (dir.), Les soldats du pape, Québec, Presses de l’Université Laval, 2014 ; Jean-Philippe Warren et Bruno Dumons (dir.), Les zouaves pontificaux en France, en Belgique et au Québec, Bruxelles, Peter Lang, 2015.
17 Robert Frank « Catholicisme et diplomatie pontificale », in Robert Frank (dir.), Pour l’histoire des relations internationales, Paris, PUF, 2012, p. 409-415 ; Laurence Badel, « Religion, culture et diplomatie en France (1900-1950) », in Gilles Ferragu et Florian Michel (dir.), Diplomatie et religion. Au cœur de l’action culturelle de la France au xxe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2016, p. 255-264.
18 Magali Della Sudda, « L’internationale blanche. La Fédération internationale des ligues féminines catholiques », in Jean-Paul Zuniga (dir.), « Pratiques du transnational. Preuves, terrains, limites », Bibliothèque du CRH, n° 1, 2011, p. 79-99 ; Magali Della Sudda, « Réseaux catholiques féminins. Une perspective de genre sur une mobilisation transnationale », Genre & Histoire, n° 12-13, printemps-automne 2013 (en ligne) ; Matthieu Brejon de Lavergnée (dir.), Des Filles de la Charité aux Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Quatre siècles de cornettes (xviie-xxe siècles), Paris, Honoré Champion, 2016.
19 Florian Michel, « L’affirmation transnationale de la culture catholique française (années 1920-années 1960) », Revue historique, n° 679, 2016/3, p. 605-628 ; Florian Michel, Culture, religion et relations internationales dans l’espace atlantique au xxe siècle, dossier d’habilitation à diriger des recherches, Université Paris I, 2016 ; Pierre-Emmanuel Roux, La croix, la baleine et le canon. La France face à la Corée au milieu du xixe siècle, Paris, Cerf, 2012.
20 Corinne Bonafoux et Matthieu Brejon de Lavergnée (dir.), Autour du fait religieux. Nouvelles recherches en histoire contemporaine, Paris, Beauchesne, 2013.
21 Matthieu Brejon de Lavergnée et Magali Della Sudda (dir.), Genre et christianisme. Plaidoyers pour une histoire croisée, Paris, Beauchesne, 2015.
22 Yvonne Maria Werner (ed.), Christian Masculinity. Men and Religion in Northern Europe in the 19th and 20th centuries, Leuven, Leuven University Press, 2011 ; Patrick Pasture, Jan Art, Thomas Buerman (ed.), Gender and Christianity in Modern Europe, Leuven, Leuven University Press, 2012 ; Tine Van Osselaer and Patrick Pasture (ed.), Religion, Family and Domesticity in the 19th and 20th Centuries, Leuven, Leuven University Press, 2014.
23 David Paternotte, Sophie Van der Dussen, Valérie Piette (dir.), Habemus gender ! Déconstruction d’une riposte religieuse, Bruxelles, Éditions de l’Université, 2015.
24 Juliette Masquelier, « “Pour un genre catholique !” Trajectoire de l’association Femmes et Hommes dans l’Église (1970-2000) », ibid, p. 43-58.
25 Fernand Boulard et Jean Rémy, Pratique religieuse urbaine et régions culturelles, Paris, Éditions ouvrières, 1954.
26 Guillaume Cuchet, « La “crise religieuse des années 1960”. À propos d’un débat dans l’historiographie britannique », Revue Historique, n° 679, 2016/3, p. 629-644.
27 Olivier Chatelan, « Michel Quoist, François Houtard. Deux itinéraires entre sociologie religieuse et Amérique latine (années 1950-1960) », Revue d’histoire ecclésiastique, janvier-juin 2017, p. 215-238 ; Olivier Chatelan (dir.), « La sociologie catholique aux xixe et xxe siècles », Archives de sciences sociales des religions (sous presse).
28 Guido Alfani, Philippe Castagnetti, Vincent Gourdon (dir.), Baptiser. Pratique sacramentelle, pratique sociale (xvie - xxe siècles), Saint-Étienne, PUSE, 2009.
29 Fabrice Boudjaaba, Michael Gasperoni, Vincent Gourdon (dir.), Le mariage dans l’Europe méditerranéenne de la fin du Moyen Âge à nos jours (colloque, Athènes, 21 et 22 septembre 2017, à paraître).
30 Guillaume Cuchet, « La crise du sacrement de pénitence dans le catholicisme français des années 1960-1970 », Revue de l’histoire des religions, t. 232/3, juillet-septembre 2015, p. 397-428 ; Guillaume Cuchet, « Un possible tournant anthropologique ? », La Maison-Dieu, n° 281, 2015, p. 17-33.
31 Guillaume Cuchet (dir.), Le Purgatoire. Fortune historique et historiographique d’un dogme, Paris, EHESS, 2012.
32 Jean-Dominique Durand et Claude Prudhomme, « Introduction », in Le monde du catholicisme, Paris, Robert Laffont, 2017, p. V-XXVI.
33 Pour la traduction française : Hans Urs von Balthasar, Le complexe anti-romain. Essai sur les structures ecclésiales, Montréal, Médiaspaul, 1976.
34 Yves Congar, « Romanité et catholicité. Histoire de la conjonction changeante de deux dimensions de l’Église », Revue des sciences philosophiques et théologiques, LXXI/1, 1987, p. 161-190.
35 Ce réseau fut pensé à Lyon en 2014 autour de Bruno Dumons, Franziska Metzger, Christian Sorrel, Cécile Vanderpelen-Diagre et Jean-Philippe Warren.
36 Catherine Foisy (dir.), La mission dans tous ses états. Circulations et échanges transnationaux au xxe siècle, Paris, Karthala (à paraître) ; Catherine Foisy (éd.), numéro spécial, Social Science and Missions (à paraître).
37 Les contributions de la journée seront publiées dans la Revue suisse d’histoire religieuse et culturelle en 2018.
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Référence papier
Bruno Dumons et Christian Sorrel, « Introduction », Chrétiens et sociétés, 24 | 2017, 99-107.
Référence électronique
Bruno Dumons et Christian Sorrel, « Introduction », Chrétiens et sociétés [En ligne], 24 | 2017, mis en ligne le 14 mai 2018, consulté le 16 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/chretienssocietes/4304 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/chretienssocietes.4304
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