Les Protestants normands de l’édit de Nantes à sa révocation. Réflexions sur l’identité réformée au XVIIe siècle, dossier coordonné par Luc Daireaux, Cahiers Léopold Delisle, Société parisienne d’histoire et d’archéologie normandes, t. LII, 2003, fasc. 1-2, 100 p.
Texte intégral
1Ce dossier nous donne l’occasion de saluer la qualité des travaux publiés dans les Cahiers Léopold Delisle, dont l’apport à l’histoire normande est irremplaçable. Dans le t. LI (2002), Luc Daireaux éditait de manière remarquable les actes du synode (protestant) provincial de Quevilly de septembre 1682. Dans ce numéro plusieurs documents sont présentés et publiés : des extraits des procès-verbaux des ordonnances des commissaires exécuteurs de l’édit (1600) montrent comment l’état impose des compromis qui doivent garantir la coexistence confessionnelle ; c’est un utile contrepoint au dossier sur le Dauphiné publié en 1987 par Élisabeth Rabut (Le Roi, l’église et le Temple, Grenoble, la Pensée sauvage). Quelques pages, avec des documents iconographiques, présentent le temple de Caen au XVIIe siècle, situé à l’extérieur de la ville. Le colloque de Rouen de 1659 est édité avec soin ; les questions financières semblent particulièrement importantes. La publication, par D. Bouchard, d’une sélection de lettres entre deux protestantes d’Alençon, Marie et Marguerite Couppard, réfugiées en Angleterre en 1669, et leur famille restée en France, permet d’évoquer de manière particulièrement vivante les difficultés de l’installation à l’étranger, le maintien des liens avec la France et de nombreux détails de la vie du Refuge ; elle rappelle que celui-ci ne débute pas à la Révocation mais que, dès les premières mesures prises par Louis XIV contre les protestants, certains d’entre eux choisissent l’exil. Le réfugié normand le plus connu, mais qui part après la Révocation, est sans doute Dumont de Bostaquet, en raison des mémoires qu’il a laissés. A. Stelegowska les analyse du point de vue de l’autobiographie. On voit en particulier comment ce protestant assez tiède, plutôt bon vivant, devient sous l’effet de la persécution un huguenot fervent.
2Au total, ce numéro des Cahiers Léopold Delisle apporte des informations intéressantes non seulement pour les historiens de la Normandie, mais aussi pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du protestantisme.
Pour citer cet article
Référence électronique
Yves Krumenacker, « Les Protestants normands de l’édit de Nantes à sa révocation. Réflexions sur l’identité réformée au XVIIe siècle, dossier coordonné par Luc Daireaux, Cahiers Léopold Delisle, Société parisienne d’histoire et d’archéologie normandes, t. LII, 2003, fasc. 1-2, 100 p. », Chrétiens et sociétés [En ligne], 13 | 2006, mis en ligne le 15 septembre 2009, consulté le 16 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/chretienssocietes/2061 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/chretienssocietes.2061
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