Au xviiie siècle, des genres artistiques comme le portrait profane ou même la sculpture viennent à peine d’apparaître en Russie. Depuis Pierre le Grand, l’utilité de telles armes pour légitimer et symboliser le pouvoir est connue. S’appuyant sur les modèles d’absolutisme comme ceux déjà déployés par Louis XIV, d’habiles praticiens sont recrutés à grands frais dans les principaux foyers artistiques européens – Paris, Rome et Berlin – afin de répondre à une demande croissante de spécialistes à Saint-Pétersbourg. Dans cette ville, une grande partie des artistes étrangers n’éprouve pas la nécessité d’apprendre le russe. Pour le sculpteur Étienne‑Maurice Falconet, cela serait à cause du « peu de besoin » qu’il a « de vivre avec les Russes ». Cependant, il séjourne en Russie douze ans durant afin d’exécuter sa statue équestre de Pierre le Grand et, bien qu’il soit directement sous les ordres de Betskij et de Catherine II, deux francophones, il est amené à interagir avec la population de S...
L’apprentissage et la maîtrise des langues étrangères chez les artistes en Russie au xviiie siècle
Résumés
Au xviiie siècle, les écoles d’art en Russie étaient confrontées à un problème de communication entre les professeurs, souvent étrangers, et leurs élèves russes. Cette problématique était commune à la formation des jeunes Russes dans diverses disciplines, y compris les sciences et les écoles militaires. Afin de remédier à cette situation, les académies ont mis en place des cours de langues étrangères pour leurs étudiants. Ces cours ont acquis une place centrale dans le parcours du futur artiste qui devait les pratiquer presque autant que le dessin, qui était la base, voire le seul cours de certaines académies en Occident. Au-delà d’être simplement des langues étrangères, elles sont devenues les langues dans lesquelles les arts étaient enseignés en Russie. L’émergence de la francophonie en Russie au milieu du siècle impacte évidemment l’apprentissage des langues, même si d’autres langues sont proposées aux étudiants chacune pour des raisons différentes – l’allemand dans le cadre de l’Académie des sciences, et l’italien pour les pensionnaires qui séjourneraient à Rome. Ainsi, à première vue, le choix des langues enseignées – allemand, français, italien – semblait être déterminé par les origines des professeurs, mais il répondait surtout aux orientations culturelles souhaitées par les classes dominantes.
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Référence papier
Hugo Tardy, « L’apprentissage et la maîtrise des langues étrangères chez les artistes en Russie au xviiie siècle », Cahiers d’histoire russe, est-européenne, caucasienne et centrasiatique, 65/2 | 2024, 453-476.
Référence électronique
Hugo Tardy, « L’apprentissage et la maîtrise des langues étrangères chez les artistes en Russie au xviiie siècle », Cahiers d’histoire russe, est-européenne, caucasienne et centrasiatique [En ligne], 65/2 | 2024, mis en ligne le 02 janvier 2027, consulté le 02 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/chreecc/14713 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/123lg
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