To fully comprehend the rise of French as a “professional” language within European diplomacy in the century following the Peace of Westphalia, a comprehensive examination of diplomatic communications, both external and internal, is necessary. The essay explores the role of French in internal diplomatic correspondence, a topic far less studied than the language’s role in external exchanges. By comparing sources from Russian and Swedish archives, dating roughly from the time frame between the 1720s and the 1740s, we highlight the various reasons why French was used alongside the domestic languages: on the one hand, for a range of pragmatic reasons connected to the francophone working milieus of diplomats; on the other, there was a need for an informal language choice enabling diplomats to code-switch between Russian/Swedish and French. In the latter case, French was used to distinguish different contents or different levels of formality. This internal use of French, we argue, should be distinguished from the use of French in external diplomatic correspondence, where it was progressively becoming a standard medium of diplomatic communication, replacing, not complementing, other languages.
Pour comprendre pleinement l’ascension du français en tant que langue « professionnelle » dans la diplomatie européenne au cours du siècle qui suivit la paix de Westphalie, il est nécessaire d’analyser en détail les communications diplomatiques, externes comme internes. L’article explore le rôle du français dans la correspondance diplomatique interne, un sujet beaucoup moins étudié que le rôle de cette langue dans les échanges externes. La comparaison des sources provenant des archives russes et suédoises et datant approximativement des années 1720‑1740 permet de montrer pourquoi on utilisait le français en parallèle des langues nationales : d’une part, pour des raisons pragmatiques en lien avec le contexte de travail francophone des diplomates, d’autre part, en tant que choix de langue informel permettant aux diplomates de passer de manière fluide du russe ou du suédois au français. Dans ce dernier cas, on se servait du français pour distinguer différents contenus ou différents niveaux de formalité. Il convient de distinguer cette utilisation interne du français de son utilisation dans la correspondance diplomatique externe, dans laquelle il devenait progressivement un moyen courant de communication diplomatique, remplaçant, plutôt que complétant, d’autres langues.