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1Dans le cadre des séminaires du C.H.E.R. portant sur l’hybridisme, dont l’un des axes de réflexion concerne le corps grotesque et monstrueux, nous avons souhaité nous intéresser plus amplement aux représentations du corps dans la littérature latino-américaine récente (vingt dernières années).

2Comment les auteurs actuels expriment-ils ce corps que l’on a sans le détenir comme une chose, ce corps que l’on est sans se réduire à lui, dans des rapports complexes de possession et d’identité ainsi que de pouvoir ? Ce corps avec lequel s’établit une relation qui conditionne – et est conditionnée par – le rapport à soi, à l’autre, au groupe, et par lequel « être-à-soi » autant qu’être-au-monde : non pas récepteur passif mais médiateur entre l’intimité du moi et ce monde avec lequel il interagit, pouvant le transformer et être transformé par lui. Le corps est perçu différemment selon le système social dans lequel il s’intègre. Il ressortit à la culture dont les valeurs vont modeler certaines représentations symboliques.

3Dès lors, le corps littéraire s’avère tributaire, ne serait-ce qu’en partie, d’une société et d’une Histoire à l’origine de constructions fantasmatiques propres. En Amérique latine, on ne saurait faire abstraction de l’Histoire de la dépossession ressentie comme un viol, non moins que de la dictature et des guerres civiles associées aux corps torturés et mutilés, sans omettre la riposte révolutionnaire qui supposa pour la femme la reconquête du corps, assumé et célébré, comme on reprendrait possession d’un territoire. À cet égard, le corps humain peut métaphoriser un au-delà de lui : le corps géographique, le corps de la nation, meurtri bien souvent par le destin du mépris et de la violence. Dans les années 1980, un courant d’auteurs irrévérences dit son désenchantement en recourant volontiers à la satire, allant jusqu’à désacraliser les prétendus héros de l’Histoire et les mythes nationaux : corps moqués, ridiculisés, animalisés…

4Autant d’aspects à ne pas négliger à l’instant d’interroger la présence et le rôle du corps dans la littérature latino-américaine des dernières années, à plus forte raison si l’on considère que la corporéité est le vecteur des symboles dont use une société mais aussi l’écrivain pour dire ses angoisses et ses désirs, un écrivain qui peut donc « faire corps » avec les siens et avec sa terre, le roman ouvrant alors sur une sorte de psyché collective. Comment les auteurs latino-américains disent-ils le corps, ou que signifie-t-il ? Quelles représentations pour quelle appréhension et quel message ?

5Dans une première rubrique, qui regroupe trois articles et que nous avons intitulée « Approche sociologique et problématique du genre », la sociologue Christine Détrez montre que les sciences humaines et les arts peuvent légitimement parler du corps, que leur discours a une vérité complémentaire à apporter. Le corps qui varie selon les sociétés, l’histoire, la géographie, la classe sociale, l’identité sexuelle, le métier, permet de penser l’articulation entre l’individu et la société, entre nature et culture. Ce corps socialisé, modelé selon la place occupée sur l’échiquier social, peut devenir jeu et enjeu de pouvoirs, de dominations concrètes et symboliques. Dans le domaine de la littérature, nul hasard si l’apparition des femmes est associée à une revendication des corps. L’écriture du corps correspond à une libération de la parole féminine. Les œuvres de fiction peuvent ainsi être considérées comme un lieu de démarquage par rapport aux représentations dominantes, agissant sur elles et les façonnant. En ce sens, l’écriture de l’intime peut constituer un acte éminemment politique, qui concerne donc la cité au sens le plus plein du terme.

6Nicolas Balutet, dans son étude de trois romans caribéens, s’intéresse aux figures du travesti et du transsexuel : l’identité de genre de ce dernier, son « sexe psychologique », est en opposition radicale avec son sexe anatomique, d’où l’opération : la transsexualité est normative puisqu’elle remet en ordre et en équilibre l’être humain. Le travesti, quant à lui, transcende les limites du genre : si le transsexuel désire de réparer une erreur de fabrication, le travesti met à nu le caractère construit des normes sexuelles élargissant ainsi la sphère des êtres sexuels légitimes.

7Henri Billard, dans son analyse de Loco afán. Crónicas de sidario de Pedro Lemebel, rappelle d’abord que les chroniques et interventions de ce dernier se référant au sida, à l’hypocrisie masculine, à la dictature de Pinochet et aux contradictions de la classe politique chilienne, ont fait de lui une voix dissonante dans le « nouveau » Chili. Il s’oppose à l’historiographie traditionnelle au moyen d’un certain regard sur le corps subversif de la folle qu’il « politise », notamment la folle malade du sida. Mis en parallèle avec la négociation secrète entre la dictature et le nouveau pouvoir, le corps de la folle, chez Lemebel, apparaît comme un écho de la réalité chilienne post-dictature : une illusion, une promesse non tenue.

8Le corps est déjà apparu, dans le premier volet, comme un moyen de résistance face au pouvoir, aspect majeur pour qui entreprend d’étudier le corps, et dont traitent les quatre travaux de la seconde partie « Corps et dénonciation du pouvoir ». Elles révèlent que la façon d’assumer son corps ainsi que l’écriture du corps peuvent constituer une réaction contre le pouvoir dictatorial.

9Armando Valdés-Zamora se propose de montrer comment le corps puissamment sexualisé et excessif dans l’autobiographie de Reinaldo Arenas Antes que anochezca, est également politisé, expression d’un désir de liberté et donc d’une rupture face au pouvoir qui entend le soumettre. Les choix corporels peuvent en effet représenter une forme de rébellion, et chez Arenas une manière d’échapper à la loi par le biais de ce corps devenant précisément le corps du délit. Cette transgression permettrait de sauver le corps écrit cubain des codes du totalitarisme.

10Félix Ernesto Chávez qui étudie la poésie cubaine contemporaine, nous parle d’un corps marqué par le contexte politique, historique et culturel du processus révolutionnaire. La destruction physique du pays trouve un écho dans la désintégration du sujet poétique : le corps apparaît comme représentation du destin de la nation, témoin du devenir national. Mais ce corps s’avère également l’unique possession de l’individu, le territoire de la réalisation personnelle, espace de soumission autant que de réaction contre le pouvoir, et donc de liberté.

11María Victoria Utrera Torremocha, qui commente Mundar de Juan Gelman, explique comment l’image fragmentée du corps renvoie à la dictature, la décomposition dénonçant l’identité brisée – individuelle et sociale – la déshumanisation. Quand on écrit après l’horreur, l’écriture corporelle ne peut que recourir à un langage blessé. Il n’y a pas de séparation entre poésie et corps parce qu’il n’y a pas de séparation pour le poète entre réalité spirituelle et matérielle : le concept unitaire cuerpalma abolit l’antithèse traditionnelle entre corps et âme que la douleur réunit.

12Maria Grazia Spiga Bannura, dans son étude sur Tejas verdes. Diario de un campo de concentración chileno d’Hernán Valdés qui y fut prisonnier un mois en 1974, montre que le corps est au centre d’un enjeu politique essentiel opposant domination et résistance, oubli et mémoire. Les mauvais traitements infligés au corps par les tortionnaires pour mieux affirmer leur pouvoir absolu, reflètent les tourments subis par la nation entière que le coup d’État déposséda brutalement de son passé : le corps brutalisé devient texte-preuve des souffrances du pays. Mais le corps torturé du survivant se dresse aussi en mémoire de la barbarie car écrire le corps est condition de la liberté et devient donc un acte politique.

13Cette dénonciation du pouvoir, ce corps de la patrie, on ne manquera pas de les retrouver dans les quatre articles de la troisième section : « Corps grotesques ou dégradés, et corps de la nation ». Ainsi Nathalie Besse estime-t-elle que dans les derniers romans du Nicaraguayen Sergio Ramírez, les corps des personnages, grotesques, monstrueux, mutilés, signifient un au-delà d’eux-mêmes, leur patrie, et disent implicitement l’Histoire de la nation : du corps démythifié et amputé à la mort des mythes nationaux, ou du corps souillé à la malédiction de la corruption. Comme pour mieux exprimer les illusions perdues de l’auteur.

14Rémi Astruc, dans son étude sur L’Automne du patriarche de Gabriel García Márquez, s’intéresse au « corps-pouvoir » du patriarche qui ressortit au grotesque et à la monstruosité, avec le gigantisme et le débordement dénonçant la nature envahissante du pouvoir. Comment le dictateur déchu peut-il s’opposer à la décomposition qui nie le pouvoir ? Comment rester ? Grotesque dans ses efforts pathétiques pour s’opposer au temps et à la mort, pour s’imposer comme un corps immuable, garder le pouvoir, un pouvoir associé en lui-même à un corps en putréfaction, il témoigne finalement de la fiction du pouvoir.

15Thomas Barège, dans son analyse de El Desbarrancadero de Fernando Vallejo, réfléchit également sur le traitement du corps pris dans sa faiblesse, son délitement, sinon son pourrissement : le corps malade (et politisé puisque pouvant symboliser vraisemblablement la Colombie, pays « malade » – de la mort et des assassins –). C’est un corps faillible et mécanisé qui nous est présenté, celui de l’homme-machine. Le corps physique étant soumis à la gravité, il est fait pour chuter dans le précipice de la mort. C’est l’être-pour-la-mort d’Heidegger. Aussi bien peut-on envisager ce roman comme étant au carrefour de la science moderne et de la philosophie.

16Dorin Stefanescu, commentant Las cuatro fugas de Manuel de Jesús Díaz, considère que chaque fuite représente un refuge au-delà d’un corps exilé qui gêne en tant que « chose », impossible à posséder. Le corps du protagoniste ne lui appartient plus puisqu’il ne le pense plus ; l’intimité avec sa propre chair n’est pas pensable, le corps est devenu étranger. Mais il va se recréer dans les métamorphoses, et ce corps libre de se sentir et d’être senti, ou de toucher l’ineffable, c’est déjà le corps immortel.

17La quatrième rubrique concernant « Corps et société », et montrant à nouveau des corps « excessifs » ou hyperboliques dans le prolongement des études précédentes, est constituée de trois articles. Celui de Maguy Blancofombona portant sur El amor y otros demonios de Gabriel García Márquez s’intéresse, entre autres aspects, à l’image grotesque des représentants du pouvoir religieux et social – dont le corps est associé à la mollesse et à la chute – et aux corps féminins prétendus coupables mais plus forts en définitive.

18Geneviève Orssaud analyse Las aventuras del Sr. Maíz de l’Argentin Cucurto qui dépeint un corps monnayable dans le monde capitaliste dont ce roman offre une vision satirique. Mais outre la fonction ouvrière du corps, apparaît la jouissance avec le phallus de Cucurto recouvert d’or et sacralisé, tel un attribut du pouvoir permettant de critiquer ce même capitalisme.

19Gersende Camenen, dans son étude sur l’œuvre de Bellatin, montre elle aussi qu’au travers de corps « anormaux », peut affleurer une réflexion sur la société. Mais elle aborde également le lien fort qui se tisse entre corps physique et corps textuel, aspect que développent les travaux de la section suivante.

20Ce cinquième volet composé de quatre articles, intitulé « Corps et texte, corps du texte », commence par l’étude d’Elsa Rischmann portant sur l’œuvre d’Eliseo Alberto qui offre une vision charnelle de la vie et de la littérature, et confond texte et corps. Mais si nous sommes tous des livres, le livre lui-même est également appréhendé comme patrie, comme le territoire émotionnel de l’exilé qui y retrouve ou y recrée son pays.

21Cécile Jouannaux met en lumière dans Un ojo llamado cacería de la Chilienne Marcela Saldaño, une corporification du langage. Le sang s’avère la preuve et le résultat de l’engagement total de cette femme pour la poésie dont l’écriture répond à une nécessité biologique. Unissant les contraires et allant au-delà de tous les paradoxes apparents concernant le corps, elle entreprend un travail de décomposition-recomposition des éléments du mythe et de la légende.

22Marie-Caroline Leroux considère Son vacas, somos puercos de Carmen Boullosa, comme une œuvre dont la corporéité est un élément matriciel. Elle étudie l’association féconde entre texte et corps, s’intéressant à la mutation de la voix narrative en objet-livre. Le verbe se fait chair dans le livre ; l’acte de lecture devient un corps à corps puissamment érotisé, ces ébats du lecteur, du texte et de l’auteur mettant en scène la chimère d’une symbiose absolue, dans laquelle se jeter à corps perdu.

23Marta Waldegaray, dans son article sur Canon de alcoba de l’Argentine Tununa Mercado, nous parle d’un corps comme origine et fin du langage. Ce sont des textes qui évoquent le plaisir charnel à partir du délice verbal. Ces corps en quelque sorte lieu de l’exil du moi ou de son évanescence, représentent également une métonymie du transfert de sens opérés entre la sensualité corporelle et l’hédonisme littéraire. Ces récits narrent l’intensité de l’expérience corporelle ; ce sont des corps capturés en état de désir. Et en ce sens ouverts à l’autre…

24Les quatre études de la sixième et dernière partie portent précisément sur cet aspect d’ouverture et d’expansion : de l’être-à-soi vers l’être-au-monde, pourrions-nous dire. Aussi l’avons-nous intitulée : « Intimité-extimité, corps et nature, corps et cosmos ».

25Dominique Casimiro aborde amplement ce corps-cosmos dans Las palabras del cuerpo de la Paraguayenne Lourdes Espínola qui appartient à tout un courant d’écriture poétique féminine transgresseur par le biais duquel le corps féminin se libère. Il expose comment la voix poématique est incarnée dans la lettre même des mots : car il s’agit d’une poésie de l’incarnation, qui fait du corps de la voix poétique le médiateur de notre relation avec le monde et l’autre. Ce corps espinolien, carrefour où se rencontrent le moi, l’extérieur et les mots, est fait de la même chair que le monde. Intériorité ouverte sur le cosmos, il devient corps-cosmos.

26Luis Fernando Jara qui étudie l’œuvre poétique du Péruvien José Watanabe pour lequel « La primera patria es el cuerpo […]. Yo soy ciudadano de mi cuerpo », montre comment le poète considère le corps comme une entité de la nature. Le « je » poétique révèle la volonté de transcender la corporéité, de ne faire qu’un avec la nature. Ce désir de communion contient l’espoir d’une résurrection, le corps étant une expérience quotidienne autant que le lieu d’une possible transcendance.

27Ludovic Heyraud, qui propose une lecture écocritique – rapport entre la littérature et l’environnement naturel – de Manoel de Barros, le poète vivant le plus lu au Brésil, analyse la relation existant entre l’homme et le Pantanal qui relève du corps à corps érotique avec la nature. Le poète corporise, sexualise, dote de désirs l’ensemble de la nature. Le corps possédant un pouvoir de transformation, il se métamorphose dans ces poèmes, éventuellement en chose mais cette « chosification » n’est pas ici la réification, signe d’assujettissement et d’humiliation : elle a au contraire pour effet une libération qui donne naissance à l’expression poétique. Entrer en interactions avec une nature elle-même corporisée, s’y unir, la féconder, tout cela répond sans doute aux besoins de l’individu de s’oublier, de se fondre dans son environnement, libéré de toute psychologie et de tout sentiment, pour simplement sentir et pleinement être.

28Ana Maria Clark Peres étudie le corps chez Chico Buarque à partir d’un terme emprunté à Lacan : l’extimité, cette « extériorité intime » – à ne pas confondre avec une extériorité qui s’opposerait à une intériorité. Chico Buarque incorpore la voix de la femme, il prête son corps pour exprimer la parole féminine. Cette voix de femme passe du « dehors » au « dedans », se trouve dedans et dehors simultanément. Cette ambiguïté apparaît également dans le roman de Chico Buarque : Budapest.

29En nous interrogeant sur un sujet si vaste, et s’agissant d’une littérature si riche, nous n’avions naturellement pas d’autre ambition que de dégager des pistes d’analyse ; de fait, des lignes de force ont émergé, qui ouvrent nombre de possibilités, de champs à explorer. J’ai d’ailleurs à cœur de remercier ceux qui, par la qualité de leurs études, ont contribué avec bonheur à cette réflexion commune.

30Le corps ressortissant à l’être et à l’identité puisque l’existence est corporelle et que le corps s’avère un facteur d’individuation, nous avons vu que par le corps, on est et, pour parler comme Nietzsche, on devient ce que l’on est. Si bien que par le corps, on est contraint et on résiste, on est soumis et on s’affranchit, on est nié et on s’affirme, par exemple face à la coercition des normes sociales ou face au pouvoir, parfois extrême.

31Aussi bien, le corps apparaît-il en lui-même comme un enjeu de pouvoirs, concrets et symboliques, mais également comme un espace de liberté. Les représentations du corps pouvant être conditionnées par le contexte sociohistorique ou socioculturel, nous avons évoqué un corps politisé et parfois un corps-nation, montrant tous deux que l’écriture du corps peut être un acte politique. De rébellion, de dénonciation, de mémoire. Et en ce sens un acte libérateur. Si l’écriture de la dictature requiert un langage blessé, si le récit de corps torturés appelle un texte fragmenté, cette écriture de l’insoutenable est une condition de la liberté après la barbarie, un moyen de survivre et sans doute de rester un homme face à la déshumanisation. Que la dénonciation de maux politiques ou sociaux (tels que le pouvoir religieux ou le capitalisme…) ou encore existentiels (la fatalité de la mort), dépeigne des corps abîmés ou qu’elle recoure à l’humour (grotesque, satirique, hyperbolique), elle s’intéresse au corps pour dire le malaise ou l’horreur. Le corps se donne à lire, à déchiffrer, il recueille les angoisses et les espoirs des hommes.

32Le corps n’exprime pas seulement la souffrance mais aussi la jouissance, pas seulement la démythification mais aussi la sacralisation. Pas seulement la rupture mais aussi l’ouverture. De l’intériorité vers l’extériorité, il recèle une intimité qui peut s’offrir à l’autre, et plus amplement au monde, à la nature et au cosmos, avec lesquels il entre en interactions. Lieu de l’incomplétude et comme tel appel de l’autre, quête de plénitude, il témoigne du désir de « se fondre dans ». L’homme aspire à transcender la corporéité, comme le montre ce besoin d’abolir toute dualité, toute frontière, tout contraire. Osmose également possible au moyen de nouveaux corps à corps, avec la patrie, la nature, l’écriture (le langage, le texte, le livre) devenus charnels : ce que l’écrivain aime, il le corporéise, comme pour mieux le matérialiser, et ainsi l’érotiser – le posséder ? (à plus forte raison, semble-t-il, dans le cas de l’exilé, en proie à la nostalgie et peut-être plus tenté que d’autre part la mythification). De la même façon que la patrie ou le livre, par exemple, peuvent être envisagés comme des corps, dans un mouvement inverse le corps peut devenir livre ou patrie, nature ou cosmos comme si ce que l’écrivain chérit, il le portait en lui, l’avait « dans la peau », sinon en pleine chair. Le corps recèle tout, et tout recèle un corps. Et l’homme recréa un réel à son image…

33On pourrait dire bien d’autres choses sur les divers aspects abordés dans cette revue, à cet égard très dense. La lecture du sommaire suffira à s’en convaincre, de même que celle d’articles confirmant l’infinie richesse d’une thématique essentielle qui mérite d’être encore et davantage approfondie…

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Pour citer cet article

Référence papier

Nathalie Besse, « Avant-propos »reCHERches, 4 | 2010, 5-12.

Référence électronique

Nathalie Besse, « Avant-propos »reCHERches [En ligne], 4 | 2010, mis en ligne le 15 décembre 2021, consulté le 14 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cher/8677 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/cher.8677

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Auteur

Nathalie Besse

Université de Strasbourg

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Droits d’auteur

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