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Antonio Lozano : la voix des immigrés

Quelques réflexions sur la littérature et l’immigration

Antonio Lozano†
p. 13-18

Notes de la rédaction

Conférence prononcée par Antonio Lozano à Strasbourg en 2015.

Texte intégral

1Je veux avant tout remercier les organisateurs de ce séminaire de m’offrir la possibilité de partager ici avec vous quelques réflexions sur la littérature et l’immigration.

2L’immigration est un sujet qui constitue, d’après moi, un des grands drames que vit l’humanité de nos jours, en particulier l’immigration clandestine qualifiée, de façon inexacte, d’illégale car on ne peut considérer comme illégal le fait qu’un être humain recherche, pour lui et pour les siens, le droit universel à une vie digne, à l’accès à l’alimentation, aux soins et à l’éducation.

3On observe actuellement un tournant dans la façon dont la littérature espagnole traite de l’immigration marocaine. Les relations étroites entre les deux pays voisins se sont toujours reflétées dans leur littérature. Mais l’évocation de la société marocaine et du Marocain dans la littérature espagnole a très souvent été marquée par les stéréotypes séculaires de l’Espagnol envers le Marocain.

4Une profonde méconnaissance de la réalité de la société marocaine et du Marocain envahit, depuis toujours, la mentalité espagnole comme une mauvaise herbe impossible à éliminer et qui avilit le jardin commun s’étendant entre les deux rives du Détroit de Gibraltar. Cette méconnaissance, avec des exceptions dont la plus notoire est celle de Juan Goytisolo, s’est évidemment reflétée dans la littérature, puisque les mauvaises herbes se faufilent partout.

5Mais l’arrivée d’un grand nombre de Marocains dans notre pays, dans les conditions dramatiques que nous connaissons tous, leur incorporation dans notre société et la prise de conscience qu’il est temps d’aborder nos relations avec l’Autre sur un plan d’égalité et non plus à partir du regard colonial, de tendre la main à ceux qui viennent faire partie de notre communauté et de considérer que c’est un devoir impératif, que nous devons regarder notre voisin dans les yeux et cesser de lui tourner le dos, tout cela a fait que, dès les années 1990, plusieurs écrivains espagnols ont utilisé la littérature pour expliquer à la société espagnole ce qu’est l’immigration, l’importance de connaître l’Autre et la nécessité absolue de comprendre les origines historiques, économiques et politiques de ce phénomène.

6Pour la première fois, donc, on voit apparaître en Espagne une littérature qui aborde la vision du Maroc et du Marocain depuis une perspective nouvelle, proche de la réalité et éloignée des stéréotypes. Il s’agit surtout d’une littérature militante, créée par des écrivains qui pensent que la littérature n’est pas seulement un divertissement mais surtout une voie pour aborder de façon critique les grands problèmes de notre société, les grands problèmes du monde. L’immigration se trouve sans doute, parmi ceux-ci, en première ligne.

  • 1 Sous la direction de Inmaculada Díaz Narbona et Claudine Lécrivain, Cádiz, Diputación de Cádiz, S (...)

7Je rappellerai ici quelques noms d’auteurs – et quelques titres – qui ont abordé le sujet, ceux que citent l’ouvrage Maroc/Espagne. Regards croisés1 mais aussi Las voces del estrecho, de Andrés Sorel, Ahogados, de Carlos Eugenio Fuentes, Ramito de hierbabuena, de Gerardo Muñoz Llorente, La cazadora, de Encarna Cabello, Vías de extinción, de Ángela Vallvey, Al-Mi-Rat, de Nieves García Benito, Rasgos occidentales, de Isaac Rosa, Enseguida vuelvo, de Juan Madrid, La última batalla de Abdelkrim, de Juan José Téllez, El delantero centro fue asesinado al atardecer, de Manuel Vázquez Montalbán, Tánger, de Juan Madrid, Gálvez en la frontera, de Jorge Martínez Reverte, et, dans la littérature pour enfants, El marroquí que vendía primaveras, de Eduardo Alonso.

8Moi-même, j’ai consacré une partie importante de mon travail à cette question, qui constitue, comme je le disais au début, le grand drame humain de nos jours. Entre les côtes de l’Afrique et des îles Canaries, où j’habite, au moins 12 000 personnes ont perdu la vie, probablement plus, et autant sur la route de l’Afrique noire vers le nord du Maroc pour ceux qui essaient d’entrer en Europe par le détroit de Gibraltar ou par les villes de Ceuta et Melilla, situées en territoire marocain mais appartenant à l’Espagne. Et ça continue : les morts se multiplient jour après jour.

9Mais écrire sur l’immigration ne doit pas être uniquement un hommage rendu à ces héros morts en chemin parce qu’ils ont décidé de mettre leur vie en péril pour sauver celles des leurs. Écrire sur l’immigration relève aussi du devoir de partager les questions que nous nous posons à ce sujet. Et de dénoncer les maux que génère ce phénomène.

10Je viens d’un pays où l’arrivée d’embarcations est devenue un fait quotidien. Je viens plus concrètement des îles Canaries, la région espagnole où ces arrivées sont les plus nombreuses. Lire les manchettes des journaux, voir ces images d’Africains arrivant exténués jusque chez nous est devenu, pour beaucoup, un fait routinier. Il me semble très important de faire ressortir de la masse uniforme qu’est, pour notre société, le phénomène de l’immigration, l’individu, l’être humain qui, porteur de sa vie unique et de ses problèmes particuliers, entreprend l’aventure d’arriver jusque chez nous. Il nous faut voir en lui une personne et non pas un numéro, celui du mort numéro tant, cette semaine, de l’Africain numéro trente-six. Les motifs qui l’obligent à partir, son acte d’héroïsme pour sauver les siens et les souffrances extrêmes endurées pendant le voyage méritent de notre part un effort plus important que de nous contenter de le reléguer à la catégorie de l’anonymat et de le dissoudre dans cette masse uniforme sans doute moins gênante pour notre conscience.

  • 2 Protagoniste de son premier roman, Harraga, Grenade, éditions Zoela, col. « Negrura » n° 6, 2002. (...)
  • 3 Harraga, d’un mot de l’arabe algérien qui signifie « qui brûle », « qui fraude ». Par ce terme on (...)

11C’est pourquoi j’ai voulu écrire l’histoire de Khalid2, un harraga3 parmi tant d’autres, décrire son voyage intérieur, son aventure particulière et unique, le repêcher de cette mer parsemée de cadavres, mais aussi de cette autre mer tout aussi lugubre : l’oubli d’une société repue qui a d’autres chats à fouetter.

12L’arrivée massive, dans un pays, de personnes venues de loin est toujours accompagnée de craintes, d’incompréhensions, de rejets, même si souvent, au fil des générations, cette situation finit par devenir un facteur de richesse, et pas seulement de richesse économique, pour la société qui les a reçues. Aussi, dans les premiers temps, il est important d’intervenir pour montrer à la société réceptrice les aspects de cette situation qu’occulte la peur face à celui qui est perçu comme un envahisseur.

13Je pense qu’il est tout à fait naturel que, face à un phénomène comme celui que nous vivons en Espagne, notamment aux îles Canaries, la société réagisse avec crainte et se pose des questions. Qu’en sera-t-il de notre travail, s’il faut le partager avec d’autres ? Que va-t-il advenir de notre sécurité ? Et de notre identité, face à l’arrivée de ces autres cultures si différentes de la nôtre ? S’il est vrai que ces questions sont compréhensibles et même nécessaires, elles sont par contre insuffisantes pour affronter le problème. Nos questions ne peuvent pas être seulement tournées vers nous-mêmes et ne concerner que nos seules inquiétudes. Elles doivent aussi être tournées vers l’autre rive, d’où partent ceux qui arrivent jusqu’à nous. Il convient de se demander quelles sont les raisons qui poussent ces milliers de personnes à entreprendre un voyage aussi incroyable qui les mène parfois à la mort, souvent au désarroi, presque toujours à « la plus haute des solitudes », pour reprendre le titre du livre de Tahar Ben Jelloun. Et la littérature doit s’occuper d’immigration pour essayer, à défaut de répondre à ces questions, au moins de les poser.

14L’immigration, comme je l’ai dit, est aujourd’hui l’un des grands défis de l’humanité. Ce drame aux dimensions exceptionnelles concerne une masse énorme de personnes, et provoque chaque jour la mort de dizaines d’êtres humains. Quand on parle d’immigration, on ne doit pas parler seulement de ceux qui ont pris la décision de partir de leur pays dans les conditions connues de tous. Eux, les émigrés, ne sont que la pointe de l’iceberg d’un autre drame majeur, le drame de ceux qui n’ont pas pu partir, de ceux qui restent.

15L’immigration n’est pas un phénomène isolé, c’est la conséquence d’une situation déterminée. Cela, nous le savons tous, mais il est important d’insister sur ce point, car la réflexion sur ce problème reste stérile si on ne l’aborde pas de façon globale, si on ne parle pas de ses causes. L’immigration, telle que nous la vivons aujourd’hui, est la conséquence d’un système économique et politique international extrêmement déséquilibré et injuste. Ce système économique condamne les pays sans ressources à la misère pour que puisse fonctionner ailleurs la société du bien-être ; il fait que le destin d’un continent comme l’Afrique, qui recèle d’immenses richesses naturelles, soit de fournir des matières premières aux pays développés.

16Voici un premier exemple de la manière dont on absorbe les richesses d’un pays, ne lui laissant que des miettes : si nous nous promenons dans les rues de Ouagadougou, nous pouvons trouver de magnifiques mangues au prix de dix centimes. Ces mangues sont achetées par tonnes par une compagnie européenne à un prix imposé et revendues sur le marché européen à 7 ou 8 euros le kilo.

17Il faut parler de tous les moyens qui ont été utilisés, et le sont toujours après la décolonisation, pour continuer d’exercer un contrôle direct sur ces ressources. Il faut parler de la façon dont on a placé au pouvoir des leaders corrompus et soumis, comme Mobutu et tant d’autres, dans le seul but qu’ils servent nos intérêts, tous indifférents au pillage des ressources du pays, aux conflits sociaux et politiques, aux massacres et à la répression que tout cela produit.

18Nous avons des dizaines d’exemples, comme celui de la Guinée équatoriale, un pays avec une immense richesse pétrolière. Ses 500 000 habitants pourraient vivre dans l’abondance, et non dans la misère, si les entreprises américaines qui l’exploitent signaient leurs contrats avec l’État et non avec le Président Obiang, bénéficiaire de cette fortune. Et que dire de la manière dont on a écarté du pouvoir les leaders rebelles dans le seul but d’obtenir des matières premières et, au temps de la guerre froide, en raison de la valeur stratégique du territoire ? Ou de la dette extérieure, fonctionnant comme un mécanisme pervers qui empêche toute possibilité de développement ? Ou encore de l’inexistence de transfert technologique qui condamne l’Afrique à ne servir que de producteur de cette matière première ? Sans compter des siècles d’esclavage qui privèrent l’Afrique de ses meilleurs bras et ont permis à l’Occident d’accumuler le capital nécessaire pour construire son édifice du bien-être. Quand nous parlons d’immigration, je pense que nous devons parler également de tout cela, car là se trouvent les causes à l’origine des conditions qui obligent des milliers de personnes à se lancer sur une embarcation à la recherche de leur subsistance. Pour cette raison aussi, la littérature doit s’occuper de l’immigration. Et pour d’autres raisons encore.

19Ils sont très nombreux à arriver. Les uns poursuivent leur route, parce que les îles Canaries ne sont pour eux que la porte d’entrée. D’autres sont renvoyés dans leur pays, mais peut-être essaieront-ils à nouveau. Beaucoup d’autres resteront et feront partie de notre société. De mon point de vue, chaque nouvelle culture qui arrive dans une communauté enrichit cette communauté, la diversifie, la rend plus ouverte. L’intégration d’hommes et de femmes venus d’Afrique est un défi nouveau, un défi qui met à l’épreuve notre capacité de solidarité et d’accueil, un beau défi qui ne laissera voir ses meilleurs fruits que dans quelque temps, après être passé par ces moments douloureux, ces moments d’incompréhension, de refus et de xénophobie, d’opportunisme politique.

  • 4 Embarcations de fortunes sur lesquelles s’embraquent les migrants.

20L’un des grands dangers provient de certaines voix publiques comme celle du maire de las Palmas qui a affirmé que sa ville était en danger de « désoccidentalisation ». Ou celle du ministre de l’Intérieur du gouvernement Aznar, Ángel Acebes, qui a déclaré qu’il fallait être vigilants avec les pateras4 parce qu’elles pourraient transporter des terroristes. Ou encore les voix de ceux qui, en campagne électorale, promettent plus de sécurité, donc moins d’Africains, alors même que les enquêtes confirment qu’il n’y a pas de lien en Espagne entre immigration et augmentation de la délinquance. Ou bien cet édito d’un journal de Tenerife qui exigeait des Arabes et des Noirs qu’ils retournent chez eux et nous laissent en paix ; ou encore ce juge de Las Palmas qui a déclaré à la presse, à propos d’un psychologue imposteur qui se disait formé par des Ulemas à Casablanca, qu’il avait de la chance d’avoir été arrêté en Espagne, parce qu’au Maroc il se serait fait empaler sur la place publique.

21Voilà des voix irresponsables qui transmettent la panique, mentent et exploitent la peur des autres pour leur propre bénéfice. Que dire quand on voit des responsables publics se « passer » les enfants immigrants, d’île en île, comme s’il s’agissait de ballons, comme cela s’est produit il y a peu avec des mineurs marocains ballottés toute une journée en avion de la Grande Canarie à Fuerteventura, jusqu’à ce que quelqu’un, enfin, se décide à les prendre en charge ? Quand tout cela arrive, il faut chercher ailleurs, bien loin de ces voix, les questions que nous devons nous poser, et je crois que c’est là aussi le rôle de la littérature : faire défiler devant nos yeux la vie de ceux qui ont pris la décision dramatique de tout abandonner pour parvenir jusqu’ici.

22Nous devons aussi entretenir la mémoire. La mémoire, ce qu’il y a de plus inconsistant chez l’être humain. L’histoire de l’humanité est celle des migrations. Pas un seul pays, pas une seule communauté n’a échappé à un moment donné de son histoire au besoin d’émigrer. Des Canaries, jusqu’aux années cinquante, partaient des voiliers vers l’Amérique, les pateras d’antan, où voyageaient entassés des centaines de personnes fuyant la misère. Beaucoup mouraient en chemin. Ceux qui parvenaient à destination étaient souvent internés pendant de longs mois dans des camps de réfugiés. Aujourd’hui, eux et leurs enfants sont devenus des Vénézuéliens, des Cubains, des Argentins... Ils sont nos héros, ceux qui ont eu le courage et la générosité de tout laisser, au péril de leur vie, pour que ceux qui restaient ici survivent avec l’argent qu’ils leur faisaient parvenir. Des héros, tout comme ceux qui arrivent aujourd’hui du Sénégal, du Mali, du Burkina, de la Guinée, ou même du Congo, ou du Gabon.

  • 5 Personnages respectivement, de ses romans Harraga (op. cit.), Donde mueren los ríos et Me llamo S (...)

23Comme Khalid, Amadou, Ousmane, Fatiha et Tierno, Souleyman5, ces Africains que j’ai essayé de tirer de l’anonymat, de cette masse informe et uniforme que l’on essaie d’associer au phénomène de l’immigration, afin de leur donner la parole pour qu’ils puissent nous expliquer ce qu’ils ont laissé derrière eux, et ce qu’ils sont venus chercher auprès de nous. Tranquillement, d’homme à femme, de femme à homme, loin des voix de la peur.

24Richard Kapuscinsky dit que l’Afrique est trop vaste pour être décrite. Il s’agit d’un vrai océan, d’un monde à part, d’un cosmos hétérogène et d’une richesse immense. Nous disons l’Afrique, mais c’est seulement une façon de simplifier les choses. En réalité, notion géographique mise à part, l’Afrique n’existe pas. Et il a raison, parce que la diversité culturelle de l’Afrique est impressionnante, sa richesse linguistique immense, sa création artistique magnifique. Même si pour nous, trop souvent, l’Afrique est simplement l’Afrique, un continent où s’accumulent tous les désastres, toutes les calamités, toutes les guerres, toute la misère du monde. Égale à elle-même, toute elle, dans l’horreur. Et c’est aussi le rôle de la littérature que de nous faire découvrir ce monde fabuleux qui a tant à nous offrir, et que nous méconnaissons tellement.

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Notes

1 Sous la direction de Inmaculada Díaz Narbona et Claudine Lécrivain, Cádiz, Diputación de Cádiz, Servicio de publicaciones, Col. “Diálogos de memoria”, 2008.

2 Protagoniste de son premier roman, Harraga, Grenade, éditions Zoela, col. « Negrura » n° 6, 2002. Publié en 2008 dans une traduction française de J. Aubergy, Marseille, Éditions L’Ecailler du Sud, coll. « L’atinoir ».

3 Harraga, d’un mot de l’arabe algérien qui signifie « qui brûle », « qui fraude ». Par ce terme on désigne les migrants clandestins, ceux qui brûlent, en l’occurrence, les étapes d’une migration légale, et leurs papiers pour échapper à l’expulsion une fois arrivés.

4 Embarcations de fortunes sur lesquelles s’embraquent les migrants.

5 Personnages respectivement, de ses romans Harraga (op. cit.), Donde mueren los ríos et Me llamo Suleimán. Donde mueren los ríos, Córdoba, editorial Almuzara, 2007. Là, où vont mourir les fleuves, Marseille, Éditions L’Ecailler du Sud, « L’atinoir ». Me llamo Suleimán, Madrid, ediciones Anaya infantil y juvenil, col. « El Volcán », 2014.

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Pour citer cet article

Référence papier

Antonio Lozano†, « Quelques réflexions sur la littérature et l’immigration »reCHERches, 28 | 2022, 13-18.

Référence électronique

Antonio Lozano†, « Quelques réflexions sur la littérature et l’immigration »reCHERches [En ligne], 28 | 2022, mis en ligne le 15 juin 2022, consulté le 16 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cher/13750 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/cher.13750

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Auteur

Antonio Lozano†

Antonio Lozano, romancier espagnol (1956-2019).

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