Agustín Colombo, Christianisme et subjectivité chez Michel Foucault
Paris, Hermann, « Philosophie », 2023, 332 pages
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Mots-clés :
Foucault, christianisme, subjectivité, patristique, christianisme antique, Moyen Âge, Réforme, Contre-Réforme, sexualité, gouvernementalité.Keywords:
Foucault, Christianity, subjectivity, patristic, Ancient Christianity, Middle Ages, Reform, Counter-Reformation, sexuality, governmentalityTexte intégral
- 1 Dès 1988, Elizabeth A. Clark publia en effet un important article sur la question (Elizabeth A. Cla (...)
- 2 Michel Senellart, Les Arts de gouverner, du regimen médiéval au concept de gouvernement : Paris, Se (...)
- 3 Philippe Chevallier, Foucault et le christianisme : Lyon, ENS Éditions, 2011 ; Id., « Foucault et l (...)
- 4 Michel Foucault, Histoire de la sexualité 4. Les aveux de la chair, édition établie par Frédéric Gr (...)
- 5 Philippe Büttgen, Philippe Chevallier, Agustín Colombo & Arianna Sforzini (dir.), Foucault, les Pèr (...)
1Si les études sur Michel Foucault aux États-Unis ont pris au sérieux la place du christianisme dans la pensée du philosophe français depuis plus de trente ans1, plus rares sont les travaux sur cette question en France, à l’exception notable de ceux de Michel Senellart2 et de Philippe Chevallier3. La publication récente, en février 2018, du tome IV inédit, et sans doute inachevé, de l’Histoire de la sexualité de Michel Foucault consacré au rapport des Pères de l’Église à la sexualité, Les Aveux de la chair4, et les actes du colloque, « Foucault, les Pères et le sexe », qui se tint les 1er et 2 février 20185, marquent sans doute, faut-il l’espérer, une rupture importante dans la prise en compte du rapport de la réflexion foucaldienne avec le christianisme dans l’élaboration de ses concepts clefs au sein des travaux français. C’est dans ce contexte qu’il faut lire le dernier ouvrage d’Agustín Colombo, fruit d’une thèse soutenue en 2017 à Paris VIII, qui propose une étude stimulante du rôle du christianisme dans l’élaboration du concept foucaldien de subjectivité.
- 6 Michel Foucault, Les Anormaux. Cours au Collège de France 1974-1975, édition établie par Valerio Ma (...)
- 7 Michel Foucault, Du gouvernement des vivants. Cours au Collège de France 1979-1980, édition établie (...)
- 8 Sur l’interprétation foucaldienne de Tertullien, voir Paul Mattei, « Le Tertullien de Foucault. Ent (...)
- 9 On notera ici que la question du rapport historique entre christianisme et cynisme n’est pas traité (...)
2L’ouvrage se décompose en trois parties. La première, intitulée « Le christianisme et les modes de véridiction », s’interroge sur le rôle joué par l’étude du christianisme dans l’élaboration par Michel Foucault du concept de « véridiction », c’est-à-dire le « fait que l’on puisse dire vrai ou faux sur un certain ensemble de choses » (p. 21), ce qui implique à la fois un « repérage historique au sein desquels se déploie l’articulation du vrai et du faux à propos d’un certain objet » (p. 22) et « la manière dont l’acte de dire vrai rapporte le sujet à un jeu du vrai et du faux à propos d’un objet spécifique » (p. 22). Pour ce faire, dans un premier chapitre intitulé « Scientia sexualis » (p. 25-84), Agustín Colombo s’intéresse aux premières recherches menées par Michel Foucault pour la rédaction de son Histoire de la sexualité qui s’appuient pour l’essentiel sur des écrits et traités datés de la Contre-Réforme, notamment sur le manuel de Louis Habert, Pratique du sacrement de pénitence ou méthode pour l’administrer utilement. Comme le montre fort justement Agustín Colombo, l’étude de ces écrits, catholiques pour l’essentiel mais aussi protestants, permet à Michel Foucault de montrer la constitution d’une scientia sexualis et d’une pathologisation de la sexualité qui, à la fois, marque une rupture entre la pratique médiévale et la pratique post-tridentine de la pénitence, de l’examen de conscience et de la direction pastorale, et permet de comprendre l’évolution et le transfert de cette scientia sexualis du champ spirituel au champ médical, scientifique et psychiatrique. L’étude de ces premiers travaux de Michel Foucault permet également de mettre au jour la première élaboration de l’opposition entre désir et plaisir qui deviendra centrale dans ses travaux des années 1980 et le lien qui commence à se nouer entre le christianisme et une problématisation de la sexualité centrée sur le désir. Enfin, l’auteur insiste tout particulièrement sur le rôle que Michel Foucault accorde au début des années 1970 à la chair chrétienne comme condition historique de la pathologisation de l’hystérie et de la masturbation, mais aussi sur celui que le philosophe français accorde à la figure de la possédée comme type de résistance dans son cours au Collège de France en 1974-1975, Les Anormaux6. Dans le second chapitre de cette première partie, intitulée « Une lointaine tradition ascétique » (p. 85-131), l’auteur propose une étude de l’analyse foucaldienne des modes chrétiens de véridiction menée dans les années 1980 particulièrement à partir d’un auteur du ve s., Jean Cassien. De fait, Michel Foucault repère dans les écrits de ce dernier un mode d’appréhension de la vérité, l’herméneutique de soi, qui repose sur le principe de discretio et engage une rupture par rapport aux modes antiques de véridiction, puisque la finalité de l’examen de conscience se modifie en devenant une recherche des origines, éventuellement démoniaques, des pensées intérieures (λογισμοί). Aussi Michel Foucault oppose-t-il cette ἐξαγόρευσις monastique, c’est-à-dire, selon lui, « la mise en discours perpétuelle de soi-même7 », à l’ἐξομολογήσις, ou exomologèse, en tant que dire-vrai différent de l’herméneutique de soi. Michel Foucault insiste ainsi sur le fait que, dans cette pratique pénitentielle qu’il étudie pour l’essentiel en s’appuyant sur le De pudicitia et le De paenitentia de Tertullien8, la manifestation de la vérité de l’individu se superpose à la forme de vie que celui-ci mène : dire la vérité de soi et mener un certain mode de vie sont deux dimensions indissociables. Comme le signale à juste titre l’auteur, « là où Cassien privilégie la pensée (logismoi/cogitationes) comme centre de la véridiction, Tertullien pose les actes de la pénitence entière comme centre de gravité de la manifestation de la vérité de soi » (p. 113). Cette caractérisation de l’ἐξομολογήσις par Michel Foucault conduit l’auteur à confronter ce mode de manifestation de la vérité avec d’autres modes de manifestation dégagés par Michel Foucault, à savoir la παρρησία socratique et la παρρησία cynique9.
- 10 Boîte n° 5 « Discipline du corps – préparation de Surveiller et punir », Fonds Michel Foucault, BnF
- 11 Cuthbert Butler, Benedictine Monasticism. Studies in Benedictine Life and Rules : London, New York, (...)
- 12 Michel Foucault, Sécurité, territoire, population. Cours au Collège de France 1977-1978, édition ét (...)
- 13 M. Foucault, Du gouvernement des vivants. Cours au Collège de France 1979-1980, op. cit., p. 115 ; (...)
3La deuxième partie de l’ouvrage s’intéresse à une autre thématique centrale de la pensée foucaldienne, la gouvernementalité et le rôle joué par le christianisme dans son élaboration. Le premier chapitre de cette partie, intitulée « Du pouvoir pastoral aux techniques d’existence comme champ d’exploration de la gouvernementalité chrétienne » (p. 135-160), s’intéresse à l’analyse foucaldienne du pouvoir pastoral, et tout particulièrement à la manière dont le philosophe français conceptualise ce type de pouvoir et aux changements de perspective suscités par les travaux que ce dernier mena dans les années 1980. Ce chapitre est particulièrement précieux, d’une part parce que, s’appuyant sur des notes de lecture inédites de Michel Foucault10, il montre l’influence de la lecture de la Règle de Benoît de Nursie et son analyse par Cuthbert Butler11 dans les travaux préparatoire de son célèbre ouvrage Surveiller et punir (p. 139-141) ; d’autre part, parce qu’Agustín Colombo met clairement à jour comment le pouvoir pastoral, traité comme un type de pouvoir et une dimension constitutive de la gouvernementalité chrétienne dans les travaux des années 1970, est traité, dans les travaux des années 1980, comme un « thème », qui permet de mettre en avant l’étude des techniques de direction de conscience, qui s’appuie une fois encore sur Jean Cassien. Or, ce déplacement, opéré de l’étude du pouvoir pastoral proprement dit à l’étude des techniques monastiques de direction de conscience, traduit en fait une réorientation de la réflexion foucaldienne qui tend à accorder une importance heuristique particulière au christianisme pour penser cette subjectivité. Le second chapitre de cette partie, intitulé « Les contre-conduites comme disruption au sein du christianisme » (p. 161-224), poursuit cette interrogation sur les modes chrétiens de gouvernementalité à partir de l’étude des résistances et des « contre-conduites ». L’auteur s’intéresse d’abord au cas de la gnose que Michel Foucault évoque dans Sécurité, territoire, population12, mais surtout dans Du gouvernement des vivants à partir d’une analyse du baptême fondée sur l’étude du De baptismo de Tertullien13, où la gnose apparait comme « un défi pour la nouvelle économie du lien entre subjectivité et vérité élaborée par le christianisme » (p. 166). Le cas particulier de la gnose amène ainsi l’auteur à interroger les dimensions et l’opérativité de la notion de contre-conduite et propose un contraste entre celle-ci et l’idée d’exclusion que Michel Foucault forge dans la première moitié des années 1970. Or, de fait, dans Sécurité, territoire, population, ces contre-conduites au pouvoir pastoral prennent cinq formes principales que Michel Foucault étudie en se fondant essentiellement sur le christianisme médiéval :
4- l’ascétisme, que Michel Foucault étudie à partir du cas du monachisme et de l’anachorèse égyptienne et syrienne des iiie-ive s. : l’ascétisme suppose en effet une forme de contre-conduite qui défie l’hétéronomie du pastorat à partir du rapport que l’individu entretient avec lui-même ;
5- la formation d’une communauté contestataire, alternative au pouvoir pastoral et donc à l’Église, que Michel Foucault étudie à partir d’exemples tirés du christianisme médiéval, aussi bien au niveau doctrinaire, avec John Wyclif et Jean Hus, qu’en termes d’organisation, par exemple dans le cas des anabaptistes, des vaudois ou des cathares ;
- 14 Boîte n°20 « Réforme et Contre-Réforme », dossier « Mystique allemande médiévale », Fonds Foucault, (...)
6- la mystique : l’un des apports de l’étude d’Agustín Colombo est de procéder à réévaluation de la place accordée par Michel Foucault à la mystique grâce à l’étude de notes de lecture inédites tirées du Fonds Foucault de la BnF qui mettent en avant l’intérêt particulier de Michel Foucault pour la mystique allemande médiévale, en particulier pour Mechtilde de Magdebourg (1207-1282) et pour Angèle de Foligno (1248-1309)14. Il appert ainsi que, pour Michel Foucault, la mystique peut constituer une « contre-conduite » dans la mesure où le rapport direct entre l’individu et Dieu et le type de connaissance de soi qu’il entraîne donnent à l’expérience mystique sa capacité de mettre en cause un aspect significatif tant du pouvoir pastoral que du monachisme tels que compris par le philosophe français ;
7- l’Écriture dont la capacité disruptive est liée à l’appel de certains mouvements médiévaux d’un retour à une lecture personnelle qui remet en cause le pouvoir pastoral dans une de ses prérogatives constitutives, ce que Michel Foucault étudie notamment à partir de l’exemple de John Wyclif ;
- 15 Michel Senellart, « Michel Foucault : une autre histoire du christianisme ? », Bulletin du Centre d (...)
- 16 Norman Cohn, The Pursuit of the Millennium. Revolutionary Millenarians and Mystical Anarchists of t (...)
8- l’eschatologie, enfin, qui constitue une « contre-conduite » pour Michel Foucault sur un double plan : d’une part, sur un plan général, l’eschatologie disqualifie le pouvoir pastoral en contestant la figure du berger à part entière, puisqu’elle pose le retour de Dieu parmi les mortels qui sera le véritable berger ; d’autre part, sur un plan pratique, les communautés millénaristes se constituent par opposition au pouvoir ecclésial et à l’Église institués. Comme le suggère Michel Senellart15, qu’Agustín Colombo suit ici, il est probable que les analyses de Michel Foucault sur le sujet soient redevables à l’ouvrage de Norman Cohn, Les Fanatiques de l’Apocalypse. Courants millénaristes révolutionnaires du xie au xvie siècle, et à son analyse du millénarisme des taborites et de la dépendance de ces derniers vis-à-vis de la pensée de Joachim de Flore16.
9Ce chapitre se clôt enfin sur l’analyse de la gouvernementalité post-pastorale en essayant de saisir la valeur généalogique que Michel Foucault prête au pouvoir pastoral. Il appert ainsi que l’évolution des travaux de Michel Foucault traduit une évolution du statut accordé à ce pouvoir pastoral : étudié dans les années 1970 dans le cadre d’une généalogie de l’État moderne, le pouvoir pastoral en vient dans les années 1980 à être interrogé à l’aune d’un questionnement sur l’origine chrétienne de la subjectivité. Or, ce déplacement de focale doit être compris à l’aune de l’émergence d’un concept qui deviendra central dans les derniers travaux de Michel Foucault : le concept de chair.
- 17 De fait, comme l’auteur le signale un peu trop rapidement p. 301, le rapprochement des conceptions (...)
10C’est justement à l’éclaircissement de ce concept de chair qu’est consacrée la troisième et dernière partie de l’ouvrage, qui se compose d’un unique chapitre, « La chair et la subjectivité » (p. 227-302), et qui s’appuie pour l’essentiel sur les Aveux de la chair. Agustín Colombo montre ainsi comment la chair y est pensée comme un mode d’expérience à la fois objectif, historique et subjectif. À travers l’analyse des différents modes de rapport à soi élaborés par le christianisme entre les iie et ve s., qu’il s’agisse du baptême, de la pénitence, de l’ascèse, de la virginité ou de l’éthique conjugale, Michel Foucault opère en effet une thématisation du mode chrétien du rapport à soi qui se structure autour du concept de chair. La dimension subjective de l’expérience implique ainsi, et quoique de manière paradoxale, une problématisation de la capacité de l’individu à se conduire, à se transformer, et, en définitive, à se libérer. Dès lors, l’on comprend le rôle structurant des recherches de Michel Foucault sur la chair chrétienne dans l’élaboration de la subjectivité comme un enjeu relatif à la capacité que les individus ont à agir en vue de leur propre autonomie. De ce point de vue, les analyses que Michel Foucault mène sur Augustin dans la troisième partie des Aveux de la chair revêtent un enjeu tout particulier en liant subjectivité et libidinisation du désir, ce qui conduit à une articulation nouvelle du volontaire et de l’involontaire, qui apparaît clairement au livre XIV de La Cité de Dieu. Il n’en reste pas moins, comme le remarque à juste titre Agustín Colombo, que l’élaboration foucaldienne d’une genèse chrétienne du principe de l’homme comme sujet de désir n’est pas sans poser des problèmes conceptuels, comme en témoigne la difficulté d’articuler l’herméneutique de soi de Jean Cassien et la théorie de la libido d’Augustin17. De fait, comme le met bien en évidence Agustín Colombo, l’analyse foucaldienne du rapport entre christianisme et subjectivité traduit une tension interne à la pensée du philosophe français :
[…] si du point généalogique, Foucault a tendance à concevoir le christianisme comme un noyau formateur des dynamiques historiques qui rendent compte de l’hétéronomie de la subjectivité moderne, du point de vue de l’élaboration conceptuelle, le christianisme joue un rôle majeur qui permet à Foucault de développer une approche de la subjectivité comme une expérience qui suppose un mode de rapport à soi par lequel les individus mettent en pratique leur propre liberté. (p. 306-307)
- 18 Sur l’attribution du De uirginitate à Basile d’Ancyre évoqué p. 268 et p. 271-275, voir François Jo (...)
11En s’appuyant sur une documentation inédite tirée du Fonds Foucault de la BnF, en proposant une approche historique et généalogique de la pensée de Michel Foucault qui n’hésite pas à se faire critique et à mettre au jour les tensions internes de la démarche foucaldienne (voir en particulier p. 159-160 ; p. 221-224 ; p. 301-302), Agustín Colombo nous offre avec cet ouvrage une contribution majeure qui est du plus haut intérêt tant pour les spécialistes de Michel Foucault que pour les historiens du christianisme. Certes, l’on pourra regretter qu’il ne se montre pas plus critique à l’égard de l’aveuglement bien connu de Michel Foucault vis-à-vis de la révolution iranienne de 1979 (p. 169-170) ou qu’il se contente de quelques approximations dans le domaine patristique18. Cela n’obère néanmoins en rien la qualité de cet ouvrage qui est appelé à devenir un ouvrage de référence tant dans le domaine des études foucaldiennes que dans celui des sciences religieuses.
Notes
1 Dès 1988, Elizabeth A. Clark publia en effet un important article sur la question (Elizabeth A. Clark, « Foucault, the Fathers, and Sex », Journal of the American Academy of Religion 56/4 (1988), p. 619-641), tandis que l’influence de l’interprétation foucaldienne du rapport du christianisme à la sexualité est perceptible dans le maître-livre de Peter Brown paru en 1988, The Body and Society, Men, Women, and Sexual Renunciation in Early Christianity (trad. fr. : Le Renoncement à la chair. Virginité, célibat et continence dans le christianisme primitif, traduit par Pierre Emmanuel Dauzat & Christian Jacob : Paris, Gallimard, « Bibliothèque des Histoires », 1995). Citons, en outre, Jeremy Carette, Foucault and Religion. Spiritual Corporality and Political Spirituality : London, New York, Routledge, 2000 ; Henrique Pinto, Foucault, Christianity and Interfaith Dialogue : London, New York, Routledge, 2003 ; J. Joyce Schuld, Foucault and Augustine. Reconsidering Power and Love : Notre Dame (Ill.), University of Notre Dame Press, 2003 ; James Bernauer & Jeremy Carette (eds), Michel Foucault and Theology. The Politics of Religious Experience : Aldershot, Ashgate, 2004.
2 Michel Senellart, Les Arts de gouverner, du regimen médiéval au concept de gouvernement : Paris, Seuil, « Des Travaux », 1995 ; Id., « Michel Foucault : une autre histoire du christianisme ? », Bulletin du Centre d’études médiévales d’Auxerre, hors-série, 7 (2013) (https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cem/12872) ; Id., « Le christianisme dans l’optique de la gouvernementalité : l’invention de l’obéissance », in Damien Bouquet, Blaise Dufal & Pauline Labey (éds), Une histoire au présent. Les historiens et Michel Foucault : Paris, CNRS Éditions, « Alpha », 2013, p. 205-211 (https://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/editionscnrs/24058) ; Id., « Gouverner l’être-autre. La question du corps chrétien », in Jean-François Braunstein, Daniele Lorenzini, Ariane Revel, Judith Revel & Arianna Sforzini (dir.), Foucault(s) : Paris, Publications de la Sorbonne, « La philosophie à l’œuvre », 2017, p. 205-224.
3 Philippe Chevallier, Foucault et le christianisme : Lyon, ENS Éditions, 2011 ; Id., « Foucault et les sources patristiques », in Cahiers de l’Herne. Foucault : Paris, Éditions de l’Herne, 2011, p. 136-141 ; Id., « Michel Foucault et le “soi” chrétien », Astérion 11 (2013) (http://asterion.revues.org/2403) ; Id., « Étudier l’Église comme gouvernementalité », Bulletin du Centre d’études médiévales d’Auxerre, hors-série, 7 (2013) (https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cem/12874).
4 Michel Foucault, Histoire de la sexualité 4. Les aveux de la chair, édition établie par Frédéric Gros : Paris, Gallimard, « Bibliothèque des Histoires », 2018, 448 p. Nous nous permettons de renvoyer ici à notre compte-rendu critique : Jérôme Lagouanère, « Foucault patrologue », Archives de sciences sociales des religions 184 (2018), p. 85-97.
5 Philippe Büttgen, Philippe Chevallier, Agustín Colombo & Arianna Sforzini (dir.), Foucault, les Pères, le sexe. Autour des Aveux de la chair : Paris, Publications de la Sorbonne, « La philosophie à l’œuvre », 2021. Voir notre compte-rendu de l’ouvrage : Jérôme Lagouanère, « Philippe Büttgen, Philippe Chevallier, Agustín Colombo & Arianna Sforzini (dir.), Foucault, les Pères, le sexe. Autour des Aveux de la chair », Cahiers d’études du religieux. Recherches interdisciplinaires 24 (2022) (https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cerri/3335).
6 Michel Foucault, Les Anormaux. Cours au Collège de France 1974-1975, édition établie par Valerio Marchetti & Antonella Salomoni : Paris, Seuil/Gallimard, « Collection Hautes Études », 1999.
7 Michel Foucault, Du gouvernement des vivants. Cours au Collège de France 1979-1980, édition établie par Michel Senellart : Paris, Seuil/Gallimard, « Collection Hautes Études », 2012, p. 301.
8 Sur l’interprétation foucaldienne de Tertullien, voir Paul Mattei, « Le Tertullien de Foucault. Entre publicatio sui, multiplication des œuvres et crainte de soi, quelle cohérence et quelle pertinence philologiques et historiques », in Philippe Büttgen, Philippe Chevallier, Agustín Colombo & Arianna Sforzini (dir.), Foucault, les Pères, le sexe, op. cit., p. 111-122.
9 On notera ici que la question du rapport historique entre christianisme et cynisme n’est pas traitée. Sur cette question, voir Marie-Odile Goulet-Cazé, Cynisme et christianisme dans l’Antiquité : Paris, Vrin, « Textes et Traditions », 2014.
10 Boîte n° 5 « Discipline du corps – préparation de Surveiller et punir », Fonds Michel Foucault, BnF.
11 Cuthbert Butler, Benedictine Monasticism. Studies in Benedictine Life and Rules : London, New York, Longmans, Green, 1919.
12 Michel Foucault, Sécurité, territoire, population. Cours au Collège de France 1977-1978, édition établie par Michel Senellart : Paris, Seuil/Gallimard, « Collection Hautes Études », 2004, p. 199.
13 M. Foucault, Du gouvernement des vivants. Cours au Collège de France 1979-1980, op. cit., p. 115 ; p. 175-177.
14 Boîte n°20 « Réforme et Contre-Réforme », dossier « Mystique allemande médiévale », Fonds Foucault, BnF.
15 Michel Senellart, « Michel Foucault : une autre histoire du christianisme ? », Bulletin du Centre d’études médiévales d’Auxerre, hors-série, 7 (2013), p. 4 (http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cem/12872).
16 Norman Cohn, The Pursuit of the Millennium. Revolutionary Millenarians and Mystical Anarchists of the Middle Ages : London, M. Temple Smith, 1957 ; revised and expanded, 1970 (trad. fr. : Les Fanatiques de l’Apocalypse. Courants millénaristes révolutionnaires du xie au xvie siècle, traduit de l’anglais par Simone Clémendot avec la collaboration de Michel Fuchs & Paul Rosenberg : Bruxelles, Les éditions Aden, 2011).
17 De fait, comme l’auteur le signale un peu trop rapidement p. 301, le rapprochement des conceptions de la subjectivité d’Augustin et de Jean Cassien apparaît d’autant plus problématique à l’aune du statut que l’un et l’autre auteurs accordent à la grâce – Jean Cassien étant notamment assimilé par Prosper d’Aquitaine dans son Contra Collatorem à un défenseur de Pélage sur le libre-arbitre et la grâce. Sur cette question, voir Jérémy Delmulle, Prosper d’Aquitaine contre Jean Cassien. Le Contra Collatorem, l’appel à Rome du parti augustinien dans la querelle postpélagienne : Turnhout, Brepols, « Textes et Études du Moyen Âge » 91, 2019.
18 Sur l’attribution du De uirginitate à Basile d’Ancyre évoqué p. 268 et p. 271-275, voir François Joseph Leroy, La tradition manuscrite du De virginitate de Basile d’Ancyre : Roma, Pontificanum Institutum Orientalium Studiorum, 1972. En outre, on peut regretter que la dépendance de Jean Cassien vis-à-vis d’Évagre le Pontique ne soit pas davantage mise en avant, d’autant que les travaux de Pierre Hadot (voir notamment Pierre Hadot, Exercices spirituels et philosophie antique. Nouvelle édition revue et augmentée : Paris, Albin Michel, « Bibliothèque de l’Évolution de l’Humanité », 2002, p. 88-96, où P. Hadot s’intéresse aussi à d’autres auteurs monastiques chrétiens comme Dorothée de Gaza), que M. Foucault connaissait, ont pu montrer de manière très précise la continuité et les ruptures des techniques évagriennes vis-à-vis de la tradition stoïcienne. Sur ce point, voir entre autres Yvan Koenig, « D’Évagre le Pontique à Jean Cassien : aspects de la transmission de l’expérience monastique égyptienne à l’Occident », in Giuseppe Cecere, Mireille Loubet & Samuela Pagani (éds), Les mystiques juives, chrétiennes et musulmanes dans l’Égypte médiévale (viiie-xvie siècles). Interculturalités et contextes historiques. Actes du Colloque organisé à l’IFAO 22-24 Novembre 2010 : Le Caire, Institut Français d’Archéologie Orientale, « Recherches d’archéologie, de philologie et d’histoire » 35, 2013, p. 17-36 ; Jonathan L. Zecher, « The Reception of Evagrian Psychology in the Ladder of Divine Ascent: John Cassian and Gregory Nazianzen as Sources and Conversation Partners », The Journal of Theological Studies 69/2 (2018), p. 674-713. Enfin, entre autres remarques, pour un état actuel des recherches sur les pratiques de la pénitence à l’époque de Tertullien, on consultera à présent John Patout Burns Jr & Robin M. Jensen, Christianity in Roman Africa. The Development of its Practices and Beliefs : Grand Rapids (Mich.), Cambridge (UK), Eerdmans Publishing, 2014, p. 296-313.
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Référence électronique
Jérôme Lagouanère, « Agustín Colombo, Christianisme et subjectivité chez Michel Foucault », Cahiers d’études du religieux. Recherches interdisciplinaires [En ligne], 26 | 2024, mis en ligne le 01 janvier 2024, consulté le 17 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cerri/8860 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/120gp
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