Vestiges de collections
Résumés
Les moments de spoliation et de restitution peuvent être considérés comme des passages de la vie des objets qui les catégorisent, les patrimonialisent, leur donnent ou leur enlèvent de la valeur et les documentent. La vaste entreprise de prédation artistique des nazis a ainsi été un moment majeur de mouvement et de perte d’objets en Europe, notamment des collections privées. À travers les archives de la Commission de récupération artistique de la période 1944-années 1950 et en sondant le Répertoire des biens spoliés publié à partir de 1947, il est possible, pour l’historien, de faire revivre des objets singuliers, des collections privées ou des ensembles démantelés et disparus, de raconter leurs biographies respectives qui offrent aussi une perspective sur le goût de l’époque, grâce aux descriptions, aux photographies et aux dessins qui accompagnent les inventaires. Le Répertoire des biens spoliés, parfois seule et unique documentation d’œuvres ou de collections saisies, agit comme un facteur de patrimonialisation, tout en en conservant la mémoire. Si les objets, par leur matérialité et leur présence, peuvent alors être considérés comme témoins du passé, leur absence constitue aussi une forme de témoignage.
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Mots-clés :
Spoliation, restitution, Occupation, Möbel-Aktion, réparation, biens juifs, répertoire, collections disparuesKeywords:
Spoliation, restitution, Occupation, Möbel-Aktion, reparation, Jewish property, repertory, missing collectionsPlan
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- 1 Pauline Baer de Pérignon, La Collection disparue, Paris, Gallimard, 2022.
1Dans son ouvrage La Collection disparue1, Pauline Baer de Pérignon revient sur la spoliation dont a été victime son arrière-grand-père Jules Strauss et raconte la quête pour la restitution d’une œuvre de Nicolas de Largillierre, Portrait de la dame en Pomone. Comme pour beaucoup d’ayants droit de victimes de spoliation, la recherche des œuvres spoliées est une quête personnelle, presque intime, mais aussi un moment de redécouverte d’œuvres d’art, de collections disparues, assemblées avant d’être dérobées par les nazis ou leurs complices.
- 2 « Le gouvernement de Vichy met en œuvre une politique d’“aryanisation” visant à exclure les Juifs d (...)
2Dès l’été 1940, les autorités allemandes, notamment par le biais de l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR), ont commencé à cibler et saisir en Europe occupée des œuvres et objets d’art, manuscrits, livres et archives appartenant aux « ennemis du Reich » : les Juifs, les francs-maçons et les communistes. Ensuite, la Möbel-Aktion (« Opération meubles » en français) est mise en place au début de l’année 1942. Cette opération a pour but de vider les appartements des personnes considérées comme juives, déportées ou en fuite afin de meubler les logements des colons allemands à l’est de l’Europe et des victimes de bombardements dans les territoires du Reich. Dès lors, l’intégralité des biens appartenant aux victimes juives des persécutions est saisie. Le régime de Vichy a quant à lui instauré ses propres politiques de spoliation, notamment avec l’« aryanisation2 » des biens appartenant aux personnes considérées comme juives – processus visant à exclure les Juifs de tous les secteurs de l’économie – ou encore avec la mise sous séquestre des biens appartenant aux personnes déchues de la nationalité française par la loi du 23 juillet 1940. Par ailleurs, l’avancée des troupes armées, les combats et l’occupation militaire ont entraîné leur lot de vols, réquisitions et destructions sur tout le territoire. Peu de chiffres sont fiables pour quantifier l’étendue des spoliations. On considère que près de 70 000 logements ont été vidés dans le cadre de la Möbel-Aktion. En France, 100 000 œuvres d’art et cinq millions de livres auraient été spoliés, et 50 000 biens « aryanisés ». Si la spoliation fait partie intégrante de la mise en œuvre du génocide des Juifs d’Europe, elle présente également un intérêt économique pour le Troisième Reich et le régime de Vichy.
- 3 La notion de bien identifiable est définie par l’ordonnance no 45-624 du 11 avril 1945 relative à l (...)
3La déclaration interalliée du 5 janvier 1943 pose les premiers jalons des principes de la restitution. Dès le mois d’octobre 1944, différents services sont mis en place pour la restitution des « biens identifiables3 » :
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Le Service de restitution des biens des victimes des lois et mesures de spoliation (1945-fin des années 1950) est créé sous l’autorité du ministère des Finances le 30 janvier 1945. Il est chargé de la restitution des biens mobiliers laissés par les autorités allemandes sur le territoire français en application de l’ordonnance no 45-624 du 11 avril 1945. Il a pris la suite de la direction du Blocus qui a reçu les premières demandes de restitution à partir d’octobre 1944. Ce service, également chargé d’annuler les procédures d’« aryanisation », est organisé autour d’un bureau central à Paris et de sections régionales.
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La Commission de récupération artistique (CRA, 1944-1949) est officiellement créée par arrêté le 24 novembre 1944 au sein du ministère de l’Éducation nationale. La CRA a pour but d’organiser la récupération des biens culturels pris par l’ennemi ou sous son contrôle pendant l’Occupation en recueillant et en vérifiant les déclarations des requérants.
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L’Office des biens et intérêts privés (OBIP, 1944-1953) a d’abord été créé lors de la Première Guerre mondiale. Réactivé en septembre 1939, il est alors chargé de centraliser les renseignements sur les droits et les intérêts français, publics et privés, dans les pays ennemis ou occupés par l’ennemi. Ses attributions sont élargies par l’arrêté du 13 décembre 1944 avec comme objectif la récupération et la restitution des biens identifiables de toute nature transportés dans les anciens territoires du Troisième Reich.
- 4 Cartons 209SUP1 à 209SUP73, Centre des archives diplomatiques du ministère de l’Europe et des Affai (...)
- 5 Selon les chiffres notamment cités par le site de la Mission de recherche et de restitution des bie (...)
4Concernant la majorité des œuvres d’art indiquées comme spoliées après-guerre, 2 443 dossiers ont été déposés auprès de la Commission de récupération artistique4. Sur environ 100 000 objets d’art déclarés comme spoliés, 60 000 sont récupérés et environ 45 000 restitués5. Si les dossiers et les inventaires constitués dans le cadre des politiques de spoliation puis de restitution sont utilisés actuellement pour mettre en œuvre la réparation, ces documents sont des sources importantes pour reconstituer les « collections disparues », des biographies d’objets. Ils montrent aussi comment, paradoxalement, la spoliation a également été un moment de mise en avant, de documentation d’objets et d’œuvres d’art qui n’avaient pas été documentés avant le début de la Seconde Guerre mondiale.
La spoliation : moment de la perte, moment de la mise en avant de l’objet ou de la collection
- 6 Anne Sinclair, 21, rue de la Boétie, Paris, Grasset, 2012 et exposition 21, rue La Boétie, musée Ma (...)
- 7 Page « Documentation historique et juridique » du site de la Mission de recherche et de restitution (...)
5Les autorités nazies, en premier lieu les services de l’ambassade d’Allemagne dirigés par Otto Abetz, ont saisi des collections importantes qui avaient déjà été repérées avant l’Occupation. Parmi ces collections connues et documentées ayant été spoliées, l’exemple de la collection de Paul Rosenberg et de sa galerie du 21, rue de la Boétie est sans doute le plus connu6. Ainsi, quinze collections sont ciblées par les nazis dès l’été 19407.
6Avec la continuation de l’Occupation et la mise en œuvre des « aryanisations » à partir de 1941, des galeries d’art sont particulièrement touchées par les politiques de spoliation. Les stocks de ces galeries sont saisis et pour la plupart liquidés lors de ventes, notamment à l’Hôtel Drouot, qui les mettent alors en avant tandis qu’ils n’avaient pas toujours fait l’objet d’expositions ou de publications auparavant.
- 8 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
- 9 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
- 10 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
- 11 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
- 12 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
- 13 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
- 14 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
- 15 Dossier 6000, AJ/38/6444, Archives nationales.
- 16 Manuel Charpy, Le Théâtre des objets. Espaces privés, culture matérielle et identité bourgeoise. Pa (...)
- 17 Ibid., p. 432.
7Cependant, les politiques de spoliation mises en place par les nazis et le régime de Vichy n’ont pas uniquement touché les œuvres d’art connues, ou même uniquement les œuvres d’art, du fait par exemple de la Möbel-Aktion. Dans les inventaires transmis au Service de restitution des biens des victimes des lois et mesures de spoliation (environ 14 000 dossiers conservés aux Archives nationales pour le département de la Seine), il est possible de trouver des descriptions de collections plus petites et intimes, d’objets qui peuvent être considérés comme moins importants. Par exemple, on trouve la description d’une collection de soldats de plomb par Mme Chevalier, habitante du XVe arrondissement au 34, rue du Commerce8. La collection de soldats de plomb se trouvait dans le bureau, probablement exposée compte tenu de la façon dont son agencement est décrit. En effet, cette collection est entourée dans l’inventaire d’une bibliothèque « d’époque9 », équipée de « 2 rayons livres numérotés10 », et d’« 1 petit meuble rustique à livres11 ». Il semble que, dans cette maison, le bureau ait été la pièce où étaient aussi rassemblés d’autres objets précieux, dont un bureau « d’époque12 », un « tapis13 », une « mappemonde électrique14 » et des tableaux. Dans un autre cas, celui du dossier no 6000 concernant le logement de Mme Schwap, à la toute fin de l’inventaire, dans la troisième pièce de son appartement de la rue de Paradis, il est noté qu’il y a « une collection de timbres-poste15 ». Comme pour les soldats de plomb, cette collection amateur, cette « modeste collection16 » est importante pour la personne qui la réclame. Ainsi que le note également Manuel Charpy, ces collections sont importantes car « [c]e qui donne donc sens aux collections réunies dans les intérieurs de la seconde partie du siècle, c’est bien l’individu qui a produit cet ensemble unique17 ». Ces objets, qui font partie de la collection, sont intrinsèquement liés aux personnes qui les ont rassemblés en tant que groupe d’objets cohérent. Ce sont des objets qui font également sens au sein de ce groupe. La spoliation et la saisie constituent donc un bouleversement à plusieurs niveaux. La mémoire et la signification de ces petites collections sont perdues, surtout si on les compare aux collections de peinture, parfois documentées. En effet, ces petites collections n’ont de sens que pour la personne qui les collectionne.
- 18 François Loyer, L’École de Nancy. Célébrations nationales 1999, site du ministère français de la Cu (...)
- 19 Dossier 678, AJ/38/5894, Archives nationales.
- 20 Dossier 678, AJ/38/5894, Archives nationales.
- 21 Dossier 678, AJ/38/5894, Archives nationales.
- 22 Dossier 678, AJ/38/5894, Archives nationales.
- 23 Dossier 1847, AJ/38/5899, Archives nationales.
8Certains intérieurs sont également décrits de façon à distinguer des éléments de goût et de style. Par exemple, Marthe Fribourg possédait des vases Daum et Gallé, typiques de l’École de Nancy et de l’Art nouveau, alors démodé, voire méprisé18. Dans le salon de son domicile du 9, rue Taylor, dans le Xe arrondissement, se trouvaient aussi deux meubles de cette époque : « 1 table Gallé19 », « 1 meuble de Majorelle, comportant une étagère, deux compartiments fermant à clef (l’un en haut à gauche et l’autre en bas à droite) et un casier à musique20 », et « 1 table à thé deux étages, à l’étage inférieur côtés, s’abattant, et à l’étage supérieur plateau vitré mobile (de Gallé ? Ou Majorelle ?)21 ». Ces meubles étaient associés à « 1 mobilier de style Louis XVI comprenant 1 canapé, 2 fauteuils, 4 chaises, 1 pouf, une banquette cannée, les fauteuils et le canapé recouverts en soierie ; les chaises, le pouf, et le coussin de la banquette cannée recouverts en tapisserie aux petits points faits à la main22 ». Ces éléments de décoration introduits par les inventaires se retrouvent dans le dossier de Mme Lévy, 71, rue du Cardinal-Lemoine où un attachement personnel à la région de Nancy semble se manifester par la présence de deux tableaux dont l’un représente la rue Saint-Georges de cette ville de Meurthe-et-Moselle, ainsi que d’« 1 table de coin (de Majorelle à Nancy)23 ».
9Les demandes de restitution renseignent ainsi sur des ensembles cohérents pour les personnes qui les ont constitués, ensembles dispersés du fait des pratiques des spoliateurs. Ainsi, si la spoliation par les nazis et le régime de Vichy entraîne la perte de l’objet pour son propriétaire légitime, ce moment devient paradoxalement celui de documentation d’objets et de collections du fait de la production de formulaires informant la spoliation, puis de la constitution des dossiers nécessaires à la restitution.
Témoignages d’objets disparus
- 24 Notice du Christus und Magdalena am Brunnen spolié à André Coblentz, Cultural Plunder by the Einsat (...)
10Afin de mener leurs opérations de spoliation, les autorités nazies de l’ERR réalisaient des fiches. Ces documents, en plus d’illustrer en détail la façon dont la spoliation se déroulait en termes logistiques, donnent des éléments parfois très précis sur les objets saisis, comme la provenance, la description, de temps à autre une photographie et une bibliographie. C’est par exemple le cas pour la toile Christus und Magdalena am Brunnen, œuvre italienne de la fin du XVIIe siècle spoliée à André Coblentz au 4, square Jean-Paul-Laurens (Paris) et transférée en Allemagne le 16 octobre 1941 (fig. 1 et 2)24.

Figure 1. Fiche de l’ERR, RG 260 M1943 Reel 2 NARA, Notice du Christus und Magdalena am Brunnen spolié à André Coblentz, Cultural Plunder by the Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg: Database of Art Objects at the Jeu de Paume.
- 25 Dossier 45 229 – Lise Marx, 209SUP13, Centre des archives diplomatiques du ministère de l’Europe et (...)
- 26 Inventaire, Dossier 45 229 – Lise Marx, 209SUP13, Centre des archives diplomatiques du ministère de (...)
11Si les moments de la spoliation ont donné lieu à une documentation des objets – et des biographies d’objets –, les réclamations faites auprès des administrations en charge des restitutions, que ce soit la CRA, l’OBIP ou le Service de restitution des biens des victimes des lois et mesures de spoliation, sont également des témoignages des artefacts disparus. La très grande majorité des dossiers sont constitués d’inventaires contenant des descriptions détaillées des œuvres spoliées avec différents éléments pour les identifier et parfois leur provenance, comme dans l’inventaire transmis pour l’appartement de Lise Marx, vidé après son arrestation par la Gestapo le 31 janvier 194425, et dans lequel figure, en première position, « Un tableau attribué à Alfred de Dreux en provenance de la collection de R. De Montesquiou. Peinture à l’huile. Dimension approximative de la taile [sic] 45/35. Sujet : cavalier coiffé d’une casquette sur cheval bai au trot dans la campagne. Ce tableau est signé dans sa partie inférieure droite des initiales A.D. d’une manière peu apparente. Cadre doré26. »

Figure 2. Photographie prise par l’ERR, Bundesarchiv, B323/267, Notice du Christus und Magdalena am Brunnen spolié à André Coblentz, Cultural Plunder by the Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg: Database of Art Objects at the Jeu de Paume. Consulté le 20 avril 2024.
- 27 Lettre de Maurice Samama au directeur de la Commission de récupération artistique, 10 septembre 194 (...)
12Par ailleurs, des photographies ou des dessins accompagnaient les inventaires. Ils documentent, parfois pour la première fois, des œuvres qui se trouvaient dans des collections privées avant le début de l’Occupation allemande. Par exemple, Maurice (ou Moïse) Samama a écrit en décembre 1945 une réclamation pour les objets ayant appartenu à son père avant la guerre, Nissim Samama, « avocat honoraire à la Cour d’appel de Paris, Dr en droit, commandeur de plusieurs ordres », également « grand collectionneur », n’ayant pas survécu à la guerre. Il vivait à Neuilly-sur-Seine dans un « appartement véritable musée, pouvait concurrence [sic] aux plus beaux appartements de la capitale27 ». Les photos jointes à son dossier de réclamation illustrent cet « appartement véritable musée » (fig. 3).

Figure 3. Photographie jointe au dossier transmis par Maurice Samama, 209SUP1013, Centre des archives diplomatiques du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
- 28 Dossier Maurice Samama, 209SUP51, Centre des archives diplomatiques du ministère de l’Europe et des (...)
13Selon les dossiers, Moïse Samama ne récupère qu’un seul objet, en juin 1951, une reproduction en bronze de la colonne Vendôme, seule parmi le nombre de pièces qui constituaient la collection de son père, digne des plus beaux musées selon lui. Le 7 mars 2018, les héritiers de Nissim Samama ont obtenu la restitution d’une chaise de la seconde moitié du XIXe siècle. Déposée au Mobilier national puis au musée du Louvre, cette chaise est un vestige de cet « appartement véritable musée28 » dans lequel Nissim Samama a vécu à Neuilly-sur-Seine avant sa mort et la saisie de ses biens, principalement en 1942.
Patrimonialisation de la perte
- 29 Cartons 209SUP933 à 209SUP1044, Centre des archives diplomatiques du ministère de l’Europe et des A (...)
14Dans le cadre de la gestion des dossiers de demande de restitution envoyés à la CRA, il a été fait très tôt le choix de séparer les inventaires des photographies au sein des archives. Ce choix n’est pas anodin, car cela revient à séparer la façon dont les inventaires ont été construits par les requérants auprès de la CRA. Si ce processus a détruit la façon dont ces dossiers ont été constitués, dans le même temps, il a rendu possible la création d’un important fonds photographique et d’images documentant des intérieurs et des aménagements de collections dans les espaces où elles ont été conçues. Cette série rassemblant photographies et dessins est constituée à la fois des images issues des réclamations et des clichés se rapportant aux collections rassemblées par les spoliateurs, ou aux objets qu’ils ont achetés29. Le dépôt dans des archives et les recherches sur la provenance ont entraîné une forme de patrimonialisation des objets spoliés et disparus pour leurs propriétaires légitimes. Ainsi, l’archivage représente également la conservation des sources de la spoliation et de la restitution dans un lieu patrimonial.
- 30 Page concernant le Répertoire des biens spoliés, selon le site de la Mission de recherche et de res (...)
- 31 Commandement en chef français en Allemagne. Groupe français du Conseil de contrôle. Direction génér (...)
15À partir des réclamations envoyées, les autorités françaises de restitution ont décidé de mettre en œuvre un répertoire recensant les objets spoliés, réclamés et non restitués : il s’agit du Répertoire des biens spoliés30. À partir de 1947, la création de celui-ci est enclenchée par le Bureau central des restitutions à Berlin et ne concerne pas uniquement les œuvres d’art. En effet, le tome II est consacré aux tableaux, tapisseries et sculptures, le tome III aux meubles et le tome IV à l’argenterie, la céramique et les objets précieux. Ces tomes sont publiés en différentes langues : français, anglais, allemand, russe, pour une diffusion à l’international par les autorités françaises. Deux suppléments aux tomes II, III, IV pour les objets d’art ont également été réalisés. Dans les tomes qui concernent les œuvres d’art, il s’agit d’une très large sélection, effectuée par la CRA et l’OBIP, d’œuvres réclamées pour la publication. Comme l’indique G. Glasser, directeur des Réparations et restitutions, dans l’avant-propos du tome II, « cette nomenclature des œuvres d’art spoliées à la France, bien qu’elle comprenne 10 000 articles environ, n’est pas complète. Pour des raisons diverses, certaines spoliations n’ont pu y trouver leur place. N’y figurent pas non plus les œuvres d’art déjà restituées, parmi lesquelles les très importantes collections que les Allemands avaient enlevées en France et transportées en Bavière et qui, grâce à l’activité compétente des Services américains des Beaux-Arts, ont pu être envoyées en France dans un court délai31. »
- 32 Ibid., « Introduction », p. XI.
16Par ailleurs, au sein du Répertoire des biens spoliés, les œuvres sont rangées et organisées en fonction de catégories relatives à l’iconographie des œuvres listées dans le Répertoire. Comme indiqué plus haut, « le Chapitre I : “Tableaux et Dessins”, est divisé lui-même en 21 groupes correspondant aux divers sujets traités. On a pensé, en effet, malgré le caractère assez artificiel et parfois imprécis de cette division, que la recherche des tableaux en serait facilitée. Au demeurant, un index alphabétique des peintres placé en tête du chapitre permettra, chaque fois qu’une œuvre est signée, de savoir à quelles pages du catalogue on trouvera le nom de l’auteur. Le Chapitre II : “Tapisseries”, est divisé en plusieurs catégories d’après l’origine des tapisseries. En ce qui concerne le Chapitre III : “Sculptures”, on a classé les objets d’après la nature de la matière employée par le sculpteur : bois, bronze, marbre, etc32. »
- 33 Ibid., « Table des matières », p. 1.
- 34 Ibid., « Index alphabétique », p. 5-22.
- 35 Ibid., « Introduction », p. XI.
17Si l’on se concentre sur le chapitre I « Tableaux et Dessins », les catégories sont les suivantes : Portraits, Personnages et Groupes, Sujets militaires et historiques, Scènes de cavaliers et de chasse, Sujets religieux, Scènes d’enfants, danse et théâtre, Sujets mythologiques et allégoriques, Nus, Scènes galantes, Scènes d’intérieur, Scènes de genre, Scènes satiriques, Animaux et scènes champêtres, Fleurs, fruits et natures mortes, Paysages et sous-bois, Jardins, rivières et fontaines, Paysages et sujets exotiques, Villes, villages, monuments et ruines, Marines et ports, Panneaux décoratifs et Peintures d’avant-garde33. L’index alphabétique résulte d’un choix méthodologique important34 : il est réalisé par nom d’artiste, illustrant une réflexion importante sur l’iconographie des œuvres, la datation et l’attribution, plus que sur leur biographie et leur provenance. Ceci est confirmé par cette mention en introduction : « Les rédacteurs du Répertoire ont éprouvé de graves difficultés du fait des imprécisions et des erreurs contenues dans certains dossiers. Ils ont adopté la désignation des époques et des styles, ainsi que les attributions d’œuvres à des artistes déterminés, telles qu’elles sont indiquées dans les déclarations des propriétaires spoliés, qui restent seuls responsables de l’exactitude de ces déclarations35. »

Figure 4. Extrait du Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre, 1939-1945, tome II, Berlin, Imprimerie nationale, 1947, p. 34.
- 36 Voir par exemple Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre, 1939-1945, tome II, p. 41 (...)
- 37 Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre, 1939-1945, tome II, « Avant-propos », p. I (...)
18Il y a également des photographies de certaines œuvres d’art, quand elles ont été transmises par les requérants36. Les noms de propriétaires ayant fait un dossier auprès de la Commission de récupération artistique sont mentionnés, ce qui fait de ce document une forme de catalogue raisonné de la perte. La classification, la catégorisation et l’indexation suivant les noms des artistes, les matières ou les origines des œuvres et non suivant les noms des victimes de spoliation participent à cet effet de catalogue raisonné. Ce répertoire des biens spoliés représente une forme de vestige de collection. C’est aussi une publication importante en ce qu’elle permet de documenter l’histoire du goût. Cependant, la publication du Répertoire des biens spoliés pose un certain nombre de questions méthodologiques, en premier lieu le choix des catégories, mais également la liste des œuvres présentées dans ce document qui représente la sélection des autorités, en premier lieu de la CRA, dans une démarche artistique et d’histoire de l’art. En effet, comme l’indique G. Glasser dans son avant-propos, il y a eu une véritable réflexion concernant la valeur des œuvres présentées dans le Répertoire des biens spoliés, dans lequel « sont marquées d’un astérisque les œuvres d’art dont la valeur culturelle est incontestable37 ». Cela participe également d’une réflexion sur le remplacement, par les autorités allemandes, des objets « dont la valeur culturelle est incontestable » et qui n’auraient pas été retrouvés et restitués, réflexion qui n’a pas été suivie d’effets.
- 38 Commandement en chef français en Allemagne. Groupe français du Conseil de contrôle. Direction génér (...)
- 39 Ibid., « Table des matières », p. XIX-XXIII.
19La question de la valeur des objets semble aussi avoir été centrale dans la conception du tome III sur les meubles. Dans l’introduction à ce tome, il est spécifié que « le BUREAU CENTRAL DES RESTITUTIONS possède le signalement de plus de 200 000 meubles spoliés par les Allemands au cours de l’occupation de la France. […] Il en manque néanmoins la majeure partie et ce sont ces biens non encore restitués qui font l’objet du présent ouvrage. Il ne pouvait toutefois être question, pour des raisons matérielles, de reproduire dans ce volume la totalité des meubles manquants. On a dû se limiter aux objets ayant le plus de valeur et à ceux dont la description était suffisamment complète pour permettre leur identification éventuelle. On a éliminé la majeure partie des meubles de style (copies d’anciens), des meubles modernes et du mobilier d’usage courant. Ce répertoire ne mentionne pas non plus les 3 000 tapis d’Orient signalés dans les déclarations de spoliation et qui représentent une valeur considérable. Le tome III du Répertoire des biens spoliés en France pendant la guerre, 1939-1945 doit donc être considéré comme un document incomplet qui, limité à 15 600 objets, ne concerne qu’environ un douzième des meubles spoliés38. » Ce tome est divisé en sept chapitres : Meubles signés, Meubles d’époque, Meubles de style, Meubles modernes, Meubles exotiques, Boiseries, glaces et objets divers, Pianos et clavecins. Si le premier chapitre est organisé par ordre alphabétique selon l’ébéniste ayant fabriqué le meuble, les suivants sont organisés par typologie d’objet : Armoires et Bibliothèques, Bahuts et Buffets, Tables et Bureaux, etc.39.

Figure 5. Extrait de la « Table des matières », Commandement en chef français en Allemagne. Groupe français du Conseil de contrôle. Direction générale de l’économie et des finances. Division des réparations et restitutions. Bureau central des restitutions, Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre, 1939-1945, tome III, Berlin, Imprimerie nationale, 1947, p. XIX-XXIII.
- 40 Commandement en chef français en Allemagne. Groupe français du Conseil de contrôle. Direction génér (...)
20C’est dans le troisième supplément aux tomes II, III, IV, VII « Objets d’art et livres rares » qu’il est possible de trouver une « Liste de quelques propriétaires de bibliothèques spoliées pendant la guerre », avec une quarantaine de noms40.
- 41 Ce processus fait écho au projet actuel de l’Unesco de création d’un musée virtuel des œuvres spoli (...)
21Le Répertoire des biens spoliés peut ainsi être perçu comme une sorte de « musée imaginaire » des œuvres spoliées et non retrouvées, non restituées et sélectionnées par les services de restitution français pour être intégrées à une sorte de catalogue raisonné de la perte41. Il participerait alors à une forme de patrimonialisation des œuvres disparues par la conservation, la publication et l’utilisation des inventaires.
Conclusion
22Ainsi, la spoliation et la restitution questionnent la notion de la biographie des objets – notamment à travers la recherche de provenance – mais aussi celle de la biographie des ensembles construits de façon cohérente, notamment des collections. Paradoxalement, ce moment de violence est l’occasion d’une mise en avant de collections privées, voire personnelles qui n’étaient pas documentées et qui ne le sont pas en général, car elles ne sont pas considérées comme précieuses.
23Les travaux actuels sur les provenances et sur les spoliations, s’ils ont souvent été menés dans le but d’aboutir à des restitutions et à réparer les spoliations, sont aussi une façon d’appréhender la mémoire des collections – et donc des collectionneurs – sur le temps long, que ce soit dans l’immédiat après-guerre ou aujourd’hui. Ces documents, qui servent actuellement aux recherches de provenance d’objets spoliés entre 1933 et 1945, présentent un intérêt important quant à l’analyse de la culture matérielle, de l’histoire du goût et de l’histoire sociale des collections. Ils permettent aussi une réflexion plus large sur les manières de reconstruire des ensembles détruits par la spoliation et par le conflit.
24Les dossiers des archives et le Répertoire des biens spoliés deviennent alors des objets frontières entre ce qui a été et ce qui est, au même titre que les objets lorsqu’ils sont retrouvés. Ils infusent les musées, le marché de l’art, les collections privées. Si les objets, par leur matérialité et leur présence, peuvent alors être considérés comme des témoins du passé, leur absence est aussi une forme de témoignage. En effet, la recherche sur les spoliations et les efforts actuels de réparation des spoliations permettent de reconstruire la biographie d’un objet, la biographie d’une collection pour pouvoir appuyer une demande de restitution. À travers ces études, ce sont des vestiges de collections disparues qui sont mis en lumière et par-delà les biographies d’objets, des biographies de collections. Les recherches faites lors de demandes de restitution permettent ainsi à des familles de retrouver la mémoire des collections disparues, comme ce fut le cas pour Pauline Baer de Pérignon.
Notes
1 Pauline Baer de Pérignon, La Collection disparue, Paris, Gallimard, 2022.
2 « Le gouvernement de Vichy met en œuvre une politique d’“aryanisation” visant à exclure les Juifs de tous les secteurs de l’économie. La loi du 22 juillet 1941 prévoit le placement sous administration provisoire de tous les biens appartenant aux personnes considérées comme juives, à l’exception de leur résidence principale, et leur mise en vente au profit de l’État. Le gouvernement de Vichy crée une administration spécialement chargée de l’“aryanisation” : le Commissariat général aux questions juives (CGQJ), qui nomme les administrateurs provisoires », selon le site de la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture, consulté le 1er février 2024. L’« aryanisation » étant une politique « raciale » du régime de Vichy, il convient de mettre ce terme entre guillemets.
3 La notion de bien identifiable est définie par l’ordonnance no 45-624 du 11 avril 1945 relative à la dévolution de certains biens meubles récupérés par l’État à la suite d’actes de pillage commis par l’occupant. Elle recouvre les meubles et objets à usage domestique courant réputés identifiables et tous les autres meubles et objets, identifiables ou non, qui n’appartiennent pas à la classe des biens à usage domestique courant. Les meubles en question comprenaient les meubles meublants, les meubles professionnels, le linge et les vêtements, les livres, les tableaux, les bijoux et tous les autres objets de même nature saisis par l’ennemi.
4 Cartons 209SUP1 à 209SUP73, Centre des archives diplomatiques du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
5 Selon les chiffres notamment cités par le site de la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture, consulté le 1er février 2024.
6 Anne Sinclair, 21, rue de la Boétie, Paris, Grasset, 2012 et exposition 21, rue La Boétie, musée Maillol, Paris, du 2 mars au 23 juillet 2017.
7 Page « Documentation historique et juridique » du site de la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture, consultée le 1er février 2024.
8 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
9 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
10 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
11 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
12 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
13 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
14 Dossier 4704, AJ/38/6439, Archives nationales.
15 Dossier 6000, AJ/38/6444, Archives nationales.
16 Manuel Charpy, Le Théâtre des objets. Espaces privés, culture matérielle et identité bourgeoise. Paris, 1830-1914, thèse de doctorat sous la direction de Jean-Luc Pinol, Université François-Rabelais de Tours, 2010, p. 415.
17 Ibid., p. 432.
18 François Loyer, L’École de Nancy. Célébrations nationales 1999, site du ministère français de la Culture : www2.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations/nancy.htm (consulté le 15 avril 2024) et Marguerite Jallut, Histoire des styles décoratifs, Paris, Larousse, 1966, p. 46.
19 Dossier 678, AJ/38/5894, Archives nationales.
20 Dossier 678, AJ/38/5894, Archives nationales.
21 Dossier 678, AJ/38/5894, Archives nationales.
22 Dossier 678, AJ/38/5894, Archives nationales.
23 Dossier 1847, AJ/38/5899, Archives nationales.
24 Notice du Christus und Magdalena am Brunnen spolié à André Coblentz, Cultural Plunder by the Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg: Database of Art Objects at the Jeu de Paume. Consulté le 20 avril 2024.
25 Dossier 45 229 – Lise Marx, 209SUP13, Centre des archives diplomatiques du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Lise Marx a été déportée par le convoi no 68 parti de Drancy le 10 février 1944. Elle est décédée à Auschwitz. Notice du Mémorial de la Shoah : www.ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=fulltext%3A%28Lise%20Marx%29%20AND%20id_pers%3A%28%2A%29&spec_expand=1&start=0, consultée le 15 avril 2024.
26 Inventaire, Dossier 45 229 – Lise Marx, 209SUP13, Centre des archives diplomatiques du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
27 Lettre de Maurice Samama au directeur de la Commission de récupération artistique, 10 septembre 1946, Dossier Maurice Samama, 209SUP51, Centre des archives diplomatiques du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
28 Dossier Maurice Samama, 209SUP51, Centre des archives diplomatiques du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
29 Cartons 209SUP933 à 209SUP1044, Centre des archives diplomatiques du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
30 Page concernant le Répertoire des biens spoliés, selon le site de la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture, consulté le 1er février 2024.
31 Commandement en chef français en Allemagne. Groupe français du Conseil de contrôle. Direction générale de l’économie et des finances. Division des réparations et restitutions. Bureau central des restitutions, Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre, 1939-1945, tome II, Berlin, Imprimerie nationale, 1947, « Avant-propos », p. III.
32 Ibid., « Introduction », p. XI.
33 Ibid., « Table des matières », p. 1.
34 Ibid., « Index alphabétique », p. 5-22.
35 Ibid., « Introduction », p. XI.
36 Voir par exemple Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre, 1939-1945, tome II, p. 41-54.
37 Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre, 1939-1945, tome II, « Avant-propos », p. III.
38 Commandement en chef français en Allemagne. Groupe français du Conseil de contrôle. Direction générale de l’économie et des finances. Division des réparations et restitutions. Bureau central des restitutions, Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre, 1939-1945, tome III, Berlin, Imprimerie nationale, 1947, « Introduction », p. XI.
39 Ibid., « Table des matières », p. XIX-XXIII.
40 Commandement en chef français en Allemagne. Groupe français du Conseil de contrôle. Direction générale de l’économie et des finances. Division des réparations et restitutions. Bureau central des restitutions, Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre, 1939-1945, 3e supplément aux tomes II, III, IV, VII Objets d’art et livres rares, Berlin, Imprimerie nationale, 1947, p. 240, 241.
41 Ce processus fait écho au projet actuel de l’Unesco de création d’un musée virtuel des œuvres spoliées.
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Légende | Figure 1. Fiche de l’ERR, RG 260 M1943 Reel 2 NARA, Notice du Christus und Magdalena am Brunnen spolié à André Coblentz, Cultural Plunder by the Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg: Database of Art Objects at the Jeu de Paume. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/35128/img-1.png |
Fichier | image/png, 111k |
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Légende | Figure 2. Photographie prise par l’ERR, Bundesarchiv, B323/267, Notice du Christus und Magdalena am Brunnen spolié à André Coblentz, Cultural Plunder by the Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg: Database of Art Objects at the Jeu de Paume. Consulté le 20 avril 2024. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/35128/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 48k |
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Légende | Figure 3. Photographie jointe au dossier transmis par Maurice Samama, 209SUP1013, Centre des archives diplomatiques du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/35128/img-3.png |
Fichier | image/png, 1,0M |
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Légende | Figure 4. Extrait du Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre, 1939-1945, tome II, Berlin, Imprimerie nationale, 1947, p. 34. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/35128/img-4.png |
Fichier | image/png, 329k |
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Légende | Figure 5. Extrait de la « Table des matières », Commandement en chef français en Allemagne. Groupe français du Conseil de contrôle. Direction générale de l’économie et des finances. Division des réparations et restitutions. Bureau central des restitutions, Répertoire des biens spoliés en France durant la guerre, 1939-1945, tome III, Berlin, Imprimerie nationale, 1947, p. XIX-XXIII. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/35128/img-5.png |
Fichier | image/png, 243k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Margaux Dumas, « Vestiges de collections », Les Cahiers de l’École du Louvre [En ligne], 23 | 2024, mis en ligne le 12 décembre 2024, consulté le 18 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/35128 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12ydn
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