Compte rendu d’un séjour à la Fondation des Treilles
Texte intégral
1Au cours du mois de mars 2023, durant une semaine ensoleillée dans le Haut-Var, l’École du Louvre, en partenariat avec le musée des Beaux-Arts de Lyon et la Fondation des Treilles, a réuni un groupe de quatorze chercheurs et artistes d’horizons différents pour un séminaire dédié aux ruines. Ce séminaire qui s’est déroulé au domaine de la Fondation des Treilles, « lieu virgilien des arts et de la pensée » créé par Anne Gruner-Schlumberger (1905-1993), a permis de partager d’une manière à la fois horizontale et pluridisciplinaire des recherches sur les ruines.
2Le cadre idyllique du domaine des Treilles a favorisé les échanges intellectuels. Nous avons eu la chance de profiter d’un lieu isolé du monde, presque hors du temps, où nous pouvions déambuler au cœur d’une nature luxuriante et parmi des œuvres d’art disséminées dans le domaine. Les statuts originaux de la Fondation, reconnue d’utilité publique en 1986, stipulent clairement ses missions : encourager et favoriser la création dans tous les domaines et promouvoir la réflexion et les travaux interdisciplinaires. La Fondation accueillait en même temps différents groupes de scientifiques et d’artistes, permettant ainsi une co-construction des savoirs. Les activités connexes telles que la visite des collections d’art, des archives et du domaine de la Fondation (les ruines médiévales de Calamentran, la maison Barjeantane de Madame Schlumberger…) ont renforcé l’immersion dans ce lieu unique et exceptionnel qui faisait écho aux thématiques du séminaire.
3Notre groupe avait pour objectif d’explorer les formes et les représentations des ruines à travers de multiples disciplines (l’archéologie, l’histoire de l’art, l’histoire, les arts plastiques ou encore la muséologie) dans le cadre de l’exposition « Formes de la ruine » au musée des Beaux-Arts de Lyon prévue du 1er décembre 2023 au 3 mars 2024. Des problématiques diverses ont été abordées, telles que la temporalité des ruines, leur matérialité et leur destruction, ou encore leurs usages métaphoriques et leurs simulacres. La semaine « aux Treilles » représentait la dernière brique dans la construction d’une série d’échanges au cours desquels les jeunes chercheurs étaient appelés à contribuer. Cette envie d’élargir les perspectives était visible dans les présentations d’ouverture du séminaire traitant du projet scientifique de l’exposition (Alain Schnapp) et des enjeux de son élaboration (Sylvie Ramond). Cette approche collaborative et comparatiste permettait d’aborder, d’élargir et d’approfondir la valeur, l’universalité et la diversité des ruines provenant de l’antiquité jusqu’à la création contemporaine. Le groupe de travail à taille humaine, a permis aux intervenants d’appréhender plus profondément leurs communications respectives.
4La semaine de dialogues a ainsi nourri le projet scientifique de l’exposition mais également les travaux individuels des participants. En tant que jeunes chercheuses, c’était une expérience unique très féconde dans le cadre de nos thèses respectives, qui portent notamment sur le paysage héraldique monumental français de la période médiévale, qui a grandement souffert de destructions au cours de l’histoire (Sarah Héquette) et sur le patrimoine archéologique en péril (Isabella Archer). Le séjour à la Fondation, lieu qui fusionne nature et culture, a été une opportunité unique d’« habiter » des ruines pendant une semaine et d’ancrer nos travaux doctoraux dans un cadre théorique plus large, ce dont nous sommes reconnaissantes à l’ensemble des participants et des partenaires.
Pour citer cet article
Référence électronique
Isabella Archer et Sarah Héquette, « Compte rendu d’un séjour à la Fondation des Treilles », Les Cahiers de l’École du Louvre [En ligne], 22 | 2024, mis en ligne le 23 mai 2024, consulté le 10 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/30097 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/11w6i
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