Les jardins des « châteaux de la Seine », du XVIIIe siècle à nos jours : métamorphoses et disparitions
Résumés
Au XVIIIe siècle, un ensemble de châteaux, aujourd’hui disparus ou très fortement modifiés, bordaient la Seine en région parisienne. Les jardins de ces châteaux offrent une porte d’entrée privilégiée pour étudier la transformation de ces ensembles paysagers. Se faisant tour à tour écho des changements de goût, des évolutions sociales, des contraintes économiques, ces jardins, ainsi que leurs châteaux, permettent aussi de comprendre les métamorphoses du paysage francilien. En étudiant la disparition de ces châteaux, Andrea Baserga et Jérémie David proposent une histoire de l’art faisant de la disparition une étape-clé de l’itinéraire des monuments et remontent aux sources de ce processus.
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Mots-clés :
châteaux, Seine, architecture, jardins, paysage, disparition, industrialisation, chemin de fer, lotissementKeywords:
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- 1 Lucie Nottin, Châteaux de la Seine : implantations et dispositifs paysagers des châteaux de plaisan (...)
- 2 Nous avons travaillé sur un corpus de vingt-trois châteaux en remontant le cours de la Seine dont l (...)
1Dans le cadre des recherches menées par le groupe « Patrimoine architectural et paysager » constitué à l’occasion du séminaire dirigé par Stéphanie Celle à l’École du Louvre, des investigations collectives ont été menées sur un ensemble de châteaux situés en région parisienne, le long de la Seine, en s’interrogeant sur le rapport qu’entretiennent ces bâtiments avec leur environnement naturel et en particulier avec le fleuve. La présence du fleuve a été, comme l’ont montré les recherches de Lucie Nottin1, un élément fondamental dans le choix du site pour ces châteaux qui, dès lors, peuvent être regardés comme un ensemble, les châteaux de la Seine2. Ces monuments forment un corpus d’étude cohérent car il s’agit des maisons de plaisance, des résidences secondaires situées, à la fois, en dehors de Paris et à proximité de la capitale, généralement le long des axes la reliant aux plus importantes demeures royales de la région : Fontainebleau au sud, Versailles, Saint-Germain et Meudon à l’ouest. En superposant à une carte ancienne une carte actuelle de la région parisienne, le constat est frappant : la plupart de ces châteaux ont aujourd’hui disparu, d’autres ont été lourdement transformés, aucun n’a traversé intact le temps ou n’a fait état d’un souci de conservation suffisant, à l’exception notable du château de Maisons. Pourquoi et comment ces châteaux ont-ils disparu ? Ont-ils été détruits soudainement à la suite d’un événement historique, ou bien leur disparition s’est-elle opérée de manière progressive, au fil des changements sociétaux et économiques ? À quel moment, et selon quelles dynamiques s’est opéré leur abandon ?
- 3 Michel Arnold, Jacques Barreau (dir.), Le château de Maisons, de la résidence aristocratique au mon (...)
- 4 Anaïs Bornet (dir.), Le château de Choisy, Paris, Honoré Clair, 2021.
- 5 Carte des chasses du roi, 1764-1773.
- 6 Atlas Trudaine pour la généralité de Paris, 1743-1763, Archives nationales (Paris), cotes CP/F/14/* (...)
2Le constat de cette disparition, au sein d’un environnement naturel qui lui-même a connu de profonds bouleversements, a été le point de départ de notre recherche.
Les études existantes traitent le plus souvent de la construction et des grandes heures de ces domaines, mais la disparition de ces châteaux fait tout au plus office de conclusion. En croisant le maximum de sources pour chaque site, nous avons parcouru des monographies récentes telles que celles sur Maisons3 ou Choisy4 , des revues d’histoire locale, des guides, des écrits de passionnés mais aussi des cartes comme la Carte des chasses de Louis XV5, l’Atlas Trudaine6, le cadastre « napoléonien », et des photographies aériennes de l’IGN ou des images satellites les plus récentes, afin de retracer l’histoire de châteaux parfois peu documentés. Les archives départementales se sont souvent montrées des sources inépuisables en matière de recherche iconographique. Ce travail préalable nous a confronté à la réalité matérielle du changement de tout un territoire, la transformation progressive de la campagne francilienne en banlieue parisienne. Ces données demandaient néanmoins à être comprises et interprétées. Dans ce processus, plusieurs facteurs ont pu être dégagés comme autant de temps forts dans la vie des châteaux qui constituent l’objet de notre étude : les contraintes économiques liées à la gestion de vastes domaines, mais aussi l’évolution du goût, les conséquences de la Révolution, l’émergence du chemin de fer, l’industrialisation et les campagnes de lotissements liées à la croissance démographique et urbaine du XIXe siècle.
- 7 L’expression « dispositif paysager » renvoie aussi bien aux jardins qu’aux bâtis et comprend le châ (...)
3Dans cette étude, la question des jardins a été une préoccupation majeure. En effet, la plupart des châteaux de la Seine comprenaient des jardins qui mettaient en scène le fleuve par des jeux d’approche progressive et de perspective, quand on n’accédait pas au jardin depuis le fleuve lui-même. Toutefois, le jardin, lieu de vie et œuvre vivante, se révèle un espace plus propice encore aux changements et aux mutations que les bâtiments. C’est bien souvent par le jardin que commence, en effet, la transformation d’un dispositif paysager7, car sa nature malléable permet, la plupart du temps, des interventions plus aisées qu’une recomposition architecturale du logis.
4De quels phénomènes les évolutions successives des jardins des châteaux de la Seine à partir du XVIIIe siècle témoignent-elles ? Deux jardins ont paru des exemples particulièrement significatifs des processus à l’œuvre dans la disparition des châteaux de la Seine : le château de Petit-Bourg et celui de Bellevue.
Le château de Petit-Bourg
- 8 Antoine Joseph Dezallier d’Argenville, La Théorie et la pratique du jardinage, où l’on traite à fon (...)
- 9 Voir notamment la gravure montrant le premier château de Petit-Bourg (BnF 2Fi 72/12) ; la carte « L (...)
- 10 Plan général du château de Petit-Bour : fait par A. Larüe, plume, encre de Chine, aquarelle ; 95,4 (...)
5En 1709, dans son ouvrage consacré aux jardins, Antoine Joseph Dezallier d’Argenville insiste, dans les premières lignes du deuxième chapitre, sur l’importance du choix de la topographie pour installer des jardins afin d’éviter des dépenses trop conséquentes. Il écrit ainsi que si le choix initial est mauvais : « tous les soins et toutes les dépenses qu’on pourroit faire deviendront inutiles8 ». Le facteur économique est donc aussi important à prendre en compte que les données topographiques. Cette attention prêtée à l’économie explique bien des évolutions des jardins au XVIIIe siècle : le château de Petit-Bourg constitue, à cet égard, un exemple intéressant. Petit-Bourg, situé sur le territoire de l’actuelle commune d’Évry, est un château érigé dans la première moitié du XVIIe siècle pour le chanoine André Courtin. Les jardins des années 1650 ont été dessinés par François Mansart. Le château est acquis en 1695 par Madame de Montespan qui aurait confié le réaménagement des jardins à André Le Nôtre. Le jardin se dote effectivement de lignes droites et de tracés réguliers caractéristiques des modèles du grand jardinier de Louis XIV. L’attribution à Le Nôtre reste incertaine, mais à la fin du XVIIe siècle il existait de nombreux suiveurs qui travaillaient à la manière de Le Nôtre. C’est cet état des jardins dont témoignent des plans de 1696 au début du XVIIIe siècle9. Sur le plan de 169610, on distingue une grande perspective rythmée par un système sophistiqué de jeux d’eaux ponctuant la promenade. L’axe central descend jusqu’au fleuve en pente douce et s’articule en trois temps.
6D’abord, des parterres réguliers avec un jet d’eau en leur centre. Ensuite, deux grands parterres d’eau avec jets. Finalement, une pente avec, au centre, un dispositif qui peut faire penser à une cascade de jets d’eaux successifs se poursuivant jusqu’à un grand bassin central, dernière étape avant la découverte de la Seine. L’allée centrale est encadrée de grands espaces arborés, permettant de ménager la pleine apparition de la Seine en fin de parcours et de la placer à l’horizon.
7Le plan Chaufourier de 1730 montre déjà une première évolution (fig. 1) : de grands parterres réguliers de broderies ont, en effet été aménagés, ce qui amplifie les effets de symétrie, faisant des jardins de Petit-Bourg des espaces très raffinés prenant pleinement en compte leur environnement.
Fig. 1.

J. Chaufourier, Recueil des Plans, Elevations, et Veües du Château de Petit-Bourg, (détail du plan de Petit-Bourg), 1730, dessins à l’aquarelle ; 630 x 485 mm, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, Reserve boite Fol-vz-1340.
© BnF / Gallica
- 11 Voir l’article de Bruno Pons, « Le château du duc d’Antin, Surintendant des Bâtiments du Roi, à Pet (...)
- 12 L’architecte Jean-Michel Chevotet a également œuvré aux châteaux d’Arnouville et de Champlâtreux, t (...)
8L’allée de jeux d’eaux en cascade de 1696 a disparu au profit d’une large terrasse en glacis recouverte d’herbe et menant jusqu’au grand bassin, qui a subsisté. Remarquable est également l’aménagement d’un canal bordant la Seine appelé sur le plan Chaufourier « la rivière », qui clôture le jardin en l’isolant du fleuve et offre un écho formel à ce dernier. Cette reconfiguration des jardins de Petit-Bourg témoigne d’une logique de simplification des tracés et des équipements qui s’amplifie au cours du siècle. Ce phénomène s’explique par les contraintes économiques que représentaient de tels jardins. En effet, les aménagements hydrauliques et les broderies nécessitaient un personnel qualifié et un entretien régulier. Ces campagnes de simplification s’expliquent par l’histoire du château. Le château de Petit-Bourg at été reconstruit par l’architecte Pierre Cailleteau dit Lassurance, entre 1716 et 1722, pour le duc d’Antin, qui avait hérité de Petit-Bourg par sa mère Madame de Montespan11. C’est à ce moment qu’apparaissent les grands parterres de broderie et que disparaît la cascade de jets d’eau sans que la perspective générale en soit néanmoins affectée, le château conservant son rapport théâtral avec la Seine. À la mort du duc d’Antin, en 1736, le site est délaissé jusqu’à son rachat en 1756 par la veuve du président Chauvelin, qui décide de raser le château et de confier la construction du nouveau bâtiment à l’architecte Chevotet12. Ce changement de propriétaire affecte également les jardins pour lesquels le processus de simplification s’accentue après l’intervention de Chevotet, au cours des années 1760 et 1770 : la Carte des chasses et l’Atlas Trudaine en témoignent avec précision. Un assèchement du réservoir d’eau est en effet observable ainsi qu’une mise en herbe du bassin circulaire en front de Seine. Les parterres de broderie semblent également avoir disparu. Cette simplification des jardins n’est pas isolée : elle se retrouve au même moment dans d’autres châteaux, comme ceux de Fromont, d’Asnières et de Bezons.
- 13 Sur la question du développement des jardins pittoresques en Angleterre puis de leur diffusion en A (...)
- 14 Bathilde d’Orléans, duchesse de Bourbon et princesse de Condé, était la sœur de Louis-Philippe d’Or (...)
9Si la plupart de ces modifications n’altèrent pas les perspectives sur la Seine et conservent globalement dans sa forme régulière le dispositif paysager originaire des châteaux, elles fonctionnent néanmoins comme des « tables-rases », libérant de l’espace pour engager de nouveaux projets et laisser s’installer d’autres types de jardins, comme les jardins paysagers. C’est ce qui arrive à Petit-Bourg dans les années 1780, alors que la mode des jardins pittoresques et anglo-chinois est très vive en France13. Acquis par Bathilde d’Orléans14 en 1783, les jardins sont cette fois-ci drastiquement reconfigurés (fig. 2).
Fig. 2.

Cadastre « napoléonien », 1823 (détail), Archives départementales de l’Essonne, 3P/723, Section A : Village, 1ère feuille.
© BnF / Gallica
10Le tracé régulier est abandonné au profit d’une multiplication d’allées sinueuses. Une description détaillée en est donnée en 1786 par J. A. Delaure :
- 15 J. A. Delaure, Nouvelle description des environs de Paris au roi de Suède, Paris, chez Legeay, 1786 (...)
« Ce parc avoit été réparé par Chevotet ; mais depuis trois ans on y a fait des changements considérables en y dessinant un jardin Anglois. Ainsi, on y voit tous les objets qui composent ce genre nouveau, des chemins creux, couverts d’arbrisseaux odoriférants, des berceaux champêtres, des rochers sauvages, des jeux de bague et d’escarpolette, des kiosques, des chaumières, etc… On y trouve aussi des percées, dont les points de vue aboutissent tantôt à la rivière, tantôt à quelques Châteaux du voisinage, plusieurs vases et statues qui font l’ornement des différentes parties des deux cents cinquante arpens que contient le parc. La rivière de Seine sert de bassin à ces jardins, et ajoute à la beauté du paysage15. »
- 16 Marcher dans les jardins était encore une pratique très neuve au XVIIIe siècle, voir Elisabetta Cer (...)
11Le nouveau réseau des allées et les aménagements ne coupent pas le jardin de son rapport au fleuve mais le transforment, notamment par la nouvelle perception de l’espace qui est offerte. En effet, le parc, qui a entre-temps intégré l’ancien domaine de Neuf-Bourg, invite désormais à la pérégrination dans un espace arboré avant de parvenir à une immense pelouse descendant vers le fleuve. Le texte de Delaure permet de comprendre que les points de vue offerts par le jardin se sont diversifiés. On observe une transformation du dispositif paysager, qui intègre toujours la Seine dans le point de vue qu’il offre, mais d’une manière tout autre que lorsqu’il s’agissait d’un jardin régulier. La délectation qu’il offre a lieu désormais davantage avant la découverte de la Seine. Elle est toujours mise en valeur par l’itinéraire des allées, qui aménagent maintenant des points de vue pittoresques sur le fleuve, mais elle ne représente plus la ligne de force qu’elle était à l’époque des jardins réguliers. La manière de jouir du jardin aussi a changé : alors que les grandes allées droites permettaient un déplacement en carrosses, les allées sinueuses et étroites au goût du jour invitent à la marche16 ou à la pérégrination équestre.
12Petit-Bourg connaît donc, au cours de quelques décennies au XVIIIe siècle, de nombreuses évolutions de ses jardins, au gré des contraintes économiques et des modes. La simplification de ses espaces et l’aménagement d’un tracé irrégulier a préparé le terrain aux innovations du XIXe siècle.
- 17 Alain Lerebour, Jacques Longuet, Histoire du château de Petit-Bourg au XIXe siècle, Société Histori (...)
- 18 Roger Bailly, Decauville : ce nom qui fit le tour du monde, Le Mée-sur-Seine, Amattéis, 1989, p. 46
- 19 Salvador Tuffet, Paris-Orléans ou parcours pittoresque du chemin de fer de Paris à Orléans. Publié (...)
13Dans le cadre du développement des premières lignes de chemin de fer, qui intervient en France surtout dans les années 1830 et 1840, des travaux d’envergure sont entrepris sur tout le territoire national. L’implantation des châteaux de la Seine les exposait à voir leurs domaines traversés par les nouvelles voies ferrées. Ces dernières étaient de préférence construites sur des terrains à la topographie globalement plane qui, par conséquent, ne présentaient pas d’obstacles rendant plus coûteuse l’ouverture d’un nouveau parcours. La vallée de la Seine offrait à cet égard d’incontestables avantages, surtout là où les pentes n’étaient pas trop raides. On trouve en particulier cette topographie en amont de Paris, en Essonne (91) et en Val-de-Marne (94), où la ligne Paris-Corbeil est ouverte le 17 septembre 1840. Le nouveau propriétaire du château de Petit-Bourg, le riche banquier et maire d’Évry Alexandre Aguado, s’était opposé au passage de la voie ferrée dans son domaine, allant jusqu’à offrir de payer de ses propres deniers les frais engendrés par la construction d’une déviation de la ligne. Face au refus catégorique de la Compagnie d’Orléans, il est exproprié en 183917 des terrains plus proches de la Seine où le chemin de fer est finalement construit, et décide alors de vendre le domaine en 1840. Il convient de souligner que ce cas de figure constitue une situation exceptionnelle, la plupart des expropriations de châteaux concernés par le passage de la ligne Paris-Corbeil étant traitées à l’amiable18. Souvent, pour que le château dont le jardin est concerné par le passage d’une voie ferrée puisse continuer de jouir d’un accès direct au fleuve, la compagnie de chemin de fer assure à ses frais la construction d’une passerelle en bois enjambant la ligne. Cette passerelle peut se transformer en une sorte de belvédère offrant au spectateur un « superbe coup d’œil » et « un point de vue enchanteur » sur la Seine mais aussi sur le chemin de fer19, perçu comme spectacle de la modernité : une sorte de fabrique supplémentaire qui ne viendrait pas déranger, mais enrichir la pluralité des points de vue offerts par le jardin paysager.
- 20 Archives Départementales de l’Essonne, cote 1J1 32.
- 21 Voir notamment la lithographie conservée Archives Départementales de l’Essonne, cote 79J26-7.
- 22 Charles Nodier, La Seine et ses bords, Paris, M. A. Mure de Pelanne, 1836, p. 99.
14La présence d’une ligne de chemin de fer doublant la voie de communication fluviale offerte par la Seine constituait un puissant facteur d’attraction pour l’implantation d’activités manufacturières et industrielles, d’autant plus profitable dans une zone proche de la capitale. C’est ainsi que, en 1843, Armand Decauville acquiert une partie des communs et des terres du château de Petit-Bourg. Il y installe son exploitation agricole, qu’il agrandit en 1860 lors des ventes de terrains organisées par Binder, le nouveau propriétaire de Petit-Bourg. Le parc du château est alors loti dans toute sa partie sud. Un plan distribué aux visiteurs de l’Exposition universelle de 187820 montre le développement de l’entreprise Decauville à cette date : les communs du château constituent désormais le cœur de la ferme. À côté s’ouvrent des carrières de meulière reliées au port d’embarquement sur la Seine par un chemin de fer portatif, petit train industriel mis au point par le même Decauville. Le jardin du château, fortement diminué dans son extension, se retrouve ainsi entouré d’un environnement irrémédiablement métamorphosé en quartier ouvrier et productif21, où une maison de plaisance n’a plus sa place. Il en va de même à Choisy, où : « Le soc de la charrue a passé sur les bosquets et sur ses jardins enchanteurs. Des manufactures de maroquin, de faïence et d’acides minéraux ont été établies sur un sol naguère consacré aux plaisirs22 ». Le contraste ne saurait être plus percutant. Petit-Bourg, délaissé, survit jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Occupé, puis incendié par les troupes allemandes en 1944, ses ruines sont rasées et à leur place est construit un immeuble résidentiel, la « barre ». Des vestiges du parc subsistent (fig. 3), comme les socles vides des statues qui ornaient autrefois la terrasse et l’escalier conduisant au château ; autant d’éléments aujourd’hui vidés de sens dont la présence interroge le visiteur.
Fig. 3.

Vue aérienne actuelle (IGN). En rouge, le périmètre délimitant l’emprise au sol de l’ancien château.
Le château de Bellevue
- 23 Jean-Baptiste Corne, Le domaine de Bellevue sous Mesdames Sophie, Victoire et Adélaïde : histoire d (...)
- 24 Georges-Louis Le Rouge, Les nouveaux jardins à la mode, Paris, chez Le Rouge, 1775-1789.
- 25 On trouve ces représentations de jardins chinois, mais surtout d’architectures chinoises, dans les (...)
- 26 Sotheby’s Londres, vente du 29 novembre 2005, lot 47.
- 27 Le Rouge, op. cit. note 20, cahier 1, Pavillon chinois du jardin des fleurs chez M. la Princesse de (...)
- 28 Les jardins de Trianon, représentés par Le Rouge dans le cahier 10 en 1783, sont par ailleurs un ex (...)
- 29 Dick Fils, La tour Marlborough, hameau du château de Bellevue, 1794, Meudon, Musée d’art et d’histo (...)
15En aval de Paris, le château de Bellevue constitue un autre cas d’étude significatif. Pour comprendre ce qui s’est passé dans les jardins de Bellevue, il faut aborder leur reconfiguration dans son contexte historique et artistique. Lorsque le château, construit entre 1748 et 1750 pour la marquise de Pompadour, passe dans les mains des tantes de Louis XVI23 en 1775, les jardins présentent un plan régulier. La pente, assez raide, sur laquelle Bellevue avait été construit, était aménagée en terrasses au tracé régulier ; aménagement que l’on devait à Jean-Charles Garnier d’Isle, jardinier, entre autres, de Champs-sur-Marne. Au sud du château se déployait une grande allée ponctuée de parterres géométriques et terminée par une forme en hémicycle. L’année 1775 fut marquée, dans le domaine de l’art paysager, par le début de la publication des cahiers de Georges-Louis Le Rouge consacrés aux jardins anglo-chinois24. Le Rouge, ingénieur franco-allemand et voyageur, avait compilé et enregistré par l’image beaucoup de jardins, parmi lesquels des sources présentées comme chinoises25. Ses planches jouissant d’un grand succès, les cahiers se multiplient jusqu’en 1789, et présentent encore aujourd’hui un des plus riches recueils de jardins, réalisés, projetés, ou imaginaires, du XVIIIe siècle. Le Rouge s’inscrit dans un mouvement de pensée plus large, notamment marqué par la Dissertation on Oriental Gardening, de William Chambers, publiée en 1772 par le concepteur des jardins de Kew, près de Londres, grands modèles de jardins anglo-chinois. Bellevue a très vite rejoint le mouvement et Mesdames Tantes confient le réaménagement du château à l’architecte Richard Mique. Le jardin est modifié au même moment. Dans sa partie la plus méridionale, un espace aux allées irrégulières se dessine avec une part belle donnée à la présence de l’eau. Une rivière aux allures naturelles traverse le jardin, qui se recompose en partie comme un hameau champêtre. Une petite tabatière en or, passée en vente chez Sotheby’s en 2005 à Londres26, présente quelques représentations des jardins de Bellevue en 1777 par le peintre lillois Louis-Nicolas van Blarenberghe. Des éléments, comme le pavillon chinois, sont typiques de ce qu’on pouvait trouver dans les planches de Le Rouge27. D’autres, comme la tour de Marlborough, ne sont pas sans rappeler les grandes réalisations pittoresques du XVIIIe siècle, comme le hameau de la reine à Trianon28. Un tableau conservé au musée d’art et d’histoire de Meudon29, met en évidence l’importance du rusticage de bois pour les rampes, détail d’art qui contribue à envisager l’espace entier comme une invitation à la promenade et à la rêverie.
Les jardins de Bellevue sont, à ce moment, clairement séparés en deux parties et trois jardins. Loin de s’opposer au jardin régulier en pente donnant sur la Seine, conservé, comme l’atteste un plan de 1803 (fig. 4), ou à l’autre jardin régulier dans l’axe du château, le nouveau jardin s’y juxtapose tout en complexifiant le dispositif paysager de Bellevue.
Fig. 4.

Duport et Burcois, Plan du château et du parc de Bellevue, 1803, 1 feuille, plan manuscrit en couleurs, 910 x 730 mm, Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, GE C-5125.
© BnF / Gallica
- 30 Claude-Henri Watelet, Essai sur les jardins, Paris, Prault, 1774, BnF, Z-61607 (4).
- 31 Elisabetta Cereghini, art. cité note 12, p. 56.
16En effet, si la partie nord offre un large panorama sur la vallée de la Seine, la partie sud, et notamment le jardin anglo-chinois de Mesdames Tantes, permet une expérience plus intime, fonctionnant en paysage autonome, au moyen d’un jardin disposant de son propre cours d’eau. Ce goût pour des jardins plus intimes, à la découverte plus lente et invitant à la promenade pédestre, se retrouve dans les jardins du château de Moulin-Joly, à Colombes, conçus par Claude-Henri Watelet, un des grands contributeurs au débat sur les jardins30. Le dispositif paysager de Bellevue, renouvelé par la mode des jardins anglo-chinois, est emblématique de ce qu’Elisabetta Cereghini écrit à propos des cahiers de Le Rouge, à savoir qu’ils jouent un rôle exceptionnel et participent à la diffusion de ces nouvelles formes en France et, par là-même, témoignent de la place de cet art dans une société qui se reflète dans ses jardins31.
- 32 Denys Millet, « L’arrivée du chemin de fer à Meudon », Bulletin du Comité de Sauvegarde des Sites d (...)
- 33 Claude de Montclos, La mémoire des ruines. Anthologie des monuments disparus en France, Paris, Meng (...)
- 34 L’un des prospectus publicisant les lotissements rend explicite l’importance de la présence d’une v (...)
- 35 Isabelle Duhau, « Disparition ou transformations de quelques parcs historiques des boucles de la Ma (...)
- 36 Affiche publicisant le lotissement du parc supérieur du château de Juvisy, vers 1912 – Archives C (...)
- 37 Georges Poisson, « Vestiges du domaine royal de Bellevue », Bulletin de la Société des amis de Meud (...)
17Après l’émigration de Mesdames Tantes en 1791 et la chute de la monarchie (10 août 1792), le château de Bellevue est mis sous séquestre, mais vendu seulement en 1797. L’acheteur, M. Têtu, démolit une partie des communs et crée un belvédère. Malgré ces quelques modifications, le château demeure intact jusqu’en 1823, date à laquelle le domaine est à nouveau vendu à Achille Guillaume, spéculateur immobilier, qui en propose sans succès le rachat à Louis XVIII. Guillaume décide alors de lotir le domaine et fait construire des rues qui suivent, en grande partie, les allées régulières du domaine, qu’il baptise des noms propres de ses familiers. Le corps de logis du château disparaît à ce moment : comme il en sera question plus tard au château de Maisons, les démolitions offrent des matériaux de construction de bonne qualité et à moindre coût, car disponible sur place. La vente des terrains se révèle compliquée : le site est en effet jugé trop isolé. Guillaume saisit alors tout l’intérêt de faire passer la ligne de chemin de fer à proximité de son nouveau lotissement : en reliant plus rapidement Paris avec Bellevue, le train aurait, en effet, permis de rendre beaucoup plus intéressantes les parcelles proposées à la vente par Guillaume, qui « milita pour imposer un tracé de la ligne par la rive gauche de la Seine avec la création d’une gare à Bellevue »32. Les travaux pour la voie ferrée sont donc réalisés entre 1835 et 1842. Bellevue se transforme, ainsi, en quartier à la mode proche de Paris33 : en 1849, un établissement hydrothérapique s’y installe, qui devient ensuite hôtel et enfin demeure d’Isadora Duncan (actuel siège du CNRS). La croissance urbaine de Paris pousse à cette époque les classes aisées et bourgeoises à chercher les plaisirs de la campagne. La villégiature est un usage prôné par les nouveaux arguments hygiénistes, et rendue plus accessible par l’installation des nouvelles lignes de chemin de fer34. Bellevue représente ainsi un exemple particulièrement intéressant et complet des lotissements réalisés à partir des années 1830 et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, que l’on pourrait appeler, avec Isabelle Duhau, « lotissements bourgeois35 ». Comme les jardins du château de Maisons dans la seconde moitié du siècle, les jardins de Bellevue offrent un cadre de vie convenable à la bourgeoisie de la ville. Dans sa quête de distinction, cette dernière se montre particulièrement sensible au caractère historique des lieux, régulièrement mentionné sur les prospectus destinés à publiciser les lotissements36. Argument étonnant, qui témoigne non pas d’un souci patrimonial mais symbolique : le prestige lié à l’ancienneté et à la noblesse des lieux contribue à faire des nouveaux propriétaires de lointains héritiers des anciens occupants. Ainsi, les lotissements continuent de se construire à Bellevue jusqu’en 1925. L’emprise du château et de son parc restent encore aisément décelables sur le plan actuel. Le jardin anglais de Mesdames, en revanche, demeuré à peu près intact, disparaît à une époque beaucoup plus tardive : la tour Marlborough est démolie en 1960, et la dernière fabrique du hameau en 197637(fig. 5).
Fig. 5.

Vue aérienne actuelle (IGN). En rouge, l’emprise au sol du parc, les allées et l’emplacement du château et du jardin anglais de Mesdames.
18Par le truchement de deux exemples, nous avons souhaité donner un aperçu des facteurs les plus importants qui opèrent dans la transformation des châteaux de la Seine et, notamment, de leurs jardins. Chacun de ces domaines présente une histoire spécifique ; néanmoins, une dynamique générale des métamorphoses et des disparitions peut être décelée. Entamée dès le début du XVIIIe siècle avec un mouvement de simplification des plans d’origine, cette dynamique se poursuit avec la création, dans la seconde partie du siècle, des jardins pittoresques anglo-chinois, qui marquent une transformation du dispositif paysager de ces demeures. L’ouverture des lignes de chemin de fer, particulièrement intense autour des années 1840, préalable au développement industriel, détermine avec ce dernier des profonds changements économiques et sociaux, dont les conséquences sur l’urbanisme de la région parisienne se manifestent tout au long du XXe siècle. Tous ces facteurs opèrent ensemble : ils concourent à une dynamique complexe de disparition, qu’il convient de distinguer de la simple destruction. En effet, là où le terme de destruction indique un acte que l’on peut situer chronologiquement et imputer à un facteur précis touchant directement l’intégrité de l’objet, la disparition, quant à elle, constitue un processus multifactoriel et dont les facteurs sont parfois indirects, un processus plus progressif dont les contours chronologiques sont moins clairement définis.
19En considérant les châteaux de la Seine au prisme de cette disparition, mais aussi des transformations plus générales qui ponctuent la vie souvent éphémère du patrimoine paysager, cette étude envisage ainsi la disparition des monuments comme un processus aussi riche et instructif que celui de la construction. Cette perspective spécifique d’étude de l’évolution des jardins a permis d’observer un paysage en mouvement dès le XVIIIe siècle, ouvert dès cette période aux mutations du siècle suivant. L’art des jardins dans ces domaines y apparaît pleinement vivace, s’adaptant aux modes, aux crises économiques et aux bouleversements technologiques. Les métamorphoses qui caractérisent les jardins des châteaux de la Seine, – réguliers axés autour d’un seul point de vue, puis paysagers, c’est-à-dire simplifiés et intégrant les transformations du territoire – témoignent du processus de disparition d’ensembles qui ont autrefois dessiné une partie du paysage francilien.
Notes
1 Lucie Nottin, Châteaux de la Seine : implantations et dispositifs paysagers des châteaux de plaisance des bords de Seine en Île-de-France, aux XVIIe et XVIIIe siècles, mémoire de recherche de Deuxième Année de Deuxième Cycle, École du Louvre, 2019 (Stéphanie Celle et Jean-François Cabestan dir.)
2 Nous avons travaillé sur un corpus de vingt-trois châteaux en remontant le cours de la Seine dont la liste complète est la suivante : Champlâtreux, Mousseau, Beauvoir, Neuf-Bourg, Petit-Bourg, La Briqueterie, Trousseau, Fromont, Juvisy, Choisy, Bercy, Bellevue, Saint-Cloud, Asnières-sur-Seine, Saint-Ouen, La Briche, Le Marais, Moulin-Joly, Bezons, Saint-Germain-en-Laye, Maisons, Villennes et l’Île-Belle à Meulan. Les grandes demeures du bord de Seine à l’intérieur de Paris, du fait de leur typologie bien différente, ne rentrent pas dans notre étude.
3 Michel Arnold, Jacques Barreau (dir.), Le château de Maisons, de la résidence aristocratique au monument historique, Paris, Éditions du Patrimoine-CMN, 2020.
4 Anaïs Bornet (dir.), Le château de Choisy, Paris, Honoré Clair, 2021.
5 Carte des chasses du roi, 1764-1773.
6 Atlas Trudaine pour la généralité de Paris, 1743-1763, Archives nationales (Paris), cotes CP/F/14/*8443 à 8507.
7 L’expression « dispositif paysager » renvoie aussi bien aux jardins qu’aux bâtis et comprend le château dans l’ensemble en question.
8 Antoine Joseph Dezallier d’Argenville, La Théorie et la pratique du jardinage, où l’on traite à fond des beaux jardins appelés communément les jardins de propreté, Paris, chez Jean Mariette, 1709, p. 18.
9 Voir notamment la gravure montrant le premier château de Petit-Bourg (BnF 2Fi 72/12) ; la carte « Les environs de Petit-Bourg, d’Estiolle et de Corbeil avec une portion de la forest de Senart » 1710-1719 (BNF, Cartes et Plans GE DD-2987, 827 B).
10 Plan général du château de Petit-Bour : fait par A. Larüe, plume, encre de Chine, aquarelle ; 95,4 × 118 cm, BnF, département Estampes et photographie, RESERVE HA-18 (C, 12) -FT 6.
11 Voir l’article de Bruno Pons, « Le château du duc d’Antin, Surintendant des Bâtiments du Roi, à Petit-Bourg », Bulletin de la Société d’histoire de l’art français, Paris, 1987, pp. 56-80.
12 L’architecte Jean-Michel Chevotet a également œuvré aux châteaux d’Arnouville et de Champlâtreux, tous deux dans l’actuel département du Val-d’Oise, il dessinait des jardins réguliers et rigoureux, se plaçant dans l’héritage d’André le Nôtre. Chevotet s’est particulièrement intéressé aux travaux hydrauliques. Pour en savoir plus, voir Jean-Louis Baritou, Dominique Foussard (dir.), Chevotet-Content-Chaussard : un cabinet d’architectes au siècle des Lumières, Lyon, La Manufacture, 1987 ; Gabriel Peignot, Dictionnaire historique et bibliographique, contenant l’histoire abrégée des personnages illustres, célèbres ou fameux, de tous les siècles et de tous les pays du monde, Paris, Philippe, 1832, p. 606 et Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle : dictionnaire bibliographique et critique, Paris, Mengès, 1995.
13 Sur la question du développement des jardins pittoresques en Angleterre puis de leur diffusion en Angleterre, voir l’ouvrage dirigé par Monique Mosser et Georges Teyssot, Histoire des jardins de la Renaissance à nos jours, Paris, Flammarion, 2002, et en particulier l’article de John Dixon Hunt « “ Ut pictura poesis” : jardins et pittoresque en Angleterre (1710-1750) », pp. 227-235.
14 Bathilde d’Orléans, duchesse de Bourbon et princesse de Condé, était la sœur de Louis-Philippe d’Orléans et la tante du roi Louis-Philippe Ier.
15 J. A. Delaure, Nouvelle description des environs de Paris au roi de Suède, Paris, chez Legeay, 1786, p. 170.
16 Marcher dans les jardins était encore une pratique très neuve au XVIIIe siècle, voir Elisabetta Cereghini, « Les jardins anglo-chinois à la mode, un recueil à l’image des nouveaux jardins du XVIIIe siècle », Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle, Tome XV, Georges Louis le Rouge : les jardins anglo-chinois, Véronique Royer (éd.), Paris, BnF, 2004, p. 59.
17 Alain Lerebour, Jacques Longuet, Histoire du château de Petit-Bourg au XIXe siècle, Société Historique et Archéologique d’Évry et du Val de Seine, 1987, p. 23.
18 Roger Bailly, Decauville : ce nom qui fit le tour du monde, Le Mée-sur-Seine, Amattéis, 1989, p. 46.
19 Salvador Tuffet, Paris-Orléans ou parcours pittoresque du chemin de fer de Paris à Orléans. Publié sous les auspices de M. F. Bartholony, Président du conseil d’administration du chemin de fer de Paris à Orléans. Paysages, sites, monuments, aspects de localités choisis parmi ce qu’il y a de plus remarquable sur tout le trajet par Champin. Texte par Salvador Tuffet, Paris, chez l’auteur, Orléans, chez Alph. Gatineau, 1845, p. 10.
20 Archives Départementales de l’Essonne, cote 1J1 32.
21 Voir notamment la lithographie conservée Archives Départementales de l’Essonne, cote 79J26-7.
22 Charles Nodier, La Seine et ses bords, Paris, M. A. Mure de Pelanne, 1836, p. 99.
23 Jean-Baptiste Corne, Le domaine de Bellevue sous Mesdames Sophie, Victoire et Adélaïde : histoire d’un domaine princier à la veille de la Révolution, mémoire de recherche de Deuxième Année de Deuxième Cycle, École du Louvre, 2012, (Frédéric Dassas dir.).
24 Georges-Louis Le Rouge, Les nouveaux jardins à la mode, Paris, chez Le Rouge, 1775-1789.
25 On trouve ces représentations de jardins chinois, mais surtout d’architectures chinoises, dans les cahiers 15, 16 et 17 publiés en 1786.
26 Sotheby’s Londres, vente du 29 novembre 2005, lot 47.
27 Le Rouge, op. cit. note 20, cahier 1, Pavillon chinois du jardin des fleurs chez M. la Princesse de Galles.
28 Les jardins de Trianon, représentés par Le Rouge dans le cahier 10 en 1783, sont par ailleurs un exemple de la cohabitation des jardins réguliers et irréguliers, et du jeu dialectique qui s’opérait entre les deux.
29 Dick Fils, La tour Marlborough, hameau du château de Bellevue, 1794, Meudon, Musée d’art et d’histoire de Meudon, inv. 2010-3-1.
30 Claude-Henri Watelet, Essai sur les jardins, Paris, Prault, 1774, BnF, Z-61607 (4).
31 Elisabetta Cereghini, art. cité note 12, p. 56.
32 Denys Millet, « L’arrivée du chemin de fer à Meudon », Bulletin du Comité de Sauvegarde des Sites de Meudon, n. 142, juin 2016, p. 6.
33 Claude de Montclos, La mémoire des ruines. Anthologie des monuments disparus en France, Paris, Mengès, 1992, p. 250.
34 L’un des prospectus publicisant les lotissements rend explicite l’importance de la présence d’une voie ferrée à proximité en reportant les horaires du train qui relie le lotissement à la capitale, BNF, GED- 5963.
35 Isabelle Duhau, « Disparition ou transformations de quelques parcs historiques des boucles de la Marne », Parcs et jardins dans l’Est parisien de la fin de l’Ancien régime à nos jours, Nogent-sur-Marne 26 septembre 2009, Nogent-sur-Marne, Communauté́ d’agglomération de la vallée de la Marne, 2010, p. 3.
36 Affiche publicisant le lotissement du parc supérieur du château de Juvisy, vers 1912 – Archives Communales de Juvisy, 2R4/2 ; publicité pour le lotissement du parc de Fromont, 1926 (reproduit dans Marie-Claire Peiris, Regards sur Ris-Orangis, 1900-1950, Ville de Ris-Orangis-Maury imprimeur, 1994, p. 61) ; affiche publicitaire pour le lotissement du parc du château de Maisons-Laffitte, 1904, CMN, PHBW 12-365, et affiche annonçant la vente par lots, 1905, Collection Jacques Barreau.
37 Georges Poisson, « Vestiges du domaine royal de Bellevue », Bulletin de la Société des amis de Meudon, automne 1977, n. 143, p. 2307.
Haut de pageTable des illustrations
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Titre | Fig. 1. |
Légende | J. Chaufourier, Recueil des Plans, Elevations, et Veües du Château de Petit-Bourg, (détail du plan de Petit-Bourg), 1730, dessins à l’aquarelle ; 630 x 485 mm, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, Reserve boite Fol-vz-1340. |
Crédits | © BnF / Gallica |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/22254/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 510k |
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Titre | Fig. 2. |
Légende | Cadastre « napoléonien », 1823 (détail), Archives départementales de l’Essonne, 3P/723, Section A : Village, 1ère feuille. |
Crédits | © BnF / Gallica |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/22254/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 408k |
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Titre | Fig. 3. |
Légende | Vue aérienne actuelle (IGN). En rouge, le périmètre délimitant l’emprise au sol de l’ancien château. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/22254/img-3.png |
Fichier | image/png, 557k |
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Titre | Fig. 4. |
Légende | Duport et Burcois, Plan du château et du parc de Bellevue, 1803, 1 feuille, plan manuscrit en couleurs, 910 x 730 mm, Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, GE C-5125. |
Crédits | © BnF / Gallica |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/22254/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 317k |
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Titre | Fig. 5. |
Légende | Vue aérienne actuelle (IGN). En rouge, l’emprise au sol du parc, les allées et l’emplacement du château et du jardin anglais de Mesdames. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/22254/img-5.png |
Fichier | image/png, 714k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Andrea Baserga et Jérémie David, « Les jardins des « châteaux de la Seine », du XVIIIe siècle à nos jours : métamorphoses et disparitions », Les Cahiers de l’École du Louvre [En ligne], 18 | 2022, mis en ligne le 01 juillet 2022, consulté le 07 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/22254 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/cel.22254
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