Définir l’intervention d’André Le Nôtre au château de Meudon : l’exemple d’un réseau hydraulique ambitieux et sophistiqué
Résumés
L’étude menée dans le cadre de cet article a pour but de définir l’étendue de l’intervention d’André Le Nôtre au château de Meudon ainsi que la place des jardins de Meudon dans l’œuvre d’André Le Nôtre par le biais de l’analyse de son réseau hydraulique ambitieux et sophistiqué. La constitution d’un premier inventaire de cartes et de plans, venant des archives publiques, datant du milieu du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle, a permis de mieux appréhender l’évolution des jardins de Meudon et surtout de déterminer l’intervention d’André Le Nôtre dans les jardins du château de Meudon. Cet inventaire de cartes et plans a également été utilisé pour déterminer les caractéristiques du réseau hydraulique des jardins de Meudon qui y est représenté et détaillé. Enfin, une enquête sur le terrain a été réalisée afin de déterminer les vestiges de ces jardins aujourd’hui et de rendre compte des éléments conservés et disparus depuis le début du XVIIIe siècle.
Entrées d’index
Mots-clés :
Jardins, Meudon, André Le Nôtre, Paysages, Cartes, Plans, Ancien Régime, Réseau hydrauliqueKeywords:
gardens, Meudon, André Le Nôtre, landscapes, cards, plans, Ancien Régime, hydraulic networkPlan
Texte intégral
- 1 Emmanuel-Henry de Grouchy, Les châteaux de Meudon et le château de Bellevue. Album de quarante-cinq (...)
1« L’admirable vue que l’on découvre de la terrasse du château de Meudon, et qui embrasse Paris tout entier et une grande partie du bassin de la Seine, est trop justement célèbre pour qu’il soit besoin d’en faire ici la description1. »
2Dans cette évocation de 1865, le vicomte de Grouchy souligne l’aspect le plus important du site de Meudon, c’est-à-dire la vue que son emplacement offre aux promeneurs. Aujourd’hui, cette vue (fig. 1), ainsi que les châteaux et surtout les jardins de Meudon, semblent oubliés par les Parisiens et les Franciliens.
Fig. 1.

Photographie prise sur la Terrasse Supérieure du château de Meudon – Vue sur Paris.
© Cliché Romane Mazzieri.
3La constitution du château et des jardins de Meudon est le fruit d’une longue histoire remontant au Moyen Âge, mais ce sont les propriétaires qui se sont succédés au cours de la deuxième moitié du XVIIe siècle qui ont considérablement pris part à la constitution des jardins. André Le Nôtre (1613-1700), jardinier de Louis XIV, a participé à leur réalisation mais la nature de son action reste encore aujourd’hui très incertaine, malgré les études réalisées à la fois sur le château de Meudon et sur son œuvre. Un inventaire de cartes et de plans des jardins et du parc de Meudon a été réalisé dont l’analyse a pour but de redéfinir l’intervention d’André Le Nôtre dans les jardins de Meudon et déterminer la place de ces jardins dans son œuvre.
L’évolution du domaine national de Meudon de ses origines à aujourd’hui
- 2 Quatre siècles d’images meudonnaises, Ville de Meudon, Maury Imprimeur, 1975, pp. 4, 7.
- 3 Marie-Thérèse Herlédan, « Au XVIe siècle un Meudon rural autour de son château », Bulletin des Amis (...)
- 4 Cat. d’exp., Le domaine national de Meudon, sous la direction de Marie-José et Francis Villadier, M (...)
4La première mention du « Chastel de Meudon » date de 1397, et il est indiqué qu’il est acheté en 1415 par Ysbarre, un financier italien venu à Paris2. En 1518, Antoine Sanguin, abbé de Fleury-sur-Loire puis cardinal et enfin Grand Aumônier de France, reçoit le domaine de Meudon par héritage familial3. Il remplace le premier château d’aspect médiéval par un nouveau corps de logis plus adapté au goût de l’époque4.
- 5 Paul Biver, Histoire du Château de Meudon, Marseille, Laffitte reprints, 1981 (1923), pp. 18, 19.
- 6 Philippe Canac, Domaine national de Meudon – Étude de synthèse, n. p., 1992, pp. 3, 4.
- 7 AN ét. XXIV, 132 et AN ét. CXV, 45.
- 8 Marie-Thérèse Herlédan, « Marchés de travaux pour le domaine de Meudon sous Abel Servien (1656-1658 (...)
5En 1552, le cardinal de Lorraine, Charles de Guise, acquiert le domaine de Meudon, en raison de la proximité du château avec la cour des Valois où le cardinal devait jouer un rôle prépondérant5. Il agrandit et embellit alors considérablement le domaine. Il fait construire une Grotte, sans doute sur les plans du Primatice6, et commence l’agencement de petits jardins de proximité. Le parc du cardinal de Lorraine est installé sur le plateau surplombant le château. Au début du XVIIe siècle, d’autres travaux sont réalisés dans les jardins par Charles de Lorraine, duc de Guise. Il fait réaliser, par l’architecte Gabriel Soulignac, l’aménagement des abords du château et de la Grotte. Ces travaux sont connus par trois marchés présentés par Marie-Thérèse Herlédan. Deux marchés passés le 27 juillet 16187 prévoient la mise en place d’un parterre au sud du château, et surtout la construction d’un mur de terrasse entre la Grotte et le château pour régulariser l’espace entre les deux et raccorder les deux bâtiments8. Les propriétaires qui se succèdent au cours de la deuxième moitié du XVIIe siècle, ont considérablement participé à la constitution des jardins du château de Meudon.
Fig. 2.

Israël Silvestre, Vue du jardin et du parc du château de Meudon, vers 1690. Gravure. Musée d’Art et d’Histoire de Meudon, sans numéro d’inventaire.
© Cliché Musée d’Art et d’Histoire de Meudon.
Abel Servien (1654-1679) : les premiers travaux d’embellissement et l’agrandissement du domaine
- 9 Franck Devedjian, « Abel Servien et le marquis de Sablé à Meudon 1654-1679 », Le château de Meudon (...)
- 10 Marchés conservés dans les minutes de Pierre Puthomme, AD Hauts-de-Seine, E 7110 à E 7118 et dans l (...)
- 11 M.-T. Herlédan, op. cit. note 8, pp. 73-75, 79, 81.
6De 1654 à 1659, Abel Servien, surintendant des Finances, restaure et agrandit le domaine de Meudon structurant de façon permanente le site du château. Il y entreprend des travaux de terrassement colossaux créant ainsi une vaste avant-cour dans le prolongement nord du château, aussi appelée Grande Terrasse, tout en détruisant une partie du village de Meudon9. La découverte en 1985, de vingt-six marchés concernant les travaux réalisés pour Servien entre 1656 et 165810 permet de réattribuer la construction de la grande Orangerie de Meudon à Abel Servien11.
- 12 Michel Jantzen, Plan général des jardins et châteaux de l’ancien domaine de Meudon. Étude historiqu (...)
7Abel Servien entoure également le château de Meudon d’un immense parc dont le tracé des allées est conservé encore aujourd’hui. Il acquiert les bois et les champs de Clamart et de Trivaux, et perce une Grande Perspective au sud du château. Il fait également installer des bassins, des pièces d’eau et des étangs comme celui de Chalais. Le domaine atteint à peu près son étendue maximale12. Les jardins, quant à eux, restent établis dans la limite des abords immédiats du château.
François Michel Le Tellier, marquis de Louvois (1679-1695) : l’expansion finale du domaine et la constitution des jardins et du réseau hydraulique
- 13 F. Devedjian, « Louvois et son épouse à Meudon 1679-1695 », dans op. cit. note 9, pp. 28, 31.
8De 1679 à 1691, le marquis de Louvois, ministre de Louis XIV puis surintendant des Bâtiments à partir de 1683, acquiert le château de Meudon sans doute en raison de sa proximité avec Versailles, où le roi a décidé d’installer sa cour, et avec le domaine de Chaville qui appartenait à son père, le Chancelier Le Tellier. En 1679, seule une petite partie du parc est recouverte de jardins d’agrément : les parterres du château, de la Grotte et de l’Orangerie. Il réalise alors des aménagements et des agrandissements grandioses à Meudon13.
- 14 F. Devedjian, Manière de montrer Meudon, Meudon, Musée d’art et d’histoire de Meudon, 2013, p. 9.
- 15 Michel Jantzen, « Le Nôtre à Meudon », Bulletin de la Société des Amis de Meudon, no 220, 2000, pp. (...)
- 16 Aurélia Rostaing, Les jardins de Le Nôtre en Île-de-France, Paris, Centre des monuments nationaux, (...)
9Vers 1680, le marquis fait appel à André Le Nôtre pour adapter les jardins d’Abel Servien et souligner le tracé de la Grande Perspective (fig. 2). Le Nôtre dessine des parterres, des jeux d’eau, des bassins et des fontaines. Il crée les Jardins Hauts en reprenant les routes de chasse de Servien, et les Jardins Bas, dans l’axe de la Grotte14. Ces derniers avaient une dimension plus réduite que les Jardins Hauts et étaient conçus pour la promenade à pied. Grâce à la futaie de Lamet, ils étaient invisibles depuis le château et se découvraient lors de la descente de la Grande Perspective15. Pour alimenter en eau les bassins du parc et obtenir des jeux d’eau spectaculaires, le marquis de Louvois entreprend également de grands travaux pour réaliser un réseau hydraulique. Dès 1686, l’essentiel des jardins est déjà constitué, c’est-à-dire la Grande Perspective, les Jardins Hauts et les Jardins Bas16.
Monseigneur, le Grand Dauphin (1695-1711) : l’apogée et le perfectionnement du domaine et des jardins de Meudon
- 17 M. Jantzen, op. cit. note 12, pp. 13, 14.
- 18 Christophe Trimoulet, Pour une restauration du Domaine royal de Meudon, recherches historiques et i (...)
- 19 Émilie de Maisonneuve, « Le château de Meudon au Grand Siècle, un sujet de passions », dans op. cit (...)
10En 1695, la veuve de Louvois, Anne de Souvré, échange, contre le domaine de Choisy et 900 000 livres, le domaine de Meudon avec Louis XIV qui l’offre à son fils, Monseigneur le Grand Dauphin17. L’essentiel des aménagements sont alors réalisés, le Grand Dauphin entreprend des travaux d’embellissement et de finition qui portent les jardins de Meudon à leur apogée. En 1706, il détruit la Grotte, devenue inutile et désuète, pour bâtir à la place le château neuf qui est terminé en 1709. Le parc et les jardins sont également modifiés par le Grand Dauphin, mais surtout par le roi. La manie du roi « de faire et de défaire » est visible à Meudon comme à Versailles : il conserve les compositions d’André Le Nôtre mais modifie les plantations, les dessins des parterres et des bassins. Le Nôtre est remplacé par Jules Hardouin-Mansart pour l’aménagement des jardins18. Dans les Jardins Bas, les modifications sont plus nombreuses que dans les Jardins Hauts mais elles restent superficielles, la structure des jardins restant inchangée. Le château et les jardins de Meudon sont alors suffisamment grandioses pour être destinés au futur roi de France. Or, le décès du Grand Dauphin en 1711 marque le début du déclin du domaine de Meudon car le roi s’en désintéresse, le château lui rappelant la perte de son fils19.
11Le dispositif paysager du château de Meudon n’est pas le résultat de la volonté d’un seul homme mais de l’action des propriétaires successifs, et surtout de ceux de la deuxième moitié du XVIIe siècle : Abel Servien, le marquis de Louvois et le Grand Dauphin. Ces interventions mènent à la constitution des Jardins Hauts et des Jardins Bas séparés par un grand axe structurant partant du château. Aujourd’hui encore, cette Grande Perspective est l’élément le plus marquant des jardins de Meudon.
De 1711 à nos jours : la disparition progressive des jardins et du parc du château de Meudon
12Dès 1711, les jardins et le parc de Meudon sont modifiés, et même détruits dès la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle. Le château vieux est détruit par un incendie en 1795. Bien qu’étant Palais Impérial et attribué au Roi de Rome, fils de Napoléon, sous l’Empire, ainsi que résidence de Jérôme Bonaparte, ancien roi de Westphalie, lors du second Empire, le château neuf est également détruit en partie par un incendie en 1871.
13En 1877, le domaine est attribué au génie militaire et prend une vocation scientifique. Les ruines du château neuf sont transformées en une annexe de l’Observatoire de Paris. Le parc retourne à l’état de nature, les bassins, les parterres et le parc d’André Le Nôtre sont progressivement oubliés. Au cours du XXe siècle, la commune de Meudon, qui possède elle aussi des terres sur l’ancien domaine royal de Meudon, fait construire des bâtiments et des équipements (par exemple sportifs) sur le tracé de la Grande Perspective. Entre 1962 et 1966, des immeubles sont construits à Meudon-la-Forêt qui obstruent une partie de la vue sur Paris offerte par la Grande Perspective. Ce qu’il reste du domaine de Meudon aujourd’hui ne reflète pas sa splendeur de la fin du XVIIe siècle.
- 20 F. Devedjian, op. cit. note 14, pp. 10, 11.
14En 1972, le domaine de Meudon est classé Monument Historique, ce qui contribue au développement des travaux de restauration et de réhabilitation entrepris depuis les années 1930 et qui se poursuivent aujourd’hui20.
L’étendue de l’intervention d’André Le Nôtre dans les jardins de Meudon : débats et controverses
15André Le Nôtre (1613-1700), jardinier de Louis XIV ayant réalisé entre autres les jardins de Vaux-le-Vicomte, de Versailles, de Marly, de Saint-Cloud, de Chantilly et de Pontchartrain, a participé, comme nous l’avons vu, à la réalisation des jardins du château de Meudon. Il en a laissé très peu de dessins ou de plans. Ainsi, nombre de créations lui ont été attribuées, souvent sans preuve. De plus, même lorsque l’intervention d’André Le Nôtre est attestée par des archives, il est difficile de déterminer la part qui lui revient, seulement un parterre, la conception générale du plan d’ensemble ou le dessin des fontaines et des jeux d’eau. Son action à Meudon reste ainsi encore aujourd’hui très incertaine et sujette à débats et controverses, tant pour son étendue, que pour la période pendant laquelle il a travaillé aux jardins de Meudon.
La constitution d’un inventaire de cartes et de plans pour redéfinir l’intervention d’André Le Nôtre
16De nombreux auteurs ont étudié l’histoire et les jardins du château de Meudon, ainsi que l’œuvre d’André Le Nôtre, grâce aux éléments conservés dans les archives, aux gravures, et aux descriptions. La nouveauté de cette étude est la constitution d’un inventaire de cartes et de plans des jardins et du parc de Meudon du milieu du XVIIe au milieu du XIXe siècle, mettant en évidence leur évolution, et surtout l’apport de nouvelles informations sur le rôle de Le Nôtre à Meudon entre 1650 et 1700.
- 21 C&P N II Seine-et-Oise 191.
- 22 C&P N II Seine-et-Oise 190.
17Parmi ces cartes et ces plans, la « Carte et arpentage du parc de Meudon » réalisée en 1689 par Bourgault, arpenteur du roi, est une source d’informations inégalable pour la période (fig. 3). Elle est conservée aux Archives nationales21 et représente avec nombre de détails le réseau hydraulique, les canalisations et surtout l’aspect des jardins et du parc de Meudon avant son acquisition par le Grand Dauphin, alors que le marquis de Louvois continue les travaux. La « Carte du château et du parc de Meudon » dressée en 1695 par Bourgault et Matis, arpenteurs du Roi, conservée aux Archives nationales22 est complémentaire. Elle indique, elle aussi, le réseau hydraulique et l’aspect général des parterres et des bosquets des jardins de Meudon. Réalisée à la demande du Grand Dauphin lors de son installation à Meudon, elle témoigne de l’état des jardins de Meudon à la mort de Louvois. Enfin, les Archives Municipales de Meudon conservent une représentation du « Parc, Jardins, Château et Bourg de Meudon. Présenté à Monseigneur, par son très humble Serviteur et géographe, de Fer, 1708 » qui montre les changements réalisés par le Grand Dauphin dans les jardins de Meudon. Cette carte a été fréquemment réutilisée par la suite du fait de sa grande clarté et de ses nombreux détails.
Fig. 3.

Bourgault, Carte et arpentage du parc de Meudon, 1689. Ech. 1/4.200. Dim. 1,13 x 0,83. Archives Nationales, Cartes et Plans, N II Seine-et-Oise 191.
© Cliché Romane Mazzieri.
Les hypothèses concernant la période d’exercice et l’étendue de l’intervention d’André Le Nôtre au château de Meudon
18Différentes hypothèses quant à l’intervention d’André Le Nôtre dans les jardins de Meudon ont été développées par les historiens de l’art qui ont travaillé sur la biographie d’André Le Nôtre ou sur le château de Meudon.
- 23 M.-T. Herlédan, « Les perspectives de Meudon : constitution foncière d’un axe », Georges Farhat, An (...)
19Une première hypothèse portée par Marie-Thérèse Herlédan et Aurélia Rostaing consiste à attribuer à André Le Nôtre seulement deux des parterres réalisés à l’époque de Louvois dans les jardins de Meudon : les parterres de la Grotte et la Pièce de M. Le Nôtre dans les Jardins Bas23. Les archives semblent selon les auteures n’attester la paternité de Le Nôtre que pour ces deux parterres.
- 24 P. Biver, op. cit. note 5 et G. Farhat, op. cit. note 23.
- 25 M. Jantzen, « Les jardins de Meudon et les probables interventions de Le Nôtre », Bulletin de l’ICO (...)
20La deuxième hypothèse, la plus généralement acceptée, soutenue par exemple par Paul Biver ou Georges Farhat, attribue à Le Nôtre l’aménagement de l’ensemble des jardins de Meudon sous Louvois24. Son intervention dans les jardins de Meudon peut être prouvée par de nombreuses archives, mais toute l’incertitude concernant cette période réside dans son étendue. Il semble qu’André Le Nôtre ait commencé par réaliser les parterres les plus visibles depuis le château comme les parterres de l’Orangerie et de la Grotte. Mis à part les parterres à proximité du château dans les Jardins Hauts, le marquis de Louvois a aménagé cette partie des jardins essentiellement à la fin de sa vie. Sans doute brouillé avec Le Nôtre vers 1688, il est probable que ce dernier n’ait pas participé à ces travaux25. Ce serait dans les Jardins Bas que l’action d’André Le Nôtre aurait été la plus importante. Ces jardins ont été créés dans leur totalité à l’époque de Louvois. Il y aurait ainsi conçu la plupart des parterres et des bosquets en plus de la Pièce de M. Le Nôtre. Si cette hypothèse est la bonne, il faut considérer que la majorité de la structuration des jardins de Meudon, c’est-à-dire les deux axes partant de la Grotte et surtout la Grande Perspective, étaient déjà mis en place avant l’arrivée de Le Nôtre à Meudon. Il aurait ainsi réussi à mettre en valeur des tracés déjà présents et les jardins de Meudon seraient le résultat du concours de nombreux artistes et entrepreneurs successifs.
- 26 Franklin Hamilton Hazlehurst, Des jardins d’illusion, le génie d’André Le Nostre, Somogy Éditions d (...)
- 27 M. Jantzen, op. cit. note 25, p. 124.
- 28 Id., ibid., p. 28, et Marie-Thérèse Herlédan, « Peut-on dater l’Orangerie de Meudon ? », Bulletin d (...)
- 29 F. Devedjian, op. cit. note 13, p. 42.
21La dernière hypothèse, la plus osée, est celle d’une intervention d’André Le Nôtre dans les jardins de Meudon dès l’époque d’Abel Servien. Cette hypothèse est soutenue par Franklin Hamilton Hazlehurst et Franck Devedjian26. La salle fraîche qui surmonte l’Orangerie de Meudon peut être rapprochée de celle nommée « le Confessionnal » de Vaux-le-Vicomte, et l’Orangerie de Meudon est très semblable à l’orangerie de Versailles, toutes deux réalisées par Louis Le Vau27. À partir de ces éléments, Marie-Thérèse Herlédan et Michel Jantzen proposent une attribution de l’Orangerie et de la Grande Perspective de Meudon à cet architecte28. Franklin Hamilton Hazlehurst va plus loin dans l’interprétation : « Faut-il, cependant, créditer Le Vau de ce magistral projet qui fait de cette grande perspective l’une des réussites majeures de l’architecture des jardins du XVIIe siècle ? Cela semble improbable. Bien qu’il n’y ait pas de preuve absolue que Le Nostre ait travaillé sur le site avant que Louvois n’acquière Meudon, vingt ans après la mort de Servien, il est cependant très probable qu’il ait collaboré avec Le Vau au premier projet. Après tout, un an seulement après la mort de Servien, les deux artistes travaillaient ensemble à Vaux-le-Vicomte. Si nous suivons cette hypothèse, nous pouvons supposer que ce fut Le Nostre, travaillant en étroite collaboration avec Le Vau, qui établit avec précision les bases du grandiose projet de l’axe centrale descendant dans la vallée et remontant la colline située en face29. »
22Les interrogations quant à l’étendue et la période d’intervention d’André Le Nôtre à Meudon ne sont pas encore résolues. Il est possible de considérer que celle-ci ne s’est pas limitée à deux parterres, il est probable qu’il ait largement participé à la création des Jardins Bas et au réaménagement des parterres à proximité du château et de la Grotte dans les Jardins Hauts et sur la Grande Perspective. Cependant, sa participation à l’aménagement des jardins dès l’époque d’Abel Servien reste très incertaine, l’absence de documents d’archives l’attestant ne permet pas de tirer des conclusions précises quant à son rôle dans les jardins de Meudon.
Un réseau hydraulique ambitieux et sophistiqué : la place des jardins de Meudon dans l’œuvre d’André Le Nôtre
23De par la présence de nombreux points de vue et de perspective, la réalisation d’un réseau hydraulique complexe et ambitieux, et l’adaptation très nette du dispositif paysager à la topographie du site, les jardins de Meudon s’intègrent à l’œuvre d’André Le Nôtre et partagent les caractéristiques de toutes ses réalisations. Ils restent néanmoins des jardins uniques où leur Genius Loci est exploité. Ainsi, une des particularités communes aux jardins d’André Le Nôtre est sans doute leur unicité.
- 30 A. Rostaing, « Les dessins et les lettres d’André Le Nôtre, par Aurélia Rostaing », Le Nôtre, un in (...)
- 31 M. Jantzen, op. cit. note 25, p. 24.
24Selon Aurélia Rostaing, « la plupart des grands jardins d’André Le Nôtre se caractérisent par une imposante débauche hydraulique30 » et les jardins de Meudon ne font pas exception. Il est probable que Le Nôtre ait été associé à la constitution du réseau hydraulique, réalisé dans les années 1680, si l’on considère la seconde hypothèse sur son intervention comme étant la bonne. Cependant, tous les concepteurs ou fontainiers liés à cette entreprise sont encore aujourd’hui inconnus31.
- 32 A 172.
25Il existe plusieurs cartes et plans donnant des informations très précises sur le réseau hydraulique et ses canalisations, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du parc. En plus des trois cartes citées précédemment, il est possible de mentionner également le « Plan des rigoles et étangs de la plaine de Vélizy, hors le parc de Meudon » dressé par Bourgault et Matis, arpenteurs du roi en 1695 (fig. 4), conservé aux Archives départementales des Yvelines32. Il donne des indications sur le plateau de Meudon où étaient drainées les eaux nécessaires aux fontaines et aux jeux d’eau des jardins de Meudon. Il existe également un « Traité des eaux de Meudon » réalisé par Nyon, « cy devant Inspecteur a Chauille » en 1699, qui décrit en détail les différents réservoirs et bassins, les canalisations, les robinets, clapets et vannes, mais aussi la hauteur des jets d’eau. De plus, de nombreux vestiges conservés dans la forêt de Meudon permettent de mieux appréhender ces travaux colossaux.
Fig. 4.

Bourgault et Matis, arpenteurs du roi, Plan des rigoles et étangs de la plaine de Vélizy, hors le parc de Meudon, 1695. Échelle : 500 toises. Archives Départementales des Yvelines, A 172.
© Cliché Archives Départementales des Yvelines.
Les apports du chantier des jardins de Versailles : solutions innovantes et tuyaux en fonte
26Lorsque le marquis de Louvois arrive à Meudon, il peut déjà s’appuyer sur le chantier de Versailles et les solutions techniques qui y ont été développées pour répondre à divers problèmes. Surintendant des Bâtiments à partir de 1683, il est alors au cœur de l’organisation des travaux du château et de ces jardins.
- 33 Ernest de Ganay, André Le Nostre : 1613-1700, Paris, Vincent, Fréal et Cie, 1962, p. 29.
27Le réseau hydraulique construit à Versailles a demandé des solutions techniques innovantes pour acheminer de telles quantités d’eau à un endroit où il n’y avait pas de rivière. Il est alors proposé de drainer les eaux superficielles des plateaux environnants, par le biais d’un réseau de rigoles, d’étangs et d’aqueducs33. C’est cette technique qui est choisie pour les jardins de Meudon.
- 34 Frédéric Sichet, « L’hydraulique des jardins au temps d’André Le Nôtre », André Le Nôtre en perspec (...)
28Une autre innovation capitale pour les jeux d’eau a été trouvée pour les jardins de Versailles. Il s’agit de l’invention, en 1672, des tuyaux en fonte. Ils ont l’avantage d’être de plus grand diamètre tout en résistant mieux à la pression que les tuyaux en bois, en terre cuite ou en plomb, dont les soudures résistaient mal aux fortes pressions. Ces tuyaux en fonte à bride ou à collerette, plus fiables, permettent ainsi de faire jaillir l’eau à grande hauteur. De plus, les tables de calcul de l’abbé Mariotte sont une aide précieuse pour les fontainiers et les concepteurs de jardin. En effet, elles donnent les outils essentiels pour déterminer avec précision la hauteur des jets d’eau, leur consommation et la dimension nécessaire des tuyaux34.
Le drainage des eaux sur le plateau de Meudon
- 35 P. Biver, op. cit. note 5, pp. 101, 102.
- 36 Nicolas Bocquet, « L’alimentation en eau des jardins du Château de Meudon », Bulletin de la Société (...)
29Jusqu’à Louvois, le grand défaut des jardins de Meudon est leur manque d’eau. Paul Biver constate : « De toutes les belles maisons de France, Meudon est peut-être la plus mal partagée au point de vue de l’irrigation35. » En effet, il est impossible de faire monter l’eau de la Seine vers les jardins, et il n’y a pas de source d’eau naturelle sur le plateau de Meudon. La seule source d’eau disponible est donc celle des pluies, ce qui rend nécessaire de stocker de grandes quantités d’eau pour les périodes de sécheresse dans des étangs artificiels36. Ainsi, le marquis de Louvois imite en moindres dimensions les travaux hydrauliques de Versailles sur le plateau de Meudon. Il crée un réseau d’étangs, de rigoles, de réservoirs et d’aqueducs pour capter et acheminer la totalité des eaux pluviales du plateau. Des sommets du plateau partent des rigoles qui convergent vers des rigoles plus grandes conduisant l’eau dans des étangs-réservoirs. Un système analogue a été utilisé pour le parc de Saint-Cloud.
- 37 Voir ARHYME, Restauration du réseau hydraulique du marquis de Louvois en forêt de Meudon-Vélizy.
- 38 Jean Ménard, L’étonnante histoire des jeux d’eau et du réseau hydraulique du domaine royal de Meudo (...)
30Le réseau hydraulique comprend un réseau dit « aérien », constitué de rigoles suivant les courbes de niveau pour rejoindre les réservoirs, et un réseau dit « technique », plus profond, suivant un chemin rectiligne afin de rejoindre les étangs-réservoirs plus rapidement car il apporte de l’eau lointaine37. L’existence de deux réseaux distincts permet d’arrêter l’utilisation de l’un pour son entretien tout en continuant à acheminer l’eau vers les jardins grâce à l’autre réseau38. Quand les deux réseaux se croisent, le réseau « technique » est canalisé dans des aqueducs souterrains. Certains de ces aqueducs sont conservés aujourd’hui (fig. 5). C’est le cas par exemple de l’aqueduc de la Grange Dame Rose qui mesure 840 mètres de long et est construit en pierres meulières, des puits de visite étaient aménagés tous les 50 mètres environ afin de vérifier l’état de l’ouvrage et l’écoulement des eaux. La sortie de cet aqueduc et certains de ses puits sont encore visibles aujourd’hui.
Fig. 5.

Photographie de l’ancien Aqueduc du croisement – Sortie de la Rigole Technique.
© Cliché Romane Mazzieri.
- 39 Id., ibid., pp. 68, 69.
31Sur le plateau également, de nombreux étangs servent de réservoirs aux eaux récoltées, comme les étangs du loup Pendu et de Villacoublay. L’étang des Fonceaux est le dernier réservoir, le plus proche, avant les jardins du château de Meudon. Toutes les eaux drainées sur le plateau convergent vers lui. Le rôle de l’étang est d’alimenter la pièce d’eau du Bel Air située à l’intérieur des jardins39 et il est aujourd’hui transformé en terrain de sport, dont l’emplacement a conservé les dimensions de l’ancien dispositif.
Le réseau hydraulique des Jardins Hauts et la problématique des jets d’eau
- 40 J. Ménard, op. cit. note 38, p. 30.
32Un des défis des jardins de Meudon est l’obtention de jets d’eau dans les bassins les plus élevés des Jardins Hauts dont l’altitude est inférieure de seulement quelques mètres à la l’altitude moyenne du plateau40. Il est donc nécessaire de trouver une solution pour obtenir de l’eau sous pression qui puisse alimenter les jets d’eau des bassins des Jardins Hauts.
- 41 Voir ARHYME op. cit. note 37.
- 42 J. Ménard, op. cit. note 38, pp. 33-36.
33À cet effet, Louvois construit le Réservoir Neuf vers 1682-1683 afin de jouer le rôle d’un château d’eau. Cet ouvrage colossal pouvait contenir 25 000 m3 d’eau et était assez proche des Jardins Hauts et surtout placé sur un des emplacements culminants du plateau. Son alimentation en eau était assurée par deux moulins à vent situés à Villebon, installés entre l’étang du Tronchet et celui de la Fosse Renault. Ils envoyaient l’eau de l’étang du Tronchet dans un réservoir en plomb installé en haut d’une tour de 16 mètres de haut. L’eau était ensuite acheminée depuis le réservoir de plomb jusqu’au Réservoir Neuf proche des Jardins Hauts par une conduite en fonte41. Les moulins, détruits en 1780, ont été représentées dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert en raison de leur technique innovante : le système de pompes refoulantes à cylindre et piston. Ce système permettait ainsi de doter les bassins des Jardins Hauts de jets d’eau qui ne pouvaient tout de même pas dépasser six mètres de hauteur42. La présence de ces jets d’eau suscitait néanmoins l’admiration et la surprise, car leur existence relevait d’un défi technique.
- 43 Lucien Grinda et Jean Ménard, Le Grand Dauphin : fils de Louis XIV, seigneur de Meudon, Meudon, APA (...)
34Le bassin des Cloîtres, par exemple, était la pièce maîtresse des Jardins Hauts et nécessitait un jet d’eau. Il était cependant placé à 166 mètres d’altitude sur un plateau ne dépassant pas 172 mètres d’altitude. Malgré cela, le système décrit précédemment et un orifice de sortie de cinq centimètres de diamètre permettaient de créer une grande gerbe de six mètres de haut43.
Le réseau hydraulique des Jardins Bas : la diversité des sources d’amenée d’eau
- 44 P. Biver, op. cit. note 5, p. 103.
35Le réseau hydraulique des Jardins Bas était moins élaboré. Le système des moulins de Villebon n’était pas nécessaire : les bassins et les jets pouvaient se multiplier dans les jardins Bas, et les hauteurs des jets d’eau augmenter. En plus de l’eau drainée sur le plateau de Meudon, l’eau des sources jaillissants vers l’étang de Chalais était utilisée pour alimenter les Jardins Bas. La complexité de ce réseau était ainsi la multiplicité des possibilités d’alimentation des bassins44.
- 45 N. Bocquet, op. cit. note 36, pp. 140, 141.
36Par exemple, l’étang de Villebon, qui avait une capacité de 43 000 m2, devait alimenter le jet central du bassin de l’Ovale dans les Jardins Bas. Le dénivelé entre les deux bassins était de 50 mètres mais compte-tenu de la distance entre eux, la hauteur de jet ne dépassait pas 24 mètres de haut, ce qui constituait tout de même un exploit technique. Ce jet d’eau peut être comparé à celui du bassin du Dragon de Versailles s’élevant à 27 mètres de haut45.
- 46 J. Ménard, op. cit. note 38, p. 109.
37Enfin, le canal d’Arthelon, à l’extrémité des Jardins Bas, servait de réceptacle à l’ensemble des eaux qui, de tous les versants et conduites, affluaient dans le fonds du vallon où coule le ru d’Arthelon et qui auraient pu inonder le village voisin des Jardins Bas46.
Les vestiges des jardins du château de Meudon aujourd’hui
- 47 F. et M.-T. Villadier, op. cit. note 4, pp. 9-11.
- 48 F. Devedjian, op. cit. note 14, p. 22.
38En 1702, une « Manière de Montrer Meudon », itinéraire de visite du domaine de Meudon semblable à la « Manière de Montrer les Jardins de Versailles » datant de 1701, est rédigée par Louis XIV ou par le Grand Dauphin47. De l’itinéraire proposé dans la « Manière de Montrer Meudon », faisant neuf kilomètres, « il est toujours possible de réaliser la majeure partie du trajet. C’est que sept kilomètres sur les neuf initiaux sont conservés : seule la partie des jardins bas a été amputée, par l’extension de la ville de Meudon. En somme, près de 80 % du parcours de la “Manière de Montrer Meudon” est toujours empruntable. […] Sur ces sept kilomètres, deux et demi sont librement accessibles : ce sont les distances relatives à la Grande Terrasse de Meudon, propriété de l’État gérée par la mairie de Meudon [depuis] 2006. Le reste du parcours conservé, soit quatre kilomètres et demi, est situé dans une zone dépendant de l’Observatoire de Paris, par affectation du ministère de l’Enseignement et de la Recherche. À l’heure actuelle, cette majorité du parcours n’est toujours pas accessible au grand public, ce que nous ne pouvons que déplorer48. »
- 49 M. Jantzen, op. cit. note 25, p. 134.
39Les Jardins Hauts sont conservés dans le domaine de l’Observatoire de Paris, même s’il a depuis longtemps retrouvé un aspect forestier et que tous les bassins et les parterres ont disparu. Les tracés créés successivement par Servien et Le Nôtre, et la pièce d’eau du Bel Air, sont toujours visibles. De plus, la Grande Perspective a été récemment restaurée. Cependant, cette perspective est toujours coupée par les stades de Trivaux. Sur la Grande Terrasse, il est possible de situer le château vieux par rapport à l’escalier d’Aristote qui descend vers la ville. Le parterre de l’Orangerie est une reconstitution réalisée en 1980. Une partie du château neuf est conservée également, sous la coupole de l’Observatoire. Les Jardins Bas ont totalement disparu mais il est possible d'en retrouver des témoignages dans le parcellaire actuel de la ville de Meudon. Le canal de l’Ombre est la dernière pièce d’eau conservée des Jardins Bas dans une propriété privée de la ville, et certaines rues ont repris le tracé des anciennes allées ou des limites du parc49.
40Ainsi, la constitution d’un premier inventaire de cartes et de plans a permis d’arriver à plusieurs conclusions concernant les jardins du château de Meudon. Le dispositif paysager du château de Meudon n’est pas le résultat de la volonté d’un seul homme mais de toutes les interventions des propriétaires successifs, et surtout de ceux de la deuxième moitié du XVIIe siècle : Abel Servien, le marquis de Louvois et le Grand Dauphin. De plus, il est évident désormais que l’intervention d’André Le Nôtre ne s’est pas limitée à deux parterres, mais il reste très probable qu’il n’ait fait que perfectionner et agrandir un tracé qui existait dès l’époque d’Abel Servien. Enfin, par la réalisation d’un réseau hydraulique complexe et ambitieux, les jardins de Meudon s’intègrent à l’œuvre d’André Le Nôtre et partagent les caractéristiques de toutes ses réalisations, tout en restant un jardin unique où le Genius Loci est exploité. Enfin, la constitution d’un dossier photographique a permis de montrer que les jardins de Meudon ont en grande partie disparu aujourd’hui. Malgré les nombreux projets de restauration qui ont été proposés depuis le début du XXe siècle, aucun n’a abouti, ce qui est sans doute dû en grande partie au fait que la majorité des jardins sont toujours inaccessibles au public.
Notes
1 Emmanuel-Henry de Grouchy, Les châteaux de Meudon et le château de Bellevue. Album de quarante-cinq photographies précédées d’une notice historique, n. p., 1865, p. 1.
2 Quatre siècles d’images meudonnaises, Ville de Meudon, Maury Imprimeur, 1975, pp. 4, 7.
3 Marie-Thérèse Herlédan, « Au XVIe siècle un Meudon rural autour de son château », Bulletin des Amis de Meudon, no 211, 1997, pp. 239, 240.
4 Cat. d’exp., Le domaine national de Meudon, sous la direction de Marie-José et Francis Villadier, Musée d’art et d’histoire de Meudon, 1987, pp. 1-4.
5 Paul Biver, Histoire du Château de Meudon, Marseille, Laffitte reprints, 1981 (1923), pp. 18, 19.
6 Philippe Canac, Domaine national de Meudon – Étude de synthèse, n. p., 1992, pp. 3, 4.
7 AN ét. XXIV, 132 et AN ét. CXV, 45.
8 Marie-Thérèse Herlédan, « Marchés de travaux pour le domaine de Meudon sous Abel Servien (1656-1658) », Revue Polia, art des jardins, no 2, 2004, p. 75.
9 Franck Devedjian, « Abel Servien et le marquis de Sablé à Meudon 1654-1679 », Le château de Meudon au siècle de Louis XIV : Abel Servien, Louvois et Monseigneur le Dauphin 1654-1711, cat. d’exp., Musée d’art et d’histoire de Meudon, 2018, pp. 10-14.
10 Marchés conservés dans les minutes de Pierre Puthomme, AD Hauts-de-Seine, E 7110 à E 7118 et dans les minutes des études notariales parisiennes de maîtres Vautier et Rivière, AN ét. CXII et LXIV.
11 M.-T. Herlédan, op. cit. note 8, pp. 73-75, 79, 81.
12 Michel Jantzen, Plan général des jardins et châteaux de l’ancien domaine de Meudon. Étude historique et iconographique, commande du Ministère de la Culture, n. p., 1979, pp. 12, 13.
13 F. Devedjian, « Louvois et son épouse à Meudon 1679-1695 », dans op. cit. note 9, pp. 28, 31.
14 F. Devedjian, Manière de montrer Meudon, Meudon, Musée d’art et d’histoire de Meudon, 2013, p. 9.
15 Michel Jantzen, « Le Nôtre à Meudon », Bulletin de la Société des Amis de Meudon, no 220, 2000, pp. 25-28.
16 Aurélia Rostaing, Les jardins de Le Nôtre en Île-de-France, Paris, Centre des monuments nationaux, 2010, p. 41.
17 M. Jantzen, op. cit. note 12, pp. 13, 14.
18 Christophe Trimoulet, Pour une restauration du Domaine royal de Meudon, recherches historiques et iconographiques, mémoire de DEA, Université Paris IV Sorbonne, 1978, pp. 6-7, 12, 14, 18.
19 Émilie de Maisonneuve, « Le château de Meudon au Grand Siècle, un sujet de passions », dans op. cit. note 9, p. 8.
20 F. Devedjian, op. cit. note 14, pp. 10, 11.
21 C&P N II Seine-et-Oise 191.
22 C&P N II Seine-et-Oise 190.
23 M.-T. Herlédan, « Les perspectives de Meudon : constitution foncière d’un axe », Georges Farhat, André Le Nôtre, fragments d’un paysage culturel : institutions, arts, sciences & techniques, Sceaux, Musée de l’Île-de-France, 2006, pp. 46, 47 et A. Rostaing, op. cit. note 16, p. 40.
24 P. Biver, op. cit. note 5 et G. Farhat, op. cit. note 23.
25 M. Jantzen, « Les jardins de Meudon et les probables interventions de Le Nôtre », Bulletin de l’ICOMOS, nos 46-47, 2000, pp. 24, 25.
26 Franklin Hamilton Hazlehurst, Des jardins d’illusion, le génie d’André Le Nostre, Somogy Éditions d’Art, traduction française, 2005 et F. Devedjian, op. cit. note 14.
27 M. Jantzen, op. cit. note 25, p. 124.
28 Id., ibid., p. 28, et Marie-Thérèse Herlédan, « Peut-on dater l’Orangerie de Meudon ? », Bulletin de la Société des Amis de Meudon, n° 174, 1987, pp. 772, 776-777.
29 F. Devedjian, op. cit. note 13, p. 42.
30 A. Rostaing, « Les dessins et les lettres d’André Le Nôtre, par Aurélia Rostaing », Le Nôtre, un inconnu illustre ?, 5, 6 et 7 octobre 2000, Paris, Centre des monuments nationaux, 2003, p. 48.
31 M. Jantzen, op. cit. note 25, p. 24.
32 A 172.
33 Ernest de Ganay, André Le Nostre : 1613-1700, Paris, Vincent, Fréal et Cie, 1962, p. 29.
34 Frédéric Sichet, « L’hydraulique des jardins au temps d’André Le Nôtre », André Le Nôtre en perspectives, cat. d’exp., Paris, Hazan, 2013, p. 206.
35 P. Biver, op. cit. note 5, pp. 101, 102.
36 Nicolas Bocquet, « L’alimentation en eau des jardins du Château de Meudon », Bulletin de la Société des Amis de Meudon, no 220, 2000, p. 138.
37 Voir ARHYME, Restauration du réseau hydraulique du marquis de Louvois en forêt de Meudon-Vélizy.
38 Jean Ménard, L’étonnante histoire des jeux d’eau et du réseau hydraulique du domaine royal de Meudon, 1654-2000, Meudon, Le Taureau volant, 2003, p. 48.
39 Id., ibid., pp. 68, 69.
40 J. Ménard, op. cit. note 38, p. 30.
41 Voir ARHYME op. cit. note 37.
42 J. Ménard, op. cit. note 38, pp. 33-36.
43 Lucien Grinda et Jean Ménard, Le Grand Dauphin : fils de Louis XIV, seigneur de Meudon, Meudon, APAM, 2011, p. 104.
44 P. Biver, op. cit. note 5, p. 103.
45 N. Bocquet, op. cit. note 36, pp. 140, 141.
46 J. Ménard, op. cit. note 38, p. 109.
47 F. et M.-T. Villadier, op. cit. note 4, pp. 9-11.
48 F. Devedjian, op. cit. note 14, p. 22.
49 M. Jantzen, op. cit. note 25, p. 134.
Haut de pageTable des illustrations
![]() |
|
---|---|
Titre | Fig. 1. |
Légende | Photographie prise sur la Terrasse Supérieure du château de Meudon – Vue sur Paris. |
Crédits | © Cliché Romane Mazzieri. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/22174/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 202k |
![]() |
|
Légende | Israël Silvestre, Vue du jardin et du parc du château de Meudon, vers 1690. Gravure. Musée d’Art et d’Histoire de Meudon, sans numéro d’inventaire. |
Crédits | © Cliché Musée d’Art et d’Histoire de Meudon. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/22174/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 553k |
![]() |
|
Titre | Fig. 3. |
Légende | Bourgault, Carte et arpentage du parc de Meudon, 1689. Ech. 1/4.200. Dim. 1,13 x 0,83. Archives Nationales, Cartes et Plans, N II Seine-et-Oise 191. |
Crédits | © Cliché Romane Mazzieri. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/22174/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 655k |
![]() |
|
Titre | Fig. 4. |
Légende | Bourgault et Matis, arpenteurs du roi, Plan des rigoles et étangs de la plaine de Vélizy, hors le parc de Meudon, 1695. Échelle : 500 toises. Archives Départementales des Yvelines, A 172. |
Crédits | © Cliché Archives Départementales des Yvelines. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/22174/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 619k |
![]() |
|
Titre | Fig. 5. |
Légende | Photographie de l’ancien Aqueduc du croisement – Sortie de la Rigole Technique. |
Crédits | © Cliché Romane Mazzieri. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/docannexe/image/22174/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 446k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Romane Mazzieri, « Définir l’intervention d’André Le Nôtre au château de Meudon : l’exemple d’un réseau hydraulique ambitieux et sophistiqué », Les Cahiers de l’École du Louvre [En ligne], 18 | 2022, mis en ligne le 01 juillet 2022, consulté le 07 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cel/22174 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/cel.22174
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page