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29 | 2024
Les Goncourt et la chronique

La chronique médiatique sous le Second Empire, période où Jules et Edmond de Goncourt ont été journalistes, est une forme littéraire qui a évolué de la simple rubrique à une expression personnelle et diversifiée. Prolongement naturel du feuilleton non fictionnel titré « courrier » ou « lettres parisiennes », elle s’est retrouvée promue par Hippolyte de Villemessant comme la forme dominante du journalisme littéraire. Issue de la culture médiatique du petit journalisme littéraire, la « chronique-causerie » a embrassé la vie parisienne, permettant aux journalistes d’assumer leur singularité d’écrivain en profitant d’une liberté nouvelle de création. La chronique a été un kaléidoscope réfractant individualités, mœurs, mode, spectacles, et actualités. Plus qu’un genre en soi, elle a offert aux écrivains un format narratif plutôt qu’une forme pour s'exprimer de manière flexible et modulable, ouvrant leur production littéraire à un autre mode d’intervention dont la liberté est proche de l’essai. Les frères Goncourt ont illustré cette démarche moderne en mobilisant cette approche dans l’écriture de leur Journal. La chronique a aussi envahi la forme romanesque : elle gagne du terrain dans la seconde partie de Lucien Leuwen de Stendhal, roman qui ne sera publié qu'en 1896 ; elle contamine - logiquement - les conversations des journalistes dans les Hommes de lettres en 1860 et transforme par moments L'Education sentimentale en journal parlé. A la fin du siècle Mirbeau écrira des romans-chroniques.

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