Notes
Voir G. C. Garfagnini (éd.), Una città e il suo profeta. Firenze di fronte al Savonarola, Florence, Sismel-Edizioni del Galluzzo, 2001.
Cf. D. Arasse, « Ferevat pietate populus. Art, dévotion et société autour de la glorification de S. Bernardin de Sienne », Mélanges de l’École française de Rome, t. 89, no 1, 1977, p. 189-263 ; V. Berardini, « Prédicateurs et acteurs. À la recherche d’indices de performance dans les sermons de la fin du Moyen Âge », dans M. Bouhaïk-Gironès et M. A. Polo de Beaulieu (dir.), Prédication et performance du xiie au xvie siècle, Paris, Garnier, 2013, p. 79-90.
Voir J.-M. Rivière, « La figure de l’ennemi dans le discours politique savonarolien », dans (Dis)qualifier l’ennemi, Actes du colloque Université Paul Valéry Montpellier 3 (8-10 novembre 2017), à paraître.
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, Rome, Belardetti, 1965, p. 1. L’italique est ici, comme dans les citations suivantes, de notre fait.
Cf. G. Spinosa, « Visione sensibile e intellettuale. Convergenze gnoseologiche e linguistiche nella semantica della visione medievale », Micrologus, vol. V, La visione e lo sguardo nel Medio Evo, I, 1997, p. 119.
J. Liechtenstein, La Couleur éloquente. Rhétorique et peinture à l’âge classique, Paris, Flammarion, 2013, p. 146.
W. J. T. Mitchell, Que veulent les images ? Une critique de la raison visuelle, Dijon, Les Presses du Réel, 2014, p. 25.
« Quant à la pensée discursive de l’âme, les images lui tiennent lieu de sensation. Et quand l’objet est bon ou mauvais, elle affirme ou nie, fuit ou poursuit. C’est pourquoi l’âme ne pense jamais sans image. De son côté, l’âme douée de réflexion dispose de représentations qui tiennent lieu de sensations. Et quand un bien ou un mal se trouve énoncé ou nié, il y a également un mouvement de fuite ou de poursuite. Aussi l’âme ne pense-t-elle jamais sans représentation. » (Aristote, De l’âme (III, 7, 431a), Paris, Flammarion, 1993, p. 273)
E. Panofsky, « Le problème du style dans les arts plastiques (1915) », dans Id., La perspective comme forme symbolique et autres essais, Paris, Minuit, 1975, p. 188.
L. Marin, Détruire la peinture, Paris, Flammarion, 1997, p. 8.
Marin est d’ailleurs conscient de cette incompatibilité de principe, lorsqu’il indique que « donner à voir la voix, ce serait l’étrange entreprise, et peut-être le comble de l’entreprise, nommée représentation de peinture » (L. Marin, « Aux marges de la peinture : voir la voix », L’Écrit du temps, no 17, 1988, p. 62).
Bien que ce ne soit pas là l’objet direct de notre présente étude, soulignons l’importance, dans un tel processus, de l’iconographie contemporaine de Savonarole, étudiée notamment dans L. Sebregondi, Iconografia di Girolamo Savonarola 1495-1998, Florence, Sismel-Edizioni del Galluzzo, 2004.
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 1-3.
Voir J.-M. Rivière, « La figure de l’ennemi », art. cité.
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 67. Ce terme est employé, dans la même acception, lors des sermons des 9 et 16 novembre et du 8 décembre (ibid., p. 63-65, 78-79 et 146).
H. Belting, Miroir du monde. L’invention du tableau dans les Pays-Bas, Paris, Hazan, 2014, p. 62-69.
Id., Faces. Une histoire du visage, Paris, Gallimard, 2017, p. 164.
J.-M. Rivière, L’expérience de l’autre. Les premières missions diplomatiques de Machiavel, Guicciardini et Vettori : regards croisés sur la France, l’Allemagne et l’Espagne, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2018, p. 16-19.
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 29.
Ce rapport à la réalité sensible est fondamental dans l’efficace de l’exemplum puisque celui-ci, selon Jacques Le Goff, est une « anecdote présentée comme réellement arrivée, par laquelle le prédicateur cherche à convaincre son auditoire d’une réalité religieuse utile à son salut » (cité dans N. Bériou, « L’art de convaincre dans la prédication de Ranulphe d’Homblières », dans Faire croire. Modalités de la diffusion et de la réception des messages religieux du xiie au xve siècle, Actes de la table ronde de Rome (22-23 juin 1979), Rome, École française de Rome, 1981, p. 56-57).
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 29.
Cf. L. Bolzoni, La rete delle immagini. Predicazione in volgare dalle origini a Bernardino da Siena, Turin, Einaudi, 2009, p. 58.
J. Baschet, « Images en acte et agir social », dans A. Dierkens, G. Bartholeyns et T. Golsenne (éds), La performance des images, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2010, p. 13.
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 192.
Cf. F. Libral, « Entre similitudes et métaphores. Amplification et optique dans la prédication en France (v. 1600-1670) », Exercices de rhétorique, no 4, 2014, p. 1-6, disponible en ligne sur <https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rhetorique/351> ; J. Berlioz, « Le récit efficace : l’exemplum au service de la prédication (xiiie-xve siècles », Mélanges de l’École française de Rome, t. 92, no 1, 1980, p. 113-146 ; J. Berlioz et M. A. Polo de Beaulieu, « Introduction générale », dans M. A. Polo de Beaulieu, P. Collomb et J. Berlioz (dir.), Le Tonnerre des exemples. Exempla et médiation culturelle dans l’Occident médiéval, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010, p. 11-15.
Cf. R. Imbach et F.-X. Putallaz, « Notes sur l’usage du terme imago chez Thomas d’Aquin », Micrologus, vol. V, La visione e lo sguardo nel Medio Evo, I, 1997, p. 73.
Cf. G. Savonarola, Prediche sopra Amos e Zaccharia, vol. 1, Rome, Belardetti, 1971-1972, p. 303. Comme on le lit dans une Sacra rappresentazione florentine du xve siècle, « l’ochio si dice ch’è la prima porta per la quale l’intellecto intende e gusta » (citée dans A. Prosperi, Giustizia bendata. Percorsi storici di un’immagine, Turin, Einaudi, 2008, p. 10).
Ainsi lit-on à l’entrée viso, -ere du Dictionnaire étymologique de la langue latine, que « le sens initial de videre était relatif à la connaissance, non à l’acte de “voir” ou d’“observer” […]. Des trois racines qui servaient en indo-européen à indiquer la “vision”, le latin ignore *derk-, qui indiquait proprement l’acte de voir et qui fournissait des aoristes et des parfaits […] ; il a les deux autres, l’une dans specio, l’autre dans oculus et dans les composés des types ferox et antiquus ; c’est la racine qui sert à indiquer l’organe et, au désidératif, l’acte de l’organe. De plus, il recourt à la racine *weid-, ou le sens de « voir » est un cas particulier d’un emploi plus général : *weid- indique la vision en tant qu’elle sert à la connaissance. Le parfait de *weid-, qui exprime un résultat acquis, a le sens de “savoir” » (A. Ernout et A. Meillet, Dictionnaire étymologique de la langue latine, Paris, Klincksieck, 2001, p. 734).
Cf. O. Niccoli, Vedere con gli occhi del cuore. Alle origini del potere delle immagini, Rome-Bari, Laterza, 2011, p. 14.
Cf. G. Spinosa, « Visione sensibile », art. cité, p. 125-132.
Cf. G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 10 et 390.
Cf. O. Niccoli, Vedere, ouvr. cité, p. 14.
U. Eco, Écrits sur la pensée au Moyen Âge, Paris, Grasset, 2016, p. 145-146.
Cf. G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 5. Une excellente synthèse sur la manière dont la lumière devient, au Moyen Âge, la base métaphorique primordiale dans la quête spirituelle se trouve dans U. Eco, Arts et beauté dans l’esthétique médiévale, Paris, Grasset, 1997, p. 83-91.
Cf. O. Niccoli, Vedere, ouvr. cité, p. 14.
Cf. J.-P. Torrell, « La vision de Dieu per essentiam selon saint Thomas d’Aquin », Micrologus, vol. V, La visione e lo sguardo nel Medio Evo, I, 1997, p. 43-68 ; D. Arasse, « Extases et visions béatifiques à l’apogée de la Renaissance : quatre images de Raphaël », Mélanges de l’École française de Rome, t. 84, no 2, 1972, p. 403.
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 123-124.
Cf. L. Marin, « L’efficace », art. cité, p. 106.
Cf. J. Baschet, « Vision béatifique et représentations du Paradis (xie-xve siècle) », Micrologus, vol. VI, La visione e lo sguardo nel Medio Evo, II, 1998, p. 74 ; I. Bochet, « Le statut de l’image dans la pensée augustinienne », Archives de philosophie, t. 72, 2009, p. 249-269.
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 27. Cette idée est exprimée à d’autres reprises, notamment le 23 novembre (ibid., p. 92).
On retrouve à plusieurs reprises ce topos de la cécité chez Savonarole, notamment dans les sermons des 1er et 30 novembre, ainsi que du 7 décembre (ibid., p. 17, 111 et 128).
Dans son De Simplicitate vitæ christianæ, publié en latin le 28 août 1496, puis en langue vulgaire le 31 octobre de la même année, Savonarole note que « el fine del cristiano è quello che non si vede » (G. Savonarola, De Simplicitate vitæ christianæ, Rome, Belardetti, 1959, p. 160).
Cf. J. Liechtenstein, La Couleur éloquente, ouvr. cité, p. 139 ; G. Didi-Huberman, Devant l’image, Paris, Les Éditions de Minuit, 1990, p. 38.
Cf. G. Didi-Huberman, Fra Angelico. Dissemblance et figuration, Paris, Flammarion, 1995, p. 65-66.
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 12.
Il ne nous semble pas trop audacieux de tisser un lien entre ce processus et l’importance du contact comme fondement de la ressemblance, selon les modalités décrites dans G. Didi-Huberman, La ressemblance par contact. Archéologie, anachronisme et modernité de l’empreinte, Paris, Éditions de Minuit, 2008.
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 10.
Ibid., p. 110.
Ainsi Savonarole déclare-t-il lors du sermon du 30 novembre : « […] e’ segni, che tu n’hai, da dovere ricognoscere questo beneficio e che dimostrano che Dio ti vuol bene, Firenze, io te li mostro. » (Ibid., p. 111)
Cf. A. Ernout et A. Meillet, Dictionnaire étymologique, ouvr. cité, p. 733.
Notons que le prophète, par un jeu subtil sur le sens du verbe « guardare » est aussi celui qui protège son peuple, comme cela est exprimé le 25 décembre, dans G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 364.
Ibid., p. 300.
Ibid., p. 428.
Ibid., p. 123-124.
Ibid., p. 125.
Ibid., p. 245-250.
Ibid., p. 325-326. Notons l’usage particulier du renvoi à la vision qui est fait ici, puisqu’on trouve, en quelques lignes, les formes suivantes du verbe vedere : « vedete », « non veggo », « io non lo veggo », « io veggo », « non veggo », « veggo » (deux fois). Cette métaphore sera par la suite reprise, sous une forme plus élaborée stylistiquement, dans les Sermons sur les Psaumes, dans ce qui est sans doute le plus bel exemple d’hypotypose du discours savonarolien (G. Savonarola, Prediche sopra i Salmi, vol. 2, Rome, Belardetti, 1974, p. 179-180).
Cf. C. Ginzburg, « Ekphrasis et Connoisseurship », dans E. Alloa (éd.), Penser l’image, vol. III : Comment lire les images ?, Dijon, Les Presses du Réel, 2017, p. 143.
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 196.
Ibid., p. 184-185.
Ibid., p. 170-171.
Ibid., p. 478.
G. Savonarola, Prediche sopra i Salmi, vol. 1, Rome, Angelo Belardetti, 1969, p. 204.
Bernardino da Siena, Le prediche volgari, vol. 2, Pistoia, Pacinotti, 1934, p. 208 (cité dans O. Niccoli, Vedere, ouvr. cité, p. 4). Les expressions « mentales oculi » et « mentis oculi » sont également présentes dans le douzième sermon (I, 2) du De sanctissimo Eucharistiæ Sacramento tel qu’il est reproduit dans l’édition d’Andrea Poletti (dans B. de Sienne, Sancti Bernardini Senensis Ordinis Seraphici Minorum Opera omnia, vol. 3, Venise, 1745, p. 66).
Cité dans L. Bolzoni, La rete delle immagini, ouvr. cité, p. 194. Une synthèse de l’usage médiéval de cette thématique nous est livrée dans B. Williamson, « Sensory Experience in Medieval Devotion: Sound and Vision, Invisibility and Silence», Speculum, vol. 88, no 1, 2013, p. 12-14.
Quintilien, Institution oratoire, Paris, Les Belles Lettres, 1978, t. 5, p. 77-78.
Cf. J.-P. Aygon, « “Les yeux de l’esprit” (oculi mentis, Quintilien, I. O., 8, 3, 62) : la relation entre les images et la raison chez les rhéteurs et chez Sénèque », Pallas, no 93, 2013, § 30.
Cf. M. Miles, « The Eye of the Body and the Eye of the Mind in Saint Augustine’s De trinitate and Confessions », The Journal of Religion, vol. 63, no 2, 1983, p. 131-134.
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 53.
Ibid., p. 39.
Ibid., p. 48-49.
« Vedi quello che io ti dico », dans G. Savonarola, Prediche sopra i Salmi, ouvr. cité, vol. 1, p. 203-204.
G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 307-308.
Cf. R. Nelson, « Descarte’s Cow and Other Domestications of the Visual », dans R. Nelson (dir.), Visuality before and beyond the Renaissance. Seeing as Others Saw, Cambridge, Cambridge University Press, 2000, p. 4-6.
Cf. H. Bredekamp, Théorie de l’acte d’image, Paris, Éditions de la Découverte, 2015, p. 181.
« Io ho tanto gridato e tanto vociferato, che io non so più che mi dire. » (G. Savonarola, Prediche sopra Aggeo, ouvr. cité, p. 11.)
W. J. T. Mitchell, « Que veulent réellement les images ? », dans E. Alloa (éd.), Penser l’image, Dijon, Les Presses du Réel, 2010 et 2011, p. 239.
On perçoit distinctement ce sentiment d’incompréhension à la lecture du dernier texte que rédige Savonarole, le commentaire du psaume Miserere mei, dans G. Savonarola, Commento al salmo Miserere mei, Deus, Milan, Glossa, 2012.
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