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Σύντομος ἐκλογὴ τῶν ἀσκητικῶν διατάξεων τοῦ ἐν ἀγίουϛ πατρὸϛ ἡμῶν Βασιλείου τῶ μεγάλου, πᾶσι τοῖς τὸν ἀκητικὸν Βίον ἑλαμένοις πάνυ ὠφέλιμος / Breue raccolto delle constitutioni monastiche di santo Basilio Magno, molto vtile a tutti quelli che hanno eletto di fare vita monastica, ed. in Roma per Francesco Zanetti, 1578.
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Notes
P. McNulty et B. Hamilton, « Orientale lumen et magistra latinitas: Greek Influences on Western Monasticism, 900–1100 », dans Le Millénaire du Mont Athos (963-1963), Actes du colloque de Venise (3-6 septembre 1963), Rome, Éditions de Chevetogne, 1963-1964, vol. I, p. 181-216.
La règle de saint Benoît, éd., trad. et commentaire de A. de Vogüé et J. Neufville, 6 vol., Paris, Cerf, coll. « Sources chrétiennes, 181-186 », 1971-1972, ici « Sources chrétiennes, 182 », p. 673-674 : « Mais pour celui qui se hâte vers la perfection de la vie religieuse, il est des enseignements des saints Pères dont l’observation conduit l’homme jusqu’aux cimes de la perfection. Quelle est en effet la page, quelle est la parole ayant Dieu pour auteur, dans l’Ancien et le Nouveau Testament, qui ne soit une norme parfaitement droite pour la vie humaine ? Quel est le livre des saints Pères catholiques qui ne nous fasse entendre comment courir tout droit jusqu’à ce que nous parvenions à notre créateur ? Et encore les Conférences des Pères et leurs Institutions et leurs Vies, ainsi que la Règle de notre saint Père Basile, que sont-elles d’autre que les instruments des vertus pour les moines de bonne conduite et obéissants ? »
À ce sujet on mentionnera la journée d’études qui s’est tenue à l’École française de Rome le 3 novembre 2015, organisée par Olivier Delouis et moi-même, sur le sujet, et qui doit aboutir à la publication, à bref délai, d’un livre de référence : De Basile aux Basiliens. La postérité monastique d’un Père grec en Orient et en Occident (du Moyen Âge à l’époque contemporaine). Le programme est accessible sur <www.efrome.it/fileadmin/res/PDF_Flyers_Affiches_Programmes/Moyen_Age/3Prog_Basile_aux_Basiliens.pdf>.
Voir la carte 1 intitulée « Political Map of Southern Italy at the Beginning of the 11th Century (before the Norman Conquest) » [Carte politique de l’Italie du Sud au début du xie siècle (avant la conquête normande)].
Sur ce sujet on se permet de renvoyer à A. Peters-Custot, Les Grecs de l’Italie méridionale post-byzantine. Une acculturation en douceur (ixe-xive siècles), Rome, École française de Rome, « Collection de l’École française de Rome, 420 », 2009, ainsi qu’à la synthèse très récente de Jean-Marie Martin, « Évêchés et monastères “grecs” en Italie méridionale au Moyen Âge (viie-xiiie siècle) », Revue Mabillon, vol. 27, 2016, p. 5-22.
Au sujet de la politique ecclésiastique des souverains normands, en général, on renverra à : A. Peters-Custot, Bruno en Calabre. Histoire d’une fondation monastique dans l’Italie normande : S. Maria de Turri et S. Stefano del Bosco, Rome, École française de Rome, « Collection de l’École française de Rome, 489 », 2014, notamment p. 44-50.
Le souverain Hauteville se conçoit effectivement comme le chef de son Église. Voir S. Fodale, Comes et Legatus Siciliae. Sul privilegio di Urbano II e la pretesa Apostolica Legazia dei Normanni di Sicilia, Palerme, Manfredi Editore, « Università di Palermo. Istituto di Storia medioevale. Studi, 2 », 1970, rééd. dans Id., L’Apostolica Legazia e altri studi su Stato e Chiesa, Messine, Sicania, coll. « Historica », 1991 ; ainsi que A. Peters-Custot, « Cultural Policy and Political Ideology: How Imperial Was the Norman Realm of Sicily? », dans Y. Stouraitis (éd.), Ideologies and Identities in the Medieval Byzantine World, Proceedings of the International Conferene in Vienna (16-17 avril 2015), sous presse.
A. Peters-Custot, Les Grecs de l’Italie méridionale, ouvr. cité, p. 542-545.
A. Peters-Custot, « … Et saint Basile en Occident », dans S. Excoffon, D.-O. Hurel et A. Peters-Custot (dir.), Interactions, emprunts, confrontations chez les religieux (Antiquité tardive-fin du xixe siècle), Actes du VIIIe colloque international du CERCOR [Célébration du trentenaire] (Saint-Étienne, 24-26 octobre 2012), Saint-Étienne, Presses universitaires de Saint-Étienne, « Travaux du CERCOR », 2015, p. 93-112.
Soit le monachisme de l’Empire latin d’Orient et le monachisme italo-grec et siculo-grec.
H. Enzensberger, « Der Ordo Sancti Basilii, eine monastische Gliederung der römischen Kirche (12.-16. Jahrhundert) », dans La Chiesa greca in Italia dall’VIII al XVI secolo, Atti del convegno storico interecclesiale (Bari, 30 avril-4 mai 1969), Padoue, « Italia Sacra, studi e documenti di storia ecclesiastica, 22 », 1973, p. 1139-1151 ; plus récemment, A. Peters-Custot, Les Grecs de l’Italie méridionale, ouvr. cité, p. 458-472.
Au sujet des ordres religieux occidentaux et de leur déploiement médiéval, la bibliographie est presque infinie. Je renverrai notamment aux travaux dirigés par Gert Melville et le « groupe de Dresde » sur le sujet : G. Melville et F. Cygler, « Nouvelles approches historiographiques des ordres religieux en Allemagne. Le groupe de recherche de Dresde sur les structures institutionnelles des ordres religieux au Moyen Âge », Revue Mabillon, vol. 12, 2001, p. 314-321. On tirera également grand profit de la lecture de C. Caby, « Fondation et naissance des ordres religieux. Remarques pour une étude comparée des ordres religieux au Moyen Âge », dans G. Melville et A. Müller (éd.), Mittelalterliche Orden und Klöster im Vergleich. Methodische Ansätze und Perspektiven, Münster, LIT Verlag, « Vita Regularis. Ordnungen und Deutungen religiosen Lebens im Mittelalter. Abhandlungen, 34 », 2007, p. 115-137 et Ead., « De l’abbaye à l’ordre. Écriture des origines et institutionnalisation des expériences monastiques, xie-xiie siècle », dans C. Caby (dir.), La mémoire des origines dans les institutions médiévales, Mélanges de l’École française de Rome. Moyen Âge, t. 115, no 1, 2003, p. 133-479), p. 235-267. Voir également les abondants travaux de Florent Cygler et notamment F. Cygler, Das Generalkapitel im hohen Mittelalter. Cisterzienser, Prämontratenser, Kartäuser und Cluniazenser, Münster, Hambourg, Londres, LIT Verlag, « Vita Regularis. Abhandlungen, 12 », 2002 ; Id., « Caractères et contenus de la communication au sein des ordres religieux au Moyen Âge : les transferts internes d’informations », dans C. Andenna, K. Herbers et G. Melville (éd.), Die Ordnung der Kommunikation und die Kommunikation der Ordnungen (2 vol.), vol. I : Netzwerke: Klöster und Orden im Europa des 12. und 13. Jahrhunderts, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, « Aurora. Schriften der Villa Vigoni, 1/1 », p. 77-90.
A. Peters-Custot, Les Grecs de l’Italie méridionale, ouvr. cité, p. 569-575.
Ibid., p. 585-587.
C’est-à-dire au moment même où la chancellerie pontificale commence tout juste à parler de « règle » et « d’ordre » de saint Basile pour les monastères italo-grecs. On ne connaît cette visite que par la lettre pontificale qui la décide : P. Pressutti (éd.), Regesta Honorii Papae III, 2 vol., Rome, Typographia Vaticana, 1888-1895, vol. 1, p. 547, no 3367, 10 mai 1221. Le pape charge alors l’évêque (grec) de Crotone et l’abbé (grec) de S. Maria di Grottaferrata de visiter les monastères grecs de Terre de Labour, Pouille et Calabre.
A. Guillou et M.-H. Laurent, Le « Liber Visitationis » d’Athanase Chalkéopoulos (1457-1458). Contribution à l’histoire du monachisme grec en Italie méridionale, Cité du Vatican, Biblioteca apostolica vaticana, « Studi e testi, 206 », 1960, p. xxxv.
Là encore la bibliographie sur le cardinal Bessarion est infinie et sans cesse renouvelée. Outre la notice biographique très précieuse réalisée par Lotte Labowsky pour le Dizionario biografico degli Italiani, vol. 9 (1967), désormais accessible en ligne (<www.treccani.it/enciclopedia/bessarione_(Dizionario-Biografico)/>), on mentionnera deux récents colloques : „Inter graecos latinissimus, inter latinos graecissimus“: Bessarion zwischen den Kulturen (Munich, 15-17 juillet, 2011), éd. C. Märtl, C. Kaiser et T. Ricklin, Berlin, Boston, De Gruyter, 2013 ; ainsi que Bessarione e la sua Accademia, Atti del Convegno internazionale di Roma, éd. A. Gutkowski et E. Prinzivalli, Rome, Miscellanea Francescana, « Bessarione, Quaderni, 12 », 2012. Enfin, une récente biographie — dont certains détails sont sujets à débat : G. L. Coluccia, Basilio Bessarione: Lo spirito greco e l’Occidente, Florence, Accademia delle Arti del Disegno, coll. « Monografie, 15 », 2009, et un recueil d’articles d’une grande spécialiste de Bessarion, Concetta Bianca : C. Bianca, Da Bisanzio a Roma: Studi sul cardinale Bessarione, Rome, Roma nel Rinascimento, 1999.
Les détails qui suivent sont largement tributaires de l’introduction au livre de Guillou et Laurent, Le « Liber Visitationis » d’Athanase Chalkéopoulos, ouvr. cité, p. xxxvi-xxxvii.
Il est probablement prévu de constituer ces régions comme les trois provinces de l’ordre nouveau-né.
On trouvera une réédition de ce court texte dans Guillou et Laurent, Le « Liber Visitationis » d’Athanase Chalkéopoulos, ouvr. cité, p. 285-291.
Ibid., p. xxxvii et note 5.
Les exigences linguistiques chutent progressivement, ce dont témoigne l’évolution du texte. Cette dernière laisse à penser que la rédaction finale du procès-verbal fut élaborée à partir d’un premier jet composé au fur et à mesure de la visite, chaque soir.
L’appellation de « cardinal de Nicée » est issue de la « contraction » de deux fonctions successives de Bessarion, d’abord fait métropolite de Nicée en 1437, puis, au 18 décembre 1439, nommé cardinal au titre des Saints-Apôtres.
Le compte rendu de la visite de 1457 donne une bonne idée de la langue vernaculaire pratiquée dans la Calabre du milieu du xve siècle, puisque les témoignages oraux des personnes interrogées par les deux visiteurs, en 1457-1458, sont parfois reportés tels quels, c’est-à-dire en calabrais. Certains de ces passages sont particulièrement savoureux, en particulier les vives protestations du frère Joachim du monastère de San Giovanni a Piro, à propos du cardinal Bessarion, qui tenait ce monastère : « À propos des cinq frères du monastère, nous avons perçu leur louable réputation et nous avons trouvé qu’ils agissaient convenablement, à l’exception du frère Joachim qui, de manière intempestive, osa dire du mal de messire le Cardinal, en disant [je reproduis ici le texte en calabrais, afin qu’on en goûte toute la saveur] : “Questi Grechi non se sa si su christiani oy turchi, perchè lo patriarcha de Constantinopoli non pò fare episcopi ne previteri, et non essendu previteri non potù baptizare et non potendu baptizare non ve pò essere nullu veru christianu” ; et il ajouta : “Stamu incappati in manu di questi Grechi, chi su venuto da lo Levante et non sapiamu si su christiani oy turchi, chi ne facu andare sperti, et lo cardinale volce esser electu papa, poy li cardinali dixero: Volimu fare questu papa, chi non sapimu si è christianu” […]. » (Guillou et Laurent, Le « Liber Visitationis » d’Athanase Chalkéopoulos, ouvr. cité, p. 160.) Au-delà de la saute d’humeur éruptive presque comique se révèlent une étonnante méfiance de ces moines « basiliens » calabrais à l’égard des Byzantins, ainsi qu’une bonne connaissance des réalités de la cour papale puisque, effectivement, Bessarion n’est pas passé loin d’un destin pontifical.
La visite de 1457 n’évoque jamais, dans les bibliothèques des monastères visités, la présence d’un typikon de fondation.
Guillou et Laurent, Le « Liber Visitationis » d’Athanase Chalkéopoulos, ouvr. cité, p. 287, l. 11-14 : « Parimente statuimo et ordinamo et espressamente commandiamo che si dirà l’officio secondo l’uso et costume della nostra religione di Santo Basilio, in quanto stando li monaci nella chiesa, nel choro, con ogni riverenza del Signore et modestia di costumi. » On peut se demander si l’expression de « religione di Santo Basilio », relative aux usages liturgiques, n’est pas une allusion à la liturgie de saint Basile, plus qu’à l’Asketikon basilien.
Ibid., p. 288, l. 1-4 : « Item statuimo et ordinamo che all’hora quando mangiano li monaci, ad hora deputata, si leggi per uno di loro della Bibbia o della regula di Santo Basilio, overo leggere di Santi Padri […]. »
Ibid., p. 30, l. 37.
Le manuscrit Bibl. univers. grec. 113.
Ce manuscrit, autrefois catalogué sous la cote Bibl. Nacional grec. 105, est désormais référencé sous la cote Matritensis 4644.
On dispose également d’une version espagnole tardive et qui n’a rien à voir avec Bessarion, et qui fut publiée au début du xviie siècle. Voir la conclusion de cette contribution.
Cette publication est probablement liée à la fondation de la congrégation basilienne, qu’elle suit de peu (1573). À ce sujet on peut se reporter au toujours très pertinent article de C. Korolevskij, « Basiliens italo-grecs et espagnols », dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, t. VI, Paris, col. 1180-1236.
De toutes les bibliothèques italiennes et françaises qui possèdent un exemplaire recensé de l’édition de la règle de Bessarion, seul un exemplaire, à la Vaticane, comprend la version grecque. Les autres ouvrages ne présentent que la version latine ou bilingue latin/italien.
J. Gribomont, Histoire du texte des Ascétiques de saint Basile, Louvain, Presses universitaires de Louvain, coll. « Bibliothèque du Muséon, 32 », 1953 et P. J. Fedwick, Bibliotheca Basiliana Universalis: A Study of the Manuscript Tradition, Translations and Editions of the Works of Basil of Caesarea, vol. III : The Ascetica and Contra Eunomium, Turnhout, Brepols, 1997. Fedwick a contesté ou nuancé certains regroupements de versions, ou certaines dénominations de versions élaborées par Gribomont. Toutefois, ces corrections ne portent pas sur les versions principales détenues par Bessarion ; donc, pour plus de simplicité, je garderai les catégories de Gribomont.
On distingue Petites Règles et Grandes Règles, on ajoute des éléments aux règles anciennes, on ajoute de nouvelles règles (les Grandes Règles 24-55), ainsi que de nouvelles Petites Règles. Diverses pièces de statuts très différents s’insèrent également : homélies, discours, prologues, lettres, etc., ainsi que les Constitutions ascétiques (ou Constitutions monastiques). Les recensions diverses de ce grand fourre-tout qu’on appelle Asketikon font varier les choix de textes et/ou leur succession dans les manuscrits, ce qu’ont très bien mis en lumière Gribomont puis Fedwick (cités note 34). Il n’existe donc pas un Asketikon de saint Basile, mais plusieurs, conçus distinctement, et dont certains éléments ne sont pas de Basile le Grand.
Ce qu’exprime en particulier le préambule de Rufin à sa traduction latine du Petit Asketikon grec : « […] mais tu as demandé à connaître quelle était là-bas l’observance — qui est la force de l’âme — des serviteurs de Dieu, quelles institutions [instituta] ils suivaient. Et moi […] je t’ai exposé les institutions ([instituta] pour les moines du saint évêque Basile, homme fameux par la foi comme par les œuvres, et par toute la sainteté […]. » (K. Zelzer (éd.), Basilii Regula a Rufino Latine versa, Vienne, Hoelder-Pichler-Tempsky, coll. « Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum, 86 », 1986, p. 3-4.) Rufin n’a donc aucun doute dans la paternité basilienne des recommandations ascétiques qu’il traduit du grec.
On a déjà mentionné le chapitre 73 de la règle de saint Benoît. Dans sa préface aux Institutions cénobitiques, rédigées vers 430, Jean Cassien évoque lui aussi les institutions monastiques de saint Basile (J. Cassien, Institutions cénobitiques, éd. et trad. J.-C. Guy, Paris, Cerf, coll. « Sources chrétiennes, 109 », 2001, préface, p. 26-27).
Je renvoie à la contribution d’Olivier Delouis à la journée d’études De Basile aux Basiliens (cf supra note 3) : « Les moines byzantins sont-ils basiliens ? Entre choses et mots à Byzance (viiie-xve s.) ».
Bibliothèque de la Marcienne, fondo antico, nos 62, 63, 64, 65. J’ai pu consulter ces manuscrits grâce aux versions microfilms dont dispose la Biblioteca nazionale de Castro Pretorio, à Rome : le no 62 est, d’après Gribomont (Histoire, ouvr. cité, p. 17), un manuscrit du xiie siècle qui a appartenu à un monastère dédié à saint Jean-Baptiste. Fedwick expose que ce manuscrit a appartenu au monastère de Prodromou-Petra de Constantinople, et au monastère de Mursinos des Akoimètes, au Mont Latros. Ce manuscrit relève de la recension que Gribomont appelle « vulgate », famille « vulgate-séquence », car il comprend un appendice que Gribomont a nommé « séquence » et qui, pour Fedwick, est composé de pièces additionnelles douteuses ou spuria. Ce manuscrit contient toutes les Petites Règles, mais il lui manque la quasi-totalité des Grandes Règles : il ne comprend en effet que les Grandes Règles 13, 14, 17, 18, 23, 25, 39, 40, 41, 42, 44, 45, 47, 54. Le no 63, manuscrit des xie-xiie siècles, comprend deux volumes assemblés : le premier est du xie siècle (fos 1-16), puis suit un texte acéphale du xiie siècle, qui fut lui acheté en 1210 par un prêtre de la métropole de Nicée. Il relève de la recension que Gribomont nomme « vulgate contaminée ». Le second volume (celui qui fut acheté en 1210 pour Nicée) contient notamment les Grandes Règles, seulement deux folios de Petites Règles, et les épitimies (Pénitientiel) 24 et 25. Le no 65, probablement du xie siècle, relève aussi de la recension « vulgate », famille « Vb ». Enfin, le plus intéressant, le no 64 : ce manuscrit, copié en 1112, relève d’un type particulier de la recension « Nil » (la rencension propre à l’Italie méridionale et la Sicile), un type abrégé (on le notera donc Na), qui n’apparaît qu’au xiie siècle (donc dans le royaume Hauteville de Sicile). Cette version comprend un choix de Grandes Règles et de Petites Règles dans un corpus très particulier. C’est un mélange de la recension « Nil », traditionnelle en Italie méridionale, et de la recension « vulgate », qu’on commence à copier également au début du xiie siècle dans les milieux monastiques italo-grecs, au cours de ce qu’on a appelé la « renaissance culturelle grecque » à l’époque des Hauteville, et qui constitue un moment clef pendant lequel les milieux italo-grecs reprennent contact avec la tradition byzantine.
Ce qui ne signifie pas que seul le manuscrit Na soit d’origine italo-grecque : s’il existe une corrélation entière entre manuscrits italo-grecs et recension « Nil » entre ixe et xie siècle, en revanche, cette corrélation disparaît au xiie siècle, précisément avec la « renaissance italo-grecque » à l’époque normande. Gribomont a en particulier relevé l’existence d’un manuscrit de la recension vulgate-séquence (pontique), copié en 1131 au Saint-Sauveur de Bordonaro, et transféré ensuite au Saint-Sauveur de Messine, témoin du renouveau de l’influence byzantine en Italie méridionale et en Sicile à l’époque normande. Toutefois, le no 62 paraît d’origine byzantine, et le no 65 est un peu ancien pour être un manuscrit italo-grec de la recension vulgate. Quant au no 63 (deuxième partie), Bessarion a pu se le procurer à Nicée.
J’ai démontré quels étaient les manuscrits utilisés par Bessarion pour composer sa règle abrégée dans ma contribution intitulée « Bessarion’s Monastic Rule, the Modalities of the Text’s Redaction, and Its Impact on the Italian-Greek “Basilian” Monasteries » présentée au colloque international Editing, Translating and Interpreting Bessarion’s Literary Heritage, organisé par Sergei Mariev à Venise, les 4 et 5 avril 2014 (publication prochaine).
Voir la table des chapitres en annexe de cet article.
C’est le premier sermon de Basile sur la renonciation à la vie séculière et la perfection spirituelle.
Surtout dans son traité destiné Aux jeunes gens sur la manière de tirer profit des lettres helléniques : on en trouvera une introduction accessible dans M. Sartre, Histoires grecques, Paris, Seuil, 2006, chap. 42, « Du bon usage des lettres helléniques, ou comment être chrétien et cultivé », p. 427-435.
Cet élément rappelle la valorisation, par Benoît, dans son chapitre 73, de la règle de saint Basile comme destinée aux moines d’élite, aux experts : peut-être était-ce précisément en raison de la haute tenue des réflexions philosophique de Basile que Benoît tenait l’Asketikon pour une norme d’élite : en lui faisant perdre cette teneur, Bessarion ôtait aux conseils ascétiques basiliens ce pour quoi ils faisaient l’admiration de Benoît. N’est-ce pas pour rapprocher son éklogè de la règle de saint Benoît ?
Ainsi, le chapitre 6 de la règle de Bessarion sur la réception des nouveaux moines et l’éducation des jeunes est traité par Benoît dans les chapitres 2, 30, 58 et suivants.
Cf. le passage cité supra en note 2, dont la citation se poursuit ainsi : « Mais pour nous qui sommes paresseux, de mauvaise conduite et négligents, il y a de quoi rougir de confusion. Toi donc, qui que tu sois, qui te hâtes vers la patrie céleste, accomplis avec l’aide du Christ cette toute petite règle pour débutants que nous avons fini d’écrire ; et alors seulement tu parviendras, grâce à la protection de Dieu, à ces sommets plus élevés de doctrine et de vertus que nous venons de mentionner. Amen » (La règle de saint Benoît, ouvr. cité, p. 673-674.)
ΣΥΝΤΟΜΟΣ ΕΚΛΟΓΗ ΤΩΝ ΑΣΚΗΤΙΚΩΝ ΔΙΑΤΑΧΕΩΝ ΤΟΥ ΕΝ ΑΓΙΟΙΣ ΠΑΤΡΟΣ ΗΜΩΝ Βασιλείου τῶ μεγάλου, πᾶσι τοῖς τὸν ἀσκητικὸν Βίον ἑλαμένοις πάνυ ὠφέλιμος / Breue raccolto delle constitutioni monastiche di santo Basilio Magno, molto vtile a tutti quelli che hanno eletto di fare vita monastica, ed. in Roma per Francesco Zanetti, 1578, p. 3 de la partie grecque — l’édition étant faite de deux cahiers successifs, le premier portant le texte grec, le second le texte latin, avec deux paginations indépendantes : « Comme ceux qui suivent la vie monastique selon ses lois ascétiques [= celles de Basile le Grand] et selon ses canons, surtout ceux qui, dans toute l’Italie et en Sicile, sont dans l’ignorance de la langue grecque, étant pour la plupart Latins et fils de Latins […] » (« τινὲς τῶν τὸν μοναδικὸν βίον ἀνειλημμένων καὶ μάλιστα τῶν ἐν Ἰταλίᾳ πάσῃ καὶ Σικελίᾳ τοῖς ἀσκητικοῖς αὐτοῦ νόμοις τε καὶ κανόσιν ἀκολουθεῖν ᾑρημένων, τῇ τῆς ἑλληνικῆς γλώττης ἀγνοίᾳ, Λατῖνοι αὐτῶν ὄντες οἱ πλείους. καὶ παῖδες Λατίνων […] »). La traduction du grec est mienne.
Ibid., p. 5 de la partie italienne.
Cette version fut successivement publiée à Séville en 1615, puis à Madrid en 1664, 1669, 1736 et 1749. Voir J. Iriarte, Regiae Bibliothecae Matritensis codices graeci mss, Madrid, E typographia Antonii Perez de Soto, 1769, p. 410-425, ici p. 413.
Je renverrai là encore à la journée d’études citée supra note 3 (De Basile aux Basiliens), et à la contribution d’Antoine Roullet : A. Roullet : « Une tradition introuvable : la difficile unification des basiliens espagnols ».
On se permet de renvoyer à nouveau à la journée d’études intitulée De Basile aux Basiliens (voir note 3) et aux contributions de Laurent Tatarenko, Sabine Saliba et Aurélien Girard.
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