Notes
Le sultanat mamelouk né en 1250 a succombé sous les coups des Ottomans, lorsque ces derniers conquirent la Syrie en 1516, puis l’Égypte en 1517. Les mamelouks étaient achetés enfants ou adolescents, réduits en esclavage et convertis à l’islam. Leur éducation militaire terminée, ils étaient émancipés. Le sultan n’était que le primus inter pares, le premier des pairs, le premier d’entre eux. En 1261, le sultan mamelouk Baybars accueillit au Caire Aḥmad ibn Al-Ẓāhir Muḥammad, un descendant des Abbassides de Bagdad, après la mise à sac de la ville par les Mongols. Devenu calife sous le nom d’Al-Mustanṣir, il n’eut aucun pouvoir politique et ses successeurs furent également réduits à faire de la figuration, sauf Al-Musta‘īn billāh qui fut pendant quelques mois calife-sultan en 1412.
Pour les biographies respectives des trois pèlerins, voir A. Lanza et M. Troncarelli (éd.), Pellegrini scrittori. Viaggiatori toscani del Trecento in Terrasanta, Florence, Ponte alle Grazie, 1990, p. 24-25.
« L’interprète était un Vénitien renégat, marié avec la fille d’un Florentin renégat. » (G. Gucci, « Viaggio ai Luoghi Santi », dans A. Lanza et M. Troncarelli (éd.), Pellegrini scrittori, ouvr. cité, p. 270.) Frescobaldi et Sigoli rapportent également que l’homme est un Vénitien renégat. Ils le qualifient de grand truchement (gran turcimano), toutefois Frescobaldi précise qu’il occupe cette fonction auprès du sultan (gran turcimano del soldano) : cf. L. Frescobaldi, « Viaggio in Terrasanta », dans Pellegrini scrittori, ouvr. cité, p. 181, 187 ; S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », dans A. Lanza et M. Troncarelli (éd.), Pellegrini scrittori, ouvr. cité, p. 225. À noter que les auteurs ont des différences orthographiques, Frescobaldi écrit rinnegato et turcimano tandis que Gucci consigne rinegato et turcimanno.
S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 230.
Ibid., p. 231. S. Sigoli traduit émir par ammiraglio tandis que L. Frescobaldi, soucieux de donner un équivalent au lectorat occidental, précise « uno ammiraglio, come tu dicessi capitano di guerra [un émir, comme tu dirais (un) capitaine de guerre] » (« Viaggio in Terrasanta », art. cité, p. 181). Gucci orthographie amiraglio (« Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 266). La venue du gouverneur de Damas, l’émir Sayf al-dīn Baydamur al-Ḫawārizmī est mentionnée par Al-Maqrīzī, Kitāb al-sulūk li-ma‘rifat duwal al-mulūk, Le Caire, 1957-1973, vol. III/2, p. 513-514.
S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 232.
« Quand nous parvînmes au Caire, il avait déjà régné deux ans. » (L. Frescobaldi, « Viaggio in Terrasanta », art. cité, p. 181.)
G. Gucci, « Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 266.
« Il fut vendu comme esclave quand il était enfant à un émir. » (L. Frescobaldi, « Viaggio in Terrasanta », art. cité, p. 181.)
« Il fut esclave en Syrie. » (S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 232.)
« Un qui fut d’abord esclave. » (G. Gucci, « Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 266.)
S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 231, 234.
Syriāqūs est une localité située à une vingtaine de kilomètres au nord du Caire.
G. Gucci, lorsqu’il évoque les jeunes eunuques du harem, les décrit comme étant « servigiali giovani sanati, ch’egli chiamano nemaluchi [de jeunes serviteurs castrés qu’ils appellent des eunuques] ». Le mot nemaluchi peut prêter à confusion, car en italien mamelouk se dit mamelucco. M. Troncarelli donne comme équivalent eunuchi (« Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 270, n. 4).
« Celui qui le possédait le libéra. » (S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 232.)
Le système mamelouk comprend quatre grades émiraux, l’émirat de cinq, l’émirat de dix, l’émirat de quarante et l’émirat de cent. Ces grades sont attribués par le sultan en fonction des états de service des impétrants et de son bon vouloir. En théorie ils sont étroitement corrélés à la possession de mamelouks, ainsi l’émir de cinq doit entretenir au minimum cinq mamelouks personnels, l’émir de dix, dix mamelouks personnels et ainsi de suite. Barqūq ayant obtenu l’émirat de cent, le grade le plus élevé, Frescobaldi le qualifie de « grande ammiraglio ». Le mot paggio renvoie au terme arabe ḫāṣṣakī.
« […] et puis il [Barqūq] a ordonné de tuer l’autre grand émir [Baraka] et ce dernier fut mis à mort. » (L. Frescobaldi, « Viaggio in Terrasanta », art. cité, p. 181.)
S. Sigoli est également bien informé sur la rivalité entre Barqūq et Baraka et il relate son issue fatale (« Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 233). Voir également la version donnée par B. de Mignanelli dans N. Iorga, Notes et extraits pour servir l’histoire des croisades au xve siècle, Paris, Ernest Leroux, 1899, appendice II, p. 533 ; W. Fischel, « Ascensus Barcoch. A Latin Biography of the Mamlūk Sultan Barqūq (D. 1399) Written by B. de Mignanelli in 1416: Rendered into English with an Introduction and a Commentary », Arabica, t. VI, 1959, fasc. I, p. 68-71 et N. Mahmoud Helmy, Tra Siena, l’Oriente et la Curia. Beltramo di Leonardo Mignanelli e le sue opere, Rome, Instituto Storico Italiano per il Medio Evo, « Nuovi Studi Storici, 91 », 2013, texte latin, p. 345-349. B. Martel-Thoumian, « Ascensus Barcoch (1416) : une hagiographie laïque ? », dans Actes du 24e CHESFAME (Leuven, 18-20 mai 2016), à paraître. Pour Baraka ibn ‘Abd Allāh Al-Ǧūbānī, cf. Ibn Taġrī-Birdī, Al-Manhal al-ṣāfī wa l-mustawfī ba‘d al-wāfī, Le Caire, Dār al-kutub, 1984, vol. 3, p. 351-355.
Gian Galeazzo Visconti demandait à Barqūq la permission de restaurer la basilique de Bethléem ainsi que la protection des frères du Mont Sion à Jérusalem.
« Biographie, nouvelle et roman d’aventure » (N. Mahmoud Helmy, Tra Siena, l’Oriente et la Curia, ouvr. cité, p. 189 et suiv.).
Pour la biographie de B. de Mignanelli, cf. N. Iorga, Notes et extraits, ouvr. cité, p. 529-532 ; W. Fischel, « Ascensus Barcoch », art. cité, Introduction, p. 57-63 et N. Mahmoud Helmy, Tra Siena, l’Oriente et la Curia, ouvr. cité, p. 3-87.
Le muḥtasib exerçait ses fonctions dans divers domaines. Il était chargé de la surveillance des souqs, de veiller au respect de la morale, de contrôler l’exercice du culte, de s’assurer que les esclaves n’étaient pas brutalisés, que les maîtres d’école respectaient les programmes et ne maltraitaient pas leurs élèves… Pour de plus amples informations, cf. D. et J. Sourdel, « Ḥisba », dans Dictionnaire historique de l’islam, Paris, 1996, p. 349-350.
Al-‘Aynī, ‘Iqd al-ǧumān fī tārīḫ ahl al-zamān, Islām Yuša‘ Bīnū (éd.), Amman, Dār al-Yazurī, 2012, p. 101-113 ; W. Marçais, « Al-‘Aynī », dans Encyclopédie de l’Islam, 2e éd., Leyden, Brill, 1960, vol. I, p. 814. B. Martel-Thoumian, « Portrait du sultan mamlouk Barqūq (784-791/1382-1389 ; 792-801/1390-1399) en chrétien renégat », dans Contacts and Interaction, Actes du XXVIIe Congrès de l’UEAI (juin 2014), Leuven, Peters, « Orientalia Lovaniensia Analecta, 254 », 2017, « Un passé peu avouable ? », p. 326-329 et Ead., Délinquance et ordre social. L’État mamlouk syro-égyptien face au crime à la fin du ixe/xve siècle, Bordeaux, Ausonius, 2012, p. 53 et p. 146.
E. Piloti, Traité sur le passage en Terre sainte, 1420, édité par P. H. Dopp, Louvain, E. Nauwelaerts, 1958, p. 53-54.
N. Iorga, Notes et extraits, ouvr. cité, p. 532 ; W. Fischel, « Ascensus Barcoch », art. cité, p. 64, ce dernier indique qu’il gardait des cochons sans plus de précision et N. Mahmoud Helmy, Tra Siena, l’Oriente et la Curia, ouvr. cité, texte latin, p. 341.
Al-‘Aynī, ‘Iqd al-ǧumān, ouvr. cité, p. 101. On ignore si le bain se trouvait à Madīnat Qrim, mais c’est une éventualité. Madīnat Qrim, aujourd’hui Stary-Krym, a probablement été fondée dans la deuxième moitié du xiiie siècle lorsque la Crimée était occupée par les Mongols. La ville était située à 15 km à l’ouest de Feodosia (cf. B. Grekov et A. Iakoubovski, La Horde d’or et la Russie. La domination tatare aux xiiie et xive siècles de la mer Jaune à la mer Noire, Paris, Payot, 1961, p. 135). Al-Ṣayrafī note « qu’un individu l’a réduit en esclavage à Madīnat Qrim alors qu’il était un adolescent imberbe » (Nuzhat al-nufūs wa l-abdān fī tawārīḫ al-zamān, Ḥasan Ḥabašā (éd.), Le Caire, Dār al-kutub, 1970, vol. 1, p. 497).
A. Bouhdiba, La sexualité en Islam, Paris, PUF, 1975 et plus précisément « Hammam et sexualité », p. 197-213.
Barqūq avait alors 23 ans, un autre chapitre de sa vie s’ouvrait. En effet, l’éphèbe (ġulām) ou l’échanson (sāqī) décrit par Abū Nuwās est « un adolescent, sinon un enfant, mince, svelte et souple. Il est coquet, séduisant, gracieux comme une fille […] Un léger vice de prononciation trahit son origine étrangère et ajoute à son charme » (J. Bencheikh, « Poésies bachiques d’Abū Nuwās. Thèmes et personnages », Bulletin d’études orientales, vol. XVIII, 1964, p. 62-63).
Si pour Mignanelli Barqūq aurait été l’objet de deux transactions, pour Al-‘Aynī il aurait été la propriété de trois personnes.
« Son château est précisément là où se trouvait celui de Pharaon, roi d’Égypte et où Moïse fut allaité […] comme le dit la Bible. » (L. Frescobaldi, « Viaggio in Terrasanta », art. cité, p. 181.) Quant à Gucci, il note que « Bambillonia è la città antica donde fu Faraone [Babylone est la ville antique où résida Pharaon] » (« Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 265).
« Vedemo il castello del soldano […] Non vi fummo dentro, perché per gli Cristiani non vi s’usa entrare, se non con licenza. » (G. Gucci, « Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 270.)
« Il y avait mille tentes, une chose plus riche jamais ne fut. » (L. Frecobaldi, « Viaggio in Terrasanta », art. cité, p. 181.)
S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 231.
Al-Maqrīzī, Kitāb al-sulūk li-ma‘rifat duwal al-mulūk, ouvr. cité, p. 520. Les Florentins sont arrivés tard le 10 octobre et ne sont entrés dans la ville que le lendemain matin : cf. S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 224 ; L. Frescobaldi, « Viaggio in Terrasanta », art. cité, p. 180 ; G. Gucci, « Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 265.
Ibn Taġrī-Birdī, Al-Nuǧūm al-zāhira fī mulūk al-Miṣr wa l-Qāhira, Muḥammad Ḥusayn Šams al-dīn (éd.), Beyrouth, Dār al-kutub al-‘ilmiyya, 1992, vol. 12, p. 58.
S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 230.
Al-‘Aynī, ‘Iqd al-ǧumān, ouvr. cité, p. 105.
S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 230. « Le sultan, ses épouses, sa famille, la domesticité masculine et féminine à leur service, des hommes d’armes chargés de sa sécurité, des émirs, son conseil ainsi que beaucoup d’autres personnes résident dans la Citadelle. » (G. Gucci, « Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 270.)
S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 230.
G. Gucci, « Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 270.
« Épousez deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais si vous craignez de ne pas être justes avec chacune d’entre elles, alors une seule (Coran, IV/3). » (M. A. Amir Moezzi (dir.), « Polygamie », dans Dictionnaire historique du Coran, Paris, 2007, p. 679-682.)
Al-Maqrīzī, Kitāb al-sulūk li-ma‘rifat duwal al-mulūk, ouvr. cité, vol. III/1, p. 377 ; vol. III/2, p. 513 ; et A. Abd al-Raziq, La femme au temps des Mamlouks en Égypte, Le Caire, IFAO, 1973, p. 277, n. 49.
N. Iorga, Notes et extraits, ouvr. cité, p. 533 ; W. Fischel, « Ascensus Barcoch », art. cité, fasc. I, p. 73 et N. Mahmoud Helmy, Tra Siena, l’Oriente et la Curia, ouvr. cité, texte latin, p. 351. Toutefois, cette femme prénommée Bagaded n’est pas signalée en tant qu’épouse de Barqūq dans le Tārīḫ al-duwal wa l-mulūk d’Ibn al-Furāt, Beyrouth, 1936-1938, vol. IX/I, p. 48. Voir également A. Abd al-Raziq, La femme au temps des Mamlouks en Égypte, ouvr. cité, p. 272, n. 16.
Al-Maqrīzī, Kitāb al-sulūk li-ma‘rifat duwal al-mulūk, ouvr. cité, vol. III/1, p. 380.
En effet, car un seul des Viaggi est daté, celui de Gucci qui l’a terminé le 4 octobre 1390.
A. Abd al-Raziq, La femme au temps des Mamlouks en Égypte, ouvr. cité, Hāǧir, p. 285, n. 96 ; Bint Šihāb al-dīn Al-Ṭūlūnī, p. 282, n. 82 ; Ḥāǧǧ Malik, p. 285, n. 95 ; Qunuqbāy, p. 290, n. 129 ; Šīrīn, p. 294, n. 149 et Tandū, p. 297, n. 166. C. Onimus répertorie 16 femmes dans Les émirs dans le sultanat mamelouk sous les sultans Barqūq et Faraǧ (784-815/1382-1412). Restauration sultanienne et conflits émiraux, thèse soutenue à l’EPHE, Paris, 2013, tome III, Annexes, p. 743, en cours de publication.
Ḥusayn ibn Uways, le père de Tandū fut l’émir des Ǧalāyirides (1374-1383). La dynastie d’origine mongole des Ǧalāyirides (1336-1432) est née du démembrement de l’État des Ilkhanides, elle essaya un temps de dominer l’Irak et ses routes caravanières (Bagdad fut abandonnée définitivement en 1412). Cf. D. et J. Sourdel, « Jalaïrides ou Djalāyirides », dans Dictionnaire historique de l’islam, ouvr. cité, p. 424-425.
S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 230-231 ; G. Gucci, « Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 270. Pour le harem et son fonctionnement sous les mamelouks, cf. J. Gaulmier, La Zubda kachf al-mamālik de Khalīl az-Zāhirī, traduction inédite de Venture de Paradis, Beyrouth, IFD, 1950, p. 203-205.
S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 230. Il reprend cette affirmation plus loin : « è greco ed è cristiano rinnegato » (p. 232).
L. Frescobaldi, « Viaggio in Terrasanta », art. cité, p. 181.
G. Gucci, « Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 266. Migannelli écrit également que Barqūq est Circassien : cf. N. Iorga, Notes et extraits, ouvr. cité, p. 532 ; W. Fischel, « Ascensus Barcoch », art. cité, fasc. I, p. 64 et N. Mahmoud Helmy, Tra Siena, l’Oriente et la Curia, ouvr. cité, texte latin, p. 341.
Al-Qalqašandī, Subḥ al-a‘šā fī ṣinā‘at al-inšā’, Le Caire, 1963, vol. IV, p. 462 ; I. Vasary, « Orthodox Christian Qumans and Tatars of the Crimea in the 13th-14th Centuries », dans Turks, Tatars and Russians of Crimea in the 13th-16th Centuries (Variorum Reprints), Ashgate, 2007, p. 260-271 et B. Martel-Thoumian, « Portrait du sultan mamlouk Barqūq », art. cité, « Une identité ethnico-religieuse floue », p. 324-326.
« Il fut d’abord esclave et Grec de Circassie, de la mer Majeure. » (G. Gucci, « Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 236.)
Cf. O. Assouly, Les nourritures divines. Essai sur les interdits alimentaires, Lonrai, Babel, 2013, p. 69.
« Le calife, comme tu dirais le pape. » (L. Frescobaldi, « Viaggio in Terrasanta », art. cité, p. 181.)
« Leur calife, c’est-à-dire le pape à notre mode. » (S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 232.) B. de Mignanelli abonde dans le même sens : cf. W. Fischel, « Ascensus Barcoch », art. cité, fasc. II, p. 159 et N. Mahmoud Helmy, Tra Siena, l’Oriente et la Curia, ouvr. cité, texte latin, p. 367.
« Avant que quelqu’un soit confirmé sultan, il faut qu’il ait les voix de leur calife. » (S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 232.) Dans la pratique, les émirs élisaient par acclamations un des leurs, le calife validait ce choix en l’investissant solennellement sultan lors de la bay‘a.
« Le calife avait dit qu’il ne pouvait pas le confirmer parce que la loi veut que celui qui est sultan soit sarrasin et fils de sarrasin alors que son père était chrétien. » (L. Frescobaldi, « Viaggio in Terrasanta », art. cité, p. 181.)
Al-Maqrīzī, Kitāb al-sulūk li-ma‘rifat duwal al-mulūk, ouvr. cité, vol. III/2, p. 477.
Quant à la religion du père du futur sultan, Frescobaldi fait référence aux Qalā’ūnides qui étaient tous par leur naissance nés musulmans, étant fils, petits-fils et arrières petits-fils de Qalā’ūn. Cette dynastie constitue un anachronisme politique dans l’histoire de l’État mamelouk.
« Celui qui est aujourd’hui sultan [Barqūq] a fait arrêter le calife [Al-Mutawakkil], il l’a fait jeter en prison, puis il l’a remplacé par une personne qui lui convenait [Al-Waṯīq]. » (S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 232.) B. de Mignanelli donne la même version, mais il ajoute que Barqūq a agressé physiquement le calife en posant son épée sur le ventre de ce dernier : cf. N. Iorga, Notes et extraits, ouvr. cité, p. 534 ; W. Fischel, « Ascensus Barcoch », art. cité, fasc. I, p. 74 et N. Mahmoud Helmy, Tra Siena, l’Oriente et la Curia, ouvr. cité, texte latin, p. 353.
Al-Maqrīzī, Kitāb al-sulūk li-ma‘rifat duwal al-mulūk, ouvr. cité, vol. III/2, p. 493-496.
Ibid., p. 603-604. J-C. Garcin, « Histoire, opposition politique et piétisme traditionaliste dans le Ḥusn al-muḥāḍara de Suyūṭī », Annales islamologiques, vol. 7, 1967, p. 59-60. Lorsqu’Al-Waṯīq décède en 1386, son frère Al-Muta‘ṣim est de nouveau calife jusqu’en 1389, date à laquelle Barqūq le démet et rappelle Al-Mutawakkil.
« Tous les sultans détiennent le temporel et le spirituel sans opposition, car il n’y a aucune opposition à leur cour. » (G. Gucci, « Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 266.)
« Barqūq avait convaincu des mauvais chrétiens de Grèce de lui amener son père par la ruse. Il contraignit ce dernier à renoncer à la foi du Christ et il le fit circoncire selon leur loi ; si bien que le père mourut peu de temps après de peine et de douleur. » (L. Frescobaldi, « Viaggio in Terrasanta », art. cité, p. 181.) Toutefois, la circoncision ne figure pas dans le Coran, mais dans les hadiths, et si elle est recommandée par le droit, seule l’école chaféite en fait en obligation formelle. Cf. D. et J. Sourdel, « Bienséance », dans Dictionnaire historique de l’islam, ouvr. cité, p. 159 et A. J. Wensinck, « Khitān », dans Encyclopédie de l’Islam, 2e éd., Leyden, Brill, 1979, vol. V, p. 20-23.
Ainsi le fondateur de la dynastie qalā’ūnide, Qalā’ūn figure-t-il dans les chroniques, à l’instar de tous les sultans issus de l’esclavage, en tant que Qalā’ūn ibn ‘Abd Allāh. « C’est donc un père fictif et musulman qu’ont les mamelouks importés enfants, ils sont donc dit fils de l’esclave de Dieu, ils ne gardent de leur lointaine patrie que le ism/nom reçu à leur naissance. » Cette remarque s’applique également aux femmes qui sont dites bint ‘Abd Allāh (fille de l’esclave de Dieu). Cf. J. Sublet, Le voile du nom. Essai sur le nom propre arabe, Paris, PUF, 1991, p. 30.
S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 232.
Ibid. Il est curieux que Sigoli évoque une grande maladie alors que le sultan est mort de la peste : « Il soldano venne in malattia, e brevemente la malattia sua fu sì grande ch’e’ se ne morì [Le sultan tomba malade, et rapidement sa maladie fut si grande qu’il en mourut]. »
N. Iorga, Notes et extraits, p. 536 ; W. Fischel, « Ascensus Barcoch », art. cité, fasc. I, p. 73-74 et N. Mahmoud Helmy, Tra Siena, l’Oriente et la Curia, ouvr. cité, texte latin, p. 352-353. On peut toutefois douter que Barqūq se soit fait prier pour accepter le trône ainsi que le note B. de Mignanelli.
« Il fit arrêter les fils de l’autre sultan, il les emprisonna et agit de la même manière avec tous leurs parents. » (S. Sigoli, « Viaggio al monte Sinai », art. cité, p. 232.)
G. Gucci, « Viaggio ai Luoghi Santi », art. cité, p. 266.
B. Martel-Thoumian, « Dans le regard de l’autre. Pèlerins et mamlouks à travers l’étude de quelques récits de voyage (fin xive-début xvie siècle) », Journal asiatique, vol. 302, no 2, 2014, p. 439-455.
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