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Translations de reliques prestigieuses d’Orient en Italie, fin du xie-début du xiiie siècle

Translations of Prestigious Relics from East to Italie, End of the 11th–Beginning of the 13th Century
Traslazioni di reliquie prestigiose dall’Oriente in Italia (fine del sec. XI–inizio del sec. XIII)
Edina Bozoky

Résumés

Les translations de reliques de l’Orient (Constantinople et la Terre sainte) connaissent un nouvel essor à partir de la fin du xie siècle et enrichissent avant tout la cité de Venise. Mais d’autres villes italiennes acquièrent des reliques prestigieuses à cette époque, marquée par de grands changements en Italie, dans l’Empire byzantin et dans les États des croisés. L’acquisition des reliques de Jean le Baptiste à Myra par Gênes (1098 ou 1099) s’inscrit dans le contexte de la première croisade. Le retour des reliques de sainte Agathe de Constantinople en Sicile (1126) est une véritable histoire de vol, sur le modèle de l’enlèvement des reliques de saint Marc à Alexandrie par deux Vénitiens. Le bras de saint Philippe arrive de Saint-Jean-d’Acre à Florence (1205) grâce au patriarche latin de Jérusalem Aymar le Moine et sur l’insistance de l’évêque de Florence. Amalfi obtient les reliques de saint André à Constantinople (1208) sur l’initiative du cardinal Pierre de Capoue.

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Texte intégral

  • 1 Sur les reliques acquises par Venise, la littérature est particulièrement abondante. Voir dernièrem (...)
  • 2 P. Alphandery et A. Dupront, La Chrétienté et l’idée de Croisade, Paris, Albin Michel, 1995 (1re éd (...)

1Le réservoir de reliques inépuisable de l’Orient — Constantinople et la Terre sainte — éveille particulièrement la convoitise des Occidentaux à partir du xie siècle. À la même époque, en Italie, l’intérêt pour l’acquisition de nouvelles reliques connaît un nouvel élan dès le xie siècle. Le culte des saints et des reliques devient une composante essentielle de la religion civique dans les communes. Les rivalités entre les villes se mesurent aussi à l’aune de la possession des reliques prestigieuses. Les croisades et l’établissement des Latins en Orient, favorisant la circulation des hommes et des objets entre l’Orient et l’Europe, offrent des opportunités pour de nouvelles translations de reliques, notamment en faveur des villes italiennes dont les navires sillonnent les mers portant marchands et croisés vers l’Orient. Le sac de Constantinople en 1204 constitue le point culminant des acquisitions de reliques par les Latins, enrichissant avant tout Venise1 ; mais d’autres occasions se présentent également. De la fin du xie siècle au début du xiiie, les translations de reliques de l’Orient vers l’Italie reflètent la complexité des relations politico-religieuses entre les deux régions, et mettent en relief l’une des conséquences des croisades, « une compénétration [qui] s’esquisse entre les deux termes du monde méditerranéen, fondée sur des échanges religieux. En premier lieu les reliques, dont l’importance ne cesse de croître dans la vie occidentale : […] translations nombreuses en France et en Italie de restes du Précurseur, des Apôtres ou des martyrs […]2. »

  • 3 Historia translationis, AASS, Apr. III, p. 356-358 ; N. McCleary, « Notizie storiche ed archeologic (...)
  • 4 U. Westerbergh, Anastasius Bibliothecarius. Sermo Theodori Studitae de Sancto Bartholomeo Apostolo: (...)
  • 5 Voir P. Meyvaert et P. Devos, « Trois énigmes cyrillo-méthodiennes de la “Légende italique” résolue (...)
  • 6 N. Acocella, La translazione di San Matteo, Documenti e testimonianze, Grafica di Giacomo, Salerne, (...)
  • 7 F. Nitti Di Vito, « La translazione di S. Nicola a Bari (1087 o 1071) », Iapigia, vol. 10, 1939, p. (...)
  • 8 Historia de translatione Sanctorum magni Nicolai…, eiusdem avanculi alterius Nicolai, Theodorique, (...)

2Rappelons qu’avant la première croisade, l’Italie possède déjà un grand nombre de reliques prestigieuses de provenance orientale. Venise acquiert le corps de saint Marc en 829 à Alexandrie3 ; les reliques de Barthélemy arrivent de Phrygie à Lipari, et de là à Bénévent en 8394. En 868, Constantin-Cyrille, accompagné de son frère Méthode, apporte les reliques du pape saint Clément à Rome, qu’il avait retrouvées aux environs de Cherson, au sud de la Crimée5. Le corps de Matthieu passe de l’Éthiopie en Bretagne, puis en Lucanie, d’où le prince Gisulf le fait transférer à Salerne en 9546. Les reliques de saint Nicolas sont obtenues à Myre en 1071 et importées à Bari7 et à Venise8 en 1100.

3Les quatre récits de translations que je présente ici correspondent à quatre configurations politiques internationales : celle des reliques de Jean Baptiste de Myra à Gênes en 1098 ou 1099 s’inscrit dans le contexte de la première croisade lors de laquelle les Génois s’implantent en Orient ; à travers la translation de sainte Agathe en 1126 de Constantinople à Catane est reflétée la situation de la Sicile, ballottée entre musulmans, Byzantins et Normands ; dans le récit de la translation du bras de saint Philippe à Florence en 1205, on trouve l’écho des relations entre Byzance, le royaume de Jérusalem et l’Église de Florence en Terre sainte, et le rôle des Amalfitains à Constantinople et en Terre sainte marque le récit de translation de saint André à Amalfi en 1208.

  • 9 A.-M. Graziani, Histoire de Gênes, Paris, Fayard, 2009, p. 206, avec une expression empruntée à A.  (...)

4La première translation, celle des cendres de Jean Baptiste de Myre à Gênes, apporte un nouveau protecteur à la ville qui possède déjà comme saints patrons Laurent et Syr (Siro). L’obtention du nouveau trésor de reliques permet aussi d’« être mis en concurrence avec les restes de saint Marc désormais à Venise ou ceux de saint Nicolas, depuis 1087 à Bari […]. Car la lutte pour le leadership en Méditerranée ne vise pas seulement à l’hégémonie politique et militaire, mais aussi à l’hégémonie religieuse, c’est-à-dire “au monopole de la protection divine sur mer”9 ».

  • 10 Y. Renouard, Les villes d’Italie de la fin du xe siècle au début du xive siècle, t. I, Paris, SEDES (...)
  • 11 Jacques de Voragine, Legenda translationis beatissimi Johannis Baptistae Genuam, dans Historiens de (...)
  • 12 Patara, port et ville épiscopale en Lycie, à 75 km de Myre.
  • 13 Voir E. Akyürek, « Myra, the City of St. Nicholas », dans V. Gazeau, C. Guyon et C. Vincent (dir.), (...)
  • 14 Jacques de Voragine, Legenda translationis, ouvr. cité, p. 231 : « Januenses vero, eorum sermonibus (...)

5La cité maritime de Gênes connaît un essor important en Orient grâce à sa participation à la première croisade dès juillet 1097. C’est grâce à l’intervention de la flotte génoise que le port d’Antioche est pris et l’expédition des croisés fut sauvée en 1098. En récompense, Gênes reçoit de Bohémond de Tarente un quartier de la ville qui « est le premier établissement d’une ville italienne au Levant, le premier élément de l’empire colonial génois10 ». C’est après ces événements que l’obtention des reliques de Jean Baptiste a lieu. Ses détails sont rapportés presque deux cents ans plus tard par un récit de Jacques de Voragine11. C’est sur le chemin de retour vers leur ville que les Génois s’arrêtent au port de Patara12, dans le sud de l’Asie Mineure, voulant s’emparer du corps de saint Nicolas à Myre13. Ils se rendent à l’église du saint, où ils exposent aux moines leur désir d’obtenir le corps du saint. Les moines leur répondent qu’il avait été déjà enlevé par violence. Ne croyant pas à leurs paroles, les Génois se mettent alors à fouiller sous l’autel de l’église. Ils trouvent d’abord un bassin ou vasque (lavacrum) en marbre, mais vide : c’est là que les gens de Bari avaient pris le corps. Ensuite ils découvrent un coffre en marbre ; le soulevant avec joie, l’emportent en courant, pensant qu’il s’agit du corps de saint Nicolas. Les moines les supplient pour le leur rendre, tout en les informant que ce ne sont pas les reliques de Nicolas, mais de saint Jean Baptiste14. Mais les Génois emportent les restes et les repartissent dans leurs différents navires. Lorsqu’une tempête se lève et les menace de naufrage, un prêtre leur conseille de réunir les parcelles. En effet, la mer se calme aussitôt. L’accueil des reliques est solennel à Gênes : les reliques sont conduites en procession et déposées sur l’autel de la cathédrale. Quelque temps plus tard, lorsqu’une flotte de Génois part pour servir l’empereur de Constantinople, l’archevêque, les chanoines, les recteurs et les consuls de la cité confient aux hommes les plus sages la tâche d’enquêter sur l’authenticité des reliques. Ceux-ci retournent à Myre et interrogent les moines. Ayant acquis la certitude sur l’identité des restes, ils repartent à Gênes : quatre d’entre eux, des hommes dignes de foi, jurent sur les Évangiles pour en attester la vérité.

  • 15 Annali Genovesi di Caffaro et de’ suoi continuatori, L. T. Belgrano (éd.), Rome, t. I, 1890, p. 214 (...)
  • 16 Ibid., vol. II, éd. L. T. Belgrano et C. Imperiale Di Sant’angelo, Gênes, 1901, p. 88.

6Désormais les Génois vénèrent les reliques avec une dévotion grandissante et demandent l’aide de Jean Baptiste dans les tribulations. Plusieurs miracles du xiie et du xiiie siècle sont rapportés dans les Annales génoises et par Jacques de Voragine ; ils concernent en particulier la protection des navires lors des tempêtes. Mais aussi, en 1169, dans une situation conflictuelle qui oppose les grandes familles de la cité, la pacification sur l’initiative de l’archevêque Ugo della Volta est scellée par un serment de paix sur les reliques de Jean Baptiste15. En 1203, une paix conclue entre les factions ennemies de la ville est aussi jurée sur toutes les reliques16.

  • 17 Ibid., p. 12-13 ; cf. Jacques de Voragine, Legenda, ouvr. cité, p. 234 : « […] beatissimi Johannis (...)

7Lors du IIIe concile de Latran en 1179, où assistent les prélats et l’élite laïque de Gênes, le pape Alexandre III confirme les privilèges de l’Église de Gênes et reconnaît publiquement les reliques de Jean Baptiste (revelavit)17. En 1327, le Précurseur est proclamé « patron, protecteur et père de la Commune ».

  • 18 C. Di Fabio, « Il tesoro della cattedrale di Genova. Le origini (XII-XIV secolo) », dans A. R. Cald (...)
  • 19 C. Di Fabio, « L’altare di san Giovanni Battista nel Duecento », dans Id., La Cattedrale di Genova (...)

8Le culte civique qui se développe autour des restes de Jean Baptiste se matérialise aussi par la fabrication de plusieurs reliquaires qui les magnifient. Sur une cassette d’argent, ornée de cristaux et de pierres précieuses et semi-précieuses, conservée au Trésor de la cathédrale San Lorenzo, sont représentées les scènes de la vie de Jean Baptiste18. Selon une tradition, elle aurait été offerte par Frédéric Barberousse qui est venu à Gênes en 1178. L’ornementation du reliquaire-sarcophage de marbre exécuté vers 1225, posé aujourd’hui sur l’autel de la chapelle Jean-Baptiste dans la cathédrale, déroule également la vie du Précurseur19. Plusieurs fenestellae permettaient de voir le reliquaire abrité dans le monument. Le grand reliquaire en argent doré, fabriqué entre 1438 et 1445 par Teramo Danieli et Simone Caldera (conservé dans le Trésor de la cathédrale), est utilisé jusqu’à nos jours pour la procession du 24 juin : il est porté solennellement jusqu’au port pour la bénédiction solennelle par l’archevêque.

  • 20 La cappella di San Giovanni Battista: dall’arte alla catechesi, Gênes, Curia Arcivescovile di Genov (...)

9À partir de 1448, la confrérie San Giovanni Battista fait construire une chapelle dédiée au saint dans la cathédrale San Lorenzo20. Elle est ornée de statues et de bas-reliefs consacrés à la vie de Jean Baptiste.

  • 21 Maurizio episcopus Catanensis, Historia translationis corporis S. Agathae V. M. Constantinopoli Cat (...)
  • 22 Maurizio episcopus Catanensis, Historia translationis corporis S. Agathae, I, 2, p. 637-638 : « Qui (...)

10Le récit de translation de sainte Agathe21, rédigé par l’évêque Maurizio, évêque de Catane (1124-1144), situe les événements dans le contexte de l’histoire mouvementée de la Sicile, occupée par les musulmans, reprise par les Byzantins, puis conquise par les Normands. Le sort des reliques de la sainte légendaire en est l’écho parfait. Dans un premier temps, le général byzantin Georges Maniakès reprit la partie orientale de la Sicile aux Arabes lors d’une campagne en 1038. Il mena cette guerre avec la participation des Varègues dont le fameux Harald, qui deviendra roi de Norvège et le héros d’une saga, ainsi qu’avec l’aide des mercenaires normands. Acclamé empereur par ses troupes, Maniakès marcha sur Constantinople quand il fut mortellement blessé en 1043. Selon le récit de translation, il a envoyé (delegavit) le corps d’Agathe ainsi que ceux de plusieurs autres saints à Constantinople, « croyant que l’empire d’Orient, par leurs prières et mérites, puisse se relever dans sa puissance d’autrefois22 ». Dans son Histoire ecclésiastique, Orderic Vital rapporte aussi cette translation :

  • 23 Orderic Vital, The Ecclesiastical History, V, 9, M. Chibnall (éd.-trad.), Oxford, Clarendon, vol. I (...)

Les Sarrasins envahirent la Sicile, l’Italie et d’autres contrées chrétiennes ; ils répandirent partout le carnage, le brigandage et l’incendie. L’empereur Manichet fit lever les habitants de Constantinople, et après avoir réuni toutes les forces de l’Empire, repoussa les idolâtres qui avaient commis de grands ravages, et délivra les contrées chrétiennes. Il transporta avec respect à Constantinople les os de sainte Agathe, vierge et martyre, et les corps de plusieurs autres saints, de peur que les païens ne les profanassent s’ils revenaient23.

  • 24 Maurizio Catanensis, Historia translationis, I, 3.

11Les reliques d’Agathe recevaient une vénération dévote à Constantinople jusqu’à leur enlèvement que le récit date de l’année 1126. Deux Latins séjournaient alors à Constantinople : Gilbert (Gislebertus), un Français (Gallus) et Goselino (Goselinus), un Calabrais. Ce dernier appartenait à la garde palatine. C’est à lui qu’apparut sainte Agathe trois nuits de suite en lui demandant de ramener son corps à Catane24.

12À partir de cet épisode, les événements suivent le scénario d’un récit de vol où l’on trouve quelques réminiscences de l’acquisition des reliques de saint Marc par les Vénitiens. Là aussi, les protagonistes ont été deux laïcs — deux marchands — qui se sont emparés du corps à Alexandrie, puis l’ont caché dans leur bateau pour l’emporter dans leur ville.

  • 25 Ibid., I, 5 : « Interea tantae rei statim circumquaque fama discurrens, populari motu ad aures usqu (...)

13À Constantinople, Gilbert et Goselino pénètrent dans l’église — non précisée — où se trouvent les reliques de la sainte ; ils les prennent et les déposent dans une corbeille, puis les emportent dans la maison de Goselino. Puis ils transfèrent la tête dans deux coupes, et le reste des reliques dans deux carquois. Mais entre-temps la rumeur de l’événement arrive aux oreilles de l’empereur, qui est à l’époque Jean II Comnène. La disparition du corps est interprétée comme un présage funeste pour lui et pour l’empire25 ; dès lors des messagers sont envoyés partout dans la ville et aux alentours du littoral marécageux, afin que personne ne puisse quitter la capitale sans être interrogé. Mais les deux compagnons, protégés par Dieu, sortent sans être inquiétés, atteignent le port maritime et partent à Smyrne.

14Ils y restent pendant quatre jours. Un terrible tremblement de terre a lieu pendant leur séjour, mais Gilbert rassure son compagnon, lui disant qu’une présence divine les protège. De Smyrne, ils partent par la mer à Corinthe où ils veulent trouver un bateau qui les transportera en Sicile. De nouveau, Agathe apparaît à Gilbert la nuit ; elle se plaint de leur retard et lui indique un navire qui est prêt à lever l’ancre dans le port. Gilbert se dépêche d’y aller, monte dans le bateau, et avec son compagnon Goselino, ils abordent au rivage à Méthone (en Piérie, Macédoine). De là, en compagnie des marchands, ils traversent l’Adriatique sans encombre et arrivent à Tarente. Dans la ville, une messe est célébrée sur les reliques d’Agathe. Puis les compagnons retournent au littoral, et ils déposent les carquois pour mieux disposer les ossements. Un miracle extraordinaire se produit : ils oublient de reprendre une mamelle de la sainte, qui reste près d’une source. Une veuve, accompagnée de sa fillette qu’elle allaite encore, vient là pour laver des vêtements. Après avoir fait la lessive, la femme s’endort, mais la petite fille cherche à téter ; avançant à quatre pattes, elle trouve la mamelle de la sainte et se met à la sucer ; un lait délicieux s’en écoule.

15La vierge sainte Agathe apparaît alors à la mère et lui dit de se réveiller, car sa petite fille tient sa mamelle dans sa bouche. Voyant cela, la mère s’empresse d’annoncer le miracle à l’évêque de la ville. L’évêque rassemble tout le clergé et le peuple et ils partent retrouver la petite fille. Ils veulent lui enlever la mamelle, sans succès. L’évêque ordonne alors que tous les prêtres se confessent : celui qui s’approchera de la petite fille, doit être d’une réputation sans tache. Un prêtre vertueux propose à l’évêque d’organiser une procession dans l’église Saint-Catalde. Pendant que l’on chante « Sainte Agathe, prie pour nous », la petite fille lâche la mamelle que le prêtre transmet à l’évêque. Le prêtre édifie, à partir de sa propre maison, une église en l’honneur de sainte Agathe.

16Après cet épisode merveilleux, le récit retourne aux deux compagnons qui arrivent à Messine. Gilbert y laisse Gocelino avec les reliques dans une maison, et lui-même part pour Catane. À ce moment, l’évêque Maurizio se trouve au château d’Aci (Iacium) près de Catane. Ce château et ses environs ont été concédés en 1092 à l’évêque de Catane qui était alors Angerio de Santa Eufemia. C’est dans ce château que Gilbert révèle le secret des reliques à l’évêque Maurizio. Celui-ci envoie deux moines en compagnie de Gilbert pour aller chercher les reliques à Messine. Quand on sort les reliques des carquois, une odeur très douce se répand. Placées dans une nouvelle châsse, les reliques sont apportées à Catane le 17 août 1126. L’évêque les reçoit nu-pieds, vêtu de blanc, accompagné du peuple. Et dès ce jour-là commencent les miracles opérés par la sainte.

  • 26 Voir Sant’Agata. Il reliquiario a busto. Contributi interdisciplinari, F. Tixier (dir.), Catane, Ed (...)
  • 27 E. Di Giovanni, « The Religious Feast of St. Agatha. A Modern Initiation Rite in Catania », Traditi (...)

17Le magnifique buste-reliquaire de la sainte est réalisé par l’orfèvre Giovanni du Bartolo, orfèvre de Sienne. Il a commencé à l’époque de l’évêque de Catane Martial (1355-1376) et terminé sous l’épiscopat de son successeur, Elie (1376-1378)26. Considérée comme la protectrice de la Sicile, sainte Agathe reçoit un culte intense jusqu’à nos jours à Catane27.

  • 28 Translatio brachii S. Philippi Hierosolymis Florentiam, AASS, Maii I, p. 15-18.

18Le troisième dossier, celui de la translation du bras de saint Philippe à Florence s’inscrit dans un contexte politique international particulièrement complexe. Dans le récit, commandé par l’évêque de Florence Giovanni da Velletri (1204-1230)28, on retrouve les principaux thèmes hagiographiques du rôle politique des reliques. L’histoire nous mène de l’Empire byzantin et de la famille impériale au royaume de Jérusalem et à l’Église latine qui y est installée, puis à la ville de Florence. Le bras de saint Philippe est mentionné d’abord comme le cadeau de l’empereur byzantin Manuel Comnène, offert à sa nièce Marie à l’occasion de son mariage en 1167 avec Amaury Ier, roi de Jérusalem. C’est l’époque où le roi de Jérusalem, menacé par les Zengides, dynastie turque, cherche à renforcer son alliance avec Byzance. Amaury Ier meurt en 1174. De son mariage avec Marie Comnène naît Isabelle, qui épouse en 1198 le roi de Jérusalem Amaury II à Saint-Jean-d’Acre. Le bras de saint Philippe est en possession de Marie et de sa fille quand l’initiateur de la translation, Aymar le Moine les rencontre à Acre.

19Aymar le Moine (Aimero Monaco dei Corbizzi), originaire de Fiesole, fut d’abord magister et chancelier du patriarche latin de Jérusalem, Amalric de Nesle (1171-1177). Il fut élu archevêque de Césarée de Palestine en 1181, puis patriarche latin de Jérusalem jusqu’à sa mort en 1203.

20Pendant cette période, le royaume de Jérusalem subit de graves vicissitudes. Suite à la conquête de l’Égypte et de la Syrie par Saladin, il est pris en tenaille. Après l’échec de la IIIe croisade et la perte de Jérusalem, le siège du royaume ainsi que celui du patriarche de Jérusalem sont transférés à Saint-Jean-d’Acre. C’est ici que le patriarche Aymar le Moine s’adresse à Marie et Isabelle Comnène pour leur réclamer le bras de saint Philippe.

  • 29 Voir E. Bozoky, « Le rôle des reines et princesses dans les translations de reliques en Occident (v(...)

21L’essentiel du discours que rapporte le récit de translation est la remise en question de la légitimité de posséder des reliques par les laïcs et surtout par les femmes — et, au sens plus large, de leur accès au sacré. Cela est bien curieux, car un large éventail d’exemples atteste le rôle des femmes dans la transmission des reliques29.

  • 30 Translatio brachii, ouvr. cité, § 4, p. 16 : « Filiae Jerusalem, regali diademate coronatae, vobis (...)

22L’argumentation d’Aymar s’appuie sur l’exemple du roi de Juda Josias (II Rois XXII-XXIII) qui avait voulu éradiquer tout culte idolâtre et polythéiste et qui avait été tué par le pharaon Nékao en 609 av. J.-C. Aymar met en relation sa mort violente avec son « ingérence » dans les affaires religieuses pour démontrer qu’il est interdit aux princes terrestres, même hommes, de toucher au sacré ; c’est à plus forte raison que les femmes doivent en être empêchées30 !

23Plus tard, Giovanni Villani résume son discours dans des termes semblables :

  • 31 Giovanni Villani, Nuova Cronica, I, VI, XIV, G. Porta (éd.), Parme, 1991, repris par Einaudi, p. 19 (...)

Apprenant que la reine de Jérusalem possédait la sainte relique, désirant l’avoir pour honorer sa cité, Florence, il la demanda à la reine, précisant qu’il n’était pas permis qu’une femme qui était dans le siècle garde une si sainte relique dans son trésor mondain […] ; pour cette raison, la reine l’a donnée au patriarche31.

24Aymar réussit à persuader les deux reines de lui remettre la précieuse relique. C’est alors que le réseau florentin de l’Église latine se met en marche. L’évêque de Florence, Pierre, apprend l’événement et se met à supplier Aymar afin qu’il cède la relique à l’Église de Florence. Aymar donne son accord, mais sentant sa mort prochaine, il confie l’affaire à Ranieri, prieur de l’église Saint-Sépulcre, également originaire de Florence.

25Quand Ranieri veut accomplir la volonté d’Aymar, il se heurte à l’opposition du roi de Jérusalem et de son conseil (capitulum). Ils déclarent qu’ils ne permettent pas de transporter les reliques de l’apôtre dans une région étrangère. Mais intervient un autre Florentin, Gualteretto, évêque de Saint-Jean-d’Acre, et avec Ranieri, il réussit à amadouer le roi et le conseil pour qu’ils autorisent Ranieri à faire la translation du bras à l’Église de Florence.

26Le voyage en mer se passe sans encombre grâce à la relique. Elle arrive à Florence le 2 mars 1205. À l’entrée de la cité, l’évêque Giovanni da Velletri et le podestà Rodolfo da Capraia, accompagnés d’une multitude d’hommes et de femmes, accueillent la relique. Elle est déposée ensuite au baptistère Saint-Jean, probablement dans l’autel de la chapelle, située dans la partie ouest du bâtiment dont la construction a commencé deux ans auparavant.

  • 32 Translatio brachii, ouvr. cité, p. 17, § 10 : « […] ut orthodoxae fidei sectatores in Domino collae (...)
  • 33 Cf. C. Thouzellier, Catharisme et valdéisme en Languedoc à la fin du xiie et au début du xiiie sièc (...)

27C’est l’époque du grand essor économique et politique de la commune, devenue un centre économique international et qui a pris la tête de la Ligue toscane dès 1198. Au début du xiiie siècle, on construit le premier palais communal. L’arrivée des reliques insignes joue un rôle non seulement dans l’augmentation du prestige de la ville, mais aussi dans la lutte contre l’hérésie cathare. Par l’accueil et l’exaltation des reliques apostoliques, la ville peut démontrer son « orthodoxie ». En effet, Florence était au xiie siècle l’un des hauts-lieux des cathares, et l’attitude tolérante de la commune à leur égard préoccupait le pape Innocent III. Ce n’est pas par hasard que le sens du premier miracle opéré par la relique — la guérison d’un orfèvre — soit présenté ainsi : « […] que les partisans de la foi orthodoxe se réjouissent en Dieu, et les troupes condamnables des hérétiques soient effrayées32. » Dès 1206, Florence répond à l’injonction du pape pour lutter contre l’hérésie, en promulguant un édit d’expulsion33.

  • 34 Translatio brachii, ouvr. cité, p. 16, § 7 : « qui civitatem Florentinam fecit tanti Patroni meriti (...)
  • 35 Ibid., p. 17, § 7 : « cujus praesentia et patrocinio civitas redditur gloriosa ».

28Dans le récit de translation, l’importance de l’acquisition est évoquée à plusieurs endroits. La procession qui amène la relique vers le baptistère chante les louanges de Dieu « qui a fait refleurir la cité de Florence par les mérites de ce protecteur34 ». Ou plus loin : le clergé, les moines, le peuple se réjouissent de l’arrivée de l’apôtre Philippe « dont la présence et la protection rend glorieuse la cité35 ».

  • 36 Voir S. J. Cornelison, « Art Imitates Architecture: The Saint Philippe Reliquary in Renaissance Flo (...)

29Du reliquaire36 du bras ancien subsiste une plaque d’argent, probablement du xiie siècle, qui représente le saint avec l’inscription en grec « Philippe l’apôtre ». Le reliquaire tel qu’il se présente aujourd’hui (conservé au Museo dell’Opera del Duomo à Florence) comprend une base en argent hexagonale contenant plusieurs reliques (dont des reliques de saint Pantaléon, une pierre de la lapidation de saint Étienne et des reliques anonymes) : une inscription atteste qu’elles sont arrivées à Florence de Constantinople en 1394 pendant le règne de l’empereur Manuel II Paléologue. La partie supérieure est l’œuvre de l’orfèvre Antonio du Piero del Vagliente, commandée en 1422 par l’Opera di San Giovanni. L’os du bras est enfermé dans un cylindre en verre ; la main est recouverte de soie rouge. Le cylindre de verre est encadré de six colonnettes corinthiennes et surmonté d’une petite coupole en cristal ; à son sommet se trouve une statuette de l’apôtre Philippe, portant un livre dans la main gauche.

  • 37 Archivio dell’Opera di S. Maria del Fiore, I. 3. 8, Mores et consuetudines canonice florentinae, D. (...)
  • 38 Matteo Villani, Cronica, 4, 7, F. G. Dragomani (éd.), Florence, Sansoni, 1846.
  • 39 Alle bocche della piazza. Diario di anonimo fiorention (1328-1401), A. Molho et F. Sznura (éd.), Fl (...)
  • 40 Statuti della Repubblica fiorentina, R. Caggese (éd.), t. II, Florence, Galileiana, 1920, p. 378-37 (...)

30Philippe reçoit un culte civique. Sa fête, le 1er mai, devient une fête majeure (precipua festa) comme celle des autres patrons de la ville, Zénobe et Jean Baptiste. Le bras de l’apôtre est exposé à la fête du saint et les fidèles sont bénis avec lui après la messe37. De même, aux dires de Matteo Villani, le bras de Philippe, la tête de Zénon ainsi que l’image miraculeuse de la Madonna dell’Impruneta sont portés en procession lors d’une sécheresse en 135438 ainsi qu’à d’autres occasions en 1387, 1390 et 139839. Selon les statuts de Florence de 1325, les officiers civiques — le podestà, le capitaine du peuple, le collège des prieurs des corporations de métiers (artes) et le gonfalonier — ainsi que les trente et une corporations de métiers doivent faire une offrande à saint Philippe le jour de sa fête40.

  • 41 Voir W. Maleczek, Pietro Capuano, patrizio amalfitano, cardinale, legato apostolico alla quarta cro (...)

31Le quatrième exemple fait partie des nombreuses translations qui ont lieu suite à la conquête de Constantinople par les Latins en 1204. Mais l’obtention des reliques de saint André par Amalfi n’est pas le résultat du partage organisé du butin de reliques, bien que son acquéreur, Pierre de Capoue (Pietro Capuano), cardinal légat, y ait participé. Selon le récit de translation, il s’agit de l’initiative personnelle de Pierre de Capoue, effectuée en secret. Pierre, originaire d’une famille noble amalfitaine, fut nommé cardinal par Célestin III, puis légat par Innocent III. Après avoir accompli diverses missions en Pologne, en Bohême et en France, il fut envoyé en Terre sainte en 1201-120341.

  • 42 W. Maleczek, Pietro Capuano, ouvr. cité, p. 232-233.
  • 43 Historia translationis beati Andrea Apostoli de Constantinopoli Amalphim, dans Andreas frater Simon (...)
  • 44 Mattheus Amalphitanus, Translatio corporis sancti Andree apostoli de Constantinopulo in Amalfiam, d (...)
  • 45 Ibid., p. 168.

32Le récit de la translation est l’œuvre de Matteo de Gariofalo, archidiacre d’Amalfi, qui écrit pendant que Pierre de Capoue est encore en vie42. Le texte est connu en deux versions, dont la plus ancienne est celle qu’André du Saussay a éditée en 165643 ; la seconde, réalisée à l’époque de l’archevêque Filippo Augustariccio (1266-1293), est publiée par le comte Paul Riant44. Après avoir fait l’éloge d’Amalfi, l’auteur présente Pierre de Capoue. Il spécifie que la présence de Pierre de Capoue sur la Terre sainte, plus précisément en Syrie, fut liée à la volonté de rétablir l’unité du christianisme45.

  • 46 Voir R. Janin, La géographie ecclésiastique de l’Empire byzantin, Ire partie : Le siège de Constant (...)

33Selon le récit, après la conquête de Constantinople en 1204, le cardinal-légat se hâte de s’y rendre. Durant son voyage périlleux en bateau, il invoque saint André. Une fois arrivé à la capitale byzantine, il éprouve le désir d’obtenir pour sa patrie les reliques de saint André. Il entre dans l’église des Saints-Apôtres en priant. En effet, les reliques d’André, mort à Patras, se trouvaient dans la basilique Apostoleion, fondée par Constantin. C’est là que l’empereur Constance II les a fait venir en 357 avec celles de saint Luc46.

  • 47 M. Del Troppo et A. Leone, Amalfi medioevale, Naples, Gianni Editore, 1977 ; P. Skinner, Medieval A (...)

34Bien qu’en 1082 Venise ait obtenu des privilèges exceptionnels pour le commerce avec l’Empire byzantin, les marchands d’Amalfi continuaient à jouer un rôle important dans le commerce avec le monde oriental. Dès le xe siècle, ils avaient établi des comptoirs à Constantinople47. C’est grâce aux informations reçues des prêtres et seniores d’Amalfi, qui connaissaient bien l’église des Saints-Apôtres, que Pierre de Capoue trouve le corps dans un reliquaire décoré d’or et de pierres précieuses.

35Pierre de Capoue enlève le corps en secret — il s’agit incontestablement d’un « vol pieux » — et le ramène dans son logis. Il retourne en Italie en 1208 en passant par la Syrie. Après avoir abordé à Gaète, il repart pour Rome auprès du pape Innocent III, tout en gardant le secret de la possession des reliques apostoliques. En effet, le pape aurait probablement voulu en prélever une part. Le récit de translation rapporte qu’en 1216 le pape Honorius III envoie une délégation à Amalfi pour réclamer une part des reliques de l’apôtre pour qui il veut construire une église.

  • 48 Mattheus Amalphitanus, Translatio, ouvr. cité, p. 174 : « […] quia Deus visitavit plebem suam, pro (...)

36Au temps de Pâques de 1208, Pierre de Capoue revient dans son pays ; il révèle son secret à l’archevêque Matteo Constantini (1202-1215). La translation solennelle des reliques a lieu le 8 mai 1208 à la basilique dédiée au saint apôtre. La veille, le reliquaire d’argent est ouvert pour exposer au peuple la tête et les ossements du saint, « afin que tous sachent et croient que Dieu est venu voir son peuple, par la virtus du saint apôtre André qui a élu son siège à Amalfi48 ».

  • 49 Voir G. Sangermano, « L’esempio di Amalfi medievale », dans O. Banti (éd.), Amalfi Genova Pisa Vene (...)
  • 50 Statutum de oblatione ad corpus S. Andrae (11 oct. 1208), dans Exuviae sacrae Constantinopolitanae, (...)
  • 51 Le pergamene dell’Archivio arcivescovile di Amalfi, vol. IV (1190-1309), L. Pescatore (éd.), Naples (...)

37Pour glorifier les reliques de saint André, Pierre de Capoue fait réaliser des travaux importants pour la cathédrale d’Amalfi49, en particulier la crypte où sera déposé le reliquaire dans un endroit caché. Une charte enregistre les conditions de la donation de la relique et la fondation d’une concession par Pierre de Capoue, précisant l’utilisation des revenus qui proviendront du pèlerinage50. Ils seront partagés entre l’archevêque, les chanoines et d’autres membres du chapitre ainsi que les pauvres de l’hôpital. En 1281, l’archevêque Filippo Augustariccio décide, avec le consentement du chapitre, de commémorer la fête de la translation de l’apôtre avec une grande solennité chaque année le 8 mai51.

38À Amalfi, les reliques de l’apôtre attirent un pèlerinage important. Parmi les pèlerins figurent la reine Jeanne de Naples et son époux Louis ainsi que sainte Brigitte de Suède (1366). La dévotion aux reliques s’intensifie après le miracle de la manne le 29 novembre 1304 : dans un récipient placé sur le reliquaire du saint apparaît une substance liquide qui guérit la cécité d’un homme de Tramonti. L’onction avec la « manne » devient ensuite un rituel attesté dès la fin du Moyen Âge.

  • 52 Anonymus Caietanus, Qualiter caput beati Theodori martyris de Constantinopolitana urbe ad Caietam t (...)

39Selon une autre narration, rédigée par un anonyme gaétain52, Pierre de Capoue a reçu plusieurs reliques de l’empereur latin Baudouin Ier. Il revient à Gaète, d’où il les envoie à Amalfi pour les mettre en sécurité, avant de repartir pour Rome. À son retour à Amalfi, il distribue des reliques pour Sorrente (reliques de l’apôtre saint Jacques), pour Naples (reliques non précisées), pour le Mont-Cassin (le bras de saint Athanase) ainsi que pour Gaète, tout en réservant des reliques pour Amalfi. Gaète obtient la tête de saint Théodore que Gilles, évêque de la ville, accueille solennellement en 1210 pour la déposer dans la cathédrale de Sainte-Marie.

40Les récits de translations sont des transpositions littéraires des événements. Ils mêlent les faits réels à un arsenal de motifs hagiographiques, tels que l’enlèvement des reliques en secret (pour ne pas dire, par vol) ou par persuasion autoritaire, l’affliction après la perte des reliques, la joie du peuple qui les obtient, les voyages sans péril grâce aux reliques, les miracles. Mais les protagonistes de la narration hagiographique sont des personnages historiques, agents typiques des échanges entre l’Italie et l’Orient : croisés, marchands marins, mercenaires ainsi que hauts dignitaires de l’Église latine en Orient qui gardent leurs attaches avec l’Italie. À travers ces translations de reliques, on entrevoit une époque marquée par de grands changements en Italie, et par des bouleversements profonds dans l’Empire byzantin et dans les États des croisés. Pendant que certaines villes italiennes — dont Gênes et Florence — connaissent un essor sans précédent et d’autres essaient de redorer leur blason, Constantinople vit une dernière belle époque avant sa conquête par les Occidentaux, et les États des croisés ont leurs derniers sursauts.

41Quant au culte de ces reliques en Italie, leur provenance de l’Orient, d’où ces saints majeurs étaient originaires et où leur culte était né (à l’exception de celui de sainte Agathe), les authentifiait et leur conférait une valeur exceptionnelle à laquelle les circonstances difficiles de leur acquisition apportait un prestige supplémentaire.

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Bibliographie

Sources

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Notes

1 Sur les reliques acquises par Venise, la littérature est particulièrement abondante. Voir dernièrement A. Munk, « Patrocinia multa erant habentes: State, Parrocchia and Colony. Relic Acquisitions in Medieval Venice », dans S. Kuzmova, A. Marinković et T. Vedriš (éd.), Cuius patrocinio tota gaudet regio. Saints’ Cults and the Dynamics of Regional Cohesion, Zagreb, 2014, p. 156-192 ; D. M. Perry, Sacred Plunder: Venice and the Aftermath of the Fourth Crusade, University Park (PA), The Pennsylvania State University, 2015.

2 P. Alphandery et A. Dupront, La Chrétienté et l’idée de Croisade, Paris, Albin Michel, 1995 (1re éd. 1954 et 1959), p. 215.

3 Historia translationis, AASS, Apr. III, p. 356-358 ; N. McCleary, « Notizie storiche ed archeologiche sul testo della translatio Sancti Marci », Memorie storiche forogiuliesi, vol. 27, 1931-1933, p. 224-264.

4 U. Westerbergh, Anastasius Bibliothecarius. Sermo Theodori Studitae de Sancto Bartholomeo Apostolo: A Study, (Acta Universitatis Stockhomiensis, Studia Latina Stockholmiensa, 9), Stockholm, Almqvist & Wiksell, 1963.

5 Voir P. Meyvaert et P. Devos, « Trois énigmes cyrillo-méthodiennes de la “Légende italique” résolue grâce à un document inédit », Analecta Bollandiana, vol. 73, 1955, p. 371-461 et « Autour de Léon d’Ostie et de sa “Translatio S. Clementis” », Analecta Bollandiana, vol. 74, 1956, p. 189-240 ; P. Duthilleul, « Les reliques de Clément de Rome », Revue des études byzantines, vol. 16, 1958, p. 85-98 ; Th. Butler, « Saint Constantin, Cyril’s Dermon in the Translation of the Relics of Saint Clement of Rome », Cyrillomethodianum, vol. 17-18, 1993-1994, p. 15-39 ; J.-C. Cheynet, « Des saintes reliques sous la mer : le pape Clément à Cherson », dans C. Buchet (dir.), Sous la mer. Le sixième continent, Paris, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2001, p. 49-56.

6 N. Acocella, La translazione di San Matteo, Documenti e testimonianze, Grafica di Giacomo, Salerne, 1954.

7 F. Nitti Di Vito, « La translazione di S. Nicola a Bari (1087 o 1071) », Iapigia, vol. 10, 1939, p. 374-382 ; Voir P. Corsi, « La traslazione delle reliquie », dans G. Otranto (dir.), San Nicola di Bari e la sua basilica. Culto, arte, tradizione, Milan, Electa, 1987, p. 37-48.

8 Historia de translatione Sanctorum magni Nicolai…, eiusdem avanculi alterius Nicolai, Theodorique, martyri pretiosi, de civitate Mirea in monasterium S. Nicolai de littore Venetiarum, Recueil des historiens des croisades, t. V, Paris, 1895, p. 253-292 ; E. Bellomo, « The First Crusade and the Latin East As Seen from Venice: The Account of the Translatio sancti Nicolai », Early Medieval Europe, vol. 17, 2009, p. 420-443.

9 A.-M. Graziani, Histoire de Gênes, Paris, Fayard, 2009, p. 206, avec une expression empruntée à A. Pertusi, « La contesa per le reliquie di S. Nicola tra Bari, Venezia e Genova », Quaderni medievali, vol. 5, 1978, p. 6-56.

10 Y. Renouard, Les villes d’Italie de la fin du xe siècle au début du xive siècle, t. I, Paris, SEDES, 1969, p. 233. Voir la charte de Bohémond (14 juillet 1098) dans H. Hagenmeyer, Die Kreuzzugsbriefe aus den Jahren 1088-1100, Innsbruck, Verlag der Wagnerschen Universitäts-Buchhandlung, 1902, p. 155-156.

11 Jacques de Voragine, Legenda translationis beatissimi Johannis Baptistae Genuam, dans Historiens des croisades. Historiens occidentaux, t. V, Paris, 1895, p. 229-235. Voir l’étude approfondie de V. Polonio, « L’arrivo delle ceneri del Precursore e il culto al Santo a Genova e nel Genovesato in età medievale », dans C. Paolocci (éd.), San Giovanni Battista nella vita sociale e religiosa a Genova e in Liguria tra medioevo ed età contemporanea, Quaderni Franzoniani, Semestrale di bibliografia e cultura ligure, vol. 13, 2000, p. 35-65.

12 Patara, port et ville épiscopale en Lycie, à 75 km de Myre.

13 Voir E. Akyürek, « Myra, the City of St. Nicholas », dans V. Gazeau, C. Guyon et C. Vincent (dir.), En Orient et en Occident, le culte de saint Nicolas en Europe, xe-xxie siècle, Paris, Cerf, 2015, p. 21-37.

14 Jacques de Voragine, Legenda translationis, ouvr. cité, p. 231 : « Januenses vero, eorum sermonibus non credentes, sub altare beati Nicolai fodienco, ipsius corpus, spiritu ferventes, coeperunt inquirere diligenter ; ibique primo lavacrum marmoreum, sed vacuum, invenereunt, de quo beati Nicolai corpus olim a Barensibus fuerat asportatum. Inquirentes autem diligentius, capsam marmoream, in ajusdem lavacri capite repertam, cum gaudio sublevantes, cursu veloci ad socios detulerunt, putantes sese Dei famuli Nicolai corpus sanctissimum reperisse. »

15 Annali Genovesi di Caffaro et de’ suoi continuatori, L. T. Belgrano (éd.), Rome, t. I, 1890, p. 214-218.

16 Ibid., vol. II, éd. L. T. Belgrano et C. Imperiale Di Sant’angelo, Gênes, 1901, p. 88.

17 Ibid., p. 12-13 ; cf. Jacques de Voragine, Legenda, ouvr. cité, p. 234 : « […] beatissimi Johannis Baptistae solemnem revelationem a sede apostolica impetravit. »

18 C. Di Fabio, « Il tesoro della cattedrale di Genova. Le origini (XII-XIV secolo) », dans A. R. Calderoni Masetti, C. Di Fabio et M. Marcenaro (dir.), Tessuti, oreficerie, miniature in Liguria. XIII-XV secolo, Atti del Convegno Internazionale di Studi (Gênes-Bordighera, 22-25 mai 1997), Bordighera, Istituto Internazionale di Studi Liguri, 1999, p. 103-134, ici p. 111-122.

19 C. Di Fabio, « L’altare di san Giovanni Battista nel Duecento », dans Id., La Cattedrale di Genova nel Medioevo. Secoli VI-XIV, Silvana Editoriale, 1998, p. 182-185.

20 La cappella di San Giovanni Battista: dall’arte alla catechesi, Gênes, Curia Arcivescovile di Genova, 1999.

21 Maurizio episcopus Catanensis, Historia translationis corporis S. Agathae V. M. Constantinopoli Catanam, AASS, Febr. I, p. 637-643. Voir Il tesoro di sant’Agata, 2006, p. 14-25 et P. Oldfield, Sanctity and Pilgrimage in Medieval Southern Italy, 1000-1200, Cambridge, Cambridge University Press, 2014, p. 153-163.

22 Maurizio episcopus Catanensis, Historia translationis corporis S. Agathae, I, 2, p. 637-638 : « Qui Maniacus corpus Deo dilectae Virginis Agathae cum multis aliorum Sanctorum corporibus Constantinopolim, quae prius fuerat vocata Byzantium, delegauit, credens Orientis Imperium, iam iamque casurum, per eorum preces & meritis posse in robur pristinum releuari. »

23 Orderic Vital, The Ecclesiastical History, V, 9, M. Chibnall (éd.-trad.), Oxford, Clarendon, vol. III, 1972, p. 86-87 : « Sarraceni Siciliam et Italiam aliasque regiones christianorum inuaserunt, cedes et rapinas ac incendia multa fecerunt. Manichetus imperator Constantinopoleos aggregatis imperii uiribus insurrexit, et repulsis post multa detrimenta ydolatris fines christianorum liberauit. Ossa quoque sanctae Agathae uirginis et martiris aliorumque sanctorum corpora ne a redeuntibus foedarentur paganis, de Sicilia Constantinopolim reuerenter transtulit. »

24 Maurizio Catanensis, Historia translationis, I, 3.

25 Ibid., I, 5 : « Interea tantae rei statim circumquaque fama discurrens, populari motu ad aures usque Principis peruolauit, dicens euenisse sibi & ipsius imperio triste praesagium, Agathae scilicet corpus amissum. Nec moram paritur missis ubique cursoribus, per totam ciuitatem, perque vivini maris littora regia proponuntur edicta, ne quis ab Urbe non interrogatus abscederet. »

26 Voir Sant’Agata. Il reliquiario a busto. Contributi interdisciplinari, F. Tixier (dir.), Catane, Edizioni Arcidiocesi, 2010 ; Sant’Agata. Il reliquiario a busto. Nuovi contributi interdisciplinari, F. Tixier (dir.), Catane, Edizioni Arcidiocesi, 2014.

27 E. Di Giovanni, « The Religious Feast of St. Agatha. A Modern Initiation Rite in Catania », Traditiones, vol. 36 2007, p. 177-184.

28 Translatio brachii S. Philippi Hierosolymis Florentiam, AASS, Maii I, p. 15-18.

29 Voir E. Bozoky, « Le rôle des reines et princesses dans les translations de reliques en Occident (ve-xiie siècle) », dans Reines et princesses au Moyen Âge, Actes du 5e colloque international de Montpellier (Université Paul-Valéry, 24-27 novembre 1999), Publications de l’université Paul-Valéry – Montpellier 3, coll. « Cahiers du CRISIMA », vol. 5 2001, t. 1, p. 349-360.

30 Translatio brachii, ouvr. cité, § 4, p. 16 : « Filiae Jerusalem, regali diademate coronatae, vobis terrenus Imperator, ex amore praecipuo et gratia spirituali, dotes contulit spiritales, Apostoli scilicet Philippi brachium : quod etsi vobis liceat, non tamen expedit custodire : quia coelum coeli Domino, terram autem dedit filiis hominum. Legitur enim quod Josias, ex eo quod divina tractare praesumpsit, insanabili fuit plaga percussus : ergo si viris et terrenis Principibus contradicitur sacra tractare, multo fortius mulieribus propter sexum fragilem inhibetur : unde quae sunt Dei Deo reddere non tardetis, resignando in qualicumque ministerio suo Apostoli Philippi brachium, quod ex Imperiali largitione in regali Palatio retinuistis. »

31 Giovanni Villani, Nuova Cronica, I, VI, XIV, G. Porta (éd.), Parme, 1991, repris par Einaudi, p. 193 : « E sappiendo come la detta Isabella reina di Ierusalem avea la detta santa reliquia, disiderando d’averla per onorare la sua città di Firenze, la domandò a la detta reina, assegnandole come nonn-era lecito a donna che fosse al secolo sì santa reliquia tenere infra le sue gioie mondane, ma si convenia che fosse in parte ove fosse venerata a Dio; per la qual cosa la detta reina la dono al detto patriarca. »

32 Translatio brachii, ouvr. cité, p. 17, § 10 : « […] ut orthodoxae fidei sectatores in Domino collaetentur, et damnabiles haereticorum catervae pavescant. »

33 Cf. C. Thouzellier, Catharisme et valdéisme en Languedoc à la fin du xiie et au début du xiiie siècle, Louvain et Paris, Nauwelaerts, 1969, p. 162.

34 Translatio brachii, ouvr. cité, p. 16, § 7 : « qui civitatem Florentinam fecit tanti Patroni meritis reflorere ».

35 Ibid., p. 17, § 7 : « cujus praesentia et patrocinio civitas redditur gloriosa ».

36 Voir S. J. Cornelison, « Art Imitates Architecture: The Saint Philippe Reliquary in Renaissance Florence », The Art Bulletin, vol. 86, 2004, p. 642-658.

37 Archivio dell’Opera di S. Maria del Fiore, I. 3. 8, Mores et consuetudines canonice florentinae, D. Moreni (éd.), Florence, Petri Allegrini, 1794, cité par S. J. Cornelison, art. cité, p. 650-651.

38 Matteo Villani, Cronica, 4, 7, F. G. Dragomani (éd.), Florence, Sansoni, 1846.

39 Alle bocche della piazza. Diario di anonimo fiorention (1328-1401), A. Molho et F. Sznura (éd.), Florence, Olschki, 1986 (Istituto nazionale di studi sul Rinascimento, Studi e testi 14), p. 73, 95-96, 99, 141.

40 Statuti della Repubblica fiorentina, R. Caggese (éd.), t. II, Florence, Galileiana, 1920, p. 378-379.

41 Voir W. Maleczek, Pietro Capuano, patrizio amalfitano, cardinale, legato apostolico alla quarta crociata, teologo, Amalfi, Centro di cultura e storia amalfitana, 1997 et G. Gargano, « La cattedrale santuario: il culto di S. Andrea ad Amalfi », dans G. Vitolo (éd.), Pellegrinaggi e itinerari dei sancti nel Mezzogiorno medievale, Naples, Liguori, 1999, p. 193-201.

42 W. Maleczek, Pietro Capuano, ouvr. cité, p. 232-233.

43 Historia translationis beati Andrea Apostoli de Constantinopoli Amalphim, dans Andreas frater Simonis Petri seu de gloria S. Andrea apostoli libri XII, A. du Saussay (éd.), Paris, 1656, p. 663-672.

44 Mattheus Amalphitanus, Translatio corporis sancti Andree apostoli de Constantinopulo in Amalfiam, dans Exuviae sacrae Constantinopolitanae, P. Riant (éd.), t. I, Paris, CTHS, 2004, p. 165-178.

45 Ibid., p. 168.

46 Voir R. Janin, La géographie ecclésiastique de l’Empire byzantin, Ire partie : Le siège de Constantinople et le patriarcat œcuménique, t. III : Les églises et les monastères, Paris, Institut français d’études byzantines, publié avec le concours du Centre national de la recherche scientifique, 1953, p. 50-51 ; C. Mango, « Constantine’s Mausoleum and the Translation of Relics », Byzantinische Zeitschrift, vol. 83, 1990, p. 51-52 ; J. Wortley, « The Earliest Relic-Importations to Constantinople », Pecia, vol. 8-11, 2005, p. 207-225, en particulier p. 214-220 ; selon R. W. Burgess, les translations eurent lieu tant en 336 qu’en 357 : « The Passio S. Artemii, Philostorgius, and the Dates of the Invention and Translations of the Relics of Sts Andrew and Luke », Analecta Bollandiana, vol. 121, 2003, p. 5-36.

47 M. Del Troppo et A. Leone, Amalfi medioevale, Naples, Gianni Editore, 1977 ; P. Skinner, Medieval Amalfi and Its Diaspora, Oxford, Oxford University Press, 2013.

48 Mattheus Amalphitanus, Translatio, ouvr. cité, p. 174 : « […] quia Deus visitavit plebem suam, pro virtute beati Andree apostoli qui sedem sibi elegerat in Amalfia ».

49 Voir G. Sangermano, « L’esempio di Amalfi medievale », dans O. Banti (éd.), Amalfi Genova Pisa Venezia. La cattedrale e la città nel Medioevo. Aspetti religiosi, istituzionali e urbanistici, Atti della Giornata di Studio (Pise, 1er juin 1991), Pise, Pacini, 1993, p. 15-57.

50 Statutum de oblatione ad corpus S. Andrae (11 oct. 1208), dans Exuviae sacrae Constantinopolitanae, P. Riant (éd.), t. II, Paris, CTHS, 2004, p. 88-94.

51 Le pergamene dell’Archivio arcivescovile di Amalfi, vol. IV (1190-1309), L. Pescatore (éd.), Naples, 1979, doc. XXIV, p. 70-74.

52 Anonymus Caietanus, Qualiter caput beati Theodori martyris de Constantinopolitana urbe ad Caietam translatum est, dans Exuviae sacrae Constantinopolitanae, t. I, p. 150-155.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Edina Bozoky, « Translations de reliques prestigieuses d’Orient en Italie, fin du xie-début du xiiie siècle »Cahiers d’études italiennes [En ligne], 25 | 2017, mis en ligne le 10 octobre 2017, consulté le 11 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cei/3534 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/cei.3534

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Auteur

Edina Bozoky

Université de Poitiers, Centre d’études supérieures de civilisation médiévale (CESCM)

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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