Skip to navigation – Site map

HomeNuméros238Comptes rendusGunther G. Wolf, Kaiserin Theopha...

Comptes rendus

Gunther G. Wolf, Kaiserin Theophanu Schriften

Patrick Corbet
p. 216-217
Bibliographical reference

Gunther G. Wolf, Kaiserin Theophanu Schriften, Hanovre, Verlag Hahnsche Buchhandlung, 2012.

Full text

1Spécialiste reconnu du monde ottonien – chacun utilise sa synthèse sur la couronne impériale de Vienne (1995) –, le professeur Gunther Wolf avait publié en 1991 (chez Bohlau Verlag) un ouvrage réunissant ses principaux articles relatifs à l’impératrice Théophano. On commémorait alors le millénaire du décès de la grande souveraine d’origine grecque, mariée en 972 à l’héritier impérial Otton II, consors regni durant une décennie, puis régente jusqu’à sa mort à Nimègue suivie de son inhumation à Saint-Pantaléon de Cologne. Vingt ans plus tard, l’historien procède à une sorte de réédition augmentée de son livre, ajoutant aux contributions primitives une série de mises au point, généralement plus brèves. Peut-être aurait-il été souhaitable d’indiquer plus nettement les parutions initiales, cela aurait aidé à la citation des travaux.

2Que retenir de ces 32 articles, variés dans leur dimension comme dans leur mode d’exposition (la plupart sont puissamment référencés, mais certains sans notes infrapaginales) ? Incontestablement une somme considérable de données et d’analyses sur la souveraine : la vision donnée de celle-ci est très favorable. Née dans une grande famille de l’aristocratie byzantine, mariée jeune, Théophano sut s’imposer en terre étrangère, ne pas céder à la concurrence « intrafamiliale » de sa belle-mère l’impératrice Adélaïde (peu flattée par G. Wolf), affermir le régime intérieur ottonien, résister aux poussées des Carolingiens de Francie occidentale et fortifier les positions germaniques en Italie. Ses idées en matière de politique étrangère (spécialement en Europe orientale) inspirèrent l’action de son fils. C’est là un des points originaux des thèses de l’auteur, puisque les conceptions romaines et universalistes d’Otton III sont le plus souvent attribuées à l’influence des penseurs et théoriciens qui contribuèrent à la formation intellectuelle du futur empereur.

3Ce bel ensemble de contributions (dont le classement interne échappe un peu) peut s’ordonner en trois parties d’inégale ampleur. D’abord, comme axe central, les pages consacrées à la souveraine : des estimations synthétiques de son action (p. 204-215 ; 235-241 ; 279-285 – sur les jugements posthumes) ; son itinéraire, suivi précisément, et sa situation géographique lors des fêtes chrétiennes (p. 16-33) ; ses origines familiales ; les lieux auxquels son souvenir reste attaché (l’église romaine des Saints-Apôtres, Memleben, Nimègue, Cologne) ; sa politique vers les peuples slaves, Russie comprise ; ses images, finalement assez nombreuses (ivoires, reliures et pages de manuscrits de luxe, ciborium de Milan…).

4Viennent en riche complément des contributions relatives à la famille ottonienne de Théophano : sur son mari Otton II (la défaite cinglante de Cotrone ; son sauveteur juif, peut-être originaire de Mayence) ; sur ses trois filles, les abbesses Adélaïde et Sophie, et surtout Mathilde, épouse du comte palatin Ezzon, qui eut dix enfants précisément étudiés et, après eux une importante descendance (p. 168-194) ; sur Otton III (p. 106-134), sa politique en partie reprise de celle de sa mère, son entourage féminin (notamment sa tante Mathilde, abbesse de Quedlinburg, et ses soeurs), son projet de mariage avec une princesse byzantine, ses donations pour l’âme de ses parents.

5Enfin, deux articles plus généraux achèvent le tableau. L’un (p. 51-67) porte sur les régentes haut-médiévales, d’Amalasinthe et Brunehaut à Agnès de Poitou, et leur position institutionnelle et politique. L’autre (p. 41-50) traite plutôt le rôle de Théophano et des siens dans la diffusion en Germanie du culte du saint byzantin Nicolas, voué au succès que l’on sait. Approfondissant les solides analyses de K. Meisen dans sa monographie sur l’évêque de Myre (1931), G. Wolf confirme la participation fondamentale de Théophano et, peut-être plus encore, de ses descendants Ezzonides dans la propagation de la vénération. Il y ajoute l’idée que la chapelle ronde du palais de Nimègue (une imitation en réduction de la chapelle impériale d’Aix), dédiée au saint, fut une « Memorialstiftung » pour l’impératrice et peut-être le lieu d’inhumation de ses viscères.

6Au total, un bouquet indispensable sur cette fascinante figure.

Top of page

References

Bibliographical reference

Patrick Corbet, “Gunther G. Wolf, Kaiserin Theophanu SchriftenCahiers de civilisation médiévale, 238 | 2017, 216-217.

Electronic reference

Patrick Corbet, “Gunther G. Wolf, Kaiserin Theophanu SchriftenCahiers de civilisation médiévale [Online], 238 | 2017, Online since 01 June 2017, connection on 04 December 2024. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ccm/6078; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ccm.6078

Top of page

About the author

Patrick Corbet

By this author

Top of page

Copyright

CC-BY-NC-ND-4.0

The text only may be used under licence CC BY-NC-ND 4.0. All other elements (illustrations, imported files) are “All rights reserved”, unless otherwise stated.

Top of page
Search OpenEdition Search

You will be redirected to OpenEdition Search