Maddalena Modesti, Studi per l’edizione delle carte bolognesi del secolo xii: prosopografia dei notai ed edizione critica di due cartulari notarili
Maddalena Modesti, Studi per l’edizione delle carte bolognesi del secolo xii: prosopografia dei notai ed edizione critica di due cartulari notarili, Bologne, Bononia University Press (Universitatis Bononiensis Monumenta, 5), 2012.
Full text
1Le Studium de Bologne est la plus ancienne institution universitaire européenne. Fondée à la fin du xie s. grâce à la rencontre entre des commentateurs et des spécialistes du droit – les héritiers de la tradition juridique de l’antique tardive et médiévale, y compris Irnerio, Pepone et Graziano – est déjà au xiie s. au centre de ces études juridiques qui ont conduit l’acte notarial à changer profondément de forme et de fonctions. La délégation publique à la certification de la vérité (fides publica) est attribuée au notaire ; en effet, il modifie radicalement la physionomie d’une profession (ars notariae) qui, à Bologne, au xiie s., représente de plus en plus l’une des pierres angulaires de l’ensemble de la société médiévale européenne.
2Le volume de Maddalena Modesti, publié par Bononia University Press en 2012, présente ainsi deux instantanés dans le notarié bolognais grâce à la publication de deux outils précieux pour l’étude et la recherche : 1) la prosopographie des notaires actifs au xiie s. ; 2) l’édition critique des plus anciens cartulaires de Bologne : la soi-disant ‘campioncino’ De donationibus du presbytère de Saint-Victor et de Saint-Jean in Monte, écrit vers le milieu du xiie s., et une autre collection appartenant au chapitre de la cathédrale de Saint-Peter, qui remonte aux premières années du siècle suivant.
31) Gianfranco Orlandelli, en 1957, a publié la première prosopographie des notaires de Bologne du xiie s. comme une annexe et un outil de recherche dans le cadre de ses recherches sur les origines de ce type graphique dit Littera bononiensis. La nouvelle prosopographie de M. Modesti déplace l’accent de la recherche d’un point de vue paléographique à des intérêts plus diplomatiques et d’histoire du notariat. Grâce à un examen minutieux de toute la documentation restante, elle fait ressortir une image plus claire, riche et diversifiée comparée à celle qui a été dessinée jusqu’ici (1 250 documents, contre 1068 pour les précédentes, pour un total de 247 notaires, contre 165 sondés par Orlandelli). Pour chaque notaire, a été mis en place un onglet où sont donnés : le nom et le titre du notaire ; la transcription des formules de validation du document (completio) ; le lieux de rogation du document ; la chronologie pour la datation des documents (style et indiction) ; la signature des documents qui sont conservés sous forme orignal ou copie ; rogations et des notes. Il en émerge un cadre extrêmement détaillé de la documentation bolognaise du xiie s. D’une part, il confirme ce qui a déjà été mentionné par Orlandelli (ou une rupture substantielle du siècle passé qui est corroboré par l’activité des notaires comme Angelo [I] et Bonando [II], qui, d’abord, semblent avoir transposé dans leurs innovations pratiques la refondation juridique d’Irnerio). D’autre part, il fournit une grande quantité d’informations qui reste encore à explorer, mais qui sera certainement d’un grand intérêt et d’utilité à ceux qui, à l’avenir, voudront étudier la pratique documentaire et l’histoire des notaires médiévales de Bologne.
42) Le livre est complété avec les éditions des deux plus anciens cartulaires restants de l’église de Bologne : le premier conservé aux Archives d’État, le second dans les archives de l’archevêché de Bologne. Suite à la table ronde organisée à Paris en 1991, sur le thème des cartulaires (Les cartulaires, actes de la table ronde organisée par l’École nationale des chartes et le G.D.R. 121 du CNRS, Paris, 5-7 décembre 1991, réunis par Olivier Guyotjeannin, Michel Parisse et Laurent Morelle, Genève et Paris, 1993), de nombreux chercheurs ont à plusieurs reprises renvoyé à analyser un type de source documentaire encore partiellement resté en marge des études diplomatiques et dont la nature reste encore un débat. Même si personne ne nie les fins pratiques, administratives, historiques et commémorative des cartulaires, il convient de donner à cette collection documentaire une valeur strictement juridique. L’édition de ces deux cartulaires prête donc à une première révision de l’argument ; compilés tous deux par des notaires (respectivement Petrus sacri palatii notarius de Varignana – identifiés sur la base de l’écriture avec le Petrus xxviii notaire de la Prosopographie – et Orobona, notaire officiel de l’église de S. Pierre), on ne comprend pas pourquoi, dans des lieux hautement alphabétisés comme le presbytère et le chapitre de la cathédrale de Bologne, ils ressentent la nécessité de confier leur rédaction à deux professionnels du droit : peut-être parce qu’ils veulent utiliser les collections, non seulement comme un instrument de mémoire et de gestion patrimoniale, mais aussi comme un moyen de protéger leurs droits, peut-être à faire valoir devant les tribunaux ?
5Deux annexes complètent l’édition : dans la première se trouve la transcription des écritures adventices du ‘campioncino’ De donationibus ; dans le second, nous avons trois tableaux : dans la première sont énumérés les regestes en fonction de l’ordre à l’intérieur du ‘Campionicino’, dans la seconde : la liste des regestes en ordre chronologique, et dans la troisième table : la liste des regestes selon la liste du cartulaire du Chapitre de la Cathédrale. Le volume se termine par une bibliographie et un index très détaillés.
References
Bibliographical reference
Simone Allegria, “Maddalena Modesti, Studi per l’edizione delle carte bolognesi del secolo xii: prosopografia dei notai ed edizione critica di due cartulari notarili”, Cahiers de civilisation médiévale, 238 | 2017, 191-192.
Electronic reference
Simone Allegria, “Maddalena Modesti, Studi per l’edizione delle carte bolognesi del secolo xii: prosopografia dei notai ed edizione critica di due cartulari notarili”, Cahiers de civilisation médiévale [Online], 238 | 2017, Online since 01 June 2017, connection on 11 December 2024. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ccm/6034; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ccm.6034
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