Marco Mostert, A Bibliography of Works on Medieval Communication
Marco Mostert, A Bibliography of Works on Medieval Communication, Turnhout, Brepols (Utrecht Studies in Medieval Literacy, 2), 2012.
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1À l’heure où les outils électroniques de bibliographie font la démonstration quotidienne de leur efficacité, au point de changer considérablement la façon d’envisager la recherche et sa mise à jour, on pourrait s’interroger sur l’utilité même de publier sous format papier un catalogue bibliographique tel que celui que fait paraître Marco Mostert. Or, dès la lecture de sa conséquente introduction, cette interrogation légitime se dissipe et on ne peut que remercier l’a. et son équipe d’avoir rassemblé cette gigantesque compilation consacrée aux travaux concernant l’étude de la communication orale et écrite au Moyen Âge. Elle fait suite à un premier recueil (New Approaches to Medieval Communication, M. T. Clanchy [préf.], Turnhout, Brepols [Utrecht Studies in Medieval Literacy, 1], 1999), qu’elle augmente considérablement, l’engouement pour l’étude de la Literacy et des formes non écrites de communication n’ayant aucunement faibli. Le recensement des titres est principalement basé sur le dépouillement exhaustif de l’International Medieval Bibliography, de la Bibliographie de civilisation médiévale et de Medioevo latino ; soit 6 843 titres publiés entre le milieu des années 1960 et 2010 ! Dans l’introduction, M. Mostert signale que la principale difficulté de ce recensement concerne la définition du terme « communication », étendue pour l’occasion à toutes les formes d’interaction sociale et culturelle au Moyen Âge ; les p. 4-6 traitant de ces questions sont remarquables de clarté et de précision. La suite du préambule propose un état des lieux de la recherche sur la communication médiévale (« What has been accomplished in the Study of Medieval Communication? », p. 15 et suiv.) dont on ne saurait trop recommander la lecture.
2Les titres de cette macro bibliographie sont numérotés – fort heureusement ! – et organisés en plusieurs sections : la première est consacrée aux introductions et aux ouvrages généraux sur la communication (bien au-delà du Moyen Âge, d’ailleurs) ; la deuxième aux traces de l’apparition et du développement de la culture écrite (selon un classement géographique) ; la troisième aux formes non verbales de la communication (images, gestes, musique, vêtement) ; la quatrième à la catégorie anthropologique du « rituel » (fêtes, réunions, le « politique ») – c’est sans doute la partie la plus difficile à saisir ; la cinquième au « langage », avec un classement géographique, puis par type d’énoncés (silence, proverbes, rumeurs…) ; la sixième à la mémoire, avec une insistance particulière sur la notion de « tradition » ; la septième sur l’enseignement ; la huitième sur la production et l’usage de l’écrit (avec une importante partie consacrée à la lecture) ; les parties 9 à 11 rassemblent les titres consacrés à des aspects plus anecdotiques mais aussi plus originaux de ces travaux (les ambassadeurs et messagers, la conservation des documents) ; la partie 12 propose une compilation des titres concernant l’usage social de l’écrit et la partie 13, son usage dans le gouvernement et l’exercice du pouvoir. La partie 14 est dédiée à la bibliographie sur la littérature médiévale et la partie 15 aux titres concernant les liens entre écriture et religion. Une seizième partie, consacrée au symbolisme du livre, conclut le panorama.
3À la lecture de cette structure, clairement présentée aux p. V à XII, on mesure à la fois la richesse de la bibliographie rassemblée par l’a., et son éclatement. On a finalement l’impression que tout est communication ! Grâce à l’introduction, on aura compris le choix fait d’une définition large des phénomènes d’interrelation, mais on regrette parfois que les différentes parties ne soient précédées de quelques lignes d’orientation à l’usage d’un lecteur soucieux de comprendre le making of d’une telle production. Fort heureusement, de précieux index complètent l’ouvrage ; précédant l’évident « Index des noms d’auteur » (p. 595-658), une liste des sujets (« Subject Index ») permet de retrouver, sur près de 100 p., des mots-clés aussi divers que « Numbers », « Neums », « Newspapers », « Norman Sicily »…, et de pallier ainsi le découpage parfois trop abrupt de la table des matières. La navigation d’un titre à l’autre est facilitée par des renvois très clairs, entre titre de contribution et titre d’ouvrage collectif notamment. Face à une telle débauche d’information, on regrette certaines erreurs grossières dans l’index des noms propres, qui produisent par ex. deux entrées pour le même a. suivant que l’initiale de son prénom est accentuée ou non…
4Les plus érudits trouveront-ils matière pour un addendum ? Sans aucun doute, mais il sera bien maigre, je le crains, comparé à la liste des titres que la lecture de l’ouvrage permet de découvrir, isolés qu’ils sont dans des revues ou des ouvrages collectifs parfois fort difficiles à trouver en bibliothèque. La bibliographie de M. Mostert est un ouvrage de référence, certes ; il est surtout un ouvrage de référence, une véritable bible pour quiconque travaille sur la communication médiévale. Dans une thématique qui peine parfois à se renouveler et à dépasser les ouvrages fondamentaux en la matière, la prise en compte de cette bibliographie permet à n’en pas douter d’explorer de nouvelles pistes de recherche. Elle permet également de constater les limites d’un recensement qui se cantonnerait à l’utilisation des mots-clés et des moteurs de recherche sur les grandes bases de données bibliographiques. L’ouvrage de M. Mostert se dépouille patiemment, parfois laborieusement, mais la récolte est fructueuse, les semis ayant été faits par un semeur qui connaît mieux que quiconque les outils du récoltant.
References
Bibliographical reference
Vincent Debiais, “Marco Mostert, A Bibliography of Works on Medieval Communication”, Cahiers de civilisation médiévale, 240 bis | 2017, 515-516.
Electronic reference
Vincent Debiais, “Marco Mostert, A Bibliography of Works on Medieval Communication”, Cahiers de civilisation médiévale [Online], 240 bis | 2017, Online since 01 December 2019, connection on 03 October 2024. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ccm/5543; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ccm.5543
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