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Comptes rendus

Valentino Pace, Una Bibbia in avorio. Arte mediterranea nella Salerno dell’ xi secolo

Éric Palazzo
p. 97-98
Référence(s) :

Valentino Pace, Una Bibbia in avorio. Arte mediterranea nella Salerno dell’ xi secolo, Milan, Itaca (Arte e fede), 2016.

Texte intégral

1La série des ivoires Salerne fait partie des chefs-d’oeuvre de l’ivoire sculpté du Moyen Âge central. Cette série de magnifiques pièces date de la fin du xie s. et fut vraisemblablement réalisée à Salerne même pour un usage liturgique toujours fort débattu et précisément au cœur du livre synthétique de Valentino Pace, grand spécialiste italien de l’art médiéval de l’Italie du Sud, mais pas seulement.

2L’ouvrage se présente sous la forme d’un catalogue permettant de « feuilleter » les panneaux d’ivoire conservés au musée de Salerne. Il faut louer l’excellente qualité de la reproduction des ivoires que l’on peut ainsi admirer et étudier à loisir tandis que leur taille réelle est infiniment plus réduite, rendant parfois difficile leur analyse iconographique et la description formelle. Pour chaque ivoire, ou, plus exactement, pour chacune des scènes représentées, on a ainsi affaire à une reproduction très détaillée accompagnée d’un long commentaire de nature descriptive, placée en face de la photographie. Le parcours iconographique proposé mène le lecteur des images du cycle de la Création à celles de l’histoire de Noé et de l’Exode, en passant par l’importante série consacrée à la vie terrestre du Christ ainsi qu’aux principaux épisodes après la résurrection. Ce n’est pas le lieu de revenir de façon détaillée sur la qualité stylistique des artistes ayant produit ces magnifiques ivoires dont la forme s’inscrit dans le courant artistique de l’Italie du Sud de la seconde moitié du Moyen Âge, au carrefour entre l’Occident et le monde byzantin. Rien d’étonnant à cela puisque Salerne était, à cette époque, l’un des lieux de rencontre privilégiés entre les traditions de l’art chrétien occidental et celles en provenance de l’Orient chrétien. Depuis quelques années, le débat s’est focalisé sur la destination de ces ivoires : pour une chaire épiscopale ou pour un devant d’autel ?

3Dans la première partie du livre (p. 9 à 33), V. Pace propose une synthèse fort utile de l’ensemble des principaux aspects historiques, liturgiques, iconographiques et stylistiques relatifs aux ivoires de Salerne. On ne peut évidemment lire l’introduction de V. Pace sans tenir compte de l’apport majeur de l’ouvrage collectif publié récemment sur la série des ivoires salernitains paru la même année, en 2016, sous la direction de Francesca Dell’Acqua, Anthony Cutler, Herbert Kessler, Avinoam Shalem et Gerhard Wolf. Prenant le contre-pied d’un certain nombre d’hypothèses résultant de l’enquête collective mentionnée précédemment, V. Pace commence par rappeler les grandes lignes de l’histoire de cette série d’ivoires et les circonstances de sa conservation au musée de la ville de Salerne. À juste titre, il rappelle que le fait qu’il s’agisse de « membra disiecta » rend complexe et difficile la restitution du programme de ces ivoires et l’hypothèse quant à leur destination originelle. À ce sujet, la question en suspens demeure concernant la destination de ces ivoires : orner un devant d’autel ou bien une chaire épiscopale ? À ce propos, il existe beaucoup d’hypothèses et d’arguments contradictoires selon les auteurs. V. Pace opte pour sa part, sans pouvoir le prouver de façon absolue, pour une chaire épiscopale, se fondant sur l’étude de la succession des thèmes iconographiques ainsi que sur celle de la tradition des chaires ornées en ivoire dans la tradition chrétienne, depuis l’Antiquité. Les observations formelles et iconographiques de V. Pace amènent à considérer de façon neuve le principe de lecture horizontale, voire linéaire, des pièces impliquant un jeu complexe autour de la gestualité. Le panorama sur les formes et le style des ivoires permet à V. Pace d’ancrer la production des sculpteurs dans l’ambiance générale de l’art de l’Italie du Sud, notamment en Campanie, dans la seconde moitié du xie s., ne négligeant pas pour autant l’influence de certaines sculptures sur ivoire en provenance d’Orient.

4Le livre de V. Pace mérite que l’on s’y intéresse par la qualité de la synthèse, de la documentation et par le contrepoids qu’il propose quant à l’interprétation des ivoires de Salerne avec le livre collectif paru en 2016.

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Pour citer cet article

Référence papier

Éric Palazzo, « Valentino Pace, Una Bibbia in avorio. Arte mediterranea nella Salerno dell’ xi secolo »Cahiers de civilisation médiévale, 241 | 2018, 97-98.

Référence électronique

Éric Palazzo, « Valentino Pace, Una Bibbia in avorio. Arte mediterranea nella Salerno dell’ xi secolo »Cahiers de civilisation médiévale [En ligne], 241 | 2018, mis en ligne le 01 mars 2018, consulté le 12 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ccm/5294 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ccm.5294

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Auteur

Éric Palazzo

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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