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Comptes rendus

Gerhard Karpp, Mittelalterliche Bibelhandschiften am Niderrhein

Anne-Sophie Traineau-Durozoy
p. 86-87
Référence(s) :

Gerhard Karpp, Mittelalterliche Bibelhandschiften am Niderrhein, Francfort-sur-le-Main, Peter Lang, 2014.

Texte intégral

1En 211 p., Gerhard Karpp décrit 18 des 390 manuscrits médiévaux de la Universitäts- und Landesbibliothek (ULB) Düsseldorf. Fabriquées entre l’époque de Charlemagne et l’avènement de l’imprimerie typographique, ces 18 bibles très diverses (d’autel ou d’étude, commentées ou non, enluminées ou très ornées, etc.) constituent le groupe A des cotes de la bibliothèque. Toutes ont été saisies à la suite de la sécularisation de 1803 dans des couvents ou des monastères, qui n’étaient en général pas le lieu de leur fabrication.

2Les descriptions sont l’actualisation par l’A. d’un travail mené sur les manuscrits entre 1984 et 1992. Il ne s’agit par ailleurs pas de la première publication consacrée à ce corpus ; l’A. rappelle les autres et y renvoie (G. Karpp, Mittelalterlichen Handschriften und Inkunabeln in der Universitätsbibliothek Düsseldorf, Vienne, Hollinek, 1981 ; Id. et Heinz Finger, Kostbarkeiten aus der Universitätsbibliothek Düsseldorf: mittelalterliche Handschriften und alte Drucke, G. Gattermann [éd.], Wiesbaden,, Dr. L. Reichert, [Schriften der Universitätsbibliothek Düsseldorf, 5], 1989 ; Sigrid Krämer et Michael Bernhard, Handschriftenerbe des deutschen Mittelalters, 1: Aachen-Kochel, Munich, Beck [Mittelalterliche Bibliothekskataloge Deutschlands und der Schweiz, 1], 1989 ; Deutsches Bibliothekinstitut, Handbuch der Handschriftenbestände in der Bundesrepublik Deutschland, 1, Wiesbaden, Harrassowitz, 1992).

3Annoncé dès l’avant-propos, l’objectif de l’A., théologien protestant et bibliothécaire, qui a un temps dirigé le département des manuscrits de la bibliothèque, était de toucher deux types de publics. La partie I s’adresse à des non spécialistes et offre au lecteur une solide introduction sur la Bible et sa transmission au Moyen Âge. Le point 1 présente rapidement la collection et propose un tableau (p. 12-13), qui donne, pour chaque manuscrit, des précisions sur la provenance, le contenu, etc. La description détaillée (2., p. 17-67) de chacune des cotes (contenu, usages, ornementation, provenance de la copie et de la reliure, particularités), classées par ordre chronologique (tandis que, dans la partie II, le classement suit les cotes), replace chaque manuscrit dans son contexte pastoral et codicologique. Le 3 (p. 68-72) décrit les couvents et les monastères dont viennent les manuscrits. Le 4 (p. 73-80) présente le travail du bibliothécaire sur les manuscrits (entretien, conservation, restauration, valorisation, rôle du personnel pour répondre aux besoins du chercheur comme du grand public, etc.) et le 5 (p. 81-96), le dernier, propose une chronologie de l’histoire des collections de manuscrits dans la bibliothèque, avec une présentation des efforts menés par les responsables des collections pour les décrire et les valoriser. La partie II, quant à elle, vise un public de chercheurs et/ou de bibliothécaires, avec la description scientifique des 18 manuscrits selon les normes de la Deutsche Forschungsgemeinschaft aujourd’hui largement reconnues (contenu, matériau, dimensions, provenance, datation, mise en page, corrections, ornementation, écriture, textes, reliure, références bibliographiques, etc.). Avec la table des abréviations (p. 175-179), le non spécialiste peut comprendre les raccourcis utilisés. La bibliographie est conséquente (p. 180-189) et les index sont très fournis, permettant de retrouver autant un motif iconographique qu’un auteur scientifique, un ancien possesseur, des initia, une reliure ou encore une provenance.

4Cette répartition en deux parties, décrivant par deux fois le même manuscrit, induit des répétitions, mais celles-ci sont les bienvenues ; elles permettent de fixer les idées dans toute entreprise pédagogique... et elles sont ici d’autant plus utiles que le découpage du livre conduit à un certain éparpillement de l’information. Ainsi, dans le propos liminaire précédant la description des manuscrits pour le grand public, l’A. donne les indications indispensables à toute personne s’intéressant à la Bible au Moyen Âge (chronologie de rédaction, langues utilisées, passage au codex, travail dans les scriptoria, etc.). Mais d’autres informations aussi utiles se trouvent dans les notices du manuscrit : c’est par ex. pour le A19 que l’A. présente la traduction par saint Jérôme de la Vulgate ou encore pour le A13 qu’il décrit le système de la pecia et le rôle du stationarius. Il arrive également parfois qu’un terme soit expliqué alors qu’il a déjà été utilisé un peu plus tôt.

5Les très nombreuses informations collectées rendent justice au travail des bibliothécaires comme des chercheurs, qui manque souvent de visibilité, et donc de reconnaissance. Par ex., pour le A13, l’A. explique pourquoi tous les éléments de la reliure sont conservés après la restauration et, avec le A12, il montre quelles trouvailles peuvent être faites dans une reliure parmi les éléments remployés (ici un texte de chirurgie du xiiie s.).

6Parmi les autres réussites de ce livre, il faut souligner qu’il existe une version ebook, facilitant l’accès à l’ouvrage et à son contenu, et qu’il a été imprimé sur papier permanent, ce qui lui permet de s’inscrire dans la durée, en complément des informations en ligne. Le catalogue Manuscripta medievalia ne décrit pas actuellement cette série de cotes, mais une présentation succincte accompagne sur le site de la ULB de Düsseldorf tous ces manuscrits numérisés (l’adresse internet est donnée dès les premières pages : http://digital.ub.uni-duesseldorf.de/​nav/​classification/​507874), ce qui pallie le manque d’illustrations.

7Rédigeant dans une langue claire et faisant d’importants efforts pour préciser le vocabulaire et expliciter les concepts, l’A. a non seulement offert un véritable manuel d’introduction sur la Bible au Moyen Âge, son contenu, sa copie et ses nombreux usages, mais il a aussi donné au médiéviste des descriptions précises et solides de chacun des manuscrits. Double objectif atteint, donc !

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Pour citer cet article

Référence papier

Anne-Sophie Traineau-Durozoy, « Gerhard Karpp, Mittelalterliche Bibelhandschiften am Niderrhein »Cahiers de civilisation médiévale, 241 | 2018, 86-87.

Référence électronique

Anne-Sophie Traineau-Durozoy, « Gerhard Karpp, Mittelalterliche Bibelhandschiften am Niderrhein »Cahiers de civilisation médiévale [En ligne], 241 | 2018, mis en ligne le 01 mars 2018, consulté le 04 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ccm/5279 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ccm.5279

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Auteur

Anne-Sophie Traineau-Durozoy

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