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Mélanges

Tristan, le Morholt et le dragon. Du rituel initiatique au scénario romanesque

Joël H. Grisward
p. 445-454

Résumés

Les « Enfances Tristan » sur lesquelles s’ouvre la tragique histoire des amants de Cornouailles s’offre à première lecture comme une sorte de hors-d’œuvre confectionné à l’aide du montage plus ou moins hétéroclite de thèmes et de motifs divers, les uns héroïques, les autres énigmatiques, d’autres encore insolites voire burlesques. Or loin de constituer un simple et divertissant bric-à-brac, cette préhistoire à la tragique aventure sentimentale reproduit, dans son scénario, jusqu’au plus infime détail et avec une absolue fidélité le schéma narratif structuré, le parcours minutieusement préconstruit qui organise, sur le territoire des lndo-Européens, l’initiation et/ou la promotion du héros-guerrier type ! Dans ce cadre reçoivent sens et justification non seulement le premier « duel régulier » contre le Morholt et le combat contre le « grand serpent crêté », mais aussi le caractère « troisième » du héros, l’empoisonnement – à la fois souillure et danger – contrecoup d’un triomphe périlleux, la chaleur consécutive à Ia bataille et le plongeon dans la mare, l’ébréchure traîtresse et l’intervention féminine hostile… Ce type de scénario a été disséqué pour l’épopée irlandaise, I’Histoire romaine voire le Mahabharata par Georges Dumézil, lequel fournit, à travers des parallèles saisissants, un abondant et convaincant matériel comparatif.

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Notes de l’auteur

La présente étude a fait naguère l’objet d’une première présentation dans le cadre des Amis des études celtiques à l’Institut Finlandais de Paris.

Extrait du texte

Cairn

Texte intégral disponible via abonnement/accès payant sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2026.
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Aperçu du texte

Masquant ses origines, Tristan, comme venu de nulle part, est accueilli incognito à la cour du roi Marc de Cornouailles où il grandit et parfait son éducation jusqu’à l’âge de quinze ans, l’âge de recevoir l’épée. Un jour se présente un certain Morholt, géant venu d’Irlande et frère de la reine. Celui-ci vient réclamer le tribut humain que la Cornouailles n’a pas payé depuis quinze ans : « un enfant sur trois, qui dans [le] pays sont nés les quinze dernières années ». Il propose toutefois une alternative : un combat singulier face à lui, duel que nul Cornouaillais n’ose soutenir. Tristan seul relève le défi, mais il est alors forcé de révéler son identité, le champion irlandais de haute noblesse n’acceptant d’affronter qu’un adversaire de son rang.

Le roi Marc, apprenant que le jeune candidat qui accepte de relever le gant n’est autre que le fils de sa sœur, tente par tous les moyens de dissuader son neveu de livrer une bataille aussi risquée et va même jusqu’à le lui interdire : « E...

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Pour citer cet article

Référence papier

Joël H. Grisward, « Tristan, le Morholt et le dragon. Du rituel initiatique au scénario romanesque »Cahiers de civilisation médiévale, 267 | 2024, 445-454.

Référence électronique

Joël H. Grisward, « Tristan, le Morholt et le dragon. Du rituel initiatique au scénario romanesque »Cahiers de civilisation médiévale [En ligne], 267 | 2024, mis en ligne le 04 janvier 2026, consulté le 04 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ccm/19271 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12e6j

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Auteur

Joël H. Grisward

Professeur honoraire de l’Université François-Rabelais de Tours.

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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