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Comptes rendus

Thorsten W. D. Martini. — Facetten literarischer Zorndarstellungen. Analysen ausgewählter Texte der mittelalterlichen Epik des 12. und 13. Jahrhunderts unter Berücksichtigung der Gattungsfrage

Jean-Marc Pastré
p. 482-483
Référence(s) :

Thorsten W. D. Martini, Facetten literarischer Zorndarstellungen. Analysen ausgewählter Texte der mittelalterlichen Epik des 12. und 13. Jahrhunderts unter Berücksichtigung der Gattungsfrage, Heidelberg, Universitätsverlag Winter, 2009, 387 pp. (Beiträge zur älteren Literaturgeschichte).

Texte intégral

1Cette étude s’articule autour de six textes choisis pour représenter un genre littéraire, le Herzog Ernst B pour les « épopée de jongleurs », l’Erec et l’Iwein de Hartmann pour les romans de chevalerie, l’Eckenlied pour les chants héroïques, le Kundrun pour le motif de la quête de la fiancée, enfin le Reinhart Fuchs pour le genre parodique et satirique. L’A. y dégage une colère politique pour le premier de ces textes, une colère qui oscille entre vice et vertu pour les deux romans courtois, une affinité entre colère et statut héroïque pour l’Eckenlied et la colère parodique et satirique pour l’œuvre animalière inspirée du Roman de Renart. Ces études sont précédées de deux revues de la littérature secondaire, la première axée sur les émotions en général, la seconde plus spécifiquement sur la colère.

2Ces études prennent la forme d’explications de textes précises, bien documentées, s’efforçant d’allier l’étude des genres, les motivations psychologiques des personnages, les aspects anthropologiques et religieux de la colère et leur valorisation intertextuelle. Toutes les facettes y apparaissent, tantôt moteur ou simple accompagnement de l’action, tantôt résidus d’une tradition héroïque.

3À cet égard, l’A. fait précéder ses études textuelles d’un aperçu de la tradition philosophique et théologique de la conception des émotions et de la colère. Curieusement, il y manque tout de la tradition germanique de la Wut, ce rameau d’une conception héroïque indo-européenne bien répertoriée par G. Dumézil sous le vocable de furor depuis le fameux Heur et malheur du guerrier, et reprise dans nombre d’ouvrages tout aussi fameux de Mircea Eliade. La revue des études de littérature secondaire aurait pourtant pu l’y conduire, particulièrement les références aux ouvrages de W. Haug, notamment sur le Willehalm, adapté de l’Aliscans français, où l’expression de cette Wut est valorisée pour Rennewart comme pour Willehalm. Ces valeurs héroïques de la colère auraient ainsi pu être mises à profit pour la colère de Dietrich dans l’Eckenlied : de rares références au type du Berserker n’y suffisent guère. La lecture de l’excellente Archéologie de l’épopée médiévale de J. H. Grisward aurait ainsi pu contribuer à mieux dégager cet aspect de la colère de Dietrich en s’appuyant sur l’étude du Guillaume de la Geste des Narbonnais. On pourra s’étonner aussi que l’analyse du Reinhart Fuchs privilégie l’aspect littéraire de la parodie des genres héroïques et courtois, au détriment de l’aspect juridique et politique dont les travaux fondateurs d’U. Schwab et de S. Widmayr auraient pu fournir le cadre. Ce n’est ainsi pas la colère qui ruine la carrière du lion Vervel, brisée par l’intrusion de la fourmi dans son cerveau, mais les ambitions territoriales qui lui firent convoiter l’occupation de la fourmilière, image des prétentions impériales de Frédéric Barberousse. La visée classificatoire peut en effet conduire à des schématisations réductrices, heureusement moins présentes dans la plupart de ces études. Quant au choix des textes, peut-être aurait-il fallu retenir parmi eux le Willehalm, emblématique à cet égard, mais W. Haug l’avait déjà bien étudié. Il en va de même pour le Niebelungenlied, mais I. Gephart y a consacré une belle étude en 2005. Reste le Rolandslied, absent de ce corpus, qui serait l’objet d’une étude sans doute révélatrice et que peut-être l’A. se réserve pour l’avenir. Ajoutons enfin qu’il serait intéressant et sans doute révélateur de comparer, au moins sur quelques exemples, les textes de Chrétien qui servirent de modèle à Hartmann pour son Erec et son Iwein. Le comparatisme, qu’il soit européen ou plus large encore, demeure un outil dont la valeur heuristique peut enrichir et affiner bien des études médiévales. Cela étant, cet ouvrage ne manque ni d’envergure ni de qualités, bien au contraire, et sa lecture apportera aux médiévistes concernés par les œuvres traitées bien des sujets de réflexion et d’analyses pertinentes.

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Pour citer cet article

Référence papier

Jean-Marc Pastré, « Thorsten W. D. Martini. — Facetten literarischer Zorndarstellungen. Analysen ausgewählter Texte der mittelalterlichen Epik des 12. und 13. Jahrhunderts unter Berücksichtigung der Gattungsfrage »Cahiers de civilisation médiévale, 216 bis | 2011, 482-483.

Référence électronique

Jean-Marc Pastré, « Thorsten W. D. Martini. — Facetten literarischer Zorndarstellungen. Analysen ausgewählter Texte der mittelalterlichen Epik des 12. und 13. Jahrhunderts unter Berücksichtigung der Gattungsfrage »Cahiers de civilisation médiévale [En ligne], 216 bis | 2011, mis en ligne le 01 juillet 2024, consulté le 19 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ccm/18417 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/128sv

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