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À propos du contenu et de l’histoire du manuscrit 26 de la cathédrale de Vic : un témoin inconnu des Chronica Muzarabica (chapitre 19) et du Provinciale Visigothicum

On the content and history of manuscript 26 from Vic Cathedral: an unknown witness to Chronica Muzarabica (chapter 19) and Provinciale Visigothicum
Joel Varela Rodríguez
p. 149-166

Résumés

Le manuscrit Vic, Arxiu i Biblioteca Episcopal, 26 (xi s.) transmet le chapitre 19 des Chronica Muzarabica (éd. Gil) et une liste des sièges épiscopaux wisigoths (généralement connus sous le nom de Provinciale Visigothicum) comme une sorte d’appendice à la troisième partie des Moralia in Iob de Grégoire le Grand. Ce texte des Moralia présente des caractéristiques de plusieurs traditions textuelles différentes, probablement parce que des manuscrits ibériques et français contenant des parties de diverses de l’œuvre de Grégoire ont été utilisés comme modèles. Dans cet article, j’analyse la position du fragment des Chronica Muzarabica et la liste des sièges épiscopaux dans leurs traditions textuelles respectives. Le fragment des Chronica Muzarabica est manifestement indépendant des autres fragments du chapitre 19, dont l’existence est bien connue (Visio Taionis) et dérive d’un modèle commun à un autre exemplaire inconnu à Tortosa, Arxiu Capitular, 30 (xii s.). D’autre part, la liste des sièges épiscopaux contient quelques indications qui permettent de penser que ce texte provient de Carthagène ou de ses environs, et certaines modifications qui y sont introduites répondent probablement aux intérêts politiques d’Oliba, évêque de Vic (1018-1046), sous les auspices duquel ce manuscrit a été composé.

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Notes de l’auteur

Mes remerciements vont au Dr Miquel Gros et au Dr Rafael Ginebra pour leur gentillesse et leur diligence en me permettant d'examiner le manuscrit à la Bibliothèque épiscopale de Vic au printemps 2022.

Acronymes utilisés : CC.CM.Corpus Christianorum. Continuatio Medievalis ; CC.SL.Corpus Christianorum. Series Latina ; CPL = Egidius Dekkers / Aemilius Gaar, Clavis Patrorum Latinorum, Steenbrugis, Brepols, 19953 [1951] ; Díaz = Manuel Cecilio Díaz y Díaz, Index scriptorum Latinorum Mediie Aevi Hispaniorum, Salamanca, Universidad de Salamanca, 1958-1959, 2 vol.

Texte intégral

  • 1 Josep Gudiol, Catàleg dels Llibres manuscrits anteriors al segle xviii del Museo Episcopal de Vich, (...)

1Le manuscrit Vic, Arxiu i Biblioteca Episcopal, 26 est un témoin des Moralia in Iob du pape Grégoire le Grand (590-604) écrit, pour l’essentiel, au xie siècle. Les fol. 167ro-168ro de ce manuscrit contiennent quelques textes dont l’existence – à l’exception des notes nécessairement brèves du catalogue de Guadiol1 – était passée inaperçue jusqu’à présent : un fragment des Chronica Muzarabica (Díaz 397) et une liste des sièges épiscopaux de la période wisigothique (Díaz 318). La raison de la présence de ces textes, ainsi que les particularités qu'ils présentent au sein de la tradition dans laquelle ils s’insèrent méritent une étude, que j’aborderai ici.

Description et histoire du manuscrit

  • 2 Gregorii Magni [Grégoire le Grand] Moralia 31.16.31, Marcus Adriaen (éd.), Turnhout, Brepols (CC.SL (...)

2Il s’agit d’un manuscrit sur parchemin, de 302 folios et de dimensions 545 x 385 mm. À l’exception du premier cahier et du fol. 169ro, il a été rédigé dans une écriture caroline du xie siècle, sur trois colonnes, avec quelques miniatures au début des différents livres. Les incipits et explicits, ainsi que la plupart des lemmes, sont inscrits à l’encre rouge. La copie de ces lemmes et des grosses majuscules a été abandonnée au fol. 208. La transcription des Moralia se conclut au milieu du livre XXXI (« euangelizantibus quasi de arantibus2 »), là où le copiste a arrêté l’écriture. La collation est la suivante : 1 quaternion (il manque une feuille), 1 quinion, 2 ternions, 22 quaternions, 1 quinion, 2 quaternions, 1 ternion, 1 quaternion, 1 binion.

  • 3 « nisi praua », Greg. M. Moral. 1.1.1, éd. cit., p. 25, l. 17.

3Les sept premiers folios ont été écrits par une main gothique, à l’encre sensiblement plus foncée, peut-être à la fin du xiie ou au début du xiiie siècle. Ce premier cahier, aujourd’hui mutilé, a dû être ajouté à cette période pour remplacer le cahier original du xie siècle, qui aurait été perdu ou excessivement détérioré. La préface des Moralia commence au fol. 1vo, aujourd’hui très détérioré. Elle se termine au fol. 5ro, et le fol. 5vo est vide ; il manque ensuite un folio, qui a été arraché – peut-être à cause de la présence d’une miniature – et sur lequel commençait sans doute le livre I des Moralia. Aux fol. 6-7 se trouve la suite de ce texte perdu (reprise à partir de « nisi prauum3 »), qui se termine sur le mot précédant le début texte du xie siècle de main caroline – commençant au fol. 8.

  • 4 Il y a aussi quelques indices qui nous permettent de déduire que des volumes correspondant à une se (...)
  • 5 J. Gudiol, op. cit., p. 45.

4Au fol. 167ro se termine le livre XVI des Moralia, après quoi se trouve le fragment des Chronica Muzarabica, qui commence au fol. 167vo. Au fol. 168ro a été copiée la liste des sièges épiscopaux. Le fol. 169ro était à l’origine vierge, mais une main gothique du xiiie siècle a ajouté un recensement des collections d’huiles qui étaient produites annuellement dans la cathédrale de Vic (« Hec est summa et memoria de annona olei sancti Petri […] »). Le fol. 169vo contient l’incipit des Moralia en grosses majuscules ; le texte du livre XVII ne commence qu’au fol. suivant, comme d’habitude au début des volumes. Ces données suggèrent qu’il y avait à l’origine deux manuscrits différents, un avec les trois premières parties (livres I-XVI) et un autre qui contenait les trois dernières (livres XVII-XXXV). C’est une présentation qui n’est pas connue dans la péninsule Ibérique avant la date de notre manuscrit, puisque les grands manuscrits hispaniques du xe siècle sont en un seul volume, mais qui annonce une distribution qui sera très courante à partir du xiie siècle4. Les deux anciens volumes étaient déjà réunis en 1369, lors de la rédaction d’un catalogue de la bibliothèque de la cathédrale de Vic, dans lequel notre manuscrit est décrit comme suit : « libra gran entich ab posts apelat Moralia Job5. »

  • 6 Voir l’identification de Miquel S. Gros i Pujol, La Biblioteca Episcopal de Vic. Un patrimoni bibli (...)
  • 7 L'inventaire comprend une liste de plus de 200 volumes, dont une grande partie a été collectée sous (...)
  • 8 Sur la production de livres de cette période, voir les notes de M. S. Gros i Pujol, op. cit, p. 35- (...)

5Le manuscrit se trouvait déjà dans la cathédrale de Vic au xiiie siècle, lorsque la mémoire des perceptions de l’huile fut copiée au fol. 169ro. Il est également à noter que notre manuscrit présente un arrangement en trois colonnes, dont les parallèles les plus proches dans le lieu et le temps sont les soi-disant « bibles de Ripoll » ; de plus, au fol. 171ro, il y a une miniature de la même main qui orne le troisième volume d’une de ces bibles (actuellement Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 66). On pourrait donc penser que notre manuscrit est un produit sorti au début du xie siècle du scriptorium de Ripoll, où étaient conservés deux volumes des Moralia, tel qu’il apparaît dans l’inventaire de 10497. Cependant, il pourrait aussi s’agir d’un manuscrit produit dans le scriptorium de Vic à partir des volumes conservés à Ripoll ou de leur même modèle ; après tout, le scriptorium de Vic produisit d’autres exemplaires importants à cette époque8. Les similitudes avec les manuscrits de Ripoll pourraient s’expliquer par l’influence de l’évêque Oliba (1018-1046), grand promoteur des arts, qui à partir de 1008 fut également abbé de Ripoll. Selon les données dont nous disposons, ce manuscrit n’a en tout cas jamais quitté Vic.

Le fragment des Chronica Muzarabica

  • 9 Parmi la bibliographie existante sur la chronique, il convient de mentionner en particulier José Ed (...)
  • 10 Chronica Muzarabica 19, Juan Gil (éd.), Turnhout, Brepols (CC.CM. 65), 2018, p. 335-338. Je prendra (...)
  • 11 Il a aussi fait l’objet de plusieurs études critiques. La plus ancienne a été publiée dans Joel Var (...)
  • 12 Pour la comparaison entre le texte des Chronica Muzarabica et la version indépendante de la Visio T (...)

6Le livre XVI des Moralia se termine à la première colonne du fol. 167ro. Immédiatement après, au début de la deuxième colonne, suit un fragment des Chronica Muzarabica introduit par le titre « Ex cronica ephemeridis » (Annexe I) à l’encre rouge. La main est la même que celle du copiste principal du reste du volume. Les Chronica Muzarabica sont une chronique anonyme achevée en l’an 754, où l’histoire du monde est racontée depuis le règne de l’empereur Héraclius (610-640), avec un intérêt particulier pour les événements hispaniques, notamment ceux du royaume wisigoth et du domaine des musulmans. Son auteur était peut-être un ecclésiastique de Tolède9. Le fragment copié dans le manuscrit de Vic contient la quasi-totalité de l’épisode relaté au chapitre 19 de l’édition Gil10, à savoir le voyage à Rome de Tayon, évêque de Saragosse (651-vers 680) et sa découverte des Moralia après une vision miraculeuse dans la basilique vaticane. Il est bien connu que dès le xe siècle, cette Visio Taionis est extraite de la Chronica Muzarabica et connaît une large diffusion, indépendante, dans de nombreux manuscrits des Moralia11. Le fragment copié par le manuscrit de Vic n’a cependant rien à voir avec cette version indépendante, car il n’a pas ses variantes et omissions caractéristiques et y est joint au début un segment de texte beaucoup plus long des Chronica Muzarabica12.

7Malgré la faible quantité de texte copié dans notre manuscrit par rapport à l’ensemble de la chronique, cet extrait est intéressant, car il s’agit du plus ancien témoin subsistant des Chronica Muzarabica après les folios de (A) Madrid, Biblioteca de la Real Academia de la Historia, 81 + London, British Library, Egerton 1934, datant du début du ixe siècle.

  • 13 Iohannes Vasaevs, Chronici rerum memorabilium Hispaniae, Salmanticae, Ioannes Iunta, 1552.

8Outre le manuscrit A, la tradition textuelle des Chronica Muzarabica est composée du manuscrit (M) Madrid, Biblioteca General de la Universidad Complutense, Fondo Histórico, 134 (xiiie s.), initialement copié à Coimbra et parvenu à Madrid au xvie siècle. Le savant humaniste Jean Vasaeus a consulté un manuscrit très similaire, aujourd’hui perdu (*V), conservé en son temps à Alcobaça et sans doute également originaire de Coimbra, qu'il a utilisé pour la rédaction de sa chronique sur l’histoire de l’Espagne13. Le manuscrit (P) Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, 982 (xive siècle), du collège de Navarre, est étroitement lié à ces deux témoins.

9Une famille différente est représentée par un manuscrit aujourd’hui perdu (*O), qui se trouvait dans la cathédrale d’Osma (probablement du xiiie siècle), dont sont conservés de nombreux apographes des xvie et xviie siècles qui permettent une bonne reconstitution du texte. L’évêque de Tolède Rodrigo Ximénez de Rada (Ra) aurait utilisé un manuscrit similaire pour la rédaction de son De rebus Hispaniae (xiiie siècle). Ce texte de la chronique était également connu de l’encyclopédiste persan al-Rāzī (865-925) et d’autres auteurs, mais il n’est pas possible de déterminer à quelle famille de la tradition appartenait leur modèle.

  • 14 Francisco Bautista, « Juan Páez de Castro, Juan Bautista Pérez, Jerónimo Zurita y dos misceláneas h (...)
  • 15 Ce sont des interpolations sur l'évêque Cixila (Chron. Muz. 72a (éd. cit. n. 10), p. 375) et le dia (...)
  • 16 J. Gil, op. cit. n. 10, p. 94.
  • 17 Le manuscrit Madrid, Biblioteca de la Real Academia de la Historia, 80 (RAH 80) est un témoin mutil (...)

10Comme le conclut Francisco Bautista dans une étude récente, les deux familles des Chronica Muzarabica (« Conimbrigensis » et « Oxomensis ») sont issues d'une collection historiographique probablement rassemblée à Tolède au ixe siècle qui comprenait, outre notre chronique, les œuvres de Victor de Tunnuna et Jean de Biclar, ainsi que l’Historia d’Isidore de Seville et plusieurs traités De uiris illustribus14. Toujours à Tolède, un manuscrit de la collection a fait l’objet de plusieurs interpolations qui ont affecté le texte des Chronica Muzarabica (ε)15 ; plus tard, un apographe de ce texte interpolé est passé par Coimbra (κ) et a servi de modèle à V*, M, et P. L’autre famille est restée à Tolède, où elle a été utilisée par Ra. Selon Bautista, plusieurs indices présents dans le texte de la chronique indiquent que le manuscrit A n’aurait pas appartenu à la collection historiographique indiquée ci-dessus ; Gil, dans son édition de 2018, ne semble pas être d’accord avec cette affirmation et classe A au sein de la famille Oxomensis16. Le stemma de cette compilation historiographique, tenant compte des données fournies par Bautista et Gil, est le suivant17 :

Fig. 1 – Stemma des Chronica Muzarabica

Fig. 1 – Stemma des Chronica Muzarabica

11Une analyse des variantes contenues dans le manuscrit de Vic révèle qu’il n’a aucun rapport avec les leçons conjonctives de τ, malgré certaines variantes communes qui pourraient bien être polygénétiques. Au numéro 8, où se trouve la lecture la plus significative de τ dans ce fragment, notre manuscrit lit arcibo, et non armario.

  • 18 Sur le latin de la chronique il y a quelques études. Voir la plus récente : J. Gil, (op. cit. n. 10 (...)

12On y remarque la présence de quelques coquilles présentes aussi dans A, qui doivent remonter à l’archétype (ou à l’original lui-même, écrit dans un latin plus soucieux du style que de respecter les règles de la grammaire18) et qui ont été corrigées dans la plupart des manuscrits : (12) principi (génitif de princeps, comme si c’était un mot de la seconde déclinaison), (13) degebatur (au lieu de tegebatur), (26) inenarrabile (au lieu d’inenarrabili), et (27) lumen (lumin dans A, au lieu de lumine).

  • 19 I. Vasaevs, (op. cit. n. 13), fol. 105vo. En effet, Vasaeus a trop abrégé et modifié le passage ori (...)

13Le manuscrit de Vic présente aussi quelques liens possibles avec M et P (*V est presque impossible à reconstituer dans ce passage19) : (25) locum au lieu de loculum, (37-39) remuneraret / redderet au lieu de remunerarent / redderent, et, moins fortement, (1) Cindasuindus au lieu de Chindasuintus. Mais, même en admettant que ces variantes établissent un lien, en aucun cas on ne peut penser que notre manuscrit descende du même sous-archétype que M et P (et *V), puisque certaines variantes significatives de cette famille manquent : (17) libri] –is M, P, (22) beati Petri] om. M, P, (41) sancta] om. M, P.

14On peut donc dire que le fragment des Chronica Muzarabica copié dans le manuscrit de Vic transmet certaines lectures anciennes du texte qui ont disparu dans les témoins les plus récents, et que l’analyse des variantes pointe (sans certitude totale) vers la famille dite Conimbrigensis, mais en tout cas vers un modèle supérieur à celui auquel M,et *V font remonter, peut-être le sous-archétype ε du stemma proposé par Bautista. Cette distance relative de M, P et *V permet d’exclure que le modèle des Chronica Muzarabica du texte de Vic provienne directement de Coimbra.

  • 20 Pour quelques notes codicologiques et une brève description du contenu de ce manuscrit, nous ne dis (...)

15Il est important de noter que la même sélection exacte du chapitre 19 des Chronica Muzarabica se trouve sur fols. 93vo-94vo du manuscrit Tortosa, Arxiu Capitular, 30 (xiie siècle), une copie des livres XI-XXII des Moralia in Iob en écriture pré-gothique, de provenance incertaine – bien que sûrement catalane ou de la Narbonaise – d'où proviennent probablement une bonne partie des livres qui ont nourri la cathédrale de Tortosa après la reconquête de 1148. Pour autant que je sache, la présence de ce texte dans ce manuscrit n’a été remarquée par personne20. La position est identique à celle du manuscrit de Vic : après le livre XVI.

16En tout cas, l’analyse des variantes suggère que le manuscrit de Tortosa n’est pas une copie du manuscrit de Vic, puisqu’il transmet des lectures plus proches du texte des Chronica Muzarabica : (8) residuis libris au lieu de residuos libros, (15) ut se au lieu de se et, surtout, l’absence de (16) per eum, un ajout exclusif du manuscrit de Vic qui améliore la compréhension du texte et que le manuscrit de Tortosa n’aurait aucune raison d'éliminer. On peut donc en déduire qu’il existait un manuscrit des Moralia dans lequel, à la fin du livre XVI, le chapitre 19 de la Chronica Muzarabica a été copié, et que ce manuscrit est le modèle direct ou indirect tant pour la copie de Tortosa que pour celle de Vic.

La liste des sièges épiscopaux

  • 21 Luis Vázquez de Parga, La división de Wamba. Contribución al estudio de la historia y geografía ecl (...)

17Le fol. 168ro du manuscrit de Vic est entièrement occupé par une liste de sièges épiscopaux hispaniques (Appendice II), écrit par une main du xie siècle, peut-être de la même que celle du copiste qui a travaillé sur le reste du livre. D’autres témoins de ces listes sont connus, bien qu’il n’en existe pas d’identique. La plupart se trouvent dans des manuscrits juridiques, et les érudits la connaissent sous le nom de Provinciale Visigothicum. Dans un ouvrage encore fondamental en la matière, Vázquez de Parga établit deux groupes de listes différenciées par le nombre de villes et leur ordre21 : notre liste appartient clairement au « groupe Oreto » (appelé ainsi car la plupart des témoins commencent par ce siège suffragant de Tolède, dans la Carthaginoise). Dans sa forme primitive, ce groupe – qui selon Vázquez de Parga a été constitué au viie siècle – devait comprendre une liste des mêmes villes que celles transmises par le témoin de Vic, et dans le même ordre – et non pas selon l’ordre dans lequel la métropole et les diocèses sont présentés, qui dans notre manuscrit commencent par la Tarraconaise et non par la Carthaginoise.

  • 22 Gonzalo Martínez Díez, La Colección Canónica Hispana, vol. 2/2. Colecciones derivadas, Madrid, CSIC (...)
  • 23 Francisco Javier Simonet, Historia de los mozárabes de España, Madrid, Viuda é hijos de M. Tello, 1 (...)

18Cependant, il est possible de donner beaucoup plus de précisions. La liste des sièges de notre manuscrit est très semblable à celle de deux autres manuscrits, qui commencent également par le diocèse de la Tarraconaise et montrent un nombre presque identique de sièges. Le premier d’entre eux est le manuscrit de l’Escorial, Real Biblioteca del Monasterio de San Lorenzo, árab. 1623 (olim Madrid, Biblioteca Nacional, 4879), auquel Vázquez de Parga donne l’acronyme F. C'est une traduction en arabe, copiée entre 1048 et 1050 par un mozarabe nommé Vicente à partir d’une version de la Collectio Canonica Hispana que Martínez Díez appelle « Collection systématique mozarabe » – elle-même élaborée à partir de la « Collection systématique » – avec quelques notes de la « Chronologique22 ». La liste de ce manuscrit ouvre la collection et, évidemment, il est aussi en arabe, bien qu’il existe une traduction castillane par Simonet23.

  • 24 Il est possible de lire une brève description dans Catalogue général des manuscrits latins de la Bi (...)

19L’autre liste se trouve dans le manuscrit Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 1565 (ci-après, Par. lat. 1565), un témoin inconnu de Vázquez de Parga et l’édition de CC.SL. Il s’agit d’un témoin de la « Collection systématique », du xe ou xie siècle, qui place la liste à la fin du livre II (fol. 89vo24). N’ayant pas connaissance d'une édition de cette liste, j’en présente la transcription dans l’Annexe III.

  • 25 Voir Marie-Thérèse Urvoy, « Note de philologie mozarabe », Arabica, 36, 1989, p. 235-236. Pour une (...)

20L’étude de la liste transmise par le manuscrit de Vic nécessite la connaissance des types de collections que F et Par. lat. 1565 contiennent. Selon les conclusions de Martínez Díez, la « Collection systématique mozarabe », bien que conservée dans une traduction arabe, aurait été produite dans une région chrétienne, plus précisément la Septimanie ou la Catalogne. Il y a plusieurs raisons de penser cela : premièrement, le recueil ne transmet aucune législation concernant la vie des chrétiens sous la domination islamique, comme on pourrait s’y attendre s’il avait été composé dans une région mozarabe. De même, cette collection contient une législation anti-juive qui, selon les arguments du savant, ne serait pas attendue dans le monde mozarabe : au contraire, ce contenu serait plutôt attendu dans une zone sous domination franque, comme la Narbonnaise ou la Marche Hispanique. Martínez Díez pense donc que c’est dans cette région que, vers le ixe siècle, la mal nommée « Collection systématique mozarabe » a été compilée. Ce chercheur pense également qu’il existe des indices qui pointent spécifiquement vers Gérone et sa région, puisque les listes F et Par. lat. 1565 échangent la position occupée par le siège de Gérone et Égara, pour que Gérone apparaisse en premier. En tout cas, la « Collection systématique mozarabe » aurait été connue dans un centre mozarabe lié à la Catalogne où on aurait pu la traduire en arabe, peut-être Tortosa ou Saragosse. À Tortosa cette collection était connue, puisque la découverte d’un folio de la traduction arabe provenant de Coimbra dans l’Arquivo Nacional da Torre do Tombo (Lisbonne) suggère qu’il y a été apporté par Paternus de Tortosa, ambassadeur des émirs de Denia et Saragosse dans le royaume de Léon, qui vers 1080 fut consacré évêque de Coimbra25.

21En tenant compte de ces données, on pourrait conclure que la liste des sièges du manuscrit de Vic a été rédigée à partir d’un manuscrit de la « Collection systématique mozarabe » dans la même région de Catalogne d’où il serait originaire. La présence d’une autre liste dans un manuscrit catalan du xie siècle, originaire d’un lieu très proche de Gérone, est sans aucun doute un indice en faveur de l’hypothèse de Martínez Díez sur l’origine de la « Collection systématique mozarabe ».

22Le contenu des listes des trois manuscrits soulève cependant des doutes sur l’hypothèse de ce chercheur qu’il ne faut pas négliger. En premier lieu, il faut dire que le manuscrit de Vic n’effectue pas la transposition d’Égara et de Gérone, mais présente plutôt la distribution habituelle des autres témoins de la famille « Oreto ». Il est donc possible que Gérone ne soit pas nécessairement à l’origine de la « Collection systématique mozarabe ». Cependant, la liste aurait peut-être pu être modifiée à Gérone à un moment donné pour donner lieu à la succession de lieux transmise par F et Par. lat. 1565, bien qu’il ne soit pas impossible que la transposition soit due à une simple erreur de recopie mécanique commune à ces deux témoins.

  • 26 Le siège de Bigastrum est également omis de la liste de Madrid, Biblioteca nacional, Vitr. 14-3, fo (...)

23Un fait encore plus remarquable est que ces trois manuscrits introduisent le siège de Carthagène (Cartagine), qui ne se trouve pas dans les autres témoins de la famille « Oreto ». Ces manuscrits placent le siège de Carthagène là où Bigastrum apparaît dans la plupart des témoins de la famille « Oreto » – c’est-à-dire entre Vrci et Setabis –, suggérant une substitution délibérée de Bigastrum en Carthagène26.

  • 27 « Cartaginem Spartariam […] Nunc autem a Gothis subuersa atque in desolationem redacta est », Isid. (...)
  • 28 Voir la transcription du colophon dans Manuel Cecilio Díaz y Díaz, Manuscritos visigóticos del Sur (...)
  • 29 Cyrille Aillet, Les mozarabes. Christianisme, islamisation et arabisation en Péninsule Ibérique (ix(...)

24Carthagène est une ville de fondation très ancienne et capitale de l’ancienne province romaine de la Carthaginoise, précédant le diocèse homonyme. Conquise au vie siècle par l’armée de Bélisaire, elle resta sous domination byzantine et le royaume wisigoth manœuvra pour que la capitale du diocèse soit transférée à Tolède. Aucun évêque de Carthagène n’assista à un synode wisigoth. Au début du viie siècle, les Wisigoths conquièrent à leur tour la ville qui, si l’on en croit Isidore de Séville, aurait été réduite en ruines27. Il est significatif qu’à partir de 633, lors de la tenue du quatrième concile de Tolède, ce fut le siège de Bigastrum (situé un peu au nord de Carthagène) qui commença à envoyer un évêque comme représentant. Certains indices prouvent que la ville retrouva une partie de sa splendeur sous domination musulmane, à partir du xe siècle. En effet, le colophon de la « Bible de Séville » (Madrid, Biblioteca Nacional, Vitr. 13-1, fol. 375vo), daté de 988, rapporte que Jean, l’un des commanditaires du manuscrit, a commencé sa carrière épiscopale à Carthagène28. Cela nous permet de déduire que la ville possédait une communauté chrétienne suffisamment importante pour établir son propre siège. Comme le souligne Cyrille Aillet29, les données sont plus significatives si l’on tient compte du fait que l’archéologie montre également la formation d’un quartier islamique au sud de la ville au cours du xe siècle. Il est donc probable qu’en cette période de croissance, un évêque ait été réintégré à ce siège pour réformer ou revitaliser une communauté chrétienne présente dans la région.

  • 30 M. C. Díaz y Díaz (op. cit. n. 28), p. 124-127.
  • 31 Le manuscrit est donc arrivé avant le xiie siècle, siècle que C. Aillet, (op. cit. n. 29), p. 166 c (...)
  • 32 J. Villanueva (op. cit. n. 7), p. 217. Un Sententiarum Gregorii est mentionné dans le catalogue. C' (...)
  • 33 Voir M. C. Díaz y Díaz (op. cit. n. 28), p. 127-136.

25Ainsi, la substitution de Bigastrum par « Carthagène » ne semble pas cohérente avec une origine catalane de la liste conservée dans les trois manuscrits, mais plutôt avec la région mozarabe du Levant ibérique, probablement Carthagène ou sa zone d’influence. La liste possède donc un lien avec ce territoire. Or, on ne peut nier que les arguments de Martínez Díez sur l’origine de la « Collection systématique mozarabe » dans la Marche Hispanique sont très solides. Il est possible, je pense, de parvenir à une solution de compromis : la liste, telle que présentée dans nos manuscrits, aurait très probablement été incorporée dans la « Collection systématique mozarabe » (peut-être au xe siècle) à partir d’un manuscrit juridique sous le modèle des listes de la famille « Oreto » provenant du Levant, peut-être Carthagène, où la modification de Bigastrum par « Carthagène » aurait été effectuée. Bien que les attributions ne soient jamais précises entre la Catalogne et le Levant mozarabe, il doit y avoir eu des contacts culturels qui soutiennent cette hypothèse : c’est le cas de Barcelona, Arxiu de la Corona d’Aragó, Ripoll 49, un témoin des Sententiae de Tayon de Saragosse du xe siècle, en écriture wisigothique et avec de nombreuses notes arabes, qui, selon Manuel Cecilio Díaz y Díaz, pourraient provenir du Levant30. Ce manuscrit se trouvait déjà à Ripoll au xie siècle31, puisqu’il est mentionné dans le catalogue de ce monastère32. Ce n’est pas le seul exemple d’un manuscrit du Sud, plus précisément du Levant, qui aurait pu atteindre le Nord-Est de la péninsule Ibérique33.

26Une fois en Catalogne, la liste a dû faire l’objet des interpolations connues pour être intégrée dans la « Collection systématique mozarabe » : placement du diocèse de Tarragone à la première place et omission du siège de Barcelone, en raison d’un conflit que nous ne sommes pas encore en mesure d’évaluer, cette omission n’ayant pas été héritée du modèle mozarabe. Une petite erreur dans la liste transmise par nos manuscrits (Nena au lieu de El[e]na) prouve que les copistes qui l’ont transcrite ne connaissaient plus trop l’écriture wisigothique dans laquelle le modèle mozarabe était sans doute écrit, puisque la ligature El a été lue comme un N majuscule. Cette circonstance est peut-être plus probable à partir du xe siècle – au moment où la liste a dû être incorporée dans la « Collection systématique mozarabe » – qu’au ixe, lorsque la collection a été composée.

  • 34 Voir Paul Freedman, Diocese of Vic. Tradition and Regeneration in Medieval Catalonia, New Brunswick (...)
  • 35 Voir à ce sujet Jonathan A. Jarrett, « Archbishop Ató of Osona. False metropolitans on the Marca Hi (...)

27Au cours du ixe siècle, la carte ecclésiastique de l’ancien diocèse de la Tarraconaise qui était intégré à la Marche Hispanique a été progressivement redessinée, entraînant la suppression de certains des anciens sièges, comme Égara. De plus, les Carolingiens convertirent tous les sièges de la Marche en suffragants de Narbonne, qui se réserve alors le droit de contester les nominations des évêques catalans, provoquant ainsi de nombreux conflits. Au xe siècle, les comtes de Barcelone et l’épiscopat de leur domaine menèrent des tentatives – toujours infructueuses – pour restaurer l’autonomie de l’ancien diocèse de la Tarraconaise, cherchant ainsi à s’affranchir de la domination franque et à accroître leur influence dans la région. Au milieu du siècle, Cesaire, abbé de Montserrat, réussit à être nommé par l’« autorité apostolique » du siège de Saint-Jacques de Compostelle et – avec l’acquiescement du roi de Léon – archevêque de la Tarraconaise, avec l’opposition évidente de l’évêque de Narbonne et de plusieurs notables catalans34. Des années plus tard, en 970, l’évêque Aton de Vic obtint du pape Jean XIII la bulle pour convertir son diocèse en métropole de la Tarraconaise, alors que Tarragone restait entre les mains des Arabes, bien qu'il y ait encore des doutes sur l’authenticité complète de ce document et d’autres associés aux activités de Aton35. Dans ce contexte, l’inclusion d’une liste des anciens sièges wisigoths (avec indication expresse des sièges métropolitains et suffragants) au sein d’une collection canonique qui, de plus, montre des traces claires d’un wisigothisme militant, ne désigne certainement pas des milieux favorables aux privilèges que Narbonne exerçait alors sur les sièges de la Catalogne.

  • 36 En italique est copiée la traduction espagnole de l'original arabe faite par Simonet. L'ordre suivi (...)

28La comparaison du contenu des listes des trois manuscrits révèle des différences d’importance variable. Pour faciliter l’analyse, je présenterai une comparaison des trois témoins36.

29En-tête

Vic

Par. lat. 1565

F

spania habet provincias vi, id est terraconensem, cartaginensem, beticam, lusitaniam, galleciam et transfretum.

In regione Africe Tingitania

fivnt omnes ecclesie episcopales spanie lxxa iie

Metras VI, prouincias VI : Terragonensem, Cartaginensem, Beticam, Lusitania, Galliciam, Transfretum.

En el nombre de Dios clemente y misericordioso.

División de España en seis regiones.

División primera, región de Tarragona.

División segunda, región de Cartagena.

División tercera, región de Bética, es decir, desde el origen del Betis, río de Córdoba, hasta el mar Océano.

División cuarta, Lusitania.

División quinta, región de Galicia.

División sexta, región de Tánger y su tierra.

Los nombres de los metropolitanos de España son seis, matrices de las sedes de los Obispos.

El metropolitano primero es el de Tarragona.

El metropolitano que sigue es el de Narbona.

El metropolitano tercero es el de Toledo.

El metropolitano cuarto es el de Mérida.

El metropolitano quinto es el de Braga.

El metropolitano sexto es el de Sevilla.

Un obispo ocupa la silla de cada uno de estos metropolitanos y la metrópoli, y a metrópoli corresponden sillas episcopales que están bajo el metropolitano, y el número de sillas de España es de sesenta y dos, ocupada cada una por un Obispo.

Catálogo de los nombres de las seis metrópolis.

30Tarraconaise

Vic

Par. lat. 1565

F

Terragona

Egaoro

Gerunda

Empurias

Ausona

Vrgello

Ilerda

Tortosa

Cesaraugusta

Osca

Pampilona

Auca

Kalagurra

Tyrassona

Terrachona (Metra)

Gerunda

Agaro

Empurias

Ausona

Argello

Illeritia

Tortosa

Cesaraugusta

Osca

Pampilona

Auca

Calaorra

Tirassona

Tarragona, metrópoli.

Gerona

Egara.

Ampurias.

Ausona.

Urgel.

Lérida.

Tarrasa.

Zaragoza.

Huesca.

Pamplona.

Auca.

Calahorra.

Tarazona.

A la metrópoli de Tarragona, catorce sillas.

31Galice

Vic

Par. lat. 1565

F

Bracara

Dumio

Partucale

Tude

Auriense

Lucu

Britania

Austurica

Iria

Brachara (Metra)

Dumius

Portucale

Tude

Auriense

Luccha

Britania

Austurica

Hima

Braga, metrópoli.

Dumio.

Portugal.

Tuy.

¿Compostela ?

Lugo.

Britonia.

Astorga.

Auria.

Mintonia.

A la metrópoli de Braga, nueve sillas.

32Narbonnaise

Vic

Par. lat. 1565

F

Narbona.

Beterris.

Magalona.

Neumaso.

Vteba.

Carcassona.

Nena.

Narbona (Metra)

Beterris

Magalona

Neumasus

Vteba

Carcassona

Nena

Narbona, metrópoli.

Beterras.

Magalona.

Nemauso.

Luteba.

Carcasona.

¿ ?

Tolosa.

Elena.

A la metrópoli de Narbona, diez sillas.

33Lusitanie

Vic

Par. lat. 1565

F

Emerita

Pace

Elispona

Exonoba

Equitania

Conimbria

Beso

Lameco

Cariafria

Salamantica

Abela

Elbora

Caurio

Emerita (Metra)

Pacis [Pascis a. c.]

Olisipona

Ossonoba

Ethania

Columbria

Beseo

Lameco

Cariabria

Salamantica

Abela

Elbora

Caurio

Mérida, metrópoli.

Beja.

Lisboa.

Ossonoba.

Idaña.

Coimbra.

Viseo.

Lamego.

Caliabria.

Salamanca.

Ávila.

Elbora.

Coria.

Badajoz.

A la metrópoli de Mérida, trece sillas.

34Cartaginaise

Vic

Par. lat. 1565

F

Toleto

Oreto

Beatia

Mentasa

Acci

Basti

Vrci

Cartagine

Setabi

Diania

Valentia

Segobia

Arcabia

Conpluto

Segontia

Oxuma

Palentia

Toleto (Metra)

Aureta

Beacia

Mentesa

Accis

Bastis

Vrci

Cartagine

Setabi

Diaria

Valencia

Valeria

Segobia

Segobria

Archabica

Conpluto

Segoncia

Ocxuria

Palencia

Toledo, metrópoli.

Oreto.

Baeza.

Mentesa.

Acci.

Baza.

Urci.

Cartagena.

Xátiva.

Denia.

Valencia.

Valeria.

Segovia.

Ercávica.

Segóbriga.

Guadalajara.

Sigüenza.

Oxoma.

Palencia.

A la metrópoli de Toledo, … sillas.

35Bétique

V

Par. lat. 1565

F

Ispali

Etalica

Asidona

Elebla

Malacha

Eliberri

Astigi

Cordoba

Egabro

Tucci

Spalis (Metra)

Ethalica

Asidona

Elepla

Malacha

Eliberri

Astigi

Cordoua

Egabro

Thuchi

Sevilla, metrópoli.

Écija.

Córdoba.

Cabra.

Itálica.

  • 37 G. Martínez Díez (op. cit. n. 22), p. 612-613 ; Claudio Sánchez Albornoz, « Fuentes para el estudio (...)

36Bien que la transposition d’Égara et Gérone puisse établir un lien entre F et Par. lat 1565 contre Vic, le texte de F présente des innovations importantes. En effet, il contient un prologue beaucoup plus long, influencé par les formules arabes ; de plus, il transmet quelques ajouts qui ont déjà suscité quelques réflexions chez les chercheurs37. Il est possible qu’il s’agisse d’interventions introduites dans le processus de traduction en arabe. D’après la transcription de Simonet, le contenu du diocèse de Bétique semble affecté par les difficultés de lecture.

37Outre l’ordre différent des diocèses, la liste de Par. lat. 1565 est, on le voit, identique à celle du manuscrit de Vic, à ceci près que ce dernier n’effectue pas la transposition entre Gérone et Égara et supprime les sièges de Segobriga et de Valeria. Il n’est pas facile de trouver une explication à ces omissions car, bien que ces villes aient disparu au début de la domination musulmane, c'est aussi le cas d'autres sièges cités dans la liste qui cependant apparaissent ici. Le copiste aurait-il pu penser qu’il s’agissait d’itérations de Segobia et de Valentia, avec lesquelles ils ont une ressemblance phonétique évidente ?

  • 38 Voir Anselm M. Albareda, L’abad Oliva, fundador de Montserrat (971? – 1046), Montserrat, Publicacio (...)

38En tout cas, la caractéristique la plus représentative de la liste de Vic est l’omission d’une référence explicite aux sièges métropolitains. Tarragone, Narbonne, Tolède, Séville et Braga apparaissent en première position, mais le manuscrit n’indique pas leur statut métropolitain comme le font les autres, en les indiquant explicitement par le nom de metrae. La liste, telle que présentée ici, n’est qu’une liste des anciennes provinces d’Hispanie suivie d’une succession de leurs sièges épiscopaux. Ce silence parle plus qu’il n’y paraît. Si nous analysons la politique pratiquée par Oliba après sa consécration comme évêque de Vic (1018), nous pouvons voir qu’il n'a fait aucune tentative pour modifier la carte épiscopale de la Catalogne ; au contraire, il a recherché l’accord pacifique de toutes les élites ecclésiastiques et laïques impliquées : un de ses neveux est même devenu archevêque de Narbonne. Cela n’avait pas été le cas dans le passé : Oliba appartient à la famille des comtes de Cerdanya-Besalú, qui ne dominaient aucun siège épiscopal sur leur territoire. En 1016, Oliba et son frère, le comte Bernard, se rendirent à Rome et obtinrent du pape qu’il crée un nouvel évêché à Besalú, au détriment de Vic et de Gérone. Ce nouveau siège dépendait de Rome et non de Narbonne. Cet évêché éphémère disparait après la consécration d’Oliba en 1018 et la mort de Bernard en 1020. Après sa consécration comme évêque de Vic, Oliba semble avoir changé de politique38. Il est donc logique que dans un manuscrit commandé par Oliba à cette période, la référence aux sièges de Catalogne comme suffragants de Tarragone soit évitée, car cela pouvait entrer en conflit avec les droits sur les sièges catalans que Narbonne avait au xie siècle.

Le texte des Moralia et les origines du manuscrit

  • 39 Éd. cit. n. 2, p. 264.
  • 40 C'est ainsi qu'il apparaît dans le manuscrit M (Manchester, John Ryland's Library, 83, xe siècle) c (...)
  • 41 Taio Caesraugustanus, Liber sententiarum 1.6, J. Aguilar Miquel (éd.), CC.SL. 116A, Turnhout, Brepo (...)
  • 42 À propos de la naissance de la clause Filioque et de ses controverses, on peut lire : Edward Siecie (...)
  • 43 Les deux premières variantes semblent être d'anciennes épigraphes thématiques qui, dans la plupart (...)

39Les données dont nous disposons nous permettent de retracer l’histoire de la composition du manuscrit de Vic. En collationnant le texte des Moralia, on découvre que, dans le livre V, notre manuscrit exprime ainsi la nature de l’Esprit Saint (fol. 51ro) : « …qui de Patre procedens et de eo quod est Filii accipiens » (Greg. M. Moral. 5.36.65)39. Le texte du manuscrit coïncide avec le textus receptus des Moralia, mais c’est précisément pour cette raison qu’il attire l’attention, car les témoins hispaniques transmettent un texte divergent, où la double origine de l’Esprit Saint et la coéternité du Fils et du Père sont expressément affirmées : « qui de Patre Filioque coeterno procedens et de eodem filii accipiens40 ». Le passage a sans doute été modifié dans la péninsule Ibérique à une époque assez ancienne (il apparaît déjà dans les Sententiae de Tayon de Saragosse, du viie siècle41), en raison de l’influence des préoccupations anti-ariennes de la période wisigothe et de la doctrine pneumatologique de ses théologiens (la clause du Filioque a été introduite dans le Credo déjà dans le symbole de la foi contenu dans le VIII Concile de Tolède42). Le passage « hispanique » est présent dans tous les témoins ibériques des Moralia avant le xiie siècle. Cette circonstance suggère, en principe, que le manuscrit de Vic aurait eu un modèle du nord des Pyrénées. Cependant, la situation est en réalité plus complexe, car à partir de la deuxième partie de l’ouvrage (livre VI) il est possible de lire les variantes exclusives des manuscrits hispaniques que je pense avoir pu localiser43 :

40Greg. M. Moral. 8.29.48, éd. cit. p. 419 : « Visitatur homo diluculo dum inluminatione divina ab opere tenebrarum erubescit, et virtute ipse coniungit. Subito probas illum, quando relictus temptacioni ad modicum intellegit de hoc ceperit quod stetit » Vic ; Barcelona AC 102 ; Madrid BN 80 ; M in marg.
Greg. M. Moral. 12.2.2, éd. cit. p. 629 : « Quamvis omnipotens deus illut tempus uniuscuiusque ad mortem presciat quo eius vita terminetur. Nec alio in tempore quisquam mori potuit nisi in ipso quo moritur » Vic ; Barcelona AC 102 ; Madrid, BN 80 ; M in marg.
Greg. M. Moral. 12.53.60, éd. cit. p. 666 : florent] florescunt Vic, Barcelona AC 102, Madrid BN 80, León ASI 1, Toledo BAC 11-4, M.
Greg. M. Moral. 19.22.35, éd. cit. p. 984 : se et proximum] sese proximorum Vic, Madrid BN 80, León ASI 1, Toledo BAC 11-4, M, esse proximorum Vic

  • 44 À propos de cette question, voir Joel Varela Rodríguez, « Algunos problemas del uso de Gregorio Mag (...)

41Pour trouver une solution à cette apparente incohérence, il faut recourir à l’histoire de la transmission textuelle des Moralia. Jusqu’au viiie siècle au moins, et sans doute encore pendant quelque temps, les témoins des Moralia circulaient divisés en 4, 5 ou 6 volumes distincts (un volume pour chacune des six parties de l’ouvrage ou, au plus, pour deux parties). Or, dans la péninsule Ibérique, au xe siècle (période à laquelle sont datés les premiers témoins hispaniques conservés), tous les manuscrits non fragmentaires conservés rassemblent les 6 parties de l’ouvrage en un seul volume. Il est évident que pour cela, des manuscrits de différentes parties appartenant à différentes branches de la tradition ont dû être rassemblés44. Ainsi, l’« anomalie » du manuscrit de Vic doit répondre à l’utilisation – par les copistes de notre manuscrit ou ceux d’un modèle antérieur, peut-être les Moralia II de Ripoll ou leur antigraphe – d’un exemplaire ultra-pyrénéen pour la copie de la première partie, et de modèles hispaniques pour le reste. Cette circonstance peut s’expliquer si l’on suppose qu’il existait plusieurs volumes anciens en écriture wisigothique, mais que la première partie était manquante, ou en trop mauvais état, et que pour remédier à ce manque, un modèle du Nord fut utilisé.

  • 45 M. C. Díaz y Díaz (op. cit. n. 3), p. 95.

42Il est significatif que les catalogues de livres de Vic du xe siècle ne mentionnent aucun exemplaire des Moralia, et l’on peut en déduire que le siège ne possédait aucun exemplaire de cet ouvrage qui pourrait encore être utile. Déjà Díaz y Díaz avertissait que, par rapport au nombre énorme de copies des Moralia réalisées au xe siècle dans la péninsule ibérique, les copies du xie étaient rares45 ; il est fort probable qu’au cours de ce dernier siècle, les copies antérieures étaient encore parfaitement utilisables. Vic n’avait aucune de ces copies, et il est probable qu’après 1018, Oliba ait décidé de fournir à son siège une copie des Moralia, en utilisant les deux volumes de Ripoll ou leur modèle immédiat comme exemplar, qui à son tour avait été formé en assemblant des modèles de différentes provenances.

43La présence du fragment des Chronica Muzarabica est plus difficile à analyser. Comme nous l’avons vu, l’ajout provient sans aucun doute du même modèle que Tortosa 30 a copié (les manuscrits de Ripoll ?), il n’a donc pas été incorporé dans le manuscrit de Vic directement à partir des Chronica Muzarabica. Le fragment a été joint à ce modèle perdu en raison de sa relation évidente avec l’histoire de la diffusion des Moralia. Il y a, je crois, deux possibilités : la première est qu’un manuscrit de la collection historiographique qui contient les Chronica Muzarabica, qui ne semble pas avoir quitté al-Andalus avant le xie siècle, serait arrivé en Catalogne ou Narbonnaise d’un scriptorium mozarabe bien connecté avec la Marche, peut-être Saragosse ; une fois ici, le texte de la chronique aurait été incorporé dans une copie des Moralia qui s’est terminée au livre XVI, modèle de Tortosa et Vic. Si les manuscrits de Ripoll suivaient ce modèle, l’incorporation doit alors avoir été effectuée dans un manuscrit antérieur, puisque le catalogue de cette bibliothèque, daté de 1049, ne mentionne aucun exemplaire de la collection historiographique. L’autre possibilité est que l’incorporation du texte ait déjà été réalisée dans une copie des Moralia de la région mozarabe, d’où il est passé en Catalogne ou en Narbonnaise, laissant une progéniture au moins à Vic et à Tortosa, et presque certainement à Ripoll.

44La présence de l’histoire de Tayon, qui, selon la chronique, se rendit à Rome sur ordre du viie Concile de Tolède, a dû motiver l’ajout de la liste des anciens sièges épiscopaux, copiée de quelques manuscrits conciliaires de la « Collection systématique mozarabe ». Bien sûr, tout élément susceptible de susciter une controverse sur la condition de sièges métropolitains des évêchés catalans a été retiré de la liste. L’apparent wisigothisme qui imprègne ce manuscrit a ainsi été commodément reformulé, détaché de la nature plus controversée qu’il avait en Catalogne aux xe et xie siècles.

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Annexe

Annexe I

Ms. Vic, Arxiu i Biblioteca Episcopal, 26, fol. 167ro/vo

(fol. 167rob) Ex cronica Ephemeridis. / Cindasuindus1 per ty / rannidem2 regnum Gotho / rum inuasum Yberie / triumphaliter3 principat / demoliens gothos VIque / per annos4. Hic in Toletanam ur / bem synodale decretum XXXa / episcoporum cum omni clero uel uicariis / eorum episcoporum, quos langor uel ino / pia5 presentes fore non fecit atque pa / latinum collegium qui electione / collegii interesse meruerunt, miri / fice anno regni sui quinto / indicit caelebrandum, discur / rentibus tantum notariis quos / ad recitandum uel ad excipiendum / ordo requirit. Hic Taionem, / Cesaraugustanum6 episcopum, ordine7 / litterature satis inbutum et / amicum scripturarum, Rome ad suam / peticionem pro residuos libros8 Mo / ralium naualiter9 porrigit desti / natum. Qui dum a papa Romense / de die in diem differretur in longum, / quasi in arciuo10 Romane ecclesie / pre multitudine quesitum facile / nequaquam reperirent libellum, / Dominum pernoctans et eius misericordiam / ad uestigia11 beati Petri, apostolorum principi12, deposcens ei scrinium in quo degebatur13 ab angelo manet / hostensum14. Qui mox se papa preuidit reprehensum, cum nimia ue / neratione ei adiutoria tribuit / ad conscribendum et Spaniis per / eum16 transmisit ad relegendum, / quia hoc ex beati Iob libri17 ex / positum retemtabant solum, quod / per beatum Leandrum, Spalensem episcopum, / fuerat aduectum et holim hono / rifice deportatum. Requisitus / uero et coniuratus Taio episcopus / a papa Romano quomodo ei / aetiam18 uiridicus19 fuisset et20 libro / rum illorum locus ostensus, hoc illi / post nimiam deprecationem cum ni / mia alacritate est fassus, quod / quadam nocte se ab ostiariis21 ecclesie / beati Petri22 expetiuit23 esse excu / bium. At ubi hoc repperit / inpetratum, subito in noctis me / (fol. 167roc) dium qum se nimium24 lamentis / ante beati Petri apostoli locum25 / deprecando faceret cernuum, / lux celitus emissa ita ab inen / narrabile26 lumen27 tota ecclesia ex / titit perlustrata, ut nec modi / cum laterent28 ecclesie candelabra, / simulque cum ipso lumine una29 cum30 / uoce psallentium et lampades / relampantium introire sanctorum / agmina. Denique ubi orrore / nimio extitit territus, ora / tione ab eis conpleta, paula / tim ex illa sanctorum curia duo / dealbati senes gressum in ea par / te, qua episcopus orationi degebatur, / coeperunt dare prependulum. At / ubi31 repererunt poene iam mortuum, / dulciter salutatum reduxerunt / ad proprium sensum. Cumque ab eis / interrogaretur quam ob causam / tam grande extaret fastigium32 / uel qur ab occidente properans / tam longum peteret nauige / rium, hoc et hoc ab eo quasi / inscii relatum auscultant ope / re precium. Tum illi multis elo / quiis consolatum, ei / oportunum / ubi ipsi latebant hostederunt33 / loculum. Igitur sancti illi requisiti / quae esset sanctorum illa caterua, / eis tam claro cum lumine comi / tantium responderunt dicentes / Petrum Xpisti esse apostolum, simulque et / Paulum, inuicem se manu tenen / cium, cum omnes successores34 ec / clesie in loco illo requiescentium.35 / Porro36 et ipsi requisiti fuerunt / qui domini essent qui cum eo / tam mirabile habebant con / loquium. Unus ex illis respondit / se esse Gregorium, cuius et ipse / desiderabat cernere librum, / et ideo aduenire ut eius / remu / neraret37 tam uastum fastigium38 / et auctum redderet39 longissi / mum desiderium. Tunc interro / gatur40 si tandem in illa sancta41 multi / tudine adesset sapiens Augus / tinus42, eo quod ita43 libros eius / sicut et ipsius sancti Gregorii semper / ab ipsis cunabulis amaret, // (fol. 167vo) legere satis perauidus44 hoc / solummodo respondisse fertur / uir ille clarissimus et omnium / expectacione gratissimus : / « Agustinus quem queris, alcior nobis / eum continet locus ». Certe / ubi ad eorum pedes coepit prorue / re uncus, ab occulis eius ostia / riis et ipsis territis simul cum luce / euanuit uir ille sanctissimus. / Vnde et ab eo45 die a cunctis in / eadem apostolorum sede uenerabi / lis Taio extitit gloriosus, qui / ante despicabatur ut igna / uus.46

Lectiones aliorum testimoniorum

a. c. : ante correctionem ; add. : addidit ; eras. : erasit ; in marg. : in margine ; om. : omisit ; p. c. : post correctionem ; suppl. : supplevit.

A : Madrid, Biblioteca de la Real Academia de la Historia, 81 + London, British Library, Egerton 1934 (ix s.) ; M : Madrid, Biblioteca General de la Universidad Complutense, Fondo Histórico, 134 (xiii s.) ; P : Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, 982 (xiv s.) ; C D H L S V : omnes sunt apographi xvi-xvii s. ex codice Vxamensi (xiii s.) hodie deperdito ; T : Tortosa, Arxiu Capitular, 30 (xii s.) ; Chron. : textus criticus curatus a Juan Gil (éd.), Turnhout, Brepols (CC.CM. 65), 2018, p. 335-338.

1 Cindasuindus ( = P)] Chindasuintus Chron., -undus M, Vides iahc T | 2 tyrannidem ( = S C H L)] tir- Chron. | 3 triumphaliter ( = M D T)] triumphabiliter Chron. | 4 per annos] quos extra filium regnauit add. M, suppl. in marg. A | 5 langor uel inopia] langorem uel inopiam T | 6 Cesaraugustanum] Cesaragustanum Chron. T | 7 ordine] ordinis Chron. | 8 residuos libros] residuis libris Chron. T | 9 naualiter] noualiter T | 10 arciuo ( = A)] arcibo a. c., archiuo M, archiuio P, armario S C H L, arcibo T | 11 uestigia] –am M | 12 principi ( = a. c. A)] –s ( ?) eras. a. c., principis p. c. A | 13 degebatur ( = P, a. c. A)] tegebatur Chron. T | 14 hostensum ( = T)] os- Chron. | 15 se] ut se Chron. T | 16 per eum] des. in Chron. T | 17 libri ( = A)] –is Chron., libro T | 18 aetiam] tam Chron., etiam T | 19 uiridicus] uer- Chron. | 20 et ( = T)] des. in Chron. | 21 ostiariis] hos- Chron. | 22 beati Petri ( = T)] om. M P, beati Petri apostoli Chron. | 23 expetiuit] expeciit M P, expetit A S C H L | 24 nimium ( = T)] nimis a. c. A, nimiis Chron. | 25 locum ( = M P T)] loculum Chron. | 26 inenarribile ( = A)] –i Chron. T | 27 lumen] lumin A, lumine Chron. T | 28 laterent] relucerent Chron., latent T | 29 una] uno M P | 30 cum] om. T | 31 ubi ( = T)] ubi eum Chron. | 321 fastigium ( =A T, a. c. M, p. c. L)] fatigium Chron. | 33 hostenderunt] os- Chron. T | 343 omnes successores] omnibus succesoribus Chron. T | 35 requiescentium] requiescentibus T | 36 porro ( = T)] porro ubi Chron. | 37 remuneraret ( = M P D T)] –ent Chron. | 38 fastigium ( = M, a. c. A, p. c. L) | 39 redderet ( = M P T)] –ent Chron. | 40 interrogatur ( = T)] –us Chron. | 41 sancta] om. M P | 42 Augustinus ( = C S H, p. c. L)] Agustinus Chron., Augustinum T | 43 ita] om. T | 44 perauidus] perauidius ( ?) a. c. | 45 eo] et M P | 46 ignauus ( = T)] ignabus Chron.

Annexe II

Ms. Vic, Arxiu i Biblioteca Episcopal, 26, fol. 168ro

spania habet provincias vi, id est terragonensem, cartaginensem, beticam, lusitaniam, galleciam et transfretum.

In regione Africe Tingitania.

Terragona

Egaoro

Gerunda

Empurias

Ausona

Vrgello

Ilerda

Tortosa

Cesaraugusta

Osca

Pampilona

Auca

Kalagurra

Tyrassona

Bracara

Dumio

Partucale

Tude

Auriense

Lucu

Britania

Austurica

Iria

Narbona

Beterris

Magalona

Neumaso

Vteba

Carcassona

Nena

Emerita

Pace

Elispona

Exonoba

Equitania

Conimbria

Beso

Lameco

Cariafria

Salamantica

Abela

Elbora

Caurio

Toleto

Oreto

Beatia

Mentasa

Acci

Basti

Vrci

Cartagine

Setabi

Diania

Valentia

Segobia

Arcabia

Conpluto

Segontia

Oxuma

Palentia

Ispali

Etalica

Asidona

Elebla

Malacha

Eliberri

Astigi

Cordoba

Egabro

Tucci

Annexe III

Ms. Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 1565, fol. 89 vo

fivnt omnes ecclesie episcopales spanie lxxa iie

Metras VI, prouincias VI : Terragonensem, Cartaginensem, Beticam, Lusitania, Galliciam, Transfretum.

Metras VI : Spalis, Emerita, Toleto, Brachara, Terrachona, Narbona. Gerunda, Agaro, Empurias, Ausona, Argello, Illeritia, Tortosa, Cesaraugusta, Osca, Pampilona, Auca, Calaorra, Tirassona, Beterris, Magalona, Neumasus, Vteba, Carcassona, Nena, Dumius, Portucale, Tude, Auriense, Luccha, Britania, Austurica, Hima, Ethalica, Asidona, Elepla, Malacha, Eliberri, Astigi, Cordoua, Egabro, Thuchi, Pacis [Pascis a. c.], Olisipona, Ossonoba, Ethania, Columbria, Beseo, Lameco, Cariabria, Salamantica, Abela, Elbora, Caurio, Aureta, Beacia, Mentesa, Accis, Bastis, Vrci, Cartagine, Setabi, Diaria, Valencia, Valeria, Segobia, Segobria, Archabica, Conpluto, Segoncia, Ocxuria, Palencia.

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Notes

1 Josep Gudiol, Catàleg dels Llibres manuscrits anteriors al segle xviii del Museo Episcopal de Vich, Barcelona, Imprenta de la Casa de Caritat, 1934, p. 44-45.

2 Gregorii Magni [Grégoire le Grand] Moralia 31.16.31, Marcus Adriaen (éd.), Turnhout, Brepols (CC.SL. 153, 153A, 153B), 1979-1985, p. 1573, l. 56.

3 « nisi praua », Greg. M. Moral. 1.1.1, éd. cit., p. 25, l. 17.

4 Il y a aussi quelques indices qui nous permettent de déduire que des volumes correspondant à une seule partie des Moralia circulèrent également, tout comme ils ont dû être distribués à l'origine par Grégoire lui-même. Voir Manuel Cecilio Díaz y Díaz, « De manuscritos visigóticos : nuevos fragmentos en León », Archivos leoneses, 53, 1973, p. 57-97 (94).

5 J. Gudiol, op. cit., p. 45.

6 Voir l’identification de Miquel S. Gros i Pujol, La Biblioteca Episcopal de Vic. Un patrimoni bibliogràfic d’onze segles, Vic, Biblioteca Episcopal / Patronat d’estudis osonencs, 2015, p. 38.

7 L'inventaire comprend une liste de plus de 200 volumes, dont une grande partie a été collectée sous l'abbé Oliba (1008-1046). Il a été édité par Jaime Villanueva, Viaje literario á las iglesias de España, vol. 8. Viaje á las iglesias de Vique y de Solsona, Valencia, Imprenta de Oliveres, 1821, p. 216-217. Au début, il est possible de lire : « Hic est brevis librorum Sanctae Mariae […] Moralis II. »

8 Sur la production de livres de cette période, voir les notes de M. S. Gros i Pujol, op. cit, p. 35-54.

9 Parmi la bibliographie existante sur la chronique, il convient de mentionner en particulier José Eduardo López Pereira, Continuatio Isioriana Hispana. Crónica mozárabe de 754, León, Centro de Estudios e Investigación San Isidoro, 2009 (c’est une réédition, corrigée et augmentée de Crónica mozárabe de 754. Edición crítica y traducción, Zaragoza, Anubar, 1980 et Estudio crítico sobre la Crónica mozárabe de 754, Zaragoza, Anubar, 1980) ; José Carlos Martín, « Chronica Muzarabica anni 754 », dans La Hispania visigótica y mozárabe. Dos épocas en su literatura, Carmen Codoñer (dir.), Salamanca, Universidad de Salamanca, 2010, p. 244-251 ; et Juan Gil, CC.CM. 65. Chronica Hispana saec. VIII et IX, Turnhout, Brepols, 2018, p. 50-100, 326-382 (c’est aussi une réédition fortement corrigée et augmentée du Corpus Scriptorum Muzarabicorum, Madrid, CSIC, 1973, vol. 1, p. 15-54). Une bibliographie spécifique peut être trouvée dans ces titres.

10 Chronica Muzarabica 19, Juan Gil (éd.), Turnhout, Brepols (CC.CM. 65), 2018, p. 335-338. Je prendrai comme référence cette dernière édition, qui est la plus récente et qui tient mieux compte des dernières avancées sur l'histoire textuelle de la chronique.

11 Il a aussi fait l’objet de plusieurs études critiques. La plus ancienne a été publiée dans Joel Varela Rodríguez, « ¿Una edición tajoniana? Edición y estudio de un corpus preliminar a los Moralia in Iob », Sacris erudiri, 57, 2018, p. 323-365 (361-363). L'édition des versions tardives verra bientôt le jour.

12 Pour la comparaison entre le texte des Chronica Muzarabica et la version indépendante de la Visio Taionis, voir Joel Varela Rodríguez, « La visión de Tajón en la Crónica mozárabe. ¿Un pasaje interpolado? », Hagiographica, 28, 2021, p. 77-105.

13 Iohannes Vasaevs, Chronici rerum memorabilium Hispaniae, Salmanticae, Ioannes Iunta, 1552.

14 Francisco Bautista, « Juan Páez de Castro, Juan Bautista Pérez, Jerónimo Zurita y dos misceláneas historiográficas de la España altomedieval », Scriptorium, 70, 2016, p. 3-68.

15 Ce sont des interpolations sur l'évêque Cixila (Chron. Muz. 72a (éd. cit. n. 10), p. 375) et le diacre Pierre (Chron. Muz. 75a, éd. cit. p. 378). Étant donné que ces caractères sont clairement liés à Tolède, les interpolations auraient été faites à Tolède et non à Coimbra.

16 J. Gil, op. cit. n. 10, p. 94.

17 Le manuscrit Madrid, Biblioteca de la Real Academia de la Historia, 80 (RAH 80) est un témoin mutilé de la collection historiographique qui, peut-être en raison de la perte des premières pages, est dépourvue des Chronica Muzarabica. Gil ne dit pas que A a été retranché de ce codex, mais lui assigne la même position dans le stemma. *Pa et Pa-Orig sont des témoins de la collection historiographique étudiée par Bautista qui ne transmettent pas les Chronica Muzarabica.

18 Sur le latin de la chronique il y a quelques études. Voir la plus récente : J. Gil, (op. cit. n. 10), p. 254-277.

19 I. Vasaevs, (op. cit. n. 13), fol. 105vo. En effet, Vasaeus a trop abrégé et modifié le passage original et il est impossible de déceler des variantes significatives communes avec M et P.

20 Pour quelques notes codicologiques et une brève description du contenu de ce manuscrit, nous ne disposons que du catalogue d’Enrique Bayerri Bertomeu, Los Códices medievales de la Catedral de Tortosa. Novísimo inventario descriptivo, Barcelona, Porter, 1962, p. 172.

21 Luis Vázquez de Parga, La división de Wamba. Contribución al estudio de la historia y geografía eclesiásticas de la Edad Media española, Madrid, CSIC, 1943. Il existe aussi une édition critique des listes, qui porte le titre de Provinciale Visigothicum seu Nomina Hispanarum sedium, F. Glorie (éd.), Turnhout, Brepols (CC.SL. 175), 1965, p. 421-428. Cette édition reconstitue un texte original pour le moins douteux et utilise des témoins de seconde main : c'est la seule façon d'expliquer pourquoi les noms des sièges transmis par le manuscrit F (à l'origine en arabe) sont transcrits en espagnol, tout comme ils ont été traduits par l'étude classique de Simonet sur les Mozarabes utilisée par Vázquez de Parga. Jean Leclerq (« Textes et manuscrits de quelques bibliothèques d’Espagne », Hispania Sacra, 2, 1949, p. 93) attribue la liste à Julien de Tolède, mais cette attribution manque de fondements solides, comme l'indique Díaz 528-529. La réplique à Vázquez de Parga faite par Claudio Sánchez Albornoz, « Sobre las Nominae sedium episcopalium visigodas », Cuadernos de historia de España, 5, 1946, p. 128-136 (réimprimé dans Investigaciones y documentos sobre las instituciones hispanas, Santiago, Editorial Jurídica de Chile, 1970, p. 108-113) est plus intéressante, mais n'apporte rien qui éclairerait les circonstances du manuscrit de Vic. La bibliographie récente semble s'être désintéressée de ce texte, qui devrait encore faire l'objet d'une révision du point de vue philologique.

22 Gonzalo Martínez Díez, La Colección Canónica Hispana, vol. 2/2. Colecciones derivadas, Madrid, CSIC / Instituto Enrique Flórez, 1972, p. 587-615. Contrairement à la « Collection Chronologique », qui présente les conciles dans une succession chronologique, la « Systématique » présente les canons par ordre thématique. Sur le manuscrit et son histoire, on peut lire le travail de Martínez Díez mentionné ci-dessus, ainsi que Juan Pedro Monferrer-Sala, Los cánones árabes de la iglesia andalusí. Al-Qānūn al-Muqaddas X. Ms. árabe 1623 de la Biblioteca Real de El Escorial, Madrid, Sindéresis, 2020, p. 11-49, avec bibliographie.

23 Francisco Javier Simonet, Historia de los mozárabes de España, Madrid, Viuda é hijos de M. Tello, 19082 [1897], p. 809-812.

24 Il est possible de lire une brève description dans Catalogue général des manuscrits latins de la Bibliothèque Nationale, vol. 2, Paris, Bibliothèque nationale, 1940, p. 70.

25 Voir Marie-Thérèse Urvoy, « Note de philologie mozarabe », Arabica, 36, 1989, p. 235-236. Pour une synthèse sur la vie et l'activité de cet évêque : Manuel Carriedo Tejedo, « El obispo Paterno de Tortosa (1058-1082), embajador de la taifa de Zaragoza en Santiago (1064) y obispo de Coimbra (1083-1088) », Estudios mindonienses, 30, 2014, p. 213-265.

26 Le siège de Bigastrum est également omis de la liste de Madrid, Biblioteca nacional, Vitr. 14-3, fol. 163ro (E pour Vázquez de Parga). Ce manuscrit conserve les sièges de Barcelone et Ilici, qui ont disparu dans nos manuscrits, et le diocèse qui apparaît au début est la Lusitanie (peut-être parce que le manuscrit est originaire de Mérida). E pourrait être dérivé d'un modèle antérieur où Bigastrum avait été omis, mais Carthagène n'avait pas encore été introduit ; cependant, comme je l'ai dit, le fait que Carthagène apparaisse au même lieu que Bigastrum suggère une substitution délibérée. Peut-être E avait-il omis Carthagène a posteriori.

27 « Cartaginem Spartariam […] Nunc autem a Gothis subuersa atque in desolationem redacta est », Isid. Orig. 15.1.67, Jean-Yves Guillaumin / Pierre Monat (éd.), Paris, Les Belles Lettres, 2016.

28 Voir la transcription du colophon dans Manuel Cecilio Díaz y Díaz, Manuscritos visigóticos del Sur de la Península. Ensayo de distribución regional, Sevilla, Universidad de Sevilla, 1995, p. 95-96.

29 Cyrille Aillet, Les mozarabes. Christianisme, islamisation et arabisation en Péninsule Ibérique (ixexiie siècle), Madrid, Casa de Velázquez, 20182 [2010], p. 57-59.

30 M. C. Díaz y Díaz (op. cit. n. 28), p. 124-127.

31 Le manuscrit est donc arrivé avant le xiie siècle, siècle que C. Aillet, (op. cit. n. 29), p. 166 considère par contre comme une date plausible.

32 J. Villanueva (op. cit. n. 7), p. 217. Un Sententiarum Gregorii est mentionné dans le catalogue. C'est le titre par lequel commence l'ouvrage d'après le texte transmis par le manuscrit de Barcelone.

33 Voir M. C. Díaz y Díaz (op. cit. n. 28), p. 127-136.

34 Voir Paul Freedman, Diocese of Vic. Tradition and Regeneration in Medieval Catalonia, New Brunswick / New Jersey, Rutgers University Press, 1983, p. 14-37, et Thomas Deswarte, « Saint Jacques refusé en Catalogne : la lettre de l’abbé Césaire de Montserrat au pape Jean XIII ([970]) », dans Guerre, pouvoir et idéologie dans la péninsule ibérique aux alentours de l’an mil (950-1050) [Colloque international du CESCM, Poitiers, 2002], Thomas Deswarte, Philippe Sénac (dir.), Turnhout, Brepols (Culture et société médiévale), 2005, p. 143-161.

35 Voir à ce sujet Jonathan A. Jarrett, « Archbishop Ató of Osona. False metropolitans on the Marca Hispanica », Archiv für Diplomatik, 56, 2010, p. 1-42.

36 En italique est copiée la traduction espagnole de l'original arabe faite par Simonet. L'ordre suivi par les diocèses est présenté selon celui de Vic. L'ordre de Par. lat. 1565 est : Tarraconaise, Narbonnaise, Galice, Bétique, Lusitanie, Carthaginoise (dans la succession des sièges métropolitains : Bétique, Lusitanie, Carthaginoise, Galice, Tarraconaise, Narbonnaise) ; l'ordre de F : Tarraconaise, Narbonnaise, Carthaginoise, Lusitanie, Galice, Bétique.

37 G. Martínez Díez (op. cit. n. 22), p. 612-613 ; Claudio Sánchez Albornoz, « Fuentes para el estudio de las divisiones eclesiásticas visigodas », Boletín de la Universidad de Santiago de Compostela, 1/4, 1930, p. 68-83 (réimprimé dans Investigaciones y documentos sobre las instituciones hispanas Santiago, Editorial Jurídica de Chile, 1970, p. 94-107).

38 Voir Anselm M. Albareda, L’abad Oliva, fundador de Montserrat (971? – 1046), Montserrat, Publicacions de l’abadia de Montserrat, 19722 [1931], p. 79-174 ; P. Freedman, (op. cit. n. 34), p. 30-37 ; Lluís To Figueras, « Un obispo del año Mil : Oliba de Vic », Codex aquilarensis, 16, 2000, p. 65-88.

39 Éd. cit. n. 2, p. 264.

40 C'est ainsi qu'il apparaît dans le manuscrit M (Manchester, John Ryland's Library, 83, xe siècle) collationné par Adriaen (éd. cit. n. 2, p. 264) et dans les autres témoins hispaniques du xe siècle qui conservent ce passage : Madrid, Biblioteca Nacional, 80, fol. 94vo ; Barcelona, Archivo Capitular, 102, fol. 70ro ; León, Archivo de la Colegiata de San Isidoro, 1 ; Toledo, Biblioteca y Archivo Capitulares, 11-4, fol. 64ro.

41 Taio Caesraugustanus, Liber sententiarum 1.6, J. Aguilar Miquel (éd.), CC.SL. 116A, Turnhout, Brepols, 2022, p. 27.

42 À propos de la naissance de la clause Filioque et de ses controverses, on peut lire : Edward Siecienski, The Filioque. History of a Doctrinal Controversy, Oxford, Oxford University Press, 2010. Plus spécifiquement sur la contribution hispanique en la matière : Abilio Barbero, « Los “síntomas españoles” y la política religiosa de Carlomagno », Studia historica, 5, 1987, p. 87-138.

43 Les deux premières variantes semblent être d'anciennes épigraphes thématiques qui, dans la plupart des manuscrits cités, apparaissent déjà incorporées dans le corps du texte. Elles n'apparaissent pas dans tous les anciens manuscrits hispaniques (elles sont absentes, par exemple, dans Toledo, Biblioteca y Archivo Capitulares, 11-4) et elles ne sont présentes dans aucun antiquior des Moralia (j'ai consulté ceux qui figurent dans Lucia Castaldi, La trasmissione dei testi latini del Medioevo. Mediaeval Latin Texts and Their Transmission, Firenze, SISMEL-Edizioni del Galluzzo (Medieval Latin texts and their transmission), 2013, vol 5, p. 54-56), de sorte que l'origine hispanique des épigraphes me semble très probable. Les deux autres variantes n'apparaissent pas non plus dans les antiquiores ; au lieu de cela, elles apparaissent dans les Excerpta sancti Gregorii (CPL 1279) de Tayon de Saragosse, édités dans Joel Varela Rodríguez, Tajón de Zaragoza. Estudio de su obra y recepción histórica de su figura, vol. 1, Thèse sous la direction de José Manuel Díaz de Bustamante, Université de Saint-Jacques de Compostelle, 2020, p. 407-410 (à venir, Joel Varela Rodríguez, Taionis Caesaraugustani episcopi Excerpta sancti Gregorii quae supersunt. Opera dubia. Estudio, edición crítica y traducción, Firenze, SISMEL-Edizioni del Galluzzo). Dans un avenir proche, j'espère publier une étude complète de la tradition hispanique des Moralia ; pour l'instant, des notes préliminaires peuvent être trouvées à J. Varela Rodríguez (op. cit. n. 11), p. 349-352. Ici, je me limite à inclure une sélection de manuscrits hispaniques antérieurs au xiie siècle.

44 À propos de cette question, voir Joel Varela Rodríguez, « Algunos problemas del uso de Gregorio Magno por Isidoro de Sevilla », Revue d’études augustiniennes et patristiques, 65, 2019, p. 135-164 (147-149).

45 M. C. Díaz y Díaz (op. cit. n. 3), p. 95.

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Titre Fig. 1 – Stemma des Chronica Muzarabica
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Pour citer cet article

Référence papier

Joel Varela Rodríguez, « À propos du contenu et de l’histoire du manuscrit 26 de la cathédrale de Vic : un témoin inconnu des Chronica Muzarabica (chapitre 19) et du Provinciale Visigothicum »Cahiers de civilisation médiévale, 262 | 2023, 149-166.

Référence électronique

Joel Varela Rodríguez, « À propos du contenu et de l’histoire du manuscrit 26 de la cathédrale de Vic : un témoin inconnu des Chronica Muzarabica (chapitre 19) et du Provinciale Visigothicum »Cahiers de civilisation médiévale [En ligne], 262 | 2023, mis en ligne le 05 janvier 2025, consulté le 15 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ccm/13613 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ccm.13613

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Auteur

Joel Varela Rodríguez

Universidad de Santiago de Compostela

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Droits d’auteur

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