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Comptes rendus

Alexios G. Savvides, Benjamin Hendrickx et Thekla Sansaridou-Hendrickx, éd. — Encyclopaedic Prosopographical Lexicon of Byzantine History and Civilization. II : Baanes-Eznik of Kolb

Jean-Claude Cheynet
p. 205-206
Référence(s) :

Alexios G. Savvides, Benjamin Hendrickx et Thekla Sansaridou-Hendrickx, Encyclopaedic Prosopographical Lexicon of Byzantine History and Civilization. II : Baanes-Eznik of Kolb. Turnhout, Brepols, 2008, xliii-458 pp., 4 cartes.

Texte intégral

1La prosopographie byzantine est en plein essor. Plusieurs époques de l’Empire ont été traitées : The Prosopography of the Later Roman Empire (I-III, Cambridge 1971-1992, éd. J. R. Martindale et al.) a recensé tous les notables depuis la fondation de l’Empire à la mort d’Héraclius (641), et le Prosopographisches Lexikon der Palaiologenzeit (éd. E. Trapp, H.-V. Beyer, Vienne, 1976-1996) a recensé aussi les paysans, mais seulement dans les textes rédigés en grec. Une nouvelle édition est en cours qui prendra aussi en compte la documentation en langues autres que le grec, notamment les archives des villes italiennes. Entre les deux extrêmes, l’époque qui va de 641 à l’avènement de Basile Ier (867) a vu se réaliser deux projets parallèles. L’équipe allemande de Berlin a publié la Prosopographie der mittelbyzantinischen Zeit (Berlin/New York, 1998-2000) qui couvre les années 641 (mort d’Héraclius) à 867 (début du règne personnel de Basile le Macédonien) et l’équipe anglaise du King’s College propose une version électronique assez proche sur la même période (Prosopography of the Byzantine Empire I [CD-Rom], éd. J. Martindale, Londres, 2001). Ces deux mêmes équipes ont entrepris de travailler sur l’époque suivante en se partageant le travail, les Allemands se chargeant des années 867 à 1025 (mort de Basile II) et les Anglais des années 1025 à 1118 (mort d’Alexis Comnène). Les progrès de la mise en place de la base de données sont vérifiables sur le site de la PBW (Prosopography of the Byzantine World, en ligne [consulté le 15 mars 2012], qui enregistre en particulier les sceaux dans leurs meilleures éditions). Le titre même de ce dernier projet souligne l’une des difficultés inhérentes à la constitution d’une telle base qui se poursuit actuellement pour les années de 1025 à 1118, car il faut prendre en compte des sources autres que grecques et latines et intégrer de nombreux étrangers ayant résidé dans l’Empire.

2La publication par A. Savvidès et ses collaborateurs couvre l’ensemble de la durée de l’Empire, mais ne prend pas en compte tous les Byzantins connus, seulement les plus remarquables. L’équipe d’A. Savvidès a donc choisi une autre politique : publier assez rapidement, puisqu’il utilise la version grecque qu’il continue à développer, pour fournir dans un délai assez bref une vue d’ensemble des principaux personnages de l’Empire, ecclésiastiques comme laïcs, en gros de 300 à 1500, en y incluant un certain nombre d’étrangers en proche relation avec l’Empire, qu’ils en soient les serviteurs ou les ennemis.

3Ce second volume traite des Byzantins dont le nom commence par les lettres B, C, D, E. Le choix des entrées peut toujours se discuter ; ainsi, une belle notice est consacrée à l’obscur rebelle Dobromir-Chrysos, aussi longue que celle du césar Bardas qui a gouverné l’Empire entre 856 et 866, mais aucune à Didier, abbé du Mont-Cassin, qui joua un rôle important entre la papauté, les Normands et les Byzantins. Cependant, il n’y a pas de lacunes scandaleuses et il y a nécessairement une part d’arbitraire dans le choix d’une prosopographie qui se veut sélective. Les entrées ne sont pas toujours faciles à trouver, car c’est souvent le prénom qui sert de référence et donc l’on n’a pas immédiatement l’ensemble des membres d’une même famille. En revanche, on pourra reprocher l’absence de mise à jour de certaines notices, même si les références bibliographiques sont abondantes, encore que l’œuvre monumentale de G. Dédéyan sur les Arméniens, parue en 2003, ne soit pas prise en compte, par ex. pour la notice sur Basile Ghok.

4Les AA. de la notice sur la famille des Diogène qui a donné un empereur, Romain IV, citent quelques pages déjà anciennes de ma thèse, mais non ma contribution sur cette lignée (J.-C. Cheynet, « Grandeur et décadence des Diogénai », dans The Empire in Crisis [ ?]. Byzantium in the 11th Century [1025-1081], éd. V. N. Vlyssidou, Athènes, 2003, p. 119-138, repr. dans Id., La société byzantine. L’apport des sceaux, Paris, 2008). En fait, tout dépend des auteurs. La notice sur Bohémond de Tarente est tout à fait au point, car elle a été rédigée par J. Shepard qui a donné plusieurs articles novateurs sur les relations entre le chef normand et l’empereur Alexis Comnène. Les notices sont donc inégales. Par ex., la famille Cheilas est considérée comme active seulement sous les Paléologue, alors qu’un fonctionnaire important de ce nom est déjà mentionné sous Constantin Doukas (1059-1067).

5L’appréciation sur les sources est aussi discutable dans certains cas. Ainsi, un chrysobulle qu’Alexis Comnène aurait signé en 1082 est invoqué en faveur de la présence des Chortatzai, célèbre famille de Crète, dès le xie s., alors que l’authenticité de ce texte est plus que douteuse. De même, avancer l’hypothèse que le patrice Nicéphore Chalouphès ait pu négocier avec l’empereur Conrad III, alors que cette dignité de patrice a disparu à cette date, vers 1147. On peut noter aussi de rares imprécisions chronologiques : Philarète Brachamios n’a pas perdu Antioche au profit des Seldjoukides en 1083, mais en décembre 1084.

6Ces remarques ne visent pas à déconseiller l’usage de ce volume et de ceux qui suivront. Ils rendent un réel service pour les époques où les prosopographies systématiques ne sont pas achevées ou ne prennent pas assez en compte les étrangers en relation avec l’Empire quand ils n’apparaissent pas dans les sources grecques comme l’ancienne version du Lexique des Paléologues (PLP).

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Pour citer cet article

Référence papier

Jean-Claude Cheynet, « Alexios G. Savvides, Benjamin Hendrickx et Thekla Sansaridou-Hendrickx, éd. — Encyclopaedic Prosopographical Lexicon of Byzantine History and Civilization. II : Baanes-Eznik of Kolb »Cahiers de civilisation médiévale, 218 | 2012, 205-206.

Référence électronique

Jean-Claude Cheynet, « Alexios G. Savvides, Benjamin Hendrickx et Thekla Sansaridou-Hendrickx, éd. — Encyclopaedic Prosopographical Lexicon of Byzantine History and Civilization. II : Baanes-Eznik of Kolb »Cahiers de civilisation médiévale [En ligne], 218 | 2012, mis en ligne le 01 janvier 2023, consulté le 13 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ccm/12551 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ccm.12551

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