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Comptes rendus

Thomas Klein, Hans-Joachim Solms et Klaus-Peter Wegera. — Mittelhochdeutsche Grammatik. III : Wortbildung

Maxi Krause
p. 191-193
Référence(s) :

Thomas Klein, Hans-Joachim Solms et Klaus-Peter Wegera, Mittelhochdeutsche Grammatik. III : Wortbildung. Tübingen, Niemeyer, 2009, xvii-684 pp.

Texte intégral

1Le présent volume (MhdWB) est la troisième partie, mais le tout premier volume paru d’une grammaire du moyen-haut-allemand (mha.) qui comprendra en tout quatre parties (dans l’ordre de parution prévu : morphologie flexionnelle, phonologie et graphématique, syntaxe). L’ouvrage traite de la formation lexicale en allemand entre 1050 et 1350, sur la base d’un corpus numérisé entre 1997 et 1999, structuré par tranches de cent ans (première tranche) puis de cinquante ans, et nourri des trois grands types de sources de l’époque : poésie, prose littéraire (au sens large du terme, comprenant aussi littérature spécialisée ou sermons) et documents non littéraires (Urkunden, catégorie la moins bien attestée et pendant longtemps négligée par la grammaticographie). Le MhdWB est le résultat de la coopération d’un vaste réseau de spécialistes reconnus, coordonnée par trois centres (universités de Bochum, Bonn et Halle) et comble une lacune, le domaine n’ayant jamais fait l’objet d’une étude d’ensemble − d’où la décision de lui donner la priorité.

2L’introduction (chap. i, p. 1-14) explique la méthode d’élaboration et l’agencement de l’ouvrage ; le chap. ii (p. 15-35) présente le corpus, sa structure et ses sources dont les pages 2 de couverture et 3 donnent un schéma récapitulatif − avec une erreur concernant la seconde moitié du xiiie et la première du xive s. (erreur de l’éditeur qui la corrige sur le site).

3La troisième de couverture comporte la liste des sources exploitées en ordre alphabétique (des sigles) sous forme de titres abrégés avec précision de la période, la nature (vers, prose, acte) et l’aire dialectale. La partie centrale est composée des chapitres iii à v qui traitent la formation des substantifs (p. 37-246), adjectifs (p. 247-384) et verbes (p. 385-574). Un index de presque 9 300 mots (apparemment la totalité des lexèmes mentionnés) se trouve à la fin du volume avec renvoi au(x) chapitre(s) concerné(s). Pour tout ce qui est inséré dans le commentaire descriptif ou des listes, les AA. ont opté pour une graphie « normalisée » qui se distingue légèrement de l’usage « normalisé » habituel ; un tableau (p. 579-581) en rend compte en juxtaposant usages ancien et nouveau, mais précise aussi des régularités de distribution, donne quelques exemples et la transcription du phonème correspondant ainsi que parfois sa forme plus ancienne (du vieux-haut-allemand et/ou du westique, germanique [commun] ou grecque [pour <ph> dans des mots d’emprunt]). Les rares exemples de mots en contexte respectent la graphie originale. La bibliographie (p. 584-615) tient compte de publications parues jusqu’en 2007.

4Les types de formation lexicale traités sont la dérivation et la composition ; la conversion est mentionnée mais exclue de la description car considérée comme un domaine situé entre formation lexicale et syntaxe et très controversé ; le lecteur est dirigé vers des ouvrages spécialisés.

5L’ordre de fond pour les parties traitant la dérivation dans les trois chapitres centraux est le suivant : 1/ description morphologique et sémasiologique avec inventaire des affixes et suffixes en ordre alphabétique ; 2/ description fonctionnelle et onomasiologique, ce qui permet de mettre en évidence le jeu des oppositions, concurrences et convergences ; 3/ tendances observables en diachronie (avec des regards en arrière et en avant dépassant les limites du mha.) et, si possible, des observations concernant 4/ la distribution géographique et 5/ la distribution selon les sortes de textes (difficile à cerner par manque de nombre suffisant d’occurrences). La mise en page est claire et aérée, l’orientation facilitée par le chiffrage continu des paragraphes dans la marge et la présence de tableaux (dans les deux parties sémasiologique et onomasiologique).

6Quelques questions restent néanmoins ouvertes :

71/ On cherche en vain une explication du choix d’exclure la formation des adverbes ; celle-ci existe pourtant et est représentée dans l’ouvrage de référence actuel de H. Paul (Mittelhochdeutsche Grammatik, 25e éd. m. à j. Th. Klein, H.-J. Solms et K-P. Wegera, Tübingen, 2007, p. 206-209). Les suffixes e, lîche / liche et eclîche y sont traités (§ M 32 et M 33), avec le constat explicite que la formation moyennant les trois premiers augmente considérablement en mha. (« Diese Bildungsweise von Adj.-Adv. mit lîch, lich und dem Adverbial-suffix e nimmt im Mhd. stark zu und ereicht im 13. Jh. einen quantitativen Höhepunkt. », p. 206).

8Ce qui manque, et chez H. Paul, et dans le volume ici présenté, c’est en outre la formation d’adverbes par composition d’éléments invariables du type dar + X, hier + X. C’est un modèle qui existe : le dictionnaire faisant actuellement encore référence (Mittelhochdeutsches Wörterbuch, éd. G. F. Benecke, W. Müller et F. Zarncke [1re éd. 1854-1866], m. à j. E. Nellmann et al., Stuttgart, 1990) en cite 10 (hier an, hie bî, hie nâhen bî, hier inne, hie – inne, hie mite, hier umbe, hier under, hie vor, hie wider), leur nombre augmente vers l’allemand moderne. La même remarque vaut, mutatis mutandis, pour da + X, hin + X et her + X, etc. Le fait que ces formations n’étaient pas encore soudées graphiquement n’est pas un argument pour les exclure, ce qui est traité comme particule verbale n’étant souvent pas attaché non plus ; cf. à titre d’ex. : « durch echtinde » (p. 444), « die herren er mite riten » (p. 447), « in gen », « in leite si » (p. 445), « vber floz », « vber traht » (p. 452), etc.

92/ La question de savoir si toute forme qui semble être un participe II relève réellement d’un verbe ou n’est qu’adjectif formé sur le modèle du participe n’est pas traitée (ni dans un paragraphe à part, ni sous un-, ni dans le chapitre sur la formation des verbes). Le chapitre sur la formation des adjectifs par suffixation ne mentionne pas cette possibilité (cf. en all. mod. Par ex. angeheitert), qui semble pourtant bel et bien exister dès le mha. La question se pose par ex. pour uz erwelt (BMZ ne le donne que sous forme de participe II à l’entrée erwel, t. IV, p. 465, online), des formes personnelles ainsi qu’un infinitif semblent inexistantes. Le sujet est épineux − mais mieux vaut le nommer que de passer sous silence ce qui pose problème.

10Ces omissions mises à part, l’ouvrage fera référence, à juste titre, et est un outil précieux de travail.

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Pour citer cet article

Référence papier

Maxi Krause, « Thomas Klein, Hans-Joachim Solms et Klaus-Peter Wegera. — Mittelhochdeutsche Grammatik. III : Wortbildung »Cahiers de civilisation médiévale, 218 | 2012, 191-193.

Référence électronique

Maxi Krause, « Thomas Klein, Hans-Joachim Solms et Klaus-Peter Wegera. — Mittelhochdeutsche Grammatik. III : Wortbildung »Cahiers de civilisation médiévale [En ligne], 218 | 2012, mis en ligne le 01 janvier 2023, consulté le 14 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ccm/12410 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ccm.12410

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