Guillermo Schmidhuber y Olga Martha Pena Doria, Las redes sociales de Sor Juana Inés de la Cruz
Guillermo Schmidhuber y Olga Martha Pena Doria, Las redes sociales de Sor Juana Inés de la Cruz, México, Bonilla Artigas Editores, 2019, 190 p.
Texte intégral
1Las redes sociales de Sor Juana Inés de la Cruz
2Cinquante-huit nouveaux documents viennent s’ajouter aux soixante-quatre présentés dans La familia de Sor Juana, ouvrage daté de 2016 ayant déjà fait d’un compte- rendu dans le numéro 109 de Caravelle.
3Plus les informations s’accumulent sur les origines, la famille, la date de naissance (1588), l’enfance du Canarien Pedro de Asuaje, père de Sor Juana, plus apparaît comme paradoxal le silence total de Sor Juana elle-même et de tout son entourage sur la profession et la personnalité de cet homme. Les naissances hors mariage et les abandons de famille étaient si communs alors en Nouvelle Espagne que le « curioso lector » se demande quelle action honteuse on se sent obligé de lui cacher.
4Ce livre prolonge le précédent. Il nous précise beaucoup de choses sur cinq générations d’ancêtres, sur les sœurs, demi-sœurs et demi-frère de la religieuse et il s’attache à des personnes moins proches. Parmi les ancêtres canariens figure un Andalou Regidor de Las Palmas de Gran Canaria, et une arrière-arrière-grand-mère d’origine juive qui eut affaire à l’Inquisition sans trop de dommage. Sor Juana était bel et bien apparentée à deux autres poètes mexicains : Francisco de Terrazas et Alonso Ramirez de Vargas. Sa position sociale est moins modeste que l’on ne pensait ; néanmoins ce n’est pas l’entourage familial qui a payé la dot conventuelle.
5Le lecteur bénéficie en outre d’un vrai carnet d’adresses à Mexico : la tante qui abrite Juana enfant, sa vieille mère qui y habite avant de mourir, le lieu de représentation de Los empenos de una casa, etc.
6Quant à la séculaire déformation du nom canarien Asuaje (lui-même déformation d’un Soaggi italien) en nom basque Asbaje, rappelons que les vrais responsables sont les éditeurs espagnols – au premier chef la comtesse de Paredes – qui désirèrent donner une certaine respectabilité sociale à leur auteur. Pour nous au xxie siècle, la solution est peut-être de jumeler systématiquement les deux noms Asuaje/Asbaje.
7Autre souci dominant du couple Schmidhuber : la date du baptême de Sor Juana. Le bébé du 2 décembre 1648 s’appelle Inés. Or Sor Juana n’a adopté ce deuxième prénom qu’en 1668, juste après sa première entrée en religion. Difficile de croire que le document s’applique à elle. Mais le présent livre nous apprend que Maria, demi-sœur féconde de Sor Juana a eu trois accouchements en vingt mois (avril 1689-décembre 1690). Nos auteurs ont presque raison. Il existe des raisons convaincantes pour juger invraisemblable la date de 1651. Et la date inconnue se situe sans doute très près de 1648 ou même début 1648.
8Attendons les nouvelles trouvailles.
Pour citer cet article
Référence papier
Marie-Cécile Bénassy-Berling, « Guillermo Schmidhuber y Olga Martha Pena Doria, Las redes sociales de Sor Juana Inés de la Cruz », Caravelle, 114 | 2020, 173-174.
Référence électronique
Marie-Cécile Bénassy-Berling, « Guillermo Schmidhuber y Olga Martha Pena Doria, Las redes sociales de Sor Juana Inés de la Cruz », Caravelle [En ligne], 114 | 2020, mis en ligne le 01 juin 2020, consulté le 16 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/caravelle/8456 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/caravelle.8456
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