Manuel HERNÁNDEZ GONZÁLEZ.- Los canarios en la independencia de Venezuela
Manuel HERNÁNDEZ GONZÁLEZ.- Los canarios en la independencia de Venezuela.- Santa Cruz de Tenerife, Ediciones Idea, 2011.- 358 p.
Texte intégral
1Bien connu pour de nombreux travaux sur la diaspora canarienne en Amérique, et surtout dans l’aire caraïbéenne, Manuel Hernández González présente avec ce nouveau livre une somme fort intéressante sur le rôle des Canariens dans le processus d’indépendance au Venezuela. Ce travail fait en quelque sorte suite à celui que l’auteur avait consacré il y a quelques années à ses compatriotes dans le Venezuela colonial (1670-1810) paru en 2008, ainsi qu’à diverses publications sur les textes canariens de l’époque relatifs à l’Indépendance de ce pays.
2Appuyé par d’abondantes sources puisées dans plus d’une vingtaine de bibliothèques et d’archives des deux côtés de l’Atlantique, le livre s’ouvre sur ce qu’il appelle les prolégomènes de l’Indépendance : la révolte de San Felipe (Yaracuy) en 1742, celle de Juan Francisco León contre la célèbre Compagnie Guipuzcoane dont le rôle fut déterminant, et l’étude de la junta de 1787.
3Il entre véritablement dans son sujet avec l’analyse en 1808, de l’appui décidé des Canariens à la Junta suprema, et – point essentiel – leur reconnaissance comme Créoles et non comme Espagnols. L’élite isleña ne marchanda d’ailleurs pas son aide à la jeune Révolution et il n’est pas sans signification de remarquer que la première municipalité de Caracas proclamée indépendante fût majoritairement composée de canariens.
4Les choses changèrent assez rapidement par la suite, comme le montre la rébellion isleña de la Sábana del Teque, où l’auteur voit l’indice de changements importants dans l’opinion du pays et de la déception qui commença à gagner certains secteurs notamment les plus populaires.
5Dans les chapitres suivants, le livre présente une série de portraits de Canariens intervenus alors dans les rangs républicains ; J. L. Cabrera, qui signa l’acte d’Indépendance, les frères Franchi Alfaro, Telésforo de Orea, F. Key Muñoz, Pedro Eduardo, Casiano Medranda et Eduardo Barry.
6Come on le sait, le Venezuela fut le pays d’Amérique où l’Espagne essaya de reprendre pied avec le plus d’efforts et de constance, de destructions et de sang versé. Dans ce retournement, les Canariens jouèrent aussi un rôle décisif, au point que l’on a pu parler alors de « conquista canaria » au cours de laquelle s’illustrèrent de diverses façons des personnages comme A. et V. Gómez, Manuel Fierro ou Pedro González de Fuentes que Manuel Hernández présente à grands traits et dont il cherche à déceler les motivations.
7La contre-révolution llanera accentua d’ailleurs ce protagonisme canarien, avec des hommes comme Yáñez de las Casas, Pascual Martínez Gorrín, Rosete et Francisco Tomás Morales. Ce dernier, d’abord lieutenant de Boves devint ensuite chef des llaneros et connut d’ailleurs bientôt de graves difficultés.
8Plus tard, les Canariens regagnèrent les rangs républicains, notamment les moins fortunés d’entre eux, en particulier du fait des chemins suivis par la politique absolutiste en Espagne lors du retour des Bourbons.
9Avec l’établissement définitif et désormais non contesté de l’Indépendance vénézuélienne, les choses furent clarifiées. Le Congrès de Panamá en 1826, reconnut officiellement que les Canaries étaient une colonie espagnole, et l’auteur étudie à ce propos les projets visant à les faire accéder à l’Indépendance, voire à rattacher l’archipel à la Grande Colombie. On discuta même des moyens à trouver pour cette entreprise évidemment hasardeuse. Divers personnages s’activèrent dans l’ombre autour de cette éventualité où l’on retrouve aussi la main d’agents britanniques, une constante de l’époque en ce qui concerne la politique américaine.
10Dès son arrivée au pouvoir, Páez encouragea de nouveau l’immigration canarienne, renouant ainsi avec la tradition du siècle précédent, et les isleños allaient à leur corps défendant se retrouver impliqués dans les contrecoups de la turbulente histoire vénézuélienne du XIXe siècle.
Pour citer cet article
Référence papier
Bernard Lavallé, « Manuel HERNÁNDEZ GONZÁLEZ.- Los canarios en la independencia de Venezuela », Caravelle, 98 | 2012, 262-263.
Référence électronique
Bernard Lavallé, « Manuel HERNÁNDEZ GONZÁLEZ.- Los canarios en la independencia de Venezuela », Caravelle [En ligne], 98 | 2012, mis en ligne le 01 juin 2012, consulté le 12 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/caravelle/1280 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/caravelle.1280
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