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Comptes rendus

Bernard Bessière, Christiane Bessière, Sylvie Mégevand, La peinture hispano-américaine

Catherine Heymann
p. 170-171
Référence(s) :

Bernard Bessière, Christiane Bessière, Sylvie Mégevand, La peinture hispano-américaine , Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence, 2021, 337 p.

Texte intégral

1Sous ce titre, les trois auteurs, bien connus pour leurs travaux précédents sur le peinture espagnole et latino-américaine, ont choisi une quarantaine de tableaux : codex mexicains, peintures coloniales, surtout andines (plus précisément cuzquéniennes pour le xviie siècle), mais aux origines plus diversifiées pour le siècle suivant, d’ailleurs majoritairement du xixe (7), surtout du xxe (16) et même du xxisiècle. À l’évidence cette sélection a tenu compte de l’ampleur chronologique et géographique du sujet. Selon les auteurs, les critères scientifiques (iconographie sémiologie, histoire de l’art, anthropologie, histoire des idées, politique) n’ont pas été absents évidemment dans leur sélection, mais ils revendiquent aussi, et avant tout, la liberté subjective de leurs choix.

2Ils se sont efforcés de couvrir l’intégralité des époques concernées pour montrer les continuités formelles du corpus, mais aussi, parfois, ses éventuelles ruptures afin d’insister sur un aspect à leurs yeux majeur : le fait que cet art existait « en tant que tel et non comme un épigone ou un simple “calque” de celui du Vieux Monde ».

3Dans leur introduction, les trois auteurs insistent sur la question de la problématique identitaire à laquelle ils consacrent plusieurs pages fort bien venues. Comment situer les points de contact entre expressions autochtones et modèles imposés par le nouvel ordre colonial imposé depuis les schémas européens ? À partir de quelles réalités peut-on parler de métissage ? Comment le définir par rapport aux échanges et aux brassages internationaux, voire intercontinentaux ? Quel fut l’impact des échanges dans un contexte de transferts par définition inégalitaires, où l’un des éléments, l’Europe, était sans états d’âme quant au problème de la domination multiforme qu’il exerçait.

4L’introduction se termine par une série judicieuse de conseils pour les commentaires de tableaux : les pièges possibles de l’émotion et du plaisir de la contemplation ; ceux de la projection sur le travail du créateur d’une vision autoréflexive ne rendant finalement compte que des fantasmes du spectateur ; la prise en compte nécessaire des contextes sociaux et historiques ; l’effort exigeant de l’analyse et finalement du bon sens ; la prise en compte des aspects techniques qui ont chacun leurs contraintes et « conditionnent à la fois le processus de réalisation et le résultat final » soit par soumission soit par choix de l’artiste.

5Dans cette perspective, chacun des tableaux retenus est accompagné de plusieurs pages de commentaires très finement exposés où même le lecteur averti trouvera matière à réflexion et enrichissement.

6Ce livre, qui reprend sous une forme remaniée, enrichie et actualisée, un ouvrage des mêmes auteurs paru en 2008, est à la fois un outil pédagogique de grande qualité, mais aussi un moyen pour des lecteurs plus avancés d’aller plus avant dans leur connaissance de la peinture hispano-américaine. Ils seront aidés en cela par une bibliographie sélective très à jour tenant compte de la grande diversité chronologique et géographique du domaine en question.

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Pour citer cet article

Référence papier

Catherine Heymann, « Bernard Bessière, Christiane Bessière, Sylvie Mégevand, La peinture hispano-américaine »Caravelle, 118 | -1, 170-171.

Référence électronique

Catherine Heymann, « Bernard Bessière, Christiane Bessière, Sylvie Mégevand, La peinture hispano-américaine »Caravelle [En ligne], 118 | 2022, mis en ligne le 01 juin 2022, consulté le 12 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/caravelle/12598 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/caravelle.12598

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