José Antonio Ramos Sucre, La substance du rêve, Poèmes en prose (1912-1930)
José Antonio Ramos Sucre, La substance du rêve, Poèmes en prose (1912-1930), PUL, Collection ida y vuelta / aller-retour, Lyon, 2020, 280 p.
Texto completo
1Ce volume comporte une double présentation de José Antonio Sucre : d’une part, un choix important de poèmes traduits, extraits de trois de ses quatre recueils : La torre de Timón, Las formas del fuego et El cielo de esmalte, chacun d’eux traduit par un traducteur différent, et, d’autre part, une longue « Note sur la traduction » en guise de postface.
2La courte préface de Gustavo Guerrero, en soulignant le caractère déroutant de l’écriture de ces poèmes en prose, annonce une œuvre aux résonances multiples, parfois morbides. L’introduction, due à François Delprat, en dresse en une vingtaine de pages, une parfaite carta de marear, et souligne « la langue très musicale », « d’une élégante sonorité […] faite pour la récitation ».
3La « Note sur la Traduction » de Philippe Dessommes retrace ce que fut la démarche des traducteurs et leurs difficultés dues à la richesse et à la complexité des références souvent implicites, cette même complexité qui explique la diversité des interprétations de l’œuvre « ramos-sucréenne ». L’auteur souligne, lui aussi, la musicalité de la composition, telle « une offrande musicale ». Le travail du traducteur est alors présenté comme une re-création du processus poétique, avec l’exemple précis de retours au monde culturel de Ramos Sucre. La postface conclut sur « le double dialogue [qui s’est] noué avec l’œuvre originelle et avec les lecteurs… [du] texte français ».
4Alors que l’œuvre de Ramos Sucre est encore mal connue, méconnue même, le lecteur hispanophone est en droit de s’interroger et de manifester quelque déception. On regrette qu’une collection qui s’annonce « ida y vuelta / aller-retour » et comporte une série bilingue, ne lui ait pas permis de confronter cette vision en français avec sa propre lecture du texte originel et d’éprouver sa « musicalité ». Ceci est d’autant plus regrettable que la seule occasion qui lui en est donnée, et encore est-ce au détour d’une citation dans la Préface, nous laisse perplexe : ainsi la corza blanca de « Lied » est devenue une blanche biche. Que la corza devienne cierva, le glissement zoologique n’est pas pendable, puisque le chevreuil et le cerf font partie de la même famille des cervidés. Et même si le chevreuil est plus petit et plus léger que le cerf, on peut arguer que la biche est plus familière et évocatrice pour un lecteur français que la chevrette. Mais cela justifie-t-il d’aboutir au malencontreux et cacophonique chuintement de la BLanCHe BiCHe ?
5Pour retrouver Ramos Sucre ipsis verbis, il reste heureusement la ressource d’internet.
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Referencia en papel
Claire Pailler, «José Antonio Ramos Sucre, La substance du rêve, Poèmes en prose (1912-1930)», Caravelle, 116 | 2021, 229.
Referencia electrónica
Claire Pailler, «José Antonio Ramos Sucre, La substance du rêve, Poèmes en prose (1912-1930)», Caravelle [En línea], 116 | 2021, Publicado el 18 agosto 2021, consultado el 24 marzo 2025. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/caravelle/11078; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/caravelle.11078
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