Remarque préliminaire
Dans un article paru en 1996 et intitulé « Comment grandissent les Romans populaires ? », j’avais étudié, en comparant la version alépine et la version damascène, comment le Roman de Baybars avait pu se développer en intégrant divers récits. Je vais reprendre cette question en abordant l’étude du Roman d’Alexandre à Tombouctou. La différence entre les deux études est que, dans la présente, les emprunts sont clairement identifiés : ils proviennent du Pseudo-Callisthène et de la vie romancée du Prophète de l’islam (Sīra nabawiyya ; désormais Sīra).
Le roman d’Alexandre à Tombouctou est un texte que j’ai trouvé dans les manuscrits de la bibliothèque Mamma Haidara à Tombouctou. Il s’agit d’un manuscrit incomplet et fort défectueux dont j’ai procédé à l’édition et à la traduction en collaboration avec A. Sinno et A.R. Saguer en 2012.
On peut accéder facilement au Pseudo-Callisthène grâce à l’ouvrage Pseudo-Callisthène, le roman d’Alexandre, traduit et commenté par Gill...