1L’article qu’il nous est donné de lire ici constitue comme une synthèse des centres d’intérêt et des engagements d’Anne-Laure Bonvalot : il y est question d’extractivisme, d’écoféminisme, de justice environnementale, d’intersectionnalité, autant de questions qu’Anne-Laure avait à cœur d’illustrer et de défendre dans ses interventions et dans ses écrits. Nous nous étions rencontrées en 2015, lorsqu’elle avait obtenu un post-doc au sein du programme EcoLitt que je pilotais à l’université d’Angers. Son enthousiasme et l’acuité de sa réflexion avaient emporté sans difficulté l’adhésion du jury. Anne-Laure avait pris toute sa place dans l’équipe du projet où elle avait apporté les interrogations qui lui étaient chères, en ouvrant notre réflexion aux problématiques décoloniales, en développant aussi la notion, qui lui reste attachée, d’« écologie des Suds ». Si les discussions ont été ardentes et fécondes pendant les neuf mois de ce post-doc, les membres du programme se souviennent aussi des fous rires qui s’échappaient du bureau d’EcoLitt, à la Maison de la recherche Germaine Tillion, de soirées animées, de moments d’amitié partagés. Nous pensions qu’il y aurait encore tant de projets, de livres, de conversations. La maladie en a décidé autrement et c’est en sa mémoire que nous travaillons désormais.

2En novembre 2016, juste élue maîtresse de conférences à l’université de Nîmes, Anne-Laure était revenue à Angers à l’occasion d’une journée d’études intitulée « Réparations et mobilisations. Justice environnementale et écoféminisme », où nous avions invité Bessora. Son article rappelle cette rencontre et nous permet d’entendre encore sa voix. Que les éditrices du volume en soient remerciées.