Texte intégral
1Malgré une situation plus que tendue, le CRFJ a continué ses activités de recherches et de communication du savoir, avec ses séminaires, ses conférences, l’accueil de boursiers venus travailler avec les collègues israéliens et exploiter les différents fonds d’archives.
2Nous avons été malheureusement obligé, sur le conseil de nos autorités de tutelle, de reporter le colloque destiné à commémorer le cinquantième anniversaire de ce qui allait devenir le CRFJ et le remplaçons par une journée, le 28 octobre, qui permettra d’offrir une synthèse du travail accompli ainsi que d’articuler des propositions pour l’avenir.
3De la Biélorussie à l’Éthiopie et jusqu’à l’Inde, les chercheurs associés au Centre conduisent avec nos collègues israéliens des enquêtes très sophistiquées sur des communautés encore peu connues et surtout longtemps malmenées par l’historiographie. C’est précisément ce dernier point qui retient Claire Le Foll à qui on doit un bel ouvrage sur trois grands artistes au sein de ces juifs du froid1. L’investigation conjugue le récit historique avec ses interprétations faisant largement usage de la littérature secondaire en russe. On voit ainsi la fonction dans la culture occidentale et dans celle de la Russie de l’histoire juive, trop souvent réduite à une suite de pogrome ou à des récits légendaires « chagallisés » et souvent mal traduits. Il est évident que la façon dont on écrit cette histoire en dit long sur ceux qui la produisent et ceux qui la lisent. Les problèmes commencent comme souvent par une question de géographie, de frontières et de découpage. On notera que c’est un historien du judaïsme russe qui obtint la première chaire d’histoire juive à Columbia et il serait passionnant de faire l’histoire de ce type de diaspora, à savoir comment et à qui furent attribuées les premières chaires d’études juives.
4Martine Chemana allie le savoir historique et linguistique avec une véritable pratique artistique ce qui la met en contact avec un objet double, religieux mais aussi folklorique. Avec l’Institut Ben Zvi et le département de musicologie de l’université hébraïque, elle est attentive à la double identité culturelle, hindoue et juive, son histoire au Kerala et son destin en Israël. L’aspect patrimonial est capital car ces traditions disparaissent sous nos yeux.
5C’est aussi une mission de sauvetage qu’expose Olivier Tourny, longtemps associé au Centre et dont nous saluons l’entrée au CNRS. Son article montre aussi la continuité de certains projets initiés naguère au CRFJ par Frank Alvarez-Pereyre et Simha Arom. C’est encore un bouquet de disciplines, de l’ethnologie à l’hébreu, de la musicologie à la linguistique qui est requis pour recueillir des documents de plus en plus rares, les analyser, les faire jouer, les enregistrer et les produire. C’est aussi un coup d’œil dans cet atelier qu’offre cet article, autant discours de la méthode que description du plaisir de la recherche. Le judaïsme éthiopien, longtemps très à la mode, mérite largement toute cette attention. Le Centre, avec plusieurs universités israéliennes tiendra en 2004, un colloque pour le centenaire de sa découverte par Jacques Faitlovitch. En effet c’est en 1904 que ce savant fit son voyage quasi initiatique vers ces communautés improbables2.
6Enfin trois compte-rendus de colloques dans lesquels le Centre fut très impliqué concluent ce Bulletin.
Notes
Pour citer cet article
Référence papier
Dominique Bourel, « Éditorial », Bulletin du Centre de recherche français à Jérusalem, 11 | 2002, 2-3.
Référence électronique
Dominique Bourel, « Éditorial », Bulletin du Centre de recherche français à Jérusalem [En ligne], 11 | 2002, mis en ligne le 13 novembre 2007, consulté le 19 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bcrfj/702
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