Imaginer une psyché globale en Yougoslavie : la psychiatrie non alignée et la guerre contre l’« arriération »
Notes de la rédaction
Traduit de l’anglais par Marie Van Effenterre
Texte intégral
1La plupart des historiens, lorsqu’ils traitent des multiples globalisations de la Yougoslavie au cours de la Guerre froide, en disent assez peu sur les professions médicales et l’étendue de leurs liens transnationaux. Pourtant, les sciences médicales yougoslaves, et notamment le domaine florissant des disciplines « psy », ont rapidement fait partie des groupes et champs intellectuels les plus internationalisés du pays. L’histoire et les évolutions de ces disciplines pendant la Guerre froide livrent en effet un aperçu remarquable des réseaux scientifiques, culturels et sociaux complexes dans lesquels s’est inscrite la Yougoslavie, à travers le rideau de fer comme avec le Sud global. Les histoires de la psychiatrie, de la psychanalyse et de la psychothérapie permettent en outre de mieux comprendre les influences et expériences de l’internationalisation socialistes, ainsi que certains débats internes majeurs de la vie politique et sociale du pays – par exemple autour de la race et des relations raciales, de l’identité européenne de la Yougoslavie, ou de son projet de modernisation. Les disciplines « psy » yougoslaves globalisées constituent par ailleurs l’un des sites les plus importants à partir desquels il est possible d’interroger les caractéristiques de la modernité socialiste, et donc « l’arriération » et le « primitivisme » supposés de la population yougoslave, ainsi que les stratégies développées pour y mettre fin.
- 1 Chisholm Brock George, « The psychiatry of enduring peace and social progress (The William Alanson (...)
2À partir du début des années 1950, certains des plus éminents psychiatres et psychanalystes yougoslaves se sont progressivement engagés dans des échanges, des associations professionnelles et des débats intellectuels transnationaux avec leurs homologues occidentaux. Les disciplines « psy » occidentales traversaient alors un processus propre de remise en question et de transformation radicale, marqué par la fin de la Seconde Guerre mondiale et le cours violent de la décolonisation. Il s’agissait d’une époque certes passionnante, mais aussi perturbante, pour nouer des liens étroits et intenses avec des professionnels de la santé mentale ouest-européens. Par certains aspects, la psychiatrie du xxe siècle vivait là un moment capital. Beaucoup comptaient alors sur la psychiatrie, la psychothérapie et la psychanalyse pour apporter une compréhension décisive des pathologies sociales et des origines de la violence, ou encore des racines psychologiques du fascisme et des tendances fascistes. Pour de nombreux observateurs des années 1940 et 1950, seule une connaissance poussée des arcanes de la psyché humaine était en effet capable de prévenir de futures violences et de faciliter la compréhension interculturelle1. À ces inquiétudes globales, les années 1950 et 1960 ont ajouté ce qui constituait aux yeux des Européens les dangers extrêmes de la décolonisation. À bien des égards, il est apparu que le régime global de l’après-guerre ne pouvait être pensé sans l’apport fondamental des spécialistes de la psyché humaine. Et les psychiatres socialistes avaient beaucoup à apporter en la matière.
- 2 Bullard Alice, « Imperial networks and postcolonial independence: The transition from colonial to t (...)
- 3 Mahone Sloan, Vaughan Megan (dir.), Psychiatry and Empire, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2007 ; (...)
3Or, la psychiatrie occidentale avait beaucoup de cadavres dans son placard : une grande partie de la profession avait en effet contribué à soutenir et à légitimer des régimes oppressifs et violents, ainsi que des hiérarchies explicitement racistes, dans les colonies comme en Europe. La psychiatrie interculturelle, en voie de formation, a dès lors cherché à se distancer des héritages racistes et coloniaux de la profession, pour jeter les bases d’un dialogue plus inclusif entre les concepts occidentaux et non occidentaux de maladie mentale et de guérison2. À partir des années 1950, la recherche interculturelle est devenue l’un des champs les plus importants et dynamiques de la psychiatrie mondiale. Alors que les analyses historiques de la période portent presque exclusivement sur les apports de l’Europe de l’Ouest et les anciennes relations impériales, l’objectif de cet article est de mettre pour la première fois en lumière le rôle des praticiens socialistes européens (ici yougoslaves), œuvrant dans le domaine de la santé mentale, dans l’émergence et le développement de la psychiatrie interculturelle postcoloniale3.
- 4 Voir Antić Ana, « Imagining Africa in Eastern Europe », Contemporary European History, vol. 28, no (...)
- 5 Baker Catherine, Race and the Yugoslav region: Post-socialist, post-conflict, postcolonial?, Manche (...)
4Les psychiatres yougoslaves étaient enthousiastes à l’idée de contribuer à la discipline alors naissante de la psychiatrie interculturelle : en tant que praticiens issus d’espaces culturels, idéologiques et politiques différents, relevant d’un « entre-deux », ils s’estimaient en effet particulièrement aptes à combiner différentes approches théoriques et cliniques afin de concevoir des normes diagnostiques qui, dans le domaine de la maladie mentale, puissent être à la fois sensibles aux contextes culturels et applicables au monde entier. Ils avaient également la conviction d’entretenir un rapport bien moins complexe aux histoires et héritages coloniaux que leurs confrères ouest-européens ; leur pedigree socialiste leur conférait en outre un complément de références anticoloniales. Les apports est-européens à ce champ d’études, fortement tributaires du discours colonial opposant civilisation et « primitivisme », étaient pourtant loin d’aller de soi. Malgré cela, les intellectuels et praticiens yougoslaves pouvaient prétendre que leur « blancheur » et leur européanité étaient conditionnelles, et que leur appartenance culturelle et géographique leur conférait une place qui leur permettait de mieux comprendre les populations opprimées par les forces coloniales européennes4. Même si la région des Balkans a pu se considérer du point de vue politique, géographique et civilisationnel – y compris sous le socialisme – comme européenne, son héritage historique est davantage celui d’un vassal impérial que d’une autorité souveraine. Son attachement à « l’identité européenne » allait ainsi de pair avec des discours sur son infériorité culturelle et l’expérience répétée d’un rejet par l’Europe5. Le statut géopolitique et civilisationnel de la Yougoslavie non alignée était donc constamment précaire ; et c’est cette instabilité qui a déterminé les propositions cliniques des praticiens, tout comme leur engagement politique concernant la décolonisation et les notions de race, de modernité et de primitivisme.
- 6 Klajn Petar, Razvoj Psihoanalize u Srbiji [Le développement de la psychanalyse en Serbie], Belgrade (...)
- 7 Hadži-Nikolić Časlav, Kad se vidi ono što se ne vidi : Šamani i halucinogeni [Quand on voit ce qui (...)
5Ces engagements interdisciplinaires et transnationaux ont culminé dans les années 1960, avant de prendre une tournure légèrement différente avec l’émergence de la « nouvelle psychiatrie interculturelle » dans les années 1980. Les principaux acteurs de cette évolution ont été deux éminents psychiatres et psychanalystes yougoslaves, Vladimir Jakovljević (1925-1968) et Časlav Hadži-Nikolić (1942). Ces derniers ont non seulement mené des recherches cliniques et anthropologiques dans plusieurs pays du Sud global (Guinée, Inde, en Amérique centrale et du Sud) mais se sont aussi abondamment impliqués dans le domaine, alors dominé par l’Occident, de la psychiatrie transculturelle mondiale. Jakovljević a été le premier et le plus important des psychiatres yougoslaves (et est-européens) à avoir jamais contribué à des échanges professionnels et cliniques avec le monde en voie de décolonisation : à partir de 1961, il va ainsi passer trente mois à réaliser un travail clinique et ethnographique en Guinée, une ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest6. Hadži-Nikolić appartenait pour sa part à une génération plus jeune de chercheurs interculturels, qui allait se révéler de plus en plus critique face à ses prédécesseurs, qu’elle considérait comme profondément influencés par des cadres de pensée eurocentriques, voire coloniaux. Durant les années 1980, il a par ailleurs travaillé dans plusieurs pays sud-américains – notamment le Pérou, l’Équateur et la Bolivie7.
- 8 Davičo Oskar, Crno na belo [Noir sur blanc], Belgrade, Prosveta, 1962, p. 20.
- 9 Subotić Jelena, Vucetić Srdjan, « Performing solidarity: Whiteness and status-seeking in the non-al (...)
6L’insertion des psychiatres yougoslaves dans ces réseaux globalisés participait d’un projet socialiste est-européen de plus grande ampleur, dont l’objectif était de développer des liens, notamment sous la forme de programmes de transferts de connaissances et/ou d’assistance technique, avec le monde en voie de décolonisation. Ces collaborations Est-Sud étaient, dans une grande mesure, fondées sur une critique du colonialisme occidental ; elles offraient aux pays du Sud global une nouvelle conception de la modernité et du développement, là où le projet colonial occidental avait échoué. Mais, dans le cas yougoslave, ces engagements à l’échelle globale étaient aussi intrinsèquement façonnés par l’idéologie, les politiques et les discours sur le non-alignement du pays. Celui-ci a en effet inscrit l’identification à la lutte anticoloniale mondiale dans le récit même de l’identité yougoslave. Comme l’a souligné Oskar Davičo, les Yougoslaves avaient été « eux-mêmes esclaves pendant des siècles8 » ; ils étaient donc davantage à même de faire preuve de solidarité avec le monde non européen. Dans le même temps, les politiciens et les psychiatres yougoslaves tenaient un même langage universaliste qui, renvoyant dos à dos la « civilisation » et le « monde non civilisé », imprégnait les discours sociaux, culturels et médicaux. Le socialisme yougoslave (et plus largement est-européen) avait fini par adopter les récits eurocentriques fondés sur le progrès linéaire et la modernité, où les notions « d’arriération » et de « primitivisme » étaient ainsi régulièrement associées aux nations asiatiques et africaines9. Dans un contexte politique et professionnel aussi contradictoire, quelle a dès lors été l’influence des psychiatres socialistes yougoslave sur le champ global de la psychiatrie interculturelle ? De quelle manière le socialisme et/ou le non-alignement ont-il déterminé leurs héritages ? Et dans quelle mesure la solidarité socialiste a-t-elle eu des effets sur leur compréhension de l’universalisme et de la « psyché globale » ?
- 10 Jakovljević Vladimir, « Utjecaj kulturno-socijalne sredine na psihopatiku šizofrenih stanja » [L’in (...)
7Pour les psychiatres socialistes, parler de l’Afrique et du monde en voie de développement équivalait souvent à évoquer des préoccupations liées à l’Europe de l’Est : les similitudes et les comparaisons abondaient, sans que l’on sache toujours au juste si la Yougoslavie avait plus en commun avec l’Afrique ou avec l’Europe occidentale. Bien que Jakovljević n’ait jamais mis explicitement la Yougoslavie et la Guinée sur le même plan, ses descriptions du « caractère primitif » de la Macédoine correspondaient très nettement aux analyses des grands problèmes sociaux qu’il avait produites sur ce pays ouest-africain. Les textes de Jakovljević laissaient ainsi entendre, souvent sans le vouloir, que le contexte yougoslave, malgré son « européanité », était tout à fait comparable à celui du monde en voie de décolonisation. Par exemple, lorsqu’il décrit des structures sociales « extrêmement archaïques » présentant des « formes exceptionnelles d’arriération socio-psychologique », dont il précise qu’elles aboutissent à une « psyché collective particulièrement peu développée » entravant ainsi le processus d’individualisation, il évoque la Macédoine et non la Guinée10. Par ailleurs, son analyse critique et ethnographique de la société guinéenne reposait sur une compréhension tout aussi rétrograde de certains concepts, tels que la « primitivité » et la civilisation, et sur une grille de lecture explicitement linéaire du développement culturel ou « civilisationnel ».
8Or, tout en acceptant tacitement certains présupposés culturels et médicaux issus du cadre de référence de la psychiatrie coloniale, Jakovljević possédait une vision beaucoup plus dynamique des sociétés et traditions culturelles non occidentales ; il était également plus optimiste que ses collègues occidentaux quant aux possibilités de développement du monde en voie de décolonisation. Sachant que la psychiatrie yougoslave restait préoccupée par le primitivisme supposé des paysans et de la classe ouvrière au sein de sa propre population, Jakovljević avait par conséquent formulé ses conclusions sur la transformation social(ist)e extrêmement difficile de la Guinée de sorte qu’elles présentent également un intérêt pour la société yougoslave. Il a, en particulier, contesté la tendance persistante du colonialisme à considérer les sociétés non occidentales comme statiques, bloquées à un stade antérieur de la civilisation humaine. De même, il a réfuté l’idée selon laquelle les « cerveaux africains » manquaient de complexité biologique et sociale. Son concept de « personnalité révolutionnaire » a en outre radicalement redéfini la relation entre conflit social et maladie mentale ; il a également rapproché les trajectoires de la Yougoslavie et de la Guinée en ce qui concerne leur expérience de l’oppression, de la révolution et du socialisme. Jakovljević estimait que les rapides changements sociaux, culturels ou économiques n’étaient ni nocifs ni pathogéniques. Il affirmait au contraire que pour une personnalité non conformiste, vivre dans une société archaïque en luttant contre ses valeurs rétrogrades correspondait à la forme d’existence la plus saine, et concluait que même les personnalités les plus « primitives » pouvaient s’intégrer avec succès dans des environnements plus développés. Ce postulat était de bon augure, pour la Guinée comme pour la Yougoslavie.
9Jakovljević a joué un rôle important dans la psychiatrie interculturelle en mettant en évidence une contradiction inhérente à la psychiatrie marxiste en Europe de l’Est : la juxtaposition de son projet progressiste d’émancipation et du caractère indéniablement colonial de sa « mission civilisatrice » envers les subalternes appartenant à sa propre population. Ce n’est qu’à partir des années 1980, avec l’apparition à l’échelle globale d’un grand nombre de propos critiques issus de l’anthropologie sociale et de la psychiatrie interculturelle, que certains présupposés ont pu commencer à être remis en cause dans le monde socialiste. Seul représentant de cette nouvelle approche en Europe de l’Est, Hadži-Nikolić a ainsi rejeté la notion de « primitivisme », arguant que le concept n’avait aucune pertinence analytique pour appréhender les cultures andines et amazoniennes. Il a en effet fait partie des rares psychiatres à l’échelle globale à remettre en cause de manière aussi fondamentale ce genre de présupposés hiérarchisants : en situant les systèmes de connaissances et de croyances occidentaux et autochtones sur un même plan, il soutenait que si ces systèmes étaient impossibles à comparer et en grande partie intraduisibles, ils n’en étaient pas moins égaux du point de vue de leur degré de développement et de leur importance culturelle.
10En ce sens, le rôle que les sciences « psy » est-européennes ont eu dans le développement de la psychiatrie transculturelle globale s’est révélé particulièrement notable. Les psychiatres socialistes yougoslaves ont notamment proposé une manière inédite de conceptualiser le rapport entre l’Europe (représentée alors par l’Est socialiste plutôt que l’Occident colonial) et le monde en voie de développement. Même des praticiens tels que Jakovljević se sont au final démarqués de leurs homologues occidentaux, car leur rapport au Sud global était fondé sur des idées de solidarité et de comparabilité des trajectoires historiques. La psychiatrie marxiste transculturelle à l’œuvre dans les pays est-européens a en outre fini par prendre ses distances avec les explications culturelles réductionnistes portant sur la maladie mentale, ses causes et les possibilités de guérison, pour embrasser une multitude de facteurs structurels, sociaux, économiques et politiques. Ce faisant, elle a contribué à lutter contre l’exotisation et l’altérisation des sociétés non occidentales et de leurs systèmes de valeurs dans le domaine de la santé mentale. Pour ces raisons, il est important d’inscrire la Yougoslavie – ainsi que l’ensemble des pays socialistes est-européens – dans l’histoire globale de la production des connaissances psychiatriques (et médicales), dans la mesure où cette partie du monde a joué un rôle de taille dans la professionnalisation de la psychiatrie transculturelle après la Seconde Guerre mondiale, mais aussi dans des débats plus larges portant sur la décolonisation des structures médicales et politiques en Europe.
Notes
1 Chisholm Brock George, « The psychiatry of enduring peace and social progress (The William Alanson White Memorial Lecture) », Psychiatry, no 9, 1946, p. 3-20 ; Dowbiggin Ian, The Quest for Mental Health: A Tale of Science, Medicine, Scandal, Sorrow, and Mass Society, Cambridge, Cambridge University Press, 2011.
2 Bullard Alice, « Imperial networks and postcolonial independence: The transition from colonial to transcultural psychiatry », dans Sloan Malone, Megan Vaughan (dir.), Psychiatry and Empire, Basingstoke, Palgrave MacMillan, 2007.
3 Mahone Sloan, Vaughan Megan (dir.), Psychiatry and Empire, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2007 ; Heaton Matthew, Black skin, white coats: Nigerian psychiatrists, decolonization and the globalization of psychiatry, Athens (OH), Ohio University Press, 2013.
4 Voir Antić Ana, « Imagining Africa in Eastern Europe », Contemporary European History, vol. 28, no 2, 2019.
5 Baker Catherine, Race and the Yugoslav region: Post-socialist, post-conflict, postcolonial?, Manchester, Manchester University Press, 2018.
6 Klajn Petar, Razvoj Psihoanalize u Srbiji [Le développement de la psychanalyse en Serbie], Belgrade, Pedagoška akademija, 1989.
7 Hadži-Nikolić Časlav, Kad se vidi ono što se ne vidi : Šamani i halucinogeni [Quand on voit ce qui ne se voit pas : les chamans et les hallucinogènes], Belgrade, Itaka, 2004 (réédition).
8 Davičo Oskar, Crno na belo [Noir sur blanc], Belgrade, Prosveta, 1962, p. 20.
9 Subotić Jelena, Vucetić Srdjan, « Performing solidarity: Whiteness and status-seeking in the non-aligned world », Journal of International Relations and Development, vol. 22, no 3, 2019, p. 22.
10 Jakovljević Vladimir, « Utjecaj kulturno-socijalne sredine na psihopatiku šizofrenih stanja » [L’influence du milieu socioculturel sur la psychopathie des états schizophréniques], Neuropsihijatrija, vol. 5, no 2, 1957, 143.
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Référence électronique
Ana Antić, « Imaginer une psyché globale en Yougoslavie : la psychiatrie non alignée et la guerre contre l’« arriération » », Balkanologie [En ligne], Vol. 17 n° 2 | 2022, mis en ligne le 01 décembre 2022, consulté le 14 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/balkanologie/4320 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/balkanologie.4320
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