1Si l’on peut reprocher l’austérité de la présentation de cet ouvrage, on ne peut que saluer l’entreprise pédagogique sérieuse menée par Catherine Samary et Jean-Arnault Dérens dans ce dictionnaire des conflits yougoslaves. Le travail est impressionnant et sera d’une grande utilité pour toutes les personnes s’intéressant à ce sujet.

2Les entrées retenues dans ce dictionnaire historique sont multiples :

• les États, les régions et les lieux historiques (les deux Yougoslavie, l’Empire ottoman, l’Empire des Habsbourg, la Serbie, le Monténégro, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine - République serbe et Fédération croato-musulmane -, la Slovénie, la Macédoine, le Kosovo, la Voïvodine, la Šumadija, la Dalmatie, l’Istrie, la Krajina, le Sandžak de Novi Pazar, Pale, Ra~ak, Srebrenica, Sarajevo, Tuzla, Vukovar, etc.) ;

• les acteurs historiques (Arkan, Momir Bulatović, Dobrica Ćosić, Milovan Ðilas, Zoran Ðinđić, Milo Ðukanović, Vuk Drašković, Kiro Gligorov, Alija Izetbegović, les Kara|or|ević, Radovan Karad`ić, Edvard Kardelj, Vojislav Koštunica, Ante Marković, Mirjana Marković, Stipe Mesić, Slobodan Milošević, etc.) ;

• les acteurs, militaires (Armée yougoslave, milices, etc.) ;

• les peuples (Albanais de Yougoslavie, Goranci, Juifs, Musulmans bosniaques, Roms, Vlachs) ;

• les partis politiques (HDZ, PCY-LCY, SPS, SDA, VMRO) ;

• les concepts (clans et tribus, autogestion, criminalité, droit à l’autodétermination, droite-gauche, Grande Albanie, Grande Croatie, Grande Serbie, mythes nationaux, nations et nationalités, nettoyages ethniques, privatisations, protectorats, réformes économiques, société civile, villes et campagnes, etc.) ;

• les aspects religieux (catholicisme, islam, orthodoxie) ;

• la Seconde Guerre mondiale (AVNOJ, Jasenovac, Occupation, Oustachis, Partisans, Tchetniks) ;

• la culture (Ivo Andrić, cuisine et nourriture, culture, Danilo Kiš, langues, musique).

3Notre présentation n’est pas exhaustive. L’ouvrage est loin de se limiter à la dernière décennie et présente l’arrière plan historique immédiat (la Yougoslavie communiste) et les explications prennent en compte la longue durée (Empires ottoman et des Habsbourg).

4Les articles consacrés à chacune des entrées ne sont pas de simples présentations d’événements ou de données, mais constituent autant d’analyses de l’histoire qui s’est écoulée dans l’espace yougoslave. En ce sens, il ne s’agit pas d’un dictionnaire classique impersonnel et sans saveur. Ici, les auteurs exposent leurs propres analyses et interprétations s’inscrivant entre autres dans une critique du libéralisme économique (FMI, etc.) et du rôle de la communauté internationale dans la crise yougoslave (OTAN, etc.).