Prix d’honneur de géographie Emmanuel de Martonne CNFG-AGF : Paul Claval, premier lauréat
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- 1 BAGF, 2020-1/2, Édith Fagnoni et Christian Grataloup (dir.), « 1920-2020 : Centenaire de l'Associat (...)
- 2 BAGF, 2021-2, Édith Fagnoni et Marc Galochet (dir.), « Prix d’honneur de géographie Emmanuel de Mar (...)
1Ce numéro du Bulletin de l’Association de Géographes Français (BAGF) est consacré au Prix d’honneur de géographie Emmanuel de Martonne, créé en 2020 à l’occasion du centenaire du Comité National Français de Géographie (CNFG), et décerné conjointement avec l’Association de Géographes Français (AGF). La séance du 25 janvier 2020 a inauguré l’année du centenaire de l’AGF1, celle du 12 décembre 2020 devait la clôturer par la cérémonie du centenaire du CNFG. Cette séance a toutefois été repoussée à deux reprises en raison du contexte sanitaire de pandémie de Covid-19, pour être finalement organisée le 11 décembre 20212.
Prix d’honneur de géographie Emmanuel de Martonne CNFG-AGF
- 3 Marc Galochet (dir.), Un siècle de géographie française et d’histoire du Comité national de 1920 à (...)
2Ce double centenaire méritait bien la création d’un Prix d’honneur de géographie ! Il vise à récompenser une figure vivante de la géographie française appartenant à la génération d’expérience et ayant contribué à son évolution, son développement et son rayonnement. Il a été décidé de le décerner conjointement par le CNFG et l’AGF, pour sceller l’union des deux associations sœurs mais aussi pour lui donner davantage de prestige au sein de la communauté des géographes français. Cette démarche s’inscrit dans la construction et la valorisation d’un patrimoine scientifique en héritage dont on peut mesurer l’importance avec l’ouvrage phare retraçant Un siècle de géographie française et d’histoire du Comité national de 1920 à nos jours3.
- 4 Les géographes français, notamment Emmanuel de Martonne, se sont particulièrement impliqués dans le (...)
3Ce Prix d’honneur de géographie a été baptisé du nom du célèbre géographe français, Emmanuel de Martonne (1873-1955), qui, outre avoir joué un rôle majeur pour les deux associations dès 1920, a largement contribué au rayonnement de l’École française de géographie. Considéré comme l’un des maîtres de la géographie française, Emmanuel de Martonne est connu comme géographe physicien et traceur de frontières4. Il publie en 1909 le Traité de géographie physique qui fixe les orientations scientifiques de ce champ disciplinaire en France et dans l’aire culturelle francophone. Féru de géomorphologie et de climatologie (cf. Le climat, facteur du relief, 1913), il a cherché à comprendre – bien avant d’autres – les mécanismes responsables des différents degrés d’aridité, notamment à travers son concept de « diagonale aride » (1934), démontrant ainsi que les géographes ont été précurseurs dans l’étude des phénomènes climatiques qui nous préoccupent tant aujourd’hui.
4Il a créé l’Association de Géographes Français (AGF) le 20 mars 1920, sur le modèle de l’American Association of Geographers (AAG) fondée le 29 décembre 1904 à Philadelphie. Fondateur et secrétaire général de l’AGF de 1920 à 1942, il en a ensuite assuré la présidence de 1942 à 1955. Parallèlement, il a été secrétaire général du Comité National Français de Géographie (CNFG), créé le 7 juillet 1920 à l’initiative de l’Académie des Sciences, durant 32 ans (1920-1952). Emmanuel de Martonne a œuvré sans relâche pour les deux associations de 1920 à 1955. Le lecteur comprendra aisément le choix du nom retenu pour baptiser ce Prix d’honneur de géographie CNFG-AGF.
Paul Claval, premier lauréat du prestigieux Prix d’honneur de géographie Emmanuel de Martonne CNFG-AGF
- 5 Paul Claval, agrégé de géographie formé à Toulouse, est nommé à l’Université de Franche-Comté, à Be (...)
5Un jury, commun aux deux associations, a immédiatement et unanimement choisi de décerner ce prestigieux Prix d’honneur de géographie Emmanuel de Martonne au Professeur Paul Claval5 tant son œuvre et son esprit ont participé de manière significative au développement et au rayonnement de la géographie française. La richesse de sa pensée et la finesse de son analyse géographique du monde actuel nous entraînent dans un savoir profond reflétant une époque stimulante dont il a été l’un des symboles et l’un des prophètes.
6D’une intelligence rare, et toujours soutenue par l’érudition, il s’est établi d’emblée sur un observatoire privilégié, au confluent des fractures et des lignes de partage portées par la modernité, le changement, le mouvement et les grands bouleversements du monde. Paul Claval est passionné par la géographie depuis son enfance mais celle qui lui est enseignée lors de ses études à Toulouse établit des typologies variées des paysages et des sociétés qui rendent difficilement compte des logiques à l’œuvre parce qu’elle manque d’outils adaptés pour analyser les mutations en cours. Dès lors, il s’engage dans une réflexion théorique pour repenser la géographie humaine et les champs qui la composent en particulier la géographie économique, politique et culturelle afin de mieux comprendre les dynamiques du monde actuel. Au cours des années 1960, il réalise qu’il est possible de donner plus de cohérence à l’ensemble de la géographie humaine comme à ses composantes sociale, politique ou urbaine en ajoutant à l’analyse des relations des hommes à l’environnement celle de la circulation, jusque-là largement négligée. C’est à cela qu’il se consacre durant les années 1970, ainsi qu’à la construction de la Nouvelle Géographie venue d’Amérique du Nord, en s’inscrivant dans l’approche néo-positiviste et fonctionnaliste qui domine alors les sciences sociales.
7Afin de donner davantage de profondeur aux études de géographie humaine, Paul Claval comprend la nécessité de mieux prendre en compte la dimension culturelle des réalités sociales, car pour lui la culture, sel de la vie, informe sur la totalité des comportements humains. Sa rencontre avec David Sopher, et son groupe de géographes façonnant la New Cultural Geography américaine, sera décisive. Dès lors, il propose de substituer à l’approche fonctionnaliste dominante une approche culturelle qu’il porte au sein de l’Union Géographique Internationale en présidant un groupe d’étude de 1996 à 2004. Ainsi, la contribution de Paul Claval à la restructuration de la géographie humaine se poursuit en ajoutant l’idée que l’homme est un être de culture, et que celle-ci conditionne tous ses comportements, mais aussi l’organisation de l’espace modelé par la société et ses représentations.
- 6 « Géographie historique des villes d’Europe occidentale (tome 1) », Cahiers du CRÉPIF, n°4, avril 1 (...)
- 7 Le laboratoire « Espace et Culture », laboratoire de géographie propre à Paris-Sorbonne (Paris-IV), (...)
- 8 À ses débuts, le laboratoire « Espace et Culture » a un statut de Groupe d’Accueil (GA). À partir d (...)
- 9 Depuis sa création en 1992, la revue Géographie et cultures, éditée par L’Harmattan, s’est attachée (...)
8Après avoir porté le colloque consacré à « La géographie historique des villes d’Europe occidentale »6, organisé à Paris du 10 au 12 janvier 1981, Paul Claval fonde la même année le laboratoire « Espace et Culture »7 à l’Université Paris-Sorbonne (Paris-IV), qui entérine sa création en 1982, et dont le statut évolue au fil du temps8. Quelques années plus tard, il fonde la revue « Géographie et cultures »9, en 1992, et la collection d’ouvrages éponyme chez L’Harmattan la même année, qui permet de canaliser un courant de recherche fécond positionnant avec force la géographie française dans le tournant culturel opéré durant les années 1990 à la suite des critiques post-modernes marquant les sciences sociales et provoquant le développement fulgurant des études culturelles. La publication de l’ouvrage La géographie culturelle (1995), et plus tard celui sur L’Approche culturelle (2020), participe également à ce mouvement en insistant sur la construction de l’homme à travers la culture, et plus généralement, sur la dimension spatiale des processus culturels, et tous ceux qui tiennent à la transmission des pratiques, des savoirs, des croyances ou des symboles comme de ceux qui naissent de la quête de l’identité et de la distinction, ou de la recherche de la reconnaissance.
9Auteur prolifique d’ouvrages et d’articles sur des thèmes relativement variés, traduit dans plusieurs langues pour certains, Paul Claval est un esprit d’une envergure assez rare, éminent spécialiste d’épistémologie et d’histoire de la pensée géographique, de géographie culturelle, de géographie économique et de géographie politique. Il ne fuit pas les responsabilités, aussi bien nationales qu’internationales, qui échoient à tout professeur d’université. Il participe à l’inauguration du groupe d’étude sur « La carte politique mondiale » de l’UGI lors du Congrès international de géographie à Paris en 1984, il prend la présidence de la Commission de géographie politique du CNFG de 1984 à 1992, il anime le groupe d’étude sur « L’Approche culturelle en géographie » de l’UGI de 1996 à 2004. Il s’investit également dans d’autres structures : il participe aux travaux du groupe RURE (Rural and Urban Redevelopment in Europe), de 1987 à 1991, financé par la Fondation européenne des Sciences ; il devient membre de l’Academia Europeae en 1988 ; il dirige la Commission de géographie politique de l’Association Internationale de Sciences Politiques de 1995 à 1998. Plusieurs distinctions lui sont décernées démontrant sa reconnaissance internationale tout comme les nombreuses invitations de séjours d’enseignement dans des universités étrangères qu’il a reçues durant sa carrière : docteur honoris causa des Universités de Genève (1980), Trieste (1997), Trente (1999), Buenos Aires (1999), Tsukuba (1999), Rome (2001), et Montréal (2008). Lauréat du Prix international Vautrin Lud (1996), considéré comme le « Prix Nobel de Géographie », ses travaux de recherche, reconnus et primés à travers le monde, ont largement contribué au développement et au renouvellement de la géographie.
10De cette réflexion intense menée durant plusieurs décennies de labeur intellectuel, il élabore un système de lecture et d’analyse scientifique ainsi qu’un corps de doctrines cohérent, qui constituent autant d’épistémês successives développant et renouvelant les approches de géographie économique, politique et culturelle. C’est au cœur de cette sainte trinité que, pendant plus de cinquante ans de recherche, prospère et se débat son approche géographique du monde actuel et des grandes dynamiques qui l’animent. D’une acuité exceptionnelle sur le monde, Paul Claval laisse un sillage d’admiration avec un éclat sans pareil tant ses travaux éclairent brillamment notre époque et jettent une lumière nouvelle sur les mécanismes qui organisent les sociétés et les espaces dans lesquels elles vivent.
11Il était donc tout naturel que la première édition du prestigieux Prix d’honneur de géographie Emmanuel de Martonne, CNFG-AGF, lui soit décerné.
- 10 Voir : https://socgeo.com
12Ce numéro du Bulletin de l’Association de Géographes Français (BAGF) s’entend donc comme un numéro vraiment spécial. Le texte qui suit est un extrait de l’œuvre complète de Paul Claval, rédigée en 2020-2021, intitulée Itinéraires et rencontres. La découverte de l’altérité, livrant une biographie intellectuelle et personnelle en trois tomes, intégralement mis en ligne sur le site de la Société de Géographie10 : Formation - Affirmation (tome 1), Maturité (tome 2), Avec du recul (tome 3).
13Ce texte livré par Paul Claval, riche et original, présente à la fois un retour d’expérience d’une vie de géographe, insatiable globe-trotter, et une réflexion intellectuelle intense et désinvolte. Certains passages ont une profondeur épistémologique puissante, tandis que d’autres évoquent, par une série de souvenirs et d’anecdotes, une facette intime d’un homme sensible aux paysages, à ses couleurs et ses odeurs qui changent au gré des saisons, un goût affirmé pour la cuisine et bien sûr pour les voyages et les rencontres qu’ils permettent ou qu’ils provoquent.
14Un récit intéressant et passionnant à lire qui retrace avec éloquence les filiations tissées par le cheminement d’un esprit libre et avide qui se déroule comme un jeu de piste aux dimensions du globe.
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux ».
Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, tome 6 : La prisonnière, 1923
Notes
1 BAGF, 2020-1/2, Édith Fagnoni et Christian Grataloup (dir.), « 1920-2020 : Centenaire de l'Association de Géographes Français », https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/bagf.6208
2 BAGF, 2021-2, Édith Fagnoni et Marc Galochet (dir.), « Prix d’honneur de géographie Emmanuel de Martonne CNFG-AGF : Paul Claval, premier lauréat ». Numéro spécial, avec la contribution de Paul Claval présentant un extrait de sa biographie intellectuelle et personnelle (2020-2021) intitulée Itinéraires et rencontres. La découverte de l’altérité.
3 Marc Galochet (dir.), Un siècle de géographie française et d’histoire du Comité national de 1920 à nos jours. Paris, Comité National Français de Géographie, 2020, 300 p.
4 Les géographes français, notamment Emmanuel de Martonne, se sont particulièrement impliqués dans les travaux du Comité d’études (1917-1919) aidant les plénipotentiaires à établir le tracé des frontières du continent européen fixées par le Traité de Paix de Versailles le 28 juin 1919. Voir : Georges-Henri Soutou (dir.), Les experts français et les frontières d’après-guerre. Les procès-verbaux du Comité d’études 1917-1919. Bulletin de la Société de Géographie, n° Hors-Série, juin 2015, 248 p. ; Emmanuelle Boulineau, « Un géographe traceur de frontières : Emmanuel de Martonne et la Roumanie », L’Espace géographique, 2001, vol. 30, n°4, p. 358-369.
5 Paul Claval, agrégé de géographie formé à Toulouse, est nommé à l’Université de Franche-Comté, à Besançon, comme Assistant en 1960 puis promu Chargé d’enseignement en 1965. Après sa soutenance de doctorat d’État sur travaux en 1970, sous la direction de Michel Chevalier, il devient Professeur en 1972 à l’Université de Paris-Nord (Paris-XIII), à Villetaneuse, puis poursuit sa carrière à l’Université Paris-Sorbonne (Paris-IV) de 1973 à 1998 en occupant la chaire de géographie humaine et économique.
6 « Géographie historique des villes d’Europe occidentale (tome 1) », Cahiers du CRÉPIF, n°4, avril 1984, 200 p.
« Géographie historique des villes d’Europe occidentale (tome 2) », Cahiers du CRÉPIF, n°15, juin 1986, 255 p.
7 Le laboratoire « Espace et Culture », laboratoire de géographie propre à Paris-Sorbonne (Paris-IV), créé en 1981 par Paul Claval, associé au CNRS à partir de 1987, est devenu en 2006 le laboratoire « Espaces, Nature et Culture » (ENeC) rattaché au CNRS (UMR 8185).
8 À ses débuts, le laboratoire « Espace et Culture » a un statut de Groupe d’Accueil (GA). À partir de 1987, il est associé au CNRS avec divers statuts : en premier lieu URA (Unité de Recherche Associée), puis UPRESA (Unité Propre de Recherche de l’Enseignement Supérieure Associée) en 1998, UMR 8064-CNRS, puis FRE (Formation de Recherche en Évolution) les dernières années 2002-2005. Ce statut d’accompagnement de fin d’existence de laboratoire du CNRS a conduit à sa dissolution le 31 décembre 2005. Le laboratoire est devenu au 1er janvier 2006 « Espaces, Nature et Culture » (ENeC), rattaché au CNRS (UMR 8185), issu de la fusion voulue par les tutelles des laboratoires « Espace et Culture » de Paris-Sorbonne et « Biogéographie-Écologie » (BIOGÉO UMR 8505 CNRS/ENS Fontenay/Saint-Cloud). Le laboratoire ENeC s’est vu rattaché au 1er janvier 2018 à Sorbonne Université, issue de la fusion de l’Université Paris-Sorbonne (Paris-IV) avec Pierre et Marie Curie (Paris 6). Il a pris le statut de Formation de Recherche en Évolution (FRE) en 2018, pour accompagner la fin d’existence du laboratoire jusqu’à sa dissolution au 31 décembre 2019.
Le laboratoire « Espace et Culture », puis « Espaces, Nature et Culture » a été dirigé successivement par : Paul Claval de 1981 à 1997, Jean-Robert Pitte de 1997 à 1999, André-Louis Sanguin de 1999 à 2002, Louis Dupont de 2002 à 2005, Jean-Paul Amat de 2006 à 2009, Martine Tabeaud de 2009 à 2013, Louis Dupont de 2014 à 2019.
9 Depuis sa création en 1992, la revue Géographie et cultures, éditée par L’Harmattan, s’est attachée à promouvoir le paradigme culturel dans le champ de la géographie et à renouveler les approches spatiales de la culture et des pratiques culturelles. On doit ainsi à la revue l’animation du débat scientifique dans la géographie contemporaine à partir de nouveaux objets d’étude et de nouvelles problématiques, et d’avoir joué le rôle de passerelle avec des espaces académiques étrangers.
10 Voir : https://socgeo.com
La Société de Géographie est l’une des plus anciennes Sociétés savantes françaises, fondée en 1821 et reconnue d’utilité publique depuis 1827 et la doyenne des Sociétés de Géographie au monde. Sa création avait été envisagée dès 1785 par Jean-Nicolas Buache (1741-1825) premier géographe et cartographe de Louis XVI, le roi protecteur de Lapérouse. Les autres sociétés sont plus jeunes : Berlin (1828), Londres (1830), Francfort (1836), Mexico (1859), Saint-Pétersbourg (1845), New York (1852), Vienne (1856), Genève (1858), etc.
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Titre | Paul Claval au Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges en 2015 |
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Crédits | Source : cliché : Claude Truong |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/docannexe/image/8127/img-1.jpg |
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Pour citer cet article
Référence papier
Édith Fagnoni et Marc Galochet, « Prix d’honneur de géographie Emmanuel de Martonne CNFG-AGF : Paul Claval, premier lauréat », Bulletin de l’association de géographes français, 98-2 | 2021, 159-164.
Référence électronique
Édith Fagnoni et Marc Galochet, « Prix d’honneur de géographie Emmanuel de Martonne CNFG-AGF : Paul Claval, premier lauréat », Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 98-2 | 2021, mis en ligne le 01 juillet 2022, consulté le 01 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/8127 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/bagf.8127
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