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Article varia

Les sports de nature comme ressource de développement territorial durable d’une ville-moyenne Française : le cas de Pau

Nature sports as resource for sustainable development in a French medium-size town territory: the case of Pau
Jean-Christophe Coulom
p. 258-276

Résumés

La mondialisation et l’attention portée aux métropoles s’accompagnent d’un regard nouveau sur les villes moyennes. Les acteurs politiques, bien conscients des intérêts qu’ils ont à en tirer, tentent d’en développer l’attractivité. Appuyés sur les capacités d’actions des Établissements Publics de Coopération Intercommunale autour desquelles ils sont formés, ces acteurs tentent aussi d’en accroître la singularité pour réformer l’identité de leur territoire. Voyons comment, sur un champ axé sur les loisirs sportifs de nature, une ville moyenne française et son agglomération politique, Pau, tentent d’obtenir une reconnaissance nouvelle, en œuvrant pour une nouvelle habitabilité de l’urbain.

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Texte intégral

  • 1 Lyon-Saint Etienne-Grenoble pour l’Est ; Aix en Provence-Marseille pour le Sud Est, Lille-Roubaix-T (...)
  • 2 Elles ont un rôle de rééquilibrage du poids et de la puissance de Paris.
  • 3 Huit des 22 régions métropolitaines ont été formées autour de ces métropoles d’équilibres.
  • 4 Dans le cadre du sixième Plan, les contrats de villes moyennes soutiennent l’aménagement des centre (...)

1« Paris et le désert Français », ouvrage de Jean-François Gravier [1947] a eu pour effet d’impulser une prise de conscience politique quant à l’hypercentralisation de la capitale Française par rapport au territoire national. En 1963, afin de faire contrepoids à cette toute puissance Parisienne, le législateur a conféré à huit villes, ou groupes de villes1, métropolitaines, le statut de métropoles d’équilibres, dont le nom de baptême est plutôt explicite2. Ces métropoles ont configuré, en outre, l’aménagement des futures régions administratives autour d’elles3. Il ne fallut pas longtemps pour que ce même législateur ne décidât d’encourager une politique contractuelle au bénéfice de villes d’une strate inférieure, donnant naissance à une nouvelle catégorie : les villes-moyennes. Dès l’avènement de cette nouvelle politique4, Bernard Kayser, géographe de l’Université de Toulouse, s’étonnait et s’interrogeait, pas tant d’ailleurs sur son contenu et son but, mais plutôt sur la catégorie elle-même [Kayser 1973]. Son questionnement s’est perpétué, donnant lieu à des débats scientifiques majeurs, ces villes étant tantôt oubliées, tantôt remises au goût du jour. Aujourd’hui, l’interrogation perdure. Le terme est d’ailleurs absent du dictionnaire de l’urbanisme rédigé par Richard Kleinschmager, Thierry Paquot et Denise Pumain [Kleinschmager & al. 2006]. C’est un parti pris de l’auteur, mais cela laisse une impression de découvrir en permanence que l’armature urbaine Française est aussi composée de villes-moyennes. Cette conclusion semble être partagée, du moins en parti, par Priscilla De Roo [2011], qui qualifie ces villes de « villes de l’entre-deux », invisibles dans une perception binaire métropole-espace rural.

2La troisième mondialisation, qui perturbe le jeu des conditions urbaines [Mongin 2005] semble être une opportunité offerte aux villes moyennes de (re)faire leur place. En effet, se sont des villes harmonieuses, paisibles, proches de la campagne et pénétrées par elle [Lamarre 1997]. Elles semblent donc touchées par la grâce à une époque où tout s’accélère, et où les « sociétés en réseau » [Castells 1998], impriment leur marque, où les individus, dont les mobilités et les connexités sont accentuées, produisent de nouveau repères, notamment dans une dialectique « ici-ailleurs » [Piolle 1990]. Les considérations apportées à un développement voulu plus durable, émanant tant des habitants en quête de nature que des revendications portant sur une nouvelle voie plus respectueuse pour la planète concernant le développement des territoires, concourent à leur regain d’intérêt. L’hypothèse a été ainsi énoncée que « ville moyenne » pourrait être un euphémisme politiquement correct, pour éviter le côté péjoratif de la petite ville et l’agressivité de la grande [Brunet 1997].

3Dans ce contexte sociétal, les loisirs montent en puissance dans notre société [Viard 2002], et en particulier les sports de nature. La recherche d’autonomie individuelle, la perte de sens des grandes institutions, une régulation plus libérée des pratiques et des rapports humains caractérisent la société contemporaine [Dubet & Martucelli 1998] et expliquent leur succès. En outre, la demande accrue d’activités naturelles en milieu urbain [Bourdeau & al. 2011] est propice à leur investissement de la ville. L’intensification du processus de « naturalisation de la ville » est ainsi visible dans de nombreux aménagements et équipements reproduisant les pratiques sportives de nature en milieu urbain [Bessy & Hillairet 2002]. Il est activé par les acteurs politiques cherchant à satisfaire les attentes de leurs habitants, tout en désirant contribuer à la (re) définition et à la valorisation de leurs territoires [Coulom 2014a]. Comme l’a montré Jean-Pierre Augustin [2007], les villes-moyennes ne sont pas assez grandes pour soutenir une riche diversité sportive et attirer des investisseurs nationaux, et pas non plus assez petites pour se contenter d’une monoactivité. Ce contexte produit des stratégies plurielles et intéressantes à observer puis à analyser.

4Cette contribution souhaite montrer comment une ville-moyenne située dans le sud-ouest de la France, Pau, ainsi que la communauté d’agglomération qu’elle structure tentent, dans un espace sous tension entre les métropoles Toulousaine et Bordelaise, de se faire valoir par les sports de nature, dans le système concurrentiel entre les territoires. La Communauté d’Agglomération Pau-Pyrénées (CDAPP) promeut en effet, et en partie pour ce faire, une condition d’habiter l’urbain innovante qui mobilise les sports de nature. Cet acte, et l’analyse de son intentionnalité implicite pour métamorphoser une « coupure » en « couture » du territoire, générer de l’interterritorialité [Vanier 2005] et concevoir un modèle territorial à l’échelle communautaire [Lussault 1993] sont les hypothèses de recherche d’une thèse en géographie [Coulom 2014a] soutenue en juin 2014. Nous allons observer ici les tentatives et impulsions de la collectivité pour, dans un premier temps, garantir ces conditions d’habiter innovantes, par l’émergence d’une récréativité sur les berges du Gave de Pau, rivière serpentant au cœur de l’agglomération. Puis, nous traiterons de la médiatisation de cette action afin de concourir à un nouveau modèle territorial.

5L’article se déroule en trois temps. Le premier, qui légitime brièvement Pau comme ville-moyenne, présente succinctement la structure politique intercommunale régissant Pau et son aire urbaine statistique. Dans un second temps sont présentées les premières actions concrètes pour développer une récréativité nouvelle, sur un espace transcendant l’urbain et le périurbain. Le propos est illustré de quelques clichés révélant les formes récréatives produites. Enfin, le dernier temps de réflexion est orienté vers les premières tentatives de construction d’un modèle territorial relatif à la CDAPP. La conclusion est enfin propice à une réflexion sur une structuration politique potentielle des villes moyennes, hybride entre un paradigme du concept de territoire puissant « supplantant toute autre manière de dire ce qui se rapporte à l’espace » [Tesson 2014, p. 17] ; et un art de faire en réseau émanant d’une politique qui a vécu, celle des réseaux de villes, innovation en terme de gouvernance et de rapport à l’espace pour l’acteur public [Tesson 2011].

1. Pau comme ville-moyenne et la construction de son territoire intercommunal

1.1. Pau, une ville moyenne sur l’axe « métropolisant » Toulouse-Bordeaux

  • 5 L’INSEE a défini, en 1999, un zonage en « aire urbaine ». Ce zonage a été revu en 2010. Il définit (...)
  • 6 Une ville-moyenne est définie par convention comme une aire urbaine de 30 000 à 200 000 habitants [ (...)

6Catégorisation relevant davantage de l’intuition que du raisonnement [Lajugie 1994], déterminée par exclusion des autres types de villes [Santamaria 2000] : définir les villes-moyennes tient encore aujourd’hui de la gageure. Si nous nous en tenons à la statistique, l’aire urbaine5 paloise telle que définie par l’INSEE ne permet d’ailleurs plus le classement de Pau parmi les villes-moyennes.6 L’ouvrage de Guy Di Méo et Franck Guérit [1992], La ville moyenne dans sa région, antérieur à ce zonage, contient une démonstration qui confirme cependant le contraire. C’est pour nous un premier argument car, heureusement et depuis fort longtemps [Michel 1977], comme plus récemment [De Roo 2011], certains travaux ont abouti à un consensus : pour caractériser les villes-moyennes, il est nécessaire de s’affranchir de la norme statistique. Ainsi, depuis l’injonction de Michel Michel [1977] de trouver une définition à la ville-moyenne, tout en qualifiant presque explicitement cette tentative de gageure, mais en s’efforçant tout de même d’en brosser l’attrait et les caractéristiques principales, nous n’avons pas avancé dans sa caractérisation. Plus récemment, occultant donc la statistique, c’est son intermédiarité qui semble l’emporter sur toute autre considération. Pau (doc.1) apparaît ainsi comme un espace de transition entre les grandes villes régionales que sont Toulouse et Bordeaux, dans un groupe au sein duquel d’autres villes moyennes s’instituent, et autour duquel gravitent d’autres villes plus petites qui tentent de structurer un espace urbain.

Figure 1 – Aires des pôles urbains primaires et secondaires entre Toulouse et Bordeaux

Figure 1 – Aires des pôles urbains primaires et secondaires entre Toulouse et Bordeaux
  • 7 Devenu toutefois maire à l’élection suivante, en 2014.
  • 8 Le Monde, le 29/02/2008
  • 9 ibid

7Un troisième argument, fourni par M. Michel [1977] et réactualisé par Frédéric Tesson [2012] tient à l’idée que, dans une certaine proportion de taille, appartenir à la catégorie des villes-moyennes tient surtout de la revendication. Lors de la campagne municipale pour le second tour, en 2008, François Bayrou, futur second de la triangulaire7, faisait le constat que Pau est une ville moyenne, avec une grande histoire et un statut de capitale8. Sur le même document, Martine Lignières-Cassou, future maire, en appelle à davantage d’humilité que son adversaire, d’une « ville dans son territoire », harmonieuse, dont le développement n’est possible qu’en réseau avec ses voisins. Elle donne ainsi à son tour les éléments de définition d’une ville moyenne, sans toutefois en emprunter l’appellation9. Le premier voulait ainsi faire de Pau une grande ville, tout en conservant ses attributs de ville moyenne, et la seconde ambitionnait d’accroître le rayonnement du territoire structuré par la ville autour de Pau, tout en nouant des liens avec ses voisins dans une logique de réseau et sans, par la même occasion, porter atteinte à son statut de ville moyenne. La revendication, la distanciation aux deux métropoles que sont Toulouse et Bordeaux et la maîtrise de son hinterland, semble ainsi conférer à Pau son statut de ville-moyenne.

1.2. Pau et le manque d’unité politique de son aire urbaine

  • 10 Fidèlement aux prescriptions d’Edouard Balladur, ancien premier ministre, le gouvernement français (...)
  • 11 Élu lors des municipales en 2014. La ville et la CDAPP ont ainsi changé de majorité politique suite (...)

8Pau a cependant échoué à fédérer l’ensemble des communes de son aire urbaine au sein d’un même EPCI. La logique défensive a prévalu, pour les autres communes, donnant à l’aire urbaine l’allure d’une « marqueterie de communautés à logiques défensives » [Boino 2009], construites autour de la CDAPP. Même le pays du Grand Pau excluait, à sa création, la ville de Pau, qui l’a intégré depuis. Appartenant à une espèce en voie de disparition en France10, conformément à une des prédictions scénaristique de Frédéric Giraut et Romain Lajarge [1999], il recouvre en revanche plutôt bien cette aire urbaine. Dans ce constat, coexistent plusieurs leaders politiques, dont les deux plus « puissants » sont ainsi le récent maire et président de l’EPCI Paloise, François Bayrou11 et le Président du syndicat mixte du Grand Pau, Jean-Pierre Mimiague. Mais ni le premier, ni le second, ne peuvent inciter les EPCI composant l’aire urbaine à agir ensemble, dans le même sens, les uns n’ayant aucune tutelle ou quelconque forme d’autorité sur l’autre. Ceci explique pourquoi les actions en matière de récréativité sont décousues et manquent encore de cohérence globale, à l’échelle de l’aire urbaine, bien que la majorité des acteurs s’accordent à en reconnaître la nécessité [Coulom 2014a]. Ainsi, pour remédier à la demande de récréativité de ses habitants, plutôt que de s’appuyer sur la proximité à des espaces davantage ruraux, les élus de la CDAPP ont choisi de mettre en place, à même le centre urbain, et en négligeant son espace périurbain, une offre récréative par le sport de nature.

2. Les impulsions d’une ville moyenne pour une meilleure qualité de vie par les sports de nature

9Pau est une ville moyenne déjà bien dotée en équipements à vocation récréative. Elle possède un zénith de 7500 places, pour l’accueil de réceptions et concerts, un complexe de pelote avec restaurant à 150 couverts et un Palais des Sports de 7700 places. Ces équipements sont situés au nord de la commune. Dans un souci de « convivance » [Vélasco-Graciet 2009], le Stade d’Eaux-Vives de Pau-Pyrénées s’inscrit dans la continuité de ces constructions, mais sur un autre secteur du territoire.

2.1. Le Stade d’Eaux-Vives, équipement au service du territoire

Photo 1 – Le SEVPP

Photo 1 – Le SEVPP

L’équipement est ouvert au plus grand nombre. L’accès payant au parcours est garanti depuis l’été 2009. Il est aussi un lieu prisé pour l’entraînement des athlètes et les compétitions internationales. (Photo JCC)

  • 12 La friche devrait être reconvertie en écoquartier alliant des fonctions économiques, résidentielles (...)

10Construit au sud de Pau et au centre du territoire communautaire, le Stade d’Eaux-Vives de Pau-Pyrénées (SEVPP), propriété de la CDAPP, est le point de départ d’une nouvelle action que tente désormais de promouvoir l’EPCI. Le SEVPP est un équipement permettant de recréer les conditions de pratique des sports d’eaux-vives (kayak, rafting, nage en eaux-vives…), en donnant vie à l’eau dans une perspective sportive, ludique ou touristique [Vignais 2002]. Géré par (et pour) le territoire [Bessy & Coulom, 2013], et construit pour être la « cathédrale du territoire » [Bayeux & Cranga 2002], symbole de sa puissance ainsi que de sa volonté de s’investir dans une politique innovante, l’équipement, ouvert au plus grand nombre, a permis, en son sein et sur ses alentours, de voir s’inscrire des pratiques récréatives nouvelles [Coulom & Bessy 2014a]. Situé en rive gauche du Gave, rivière serpentant au cœur de l’agglomération, mais connecté à l’autre rive par une passerelle, il structure un espace industriel en friche appelé à être reconverti12. Positionné en bordure de la rivière, il impulse aussi un lien avec l’ancienne base d’eaux-vives, en aval, toujours en activité.

Photo 2 – La Base du Pont d’Espagne

Photo 2 – La Base du Pont d’Espagne

L’ancienne base est toujours très prisée pour l’entraînement. En revanche, l’accès au parcours est gratuit. Elle est, de surcroît, intégrée dans l’urbain dont les bâtiments en arrière plan témoignent.

11Ce lien se matérialise par la voie bleue, composée de surcroît de « sentiers nautiques », où la navigabilité encadrée permet de descendre d’un équipement à l’autre. Elle permet de projeter un regard nouveau vers la ville, jusqu’alors réservée aux kayakistes. Ce lien, doublé par une voie verte, constitue la colonne vertébrale des pratiques sportives de nature à l’œuvre au sein du territoire.

2.2. Quelques illustrations : l’agglomération Paloise hôte d’une nature préservée

Photo 3 – Le Gave, au cœur de l’urbain

Photo 3 – Le Gave, au cœur de l’urbain

La rivière dévale au cœur de l’urbain, et est support de pratiques récréatives : baignade, descente en raft ou en kayak, pêche… Autant de pratiques permettant de redécouvrir l’urbain depuis la nature.

12Nos états de nature sont des construits sociétaux [Mancebo 2008]. Artificialisée là où elle manque, la nature devient représentation et « fait » tout de même nature en ville [Richtot 1998]. La destination « campagne » étant la première destination touristique des Français [Lajarge 2006], la CDAPP travaille sa dichotomie ville-campagne, au point de valoriser son espace naturel, incarné par les berges du gave de Pau, au sein même de l’urbain. Cette ambition est concrétisée par le projet de Parc Naturel Urbain des Berges du Gave, comportant un important volet récréatif qui, aujourd’hui, est le seul élément lui donnant une existence concrète. Course d’orientation, baignade, kayak, randonnées pédestres, cyclistes et hippiques, pêche, saut dans le gave… autant de pratiques observées, prévues ou librement appropriées, qui s’inscrivent ainsi dans l’urbain Palois. Ces pratiques se couplent à d’autres usages sportifs de la nature sur sa frange périurbaine.

13C’est cette richesse qui pousse la CDAPP à se saisir des questions de récréativités pour façonner un nouveau modèle territorial. Voici quelques illustrations.

Photo 4 – La passerelle de Gelos

Photo 4 – La passerelle de Gelos

Reliant les deux rives au niveau du SEVPP, support de pratiques sportives, surplombant le Gave et élément de saut dans celui-ci, et outil de redécouverte de l’urbain.

Photo 5 – La pêche

Photo 5 – La pêche

La pêche, en bas de chez soi, ici dans un canal d’alimentation. Au fond, la ligne ferroviaire jouxtant le gave.

14Ces pratiques récréatives, appropriations habitantes, donnent corps à un « espace ouvert » [Banzo 2009] qui sert l’action impulsée par les acteurs.

2.3. La création d’un espace ouvert aux ambiances changeantes, au service de la récréativité des habitants de la ville-moyenne

15La ville moyenne est proche de sa campagne. Les observations « à couvert » menées durant la thèse ont servi à appréhender les différentes spatialités récréatives relatives aux sports de nature sur les berges du Gave. Elles ont validé le fait que les sports de nature font venir les pratiquants sur un espace qui revêtait jusqu’alors l’allure d’une coupure territoriale. Cette portion du territoire est devenue un « espace ouvert » [Banzo 2009], au sens où elle est vaste, peu bâtie, végétale, offrant un gage de durabilité pour la ville et pour la qualité de vie de ses habitants, et élabore de nouvelles formes d’espaces publics. Pour prétendre à cette qualification, il faut surtout qu’elle soit intégrée dans le fonctionnement de l’aire urbanisée.

Photo 6 – La ville

Photo 6 – La ville

On en oublierait que ces espaces de pratiques sont en ville. Ici, de l’autre côté de la route, se sont des barres d’immeubles qui font office de paysage.

16Le rapport entre les pratiques et leur cadre sur le Gave et ses berges, nous a conduit à les sectoriser en six sections distinctes, numérotées de l’amont vers l’aval et traduisant chacune une ambiance :

  • La section 1 et la section 6 sont situées aux deux extrémités de notre terrain de recherche. Elles sont dites de « Gave rural », relevant d’une ambiance où l’urbanisation des berges est presque absente. Elles sont les plus distantes de l’agglomération dense. Les activités sportives de nature sont les plus traditionnelles. Elles s’ouvrent sur une organisation de l’espace davantage empreinte de ruralité, tandis que leurs sections limitrophes sont plutôt urbaines,

  • Les sections 2 et 5 ont été baptisées « Gave hétéroclite ». Elles se signalent par une pluralité de pratiques sportives, qui diffèrent quelque peu par rapport à celles observées dans les sections précédentes, dans un cadre qui s’apparente à une interface « rural-urbain ». Elles sont des sections d’entrée/sortie de l’urbain, qui prend forme au fil du cheminement et qui tend à apparaître partout. La section 2 accueille toutefois des pratiques plus confinées, qui se déroulent moins aux yeux de tous,

  • La section 3 se rapporte à un grand ensemble, baptisé « Gave contemplatif et le désert de pratiques effectives ». Les sensations et les contacts avec la rivière sont limités, essentiellement depuis les surplombs et les pratiques semblent absentes. C’est une section confinée où le gave est dissimulé,

  • La section 4 est nommée « Gave sportif et Gave spectacle », car elle correspond à un endroit où les pratiques sont multiples, intenses et, de par la nombreuse fréquentation, se donnent à voir. Comme la section précédente, elle est pleinement dans la ville, mais elle s’en démarque par son ouverture sur ses alentours et sa facilité d’accès.

  • 13 Il n’y a pas là en effet, seulement des sports de nature, mais les aménagements qui leur sont dédié (...)

17Toutes ces sections sont structurées fortement par un ou plusieurs lieux et sont mises en réseau par des liens, voies terrestres et aquatiques, animées aussi par les sports de nature. Dépassant une fonction première « d’échappée visuelle paysagère par contraste avec l’horizon fermé qui caractérise l’espace bâti » [Banzo 2009, p. 5], l’espace ouvert est ici reconnecté à l’urbain, les supports dédiés aux récréativités sportives qu’il contient lui permet d’abriter d’autres spatialités plurifonctionelles13, au service, non plus de la coupure, mais de la couture territoriale.

18Là ne s’arrête pas le rôle de ces spatialités spécifiques. En les mobilisant dans leurs discours, les élus fondent un modèle territorial visant une performativité [Austin 1991] optimale.

3. Le modèle territorial palois : la marque « Pau, Porte des Pyrénées » comme emblème

19Le territoire, co-construction sociale, est avant tout une production discursive [Lussault 1993]. Il est support d’usages et d’appropriation d’une société plutôt sédentaire qui s’accomplit dans la proximité et la contiguïté des lieux, fidèlement à l’idée d’une aire englobante et agglomérante [Lussault 2007]. Il se construit aussi dans le rapport, souvent conflictuel, à l’autre, ce qui est autre territoire [Lacoste 2012]. Quelquefois plus idéel que réel, il s’agit de l’appropriation de l’espace délimité par des groupes, qui se donnent une représentation particulière d’eux-mêmes, de leur histoire et de leur singularité [Di Méo 1998]. Le droit s’est servi de ce concept pour baptiser des espaces limités administrativement, possédant un statut juridique et où s’exerce le pouvoir d’une puissance politique [Moquay 1998]. Dès lors, devant la relative méconnaissance des sociétés locales quant à l’objet intercommunal [Baudelle 1997], la tentation est souvent prégnante de recourir à un modèle territorial [Lussault 1993], pour « réchauffer » [Tesson 2014] le territoire outil au service de l’action politique.

20Le « modèle territorial », en prenant la suite de sa définition par Michel Lussault [2007], est ainsi construit par le politique, pour mettre en scène le territoire dont il a la responsabilité et assurer sa visibilité. L’instance agit ainsi sur l’espace grâce à la vaste représentation qu’elle en a, et nourrit son action par un cortège de mythologies et d’idéologies spatiales, qui, portées par le discours, produisent une géographie « officielle » dotée de sens, induisant la reconnaissance du territoire sur l’échiquier concurrentiel.

21La CDAPP, territoire au service de l’action politique, jouit d’une situation particulière au regard des pratiques sportives de nature. Arrêtons-nous sur cette situation succinctement pour observer une autre base du futur modèle territorial [Coulom 2014b].

3.1. Se positionner sur l’entre-deux ville-campagne

22La dialectique ici-ailleurs produit, à Pau, une géographie de « l’entre-deux » [Bourdeau 2007] singulière concernant les sports de nature. Deux espaces emblématiques de pratiques récréatives sont situés à une heure de trajet de Pau. Le premier est la Côte basque–Landes, premier carrefour Européen du surf, formant un littoral de 50 km propice à la pratique de la glisse, faisant vivre 40 entreprises et produisant 3500 emplois. Cet espace accueille, chaque année, des évènementiels spécifiques tels le Quick Silver Pro, et se complète d’autres pratiques de vacances, tels le balnéaire ou la thalassothérapie. Cet endroit, bien que proche de l’agglomération paloise, est positionné au sein d’autres agglomérations qui gagnent en importance, comme la conurbation Bayonne–Anglet–Biarritz. Il est ainsi difficile de le prétendre exclusif à Pau. Il en va différemment d’un autre espace de pratique sportive de nature, les Pyrénées, avec lequel la CDAPP fonde un lien plus intime.

  • 14 Courant de pensée particulier aux Pyrénées, se distinguant de l’Alpinisme, et dénotant un lien, plu (...)
  • 15 Les Horizons Palois

23Pau est le berceau du Pyrénéisme14, et a construit un lien fort avec la montagne. Second massif pour la pratique de la glisse hivernale de France, les Pyrénées font face à la ville, qui s’est construit une proximité visuelle avec elles. Longtemps, l’activité ludique paloise était liée à la fréquentation de la montagne, en complément de sa propre offre de loisirs urbains. Aujourd’hui, les Pyrénées imprègnent la ville. Le « Boulevard des Pyrénées », est une promenade de deux kilomètres offrant une vue classée à l’inventaire des monuments historiques15 sur les 150 kilomètres de chaîne pyrénéenne qui s’offre à elle. Le Palais des Pyrénées, scindé par un couloir ouvert vers les Pyrénées, accueille des commerces. La « Cité des Pyrénées » édifiée au sein d’un quartier palois est un lieu consacré aux amoureux de la montagne. La ville a ainsi tissé un lien privilégié avec la montagne pyrénéenne, l’élevant, bien qu‘elle ne soit pas située au sein même du territoire, au rang de ressource territoriale [Gumuchian & Pecqueur 2007]. Restait à rendre ce lien visible et exportable, en appelant à la performativité [Austin 1991] du modèle territorial.

Photo 7 – Les Pyrénées dans Pau

Photo 7 – Les Pyrénées dans Pau

24C’est ainsi que la marque territoriale « Pau, Porte des Pyrénées » est advenue. Elle ne fait que parachever le lien tissé de longue date entre la ville et la montagne. Par voie de conséquence, Pau acquiert une place originale dans l’échiquier concurrentiel entre les différents pôles urbains du Sud-Ouest (Fig.1) : en valorisant la proximité des Pyrénées elle se donne une position reconnue par tous et qui fait sens auprès de la société paloise ou extérieure à la ville [Coulom 2014b].

3.2. Les sports de nature à Pau, ressource territoriale et facteur de performativité du modèle

25Plus que la proximité avec les Pyrénées, le conseil communautaire se saisit de ce qui se passe sur son territoire pour renforcer ce modèle. Les sports de nature occupent ainsi une place prépondérante, tant dans le discours des acteurs, que dans les images véhiculées par les différents médias. Le discours repose sur des lieux qualitatifs, dynamiques et accessibles au plus grand nombre, dont le SEVPP, par effet de métonymie synecdochique [Bigando 2006], devient la figure exclusive du modèle, signifiant le tout. Mais le discours repose aussi sur les projets innovants de développement durable du territoire, où les sports de nature occupent une place centrale et revêtent un rôle moteur. Les évènements ponctuels ou récurrents, ainsi que les résultats obtenus par les sportifs affiliés au club local de canoë-kayak, donnent de l’épaisseur à ce modèle [Coulom & Bessy 2014b] qui fait de Pau et du SEVPP un lieu prisé à l’échelle mondiale. Les sports de nature nourrissent ainsi la nouvelle identité territoriale de la CDAPP, lui donnant une image dynamique, jeune, active, et saine par ses espaces de nature, sur un piémont pyrénéen, où le territoire a construit un lien intime, primordial et mythique avec les Pyrénées.

Pour conclure : les sports de nature, éléments consensuels de distinction d’une ville moyenne, mais échouant à produire de l’interterritorialité

26Cet article illustre une tentative, spécifique, pour une ville moyenne, de faire sa place dans un système de villes où cette catégorie est négligée et où la part belle est donnée aux métropoles [Béhar 2011]. Dans ce cas, en se saisissant des sports de nature en milieu urbain, l’agglomération paloise se façonne une nouvelle image, dont l’impact s’évaluera sur le temps long, la temporalité longue étant un facteur nécessaire pour l’aboutissement du modèle territorial [Lussault 1993]. Il émane des acteurs une demande de rationalisation et de coordination en faveur des sports de nature, qui dépasse le cadre de la CDAPP [Coulom 2014a]. Or, cette dernière peine à élargir son périmètre. L’hypothèse est ici posée qu’on a atteint la limite de l’action et de la pensée prise dans le carcan du territoire, et qu’il convient de trouver un mode de fonctionnement en réseau. En même temps que l’idée, il aurait fallu délivrer la manière de fonctionner sur ce mode [Jamot 1997], pour des acteurs politiques habitués au prisme du territoire. La loi Française permet cependant, depuis 2010, de développer une coopération intercommunale hybride entre le territoire et le réseau : le pôle métropolitain. Cette forme permet d’associer des EPCI, sans nécessité d’établir une contigüité territoriale, en les préservant au sein d’un espace de solidarité qui confine à l’association. La récente obtention du pôle d’excellence touristique, autour du thème de l’eau, fédérant les départements des Hautes Pyrénées, des Landes, du Gers et des Pyrénées Atlantiques autour de la question du tourisme, offre une scène primordiale pour échanger sur la création d’un futur pôle pouvant être une force d’action. Là encore, les sports de nature ont une mission à accomplir en contribuant à structurer le secteur touristique. Cela permettrait, de non plus seulement réactiver l’idée, mais de donner corps au réseau de villes moyennes Pau-Tarbes-Lourdes dont l’intention était réelle dans les années 1990 [Guérit & Tesson 1996, Tesson 1996]. C’est ici une possibilité hybride, entre « réseau » permettant d’associer des agglomérations distantes dans une discontinuité spatiale, et « territoire » qui supporte l’acception juridique. Ne reste aux élus qu’à s’en saisir.

  • 16 Avec notamment quatre clubs professionnels de haut-niveau : l’Élan Béarnais Pau-Lacq-Orthez pour le (...)
  • 17 L’Élan Béarnais Pau-Lacq-Orthez associe les trois communes, non limitrophes, et appartenant à deux (...)
  • 18 La compétence de soutien aux clubs sportifs collectifs de haut-niveau permet de soutenir financière (...)

27Nous observons ici enfin un processus d’individuation territoriale [Augustin 1994] basé sur des agrégations sociales éphémères. Une entrée par l’analyse des sports collectifs, en ébullition à Pau16 et qui permettent de penser l’interterritorialité17 et l’action communautaire18 compléterait notre recherche, en ouvrant la réflexion sur le processus emblématique d’identification communautaire [Augustin & Guarrigou 1985] autour de ces sports.

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Bibliographie

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Notes

1 Lyon-Saint Etienne-Grenoble pour l’Est ; Aix en Provence-Marseille pour le Sud Est, Lille-Roubaix-Tourcoing pour le Nord et Nantes-Saint Nazaire pour l’Ouest. Deux pôles structurent le Nord Ouest, Strasbourg ainsi que Nancy-Metz ; tandis que les deux derniers pôles, Toulouse et Bordeaux, sont situés dans le Sud Ouest.

2 Elles ont un rôle de rééquilibrage du poids et de la puissance de Paris.

3 Huit des 22 régions métropolitaines ont été formées autour de ces métropoles d’équilibres.

4 Dans le cadre du sixième Plan, les contrats de villes moyennes soutiennent l’aménagement des centres des villes appartenant à cette catégorie. En outre, la prime à l’aménagement du territoire encourageait la délocalisation des industries [DIACT 2007]. Le tout a finalement contribué à soutenir et redistribuer la croissance industrielle en s’appuyant sur les villes moyennes et à contrer le mouvement d’urbanisation des grandes unités urbaines, notamment en mettant en exergue leurs qualité de vie [Commerçon, 1999].

5 L’INSEE a défini, en 1999, un zonage en « aire urbaine ». Ce zonage a été revu en 2010. Il définit quatre catégories : le pôle urbain, unité urbaine de plus de 10 000 emplois, entouré de sa couronne périurbaine, ici les communes monocentralisées. Le zonage admet aussi des pôles secondaires (entre 5000 et 10 000 emplois) et leur couronne. C’est une porte d’entrée basée sur l’emploi, la population et la continuité du bâti, qui est cependant assez intéressante à spatialiser pour connaître l’emprise des villes et de pôles divers émergents.

6 Une ville-moyenne est définie par convention comme une aire urbaine de 30 000 à 200 000 habitants [DIACT 2007] quand l’aire urbaine Paloise contenait statistiquement 214 000 habitants en 1999.

7 Devenu toutefois maire à l’élection suivante, en 2014.

8 Le Monde, le 29/02/2008

9 ibid

10 Fidèlement aux prescriptions d’Edouard Balladur, ancien premier ministre, le gouvernement français a, dans la loi n° 2010-1563 du 16 Décembre 2010, relative à la réforme des collectivités territoriales, préconisé une non création de nouveaux pays.

11 Élu lors des municipales en 2014. La ville et la CDAPP ont ainsi changé de majorité politique suite aux élections.

12 La friche devrait être reconvertie en écoquartier alliant des fonctions économiques, résidentielles et ludiques, par le projet « Rive des Gaves ».

13 Il n’y a pas là en effet, seulement des sports de nature, mais les aménagements qui leur sont dédiés ont aussi profité à des usages plus quotidiens.

14 Courant de pensée particulier aux Pyrénées, se distinguant de l’Alpinisme, et dénotant un lien, plus que sportif, intime étroit et spécifique au massif Franco-Espagnol. La pratique de l’espace y est indissociable d’une forme d’expression artistique.

15 Les Horizons Palois

16 Avec notamment quatre clubs professionnels de haut-niveau : l’Élan Béarnais Pau-Lacq-Orthez pour le Basket, la Section Paloise pour le Rugby masculin, ainsi que le Rugby Club Lonsois pour le rugby féminin, et le Billère handball pour le handball. Un cinquième club, le Pau Football Club, aspire à retrouver l’élite professionnelle.

17 L’Élan Béarnais Pau-Lacq-Orthez associe les trois communes, non limitrophes, et appartenant à deux EPCI différentes et également non limitrophes. Le club de handball Pau-Nousty, associe aussi les deux villes qui n’appartiennent pas au même EPCI.

18 La compétence de soutien aux clubs sportifs collectifs de haut-niveau permet de soutenir financièrement l’activité des cinq clubs énumérés dans la note 16.

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Table des illustrations

Titre Figure 1 – Aires des pôles urbains primaires et secondaires entre Toulouse et Bordeaux
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Fichier image/jpeg, 252k
Titre Photo 1 – Le SEVPP
Légende L’équipement est ouvert au plus grand nombre. L’accès payant au parcours est garanti depuis l’été 2009. Il est aussi un lieu prisé pour l’entraînement des athlètes et les compétitions internationales. (Photo JCC)
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Titre Photo 2 – La Base du Pont d’Espagne
Légende L’ancienne base est toujours très prisée pour l’entraînement. En revanche, l’accès au parcours est gratuit. Elle est, de surcroît, intégrée dans l’urbain dont les bâtiments en arrière plan témoignent.
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Fichier image/jpeg, 72k
Titre Photo 3 – Le Gave, au cœur de l’urbain
Légende La rivière dévale au cœur de l’urbain, et est support de pratiques récréatives : baignade, descente en raft ou en kayak, pêche… Autant de pratiques permettant de redécouvrir l’urbain depuis la nature.
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Fichier image/jpeg, 56k
Titre Photo 4 – La passerelle de Gelos
Légende Reliant les deux rives au niveau du SEVPP, support de pratiques sportives, surplombant le Gave et élément de saut dans celui-ci, et outil de redécouverte de l’urbain.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/docannexe/image/646/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 60k
Titre Photo 5 – La pêche
Légende La pêche, en bas de chez soi, ici dans un canal d’alimentation. Au fond, la ligne ferroviaire jouxtant le gave.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/docannexe/image/646/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 48k
Titre Photo 6 – La ville
Légende On en oublierait que ces espaces de pratiques sont en ville. Ici, de l’autre côté de la route, se sont des barres d’immeubles qui font office de paysage.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/docannexe/image/646/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 60k
Titre Photo 7 – Les Pyrénées dans Pau
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/docannexe/image/646/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 58k
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Pour citer cet article

Référence papier

Jean-Christophe Coulom, « Les sports de nature comme ressource de développement territorial durable d’une ville-moyenne Française : le cas de Pau »Bulletin de l’association de géographes français, 92-2 | 2015, 258-276.

Référence électronique

Jean-Christophe Coulom, « Les sports de nature comme ressource de développement territorial durable d’une ville-moyenne Française : le cas de Pau »Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 92-2 | 2015, mis en ligne le 22 janvier 2018, consulté le 03 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/646 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/bagf.646

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Auteur

Jean-Christophe Coulom

Chercheur associé en Géographie Aménagement, Laboratoire SET, UMR 5603, Institut Claude Laugénie, UPPA, 64000 Pau – Courriel : jccoulom[at]gmail.com

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Droits d’auteur

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