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Le rural, une catégorie opératoire pour penser les mutations socio-spatiales françaises.La géographie rurale d’hier à aujourd’hui 

The rural, an operative category to consider french socio-spatial mutations.A diachronic approach of rural geography 
Claire Delfosse et Monique Poulot
p. 528-554

Résumés

L’article propose un cheminement à travers le dernier siècle de géographie rurale. Il ne s’agit pas pour nous de retracer toute l’histoire de la discipline, mais d’en isoler certaines inflexions majeures. Nous avons choisi de le faire à partir du couple emblématique ville-campagne qui ne cesse de ressurgir et qui a modelé les approches, tant de géographie rurale que de géographie urbaine. Après avoir analysé comment la mise en tension entre urbain et rural a failli aboutir à la quasi-disparition de cette catégorie spatiale dans les années 70, nous verrons comment la géographie rurale a réussi à s’affirmer en s’octroyant un certain nombre de thèmes « réservés ». Le dernier temps sera consacré au périurbain, synthèse (im)possible du rural et de l’urbain.

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Texte intégral

  • 1 Nous nous centrerons surtout sur la période avant la charnière années 2000, à l’exception de la der (...)

1L’évolution des représentations du rural, de sa place dans la société et dans l’aménagement, se traduit dans les rapports qu’ont entretenus, selon les périodes, géographie rurale et géographie urbaine. Si la géographie rurale était dominante au début du 20 siècle, les rapports s’inversent au tournant des années 1970 [Plet 2003], à tel point qu’Antoine Bailly et Hubert Béguin en viennent à conclure en 1982 « Existe-t-il encore une géographie rurale ? » [Bailly & Béguin 1982/1998]. Or, de nombreuses publications et numéros spéciaux témoignent d’un intérêt renouvelé pour la géographie rurale [Cornu & Delfosse, 2007, Jean & Rieutort 2018, Rieutort & al 2018]. Pour appréhender cette évolution nous nous interrogerons, en particulier, sur le couple ville-campagne, sachant que la lecture de leurs relations est une des grandes problématiques des travaux de géographie rurale du XXe siècle [Le Caro & al. 2016, Berger & Chaléard 2017, Poulot, 2008, 2018]1.

1. La campagne : quelle définition en géographie à travers le couple ville-campagne ?

2Au moment où la géographie humaine s’affirme avec les travaux d’Albert Demangeon, de Raoul Blanchard, ainsi que de Jean Brunhes, la géographie des campagnes domine. Dans cette géographie régionale, la ville est le plus souvent considérée par ses fonctions commerciales et agricoles. Pourtant dès les années 1950-1960, cette focale s’inverse au point que certaines analyses récentes en viennent à nier la réalité même du rural.

1.1. Des campagnes essentiellement agricoles plus ou moins marquées par le rayonnement urbain

3Jusqu’aux années cinquante, les travaux portent sur les campagnes, en particulier sur les genres de vie agricoles. Si tous prennent en compte les villes, considérées comme les petites capitales de pays, elles sont étudiées en tant que lieux de service pour les campagnards et lieux de vente des produits agricoles. Les monographies de villes, publiées dans les revues de géographie des années 1920 et surtout 1930, insistent sur le rôle commercial agricole de ces villes, avec l’étude fine des foires et des marchés.

  • 2 Plusieurs articles sont ainsi consacrés à des « pays » proches de Lyon et dans lesquels on voit l’é (...)

4Quelques travaux traitent plus précisément de l’influence qu’elles exercent sur l’agriculture. Celle-ci se mesure par l’approvisionnement alimentaire nécessaire à la ville qui se lit dans l’organisation de l’espace. Raoul Blanchard, « pionnier » des monographies urbaines avec son étude sur Grenoble (1911), comme dans l’article qu’il consacre ensuite à Annecy [Blanchard 1916], qualifie l’espace agricole déterminé par l’approvisionnement urbain de « banlieue alimentaire ». Les « banlieues » des villes en croissance commencent aussi à faire l’objet de publications. Georges Chabot dans un essai consacré à la Côtière de la Dombes analyse ainsi les différentes phases et formes d’influence de la ville de Lyon sur cette région : lieu de villégiature, puis d’approvisionnement, et enfin zone d’extension de la ville [Chabot 1927]. Il y dresse le tableau d’une agriculture dont les évolutions sont conditionnées par la croissance et les besoins de la ville2. Dans les années 1930, Albert Demangeon engage également des études sur l’approvisionnement alimentaire de Paris (en poisson, en vin, en lait…) et dans le tome de la Géographie de la France publié à titre posthume [Demangeon 1946-1948], il souligne l’influence de Paris sur l’évolution des campagnes lorraines qui se tournent vers l’élevage laitier [Delfosse 2006]. Les produits frais, lait et produits maraîchers, sont notamment au cœur des enquêtes jusque dans les années 1970. Elles affirment que c’est la ville qui commande l’orientation agricole, quels que soient les terroirs et non plus le milieu comme dans les approches antérieures ; le livre de Roger Dion sur la localisation des vignobles confirme ce rôle des villes [Dion 1959].

5À partir des années 1950, les thèses régionales, que l’on peut qualifier de rurales – tant la valence agricole domine encore en France – envisagent d’autres influences de la ville sur l’agriculture. C’est le rayon foncier que l’on peut tracer à partir du recensement des propriétés urbaines comme dans la thèse de Raymond Dugrand (Villes et campagnes en Bas-Languedoc, 1963) ; c’est l’importance des capitaux urbains qui orientent les choix de cultures, comme le montre Jean Labasse dans Les capitaux et la région. Étude géographique essai sur le commerce et la circulation des capitaux dans la région lyonnaise, 1955. Le périmètre des thèses visant à analyser la vie rurale (entendons par là essentiellement l’agriculture) tend ainsi à être défini non plus par le nom d’une région naturelle, mais par la ville (Michel Phlipponneau traite de La vie rurale dans la banlieue parisienne, étude de géographie humaine (1956) et Roger Brunet des campagnes toulousaines en 1965). La thèse de Bernard Kayser qui étudie l’évolution d’un espace rural au regard de l’urbanisation voisine est plus explicite encore dans son titre : L’arrière-pays rural de la Côte d’Azur, essai sur les conséquences du développement urbain (1960). La même veine peut se lire dans des thèses plus tardives, à l’image de celle de Richard Sceau sur Lyon et ses campagnes (publiée en 1996). Tous ces géographes ruralistes lient fortement évolution de la vie rurale et rôle des villes. Ainsi Roger Brunet impute-t-il le « retard » agricole des campagnes de sa région d’étude non pas aux conditions naturelles, mais au fait qu’elle « a manqué d’excitation urbaine » car « cette immense région écrasée par Toulouse » est dépourvue de véritable réseau urbain. Les villes seraient ainsi les moteurs de la modernisation agricole souhaitée et par conséquent celles des campagnes, réduites à leur fonction agricole. Étienne Juillard, auteur d’une thèse sur La vie rurale dans la plaine de Basse-Alsace. Essai de géographie sociale (1953) avec une fine étude du réseau urbain, s’essaie à une typologie plus nuancée en 1961 : entre villes rentières du sol, villes insulaires tournant le dos à la campagne et villes urbanisantes vecteurs de modernité [Juillard 1961].

1.2. Les campagnes qui se modernisent : l’urbanisation des campagnes

6Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les travaux s’orientent de plus en plus vers la ville et l’industrialisation et les deux axes majeurs de l’étude des campagnes deviennent, « ‘l’urbanisation’ et la ‘modernisation’ des campagnes » [Flatrès 1972, p. 173]. Quand la plupart des géographes, comme Pierre George [George 1964], affirment le caractère irréversible de l’exode rural, les quelques tenants du « ruralisme » s’insurgent et appellent, à l’image de Lucien Gachon, au développement industriel en milieu rural pour contrer cet exode [Gachon 1954]. Le débat n’est pas seulement économique ou démographique, il est aussi idéologique : les campagnes sont aux yeux de la nouvelle génération de géographes ruralistes des lieux du conservatisme, alors que la ville, lieu de la modernité, amène à une nouvelle société. Le « ruralisme » tend à disparaître à partir du début des années 1960 et la pensée sur l’inéluctabilité de l’urbanisation s’affirme [Mathieu 1990].

  • 3 Un numéro complet de la revue Études rurales est consacré à L’urbanisation des campagnes en 1973

7L’empreinte des villes sur les campagnes ne renvoie pas seulement à l’exode rural, mais à la diffusion d’un mode de vie urbain « unique », qui conduirait à « l’accession de tous, agriculteurs compris, aux formes les plus perfectionnées de la production de l’existence, adaptation rationnelle aux besoins du travail et des loisirs ». C’est en ces termes que le « géographe ruraliste théoricien de l’urbanisation », Étienne Juillard, entend l’« urbanisation des campagnes », titre programmatique de l’article qu’il publie dans la nouvelle revue Études rurales en 19613. Ainsi annonce-t-il la fin des cultures traditionnelles, des savoir-faire, des modes de vie spécifiques, qu’il qualifie en 1973 « d’effondrement des vieilles civilisations agraires, lézardées depuis un siècle » [Juillard 1973] ; ce que le sociologue Henri Mendras évoque dans sa thèse comme La fin des paysans. [Mendras 1967]. Le concept d’urbanisation, qui revêt un aspect fortement culturel, inscrit une forme de domination culturelle de la ville sur le rural [Delfosse 2003].

8Le rapprochement des deux civilisations tient également aux migrations de loisir des citadins que permettent l’extension du temps libre et la mobilité croissante des populations, notamment grâce à la généralisation de l’usage de la voiture individuelle. Max Sorre souligne dès 1950 l’importance des migrations de tourisme, principalement à la campagne. Et Jean-Bernard Charrier ne craint pas d’annoncer dans son livre Citadins et ruraux : « Les régions rurales semblent destinées à devenir les zones où les citadins, de plus en plus surmenés nerveusement iront rechercher le silence et le repos, à une époque où le temps que l’on peut consacrer aux loisirs augmente peu à peu. La société de consommation urbaine semble avoir besoin de cet antidote » [Charrier 1964]. Cette façon de concevoir le tourisme rural du point de vue de l’influence urbaine a donné lieu à de nombreux travaux sur les migrations touristiques au départ des villes, les résidences secondaires [Cribier 1967], l’impact du tourisme sur le monde rural. Tous épousent la thèse de l’urbanisation du milieu rural et reprennent l’idée de la diffusion d’un mode de vie unique. En effet, les résidents secondaires ou nouveaux habitants des campagnes qui s’installent dans les villages et les rénovent, que ce soit en vallée du Rhône ou en Provence, ne sont pas considérés comme appartenant à la vie rurale car celle-ci est presque toujours réduite à l’agriculture. Ainsi Roger Livet [cité par Berger & al. 1975] écrit-il que « ces nouveaux résidents (résidents secondaires ou permanents- artistes, retraités – des villages provençaux) […] se mélangent certes à la population résiduelle mais ils ne travaillent pas la terre » (1962).

9La fin d’un certain rural, face à l’urbanisation revient dans des publications des années 1980. Roger Béteille, dans son ouvrage La France du vide (1981), évoque, à partir du déclin de l’agriculture et du vieillissement de la population rurale, « une France à l’abandon ». Cette vision transparaît encore dans son ouvrage publié en 1994 intitulé La crise rurale, il dresse un diagnostic « de crise ou de remise en cause de l’activité rurale », semblant ignorer qu’entre le recensement de 1975 et celui de 1982, pour la première fois depuis des décennies, le solde migratoire des communes rurales est positif. Pour Roger Béteille, cette évolution démographique, loin d’être une renaissance, vient confirmer la fin du rural remplacé par une nouvelle identité, reconstruite, objectivée en quelque sorte par le regard porté par les citadins et qu’il refuse d’appeler rurale. On demeure ainsi dans une vision culturaliste opposant une civilisation urbaine et une civilisation rurale amenée à disparaître [Delfosse 2003]. La plupart des spécialistes de la ville y voient, quant à eux, la poursuite du processus d’urbanisation du rural, dans des logiques d’étalement urbain avec une transformation de la forme de la ville, de la ville dense à la ville éclatée.

1.3. Entre disparition et resurgissement du rural : gradients d’urbanité versus degrés de ruralité

  • 4 Dans ce numéro de Sciences Humaines s’expriment aussi les tenants d’une vision positive de l’invers (...)

10La vision culturaliste se retrouve aussi chez certains penseurs d’une géographie « urbaine » qui affirme la totale absorption du rural dans l’urbain sans hybridation aucune. Celle-ci est notamment illustrée par l’article de Jacques Lévy dans Sciences Humaines4 intitulé « Oser le désert » qui constate que « dans les pays développés, on trouve des espaces plus ou moins urbains, mais les moins urbains ne constituent plus le cœur d’une autre forme de civilisation, seulement l’extrême périphérie de la ville » [Lévy 1994]. Le propos est repris en 2000 autour de la notion de « gradients d’urbanité », les périphéries de la ville perdant leur nom de rurales et devenant des espaces à faible urbanité, l’urbanité étant entendue comme une combinaison de densité et de diversité [Levy 2000]. La dernière formalisation, qui date de 2012, différencie les espaces depuis l’urbain au périurbain dense puis à l’hypo-urbain (défini comme « le périurbain externe à accessibilité limitée vers les grandes villes ») jusqu’à l’infra-urbain (« les zones à faible densité dissociées des villes ») [Lévy 2012].

11Cette affirmation d’une globalité spatiale ou d’une catégorie unique comportant des assemblages différenciés d’espaces continue toutefois d’être interrogée depuis plus de vingt ans, d’autant qu’elle appelle la distinction de seuils ou limites ; la périurbanisation, qui débute à la fin des années 1960, ayant encore accru les incertitudes. En effet, la mise en lien des espaces par les mobilités conduit à brouiller les repères, si bien que géographes urbains et ruraux réfléchissent à des découpages ou des typologies d’espaces en multipliant et faisant varier les critères. Le colloque de Poitiers « Rural-Urbain Nouveaux liens, nouvelles frontières » et la parution éponyme en 2005 en sont des illustrations majeures. L’article de Martin Vanier « Rural-urbain : qu’est-ce qu’on ne sait pas ? » et celui de Bernard Debarbieux « Obsolescence ou actualité des objets géographiques modernes, à propos de la ville, de la campagne, du périurbain et de quelques autres objets conventionnels », qui réinterrogent les différentes catégories d’espaces, insistent notamment sur le poids des représentations qu’on se fait de ces espaces et proposent comme pendant à l’urbanité le terme de ruralité. Martin Vanier constate ainsi qu’« on n’en finira pas d’apporter les preuves concrètes, générales et particulières de l’existence renouvelée d’une ruralité, voire –piste plus novatrice- d’une certaine ruralisation de fragments d’espaces et de sociétés urbaines par ailleurs évidemment hégémoniques » [Vanier 2005, p. 25] et il propose une lecture fondée sur des gradients de ruralité, inverse de celle de Jacques Lévy. Et Bernard Debarbieux de conclure sur la valeur sociale et idéologique de ces catégories qui « seraient désormais moins les cadres objectifs de la condition géographique de nos sociétés occidentales contemporaines, que des figures de leurs territorialités, des archétypes de leurs imaginaires géographiques, des ressources symboliques de la complexité de leurs pratiques spatiales » [Debarbieux 2005].

12Dans cette perspective, les catégories urbain/rural, loin de disparaître, sont sans cesse réinventées par le jeu de nos représentations. L’urbain, redevenu ville, c’est à la fois la diversité, l’intensité, la multiplication des opportunités de contact et son revers à savoir la pollution la congestion, l’artificialisation des sols… Le rural, redevenu campagne, est verdi, assimilé à la nature et au bien-être, nourricier et apaisé, même s’il est aussi mal ou sous-équipé. Sans nul doute, la patrimonialisation généralisée qui a saisi nos sociétés n’est pas étrangère à ces représentations triomphantes, et désormais « la campagne toute entière semble patrimonialisée au moment même où elle retrouve une fonction identitaire nationale, tendant à gommer la dualité territoriale des années soixante entre espace de production et espaces protégés » [Delfosse 2003, p. 99].

13Urbanisation, patrimonialisation, on mesure le poids de ces processus qui s’appliquent à tous les espaces et qui, logiquement, conduisent à des saisies globales qui se déclinent ensuite en sous-catégories. Reste que les nomenclatures officielles, notamment celle produites par l’INSEE, se font largement l’écho de cette vision homogénéisante rassemblée autour de la ville. Il en est ainsi du zonage en aires urbaines mis en place en 1996 et réactualisé en 2010 et qui s’impose aujourd’hui comme la principale référence de lecture de l’espace français [Pistre & Richard 2018]. Le « rural », même si le terme n’est pas employé, y serait réduit à la catégorie « communes isolées hors influence des pôles » qui rassemble 4,6 % de la population et 20,2 % des communes. Est-ce l’infra-urbain évoqué par Jacques Levy ?

2. Une géographie rurale qui s’affirme et s’émancipe : le rural comme catégorie opératoire

14Face à cette forme de domination de la géographie urbaine et à l’idée d’absorption du rural, la géographie rurale se maintient – une commission de géographie rurale du CNFG est même créée en 1966 – et s’affirme autour de quelques thèmes clefs qui s’attachent à faire ressortir certaines spécificités de l’espace rural : sa diversité et sa multifonctionnalité, l’importance de l’agriculture et de l’agroalimentaire, ou encore la place des espaces non bâtis engendrant peut-être un rapport particulier à la « nature ».

2.1. Des espaces ruraux multifonctionnels entrés en renaissance rurale

  • 5 Les journées rurales de la commission de géographie rurale de 1971 portent sur le thème des espaces (...)

15Dès la fin des années 1960, quand la géographie régionale se sépare en deux branches – la géographie rurale et la géographie urbaine –, des géographes réfléchissent à mieux définir l’espace rural en appréhendant la diversité de ses fonctions et de ses dynamiques socio-démographiques. Opposés au concept d’urbanisation qui tend à gommer la spécificité d’une catégorie spatiale qui n’est pas la ville, ils adoptent le terme d’espace rural [Mathieu 1974] en lieu et place de celui de « campagne », trop souvent assimilé à « l’agricole » dans les années 1960. Cela permet d’affirmer que le « rural » est divers5, loin de « l’idée généralement répandue […] d’un ensemble monolithique caractérisé par la prédominance de l’activité agricole, par l’existence d’un exode important et irréversible ou encore des modes de vie et des comportements particuliers » [Bontron & Mathieu 1968]. Cette diversité tient en premier lieu à la densité : entre des espaces de faible ou très faible densité (notion introduite à cette époque) [Bontron & Mathieu 1977, Mathieu & Dubosq 1985] et des espaces plus denses, notamment dans l’espace rural périurbain. Elle renvoie aussi à celle des classes sociales qui le peuplent, ainsi qu’aux catégories socio-professionnelles qui ne sauraient se réduire à l’agricole : ce qui suppose de considérer les autres fonctions de ces espaces (on ne parle pas encore de multifonctionnalité, mais la notion émerge dans les années 1970-1980).

  • 6 On mesure ainsi la distance entre la thèse de Renard et celle des années précédentes consacrées exl (...)

16Jean Renard, dans sa thèse de 1975, intitulée Les évolutions contemporaines de la vie rurale dans la région nantaise, prend en compte toutes les activités rurales, dont l’industrie rurale et le tourisme, et non seulement l’activité agricole isolée plus ou moins artificiellement de son milieu6. D’autres thèses se concentrent sur ces autres fonctions rurales : ainsi celles de Jean-Pierre Houssel sur l’industrie textile dans le Roannais ou de Michel Bonneau sur le tourisme rural. On pourrait citer aussi la thèse de Pierre Limouzin (Le dynamisme des communes rurales françaises, 1979) ou celle de Robert Chapuis (Espace et société. Géosociologie des campagnes du département du Doubs, 1979), qui souligne que « le rural du Doubs apprécie énormément la vie à la campagne et paraît bien avoir définitivement tourné la page de l’exode nécessaire et souhaité ». L’industrie, le tourisme, la fonction résidentielle conduisent à distinguer différents types d’espaces ruraux suivant l’importance de ces différentes fonctions. Enfin, la diversité des espaces ruraux s’explique par les dynamiques démographiques. En écho aux propos de Nicole Mathieu et de Jean-Claude Bontron, pour qui l’exode rural n’est pas inéluctable et ne concerne pas la totalité de l’espace rural [Bontron & Mathieu 1968], certains travaux montrent que l’espace rural ne peut se réduire ni à une relique, ni à un espace « urbain » d’un nouveau type, mais qu’il est porteur de dynamiques propres.

17De telles analyses soulignent les transformations en cours dans ces espaces, le « changement » et notamment le changement social qu’ils vivent à tel point que certains géographes ruralistes intègrent l’important programme CNRS sur le changement social en France lancé à l’époque [Delfosse 2003]. L’affirmation de l’espace rural comme catégorie spatiale à étudier pour elle-même est la revendication majeure de cette géographie rurale en invention dans les années 1970-1980, qui n’en oublie pas pour autant le maillage urbain y compris les bourgs, petites villes, villes moyennes [Kayser 1979, Jousseaume 1996] . Mais désormais toutes les impulsions de changement sont scrutées, notamment celles qui viennent des acteurs ruraux eux-mêmes.

18La thèse de Jean Renard est significative, car comme l’explique Pierre Flatrès dans son compte-rendu : « …ce sont les campagnes qui donnent le ton » puisque « La nébuleuse industrielle choletaise est un exemple rare en France de région rurale industrialisée par les initiatives locales » [Flatrès 1977]. Les travaux de Jean-Pierre Houssel visent aussi à montrer les dynamiques industrielles rurales endogènes [Houssel 1980].

  • 7 On peut citer les travaux conduits par Pierre Coutin, ceux de Jean-Claude Bontron au sein de la Soc (...)

19Ces recherches rurales s’appuient, à partir des années 1960, sur des données statistiques, lesquelles permettent de réaliser des typologies à l’échelle nationale et partant de distinguer les différents types d’espaces ruraux et leur répartition spatiale7. Cette manière de faire place d’emblée la géographie rurale dans une perspective aménagiste [Phlipponneau 1960, George & al. 1965, Labasse 1966], voire de géographie engagée autour de réflexions sur l’égalité des territoires. De fait, elle revendique une véritable politique d’aménagement rural qui ne prenne pas seulement en compte l’agriculture mais les conditions de vie des ruraux, qui restent encore très éloignés de l’accès à certains équipements de base [Coutin 1965, Berger & al. 1975]. Les premières politiques d’aménagement rural micro-régional, celle des Plans d’Aménagement rural au début des années 1970, sont à l’évidence à lire en parallèle de ces travaux qui promeuvent très tôt l’analyse micro-régionale et la notion de développement local.

20À côté de ces études plutôt statistiques réalisées pour les politiques publiques, des typologies plus « qualitatives » s’imposent également chez les géographes ruralistes au tournant des années 1990 : elles introduisent les notions de « campagnes fragiles » (qui remplacent le terme stigmatisant de rural profond), de « campagnes vivantes » et de « campagnes périurbaines », notions qui sont toujours d’actualité. Alors que les « campagnes fragiles » ont fait l’objet d’un colloque au début des années 1990, les « campagnes vivantes » sont le titre d’un colloque et ouvrage en hommage à Jean Renard qui a porté et défendu ce terme [Croix 2000].

21Ces différents travaux interprètent l’évolution des courants migratoires des années 1980, non comme une dissolution du rural dans la ville, mais comme la naissance de nouvelles campagnes ou comme une Renaissance rurale pour reprendre les titres de deux ouvrages de Bernard Kayser qui ont fortement marqué la production scientifique [Kayser 1989, 1993]. Pour Bernard Kayser et ses héritiers, s’il ne s’agit pas de nier un certain continuum ville-campagne, voire des éléments de fissuration de l’identité rurale d’antan, cela ne signifie nullement la disparition d’une « ruralité », qu’il définissait dès 1988 comme « une forme de rapport de la société à l’espace, dont il apparaît, au-delà de toutes les nuances et différenciations, qu’elle est, en définitive, caractérisée par un élément essentiel : son inscription locale, qui est à la fois rapport à la localité et rapport à l’environnement » [Kayser 1988]. Cette ruralité en réinvention est entrée en renaissance puisque la nouvelle société rurale, autochtones et nouveaux installés, se l’est appropriée si bien que, devenue une ressource territoriale, elle s’impose comme un levier de développement local. Certes l’élaboration scientifique de la notion de ressource territoriale est plus tardive [Gumuchian & Pecqueur 2007], mais elle fonctionne dès cette période comme un outil fédérateur des recherches rurales dans leur quête des spécificités de ces espaces.

2.2. L’agriculture dans tous ses états : des structures agraires à la géographie de l’alimentation

22L’une d’elles demeure le lien intrinsèque à l’agriculture et à ses dérivés paysagers ou économiques. On retrouve là certains des grands thèmes des monographies régionales de l’École de géographie française de l’entre-deux-guerres, comme l’habitat rural et les paysages agraires, fruits à la fois des conditions naturelles et de l’histoire, tant les deux disciplines sont encore liées à cette époque. Les paysages agraires sont ainsi l’objet de grandes synthèses dans les années 1930 analysant leur répartition sur le territoire national ; et Albert Demangeon s’attache à formaliser des typologies des formes d’habitat rural (dispersion, regroupement de l’habitat ; formes des villages au bâti aggloméré) et de types de bâtiments agricoles.

23De telles méthodes dites généalogiques sont contestées au sortir de la Seconde Guerre mondiale, car il s’agit désormais de travailler sur les changements en cours quand « dans nos pays de vieille civilisation agraire, (s’)opère rapidement une réadaptation de nos structures parcellaires et de notre habitat aux possibilités et exigences des conditions techniques et économiques modernes » [Juillard 1964]. Ainsi, l’étude des structures agraires évolue-t-elle, de la propriété foncière urbaine vers les mutations parcellaires liées aux opérations d’aménagement foncier et à l’agrandissement des exploitations agricoles. La thèse de Pierre Brunet de 1960, dont le titre (Structures agraires et économie rurale des plateaux tertiaires entre la Seine et l’Oise) la rattache encore à l’ancienne géographie agraire, en porte témoignage, attentive notamment aux rapports entre le foncier de propriété et celui d’exploitation. La question foncière demeure d’ailleurs un thème central de la géographie rurale (thèses de Violette Rey, L’agrandissement spatial des exploitations agricoles en 1980 et de Nicole Croix en 1999, La terre entre terroir et territoire. Mutations foncières et organisation des campagnes armoricaines méridionales).

24Il reste que la définition des grands types de paysages agraires et leur histoire se maintiennent jusque dans les années 1980 avec les travaux d’André Meynier et le célèbre manuel de René Lebeau qui, maintes fois réédité, a marqué des générations de géographes ruralistes [Meynier 1958, Lebeau 1986]. Cette veine n’a pas été totalement abandonnée, avec l’affirmation d’une géographie historique, qui fait appel à de nouveaux outils comme la photographie aérienne. Une inflexion est toutefois donnée par les travaux d’Armand Frémont, qui avec son ouvrage sur La région, espace vécu, donne une place centrale à la perception que les hommes ont de leur espace et de « leur » paysage tel qu’ils se le représentent [Frémont 1976].

25Parallèlement, la volonté de considérer la modernisation des structures agraires conduit les géographes ruralistes à s’affirmer comme des spécialistes de l’agriculture et de l’agro-alimentaire. Ainsi la thèse de Jacqueline Bonnamour soutenue en 1966, si elle s’intitule Le Morvan, la Terre et les Hommes à l’image des monographies régionales, porte en sous-titre Essai de géographie agricole. On peut citer aussi la thèse d’Armand Frémont pionnière dans cette géographie plus agricole, tout en restant dans un cadre régional : L’élevage en Normandie. Etude géographique (1968).

  • 8 Pour le détail de ces thèses, voir C. Margetic [2005].

26Ce courant est notamment porté par Jacqueline Bonnamour qui, dans son ouvrage intitulé Géographie rurale, Méthode et perspectives (1973), revendique l’usage de nouvelles méthodes, le recours aux statistiques, l’analyse des systèmes et jeux des échelles, soit la participation active de la géographie rurale dans ce que l’on dénomme alors la Nouvelle géographie [Grataloup 2015]. Si cette géographie agricole s’affiche quantitative [Rey & Robic 1983], permettant l’établissement de typologies d’exploitations agricoles et analysant leur répartition dans l’espace, elle traite d’objets variés [Guermond 1979, Bonnamour & Gilette 1980]. Elle s’intéresse aux transformations agricoles ainsi qu’aux industries agro-alimentaires alors en plein développement. Elle se rapproche également de l’économie, et s’essaie à de nouvelles conceptualisations autour des notions de filière, de bassin de production ou de firme, d’agriculture intégrée [Diry 1997]…. Ces thèses marquent les années 1980-19908.

  • 9 Actes de colloque, Association campagnes et terroirs de Provence et des Alpes du sud et numéro spéc (...)
  • 10 Numéro de la Revue Sud-Ouest européen dirigé par Jean Pilleboue intitulé La qualité agro-alimentair (...)

27Dans cette géographie agricole, une branche se distingue, celle de la géographie viti-vinicole [Schirmer 2000] qui reste héritière en partie des travaux de Roger Dion sur les facteurs de la localisation de la vigne et de la qualité des vins. Elle revendique les liens à l’histoire comme l’illustre la thèse de Philippe Roudié en 1980 (Campagnes girondines et vins de Bordeaux à l’époque contemporaine 1850-1980) et rejoint d’une certaine façon la géographie historique qui, dans les années 1990, gagne d’autres produits alimentaires comme les fromages [Delfosse 1993] et organise une série de colloques qui ont marqué la discipline [Delfosse & Lefort 2011]. Ces travaux amorcent une réflexion sur la notion de terroir (thème de plusieurs colloques de la Commission de géographie rurale des années 1990) et partant sur celles de qualité et de patrimoine alimentaire [Moustier & Durbano 2007, Delfosse 2011]9. Liée à une remise en cause du modèle d’agriculture productiviste, mais aussi à des revendications habitantes de plus en plus fortes, la qualité alimentaire10 est désormais étudiée comme un facteur de développement rural dans une nouvelle prise en compte, tant sociétale que politique, des liens entre agriculture et territoire [Rieutort 2009, Delfosse 2013]. Avec le « nourrir les hommes » qui redevient central à partir des années 2000, une nouvelle géographie de l’alimentation tend ainsi à s’imposer.

2.3. La question de la nature pour les ruralistes : entre paysage, nature ordinaire et ressource territoriale

28L’importance des espaces agricoles ou « naturels », ou encore « espaces ouverts », la faible densité relative du bâti et de la démographie sont également des moyens de distinguer l’urbain du rural ; surtout elles induisent un autre rapport à la « nature » pour les habitants de ces espaces ; enfin, les liens « rural », « nature » sont centraux dans les approches sur le paysage [Mathieu 1998]. C’est toute la question de la nature pour les ruralistes.

  • 11 A. Demangeon, Principes de géographie humaine [cité par Robic & al 1992].

29L’évidence des liens entre « nature/milieu physique/environnement » se construit au moins depuis les débuts de l’École de géographie française. Sa préférence accordée aux campagnes tient au fait qu’aucun autre milieu « ne permet aussi bien de faire apparaître les combinaisons de facteurs naturels et humains » [Juillard 1964]. Celles-ci fondent la géographie humaine définie par Albert Demangeon comme « l’étude des groupements humains dans leurs rapports au milieu géographique », ce dernier embrassant « non seulement les influences naturelles […], mais encore l’influence de l’homme lui-même. […] transformant à fond le paysage naturel, créant des associations nouvelles de plantes et d’animaux […] ». »11. Dans cette approche, la « nature » est avant tout le contexte dans lequel l’Homme évolue et dont il s’accommode, si bien que toutes les monographies régionales commencent par la présentation du milieu physique avant de traiter des genres de vie et des activités humaines : c’est le « possibilisme ». Dans cette conception, l’agriculture occupe une place de choix, liée particulièrement à « la nature », comme le revendiquent certains articles, des années 1930, à forte connotation agrarienne, intitulés « Les travaux et les jours… » [Delfosse 2003]. Cette vision d’une « nature contexte » perdure dans l’optique d’une géographie active qui en appelle à aménager la nature. Ainsi Pierre George écrit-il dans le “Que Sais-je ?” qu’il consacre à l’environnement en 1971 que « Etudier l’environnement revient à entreprendre une géographie humaine du monde contemporain, dans l’esprit de la géographie active » [Cité par Robic & al 1992].

30Les géographies humaine et physique se « séparent » de plus en plus dès les années 1950, ce qui conduit à réinterroger la place à consacrer au milieu physique dans les études rurales. Dans un article intitulé « Géographie rurale et milieu naturel » en 1984, André Humbert constate que : « Ne sachant trop comment relier les faits physiques aux faits humains sans risquer de tomber dans le piège déterministe ou de se voir accusés du péché de possibilisme beaucoup de géographes, ont préféré renoncer à établir des corrélations étroites entre les deux types de faits » même si « toutefois nombreux sont ceux qui n’ont pas supprimé l’étude du milieu physique ». » [Humbert 1984]. En effet, les géographes ruralistes n’abandonnent pas l’étude du « milieu naturel », dans les travaux viticoles par exemple comme facteurs explicatifs de la qualité, mais aussi dans la géographie agricole dans son ensemble, ou encore dans leurs travaux sur les paysages.

31Reste que la nature des géographes des campagnes, puis des géographes ruralistes est fondamentalement marquée par l’Homme : elle est ce que les paysages agraires donnent à voir. Ainsi Georges Bertrand dans l’introduction de l’Histoire de la France rurale, « Pour une histoire écologique de la France rurale », écrit-il que « L’espace rural est une réalité écologique et création humaine » [Bertrand 1975]. Il revendique la nécessité d’une analyse systémique à partir du paysage rural lequel « constitue un système qui évolue sous l’action combinée des agents et des processus physiques et humains » [ibid]. Avec la patrimonialisation des campagnes dans les années 1990, les liens entre agriculture et paysage, notamment paysage rural, sont réinterrogés quant à la place à accorder à la « nature ». Yves Luginbülh signe ainsi un article de la revue Etudes rurales sur les nouvelles significations du paysage rural, qui tend à s’éloigner toujours plus de l’agriculture sous le titre : « Le paysage rural : la couleur de l’agricole, la saveur de l’agricole, mais que reste-t-il de l’agricole ? » [Luginbülh 1991].

  • 12 Cette notion de « nature ordinaire » est partagée entre ruralistes et géographes de l’environnement (...)

32Une autre place est accordée à la nature dans les travaux des géographes « ruralistes », celle de la nature nécessaire à l’éducation, à l’apprentissage même de la vie, et lieu de ressourcement pour les habitants des villes. Si ce thème se lit dès les années 1930, comme dans le Petit Guide du voyageur actif de Pierre Deffontaines, il se renforce à la fin des années 1960 et début des années 1970 avec l’arrivée de l’écologie. La mise en protection de la nature suscite nombre de travaux de géographes ruralistes. Il en est ainsi des études portant sur les conflits autour de la protection de l’environnement (création des réserves naturelles et des parcs nationaux en 1960, des PNR 1967), conflits qui réactivent le plus souvent les catégories citadins et ruraux, avec des représentations fondamentalement différentes. En revanche, le mouvement de « retour à la nature », qui s’amorce au tournant des années soixante avec l’arrivée de citadins s’installant à la campagne, est moins étudié par les géographes ruralistes. Ils l’interrogent surtout à travers le phénomène des résidences secondaires et des pratiques récréatives ; considérant la fonction résidentielle des espaces ruraux, ils en viennent à analyser « la nature » comme un cadre de vie. C’est cette conception des liens nature-rural qui tend à s’imposer à partir des années 2000 : au nom de l’attrait d’une belle nature mais d’une nature ordinaire12 qui englobe les espaces modelés et faisant toujours l’objet d’une intervention humaine, bien loin de la wilderness et du retour au désert des années 68 comme l’avait analysé Bernard Kayser [Kayser 1989].

33Pourtant, une autre vision de la nature existe, formulée dans l’ouvrage coordonné par Philippe Perrier-Cornet et intitulé Repenser les campagnes, [Perrier-Cornet 1990] celle d’une « nature objective, comme ensemble de ressources, de cycles de vie, de fonctions » qui serait « Agricole, un peu, citadine et paysagère certainement, politique et européenne à coup sûr, pleine de risque, préservée et menacée, sans cesse enrichie et altérée… », comme le souligne Armand Frémont dans la préface de cet ouvrage. On mesure là un des chantiers de la géographie rurale : c’est la diversité de ces fonctions et représentations de la nature qui mérite d’être réinterrogée au regard de la diversité des habitants du rural [Papy & al. 2012].

3. L’entre-deux : le périurbain la synthèse (im)possible

  • 13 Programmes PUCA durant la décennie 2010 C. Didier-Fèvre, M. Poulot, M. Berger, C. Aragau, L. Rougé, (...)

34L’étalement urbain qui commence dans les années 1960 et s’épanouit dans les années 1970, gagnant progressivement toutes les régions et les catégories de villes, fait rejouer le couple villes-campagnes et conduit à une nouvelle confrontation. Le périurbain, rapidement attribué à la ville et symptôme du tout urbain [Pistre & Richard 2018], a failli signer la « fin de partie » du rural et de la géographie associée avant de soutenir un renouvellement disciplinaire [Poulot 2008] dans des recherches associant parfois géographes du rural et ceux de l’urbain13. Nous retiendrons dans ce débat encore en cours trois entrées : les élaborations conceptuelles du périurbain à la ruralisation de la ville, le retour de la question alimentaire et agricole en lien avec la ville, et le changement social que donne à lire ces espaces.

3.1. Les élaborations conceptuelles autour du périurbain : de la rurbanisation à l’agriurbanisme

35Avec l’étalement urbain, se forment, à l’interface de la ville et de la campagne, des espaces de transition qui se caractérisent par des processus rapides d’évolution tant de l’utilisation des sols (rapport entre bâti et non bâti, types de culture…) que de la composition des populations habitantes. La qualification de ces espaces s’est rapidement posée avec diverses propositions qui n’en finissent pas de rejouer. Le premier terme proposé est, en 1976, le néologisme de « rurbanisation », fondé sur l’association de deux concepts l’urbain et le rural [Bauer & Roux 1976]. Il illustre l’idée de mouvement de la ville vers la campagne, ce que Jean-Bernard Charrier a préféré nommer exode urbain et Boleslaw Malisz décongestion [Charrier 1969, Malisz 1972]. L’expression péri-urbain existe pourtant déjà dans la littérature géographique. Ainsi Jean-Bernard Racine qualifie-t-il en 1967 la croissance du grand Montréal de processus d’« exurbanisation et (de) métamorphisme péri-urbain » [Racine 1967]. Et en 1969, Jean-Bernard Charrier évoque « de véritables campagnes péri-urbaines, dans la deuxième auréole de résidences […], où on observe une compénétration des genres des vie ruraux et urbains ».

36Cette seconde terminologie l’emporte sur la première jugée trop partielle. La rurbanisation est dès lors considérée comme une étape dans un processus plus long, appelé périurbanisation, aboutissant à un espace complexe nommé espace péri-urbain ou espace rural péri-urbain [Berger & al. 1980]. Si l’appellation « espace rural péri-urbain » est plébiscitée par les géographes ruralistes très attachés à la double qualification de cet espace [Diry 1986], rapidement seuls périurbanisation et espaces péri-urbains subsistent [Jaillet & Jalabert 1982, Beaujeu-Garnier 1983, Cadène 1985, Di Meo & Guerrero 1985, Berger 1989]. Brigitte Prost peut ainsi dresser un premier bilan constatant qu’« il y a le plus souvent décalage chronologique entre rurbanisation et périurbanisation. […] D’un espace qualifié par ses paramètres ruraux et agricoles, on passe à un espace conflictuel où s’affrontent différents agents dont des agents urbains […] et que l’on appelle péri-urbain » [Prost 1991]. Le terme de « rurbanisation » est réservé pour la « rurbanisation périurbaine en troisième couronne » où « la campagne continue à dominer très largement » [Steinberg 1991], si bien qu’il est de plus en plus employé comme synonyme d’urbanisation des campagnes. Laurence Thomsin a réinvesti le terme comme « portion d’espace rural qui se transforme sur place, produisant, in fine, un territoire, conservant des structures héritées, où s’épanouit une culture individualiste calquée sur la culture urbaine » [Thomsin 2001].

37La dernière évolution marque le passage du statut d’adjectif à celui de substantif avec perte du trait d’union. Le mot désigne désormais et l’espace de périurbanisation, terrain privilégié de l’observation des évolutions des rapports entre villes et campagnes, et l’habitant de cet espace [Berger 2004]. Dans ce dernier stade, la référence aux caractères ruraux tend à disparaître, ce qui illustre bien le rapport de force entre géographie urbaine et géographie rurale et l’acception retenue par les politiques publiques. Depuis le zonage en aires urbaines, le périurbain est officiellement rattaché à la ville avec comme critère celui de l’emploi, alors que les ruralistes militaient pour des combinaisons multicritères à l’image de la proposition de la SEGESA en 1994 [SEGESA 1994, Poulot 2018].

  • 14 On les retrouve dans la nomenclature officielle en ZAU, ou dans les lectures de J. Lévy.

38Mais parallèlement, cette élaboration prend acte d’un continuum urbain-rural en achèvement où « une société nouvelle est en train de naître » [Juillard 1973], si bien que le périurbain acquiert à la fin des années 1990 le statut de « tiers espace » entre ville et campagne [Vanier 2000]. La configuration centre-périphérie très marquée dans les premières études – avec les termes de couronnes ou d’auréoles14 – est alors réinterrogée : les géographes ruralistes décrivent des discontinuités [Mathieu 1990], des logiques de quadrants ou des effets mosaïques [Bryant 1995] qui appellent des analyses à grande échelle. La thématique est partagée par certains penseurs de l’urbain [Ascher 1995, Chalas & Dubois-Taine 1997].

39De même l’hypothèse de la « ruralisation de la ville » [Juillard 1973] est reprise dans des réflexions croisées entre géographes du rural et de l’urbain, des paysagistes, voire des environnementalistes. C’est toute la question des espaces ouverts, concept oublié et revenu à la mode qui rassemble les différents espaces non bâtis et interroge leurs relations avec le bâti [Poulot 2013]. C’est, après l’idée de « campagnes urbaines » ou « campagnes citadines » [Donadieu 2003, Chapuis 2007], celle de « ville-campagne » [Donadieu & Fleury 2003, Berque 2004], de « ville biodiversitaire » [Clergeau 2015] ou encore de « ville fertile » [Salomon-Cavin 2012].

  • 15 H. Mendras concluait sur cette alliance dans son compte-rendu du livre de Bauer et Roux : « Alors r (...)

40Toutes ces questions sont encore en chantier tant les nouveaux paradigmes autour de la durabilité (ré)-intègrent le rural et la ruralité non plus seulement en périurbain, mais dans la ville (jardins, trames vertes, renaturation des berges des rivières et fleuves…) selon des formes rendues quasi obligatoires par les documents d’urbanisme [Rieutort 2012]. On parle ainsi d’agriurbanisme pour penser les contours de ces espaces totalement hybridés15 : instruite par l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles dans les années 2000, la notion s’inspire des préconisations d’un Ian McHarg pour un design with nature. Si l’agriurbanisme en appelle à intégrer les espaces agricoles nourriciers dans le paysage urbain, il invite aussi à les faire voir et reconnaître, avec les sentiers d’interprétation agricoles ou les aménagements de lisières [Toublanc & Poulot 2018]. Ce glissement du rural à l’agricole rappelle la prégnance de cette activité dans les préoccupations des ruralistes, mais témoigne aussi des nouvelles tendances aménagistes de la géographie rurale.

3.2. Le retour de la question alimentaire et agricole en lien avec la ville

  • 16 Voir par exemple le numéro spécial de Géocarrefour (2014-1/2) (dir. S. Lardon & S. Loudiyi), Agricu (...)

41La géographie agricole avait pris acte de l’affaiblissement des liens nourriciers entre campagnes proches et villes, voire de leur quasi-disparition, du fait des logiques agricoles productivistes triomphantes, d’une logistique toujours plus efficiente et de la standardisation de l’alimentation proposée par les grands distributeurs. Depuis une vingtaine d’années, comme l’avait montré un numéro du Bulletin de l’AGF de 2013, de nouveaux liens fonctionnels villes-campagnes apparaissent autour de l’alimentation et suscitent de nouvelles recherches [Poulot 2013]. L’intérêt agricole de la ville et de ses habitants est venu dans la foulée d’abord de la question paysagère, puis de celle de l’alimentation. En effet, avec la périurbanisation en grand, les habitants ont découvert puis apprécié un paysage façonné par l’agriculture si bien que les aménités paysagères et naturelles sont devenues des axes majeurs d’études [Rouget 2012, Poulot & al. 2016, Thébert & al. 2016]. La montée des impératifs écologiques qui rejoignent les préoccupations de loisirs et de cadre de vie, participe aussi de nouvelles représentations de la campagne qu’il convient de construire dans ces espaces [Le Caro 2007, Banos & Sabatier 2010, Toublanc & al. 2016, Rouget & Schmitt 2018]. Enfin l’irruption des questions alimentaires, suite aux crises alimentaires des dernières années, a définitivement placé l’agriculture sous le regard des habitants-consommateurs-citoyens au point d’en faire un bien commun. La sécurité alimentaire, entendue en termes de quantité mais aussi de qualité, redevient un enjeu. Ainsi, l’alimentation s’impose comme un concept passerelle et intégrateur et le périurbain comme un lieu privilégié pour interroger ces nouveaux liens entre agriculture-alimentation et villes16.

  • 17 Les jardins nourriciers urbains qu’ils soient familiaux ou partagés font l’objet de nombreux travau (...)

42Les orientations de cette nouvelle recherche sont multiples. Elles traitent des formes d’agriculture pour la ville, notamment des cultures maraîchères [Torre & al. 2013], ou de la résurgence des élevages urbains [Delfosse & Baysse-Lainé 2018]. Elles envisagent les coordinations habitantes qui soutiennent les circuits courts et sont susceptibles de faire advenir une agriculture de proximité, renouant ou non avec les ceintures maraîchères d’antan [Poulot 2014, Minvielle & al. 2011, Perrin & al. 2018]. D’autres s’intéressent à l’émergence d’une gouvernance alimentaire interterritoriale. On pourrait également citer de nouvelles réflexions sur le foncier avec des interrogations sur une prise en charge par la puissance publique introduisant ainsi la notion de foncier alimentaire [Baysse-Lainé & al. 2018, Schmitt & al. 2018]. Un dernier courant se repère encore à propos du redéploiement du jardinage et des diversifications dans sa pratique17.

43Ces différentes questions renvoient enfin à l’agriculture urbaine qui concentre depuis une dizaine d’années une multitude de travaux ruralistes – dans un dialogue non seulement avec la géographie urbaine mais aussi avec les chercheurs sur l’agriculture des pays des Suds [Berger & Chaléard 2017]. La définition de cette agriculture est au centre de nombreuses recherches, notamment en termes de pesée statistique, voire de localisation et plus encore d’avènement d’un agri-urbain [Nahmias & Le Caro 2012, Bonin & Poulot 2020]. On retrouve là les entrées de nombre de programmes de recherches de ces dernières années, notamment les PSDR (Pour et sur le développement régional) de la dernière génération, puisque toutes ces questions sont en prise in fine à des logiques et formes de développement local de ces territoires hybrides porteurs de changements, notamment sociaux.

3.3. Le périurbain côté rural : un laboratoire des pratiques habitantes et du changement social

  • 18 La crise sanitaire du COVID en 2020 l’a amplement rappelé, la réassurance ayant consisté à quitter (...)

44Si les études fines sur les catégories socio-professionnelles concernées qui ont contribué à désagricoliser les campagnes sont moins nombreuses aujourd’hui, les travaux portent surtout sur les modes d’habiter qui s’inventent dans ce périurbain [Morel-Brochet 2007] et dont certains se retrouvent dans le rural [Mathieu 2012]. Les pratiques quotidiennes des périurbains, si elles apparaissent comme des exemples de multi-appartenances territoriales et sociales permises par les mobilités, révèlent aussi des arbitrages de plus en plus marqués en faveur de la composante campagne de ce périurbain. D’une part, les pratiques tendent à effacer le recours à la ville-centre et à la centralité traditionnelle, ou à la réserver à des usages rares ; de l’autre elles érigent la campagne en élément identitaire comme le révèlent les formes de valorisation résidentielles (micro-marchés immobiliers) et les modalités d’appropriation de ces espaces par des mobilités plus douces, gages d’un ralentissement devenu nécessaire. C’est ainsi le retour des études à très grande échelle, au plus près des habitants, qui toutes révèlent combien les niveaux de densité perçues sont devenus des éléments clefs dans les choix de vie et les logiques de réassurance qui les guident18. Il ne s’agit nullement de nier les formes de repli sur l’entre soi et la sphère domestique plutôt développées à charge par les géographes de l’urbain dans un plaidoyer pour la ville dense et l’urbanité [Charmes 2005, Dodier & al. 2007], mais on constate aussi une volonté d’insertion, de développement des relations de voisinage et d’engagement dans les affaires publiques de la part des nouveaux habitants, qui en appelle à « l’urbanité rurale » [Poulle & Gorgeu 1997] et à la « revanche des villages » [Charmes 2019].

45Ces évolutions conduisent plusieurs auteurs à envisager trois âges des relations villes-campagnes depuis les années cinquante [Vanier 2015, Poulot 2018]. Après celui des spécialisations productives jusque dans les années 80, la première périurbanisation aurait marqué un temps de consommation de la campagne par la ville, pour aller aujourd’hui vers des rapports de transaction où villes et campagnes s’imbriquent et vivent l’une avec l’autre, dans un système d’échanges plus équilibrés. Le périurbain est ainsi devenu un laboratoire pour étudier ces rapports de transaction en train d’advenir dans une réaffirmation de la campagne comme catégorie opératoire. Dans cette approche des transactions, plusieurs entrées peuvent se repérer.

46La première, particulièrement transversale, porte sur les dynamiques d’ancrage des populations périurbaines dans une revendication de proximité qui débouche sur le resurgissement des villes et petits bourgs comme lieux de services et de commerce [Aragau 2013, Bonin-Oliveira 2016].

47La seconde touche à l’approvisionnement alimentaire avec l’expérimentation de coordinations habitantes autour de nouveaux modes de cultures et de commercialisation qui peuvent déboucher sur des expériences territoriales, à l’image des territoires agri-urbains d’Île-de-France ou des parcs agraires dans le sud de la France : on parle même d’un habiter agriurbain dans ces territoires où la transaction se fait matérielle dans des logiques de protection et de mises en défens de terres pour l’agriculture [Vidal & Fleury 2007, Jarrige & Perrin 2017].

48La thématique renvoie plus globalement à l’étude des politiques locales qui montrent des infléchissements vers des arbitrages en faveur du rural, tant en matière de sols agricoles qu’en matière d’urbanisme avec la remise en cause du tout pavillonnaire [Aragau 2018, Fonticelli 2020 dans le présent numéro du BAGF]. Il en est encore des résurgences de la dimension naturelle et patrimoniale du rural en périurbain.

Conclusion

49La vitalité des études périurbaines côté ruralistes est ainsi bien réelle et elle s’affirme à rebours des stigmatisations qu’a connues cet espace longtemps renvoyé à de l’informe et de l’urbain en devenir avant d’être réinterrogé de l’intérieur. Ainsi n’est-il plus considéré comme moins durable que la ville dense. L’est-il plus ? On touche là des questions idéologiques fortes que les dernières crises ont en partie ébranlé. Reste qu’il figure aujourd’hui « un espace d’observation privilégié des revendications habitantes en termes d’idéal résidentiel, de procédures d’aménagement hybrides et inédites inventées dans le cadre des intercommunalités de frange et des territoires de projet avec l’idée d’œuvrer à un développement local plutôt que d’être sous perfusion des agglomérations centrales » [Aragau 2018

50Si le point de départ de notre propos était le couple ville-campagne avec un impensé le périurbain, l’éclairage que nous portons sur les études de géographie rurale montre que l’on ne peut nier le périurbain. Les questions nouvelles qui s’y posent sont transversales au rural et à l’urbain. Nous pensons notamment à l’alimentation, le rapport à la nature, les mobilités, sans oublier les processus d’innovation.

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Vanier, M. (2000) – « Qu’est-ce que le tiers espace ? Territorialités complexes et construction politique », Revue de Géographie Alpine, vol. 88, n° 1, pp. 105-113, https://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_2000_num_88_1_4626

Vanier, M. (2005) – « Rural / urbain : qu’est-ce qu’on sait pas ? », in S. Arlaud, Y. Jean & D. Royoux (dir.), Rural-Urbain : nouveaux liens, nouvelles frontières, Rennes, P.U.R., pp. 25-32

Vanier, M. (2015) – « La ville au large : les potentiels collectifs de la faible densité », Urbia, n° 17, pp. 19-32, https://www.unil.ch/ouvdd/home/menuinst/nos-editions/urbia/numero-17--fevrier-2015.html

Vidal, R. & Fleury, A. (2007) – « De la ville nature à la ville agriculture : le projet agriurbain », Anthos , n° 3-07, pp. 59-60, https://www.rolandvidal.fr/publications/

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Notes

1 Nous nous centrerons surtout sur la période avant la charnière années 2000, à l’exception de la dernière partie sur le périurbain, d’autant que les textes du numéro présentent précisément la nouvelle géographie rurale.

2 Plusieurs articles sont ainsi consacrés à des « pays » proches de Lyon et dans lesquels on voit l’évolution de l’agriculture en lien avec la croissance de la ville.

3 Un numéro complet de la revue Études rurales est consacré à L’urbanisation des campagnes en 1973

4 Dans ce numéro de Sciences Humaines s’expriment aussi les tenants d’une vision positive de l’inversion du solde migratoire rural.

5 Les journées rurales de la commission de géographie rurale de 1971 portent sur le thème des espaces ruraux en France

6 On mesure ainsi la distance entre la thèse de Renard et celle des années précédentes consacrées exlusivement à l’agricole.

7 On peut citer les travaux conduits par Pierre Coutin, ceux de Jean-Claude Bontron au sein de la Société d’Etudes Géographiques, économiques et sociologiques appliquées (SEGESA), ou encore les typologies menées à l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay-aux-Roses autour de Jacqueline Bonnamour et l’ouvrage de R. Calmes, A. Delamarre, F. Durand-Dastes, J. Gras, J.P. Peyon, L'espace rural français (Paris, Masson) paru en 1978.

8 Pour le détail de ces thèses, voir C. Margetic [2005].

9 Actes de colloque, Association campagnes et terroirs de Provence et des Alpes du sud et numéro spécial de Méditerrannée, n°109, 2007

10 Numéro de la Revue Sud-Ouest européen dirigé par Jean Pilleboue intitulé La qualité agro-alimentaire et ses territoires (1999) 

11 A. Demangeon, Principes de géographie humaine [cité par Robic & al 1992].

12 Cette notion de « nature ordinaire » est partagée entre ruralistes et géographes de l’environnement : cf. les numéros 91-1 (2014) et 96-2 (2019) du Bulletin de l’AGF, Les paysages ordinaires (https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/1899) et Les géographes et la nature https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/4740). Voir aussi Godet 2010

13 Programmes PUCA durant la décennie 2010 C. Didier-Fèvre, M. Poulot, M. Berger, C. Aragau, L. Rougé, L. Mettetal, 2017, Les territoires périurbains : de l’hybridation à l’intensité, rapport PUCA, LAVUE-PRODIG-ESO-IAU, https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01145733. 

14 On les retrouve dans la nomenclature officielle en ZAU, ou dans les lectures de J. Lévy.

15 H. Mendras concluait sur cette alliance dans son compte-rendu du livre de Bauer et Roux : « Alors réellement la rurbanité sera la rencontre entre rusticité et urbanité, et notre société échappera aux conflits entre l’urbs et le rus » [Mendras 1977].

16 Voir par exemple le numéro spécial de Géocarrefour (2014-1/2) (dir. S. Lardon & S. Loudiyi), Agriculture et alimentation urbaines : entre politiques publiques et initiatives locales. https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/geocarrefour/9296

17 Les jardins nourriciers urbains qu’ils soient familiaux ou partagés font l’objet de nombreux travaux et publications ces dernières années. On peut citer par exemple les deux numéros de la revue Géographie et culture dirigés par Florence Brondeau en 2017 (Jardiner pour coproduire la ville Mobilisations citadines et stratégies d’acteurs et Cultiver la ville. De la diversité des pratiques et des formes d'appropriation citoyennes).

18 La crise sanitaire du COVID en 2020 l’a amplement rappelé, la réassurance ayant consisté à quitter les centres congestionnés devenus « dangereux » pour se réfugier dans les zones de faible densité.

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Pour citer cet article

Référence papier

Claire Delfosse et Monique Poulot, « Le rural, une catégorie opératoire pour penser les mutations socio-spatiales françaises.La géographie rurale d’hier à aujourd’hui  »Bulletin de l’association de géographes français, 96-4 | 2019, 528-554.

Référence électronique

Claire Delfosse et Monique Poulot, « Le rural, une catégorie opératoire pour penser les mutations socio-spatiales françaises.La géographie rurale d’hier à aujourd’hui  »Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 96-4 | 2019, mis en ligne le 31 décembre 2020, consulté le 12 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/5818 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/bagf.5818

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Auteurs

Claire Delfosse

Professeure Université Lyon 2, Laboratoire d’Etudes rurales – Courriel : claire.delfosse[at]wanadoo.fr

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Monique Poulot

Professeure, Université Paris Nanterre, UMR LAVUE 72 18 CNRS – Courriel : mpoulotmoreau[at]parisnanterre.fr

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