Navigation – Plan du site

AccueilNuméros96-2Les approches naturalistes en géo...

Les approches naturalistes en géographie, vers un renouveau réflexif autour de la notion de nature ?

Naturalist approaches in geography, towards a reflixive renewal around the notion of nature?
Simon Dufour et Laurent Lespez
p. 319-343

Résumés

La géographie possède une longue tradition de recherche sur les structures et les processus physico-chimiques et biologiques. L’objectif de cette contribution est de réfléchir au rôle et à la contribution de ces approches naturalistes à la discipline aujourd’hui alors que l’on assiste à un renouveau des questionnements. En effet, même si ces approches se concentrent sur la dimension matérielle de la nature, elles ne sont pas sourdes aux enjeux que ces travaux possèdent dans la sphère sociale. Afin de mettre en lumière les dimensions intégrative et réflexive des travaux conduits en géographie physique aujourd’hui, sont successivement présentés quelques jalons historiques, un regard sur les pratiques actuelles dans la géographie physique française et un éclairage par une analyse des démarches en cours dans le monde universitaire anglo-saxon. Nous conclurons sur l’idée que rejeter hors de la géographie l’étude des processus biophysiques renforcerait la séparation nature/culture alors même que les appels pour les rapprocher se multiplient.

Haut de page

Texte intégral

1. Introduction

1Anthropocène, changements globaux, transition écologique, système socio-écologique, restauration écologique, modernisation écologique, espaces protégés, etc. sont autant d’enjeux qui illustrent l’actualité, mais surtout la complexité du concept de nature qui stimule de nombreux débats sur sa définition et sa portée éthique, philosophique et politique [voir par exemple, Larrère & Larrère 1997, 2015]. En effet, d’une part, la nature est un ensemble de structures et de processus interactifs en perpétuelles transformations et, d’autre part, l’essence de ceux-ci est variable puisqu’elle renvoie à des phénomènes physico-chimiques, biologiques, sociaux, etc. Dans la mesure où la nature possède au moins deux dimensions, une matérielle et une idéelle, les questions liées à la nature et ses différentes significations traversent la géographie où elles forment un champ de recherches diversifié en matière d’approches, depuis un pôle biophysique jusqu’à un pôle social, et concernent des enjeux aussi bien conceptuels qu’opérationnels. Parmi les différentes manières d’aborder la nature en géographie, il y a une longue tradition de pratiques de recherche de type naturalistes, traditionnellement englobée sous le terme « géographie physique ». Nous entendons par approches naturalistes, les activités de recherche qui se basent sur l’observation, la mesure, l’analyse et/ou la modélisation de processus qui possèdent une forte dimension physico-chimique et/ou biologique.

2L’objectif de cette contribution est de réfléchir au rôle et à la contribution des approches naturalistes à la discipline aujourd’hui alors que l’on assiste à un renouveau des questionnements : comment définissent-elles la nature et comment participent-elles à son analyse géographique ? En effet, même si les approches naturalistes se concentrent sur la dimension biophysique de la nature, les géographes qui les mobilisent ne sont pas sourds aux enjeux que leurs travaux possèdent dans la sphère sociale : aide à la gestion, instrumentalisation des indicateurs et des résultats produits, rôle politique de l’expertise, etc. Il s’agit donc de mettre en lumière les dimensions intégrative et réflexive des travaux conduits en géographie physique aujourd’hui. Par dimension intégrative, nous entendons la façon de relier l’analyse des processus biophysiques aux questions socio-spatiales associées et, par réflexivité, nous entendons la reconnaissance que le processus de recherche est influencé par la position des chercheurs et qu’il peut significativement influencer ce qu’il étudie [Sultana 2017]. Or, il nous semble que ces dimensions, encore trop souvent non explicitées (notamment pour la réflexivité), sont pourtant clairement présentes aussi bien dans des situations d’expertise que dans l’analyse des dynamiques socio-écologiques contemporaines ou sur une durée plus longue.

3Pour cela, nous proposons premièrement de rappeler certaines des évolutions marquantes qui ont affecté la géographie physique au cours des dernières décennies. En effet, les pratiques actuelles s’inscrivent dans une trajectoire qu’il convient de retracer afin d’éviter de discuter des approches naturalistes de la nature en géographie avec une représentation de celles-ci qui ne correspondrait aux pratiques effectives. Deuxièmement, en l’absence d’une synthèse détaillée des pratiques actuelles dans la géographie physique française, nous proposons un regard sur ces pratiques à travers l’exemple de l’étude du fonctionnement des cours d’eau et de la contribution de cette étude à leur restauration écologique. Avec cet exemple, il s’agit d’illustrer comment une approche naturaliste d’une thématique peut être articulée avec les enjeux sociaux associés à cette thématique. Troisièmement, nous proposons d’éclairer cet exemple par une présentation des démarches en cours dans le monde universitaire anglo-saxon où un certain nombre de géographes appellent au développement d’une pratique plus critique de la géographie physique et proposent des cadres conceptuels et épistémologiques propres à faciliter ce développement. L’exposé de ces trois points nous permettra de proposer quelques réflexions conclusives sur les modalités nécessaires d’une prise en charge pertinente des questions de nature en géographie.

2. L’approche naturaliste en géographie : une longue histoire

4Si l’objectif de cette contribution est de discuter des pratiques scientifiques actuelles, celles-ci s’inscrivent inévitablement dans un héritage, dans une trajectoire. Depuis 70 ans, la géographie a en grande partie renouvelé son approche des structures et des processus biophysiques. Cette évolution a fait l’objet d’études et de commentaires dont il est impossible de retranscrire ici l’intégralité [par exemple, pour la France, Bertrand 1978, Marchand 1980, Tissier 1992, Mathieu 1992, Robic 1992, 2006, Giusti 2012, Giusti & al. 2015 et André 2017 et, pour le monde anglo-saxon, Rhoads & Thorn 1996, Cowell & Parker 2004, Rhoads 2004, Inkpen 2005, Gregory 2006, Aspinall 2010] ; en revanche, il nous semble important d’en faire ressortir au moins quatre points saillants.

2.1. Une place des approches naturalistes vivement débattue

5Premièrement, à partir des années 1960/1970, des débats importants ont animé la géographie dans son ensemble sur la place des approches naturalistes dans la discipline. Dans un contexte dynamique qui a vu les effectifs d’enseignants et d’étudiants augmenter, le profil sociologique de ceux-ci évoluer, les contestations politiques irriguer les débats universitaires et, plus largement, la société changer, la discipline s’est profondément questionnée. Un des points importants des débats portait sur la place de la géographie physique, et notamment pour la France de la géomorphologie, au sein de la discipline. Les analyses détaillées de ces débats montrent qu’ils possédaient à la fois des dimensions politique, générationnelle, et épistémologique [Giusti & al. 2015] qui dépassent en partie la question de la nature en géographie. Schématiquement, il est possible d’en retenir une controverse autour de la remise en cause et de la défense de la légitimité scientifique d’une approche naturaliste au sein de la géographie, envisagée comme une science (humaine et) sociale. Actuellement, les débats semblent moins vifs, mais ils restent sous-jacents et ressurgissent régulièrement à l’occasion de l’examen de certaines questions de type institutionnel comme le renouvellement des postes d’enseignants-chercheurs ou l’évaluation de type bibliométrique des enseignants-chercheurs. De plus, l’apaisement s’est probablement réalisé au prix soit d’un relatif isolement épistémologique d’une partie des géographes physiciens soit d’une réduction progressive de certains champs d’intervention comme l’approche phytosociologique ou encore l’analyse de certains processus chimiques ou des grandes structures géologiques.

2.2. Le tournant quantitatif et computationnel

6Deuxièmement, la plupart des branches de la géographie physique ont connu des changements importants de pratiques scientifiques avec un essor de l’attention portée aux processus et, avec un décalage temporel de quelques années, l’émergence de pratiques de quantification plus systématiques et un recours massif aux ordinateurs pour l’analyse des données. Si les méthodes quantitatives et les outils computationnels sont souvent présentés comme un des tournants majeurs des pratiques depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale [Rhoads 2004, Cowel & Parker 2004], leur développement en géographie physique est complexe [Derruau 1996]. En effet, ces changements ont été progressifs et la cohabitation parfois tendue entre générations. Ils n’ont pas nécessairement été synchrones ou de même ampleur ni entre les disciplines, ni entre les pays, ni entre les branches de la géographie physique. Par exemple, la généralisation des approches systémiques et quantitatives au sein de la géomorphologie française, malgré des écrits explicites dès les années 1950, a été clairement plus tardive que dans la sphère anglo-saxonne [Calvet & Giusti 2010] ou que dans d’autres courants de la géographie française [Varenne 2017], et ce pour des raisons multiples [cf. Giusti & al. 2015]. Globalement, les approches quantitatives ont été adoptées de façon plus précoce et plus massive, d’une part, en écologie et en géologie qu’en géographie physique et, d’autre part, dans la géographie physique anglo-saxonne que dans la géographie physique française. Depuis les années 1990, au sein de cette dernière, les pratiques semblent variables d’un individu à l’autre avec cependant une tendance très nette à l’homogénéisation dans le sens d’un recours quasiment systématique à la quantification [Giusti 2012] et à la mobilisation d’une large gamme de modèles [tels que définis par Varenne 2017], le tout servi par des outils computationnels omniprésents et donc en phase avec ce que l’on appelle parfois la big science.

2.3. Une tension entre spécialisation et approches intégrées

7Troisièmement, la spécialisation en branches amorcée dès la première moitié du 20e siècle, et en domaines au sein de ces branches, s’est poursuivie, s’est accentuée et est entrée en tension avec des visions plus intégrées [Mathieu 1992, Robic 1992]. Ce mouvement n’est pas propre à la géographie physique puisqu’il s’observe également dans la plupart des disciplines scientifiques. Cependant, pour la géographie physique, cela s’est traduit non seulement par une diversification des objets et des approches, mais aussi par un tropisme en direction de disciplines connexes également en reconfiguration, comme les géosciences pour la géomorphologie [Giusti 2012], la météorologie ou la physique de l’atmosphère pour la climatologie [Pagney 1996], etc. Ce phénomène a donc été à la fois source d’enrichissement scientifique et source de questionnement et/ou de fragilité institutionnels [Rhoads 2004, Calvet & Giusti 2010].

8Évidemment, cette spécialisation n’a pas empêché l’établissement de liens entre ces branches. Par exemple, le développement d’une géomorphologie plus attachée aux processus, aux facteurs climatiques, a été en partie rendu possible par le développement de la climatologie [Broc 1996]. De même, les liens entre climatologie et hydrologie fluviale [Broc 2010] ou entre hydrologie et géomorphologie fluviale [Bravard 1996] ont été assez forts. De plus, en partie en réaction à cette spécialisation, des géographes ont tenté de développer dans les années 1970 des approches plus globales de la géographie physique. Par exemple, G. Bertrand [1991] a proposé de centrer la géographie physique sur l’étude de géosystèmes dont la combinaison initiale repose sur l’intégration des dimensions physique, biologique et anthropique, retrouvant là une articulation proposée avant la Seconde Guerre mondiale par M. Sorre avec la notion de milieu géographique [Robic 1992]. De plus, G. Bertrand a, par la suite, étendu le concept de géosystème à celui de Géosystème-Territoire-Paysage (GTP) ce qui témoigne d’une intégration des enjeux sociaux, au-delà du seul impact d’un groupe humain sur son environnement, et qui représente une version géographique des propositions formulées dans les années 2000 autour des concepts d’anthroposystème [Lévêque & al. 2003] ou de socio-écosystème [Berkes & al. 2008]. Malgré les réticences d’une partie de la géographie physique privilégiant les approches analytiques plus classiques, Calvet & Giusti [2010] identifient l’étude des hydrosystèmes dans les années 1980 [Bravard & Petit 1997] et des processus biogéomorphologiques dans les années 1990-2000 comme des réussites des approches à bases systémiques appliquées, relativement tardivement, aux approches géomorphologiques. Plus généralement dans la veine des travaux de G. Bertrand, de nombreuses recherches menées sur les milieux tropicaux [ex. Chatelin & Riou 1986, Richard 1989], les milieux littoraux [ex. Corlay 1995] ou les milieux montagnards impliquant des géographes promeuvent un élargissement de ce type d’approche intégrée agençant/combinant dynamiques biophysiques et sociales. Mais si la notion de système est souvent évoquée, elle n’est pas nécessairement au cœur de la démarche ni de la démonstration de l’ensemble de la géographie physique [Tissier 1992].

2.4. Le développement de la géographie de l’environnement

9Enfin, à partir des années 1970, une géographie de l’environnement s’est développée autour de l’analyse des dimensions sociales des questions environnementales [Tissier 1992, Calvet & Giusti 2010]. Il s’agit alors par exemple d’interroger les enjeux politiques, culturelles, patrimoniaux ou concernant les inégalités de vulnérabilité des sociétés face aux transformations de l’environnement. Cette approche proposant initialement d’intégrer l’« analyse des caractéristiques physiques de la nature au côté d’une approche sociale des perceptions et représentations de la nature, de ses modes de gestion et des politiques la concernant » [Goeldner-Gianella 2010] a permis de promouvoir une géographie humaine et sociale de l’environnement [Veyret 2007, Arnould & Simon 2007]. Ce développement a été initié aussi bien par des géographes physiciens, notamment des biogéographes [ex. Arnould 1994] ou travaillant sur les risques [ex. Dauphiné 2001], que par des spécialistes de géographie humaine et sociale [ex. Berque 1986]. En pratique, actuellement, cette approche se distingue de la géographie physique par l’absence de production de données primaires sur les processus biologiques, chimiques ou physiques qui structurent les milieux et par un angle d’attaque des questions résolument plus culturel, social ou politique [Calvet & Giusti 2010, Chartier & Rodary 2016]. Elle peut être pratiquée de façon collective ou individuelle et, dans ce cas, en combinaison des approches naturalistes ou isolément. Par exemple, en biogéographie, malgré une forme de permanence autour de l’étude de certains objets comme les forêts, de l’intérêt pour la dimension historique des paysages végétaux ou de l’analyse spatiale de la végétation [Alexandre & Génin 2011, Andrieu 2017], le centre de gravité des analyses géographiques s’est déplacé d’une approche naturaliste vers une approche socioculturelle [ex. Sajaloli & Grésillon 2016]. Le caractère progressif de ce déplacement au cours des années 1980-1990 et la diversité des propositions conceptuelles (géosystème, GTP, contrainte, médiance, milieu géographique, etc.) [Tissier 1992] génèrent aujourd’hui une grande variété d’approches.

10On retiendra de ce très rapide panorama des changements importants au sein de la géographie qui produisent aujourd’hui un foisonnement des approches de la nature. En cela, la géographie représente un bel exemple de discipline scientifique fonctionnant comme une micro-institution accueillant de nombreuses spécialités et résistant mal aux effets dispersifs de la division sociale du travail scientifique [Leclerc 1989], mais cette diversité des approches assure aussi le rayonnement de la discipline au-delà d’elle-même.

3. Quelle réflexivité pour les approches naturalistes actuelles ?

3.1. Un état des lieux difficile à réaliser

11Quelles sont les caractéristiques épistémologiques (ontologiques et méthodologiques) des pratiques des géographes physiciens aujourd’hui en France ? Comment articulent-ils la production et l’analyse de données biophysiques et d’enjeux sociaux ? Quel regard portent-ils sur le positionnement scientifique et leur implication dans des projets de gestion de l’environnement ou d’aménagement du territoire ? À notre connaissance, il existe peu d’études récentes et détaillées sur la nature des pratiques et des positionnements épistémologiques des géographes physiciens actuels hormis les livres de Inkpen [2005, revu et réédité en 2013] pour la sphère anglophone et quelques productions récentes pour la sphère francophone [Giusti 2012, Regnauld 2013]. Ainsi, Orain [2006] constate que « […] la question des relations nature-société a été réexaminée à frais nouveaux par des générations rompues à l’utilisation d’imageries (photographique, satellitaire, cartographique...) diverses, sans que l’on voit pour autant émerger un métadiscours fédérant par la théorie des entreprises circonscrites ». Ce manque de connaissances actualisées de la géographie physique, au sein de cette branche et en dehors, est une difficulté. Effet, pour une spécialité soumise à de nombreuses tensions internes et externes, les débats disciplinaires et interdisciplinaires sont parfois basés sur des perceptions obsolètes qui n’intègrent pas les avancées épistémologiques [Giusti 2012] et la réalité des pratiques des chercheurs.

12En l’absence de synthèse récente, l’identification des traits caractéristiques de la façon d’étudier la nature en géographie est délicate. L’observation rapide des pratiques montre, au-delà d’une dichotomie théorique entre approches naturalistes et approches socio-culturelles de la nature, une diversité de positionnements effectifs en lien avec la diversité des objets et des angles d’étude. Ainsi, aborder la nature sous le triple angle donné/construit/vécu n’est probablement pas la démarche intuitivement associée le plus couramment aux géographes physiciens en tant qu’individus, mais, cela est pratiqué à l’échelle de la discipline depuis plusieurs décennies [Dauphiné 1979], comme en attestent les travaux portant sur les milieux avec des entrées risques [Pigeon 2005, Mercier & al. 2013], culturelles [Arnould 1994], paysagères [Brossard & Wieber 1984], historiques [Bravard 2006], interdisciplinaires [Chatelin & Riou 1986], etc., avec souvent la contribution de géographes physiciens. Cette diversité, interne à la géographie, des façons d’étudier la nature n’est probablement pas aussi marquée dans les autres disciplines, mais elle n’est pas un cas unique dans les disciplines à la frontière des dimensions naturelles et culturelles [cf. le cas de l’anthropologie ou de la psychologie, Hempel 2012]. De plus, la diversité des positionnements ontologiques s’estompe en partie lorsque l’on appréhende les choses à l’échelle de la spécialité [Soler 2002]. Par exemple, pour la géographie physique, Inkpen [2005] identifie au moins 4 approches différentes en matière de modalité d’atteinte de la réalité (c.-à-d. positivisme logique, rationalisme critique, réalisme critique et réalisme pragmatique), mais qui relèvent toutes d’une considération de cette réalité ontologiquement proche, c’est-à-dire l’existence d’entités réelles. Au-delà de ces considérations générales, il nous semble intéressant d’alimenter la réflexion sur l’articulation entre processus biophysiques et phénomènes sociaux en géographie avec deux éléments : un exemple issu de nos travaux de recherche et un ensemble de propositions visant à donner un cadre programmatique et épistémologique à cette articulation.

3.2. L’exemple de la restauration écologique des cours d’eau

13Parmi de multiples exemples qui attestent de la transformation et l’état actuel des pratiques et des réflexions des géographes spécialistes des approches naturalistes, nous aurions pu prendre ceux issus de l’étude des littoraux et de la question contemporaine des stratégies de gestion du trait de côte [Meur-Ferec & Morel 2004, Costa & Lebreton 2010], de la mise en valeur du géopatrimoine [Bétard & al. 2017], de la dynamique de la végétation et de la biodiversité [Caillault 2011, Andrieu 2017, Roussel 2017] ou de la complexité des interactions Nature/Société sur la longue durée révélée par les recherches géoarchéologiques [Lespez & Fouache 2013, Arnaud-Fassetta & Carcaud 2015]. Cependant, nous préférons illustrer notre propos par un exemple d’actualité, aux enjeux sociaux clairement identifiés, celui de la restauration écologique des cours d’eau dans lequel nous nous sommes particulièrement investis.

14Au cours de la dernière décennie, la France s’est engagée dans une politique de restauration de la continuité écologique. Cette politique s’inscrit dans la continuation de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) de 2000, visant à améliorer l’état des masses d’eau des pays de l’Union européenne, et des plans de gestion des espèces migratrices comme le plan anguille (R(CE) n° 1100/2007). Elle se traduit notamment par la suppression des obstacles à l’écoulement afin de favoriser le déplacement des espèces et le transfert des sédiments garant de l’amélioration des habitats aquatiques. Cette politique a fait l’objet d’une opposition de la part des propriétaires d’ouvrages hydrauliques, en particulier des seuils, barrages et chaussées de moulins, notamment sur la base d’arguments patrimoniaux, paysagers et liés aux usages de ces ouvrages [Jørgensen & Renöfält 2012, Bellec & Lefebvre 2012, Germaine & Barraud 2013]. Elle est, plus généralement, à l’origine d’une controverse qui pose évidemment des questions sociales et politiques [Barraud & Germaine 2017], mais elle suscite également des interrogations sur son influence réelle sur les hydrosystèmes que l’on souhaite restaurer qui concernent les géographes physiciens [Dufour & Piégay 2009, Lespez & al. 2013, 2015, Dufour & al. 2017, Brown & al. 2018].

15Ainsi, jusqu’à présent l’évaluation de la réponse des milieux à la restauration s’est concentrée très majoritairement sur les milieux aquatiques et le chenal [Zitek & al. 2008, Horreo & al. 2012, Chiu & al. 2013] et a négligé le reste de la plaine alluviale [Shafroth & al. 2002]. De fait, l’influence de la suppression des ouvrages sur la plaine alluviale reste en grande partie à évaluer, notamment dans le cas des petits ouvrages. Les connaissances sur le fonctionnement hydroécologique des fonds de vallées permettent de supposer une influence non négligeable dans la mesure où la suppression des ouvrages se traduit par une modification significative de la position de la ligne d’eau, d’autant plus que l’ouvrage est grand [Pizzuto 2002]. En effet, le niveau de la nappe alluviale d’accompagnement est étroitement lié à celle de la ligne d’eau [Piégay & al. 2003] et les écosystèmes alluviaux sont sensibles à ces hauteurs d’eau, comme cela a été démontré par l’analyse de la croissance et de la régénération des espèces végétales riveraines [Amlin & Rood 2003, Dufour & Piégay 2008, Astrade & Dufour 2010]. Dans l’ouest de la France, les résultats de la mesure rétrospective des cernes de croissance des arbres de la ripisylve sur deux sites de Normandie ayant fait l’objet d’une suppression d’obstacle à l’écoulement en 1997 mettent en évidence une modification significative de la croissance ligneuse des arbres en berges, notamment des aulnes glutineux, suite à la suppression des ouvrages [Depoilly & Dufour 2015]. Ce résultat est cohérent avec les exigences stationnelles de cette espèce et semble indiquer une baisse du caractère hygrophile des ripisylves. L’ampleur du phénomène reste à quantifier plus finement, car cette baisse reste modérée. Mais ces résultats soulignent que le risque d’une perte partielle du caractère humide des habitats riverains en place existe alors que ces habitats sont reconnus au même titre que les espèces aquatiques migratrices comme des objets naturels à protéger. L’analyse géomorphologique de certains tronçons fluviaux montre également la possible insuffisance de la suppression des obstacles en travers pour résoudre les questions de déficit sédimentaire [Dufour & al. 2017]. Ainsi, même si, en général, les effets bénéfiques de la restauration pour la reconquête de continuité piscicole sont reconnus [ex. Martignac & al. 2013], le bilan écologique est parfois difficile à établir pour les autres composantes du système, considérées séparément. Et il devient vite évident que le bilan global, intégrant plusieurs systèmes (écosystèmes et sociosystèmes), à différentes échelles spatiales, dans différents contextes géographiques, est encore plus délicat à dresser [Stanley & Doyle 2003, Jørgensen & Renöfält 2012]. Concernant ce point, la contribution de la géographie physique se révèle pertinente au moins sur deux points : (1) elle contribue à fournir des connaissances scientifiques fiables et reconnues, notamment via la production de données primaires sur l’état biophysique des systèmes et (2) elle apporte un retour critique sur la production de connaissances scientifiques afin d’identifier les angles morts de la recherche, que ce soit en matière de thèmes ou de contextes étudiés. Par exemple, on observe une disproportion entre les études sur le chenal et les études sur la plaine alluviale ou entre les cours d’eau à forte énergie et les grands cours d’eau d’un côté, et les cours d’eau à faible énergie de l’autre [Lespez & al. 2015, Dufour & al. 2017].

16Parallèlement, les études géomorphologiques et paléoenvironnementales menées sur le temps long des systèmes fluviaux démontrent le caractère profondément anthropisé des formes alluviales contemporaines. Il n’y a plus de cours d’eau naturels en Europe de l’Ouest depuis plus de deux millénaires au moins [Brown & al. 2018] et depuis quelques siècles en Amérique du Nord [Walter & Merrits 2008]. L’anthropisation n’a pas fait qu’altérer les cours d’eau naturels, elle les a profondément transformés et reconstruits [Lespez & al. 2015]. Ces recherches montrent que le développement des pratiques agropastorales dans les bassins versants est responsable d’une érosion des sols libérant des quantités considérables de sédiments en grande partie stockées ensuite dans les plaines alluviales et entraînant la métamorphose des rivières de plaine [Notebeart & al. 2018]. Ainsi, avant la conquête par les activités agro-pastorales des plaines et des plateaux de l’ouest de la France, les cours d’eau de faible énergie étaient le plus souvent caractérisés par un style en anabranches au sein de plaines alluviales humides souvent caractérisées par les paysages palustres, amphibies, et en grande partie boisés. La restauration écologique centrée sur des préoccupations de la continuité piscicole et des dynamiques sédimentaires associées (nécessaires au développement des frayères des poissons rhéophiles) a négligé ces milieux comme alternative à la rivière chenalisée et aménagée dont nous avons héritée [Lespez & al. 2013, 2015]. Les choix faits sont principalement le reflet de l’état des savoirs hydromorphologiques développés par ses promoteurs et sont centrés sur le chenal. Cela n’a pas toujours favorisé la diversité des projets de restauration dont l’évaluation reste d’ailleurs peu développée et centrée sur un nombre restreint d’indicateurs [Morandi & al. 2014]. Plus embêtant, elle confère un caractère souvent naturel aux cours d’eau sinueux et à méandres dont nous avons hérités, mais dont nous savons pourtant qu’ils sont d’abord le résultat d’une métamorphose des systèmes fluviaux issue de la transformation par l’agriculture des bassins versants puis de longues pratiques humaines de maîtrise hydraulique des écoulements et des berges [Lespez 2012]. Ainsi comme l’expriment Downward & Skinner [2005, p. 143] à propos d’une petite rivière du Sud-ouest de l’Angleterre: « In all cases stability has been achieved through periodic maintenance, so that while appearing ‘naturalized’, the channel macroform of the River Tillingbourne[…] is not ‘natural’« . Cette critique de la domination des cours d’eau sinueux à méandres dans les projets de restauration a peut-être des racines dans les représentations culturelles dominantes du monde occidental comme le pense un autre géomorphologue [Kondolf 2006], elle est en tous les cas le résultat de la domination des approches classificatrices en géomorphologie. Elle aboutit parfois même à des résultats paradoxaux comme le souligne D. Montgomery [2008, p. 291] à propos de certaines rivières américaines : « The classic sinuous form of meandering channels has come to represent a natural ideal in channel restoration design — even for rivers for which such an ideal is historical fiction ».

17En résumé, la production et l’analyse des données par des approches naturalistes contribuent à montrer que les actions de restauration sont responsables de modifications de l’organisation spatiale des territoires dans leurs dimensions matérielles et idéelles [Lespez & Germaine 2016]. Ainsi, le caractère hybride de la nature contemporaine, où s’entremêlent intimement et indissociablement actions humaines et processus biophysiques, en fait une socio-nature [Swyngedouw 2003] où l’examen naturaliste est devenu en grande partie celui des pratiques humaines. Ces approches mettent en évidence également que ces actions font intervenir une multiplicité de rationalités des acteurs impliqués, des rapports de forces entre les acteurs et les échelles spatiales et une forme de construction des normes liée aux poids des réseaux scientifiques et à la légitimité des savoirs et des actions à un moment donné [Dufour & al. 2017]. Plus généralement, l’intégration de données biophysiques permet révéler une partie du caractère social, et sans doute politique, des formes et des processus restaurés. Elle contribue à comprendre les territoires et les sociétés qui y vivent et à traiter de questions contemporaines qui s’y rapportent sous un angle critique, car elles témoignent aujourd’hui du choix des humains et des sociétés. Enfin, pour les approches naturalistes en tant que pratique scientifique, l’exemple de la restauration des cours d’eau illustre la nécessité d’une forme de réflexivité et de dépassement des approches sectorielles.

4. La Critical physical geography : une tentative de renouvellement ?

18En France, l’absence d’une analyse synthétique du positionnement épistémologique des approches naturalistes au sein de la géographie [hormis pour la géomorphologie, Giusti 2012] oblige à rassembler des contributions éparses. Dans la sphère anglo-saxonne, ce travail est en partie facilité par la proposition de nommer (et de développer) un positionnement revendiquant explicitement une pratique réflexive et intégrée des approches naturalistes sous l’appellation « critical physical geography » [Lave & al. 2013]. Ainsi, depuis les années 2010, des sessions « Critical Physical Geography » (CPG) sont organisées aux congrès annuels de l’association des géographes américains et un manuel et un numéro spécial dans la revue Progress in Physical Geography ont été publiés [Lave 2015, Lave & al. 2018]. Cette géographie physique critique recouvre des travaux qui analysent les interactions entre, d’une part, des structures et des relations sociales et, d’autre part, des processus et des structures biophysiques, que ce soit directement ou par le biais de la production de savoirs. Il s’agit, d’une part, de conserver un discours sur la matérialité du monde avec une maîtrise des outils de mesure des processus biophysiques et, d’autre part, d’aller au-delà de la simple prise en compte des sociétés comme des boîtes noires dans les questions environnementales. Concernant ce second point, cela passe par une démarche réflexive, notamment sur la dimension construite des pratiques, et une volonté de remonter aux racines d’un enjeu, notamment en débusquant les relations de pouvoirs associés, comme l’a montré l’exemple de la restauration écologique développé plus haut.

19Épistémologiquement, l’étude conjointe de processus physiques, biologiques et humains, signifie nécessairement un déplacement du positionnement vers le réalisme critique ou le réalisme pragmatique [Inkpen 2005, Giusti 2012, Tadaki & al. 2014, Slaymaker 2017] et un rejet du positivisme logique et de relativisme fort [Soler 2002]. Ainsi, la CPG assume le recours à la quantification comme moyen de connaissance, mais elle reconnaît aussi la dimension construite des usages sociopolitiques de cette quantification, par exemple, pour durcir l’expertise dans un espace collectif conflictuel ou pour réduire le foisonnement du monde dans une logique de marchandisation. C’est, par exemple, un des éléments centraux de la critique faite à la diffusion de la pratique de l’évaluation des enjeux environnementaux par les services écosystémiques [Arnaud de Sartre & al. 2014, Lespez & al. 2016, Le Clec’h & al. 2019]. Ce rapport à la matérialité des processus et des structures se retrouve également dans la volonté de fournir des bases matérielles plus solides afin de renforcer l’analyse critique de questions traitées en géographie, comme la gestion des ressources ou la vulnérabilité des sociétés. Ainsi, elle insérerait la géographie physique dans un champ de recherche encore peu investi par celle-ci, comme le prouve la quasi-absence des géographes physiciens dans les réseaux de géographie critique [Drozdz & al. 2012, Dufour 2015], et représente une forme de réaction à certains excès d’une réflexivité qui peut devenir paralysante du fait d’un mélange mal contrôlé entre approche scientifique et positionnement métaphysique [Guille-Escuret 2018].

20Reconnaître l’hybridation de la nature conforte la légitimité à étudier les processus biophysiques en géographie, mais implique également la nécessité de proposer un cadre scientifique permettant d’articuler la part de construction sociale présente dans la formulation, l’étude et la gestion de ces processus. C’est en partie l’ambition de la CPG. Cependant, la façon de réaliser cette articulation est variable et, de fait, l’idée de développer une approche plus critique renvoie à divers positionnements qui ne s’excluent pas nécessairement, mais qui se polarisent autour de deux visions se différenciant notamment autour de la question de l’engagement politique qu’implique une telle approche critique. De fait, au-delà de ces éléments communs, il y a deux conceptions, une qui promeut la dimension réflexive et une qui insiste sur la dimension radicale.

4.1. Une approche réflexive des pratiques naturalistes en géographie

21La mise en avant de la dimension réflexive est bien illustrée par les travaux de M. Tadaki et de ces collègues. En effet, pour Tadaki & al. [2014] il s’agit avant tout d’être critique dans la pratique de la géographie physique et de développer une attitude réflexive sur la portée sociopolitique des pratiques de recherche. À ce titre, il s’agit d’un positionnement qui concerne le chercheur en tant qu’individu/citoyen, mais qui s’inscrit dans un mouvement plus large de repositionnement de l’activité scientifique dans ses rapports au public et à la notion d’objectivité insistant sur la nécessité de positionner son savoir et son activité et le respect de la diversité des approches [Stengers 2013, Barrau 2016].

22Globalement, ce positionnement reconnaît la dimension construite de l’activité scientifique ce qui implique, d’une part, une forme de réflexivité interne au monde scientifique et, d’autre part, la reconnaissance que la science n’est pas la seule façon de produire un discours sur le monde [Gellner 1984, Barrau 2016]. Dans cette perspective, les concepts (ex. écosystème, zonalité) ou les indicateurs (ex. tel taxon) mobilisés par les sciences naturelles sont une façon de voir parmi d’autres et une façon de voir située, c’est-à-dire qui ne peut être découplée du contexte sociopolitique et du lieu de son émergence [Zittoun 2009, Cameron & Earley 2015, Bouleau 2014, Bocking 2015, Bouleau & al. 2016, Deuffic & al. 2016, Bouleau & Deuffic 2016]. Ce dernier point est d’autant plus important que l’activité scientifique, et donc la façon dont elle est construite, influence significativement le monde réel [Gellner 1984, Habermas 1990]. Par exemple, en comparant les différentes classifications des rivières, Tadaki & al. [2014] montrent comment elles sont socialement construites et que la façon de mettre en œuvre ces classifications affecte la façon de voir et d’agir sur les hydrosystèmes. Cette approche est surtout un regard sur la pratique professionnelle ; elle n’implique pas un engagement politique fort au sens de la défense du point de vue de certains acteurs (plus pauvres, plus faibles, plus opprimés) contre d’autres (plus riches, plus forts, plus dominants). En revanche, elle n’exclut pas la participation au débat sur les questions de gestion, avec une participation qui va au-delà de l’expertise naturaliste et propose un recadrage critique des présupposés qui sous-tendent les actions [ex. Génot 2008, Lespez & al. 2013, Le Clec’h & al. 2019]. Cette approche permet de formaliser la nature de l’expertise du géographe et donc de situer son discours de façon plus aisée [Lascoumes 1994].

4.2. Une approche radicale et matérielle des questions environnementales

23La CPG propose également un ancrage dans un champ d’analyse où les notions de radicalité et d’engagement de la recherche sont importantes. En effet, pour Lave & al. [2013], la CPG est une approche intellectuelle combinant une compréhension fine des processus biophysiques et une analyse critique de la dimension sociale associée à ces processus et à cette compréhension. Ils la conçoivent comme une approche à même d’améliorer les analyses produites non seulement en géographie physique, mais plus généralement en géographie. L’utilisation de l’adjectif « critical » par R. Lave et ses collègues renvoie aux positionnements multiples de la géographie radicale, sociale ou engagée qui se sont affirmés depuis les années 1960. Il s’agit alors de produire une analyse radicale des processus biophysiques qui structurent les socioécosystèmes : l’adjectif « radical » étant ici utilisé dans son sens étymologique, c’est-à-dire d’un retour aux racines socialement et politiquement construites d’une question. Ils assignent ainsi comme objectif à leur approche l’analyse des objets de nature, et des processus biophysiques qui les structurent, en intégrant explicitement, et même en première instance, les relations de pouvoirs entre les acteurs qui interagissent avec ces objets. En cela, cette vision de la CPG est clairement influencée par l’histoire environnementale [Cronon 1992, Denevan 1992] et enracinée dans la political ecology [Blaikie & Brookfield 1987, Robbins 2004, Benjaminsen & Svarstad 2009]. De fait, cette approche se revendique clairement des premiers travaux de political ecology, avant que ces derniers ne soient dominés par des approches post-structuralistes.

24Dans la sphère francophone, cette approche radicale et explicitement politisée des questions environnementales ne semble historiquement pas très présente dans la communauté des géographes physiciens qui se considère, par exemple, comme moins engagée dans la promotion de la protection de l’environnement dans leur activité professionnelle que les écologues [Pech 2015]. Sous réserve d’une analyse plus poussée, cela pourrait s’expliquer par le fait que, à quelques exceptions notoires, la géographie française radicale s’est emparée tard des questions politiques relatives à la gestion de l’environnement comme en témoigne l’émergence tardive de géographes français se revendiquant de la political ecology [cf. Rodary 2015, Mathevet & al. 2015, Chartier & Rodary 2016]. Évidemment, il reste encore de nombreux points à clarifier [Dufour 2015]. Mais, au-delà de l’appellation et de la volonté (ou non) de proposer un programme de recherche, l’essor d’une CPG dans le monde anglo-saxon illustre que les réflexions sur l’étude de la nature en géographie restent vives et que le monde des géographes physiciens n’y est pas indifférent et souhaite y contribuer avec ses compétences d’une manière de plus en plus active.

5. Discussion

25L’examen des recherches naturalistes contemporaines en géographie amène à formuler plusieurs conclusions concernant leur contribution à la réflexion engagée par la discipline sur les questions environnementales.

26La seconde moitié du 20e siècle se traduit par une considération hétérogène de la nature en géographie : régression de la nature comme cadre de vie dans les analyses régionales, développement d’analyses sectorielles découpant la nature en compartiments relativement isolés, apparition d’approches au sein desquels les processus biophysiques sont une composante (presque) inutile de l’analyse géographique, développement d’approches quantitatives et spatiales centrées sur la dynamique des processus biophysiques et leurs modifications anthropiques, multiplication des travaux sur le versant social des questions environnementales, etc. Cette présentation, sans aucun doute trop rapide et schématique, laisse croire qu’il conviendrait de se limiter à penser la place de la nature en géographie de façon cloisonnée, en groupes d’approches distinctes, partition « annoncée » au début du 20e siècle par la production de traités séparant géographie humaine et physique : d’un côté, l’analyse spatio-temporelle des structures et des processus biophysiques ou géographie physique, de l’autre celle des relations spatio-temporelles qui se tissent au sein des sociétés dans leurs rapports aux milieux, cœur de la géographie de l’environnement ou environnementale. Mais, il convient de ne pas naturaliser ces distinctions qui résultent de choix réalisés à une époque donnée et qui auraient pu être différemment construites [Bertrand 1978, Robic 1992]. En effet, premièrement, il existe de nombreuses formes d’articulations possibles entre processus biophysiques et sociaux, selon la nature des liens qu’ils tissent entre ces processus et selon le poids que chaque chercheur, ou groupe de chercheurs, donne à l’étude des processus biophysiques et sociaux. La présence de deux pôles, et des positions intermédiaires, est une richesse pour la discipline et rejeter hors de la géographie l’étude des processus biophysiques renforcerait la séparation nature/culture alors même que les appels pour les rapprocher se multiplient [Latour 1991, Swyngedouw 2003, Descola 2005, Guille-Escuret 2018]. En effet, une des caractéristiques des sciences modernes est leur efficacité performative [Gellner 1984] et séparer des approches qui pourraient créer du lien participerait ainsi à accroître cette coupure.

27Le rapprochement des dimensions naturelles et culturelles nécessite des conditions intellectuelles et institutionnelles propices. Par exemple, il nécessite de prendre en compte la diversité des épistémologies entre chaque approche [Chatelin & Riou 1986, Miller & al. 2008, Regnauld 2013] tout en définissant un cadre de référence commun [Guille-Escuret 2018]. Ce qui pourrait être perçu au sein de la géographie comme un handicap (la diversité grandissante intradisciplinaire des cadres épistémologiques) devient un atout (la capacité à articuler les deux). Le maintien d’approches naturalistes en géographie est donc un enjeu scientifique et disciplinaire, car il permet une analyse complète des différentes composantes de la relation nature/culture (i.e. symbolique, technique et biophysique) telle que la permet une approche orthogonale par l’espace ou par le territoire, et il nous semble important de travailler à proposer des projets scientifiques pertinents par leurs capacités à comprendre le monde au-delà des partitions qui relèvent parfois essentiellement de l’héritage scientifico-institutionnel. Ce maintien implique un double de mouvement qui n’a rien d’évident depuis les approches de type « sciences de la nature » vers celles de type « sciences sociales » et inversement. Les promoteurs d’une approche critique de la géographie physique font l’hypothèse que ce double mouvement serait facilité par l’existence d’institutions de cohabitation des approches au sein de la géographie (en matière de formation par exemple), même s’il faut reconnaître que les forces centrifuges restent aujourd’hui encore dominantes. Ce double mouvement nécessite aussi d’expliciter la notion de critère de scientificité d’une approche scientifique. Là encore, les travaux menés en épistémologie, en histoire des sciences et en sociologie des sciences montrent clairement la diversité de ces critères [Barrau 2016] : homogénéité paradigmatique, vérité/vraisemblance, pertinence, etc. Cette diversité, ainsi que celle des pratiques méthodologiques, implique que la voie qui mène au double mouvement évoqué ci-dessus est étroite et que la clarification des cadres épistémologiques pertinents reste à affiner et à promouvoir [Guille-Escuret 2018]. La proposition d’une approche critique de la géographie physique insiste sur le fait que la géographie offre encore un cadre institutionnel pour cela, mais elle implique également un travail de clarification du cadre épistémologique associé, travail qui reste encore en grande partie à réaliser.

28La vision d’une approche naturaliste en géographie qui serait homogène et naïvement positiviste est aujourd’hui trop simpliste [Mistry & al. 2009, Tadaki & al. 2012, Mathevet & Godet 2015]. Mais, l’analyse bute sur une difficulté majeure : comment distinguer le discours solitaire, incantatoire ou à vocation politique des pratiques effectives [Dufour 2018] ? Seul un examen approfondi et comparatif des pratiques actuelles par une approche épistémologique permettrait de clarifier le débat ; il faut donc approfondir les études dans ce sens [Rhoads & Thorne 1996, Giusti 2012, Regnauld 2013]. En l’absence d’un tel matériau, il nous semble tout de même possible d’affirmer que la prise en compte de la dimension construite des pratiques scientifiques et des objets de recherches n’est pas étrangère aux scientifiques issus des sciences naturelles, dont les géographes physiciens, et que l’intérêt de cette prise en compte n’est plus à démontrer [pour la sphère francophone cf. Chatelin & Riou 1986, Bravard & Cohen 2006, Métaillé 2006, Gunnell 2009, Alexandre & Genin 2011, Giusti 2012, Mathevet & Marty 2015]. Par exemple, C. Giusti [2012] positionne explicitement son approche du relief et sa pratique de la géomorphologie dans le réalisme critique [voir aussi Blue & Brierley 2016]. Cependant, la diffusion plus large de cette prise en compte reste en grande partie à faire. De fait, il s’agit d’une remise en cause forte du paradigme classique post-vidalien d’un réalisme relativement naïf en géographie physique [Orain 2009] et le recours explicite à ce type de positionnement reste, à notre connaissance, encore rare chez les géographes physiciens, mais également chez les chercheurs d’autres branches de la discipline. Cela tient-il au fait que la géographie française aurait une relation relativement méfiante avec les logiques d’autoanalyse des pratiques scientifiques contenues dans les approches de type post-modernes, et d’ailleurs aux approches post-modernes dans leur ensemble, pour des raisons scientifiques et institutionnelles [Besse 2004, Collignon & Staszak 2004] ? Par certains aspects, il nous semble que de nombreux géographes physiciens français qui, en le disant ou sans le dire, ont développé une approche réflexive, sont proches des positions de la CPG anglo-saxonne, au moins de la vision développée par Tadaki & al. [2015] [ex. Chatelin & Riou 1986, Bravard 2006, Giusti 2012, Lespez & al., 2013, Mathevet & Godet 2015, Dufour & al. 2017]. Ces positions expriment également une forme de réaction aux approches critiques en géographie de l’environnement ou en politcal ecology qui ne porteraient que sur les discours et non plus sur le discours ET la matérialité des faits et qui après la déconstruction oublierait d’être force de proposition.

6. Conclusion

29La géographie a une longue tradition d’approches naturalistes en son sein. Au-delà des caractéristiques des pratiques passées et des débats que cela a pu susciter, il nous semble que cela représente un héritage riche susceptible de fournir le terreau d’une contribution significative de la géographie à l’appréhension des enjeux contemporains de la nature. Afin d’approfondir et d’affermir ce constat, il semblerait opportun de réaliser une véritable revue des pratiques des géographes physiciens au-delà de ce que laissent paraître les manuels universitaires trop souvent en décalage manifeste par rapport aux pratiques actuelles [Giusti 2012]. Ce travail impliquerait de bien identifier les changements de pratiques de recherche notamment au cours des trois dernières décennies, ainsi que les échanges qui existent entre géographique physique, géographie des risques, géographie de l’environnement, géographie des ressources, géographie culturelle, etc. Bref, un travail non seulement d’histoire, mais aussi d’épistémologie. Ce travail est rendu nécessaire par la diversité de positionnement des différentes composantes de la géographie physique actuelle par rapport aux questions d’environnement. Il conviendrait ainsi de réaliser une analyse fine des différentes dimensions couverte par le champ de l’analyse épistémologique (nature et portée des théories et des concepts, cadres et pratiques méthodologiques et valeur de la démarche scientifique) afin de répondre au besoin de réflexivité exprimée dans le champ des questions environnementales en géographie [Bertrand et Bertrand 2002, Chartier & Rodary 2016]. Cette analyse permettrait aux géographes de plus facilement établir leur positionnement scientifique et donc de faciliter les échanges intra-disciplinaires. Enfin, il nous semble que ce travail se doit d’examiner avec rigueur ce qui, dans l’héritage des approches naturalistes, représente une richesse ou un frein pour une meilleure intégration des processus biophysiques et sociaux [Bertrand et Bertrand 2002]. En effet, un examen critique des concepts et du vocabulaire (en commençant peut être par la dénomination « géographie physique ») au regard des avancées réalisées aussi bien par les sciences naturelles que par les sciences humaines et sociales est crucial afin de permettre cette intégration et le développement d’un regard réflexif sur l’approche géographique de la nature.

Haut de page

Bibliographie

Alexandre, F. & Génin, A. (2011) – Géographie de la végétation terrestre : modèles hérités, perspectives, concepts et méthodes, Paris, A. Colin, 304 p.

Amlin, N.M. & Rood, S.B. (2003) – « Drought stress and recovery of riparian cottonwoods due to water table alteration along Willow Creek, Alberta », Trees, vol. 17, n° 4, pp. 351-358.

André, M.-F. (2017) – « From physical geography to environmental geography: Bridges and gaps (a French perspective): From physical geography to environmental geography », The Canadian Geographer / Le Géographe canadien, vol. 61, n° 1, pp. 136-142.

Andrieu, J. (2017) – Contribution méthodologique à l’analyse spatiale de la végétation terrestre, HDR, Université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité, Paris, 209 p.

Arnaud-Fassetta, G. & Carcaud, N. (dir.)(2015) – La géoarchéologie française au XXIe siècle, Paris, CNRS Editions, 620 p.

Arnauld De Sartre, X., Castro Larrañaga, M., Dufour, S. & Oszwald, J. (dir.) (2014) – Political ecology des services écosystémiques, Peter Lang, (EcoPolis, 21), 288 p.

Arnould, P. (1994) – La forêt française : entre nature et culture, Habilitation à diriger des recherches, ENS, 375 p.

Arnould, P., & Simon, L. (2007) – Géographie de l’environnement, Paris, Belin, 303 p.

Aspinall, R. (2010) – « A Century of Physical Geography Research in the Annals », Annals of the Association of American Geographers, vol. 100, n° 5, pp. 1049-1059.

Astrade, L. & Dufour, S. (2010) – « Dendrochronologie en ripisylve des cernes aux changements hydromorphologiques dans les systèmes fluviaux », Collection EDYTEM, 11, pp. 129-138.

Barrau, A. (2016) – De la vérité dans les sciences, Paris, Dunod, 96 p.

Barraud, R. & Germaine, M.-A. dir. (2017) – Démanteler les barrages pour restaurer les cours d’eau : controverses et représentations, Editions Quae, 260 p.

Bellec, P. & Lefebvre, E. (2012) – Plan d’actions pour la restauration de la continuité écologique des cours d’eau (Parce) : Diagnostic de mise en oeuvre, Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, Paris, La Documentation Française, 86 p., https://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/134000191/index.shtml

Benjaminsen, T.A. & Svarstad, H. (2009) – « Qu’est-ce que la “political ecology” ? », Natures Sciences Sociétés, vol. 17, n° 1, pp. 3-11, https://0-www-cairn-info.catalogue.libraries.london.ac.uk/revue-natures-sciences-societes-2009-1-page-3.htm

Berkes, F., Colding, J. & Folke, C. dir. (2008) – Navigating social-ecological systems: building resilience for complexity and change, Cambridge, Cambridge Univ. Press, 2008, 393 p.

Berque, A. (1986) – Le sauvage et l’artifice : les Japonais devant la nature. Gallimard, Paris, 314 p.

Bertrand, G. (1978) – « Le paysage entre la Nature et la Société », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, vol. 49, n° 2, pp. 239-259, https://www.persee.fr/doc/rgpso_0035-3221_1978_num_49_2_3552

Bertrand, G. (1991) – La nature en geographie un paradigme d’interface, Géodoc n° 34, Université de Toulouse le Mirail, 16 p.

Bertrand, C. & Bertrand, G. (2002) – Une géographie traversière : l’environnement à travers territoires et temporalités, Paris, Arguments, Collection “Parcours et paroles”, 311 p.

Besse, J.M. (2004) – « Le postmodernisme et la géographie. Éléments pour un débat », L’Espace géographique, vol. 33, n° 1, pp. 1-5, https://0-www-cairn-info.catalogue.libraries.london.ac.uk/revue-espace-geographique-2004-1-page-1.htm

Bétard, F., Hobléa, F. & Portal, C. (2017) – « Les géopatrimoines, de nouvelles ressources territoriales au service du développement local », Annales de Géographie, n° 717, pp. 523-674.

Blaikie, P.M., & Brookfield, H.C. (1987) –Land degradation and society, London & New York, Methuen, 296 p.

Blue, B. & Brierley, G. (2016) – « ‘But what do you measure?’ Prospects for a constructive critical physical geography », Area, vol. 48, n° 2, pp. 190-197.

Bocking, S. (2015) – « Ecological concepts: Seeing, placing, imposing », Geoforum, vol. 65, pp. 489-492.

Bouleau, G. (2014) – « The co-production of science and waterscapes: The case of the Seine and the Rhône Rivers, France », Geoforum, vol. 57, pp. 248-257.

Bouleau, G. & Deuffic, P. (2016) – « Qu’y a-t-il de politique dans les indicateurs écologiques ? » VertigO, vol. 16, n° 2, https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/vertigo/17581 [Accédé le 23 août 2017].

Bouleau, G., Deuffic, P., Sergent, A., Paillet, Y. & Gosselin, F. (2016) – « Entre logique de production et de préservation : l’évolution de l’information environnementale dans les domaines de l’eau et de la forêt », VertigO, vol. 16, n° 2, http://vertigo.revues.org/17592 [Accédé le 23 août 2017].

Bravard, J.-P. (1996) – « Hydrologie continentale », in M. Derruau, Composantes et concepts de la géographie physique, Paris, Armand Colin, pp. 131-142.

Bravard, J.-P. (2006) – « La crise environnementale : entre faits objectifs et construits sociaux », in C. Beck, Y. Luginbühl & T. Muxart (dir.), Temps et espaces des crises de l’environnement, Éditions Quae, pp. 149-156.

Bravard, J.-P. & Petit, F. (1997) – Les cours d’eau : dynamique du système fluvial, Paris, Armand Colin, 1997, 221 p.

Bravard, J.P. & Cohen, M. (2006) – « La question des milieux et de leurs transformations : deux points de vue », in C. Beck, Y. Luginbühl & T. Muxart (dir.), Temps et espaces des crises de l’environnement, Éditions Quae, pp. 227-240.

Broc, N. (1996) – « La géographie physique : aperçu historique », in M. Derruau (dir.), Composantes et concepts de la géographie physique, Paris, Armand Colin, pp. 25-39.

Broc, N. (2010) – Une histoire de la géographie physique en France (XIXe - XXe siècles) : Les hommes – les œuvres – les idées, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, 716 p.

Brossard, T. & Wieber, J.C. (1984) – « Le paysage, trois définitions, un mode d’analyse et de cartographie », L’Espace géographique, vol. 13, n° 1, pp. 5-12.

Brown, A.G., Lespez, L., Sear, D.A., Macaire, J.-J., Houben, P., Klimek, K., Brazier, R.E., Van Oost, K. & Pears, B. (2018) – « Natural vs anthropogenic streams in Europe: History, ecology and implications for restoration, river-rewilding and riverine ecosystem services », Earth Science Reviews, vol. 180, pp. 185-205. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1016/j.earscirev.2018.02.001

Caillault, S. (2011) – Le feu, la brousse et la savane. Modélisation spatiale de la dynamique des paysages soudaniens (Burkina Faso), Doctorat, Université Caen Basse Normandie, Caen, 378 p.

Calvet, M. & Giusti, C. (2010) – « La géographie physique française cent ans après le Traité : et demain ? », in N. Broc, Une histoire de la géographie physique en France, XIX-XXème siècles. Les hommes, les œuvres, les idées, Presses Universitaires de Perpignan, pp. 677-706

Cameron, L. & Earley, S. (2015) – « The ecosystem—movements, connections, tensions and translations », Geoforum, vol. 65, pp. 473-481.

Chartier, D. & Rodary, E. (dir.) (2016) – Manifeste pour une géographie environnementale : géographie, écologie, politique, Paris, Sciences Po Les Presses, 439 p.

Chatelin, Y. & Riou, G. (dir.) (1986) – Milieux et paysages : essai sur diverses modalités de connaissance, Paris / New York, Masson, 154 p.

Chiu, M.-C., Yeh, C.H., Sun, Y.H. & Kuo, M.H. (2013) – « Short-term effects of dam removal on macroinvertebrates in a Taiwan stream », Aquatic Ecology, vol. 47, n° 2, pp. 245-252.

Collignon, B. & Staszak, J.-F. (2004) – « Que faire de la géographie postmoderniste ? », L’Espace Géographique, vol. 33, n° 1, pp. 38-42, https://0-www-cairn-info.catalogue.libraries.london.ac.uk/revue-espace-geographique-2004-1-page-38.htm

Corlay, J.-P. (1995) – « Géographie sociale, géographie du littoral », Norois, n° 165, p. 247-265.

Costa, S. & Lebreton, P. (2010) – La gestion du trait de côte, Éditions Quae, 404 p.

Cowell, C.M. & Parker, A.J. (2004) – « Biogeography in the Annals », Annals of the Association of American Geographers, vol. 94, n° 2, pp. 256-268.

Cronon, W. (1992) – Nature’s metropolis: Chicago and the Great West, New York & Londres, W.W. Norton & co., 530 p.

Dauphiné, A. (1979) – « Le concept d’environnement », Analyse spatiale, Paris, pp. 25-34.

Dauphiné, A. (2001) – Risques et catastrophes observer, spatialiser, comprendre, gérer, Paris, A. Colin, 416 p.

Denevan, W.M. (1992) – « The Pristine Myth: The Landscape of the Americas in 1492 », Annals of the Association of American Geographers, vol. 82, n° 3, p. 369-385.

Depoilly, D. & Dufour, S. (2015) – « Influence de la suppression des petits barrages sur la végétation riveraine des cours d’eau du nord-ouest de la France », Norois, n° 237, pp. 51-64.

Derruau, M. (1996) – Composantes et concepts de la géographie physique, Paris, Armand Colin, coll. U Géographie, 254 p.

Descola, P. (2005) – Par-delà nature et culture, Paris, NRF : Gallimard, 623 p.

Deuffic, P., Bouget, C. & Gosselin, F. (2016) – « Trajectoire sociopolitique d’un indicateur de biodiversité forestière : le cas du bois mort », VertigO, vol. 16, n° 2, https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/vertigo/17608

Downward, S. & Skinner, K., (2005) – « Working rivers: the geomorphological legacy of English freshwater mills », Area, vol. 37, n° 2, pp. 138-147.

Drozdz, M., gintrac, C. & Mekdjian, S. (2012) – « Actualités de la géographie critique », Carnets de géographes, n° 4, https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/cdg/1014

Dufour, S. (2015) « Sur la proposition d’une géographie physique critique », L’Information géographique, 79, 3, p.p. 8.

Dufour, S. (2018) – Une approche géographique de la végétation et de la gestion biophysique des hydrosystèmes fluviaux : Éléments épistémologiques, thématiques et opérationnels, HDR, Université Rennes 2, Rennes, 270 p.

Dufour, S., Rollet, A.J., Chapuis, M., Provansal, M. & Capanni, R. (2017) – « On the political roles of freshwater science in studying dam and weir removal policies: a critical physical geography approach », Water Alternatives, vol. 10, n° 3, pp. 853-869.

Dufour, S. & Piégay, H. (2008) – « Geomorphological controls of Fraxinus excelsior growth and regeneration in floodplain forests », Ecology, vol. 89, n° 1, pp. 205-215.

Dufour, S., & Piégay, H. (2009) – « From the myth of a lost paradise to targeted river restoration: forget natural references and focus on human benefits », River Research and Applications, vol. 25, n° 5, pp. 568-581.

Gellner, E. (1984) – « Le statut scientifique des sciences sociales », Revue Internationale des Sciences Sociales, 102, XXXVI, pp. 599-620.

Génot, J.-C. (2008) – La nature malade de la gestion, Paris, Sang de la terre, 239 p.

Germaine, M.-A. & Barraud, R. (2013) – « Les rivières de l’ouest de la France sont-elles seulement des infrastructures naturelles ? Les modèles de gestion à l’épreuve de la directive-cadre sur l’eau », Natures Sciences Sociétés, vol. 21, n° 4, pp. 373-384.

Giusti, C. (2012) – « Sciences du relief ou géomorphologie ? Essai de définition d’un domaine interdisciplinaire entre géosciences et sciences sociales », Cybergeo, https://cybergeo.revues.org/24935 [Accédé le 10 avril 2017].

Giusti, C., Calvet, M. & Le Coeur, C. (2015) – « La géographie physique des années 1970 en France, entre occasions manquées et essais non transformés ? », Bulletin de l’Association de géographes français, vol. 92, n° 1, pp. 49-66, https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/427

Goeldner-Gianella, L. (2010) – « » Quelle place pour la géographie dans les études environnementales ? », L’Espace géographique, vol. 39, n° 4, pp. 289-294, doi :10.3917/eg.394.0289.

Gregory, K.J. (2006) – « The human role in changing river channels », Geomorphology, vol. 79, n° 3-4, pp. 172-191.

Guille-Escuret, G. (2018) – Structures sociales et systèmes naturels : l’assemblage scientifique est-il réalisable ?, Londres, ISTE, 242 p.

Gunnell, Y. (2009) – Écologie et société : repères pour comprendre les questions d’environnement, Paris, Armand Colin, 415 p.

Habermas, J. (1990) – La technique et la science comme « idéologie », Paris, Gallimard, 266 p.

Hempel, C. (2012) – Éléments d’épistémologie, Paris, A. Colin, 224 p.

Horreo, J.L., De la hoz, J., Machado-Schiaffino, G., Pola, I.G., & Garcia-Vasquez, E. (2012) – « Restoration and enhancement of Atlantic salmon populations: what we have learned from North Iberian rivers », Knowledge and Management of Aquatic Ecosystems, n° 402, art. 23, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1051/kmae/2011079

Inkpen, R. (2005) – Science, philosophy and physical geography, London / New York, Routledge, 164 p.

Jørgensen, D. & Renofal,T B. (2012) – « Damned if you do, dammed if you don’t: debates on dam removal in the Swedish media », Ecology and Society, vol. 18, n° 1, art. 18, https://0-www-jstor-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/stable/26269265

Kondolf, G.M. (2006) – « River restoration and meanders », Ecology and Society, 11, 2, article 42, http://www.ecologyandsociety.org/vol11/iss2/art42/

Larrère, C. & Larrère, R. (2015) – Penser et agir avec la nature : une enquête philosophique, Paris, La Découverte, 333 p.

Larrère, C., & Larrère, R. (1997) – Du bon usage de la nature. Pour une philosophie de l’environnement, Paris, Flammarion, coll. Champs Essais, 302 p.

Lascoumes, P. (1994) – L’éco-pouvoir : environnements et politiques, Paris, La Découverte, 317 p.

Latour, B. (1991) – Nous n’avons jamais été modernes : essai d’anthropologie symétrique, Paris, Editions La Découverte, 206 p.

Lave, R. (2015) – « Introduction to special issue on critical physical geography », Progress in Physical Geography, vol. 39, n° 5, pp. 571-575.

Lave, R., Wilson, M.W., Barron, E., Bierman, C., Carey, M., Duvall, C., Johnson, L., Lane, M., Mcclintock, N., Munroe, D., Pain, R., Proctor, J., Rhoads, B., Robertson, M., Rossi, J., Sayre, N., Simon, G., Tadaki, M. & Van Dyke, C. (2013) – « Intervention: Critical physical geography: Critical physical geography », The Canadian Geographer / Le Géographe canadien, vol. 58, n° 1, pp. 1-10, https://0-onlinelibrary-wiley-com.catalogue.libraries.london.ac.uk/doi/abs/10.1111/cag.12061

Lave, R., Biermann, C. & Lane, S.N. (dir.) (2018), The Palgrave Handbook of Critical Physical Geography, Cham, Palgrave Macmillan, 594 p.

Le Clec’h, S., Oszwald, J., Dufour, S., Grimaldi, M., Jegou, N. & Noucher, M. (2019). « Déconstruire la spatialisation de services écosystémiques par la modélisation critique », EspacesTemps.net, Travaux, 2019/02/07. https://www.espacestemps.net/articles/deconstruire-la-spatialisation-de-services-ecosystemiques-par-la-modelisation-critique/

Leclerc, M. (1989) – « La notion de discipline scientifique », Politique, n° 15, pp. 23-51, https://0-www-erudit-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/fr/revues/po/1989-n15-po2541/040618ar.pdf

Lespez, L., Viel, V., Cador J.M., Germaine, M.-A., Germain-Vallée, C., Rollet, A.J. & Delahaye, D. (2013) – « Environmental dynamics of small rivers in Normandy (western France) since the Neolithic era. What lessons for today in the context of the European Water Framework Directive? », in G. Arnaud-Fassetta, E. Masson & E. Reynard (dir.), European Continental Hydrosystems under Changing Water Policy, Munich, Friedrich Pfeil Verlag, pp. 71-90.

Lespez, L., (2012) – Paysages et gestion de l’eau : sept millénaires d’histoire des vallées et des plaines littorales en Basse-Normandie, Bibliothèque du Pôle Rural 3, MRSH Caen-Presses Universitaires de Caen, 333 p.

Lespez, L. & Fouache, E. (2013) – « Géoarchéologie », in D. Mercier (dir.) Géomorphologie de la France, Paris, Dunod, pp. 215-228.

Lespez, L. & Germaine, M.-A. (2016) – « La rivière désaménagée ? Les paysages fluviaux et l’effacement des seuils et des barrages de l’Europe de l’ouest et de l’Amérique du Nord-est », in G. Houbrecht, F. Gob & E. Hallot (eds), Dynamique fluviale, Bulletin de la Société Géographique de Liège, vol. 67, pp. 223-254.

Lespez, L., Germaine, M.-A. & Barraud, R. (2016) - « L’évaluation par les services écosystémiques des rivières ordinaires est-elle durable ? », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement [En ligne], Hors-série 25 août 2016, http://vertigo.revues.org/17443

Lespez, L., Viel, V., Rollet, A.-J. & Delahaye, D. (2015) – « The anthropogenic nature of present-day low energy rivers in western France and implications for current restoration projects », Geomorphology vol. 251, pp. 64-76, http://dx.doi.org.ezproxy.u-pec.fr/10.1016/j.yqres.2016.02.002

Lévêque, C., Leeuw, S.E., Van der, & Reynier, I. (dir.) (2003) – Quelles natures voulons-nous ? pour une approche socio-écologique du champ de l’environnement, Paris, Elsevier, 324 p.

Marchand, J.-P. (1980) – « Les contraintes physiques et la géographie contemporaine », L’Espace Géographique, vol. 9, n° 3, pp. 231-240, https://www.persee.fr/doc/spgeo_0046-2497_1980_num_9_3_3561

Martignac, F., Baglinière, J.L., Thieulle, L., Ombredane, D. & Guillard, J. (2013) - « Influences of a dam on Atlantic salmon (Salmo salar) upstream migration in the Couesnon River (Mont Saint Michel Bay) using hydroacoustics », Estuarine Coastal Shelf Science, vol. 134, pp. 181–187

Mathevet, R., Peluso, N.L., Couespel, A. & Robbins, P. (2015) – « Using historical political ecology to understand the present: water, reeds, and biodiversity in the Camargue Biosphere Reserve, southern France », Ecology and Society, vol. 20, n° 4, Consultable à http://www.ecologyandsociety.org/vol20/iss4/art17/ [Accédé le 25 août 2017].

Mathevet, R. & Godet, L. dir. (2015) – Pour une géographie de la conservation : biodiversités, natures et sociétés, Paris, L’Harmattan, 397 p.

Mathevet, R. & Marty, P. (2015) – « Les géographies de la conservation : entrevoir, voir et porter attention à la biodiversité », in R. Mathevet & L. Godet (dir.), Pour une géographie de la conservation, Paris, L’Harmattan, pp. 35-62.

Mathieu, N. (1992) – « Géographie et interdisciplinarité : rapport naturel ou rapport interdit ? », in M. Jollivet (dir), Sciences de la nature, sciences de la société, Paris, CNRS Éditions, p. 129-154. Consultable à http://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/editionscnrs/4175 [Accédé le 10 avril 2017].

Mercier, D., Maquaire, O., Suanez, S., Costa, S., Vinet, F., Fressard, M., Lissak, C. & Thiery, Y. (2013) – « Géomorphologie et risques naturels », in D. Mercier (dir.), Géomorphologie de la France, Paris, Dunod, p. 173-186.

Métaillé, J.P. (2006) – « La “dégradation des montagnes pyrénéennes” au XIXe siècle » , in Temps et espaces des crises de l’environnement, in C. Beck, Y. Luginbühl & T. Muxart (dir.), Temps et espaces des crises de l’environnement, Paris, éditions Quae, pp. 191-210.

Meur-Férec, C. & Morel, V. (2004) – « L’érosion sur la frange côtière : un exemple de gestion des risques », Natures Sciences Sociétés, vol. 12, n° 3, pp. 263-273.

Miller, T.R., Baird, T.D., Littlefield, C.M., Kofinas, G., Chapin, F. & Redman, C.L. (2008) – « Epistemological pluralism: reorganizing interdisciplinary research », Ecology and Society, vol. 13, n° 2, article 46, http://www.ecologyandsociety.org/vol13/iss2/art46/

Mistry, J., Berardi, A. & Simpson, M. (2009) – « Reflections on practice: the changing roles of three physical geographers carrying out research in a developing country », Area, vol. 41, n° 1, pp. 82-93.

Montgomery, D.R. (2008) – « Dreams of natural streams », Science, vol. 319, pp. 291-292.

Morandi, B., Piégay H., Lamouroux, N. & Vaudor, L. (2014) « How is success or failure in river restoration projects evaluated? Feedback from French restoration projects », Journal of Environmental Management, vol. 137, pp. 178-188.

Notebaert, B., Broothaerts, N., & Verstraeten, G. (2018) – « Evidence of anthropogenic tipping points in fluvial dynamics in Europe ». Global and Planetary Change, n° 164, p. 27-38.

Orain, O. (2006) – « La géographie comme science. Quand « faire école » cède le pas au pluralisme », in M.-C. Robic (dir.), Couvrir le monde. Un grand XXe siècle de géographie française, Paris, ADPF-Ministère des Affaires étrangères, pp. 81-115.

Orain, O. (2009) – De plain-pied dans le monde : écriture et réalisme dans la géographie française au XXe siècle, Paris, L’Harmattan, 427 p.

Pagney, P. (1996) – « La climatologie », in M. Derruau (dir.), Composantes et concepts de la géographie physique, Paris, A. Colin, pp. 71-82.

Pech, P. (2015) – « Géographie de l’environnement et territoires : chroniques d’un rendez-vous manqué », in R. Mathevet & L. Godet (dir.), Pour une géographie de la conservation, Paris, L’Harmattan, pp. 63-78.

Piégay, H., Gazelle, F. & Peiry, J.L. (2003) – « Effets des ripisylves sur la dynamique du lit fluvial et de son aquifère », in H. Piégay, G. Pautou & C. Ruffinoni C. (dir.), Les forêts riveraines des cours d’eau : écologie, fonctions, gestion, Paris, Institut pour le développement forestier, pp. 94-122.

Pigeon, P. (2005) – Géographie critique des risques, Paris, Economica : Anthropos, Collection Géographie, 217 p.

Pizzuto, J. (2002) – « Effects of Dam Removal on River Form and Process », BioScience, vol. 52, n° 8, pp. 683-691, https://0-academic-oup-com.catalogue.libraries.london.ac.uk/bioscience/article/52/8/683/254937.

Regnauld, H. (2013) – « Écologie, géographies (physique et humaine) : entrelacements conceptuels et irritations de surface », in H. Inglebert et Y. Brailowsky (dir.), 1970-2010 : les sciences de l’Homme en débat, Nanterre, Presses Universitaires de Paris Ouest, pp. 297-316, http://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pupo/2830 [Accédé le 10 avril 2017].

Rhoads, B.L. (2004) – « Whither Physical Geography? » Annals of the Association of American Geographers, vol. 94, n° 4, pp. 748-755.

Rhoads, B.L. & Thorn, C.E. (dir.) (1996) – The scientific nature of geomorphology, Chichester /New York, Wiley, proceedings of the 27th Binghamton Symposium in Geomorphology, held 27-29 September, 1996, 481 p.

Richard, J. F. (1989) – Méthode d’analyse des paysages, Paris, ORSTOM, 308 p.

Robbins, P. (2004) – Political ecology: a critical introduction, Malden, MA, Blackwell, 242 p.

Robic, M.-C. (2006) – Couvrir le monde : un grand XXe siècle de géographie française, Paris, ADPF-Ministère des Affaires étrangères, 229 p.

Robic, M.-C. Dir. (1992) – Du milieu à l’environnement : pratiques et représentations du rapport homme/nature depuis la Renaissance, Paris, Economica, 343 p.

Rodary, É. (2015) – « Géographie de l’environnement et écologie politique », in Pour une géographie de la conservation, in R. Mathevet & L. Godet (dir.), Pour une géographie de la conservation, Paris, L’Harmattan, pp. 79-88.

Roussel, F. (2017) Géographie de la végétation aux environs de Paris : le cas de la Ceinture verte d’Île-de-France, thèse de Doctorat, Université Paris 13 – Sorbonne-Paris-Cité, Paris, 405 p.

Sajaloli, B. & Grésillon, É. (2016) – « » L’Église catholique, l’écologie et la protection de l’environnement : chronique d’une conversion théologique et politique », Géoconfluences, mis en ligne le 19 octobre 2016. http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/fait-religieux-et-construction-de-l-espace/articles-scientifiques/eglise-catholique-ecologie-conversion-theologique-et-politique

Shafroth, P.B., Friedman, JM, Auble, G.T., Scott, M.L. & Braatne, J.H. (2002) – « Potential Responses of Riparian Vegetation to Dam Removal », BioScience, vol. 52, n° 8, pp. 703-712, https://0-academic-oup-com.catalogue.libraries.london.ac.uk/bioscience/article/52/8/703/254990

Slaymaker, O. (2017) – « Physical geographers’ understanding of the real world: Physical geographers and the real world », The Canadian Geographer / Le Géographe canadien, vol. 61, n° 1, pp. 64-72.

Soler, L. (2002) – Introduction à l’épistémologie, Paris, Ellipses, 336 p.

Stanley, E.H. & Doyle, M.W. (2003) – « Trading off: the ecological effects of dam removal », Frontiers in Ecology and the Environment, vol. 1, n° 1, pp. 15-22.

Stengers, I. (2013) – Une autre science est possible ! manifeste pour un ralentissement des sciences, Paris, La Découverte, 214 p.

Sultana, F. (2017) – « Reflexivity », in D. Richardson (dir.), International Encyclopedia of Geography: People, the Earth, Environment and Technology, Oxford, UK, John Wiley & Sons, p. 15. http://0-doi-wiley-com.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1002/9781118786352.wbieg0686.

Swyngedouw, E. (2003) – « Modernity and the production of the Spanish waterscape, 1890–1930 ». in T. Bassett & L. Zimmerer (dir.), Geographical Political Ecology, New York, Guilford Press, pp. 94-114.

Tadaki, M., Salmond, J., Le Heron, R. & Brierley, G. (2012) – « Nature, culture, and the work of physical geography », Transactions of the Institute of British Geographers, vol. 37, n° 4, pp. 547-562.

Tadaki, M., Brierley, G., Dickson, M., Le Heron R. & Salmond, j. (2015) – « Cultivating critical practices in physical geography », The Geographical Journal, vol. 181, n° 2, pp. 160-171.

Tadaki, M., Brierley, G. & Cullum, C. (2014) – « River classification: theory, practice, politics: River classification », Wiley Interdisciplinary Reviews: Water, vol. 1, n° 4, pp. 349-367.

Tissier, J.L. (1992) – « La géographie dans le prisme de l’environnement (1970-1990) », in M. C. Robic (dir.), Du milieu à l’environnement. Pratiques et représentations du rapport homme/nature depuis la Renaissance, Paris, Economica, pp. 201-236.

Varenne, F. (2017) – Théories et modèles en sciences humaines : le cas de la géographie, Paris, Éditions Matériologiques, 2017, 644 p.

Veyret, Y. (2007) – « L’environnement, objet géographique ? », Responsabilité & Environnement, vol. 48, pp. 19-29.

Walter, R.C. & Merritts, D.J. (2008) – « Natural Streams and the Legacy of Water-Powered Mills », Science, vol. 319, n° 5861, pp. 299-304.

Zitek, A., Schmutz, S. & Jungwirth, M. (2008) – « Assessing the efficiency of connectivity measures with regard to the EU-Water Framework Directive in a Danube-tributary system », Hydrobiologia, vol. 609, n° 1, pp. 139-161.

Zittoun, P. (2009) – Des indicateurs pour gouverner : boussoles ou miroirs déformants ?, La Défense, Plan urbanisme construction architecture, 248 p.

Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Simon Dufour et Laurent Lespez, « Les approches naturalistes en géographie, vers un renouveau réflexif autour de la notion de nature ? »Bulletin de l’association de géographes français, 96-2 | 2019, 319-343.

Référence électronique

Simon Dufour et Laurent Lespez, « Les approches naturalistes en géographie, vers un renouveau réflexif autour de la notion de nature ? »Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 96-2 | 2019, mis en ligne le 10 octobre 2020, consulté le 10 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/5196 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/bagf.5196

Haut de page

Auteurs

Simon Dufour

Maître de conférences, Université de Rennes 2, CNRS et LETG – CNRS-UMR 6554 – Courriel : simon.dufour@univ-rennes2.fr

Laurent Lespez

Professeur des universités, Université de Paris Est Créteil (UPEC) et Laboratoire Géographie Physique (LGP) – CNRS-UMR 8591 – Courriel : laurent.lespez[at]lgp.cnrs.fr

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search