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1. Témoignages

Le Groupe Dupont dans le renouvellement de la géographie

The Dupont Group and geography’s renewal
Henri Chamussy
p. 34-41

Texte intégral

1. Genèse : le lever de rideau

1Hiver 1968-1969. Ciel de traîne, averses éparses, températures au- dessous des moyennes saisonnières. Les temps étaient durs. Les excitations de mai retombaient comme un soufflé refroidi.

2Des géographes se cherchaient, et cherchaient. Même certains de ceux qui avaient évité (peut-être à tort…) les emballements groupusculaires ressentaient la nécessité de sérieuses révisions scientifiques (et épistémologiques, mais beaucoup ne connaissaient pas le mot, qui n’avait pas même été prononcé durant les longues études…)

3Les recrutements étaient assez nombreux à l’époque : l’ouverture des études secondaires à des catégories sociales qui n’y accédaient pas jusque-là, exigeait l’arrivée de nombreux professeurs du secondaire, issus des concours de recrutement, et le fameux couple français histoire/géographie en avait sa part. Comme d’habitude, l’histoire se taillait la part du lion, mais les étudiants en géographie étaient néanmoins plus nombreux que jamais et leur encadrement exigeait de nombreux enseignants du supérieur. Le gros des troupes était constitué par les assistants, presque tous agrégés bien que ce ne fût pas obligatoire. Leur poste n’était pas assuré, ils étaient détachés de l’enseignement secondaire, mais assez rapidement ils assuraient, avec les maîtres-assistants, la majeure partie des enseignements en licence, tout en poursuivant le travail énorme de la thèse d’Etat, véritable « chef-d’œuvre médiéval » qui enlevait presque toute possibilité de travailler en groupe, et obligeait à une recherche solitaire.

4Les premières « Journées Géographiques » d’après 1968 auraient pu être l’occasion d’une clarification pour un corps d’assistants et de maîtres-assistants qui avaient l’impression d’être les soutiers de la géographie. Or, pour beaucoup, se développait un sentiment, non seulement d’insécurité institutionnelle, mais également et peut-être plus fortement encore, un sentiment d’inquiétude quant à l’intérêt même du domaine de la connaissance et de la discipline auxquelles ils s’étaient consacrés. Bardés de ce qu’on leur avait enseigné comme des certitudes, beaucoup doutaient, non pas des connaissances, non pas même des travaux, parfois intéressants, qu’ils lisaient dans les thèses soutenues ou dans les revues, mais de la cohérence même du discours géographique, de sa construction, de la méthodologie, des techniques (si techniques il y avait…) ; or ces Journées Géographiques de 1969 se déroulèrent comme si rien ne s’était passé ; un jeune assistant naïf, voyant annoncer une réunion « des professeurs », et pensant qu’il professait assez souvent, vint s’assoir dans la salle. On lui fit comprendre assez sèchement que c’était la cour des grands et qu’il n’avait pas à venir y jouer… Aucune des interventions, bien qu’il y en eût d’intéressantes, ne remit en cause le discours traditionnel et les approches habituelles. Beaucoup de jeunes géographes revinrent profondément frustrés. Cette frustration se fit sentir dans les réunions de l’Association des Assistants et Maîtres-Assistants qui leur permettait de jouer dans la cour des petits. Mais il n’y avait guère de canaux de communication entre les deux cours.

5Le déclic, en ce qui concerne le Groupe Dupont, eut lieu aux Journées Géographiques de 1970. A un repas, deux assez jeunes géographes qui ne se connaissaient pas encore se trouvèrent voisins de table et exhalèrent leurs sentiments de vide institutionnel et scientifique, et aussi de solitude dans le travail. Comme ils avaient les qualités habituelles de beaucoup de jeunes, enthousiasme, prétention, insolence, ils se trouvèrent en quelques minutes sur la même longueur d’onde. Il faut ajouter que, pour des raisons aujourd’hui oubliées, mais certainement légitimes, les étudiants étaient en grève depuis plusieurs semaines. « Nous n’avons ni maîtres, ils sont mauvais (avec le recul, le jugement est un peu féroce) et nous n’avons pas non plus de disciples, ils sont en grève. Que faire ? » Comme les deux géographes étaient assez différents de caractère, ils s’entendirent tout de suite fort bien : « On va en discuter » ; ils eurent tout de suite une certitude partagée : ce n’est pas chacun dans son coin, ni même à deux qu’on fera quelque chose. Il faut constituer un groupe et adopter une technique fréquemment utilisée chez les scientifiques des Etats-Unis : s’enfermer dans une salle et pratiquer le brain storming (on dit aujourd’hui le remue-méninges…) » Les deux compères se revirent quelques semaines après, et montèrent l’opération : un lieu, une date, des collègues. Dans un premier temps on contacte quelques collègues qui semblent partager les inquiétudes et les désirs de renouveau des deux géographes en question.

6Le temps qui passe fait oublier beaucoup de choses. Il faut se remettre dans les situations matérielles de l’époque : déjà presque un demi-siècle, plus d’une génération ! Il n’y avait pas d’internet et donc pas de courrier électronique. IL n’y avait presque pas de téléphones, aussi bien dans les domiciles que dans les bâtiments universitaires (souvent, pour un Institut, un téléphone dans le bureau de la direction et un autre au secrétariat), pas de photocopieuse, mais des engins rotatifs compliqués à manipuler. Et pour se réunir en groupe, pas de T.G.V., mais heureusement le réseau autoroutier s’allongeait rapidement. N’oublions pas non plus qu’il n’y avait pas d’ordinateurs portables. Le recours à l’ordinateur se faisait en allant confier les données à une sorte de clergé en blouses blanches qui gravitait autour d’un bâtiment un peu mystérieux, dénommé Centre de Calcul. Ce clergé seul pouvait entrer dans le saint des saints et dompter l’énorme bête. Il fallait préalablement taper toutes les données sur des fiches perforées, et ensuite venir chercher les résultats le lendemain, inscrits sur d’immenses listings I.B.M. ; une fois sur deux, il y était écrit : « error at line i… » Inutile de décrire le découragement qui nous saisissait !

7L’enthousiasme, et/ou la puissance de la frustration, et le désir d’agir conduisirent à un certain héroïsme, n’ayons pas peur des mots. Il n’était pas question de rassembler des gens de toute la France. On limita les ambitions au Sud-Est (le « Grand Delta », disaient à l’époque les politiques, les aménageurs et les décideurs) ; on choisit Avignon pour deux raisons : un point nodal, un barycentre, à la convergence d’autoroutes et de routes, et surtout une petite université, un petit département de géographie à l’abri des grands prédateurs et qui nous accueillit à bras ouverts. En fait on avait totalement surestimé le danger de récupération par des prédateurs, lesquels se fichèrent éperdument de l’agitation de cette jeunesse insolente. Et ceux qui ne s’en fichaient pas, peu nombreux, nous encouragèrent, sans participer régulièrement. Néanmoins le Groupe leur doit beaucoup On décida de tenir des réunions en week-ends, samedi et… dimanche (au grand mécontentement des conjoints et conjointes non-géographes, qui se retrouvèrent ainsi solitairement baby-sitters biologiques non rétribués plusieurs week-ends par an…)

8A la première réunion, qui regroupa une bonne quinzaine de collègues, la première question, à vrai dire vraiment préjudicielle, fut : « Et alors, que faire ? » Et ce fut, d’un certain point de vue, un peu au hasard, il faut l’avouer, qu’on se tourna vers la géographie dite quantitative. Il faut préciser qu’aux Journées Géographiques de 1970, un certain Bernard Marchand avait fait une communication sur cette étrange géographie pratiquée ailleurs (en Californie, au Canada, en Suède, et, plus proche, à Bristol, à Cambridge, à Oxford – mais le British Channel est large, et, ne l’oublions pas, une grande partie des géographes aveint une pratique assez élémentaire de l’anglais !). Dans l’ensemble de la communauté – pas très communautaire – des géographes français, cette communication fut un peu vox clamans in deserto, mais pour beaucoup de ceux qui allaient constituer le Groupe Dupont, ce fut un déclic. Tiens, du neuf ! Or à la première réunion, un de nous vint, accompagné d’Allan Scott, représentant patenté de cette « New Geography » dite « quantitative ».

9Les gens qui se réunirent en Comtat-Venaissin (la seconde réunion eut lieu en effet à Fontaine de Vaucluse) étaient différents, à beaucoup de points de vue, surtout syndicalement, politiquement ; l’éventail était assez ouvert sur des centres d’intérêt de la géographie ; il y avait des ruralistes, des géographes de la ville, des spécialistes de géographie des transports, des gens tournés vers la démographie, des collègues tournés vers la climatologie. Mais il y avait une unité de vues sur la nécessité de rénover et même de transformer, voire de bouleverser les démarches de recherche et le discours géographique. Curieusement, en plus de 40 ans de fonctionnement, le Groupe n’a jamais réussi à retenir des morphologues plus de quelques mois. Il y a des explications à cela, mais ce n’est pas le lieu de les développer ici, bien que cela puisse faire l’objet d’un morceau de bravoure épistémologique.

10C’est à cette deuxième réunion comtadine que le nom du Groupe fut adopté : nous nous réfugiâmes derrière un nom banal, discret, assez anonyme, non récupérable. Et de plus, évidemment, le pont d’Avignon est célèbre, et incomplet comme tout chantier scientifique. Et puis l’on y danse, l’on y danse. On a rarement dansé au Groupe Dupont, deux fois si mes souvenirs sont exacts, mais on a souvent fait la fête ; on y a créé une solide tradition de gastronomie et de bien boire (parfois même un peu trop…) Un fort sens de l’humour et de la dérision, partagé par presque tous – et les rétifs s’y sont mis – a fourni un ciment qui est une des forces du Groupe. Tout ceci a engendré de solides amitiés, parfois parfaitement paradoxales et imprévues (« Parce que c’était lui, parce que c’était moi… »)

11Se lancer dans l’exploration et la mise en discours scientifique de cette dite « géographie quantitative » sembla à tous assez novateur et en même temps assez consensuel pour servir de dénominateur commun. A la première réunion, il avait été décidé de prévenir tous les collègues des Instituts de Géographie du Sud-Est (Grenoble, Lyon 2 et 3, Saint-Etienne, Avignon évidemment, Aix, Montpellier et Nice). Peu vinrent, beaucoup furent effrayés par l’orientation décidée. Très rapidement les critiques fusèrent, les accusations de néo-positivisme, voire de collusion avec le grand capitalisme américain (ben oui, l’informatique est une invention américaine. N’importe quoi !). Et pourtant, très vite, nous refusâmes ces critiques infâmantes. Dès 1976, - Dupont avait moins de 5 ans – quatre d’entre nous écrivaient :

« … Nous refusons absolument le qualificatif de « techniciens » (avec tout ce que cela connote) dont on a parfois affublé les géographes qui ont choisi de ne pas refuser de recourir à cet ensemble de techniques. Que parfois quelques « quantitativistes », saisis par l’ivresse du jardin des délices logiques ou séduits par l’implacable logique interne des algorithmes – ou tout simplement pas très doués pour les maths et ainsi obligés à une longue et pénible descente aux enfers de l’abstraction et de la formalisation aient donné l’impression de « ne faire que ça », c’est possible et même certain. […., mais] nous savions, dès l’abord, que la réflexion épistémologique, la clarification des concepts, la discussion idéologique nous attendaient. Sans renier, ou même chercher à excuser l’image que la géographie quantitative a pu donner d’elle-même à ses débuts, il faut la replacer dans son contexte. La « quantitative » est née des insuffisances d’une géographie dans l’ornière, alors que la « new geography » anglo-américaine présentait une solution de sauvetage. Il a bien fallu apprendre et essayer les techniques dont elle se nourrissait. Aujourd’hui cette acquisition est faite, irréversible, et les problèmes épistémologiques sont devenus les problèmes majeurs, sous-tendus par la logique de la formalisation mathématique. » (« Espace, que de brouillons…, » Brouillons Dupont, n° 1, 1976, pp. 28-29)

12Toute l’histoire scientifique du Groupe Dupont est contenue dans ces quelques lignes. Pas besoin d’en rajouter beaucoup ! La tension essentielle (pour employer les mots de Kuhn) de la réflexion épistémologique a toujours été, parmi l’extrême diversité des travaux des membres du Groupe, un fil d’Ariane rigoureusement tendu. Mais sommes-nous parvenus à apprivoiser le Minotaure ?

2. Un nouveau paradigme ?

13Pendant une première période, d’une durée d’environ six ans, le groupe fonctionna essentiellement comme un atelier d’apprentissage communautaire. On décidait de l’exploration de quelques chapitres du manuel de statistique ou de mathématiques, et à la réunion suivante on mettait en commun ce qu’on avait compris ou non… Ceux qui avaient compris expliquaient aux autres. La période était porteuse, des mathématiciens publièrent des manuels destinés aux spécialistes des sciences humaines et sociales, le C.N.R.S. organisa des stages de formation à l’informatique et à diverses branches de la statistique et des mathématiques qui intéressaient directement les S.H.S. (théorie des graphes, analyse multivariée, séries chronologiques, etc.), d’abord à Paris (Maison des Sciences de l’Homme) puis décentralisés en régions et organisés par des chercheurs. C’est ainsi que le Groupe Dupont eut la charge du stage sur les graphes, qu’il organisa sur ses terres avignonnaises.

14Le sous-groupe grenoblois bénéficia de l’attention soutenue des collègues enseignant en statistique, qui organisèrent des cours de formation, un soir par semaine, de 19 à 21 heures, dans les sous-sols de la vieille faculté des Lettres, pendant deux ou trois ans. Quand on a risqué plus haut le mot d’héroïsme, est-ce exagéré ? Les Montpelliérains profitèrent aussi de la collaboration de collègues statisticiens et en firent profiter tout le Groupe grâce à une semaine d’initiation à la programmation (les logiciels disponibles étaient fort rares et il fallait souvent programmer soi-même)

15Ce sont ces formations qui ont grandement aidé, avec certes les réunions du Groupe Dupont, le sous-groupe grenoblois à rédiger et à publier, en 1974, après un long travail et un accouchement difficile et douloureux, le Chadule, manuel de statistique second en date destiné aux géographes, le premier ayant été écrit en 1957 par Charles-Pierre Péguy et publié dans la célèbre série des polycopiés du C.D.U., qui était déjà devenu introuvable. Le Chadule a été très utilisé pendant des années dans tous les départements de géographie et a connu quatre éditions successives.

16Les géographes français bougeaient. Les collègues de Besançon avaient créé un colloque annuel, « Géographie et mathématiques » qui réunissait de nombreux géographes de Paris, de Rouen, de Strasbourg, de Suisse, etc. Ce colloque existe toujours aujourd’hui sous la forme des rencontres bisanuelles Théo-Quant . A peu près simultanément à la naissance du Groupe Dupont, des groupes de recherche apparaissaient en effet à Paris, Rouen, Strasbourg.

17Il est fort intéressant de noter cette convergence, qui souligne véritablement l’aspiration de nombreux géographes de ces années 70 à une forte rénovation du domaine de la connaissance et de la discipline. C’est ainsi que, à l’initiative des collègues de Strasbourg soutenus entre autres par le Groupe Dupont , naquirent les European Colloquiums of Theoretical and Quantitative Geography, limités d’abord aux géographes français, britanniques, allemands, belges et néerlandais, et qui se tiennent toujours tous les deux ans, et sont ouverts à tous les pays d’Europe .

18Enfin, il y eut la rencontre d’un géographe suisse fort connu et d’un membre du Groupe Dupont (la petite histoire dit que cette rencontre eut lieu pendant un dîner somptueux sur un bateau du Lac Majeur, point d’orgue d’un énorme congrès politico-scientifique comme seuls les Italiens peuvent le réaliser !), et au cours de cette rencontre, l’idée des colloques Géopoint naquit. Le premier eut lieu à Genève en 1976, et, depuis, ces colloques se déroulent tous les deux ans, sans aucune interruption.

19Ces années 70 furent, on le voit, fort fécondes pour la rénovation de la géographie. De toutes ces activités, le Groupe fut fortement partie prenante, ou en fut à l’initiative. Nous ne connaissions pas encore le mot au début de ces années, nous n’avions pas encore lu Kuhn et Gilles-Gaston Granger, mais il apparaît clair maintenant que la géographie française amorçait un changement de paradigme.

20C’est le lieu de souligner ici un aspect important de l’histoire de la pensée scientifique. Tout est lié en recherche scientifique. L’évolution de la géographie dans les années 70 - et ensuite bien sûr - est étroitement corrélée à l’évolution de l’informatique, matériel et logiciels. Il n’était pas de progression en analyse spatiale sans programmes d’analyse des données, et il n’était pas de progression rapide et de diffusion parmi les étudiants sans l’informatique individuelle…

3. Une science normale ?

21Il arriva alors ce qui devait arriver, et ce n’est pas du tout regrettable : le Groupe Dupont se normalisa. Cet article se situant dans une série d’autres sur la géographie des années 70 et 80, on n’insistera pas sur ce que devint le Groupe. Il enfla, de manière fort heureuse, de collègues parisiens, bretons, voire italiens, libanais et portugais. Les réunions furent très régulièrement tenues pendant maintenant quarante ans, selon des rites presque immuables : invitation de collègues français ou étrangers à venir faire une présentation de leurs recherches et de leur conception de la géographie ; la liste de ces invités, souvent illustres, mais aussi qui le deviendront (thésards ou récents docteurs) est impressionnante, canadiens, étatsuniens, israéliens, libanais, brésiliens, pour ne citer que des extra-Européens ; on y trouve des historiens, des physiciens, des naturalistes, et comme les intérêts du Groupe sont extrêmement éclectiques, on y trouve un contre-amiral en retraite venu nous expliquer la bataille de Trafalgar (ce fut passionnant) et un colonel de l’Armée de l’Air accompagné d’une agrégée de géographie également officier dans l’Armée de l’Air venu nous parler de cartographie, de repérages, de coordonnées (ce fut fort instructif et non éloigné de nos préoccupations lorsqu’on travaille sur des cartes, des photos aériennes, des images satellitaires et des S.I.G. On s‘est rendu compte ce jour-là que la guerre moderne est partiellement une guerre de S.I.G….)

22Une année sur deux depuis 1975, la préparation scientifique et matérielle du colloque Géopoint absorbait une part non négligeable du temps des réunions. Mais il en restait toujours pour un échange d’informations, la présentation de livres ou d’articles, les impressions à la suite de participations à des colloques, etc…

23Enfin le Groupe sait se déplacer. Il y eut de nombreux déplacements comportant toujours évidemment un volet touristique (mais un géographe touriste est plus géographe que touriste) mais toujours avec une forte composante scientifique, en particulier par des rencontres avec les collègues locaux : il y eut Padoue, et Barcelone, le Québec, la Pologne, le Liban et la Syrie, le Mexique, et le plus éloigné, la Polynésie française….

Conclusion

24Près d’un demi-siècle a passé depuis la première réunion, à Avignon. Logiquement, le Groupe s’est peu renouvelé ; de nombreux collègues plus jeunes s’y sont intéressés, et pour la plupart nous restons en liaison avec eux, mais ils ne participent pas régulièrement aux travaux. Il y a des tas de raisons fort compréhensibles pour cela, qu’il n’y a pas lieu de développer ici ; ce serait hors sujet. La quasi-totalité des membres encore actifs, dont plusieurs « Pères Fondateurs » et « Mères Fondatrices » sont à la retraite, mais travaillent plus que jamais. Le Groupe s’est rétréci, hélas à la suite de disparitions, et il semble important de citer ici ces disparitions de collègues qui ont joué un grand rôle dans la vie du Groupe, et dans la vie de la géographie française, pour plusieurs dès les années 70 : Michel Chesnais, Marie-Geneviève Durand, Michel Vigouroux, l’inamovible Président René Grosso, Jean-Luc Bonnefoy, Maryvonne Le Berre, Robert Ferras…

25Ultime conclusion, complètement hors-sujet, mais tant pis ! La résilience du Groupe est étonnante. La dernière en date des réunions, septembre 2014, s’est tenue autour d’une discussion sur la grande réforme en cours des régions, puis avec un sérieux scientifique incontestable, debout au milieu des climats les plus fameux d’Aloxe-Corton et Gevrey-Chambertin ! Rassurez-vous, amis lecteurs, il y eut une dégustation et un fameux déjeuner à Gevrey…. !

26Et en quelques minutes les membres présents ont élaboré le programme de l’année : l’invitation d’un thésard qui semble élaborer des recherches qui nous concernent fort, une réunion sur les « big data » et une rencontre à Lisbonne avec les collègues portugais…

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Pour citer cet article

Référence papier

Henri Chamussy, « Le Groupe Dupont dans le renouvellement de la géographie »Bulletin de l’association de géographes français, 92-1 | 2015, 34-41.

Référence électronique

Henri Chamussy, « Le Groupe Dupont dans le renouvellement de la géographie »Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 92-1 | 2015, mis en ligne le 22 janvier 2018, consulté le 14 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/411 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/bagf.411

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Auteur

Henri Chamussy

Maître de conférences honoraire à l’université Joseph Fourier de Grenoble – Courriel : h.chamussy[at]free.fr

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