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AccueilNuméros95-3Curiosités et explorations

Curiosités et explorations

Curiosities and explorations
François Durand-Dastès
p. 348-358

Résumés

Les réunions du Groupe Dupont ont été consacrées en partie à la préparation des colloques « Géopoint », dont les travaux ont fait l’objet de publications ; mais en très large partie aussi à des séances de réflexions et d’échanges entre membres du groupe et avec des invités très divers. Il s’agit ici de donner une idée du contenu de ces séances qui n’ont pas laissé de traces publiées. Des archives portant sur 160 d’entre elles, entre 1980 et 2016 ont été exploitées. On trouvera une étude typologique des orateurs et oratrices, un classement des types de sujets traités, et un échantillon assez étoffé des intitulés précis des thèmes.

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Texte intégral

1Comme l’explique Annick Douguédroit dans son article, le besoin, chez les fondateurs du Groupe, de renouvellement dans leur pratique et leur conception de la géographie, s’est d’abord traduit par un désir de formation technique. Les réunions régulières, instituées dès le début de la vie du Groupe, ont donc d’abord été consacrées à l’auto-formation et aux formations réciproques. Très vie, cependant, le désir s’est fait sentir de dépasser le cadre de la technique, et d’aborder des questions plus larges, relevant de la méthodologie, de l’épistémologie, voire des visions du monde.. Ce désir s’est traduit très vite par la mise en place des premiers Géopoints, consacrés à des questions d’épistémologie, comme « Théorie et Géographie », en 1976, soit à peine plus de trois ans après la fondation du Groupe, ou « Concepts et construits dans la géographie d’aujourd’hui » en 1978. Cette évolution a ensuite donné lieu à des changements dans l’ensemble des travaux et des jours du Groupe, une réduction de la part des autoformations les plus techniques et un élargissement des perspectives, avec la mise au point d’une procédure d’exploration de champs intellectuels variés et de recherche d’une satisfaction de curiosités larges et diverses. Cette interrogation s’est déployée comme une activité collective, un échange régulier, développé dans le cadre de réunions régulières, selon un rythme maintenu pendant près de quatre décennies.

1. Près de quarante ans de réunions Dupont

2Sur les activités conçues en fonction des finalités globales que le Groupe s’est fixées, il existe une assez vaste documentation. Bien sûr, il y a d’abord les publications issues des Géopoints, 17 colloques bisannuels pilotés par le Groupe Dupont, de 1976 à 2016, et des cahiers non-conformistes, les « brouillons Dupont ». Une production volumineuse, puisque l’ensemble représente plus de 5 000 pages, On peut consulter cette documentation en bibliothèque, et on dispose désormais d’une version électronique, puisque l’ensemble a été numérisé par la Maison des Sciences de l’homme de DIJON/.

3Mais à côté de cette documentation publiée, des archives assez complètes gardent les traces des réunions régulièrement tenues, essentiellement en Avignon, consacrées à des activités variées : préparation pratique et intellectuelle des Géopoints, échanges d’information dans le cadre de « tours de tables », mais aussi organisation de discussions à partir d’exposés faits par des membres de Dupont, et par des invitées et invités extérieurs. C’est de cet aspect des réunions du Groupe que je souhaite vous entretenir aujourd’hui, à partir d’un ensemble de notes qui couvre à peu près toutes les réunions qui ont eu lieu de 1980 à 2016. Soit, approximativement, entre 160 et 170 réunions de 3 demi-journées, le samedi et le dimanche aux temps héroïques, puis le vendredi et le samedi – une soirée étant toujours consacrée, au « qualitatif », un repas commun, conçu en dehors de toute austérité, et objet de pas mal de soin dans la sélection des lieux d’exercice de cette importante activité.

4Comme pour les Géopoints, et plus encore, le choix des thèmes de ces exposés et de leurs auteurs été guidé par la curiosité intellectuelle et par le désir d’explorer les champs de la pensée, autour certes de la géographie, et sans la perdre de vue, mais en adoptant la vision de champs larges et variés. Les thèmes et les oratrices es et orateurs étaient choisis sur proposition de l’un ou de l’autre d’entre nous, propositions venant souvent d’une rencontre, rencontre d’une personne intéressante ou d’un texte séduisant, ou bien encore, prospection systématique d’une « question vive » et recherche d’invités d’invitées possibles compétents dans le domaine choisi et de bonne compagnie.

5On voudra sans doute bien en convenir, la méthode est assez particulière. Au lieu de choisir au départ, un thème, des questions, et de bâtir ensuite colloques et séminaires pour en traiter, réunion après réunion, entre spécialistes ou au moins connaisseurs, il s’agissait pour nous de décider d’abord de tenir des réunions entre personnes partageant un certain nombre de curiosités et quelques pratiques et valeurs, puis de les réunir pour des séances d’exploration de sujets choisis dans le cadre de ces curiosités. Les deux cheminements sont évidemment légitimes et féconds ; c’est le second qui a été choisi par le Groupe Dupont, et qui en fait sans doute l’originalité (et a peut-être été à l’origine de sa longévité).

2. Interventions et intervenants

6Entre 1979 et 2016, j’ai pu retrouver des indications sur 185 « interventions », étant entendu que je désignerai ainsi des exposés programmés, préparés et suivis de discussion, que l’on peut distinguer des très nombreuses prises de paroles au cours d’heures de discussion à tout propos, générées par les tours de table, la préparation des géopoints, les sollicitations de l’actualité, dont il ne sera pas question ici.

7Faute de pouvoir donner des listes biographiques complètes des intervenant j’ai établi une classification et fourni quelques comptages sur le types d’intervenants.

868 d’entre eux étaient des membres du Groupe Dupont, ce qui laisse une nette majorité de personnes extérieures au Groupe : 117. Ce sont celles-ci qui ont été réparties en catégories selon des critères largement relatifs à l’âge, la formation et la fonction, la nature des rapports avec les membres du Groupe. Ci-dessous, on trouvera une liste des catégories adoptées, étiquette, effectifs concernés, deux ou trois exemples pour illustrer chaque définition.

  • « Ressources proches » (R P) 7 cas

9Personnes très proches du Groupe, voire membres peu assidus en raison de l’éloignement ou de l’exercice de fonctions très lourdes.

10Exemple : Giovanni Rabino, Lena Sanders.

  • Acteurs en parallèles » (A P) 48 cas

11Personnes au profil proches de celui des membres du Groupe, par la catégorie d’âge, la formation, la fonction.

12Exemples : Olivier Crevoisier (économiste, Dijon), Giovanni Fusco (enseignant à Nice)

  • « Jeunes pousses » (J P) 23 cas

13Personnes décalés dans le temps par rapports aux membres du Groupe, souvent anciens étudiants d’iceux, MCF ou CR récemment nommés, auteurs de thèses récentes.

14Exemples : Marianne Blidon, MCF ; Nadine Cattan, DR Cnrs. Comme on le voit, le Groupe ayant eu un long temps d’activité, et ayant vieilli, les anciens étudiantes et étudiants de ses membres ont souvent atteint de hauts degrés de qualification et de responsabilité. Les « jeunes pousses » se sont développées. Mais on a conservé l’étiquette.

  • Poids externes » (PE) 30 cas

15Personnes ayant une longue carrière, des fonctions de direction et de conception, des publications nombreuses.

16Exemples : Jacqueline Beaujeu-Garnier, Jean-Marc Besse.

  • Nobles étrangers » (NE) 9 cas

17Souvent des collègues de passage en France, et qu’on réussit à cueillir au passage, parce qu’on a trouvé leur travail intéressant.

18Exemples: Peter Gould, Eric Weiss, Rodney White.

  • Loin de la géographie, personnalités fortes » (LGPF) 4 cas

19Invités pour la curiosité qu’ils ont suscitée, des personnes aux activités très différentes des nôtres.

20Exemples : Olivier Kreiss, ingénieur retraité, un peu spéculateur, Colonel Marc Augenstreich, Lieutenant Cecile Diebach, Amiral Rémy Mounaque.

21Sur les 117 intervenants non membres du Groupe Dupont, 65 peuvent être étiquetés comme « Géographes », soit un peu plus de la moitié. L’ouverture vers le monde extérieur à la géographie, considérée comme fort souhaitable par le Groupe est donc bien réelle. Mais le fait que les 68 intervenants membres de Dupont sont à peu près tous des géographes patentés, augmente nettement la part de ceux-ci dans le lot des orateurs. (environ 70 %).

3. Sujets traités

22Comme pour les intervenants, on présentera une classification des thèmes traités par tous les intervenants, membres ou non de Groupe Dupont, avec indication des effectifs des classes. Le contenu des définitions est complété par des exemples, sauf pour deux rubriques, où l’on a donné une liste exhaustive des thèmes évoqués. Il s’agit des rubriques portant sur des aspects méthodologiques et conceptuels, pour des questions d’ordre général, concernant soit des disciplines diverses, soit plus spécifiquement la discipline géographie.

A 1. Questions d’ordre général, concernant des disciplines diverses - Aspects surtout techniques

2311 séances

24Exemples : Le logiciel Catgril (Pierre Dumolard), Intelligence artificielle (Fiorino), Recherches en cartographie pédologique (Lagacherie).

A2 Questions d’ordre général, concernant des disciplines diverses - Aspects méthodologiques et conceptuels et techniques pionnières

2553 séances.

26Liste Complète :

  • Autour de la « peau de l’âme » et de l’intelligence artificielle.

  • Jean-Marc Besse - Le temps, l’explication. Reprise de discussions antérieures..

  • Jean-Marc Besse - Que disent les philosophes sur la forme ?Jean-Marc Besse - Problèmes d’explication.

  • Marie Blais & Eric Weiss - Travaux. Eric Weiss se situe à un niveau général. Il accorde une large place à la nature des temps qui intéressent la production et le vie des hommes. Marie Blais fait largement référence à ses travaux sur Issy-les-Moulineaux et aux enjeux de la recherche.

  • John Brougham - L’étude des sciences sociales peut-elle être une science ?

  • Laurent Buisson - Le raisonnement spatial dans les systèmes à base de connaissance. Application aux avalanches.

  • Robert Chapuis - Quantitatif et qualitatif dans les sciences sociales.

  • Claude Courlet - Modèle des districts industriels Systèmes productifs localisés.

  • Olivier Crevoisier - Monnaie, finance et espace

  • Gérard d’Aubigny - Analyse des opinions et des sentiments. Fouille des données à partir de twitter/

  • André Dauphiné - Chroniques Les événements exceptionnels. Recherche de structures. Corrélations et autocorrélations

  • Jean Deflandre et Pierre Matarasso - Systèmes et préoccupations écologiques.

  • Claude Deniau, notamment sur la régression linéaire et les précautions à prendre pour la manier.

  • Claude Deniau - Principes de classification

  • Jean Deschamps - Physicien, il pose des problèmes épistémologiques, notamment autour des questions d’échelle et des instrumentalisations..

  • Pierre Dumolard, Maryse Guigo, Nathalie Dubus - Sur la décision

  • Jean-Paul Ferrier - Sur la troisième modernité.

  • Hervé Gazel - Un schéma sur l’explication. Discussion large.

  • Jean-Pierre Gilly - Application territoriale de la régulation. Dynamiques de proximité

  • Christian Grataloup - Géohistoire : La modélisation de l’histoire

  • Christian Grataloup - À propos de son livre, sur les temps longs du monde.

  • Christian Grataloup - Post modernisme et mondialisation. Coïncidence chronologique entre développement du post modernisme et mondialisation

  • C. Grataloup - Une géographie des temporalités pour l’histoire du Monde

  • Jean Lahérère - Point de vue et activités d’un praticien devant les problèmes énergétiques. L’application concrète du protocole de Kyoto.

  • Jean Louis Lemoigne - Les systèmes.

  • Yves Lequin - Les relations histoire-géographie-sciences sociales et historiens-géographes

  • Jean-Pierre Lugnier & Olivier Crevoisier - Théorie des innovations.

  • Jean-Pierre Marchand - Remarques sur « incertitudes et imprécisions »

  • Thierry Martin, philosophe - La place des sciences humaines dans les sciences.

  • Sylvia Ostrovsky - Sémiologie et sémiologie de l’espace.

  • Daniel Parocchia - Réseaux, organisations, systèmes

  • Jean Petitot - Sur la théorie de la forme.

  • François Plassard - Espace des économistes, espace des géographes.

  • Claude Ponsard et Jean-Marie Huriot (économistes dijonnais) - Autour des notions d’espace et de distance. Quantité et qualité.

  • Thierry Rebour - Théorie du rachat

  • Thierry Rebour - Considérations sur la crise

  • Simon Pomel - Formes en morphologie et pédologie.

  • Eric Schwarz - Sur les systèmes (Physicien ) Elaboration et commentaire de nombreux schémas sur la succession des systèmes.

  • Olivier Soubeyran - L’analyse multicritères. Méthode d’aide à la décision.

  • Stéphane Trois-Carres - Formes de géométries et d’espaces en mathématiques et la question des perceptions spatiales associées.

  • Franck. Vallet - Théorie de la régulation.

B1 Traitement de problèmes considérés comme relevant de la discipline « Géographie »- Aspects plutôt techniques

2715.séances

28Exemples :

  • Modélisation, flux et réseaux (Laurent Chapelon)

  • Le modèle de Peter Allen (Lena Sanders)

  • Théories et modèles de simulation en géographie (Rodney White).

B2 Traitement de problèmes considérés comme relevant de la discipline « Géographie -Méthodes et concepts. Techniques pionnières

2944 séances

30Liste Complète:

  • Marianne Blidon - Pertinence d’une géographie de l’homosexualité

  • Jean Luc Bonnefoy - Aménagement du territoire, évolution, prospective et outils d’analyse spatiale

  • Roger Brunet - Sur les formes

  • Nadine Cattan - Sur les études de genre ; Genre et mobilité.

  • Henri Chamussy - Le discours de la géographie

  • Michel Chesnais et Yves Barel - Réseaux et territoires. Deux modes de solidarité et de cohérence : le mode en réseau et le mode de territoire...

  • Micheline Cosinschi - La transfiguration cartographique

  • André Dauphiné - Espace, formes, processus.

  • André Dauphiné - son livre sur les risques et catastrophes. Les changements par rapport aux éditions précédentes, et ce qu’ils signifient.

  • André Dauphiné - Une théorie générale des formes géographiques.

  • André Dauphiné - Big data et chorèmes. Les big data pour faire de la science.

  • Guy Di Méo - Sur le thème du matériel et de l’idéel.

  • Discussion sur la vie et le destin d’un article clef des Brouillons Dupont, comme un manifeste, signé de Maryvonne Le Berre, Marie-Geneviève Durand, Joël Charre et Henri Chamussy. Trois des auteurs sont présents, et se sont relus.

  • François Durand-Dastès - Systèmes et ordres de grandeur.

  • Bernard Elissalde – Territoires

  • Jean-Paul Ferrier - La notion de paysage et celle de beauté géographique

  • Jean-Paul Ferrier - Le territoire du geste quotidien et le référentiel habitant.

  • Maxime Forriez et Philippe Martin - Echelle en géographie. Approche relativiste.

  • Cyrille Genre-Grandpierre - L’espace permet-il d’optimiser les territoires ?

  • Christian Grataloup - Espaces et temporalités .

  • Christian Grataloup - régions du temps, périodisation de l’espace.

  • Christian Grataloup - Choix épistémologiques pour l’introduction de la géohistoire.

  • Groupe EPEE « Sur le temps ».

  • Jean-Marie Huriot - Économie géographique et fonction de l’espace

  • Daniel Joly - Devoirs de membres du Groupe sur l’analyse spatiale.

  • Daniel Joly (et autres) Sur le paysage visible

  • Jean-Pierre Lugnier - Economie et géographie, deux demi-journées d’exposé.

  • Jean-Pierre Lugnier, Jean-Pierre Gilly, Olivier Courvoisier, Mohamed Hilal - Économie géographique et configuration des espaces ruraux.

  • Jean-Pierre Marchand - La notion de contrainte.

  • Philippe Martin - Formes naturelles et anthropiques de l’espace terrestre.

  • Philippe Martin - Morphologie théorique. Réflexions à partir d’études de cas, les Grands Causses, le Pic Saint Loup.

  • Philippe Martin - De bonnes raisons de ne pas aimer le paysage et l’expérience de la grotte

  • Philippe Martin - Sur la relativité d’échelle. Imbrication, interaction et mise à plat dans une perspective géographique. Les questions de la forme sont envisagées dans cette perspective.

  • Olivier Orain - Sur une archéologie de la géographie contemporaine.

  • Philippe Pelletier - Sur la metagéographie. On parlera beaucoup de meta théories, notamment d’après des notes de Charles Pierre Péguy.

  • Mathieu Pichon - Sur l’émergence d’un intérêt pour les représentations de l’espace dans la géographie française de 1966 à 1988..

  • Claude Raynaud et Pierre Gorny - Espace et archéologie

  • Alain Reynaud - Le concept de justice socio-spatiale

  • Marie Claire Robic et Olivier Orain - De la controverse, en termes assez généraux, un historique récent.

  • Muriel Rosemberg - Littérature dans la géographie ; Géographie dans la littérature.

  • Céline Rozenblat - Villes, réseaux, petits mondes.

  • Lena Sanders - La modélisation dans la géographie de demain.

  • Catherine Sélimanovski - Optimisation et satisfactions sociales.

  • Catherine Sélimanovski - Inscriptions spatiales de la pauvreté.

  • Jean François Staszak - Le monde matériel et l’objet de la géographie

  • Cécile Tannier - Formes de villes optimales, formes de villes durables.

  • Patrice Uvietta - Un tour du côté de la modélisation quantitative.

  • Michelle Vincent - La didactique en géographie, vers les lendemains.

  • Michelle Vincent parle des travaux qu’elle a animés sur « la Gouvernance pour une démocratie renouvelée ». Il est longuement question de la notion de geo gouvernance.

  • Christine Voiron Canicio - Relations entre formes et objets géographiques et homogénéité/hétérogénéité des espaces.

  • Jean-Claude Wieber : Les paysages et le reste

B3 Traitement de problèmes considérés comme relevant de la discipline « Géographie » - Large place faite aux aspects factuels et conjoncturels

3118 séances

32Exemples :

  • Liban, Syrie, l’optimisation des territoires (Fabrice Balanche et Henri Chamussy)

  • L’aventure d’un territoire, le Haut Doubs (Robert Chapuis)

  • Dynamique du peuplement et transformations culturelles. Mesure de l’urbanisation de l’Europe de 1800 à 2012 (Catherine Chatel).

C Bilan d’ensemble de travaux d’une personne, le plus souvent établi par leur auteur (e), à la demande du Groupe Dupont

3337 séances

34Exemples :

  • Cynthia Ghorra-Gobin - Un itinéraire de recherche

  • Francis Hallé - Des spécificités de la nature tropical

  • Jean Piel - Points de vue d’un historien non-conformiste.

D Moments consacrés à la satisfaction de curiosités assez déconnectées des thématiques et problématiques habituelles

355 séances

36Exemples.

  • Amiral Rémy Mounaque - Du commandement en mer à l’histoire maritime.

  • André Miquel - Traits de la géographie du monde musulman

  • Colonel Marc Augenstreich et lieutenant Cécile Dreibach - Du côté de l’armée, visions de l’espace.

X Conjonctures et stratégies

377 séances

38Exemples

  • Exposé de Boris Beaude sur les modes d’évaluation dans l’enseignement supérieur et la recherche et sur les limites de l’évaluation par les pairs

  • Entrevue avec Roger Brunet sur les rapports de Dupont et de la MGM

  • Jean-Pierre Marchand et François Durand-Dastès : Bilan d’une visite aux géographes de quelques universités britanniques (mission du Comité national d’évaluation).

VIS(ites) Quelques aspects des déplacements du Groupe

39Avignon et son université et quelques résidences et restaurants de la ville et des environs, plaines et « Monts » du Vaucluse, Lagnes, Rasteau, Velleron, entre autres) ont accueilli la plupart des activités du Groupe, mais il s’est tout de même pas mal déplacé, d’abord pour tenir des réunions chez des amis plus ou moins voisins. Ainsi : Nice, Dijon, Turin, Metz, Nantes et Saint Nazaire, Lisbonne, Aurillac et même Paris pour une réunion dans les locaux de l’Assemblée Nationale.

40Et puis, il y a eu quelques grands voyages, le Mexique, le Liban et la Syrie (Crach des chevaliers et Palmyre) Montréal et le Québec, la Pologne, et des îles du Pacifique.

4. Associations

41Pour 178 interventions, on a croisé les associations des types de sujets et des catégories d’intervenants. Pour mieux mettre en valeur les tendances à l’existence de fréquences caractéristiques d’associations, on a complété le tableau des données brutes par un autre, reposant sur la confrontation des données observées et des résultats d’une simulation en fonction de « l’hypothèse nulle » d’une indépendance des associations.

Tableau 1 –Associations intervenants / sujets traités. Valeurs observées

Catégories intervenant

Type de sujet

AP

Dupont

JP

LGPF

NE

PE

RP

A1

0

4

0

0

3

0

4

A2

12

18

1

0

4

13

5

B1

4

6

0

0

2

0

3

B2

12

22

5

0

0

2

3

B3

4

10

2

0

1

1

0

C

6

8

3

2

3

15

0

Total

38

68

11

2

13

31

15

42Les résultats sont assez attendus. Les profils des intervenants Dupont et des Acteurs en parallèle (AP) sont assez voisins, et valorisent nettement les questions générales. Ces questions générales sont aussi favorisées par les Nobles étrangers (NE), peu attirés par les questions proprement géographiques. Celles-ci ont aussi été négligées par les Personnalités extérieures (PE) qui se sont fortement spécialisées dans les questions méthodologiques d’ordre général, et les bilans de leurs œuvres. Les jeunes pousses (JP) ont eu une tendance marquée à valoriser les interventions sur les questions spécifiquement géographiques, à côté des réflexions générales.

Tableau 2 –Associations intervenants / sujets traités. Ecarts des valeurs observées aux valeurs simulées dans l’hypothèse d’une indépendance des deux classements

Catégories intervenant

Type de sujet

AP

Dupont

JP

LGPF

NE

PE

RP

A1

-2,3

-0,2

-0,7

-0,1

2,2

-1,9

3,1

A2

0,7

-2,2

-2,3

-0,6

0,1

3,8

0,5

B1

0,8

0,2

-0,9

-0,2

0,9

-2,6

1,7

B2

2,6

5,1

2,3

-0,5

-3,2

-5,7

-0,7

B3

0,2

6,1

0,9

-0,2

-0,3

-2,1

-1,5

C

-1,9

-6,2

0,7

1,8

0,3

8,6

-3,1

Valeurs positives : Association « sur-représentée »

Valeurs négatives : Association « sous représentée »

5. Du temps passé, de l’énergie dépensée

43Pour un nombre de personnes tournant autour de deux dizaines, pas mal de temps passé, au fil des années. Passé agréablement, c’est indéniable. Parce que l’intérêt intellectuel était très souvent présent, et aussi parce qu’au total, tout ceci se faisait « en bonne compagnie » Certes, tout un chacun ne trouvait pas un vif intérêt à tous les exposés et à toutes les discussions, qui parfois s’enlisaient ; certes aussi des tensions ne manquaient pas d’apparaître, les affinités entre « Dupont » étaient inégales et variables. Mais dans l’ensemble les activités du Groupe laissent de bons souvenirs à bien des gens et des regrets alors qu’est venu le temps de la dormance.

44Des dépenses d’énergie aussi, celle des membres du Groupe, celle de leurs invités et des participants des Géopoints. Des dépenses pour quels bénéficiaires ?

45La tenue des Géopoints, la diffusion de leurs actes, représente un effort de diffusion, dont on peut espérer qu’il a eu ou aura un impact dans des cercles de dimension non négligeable. Les colloques Géopoint ont en effet été objet de publications. Elles sont consultables en bibliothèques, et en version numérisée par la Maison des Sciences de l’Homme de Dijon1.

46Le sort et l’utilité des réunions et discussions que j’ai essayé de décrire ici, est moins clair. On pourrait dire que l’énergie dépensée l’a été au profit d’un petit Groupe, que l’on pourrait dire égoïste. Cependant, il est vrai que ses participants ont tous enseigné, publié – certains abondamment – et qu’il est bien possible que les travaux du Groupe aient eu quelque écho dans leurs activités tournées vers l’extérieur. Plus généralement, j’aime bien évoquer le thème de la semeuse, et sa représentation dans le logo d’une vieille maison d’édition française, où une jeune femme dissémine d’un souffle des graines ailées (« je sème à tous les vents »). Qui sait si, où et comment, après tant d’années d’activités du Groupe Dupont, des graines germeront…

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Pour citer cet article

Référence papier

François Durand-Dastès, « Curiosités et explorations »Bulletin de l’association de géographes français, 95-3 | 2018, 348-358.

Référence électronique

François Durand-Dastès, « Curiosités et explorations »Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 95-3 | 2018, mis en ligne le 14 décembre 2019, consulté le 10 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/3534 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/bagf.3534

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Auteur

François Durand-Dastès

Professeur émérite à l’Université Paris Diderot – Courriel : durand-dastes[at]parisgeo.cnrs.fr

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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