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Les recompositions du système halieutique indien

Reorganizing the Indian fishery system
Brigitte Dumortier
p. 109-130

Résumés

L’Inde s’est hissée en quelques décennies au rang de troisième puissance halieutique mondiale et présente une double particularité : elle doit cette place davantage à l’aquaculture qu’aux captures et sa production halieutique continentale l’emporte sur celle des eaux saumâtres et marines. La pêche et l’aquaculture, pratiquées depuis les temps anciens et longtemps limitées à l’autoconsommation et au marché local, comportent désormais, à côté d’un secteur traditionnel qui résiste, un secteur commercial orienté vers le marché régional et l’exportation du fait de la modernisation des techniques et de la flottille, et de la construction de ports de pêche.

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Texte intégral

1La pêche mondiale a connu près d’un siècle durant une progression importante du fait de nouveaux modes de propulsion des bateaux à la fin du xixe siècle (navigation à vapeur, puis à moteur) et du fait de nouvelles techniques de captures et de conservation au milieu du xxe siècle avant d’entrer à partir des années 1970 dans une phase de stagnation et de crises qui fait apparaître l’aquaculture comme une alternative. Parallèlement à l’évolution du volume global des prises, on assiste à une modification de la répartition géographique des pêches. Alors que les grands pays producteurs étaient des riverains de l’Atlantique Nord, auquel s’ajouta le Japon dans les années 1970, on assiste à partir des années 1990 à la montée des pays asiatiques, notamment l’Inde.

2Bien qu’on y observe pour le secteur halieutique le même essor tardif mais spectaculaire que pour le transport maritime et les ports, l’Inde reste rarement abordée du point de vue de la pêche et de l’aquaculture. Encore peu perçu comme une puissance maritime, ce géant asiatique passé du développement à l’émergence et s’affirmant de plus en plus sur la scène mondiale, accorde pourtant une attention croissante à la mer comme enjeu de pouvoir, vecteur d’échanges et pourvoyeuse de ressources entre autres alimentaires. Présenter le secteur halieutique indien à travers l’évolution du volume des captures et des productions aquacoles ne suffit pas pour analyser une réalité complexe dans ses dynamiques actuelles. On abordera donc la question en gardant à l’esprit le concept de système halieutique tel que schématisé ci-dessous (figure 1) et entendu comme « une construction socio-économique et socio-spatiale résultant de la rencontre d’un potentiel de ressources biologiques marines exploitables (l’écosystème) et d’une stratégie de valorisation de ce potentiel (le socio-système) ».

Figure 1 – Le système halieutique

Figure 1 – Le système halieutique

3Cette définition laisse de côté la pêche et l’aquaculture en eau douce. Or, dans des pays comme la Chine ou l’Inde prospère une très ancienne tradition d’élevage de poissons d’eau douce et les apports de la pêche continentale, qui contribuent à la sécurité alimentaire d’États de plus d’un milliard d’habitants, sont loin d’être négligeables. Nous considérerons donc, conformément aux usages internationaux, que le terme pêche désigne « la capture d’organismes aquatiques dans les eaux marines, côtières et continentales. ». De la même façon l’aquaculture, définie comme « l’élevage d’organismes aquatiques dans les zones côtières et intérieures » ne sera pas cantonnée à la mariculture et prendra en compte l’aquaculture dulcicole. Enfin, par organismes aquatiques on entend les poissons, crustacés, mollusques et autres animaux marins, ainsi que toute plante aquatique.

4Une approche englobant un sous-système marin et un sous-système d’eau douce au sein du système halieutique permettra de rendre compte du cas indien, où la dimension artisanale, villageoise et communautaire est privilégiée dans les travaux de recherche, ce qui ne doit pas conduire à minimiser le rôle des villes comme pôles structurants d’une activité productive de plus en plus tournée vers la commercialisation et, pour certains produits, l’exportation, qui connaît des mutations techniques et dont l’évolution s’inscrit dans un cadre législatif, qui forme un volet méconnu de la politique alimentaire, et engendre des conflits d’usage et des conflits d’acteurs.

5Après avoir montré que l’Inde s’est hissée en quelques décennies parmi les tout premiers producteurs mondiaux, on esquissera à grands traits une géographie halieutique envisageant les captures et l’aquaculture tant en position littorale que continentale. À cette approche au travers de la production, de son évolution et de sa répartition spatiale, succédera une analyse en termes de filières, avant de montrer qu’au-delà de leur dimension technico-économique les mutations de l’activité halieutique s’inscrivent dans des enjeux sociaux, environnementaux et politiques.

1. Un producteur halieutique de rang mondial

6La longueur des littoraux de l’Inde s’élève à 7 510 km. Sa façade maritime occidentale, sur la mer d’Arabie, est longue de 2 920 km ; sa façade maritime orientale, baignée par le Golfe du Bengale, s’étire sur 2 500 km. Aux côtes bordant l’Inde péninsulaire s’ajoutent celles de des territoires insulaires au linéaire côtier cumulé de 2 090 km : à l’ouest, l’archipel des Laquedives (Lakshadweep) ; à l’est, ceux d’Andaman et de Nicobar. Cette configuration donne à l’Inde une vaste zone économique exclusive de 2,3 millions de km2, qu’elle souhaite étendre en revendiquant l’extension de ses eaux juridictionnelles de la zone des 200 milles nautiques à celle des 350 milles en invoquant les limites du plateau continental. Sa requête auprès de l’ONU s’explique par des raisons stratégiques et navales ainsi que des mobiles économiques, circulation maritime, exploitation des hydrocarbures, mais aussi contrôle des zones de pêche. À cela s’ajoutent 197 000 km de cours d’eau et canaux, des lacs naturels ou artificiels, des centaines de millions d’hectares d’étangs et de réservoirs saisonniers pour l’irrigation qui ont aussi une fonction piscicole lorsqu’ils sont en eau. La longueur de son littoral, la superficie de sa ZEE, l’abondance de ses eaux continentales sans oublier le fait qu’elle abrite plus de 10 % de la biodiversité mondiale pour ce qui est des animaux aquatiques, tout cela donne à l’Inde un potentiel halieutique remarquable.

Figure 2 – Aspects du potentiel halieutique indien

Figure 2 – Aspects du potentiel halieutique indien

1.1. Un des premiers producteurs mondiaux

7La production halieutique indienne atteint 9,6 millions de tonnes en 2014 selon la FAO. Il est possible que ce chiffre se situe en réalité autour de 11 millions de tonnes [Hornby & al. 2015] du fait d’une sous-estimation de l’autoconsommation et de l’ignorance du volume des pêches illégales. Les animaux représentent la quasi-totalité de cette production (tableau 1), celle de plantes aquatiques étant minime, différence majeure avec la Chine.

Tableau 1 – Répartition de la production halieutique indienne en 2014

Espèces

Volume (en tonnes)

Poissons

8 577 426

Crustacés

922 834

Mollusques

99 574

Animaux aquatiques divers

6

Plantes aquatiques

3 002

D’après FAO fisheries statistics

8Assurant plus de 5 % de la production mondiale, l’Inde occupe le troisième rang mondial en matière de production halieutique, loin derrière la Chine (76,1 millions de tonnes en 2014) et après l’Indonésie (20,8 millions de tonnes en 2014). Au-delà de ces résultats, deux remarques s’imposent :

9— La première réside dans le fait que l’Inde doit ce rang plus à l’aquaculture qui contribue au total à hauteur de 4,9 millions de tonnes qu’aux captures qui représentent un volume légèrement inférieur de 4, 7 millions de tonnes. Ces chiffres font de l’Inde le second producteur aquacole mondial derrière la Chine qui produit un volume environ dix fois supérieur, mais la situent seulement au cinquième rang mondial pour le volume pêché qui est environ le quart du volume chinois.

Figure 3 – Évolution de l’apport respectif de la production halieutique marine et continentale

Figure 3 – Évolution de l’apport respectif de la production halieutique marine et continentale

10— La seconde concerne l’importance de la pêche en eau douce (diverses espèces de carpes, poisson-chat…). La FAO estime à 1 million de tonnes le volume des captures et à plus de 4,3 millions de tonnes la production aquacole continentale. Selon les sources indiennes la production halieutique continentale s’élèverait à 6 millions de tonnes en 2014, l’emportant désormais sur celle des eaux saumâtres et marines (figure 3). En 1960, la part de la production continentale représentait un quart de la production halieutique totale, en 2000 la moitié et en 2014 les deux tiers. En excluant les crustacés et les mollusques pour ne considérer que les poissons, la part de la pêche et de l’aquaculture en eau douce est passée de 45 % dans les années 1980 à 85 % dans la décennie 2010.

1.2. L’essor rapide de la production

11Depuis l’Indépendance en 1947, les prises de la pêche maritime, qui consistent très majoritairement en poissons pélagiques et en crevettes, ont plus que sextuplé et atteignent 3,4 millions de tonnes en 2014. Le XIIPlan (2012-2017) prévoit de poursuivre cette progression qui s’est accélérée à partir des années 1990 (figure 4) et fixe un objectif de 4 millions de tonnes.

Figure 4 – L’essor des pêches maritimes en Inde (1950-2014)

Figure 4 – L’essor des pêches maritimes en Inde (1950-2014)

Figure 5 – L’essor de la production aquacole en Inde (1950-2014)

Figure 5 – L’essor de la production aquacole en Inde (1950-2014)

12L’aquaculture indienne s’est diversifiée avec l’apparition de fermes aquacoles en eaux saumâtres à partir de 1970 et d’installations de mariculture à partir de 1995. Cette évolution va de pair avec une diversification des espèces : l’aquaculture indienne traditionnellement limitée à la carpiculture produit aussi depuis quelques décennies des crustacés (crevettes, écrevisses), les mollusques apparaissant plus récemment. L’évolution des techniques et des espèces éclaire une hausse encore plus spectaculaire de la production en valeur (tableau 2) au cours de ces trente dernières années.

Tableau 2Évolution de la production aquacole par milieu en volume et en valeur

Volume
en tonnes

Valeur
en 000 $

Volume
en tonnes

Valeur
en 000 $

Eau douce

562 000

424 000

4 399 762

7 608 688 

Eau saumâtre

10 000

55 000

467 059

3 131 376

Eau de mer

0

0

17 200

28 461

Total aquaculture

572 000

479 000

4 884 021

10 768 525 

Réalisation de l’auteur d’après données de la base FIGIS de la FAO

13L’importance et la croissance des captures et de l’aquaculture se concentrent dans certaines parties du vaste territoire fédéral.

2. Une géographie halieutique différenciée

14À l’échelle de l’Inde se pose la question d’une éventuelle dissymétrie entre les deux façades maritimes, tandis que l’importance de la production en eau douce pose celle de l’opposition entre les États littoraux et ceux de l’intérieur.

2.1. Des façades maritimes dissymétriques 

15Au-delà de l’inégale contribution des États et Territoires littoraux indiens à la pêche maritime, il est évident que celle-ci est beaucoup plus active en mer d’Arabie, qui assure 66 % des captures, que dans le golfe du Bengale. Les statistiques indiennes donnent la ventilation des captures de la pêche maritime et font apparaître l’importance de certains États, dont le Gujarat et le Kerala avec une production de plus de 500 000 tonnes chacun en 2014, suivis du Maharashtra et du Tamil Nadu (> 300 000 t), puis de l’Andhra Pradesh et du Karnataka (> 100 000 t). Si le classement par État (figure 6) doit être interprété en tenant compte du linéaire côtier des entités considérées, il n’en reste pas moins qu’un État littoral comme l’Odisha avec ses 480 km de côtes produit à peine plus que Goa dont le littoral n’est long que de 101 km. Si l’on considère l’évolution récente à partir des statistiques des gouvernements régionaux, on remarque qu’entre 2000 et 2014 les captures des États littoraux les plus productifs ont connu une progression modérée (de 620 000 à 695 000 t. pour le Gujarat ou de 402 000 à 445 300 t. pour le Maharashtra) ou ont stagné (de 566 000 à 558 000 t. après un pic à plus de 600 000 t. entre 2002 et 2005 pour le Kerala), ce qui peut laisser supposer un problème de surpêche ou une désaffection pour les métiers de la pêche.

Figure 6 – La production halieutique marine par États et Territoires

Figure 6 – La production halieutique marine par États et Territoires

16L’aquaculture marine estompe l’opposition entre les deux façades. Le Kerala et dans une moindre mesure le Karnataka, ainsi que, à l’autre extrémité du pays, le Bengale occidental possèdent une très ancienne tradition de valorisation des milieux saumâtres. Au Kerala, dans des rizières littorales au sol salin, on cultive durant la mousson d’été une variété vernaculaire de riz tolérante au sel. Les rizières sont ensuite réaménagées en enclos à poissons et à crevettes grâce à un système de chenaux permettant de retenir les larves et alevins aux périodes de fortes marées, puis de récolter les animaux qui s’y développeront naturellement. Si les vasières littorales peuvent servir successivement pour la riziculture et l’aquaculture, les deux usages peuvent aussi coexister (figure 7). Des pratiques comparables se retrouvent au Bengale occidental, dans de petits étangs artificiels crées par endiguement de marais estuariens.

Figure 7 – La combinaison riziculture-aquaculture

Figure 7 – La combinaison riziculture-aquaculture

17À partir des années 1970, des fermes aquacoles expérimentales se développent, sous l’impulsion d’agences fédérales, en particulier dans l’Andhra Pradesh et l’Odisha, États de la côte orientale souffrant de graves déficits alimentaires. À la fin des années 1980, on assiste au démarrage d’une production commerciale de crevettes en progression constante pour atteindre 274 000 t en 2013. Cette évolution ne tient pas à l’augmentation des superficies dévolues à cette activité, mais à celle du rendement. Les principaux États producteurs sont les riverains du golfe du Bengale, qui assurent 90 % de la production de crevettes d’élevage, le Kerala faisant figure de seul producteur notable de la côte occidentale. De surcroît, alors qu’il n’existe aucune tradition conchylicole en Inde, la mytiliculture a fait son apparition au Kerala depuis une trentaine d’années, l’ostréiculture n’apparaissant que depuis la fin des années 1990.

Figure 8 – L’aquaculture marine en Inde

Figure 8 – L’aquaculture marine en Inde

18Ainsi, des causes multiples expliquent la plus grande contribution de la façade occidentale aux captures d’espèces marines : meilleures conditions nautiques et upwelling qui procure une abondance de poissons pélagiques (cf. figure 1) ; facteurs culturels ; niveau de développement économique des États qui se répercute sur la capacité de modernisation technique ; action des pouvoirs publics et des acteurs professionnels. En revanche, la géomorphologie littorale, les savoir-faire traditionnels et la localisation des fermes expérimentales qui ont joué un rôle moteur expliquent l’inversion de cette dissymétrie en ce qui concerne l’aquaculture marine. Mais une géographie halieutique de l’Inde ne saurait se borner à l’Inde littorale.

2.2. L’apparent paradoxe de la géographie halieutique dulcicole

19Malgré la hausse de la production de crevettes, l’apparition d’élevages de moules et d’huîtres et une politique de diversification de la mariculture en direction des crabes, huîtres perlières ou poissons de mer, principalement les mulets, mais aussi le poisson-lait (Chanos chanos) élevé avec succès depuis plusieurs siècles en Asie du Sud-est, l’aquaculture continentale conserve une place prépondérante tandis que la pêche en eau douce connaît un essor qui ne se dément pas.

20Sur les trente-six États et Territoires de l’Union, dont seulement treize possèdent une ouverture sur la mer leur permettant de pratiquer la pêche maritime, vingt-huit ont en 2014 une production halieutique d’eau douce supérieure à 2 000 tonnes et quatorze d’entre eux supérieure à 100 000 tonnes, dont le Bengale occidental, qui dépasse un million de tonnes, les multiples bras du delta du Gange et du Brahmapoutre étant particulièrement poissonneux, tandis que les bras morts se prêtent à la pisciculture.

21Si la production halieutique en eau douce paraît répondre prioritairement à une préoccupation de sécurité alimentaire et de développement local, la production maritime semble davantage s’insérer dans une filière halio-alimentaire et offrir l’opportunité d’exporter des produits rémunérateurs sur le marché mondial.

3. Vers la structuration d’une filière halio-alimentaire ?

22L’augmentation spectaculaire de la production indienne ne tient pas, à la différence de la Chine, au développement d’une pêche industrielle. En Inde, la politique halieutique a favorisé le maintien d’une pêche artisanale modernisée.

3.1. Une modernisation technique 

23On doit au navigateur William Dampier la première mention, en 1697, du catamaran et à James Hornell, Directeur des pêcheries de Madras de 1918 à 1923, des descriptions soulignant l’adaptation minutieuse des bateaux de pêche au type de côte et à la bathymétrie. Mais, la variété régionale et locale des embarcations vernaculaires tend à se réduire et on assiste à une standardisation croissante de la flottille.

24Sur la côte orientale, si les catamarans restent courants, les pirogues monoxyles, c’est-à-dire évidées dans des troncs d’arbres, les pirogues à balancier simple, les masula-s, faits de planches assemblées par des fibres de coco, disparaissent progressivement (tableau 3). Sur la côte occidentale, la pêche se pratique traditionnellement sur des canots en bois, propulsés à la rame ou à la voile selon leur taille ; les filets sont jetés et remontés manuellement par l’équipage. Aujourd’hui, les canots sont majoritairement en fibre de verre, parfois en contre-plaqué, rarement en fibrociment, et largement équipés de moteurs hors-bord. Autrefois fabriqués localement dans les villages de pêcheurs, ils sortent maintenant de petits chantiers navals localisés dans les villes voisines.

25Parallèlement à la motorisation de la flottille traditionnelle pratiquant la petite pêche, un nombre croissant de bateaux équipés de moteurs intérieurs et d’outils de manœuvre et de levage mécaniques s’adonnent à la pêche côtière. Des chantiers navals implantés dans les villes industrielles de la côte fabriquent ces bateaux à coque en acier. Le recensement des pêches maritimes de 2010 donne la répartition suivante : 26 % d’embarcations non motorisées ; 37,3 % d’embarcations équipées de moteurs hors-bord ; 36,7 % de bateaux mécanisés.

Tableau 3 – Composition de la flottille de pêche en Inde

Bateaux mécanisés

72 559

dont chalutiers

35 228

… fileyeurs

20 257

… caseyeurs

6 794

… senneurs

2 201

… ligneurs

1 158

… autres

6 921

Embarcations motorisées

71 313

dont en fibre de verre

25 544

… en contreplaqué

5 088

… en planches

4 177

… divers

36 507

Embarcations non motorisées

50 618

Source: Central Marine Fisheries Research Institute

26Un contraste entre les deux côtes fait écho à celui exposé plus haut en termes de production : 72,4 % des embarcations non motorisées sont recensées sur la côte orientale ; 57.6 % des bateaux mécanisés sont immatriculés sur la côte occidentale. La pêche maritime moderne se concentre dans quelques États : un tiers des chalutiers indiens sont au Gujarat. La restriction à l’importation de chalutiers neufs ou d’occasion, qui a prévalu jusqu’à la fin des années 1980 dans la logique d’un protectionnisme post-indépendance, a ralenti la croissance de la production, aucun chantier indien ne livrant de chalutiers supérieurs à quinze mètres de longueur totale. La levée de cette interdiction a permis l’apparition de chalutiers de 20 à 33 mètres partant au large pour des campagnes d’une dizaine de jours, achetés à l’étranger et éventuellement co-exploités avec des partenaires étrangers. La modernisation technique, impliquant des investissements et des intrants plus coûteux (carburant, équipement, pièces de rechange, etc.), n’a pas manqué d’avoir des effets structurels. Si globalement 86 % des pêcheurs sont propriétaires de leur outil de travail, ce pourcentage tombe à 30 % pour les chalutiers.

27La modernisation technique de la pêche indienne ne concerne pas seulement la flottille. Les filets fixes dits en Inde « filets chinois » (comparables aux carrelets de la Gironde ou des côtes charentaises) sont en recul sauf au nord-est, mais la pêche à la senne de plage reste active. Les fibres naturelles (coton, chanvre, sisal) cèdent du terrain au nylon pour la fabrication des filets ; les fibres de coco sont remplacées par le thermocollage. Pour l’aquaculture, la récolte d’alevins en milieu naturel dans le cadre de pratiques aquacoles ancestrales (figure 7) destinées à la consommation locale reste en usage, mais le secteur commercial de l’aquaculture recourt à une production in vitro. La modernisation de l’activité halieutique à l’amont va de pair avec des mutations en aval.

3.2. Du marché local au marché mondial

28La production est presqu’exclusivement destinée à l’alimentation humaine, la part de la pêche minotière ayant toujours été faible. La place des produits frais est traditionnellement importante (tableau 4) du fait de l’autoconsommation et de la vente directe des surplus sur le marché local au retour de la pêche. La construction d’entrepôts frigorifiques et d’unités de fabrication de glace, l’amélioration du réseau routier et du système de transport des produits de la mer ont contribué à élargir l’aire de distribution, mais de façon très inégale selon les régions, la chaîne du froid restant très lacunaire dans bien des parties de cet immense pays et l’acquisition de camionnettes frigorifiques coûteuse. Le poisson, encore souvent transporté dans des paniers ou des caissettes remplis de glace, par bateau sur les côtes ou sur des camions à plate-forme, ne peut pas partout être expédié très loin.

Tableau 4 – Destination de la production halieutique en %

Poisson frais

Congélation

Salage

Broyage

Conserves

Autres

1981

68

5

18

7

0,2

1,8

1991

67

6,5

15

9,5

0,8

1,2

2011

74

12

4

4

0,5

5,5

Source : IndiaStat

29Selon NSSO, seulement 28 % des ménages ruraux et 20 % des ménages urbains consomment du poisson. Mais, vu la masse démographique de l’Inde, cela représente environ 60 millions d’ichtyophages. Leur répartition géographique est très inégale. Sur les îles et les littoraux de tradition halieutique (Kerala, Bengale occidental, anciens comptoirs français ou portugais) plus de 80 % des ménages mangent du poisson et des crustacés, tandis que dans des États de l’intérieur comme le Pendjab, l’Haryana ou le Rajasthan, ils sont moins de 1 %. La distance à la mer et les faiblesses au stade de la commercialisation (conditionnement et transport inadaptés à un produit périssable, manque d’hygiène dans son traitement, abondance des intermédiaires, commerce de détail très fragmenté et largement informel) ne sont pas l’unique facteur explicatif : moins de 4 % des ménages du Gujarat, État littoral très productif (figure 6), consomment du poisson.

30Le facteur religieux joue assurément : certains groupes religieux (jaïns) sont strictement végétariens, de même qu’une large fraction des hautes castes, particulièrement les brahmanes et les castes marchandes. Il ne faut cependant pas surestimer l’impact de l’hindouisme dans le sujet qui nous occupe. Le poisson, nourriture moins impure que la viande dans une perspective hindoue, ne se heurte guère à un interdit dans les basses castes, partout majoritaires numériquement. On constate même des entorses à l’orthodoxie alimentaire hindoue dans certaines régions productrices. Au Kerala, non seulement musulmans, chrétiens, membres des basses castes et dalits consomment beaucoup de produits de la mer, mais aussi les brahmanes. De même, un grand nombre de brahmanes bengali consomment « les fruits de la mer » assimilés aux végétaux et ceux du Cachemire les poissons de lac. Au Gujarat, les règles proscrivant la consommation des poissons et crustacés sont plus strictes. Cela s’accompagne d’un système halieutique spécifique orienté vers le négoce, l’interdit alimentaire n’empêchant pas de faire des affaires en valorisant les produits de la mer très peu consommés localement (cf. supra).

31Si le salage, procédé traditionnel de conservation du poisson, recule, tandis que l’industrie de la conserverie reste marginale, l’essor de la congélation se confirme (tableau 4). La congélation, destinée davantage à l’exportation qu’au marché intérieur, concerne les crevettes plus que le poisson. De fait, les exportations de produits halieutiques ont connu une hausse qui s’accélère quand leur destination, - jusqu’alors surtout des pays en développement -, s’élargit au Japon, à l’Europe et à l’Amérique du Nord : 75 600 t. en 1980 ; 110 800 t. en 1990 ; 983 700 t. en 2014. Concentrée sur les produits à haute valeur ajoutée, en particulier les crustacés, les exportations, multipliées par treize en volume entre 1980 et 2014, ont centuplé en valeur entre ces deux dates.

32Les exportations halieutiques, nécessitant des unités de traitement industrielles et des terminaux spécialisés, passent par un nombre limité de ports (figure 9). Ports des grandes métropoles pouvant être desservies par wagons frigorifiques, grands ports de pêche dotés des installations nécessaires (Mangalore, Kochi, Visakhapatnam) ou ports spécialisés dans ce trafic (Pipavav) drainent la production des pêcheurs et aquaculteurs de la région dans le cadre d’une filière techniquement et économiquement beaucoup plus structurée que dans le cas de la distribution à l’intérieur du pays. Si de grands ports exportateurs ont émergé, l’insuffisance des ports de pêche constitue un goulet d’étranglement au développement de la filière halieutique.

Figure 9 – Les ports exportateurs de produits halieutiques

Figure 9 – Les ports exportateurs de produits halieutiques

3.3. La construction de ports de pêche

33En Inde, la différenciation entre « port majeur » et « port mineur » ne tient pas à l’importance du port en termes de tonnage, mais à son mode de gouvernance. Un port majeur est un port public géré par le gouvernement central ; un port mineur, qui dépend du gouvernement de son État, peut-être public, privé ou faire l’objet d’un partenariat public-privé. On dénombre aujourd’hui en Inde six ports de pêche majeurs situés dans les plus grandes métropoles littorales du pays ou des grandes villes à l’exception de Paradip (figure 10). Ce dernier ne figure d’ailleurs pas parmi les premiers ports de pêche du pays par le volume débarqué, alors que Mangalore, port dit mineur occupe le premier rang.

Figure 10 – Les principaux ports de pêche

Figure 10 – Les principaux ports de pêche

34Les ports de pêche majeurs, construits dans les années 1980, peuvent accueillir jusqu’à plusieurs centaines des bateaux mécanisés et quelques dizaines de navires de pêche au large. Ils offrent des installations en amont (station de carburant, usine à glace, cale sèche) et en aval (criée, voie de chemin de fer, usine de congélation). Dans la décennie suivante, on a commencé à doter de ports de pêche, à la capacité d’accueil et au niveau d’équipement variables, des villes moyennes et des petites villes offrant de bons sites (estuaire, fond de baie). Ces aménagements relevant des gouvernements des États littoraux, qui ont leur propre ministère des Pêches, ont été partiellement financés par le gouvernement fédéral. Si les plus grands de ces ports mineurs doivent faire face à un problème de saturation et prévoir leur agrandissement, les plus petits sont souvent mal gérés et mal entretenus ; ils s’ensablent ou s’envasent rapidement faute de dragage ; ils sont loin de répondre aux normes sanitaires internationales. L’effort porte aujourd’hui sur l’amélioration du fonctionnement et de la maintenance de ces infrastructures récentes dont l’efficience varie d’un État à l’autre si l’on en juge par des débats parlementaires ou des articles de presse sur le sujet. En 2015, on dénombrait, outre les six ports majeurs, soixante-deux ports mineurs en service ou en voie d’achèvement. À ces ports s’ajoutent 1 511 petits centres de débarquement. Les bateaux traditionnels plats ou à très faible tirant d’eau sont remontés sur l’estran et débarquent le poisson sur les hauts de plage des villages et hameaux de pêcheurs. Dans de petits bourgs ou de gros villages offrant quelques services, on a construit des jetées systématiquement desservies par une route accessible aux camionnettes.

Figure 11 – Répartition géographique des ports mineurs

Figure 11 – Répartition géographique des ports mineurs

35Les mutations en cours depuis plusieurs décennies attestent de l’émergence d’un secteur moderne de la pêche maritime qui commence à s’insérer dans la mondialisation et se concentre dans des ports de construction récente. À l’opposé perdure un secteur traditionnel non motorisé qui alimente une consommation domestique et locale. Il se dissémine dans plus de 3 000 villages de pêcheurs dont les deux tiers dans trois États de la côte orientale (Odisha, Andhra Pradesh et Tamil Nadu).

4. Des tensions et des remises en cause

36Les évolutions techniques et économiques de la pêche maritime sont génératrices de tensions sociales, mais aussi de tensions entre le gouvernement central et celui d’États littoraux aux intérêts divergents.

4.1. Des communautés de pêcheurs pauvres, marginalisées, menacées, mais combatives

37La pêche maritime assure directement la subsistance d’environ 4 millions d’Indiens et procure des activités connexes (collecte des larves et alevins, fabrication et réparation des filets, nettoyage du poisson, vente) ainsi que des emplois induits et indirects. La moitié de la population des ménages de pêcheurs se rassemble dans trois États : Tamil Nadu, Kerala et Odisha. La différence dans le classement des États selon leur contribution aux captures (voir supra) et selon la population vivant directement de la pêche tient à la place de la pêche traditionnelle en Inde du sud. Il faut toutefois savoir que les statistiques officielles indiennes ne définissent pas les pêcheurs traditionnels, soit 91 % des pêcheurs, selon les techniques de pêche employées, mais selon une appartenance communautaire : « Those who are fishermen by birth and fishing is their ancestral occupation ».

38Les communautés de pêcheurs sont majoritairement pauvres : selon les sources officielles, 22 % des Indiens vivent sous le seuil de pauvreté ; chez les familles de pêcheurs ce pourcentage atteint 60 %. Ce sont aussi des communautés situées en bas de la hiérarchie de l’hindouisme : 17 % de familles de pêcheurs appartiennent à des Scheduled Castes. Ce chiffre, qui se situe dans la moyenne nationale, cache de grandes variations régionales : dans l’Odisha et au Bengale Occidental plus de la moitié des pêcheurs appartiennent à des Scheduled Castes. Enfin, la place des chrétiens est beaucoup plus importante chez les pêcheurs que dans l’ensemble de la population : 15,2 % des ménages de pêcheurs sont chrétiens, alors que la part des chrétiens dans la population totale est de 2, 3 %.

39Dans les villages de pêcheurs, les panchayat de castes ou de communautés sont encore très actifs comme instance d’arbitrage et de gestion de la ressource. De surcroît, le mouvement coopératif est bien implanté, puisqu’un tiers des actifs de la pêche maritime sont membres d’une coopérative. À partir des années 1980, les pêcheurs commencent à s’organiser en réseaux et luttent pour la protection de leur gagne-pain sur le terrain, dans les médias et devant les tribunaux avec le soutien d’ONG comme l’ICSF (International Collective in Support of Fishworkers). Le National Fishworkers’ Forum, syndicat créé en 1985, a organisé en 1989, dans la tradition gandhienne, une marche où un cortège de pêcheurs partis l’un de Mumbai, l’autre de Kolkata ont convergé au Cap Comorin. En 2008, cette organisation, après un tour de l’Inde des villages de pêcheurs où ses militants recueillaient les doléances, a rédigé un rapport très détaillé. Certaines des revendications des pêcheurs ont une dimension sociale : moratoire des dettes pour les petits pêcheurs, fourniture de carburant à un tarif préférentiel, mise en place d’un système de couverture sociale. D’autres concernent la protection de l’environnement littoral : on dénonce la destruction des mangroves lors des travaux d’infrastructures, l’exploitation non réglementée du sable marin ou la pollution. D’autres enfin ont une dimension plus géopolitique, comme l’arraisonnement fréquent de bateaux de pêche indiens par les garde-côtes pakistanais et l’emprisonnement des pêcheurs, ce qui occasionne en général une riposte indienne sous forme d’arraisonnement de bateaux de pêche pakistanais et d’emprisonnement des pêcheurs, l’affaire se soldant par un échange de prisonniers. De tels incidents sont aujourd’hui aussi à déplorer dans le détroit de Palk entre l’Inde et Sri Lanka. Les conflits d’usage et les déplacements de population découlant de la construction de ports, de l’implantation de ZEE, voire de projets de complexes touristiques se multiplient et le nombre de zones sensibles où l’écosystème, et par là même l’activité des pêcheurs, est menacé ne cesse de croître. La politique halieutique doit donc concilier logique économique et logique sociale, développement du secteur et préservation de la ressource.

4.2. Les enjeux du cadre législatif et des politiques de la pêche

40L’encadrement juridique de la pêche en Inde remonte à l’Indian Fisheries Act de 1897 qui interdit la pêche aux explosifs, punit le rejet de produits nocifs et donne aux gouvernements des États littoraux toute latitude pour établir des règles, proscrire l’usage de certains engins, fixer la taille des prises autorisées ou définir les saisons de pêche. Depuis 1948, la gestion des pêches est du ressort des États et Territoires de l’Union dans les eaux territoriales (12 milles) et du gouvernement central pour la ZEE (200 milles). Chaque État littoral a sa propre législation en matière halieutique, mais la plupart ont mis en place un modus vivendi en réservant une zone de 5 à 9 milles à la pêche non mécanisée, les bateaux mécanisés pêchant au-delà de cette zone. En revanche, l’intensification de la pêche au large et les craintes qu’elle suscite d’une surpêche qui ne manquera pas de se répercuter près des côtes relève de la responsabilité du gouvernement central. Cela entraîne des tensions, dont la presse se fait largement l’écho, entre le Centre et les gouvernements d’États littoraux soutenus par la société civile.

41Les plans successifs ont toujours fait une place à la pêche et à l’aquaculture, moins dans une préoccupation environnementale ou sociale que dans le souci d’assurer la sécurité alimentaire et de pallier les déficits en protéines de la population. De nombreux organismes ont pour mission de développer le secteur halieutique. Le Central Marine Fisheries Research Institute, créé en 1947, a son siège à Kochi, mais dispose d’antennes et de laboratoires sur l’ensemble des côtes. Internationalement reconnu en matière de biologie marine et de biotechnologies, il évalue les captures et le stock, élabore des plans de gestion des pêches pour chaque État et conduit des recherches pluridisciplinaires appliquées à la pêche et à l’aquaculture. Le Central institute of fisheries education, créé en 1961 avec le soutien de la FAO et du PNUD, est un établissement d’enseignement supérieur, de recherche et de formation. Le campus principal, à Mumbai, est complété par quatre centres implantés dans d’autres États. À l’échelle locale, le secteur de la pêche est encadré par un réseau dense de conseillers et 642 fermes-écoles contribuent à la diffusion de l’aquaculture.

Conclusion

42L’évolution actuelle du système halieutique indien, outre le maintien de la pêche continentale et la diversification de l’aquaculture, laisse augurer le développement, à côté d’une pêche maritime traditionnelle, d’un secteur commercial moderne, mécanisé et plus concentré géographiquement, assurant une grande part des captures en volume et plus encore en valeur. Ce modèle, dont le Gujerat offre l’exemple le plus achevé, contraste avec une pêche artisanale aux techniques immémoriales, à la fois profession et mode de vie, qui permet à de nombreuses familles de subsister dans les États les plus pauvres. Cette dualité, invoquée tel un mantra dans de nombreux domaines à propos de l’Inde, est à nuancer, car entre ces deux modèles s’intercale, comme dans d’autres pans de l’économie et de la société, un secteur traditionnel modernisé, dont le Kerala est assez typique.

43Les autorités indiennes doivent donc, pour la pêche comme pour d’autres activités, concilier une logique économique passant par la modernisation et la concentration avec une logique sociale exigeant de protéger des populations marginalisées qui peinent à assurer leur survie. En 2015, le Ministère de l’Agriculture a lancé une enquête auprès de différents acteurs du système halieutique. Cette consultation est un préalable à la définition d’une nouvelle politique nationale des pêches par un comité ad hoc, jugé technocratique par ses détracteurs La première ébauche de cette nouvelle politique, qui proclame un principe de durabilité et d’équité, mais se situe dans une optique libérale et productiviste, vise à désamorcer l’opposition des pêcheurs face à la construction ou l’extension de ports de commerce. Mais, elle suscite d’ores et déjà une levée de boucliers en ce qui concerne la pêche au large et l’ouverture de la ZEE aux bateaux étrangers.

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Bibliographie

Bartz F. (1974) – Die grossen Fischraüme der Welt, vol. 2 : Asien, Wiesbaden, Franz Steiner Verlag, 594 p. (reste une référence sur les techniques de pêche et les communautés de pêcheurs)

Government of India (2011) – Report of the Working Group on Fisheries for the Twelfth Five Year Plan (2012-2017), New Delhi, Planning Commission, 147 p.

Hornby C. & al. (2015) – Reconstruction of India’s marine fish catch from 1950-2010, Working paper 2015-77, Vancouver, Fisheries Centre, University of British Columbia, 42 p., (disponible en ligne http://www.seaaroundus.org/doc/publications/wp/2015/Hornby-et-al-India.pdf)

Hornell J. (1920) – The Origins and Ethnological Significance of Indian Boat Designs, Calcutta, Memoirs of the Asiatic Society of Bengal, 73 p.

Kulkarni G. R. & Srivastava U. K. (eds) (1985) – A Systems Framework of the Marine Foods Industry in India, Delhi, Concept Publishing C°, 769 p.

Macchimar Adhikar Rashtriya Abhiyan (National Campaign for Fisher Peoples’ Rights) (2008) – Save the Coast, Save the Fishers, Kolkata, National Fishworkers’ Forum, 60 p.

Salagrama V. (2006) – Trends in poverty and livelihoods in coastal fishing communities of Orissa State, India, FAO Fisheries Technical Paper N° 490, Rome, FAO, 111 p.

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Table des illustrations

Titre Figure 1 – Le système halieutique
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Titre Figure 2 – Aspects du potentiel halieutique indien
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Titre Figure 3 – Évolution de l’apport respectif de la production halieutique marine et continentale
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Titre Figure 4 – L’essor des pêches maritimes en Inde (1950-2014)
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Titre Figure 5 – L’essor de la production aquacole en Inde (1950-2014)
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Titre Figure 6 – La production halieutique marine par États et Territoires
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Titre Figure 7 – La combinaison riziculture-aquaculture
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Titre Figure 8 – L’aquaculture marine en Inde
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Titre Figure 9 – Les ports exportateurs de produits halieutiques
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Titre Figure 10 – Les principaux ports de pêche
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Titre Figure 11 – Répartition géographique des ports mineurs
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Pour citer cet article

Référence papier

Brigitte Dumortier, « Les recompositions du système halieutique indien »Bulletin de l’association de géographes français, 94-1 | 2017, 109-130.

Référence électronique

Brigitte Dumortier, « Les recompositions du système halieutique indien »Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 94-1 | 2017, mis en ligne le 28 février 2018, consulté le 14 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/339 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/bagf.339

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Auteur

Brigitte Dumortier

Maître de conférences à l’Université Paris-Sorbonne, Membre du CESSMA, UMR 245 (Paris Diderot/IRD/INALCO) –
Courriel : brigitte.dumortier[at]wanadoo.fr

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